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Métapo infos - Page 940

  • Bienvenue dans le pire des mondes...

    Les éditions Plon viennent de publier un ouvrage collectif du Comité Orwell, intitulé Bienvenue dans le pire des mondes. On y trouve des textes de Natacha Polony, Alexandre Devecchio, Jean-Michel Quatrepoint, Emmanuel Levy, Franck Dedieu, Gérald Andrieu, Eric Delbecque, Benjamin Masse-Stramberger et Guillaume Bigot. Le Comité Orwell se donne comme ambition de faire entendre une voix différente dans un paysage médiatique trop uniforme...

     

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    " A Pékin, Moscou, Ankara ou Ryad, des oligarchies confisquent le pouvoir au nom du parti communiste, de la Sainte Russie, d'Allah. Cela, c'est l'image que la très grande majorité des médias occidentaux diffuse pour éviter de devoir balayer devant leurs portes. Car le même phénomène est à l'œuvre en Occident, dans ce que l'on appelle encore les démocraties occidentales.
    George Orwell, imprégné des horreurs du nazisme et des dérives du communisme, avait dépeint, dans 1984, ce que pouvait devenir notre quotidien dans un monde régi par un totalitarisme absolu. A contrario, le seul rempart contre de telles dérives reposait sur l'idéal démocratique et ses quelques libertés fondamentales.
    Or, insensiblement, nos sociétés que l'on croyait démocratiques le sont de moins en moins. Nous basculons dans un totalitarisme mou.
    Quel est ce système ? C'est celui où, grâce à la technologie et au contrôle des flux financiers et commerciaux, quelques dizaines de multinationales, la plupart américaines, entendent organiser, orienter, régenter notre vie quotidienne. Pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur ? C'est effectivement ce que nous ont apporté ces nouvelles technologies : smartphone, Internet, nano technologies, progrès de la médecine... Le pire ? C'est le nivellement par le bas, la société du tweet, la surveillance, la captation de notre argent, la normalisation de nos goûts, l'uniformisation de nos besoins. Le pire, c'est aussi que cette dérive se fait souvent avec le consentement de ceux qui en sont victimes... sans s'en rendre compte.
    Le champ de nos libertés individuelles se rétrécit sérieusement et un jour, peut-être pas si lointain, nos fiches détaillées nourries des milliers de données récupérées par les multinationales, seront mises au service d'un système totalitaire de moins en moins soft. "

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  • Vers un monde nouveau ?...

    Nous reproduisons ci-dessous le dernier éditorial de Slobodan Despot dans la Lettre Antipresse. Ecrivain et éditeur, Slobodan Despot est notamment l'auteur de recueils de chroniques mordantes comme Despotica (Xénia, 2010) et Nouvelleaks (Xénia, 2015) ainsi que d'un superbe petit roman intitulé Le miel.

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    Vers un monde nouveau

    Nous ne mesurons pas encore les répercussions de l’élection américaine. Il nous faudra pour cela des années. L’événement politique est l’arbre qui masque une forêt où plus un seul buisson n’est ce qu’il paraissait jusqu’à ce jour.

    Pour ce qui nous concerne en général…

    Ce qui, pour nous en Europe et dans le reste du monde, compte en premier lieu, c’est l’abandon par Trump de la désastreuse mission de « croisade du Bien » globale assignée voici 99 ans aux États-Unis par Woodrow Wilson, qui a fini non seulement par mettre le monde à feu et à sang, mais encore par amener les Américains eux-mêmes au bord de la misère. C’est donc, dans l’immédiat, l’éloignement probable d’une escalade militaire qui nous menait tout droit à la guerre nucléaire (et la nomination du général dissident Mike Flynn, ancien responsable du renseignement militaire, comme conseiller à la Défense, nous conforte dans ce soulagement).

    La deuxième conséquence est le discrédit sans reste de tout notre système d’information officiel qui ne s’est pas contenté de ne pas voir venir l’actuel président, mais qui, de plus, a tout fait pour nous persuader qu’un tel hurluberlu n’avait même pas une chance de se trouver un coiffeur.

    On ne juge que les perdants. Le filet du cerveaulavage était si étendu, si dense, qu’on l’a décrit sans trop d’exagération comme la Matrix du film éponyme. Il impliquait toute la panoplie des services, allant du renseignement à l’humanitaire (voir à ce propos l’article d’Éric Werner sur Snowden dans ce même numéro). Plus il s’éloignait de la réalité vécue, plus il lui fallait resserrer les mailles, colmater les interstices, éliminer les dissonances. Tout ceci ne pouvait passer qu’à un prix : le succès. Aujourd’hui, la mécanique est mise à nu comme le dispositif d’un illusionniste foireux.

    La troisième conséquence, qui dérive de la précédente, est qu’il sera infiniment plus difficile désormais pour le pouvoir de façonner les opinions publiques et d’orienter les votes dans le « bon » sens. A la suite du peuple américain, les Européens se sentiront libres de s’asseoir sur les consignes de vote de leurs laveurs de cerveaux. Nul ne sait désormais quand ni où le prochain diable jaillira de la boîte. Ce qu’on peut prédire, c’est que gouverner l’Europe par l’intimidation morale qui était de rigueur jusqu’ici va devenir très compliqué.

    Par là même, l’alliance de l’ultralibéralisme le plus cynique avec le moralisme le plus mièvre a cessé de fonctionner. Le truc ne marche plus. Il faudra trouver autre chose. Mais comment, quand on ne vous croit plus ? Le viol est l’avenir des séducteurs éventés.

    …et en particulier…

    Quant à nous, ce coup de théâtre constitue une confirmation éclatante du diagnostic qui a présidé au lancement de l’Antipresse. Voici ce que nous écrivions dans notre manifeste, il y a exactement une année :

    L’Antipresse est née de notre sentiment d’étouffement et de désarroi face à l’appauvrissement constant de l’information des médias de grand public, au relâchement de leur langue et de leur style, à leur incohérence intellectuelle, à leur parti pris devenu structurel, à leur éloignement préoccupant de la réalité vécue par la plupart des gens.

    Au cours de l’année écoulée, et sur le sujet le plus important de l’actualité mondiale, les médias de grand chemin ont essayé de créer une illusion hypnotique en escamotant des faits déterminants et en en grossissant d’autres.

    Parmi les escamotages, pêle-mêle, le fait que le président Obama a créé plus de dettes que tous ses prédécesseurs réunis (21 billards), que la classe laborieuse américaine était plongée dans la paupérisation, qu’une moitié des jeunes de 25 ans y vivaient encore chez leurs parents, chiffre pratiquement soviétique. Ces chiffres pouvaient expliquer le vote Trump de manière statistiquement bien plus probante que les accusations de machisme ou de suprématisme blanc. Mais la diversion sur les questions ethniques et sexistes fait partie des procédés d’enfumage ordinaires des médias de grand chemin.

    Plus que jamais, le désenfumage s’avère une mission vitale. Notre attitude élitaire et antiélitiste, populaire et antipopuliste demeure, j’en suis convaincu, la seule stratégie possible contre l’empire de la bêtise.

    …mais surtout…

    Mais surtout, ce coup d’arrêt à l’expansion impériale nous fait redécouvrir un continent inconnu : le peuple américain. Par réflexe de pensée, les intérêts de l’Empire étaient identifiés à ceux des Américains eux-mêmes. La désolation dont témoigne le vote Trump nous révèle une Amérique qui souffre autant et plus des délocalisations et de la course globale à l’esclavage qu’implique le mondialisme ultralibéral. Avec le diable Trump, c’est tout le peuple américain qui resurgit de la boîte, celui du labeur biblique, de l’abnégation et de l’héroïsme quotidien. Il nous est de nouveau permis d’aimer l’Amérique sans servir la soupe à ses fossoyeurs qui sont aussi les nôtres. Le plébiscite du soi-disant repli américain a en réalité ouvert ce pays au monde. D’un seul coup, les tenants du progrès sont devenus les ringards de l’histoire.

    Personnellement, le soulagement est de même nature qu’il y a vingt-cinq ans, lorsque la Russie, exsangue et défigurée, a surgi des décombres de l’URSS. Ce peuple, qui jusqu’à la veille portait le masque repoussant de l’homo sovieticus, avait retrouvé son visage humain. Ni beau ni laid : simplement humain et non mécanique.

    Le jour même où la Russie s’est réveillée de sa longue hypnose marxiste, des armées de commissaires politiques et de professeurs de matérialisme dialectique ont perdu leurs postes de mandarins et ont dû retourner à la vie réelle. Le même sort attend nos oulémas du politiquement correct, nos policiers de la terreur minoritaire et nos théoriciens du syndrome de Stockholm à l’égard de l’islam. Imaginer leur retour à la vie réelle est un plaisir de fin gourmet.

    Slobodan Despot (Lettre Antipresse N° 51, 20 novembre 2016)

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  • La Grâce de l'Histoire - le Deuxième Cercle...

    Les éditons Mols poursuivent la publication de l'essai de Philippe GrassetLa Grâce de l'Histoire, avec  Le Deuxième Cercle, qui fait suite au Troisième Cercle. Animateur du remarquable site d'analyse De Defensa, véritable observatoire de la crise du bloc occidental centré sur les États-Unis, Philippe Grasset est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment Le Monde malade de l'Amérique (Chronique sociale - EVO, 1999) et Chroniques de l'ébranlement (Mols, 2003), préfacé par Régis Debray. Comme il y a eu des "kremlinologues", Philippe Grasset est un "américanologue" dont les analyses profondes et visionnaires méritent d'être lues avec attention.

     

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    " La crise qui gronde aujourd’hui et embrase le monde a son origine dans la nuit des temps de notre civilisation. Dans le premier volume de La Grâce de l’Histoire, Philippe Grasset s’est intéressé à ses causes immédiates en en traçant le cercle le plus visible. Ici, il propose d'élargir le cercle de la réflexion sur l’Histoire et son sens pour explorer effectivement les sources les plus puissantes de la catastrophe.

    Ainsi Philippe Grasset voit-il le point central du tournant de la modernité qu’est la Renaissance ; la grande diagonale de notre civilisation qu’est le Christianisme, de son origine à son tournant du XVIIe siècle, lorsqu’il se convertit à la modernité qu’il a inspirée et aidé à enfanter ; le XVIIIe siècle, qui est à ses yeux le siècle de l’épuisement de la psychologie humaine conduisant aux catastrophes de la fin de ce siècle, marquant la chute décisive dans la modernité ; la situation actuelle, où notre histoire se débat dans le vain espoir de se reconstituer une métaphysique. Enfin, sa dernière démarche embrassera cette profonde déchirure métahistorique qu’est notre civilisation : la malédiction du feu et de la technologie confrontée au monde des Anciens.
    En conclusion, l’auteur ouvre une nouvelle perspective en posant les questions essentielles qui ont déserté notre pensée soumise désormais à la modernité, et que notre crise ressuscite : nous nous retrouvons placés devant la transmutation de notre crise en une interrogation sur l’éternité. "

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  • La gauchosphère : fantasme ou réalité ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Gabriel Robin, cueilli sur Politic Région et consacré à la "gauchosphère"... Gabriel Robin est secrétaire général du Collectif Culture, Libertés et Création.

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    La gauchosphère : fantasme ou réalité ?

    « Si vous ne voulez pas qu’un homme se rende malheureux avec la politique, n’allez pas lui casser la tête en lui proposant deux points de vue ; proposez-lui-en un seul. Mieux encore : ne lui en proposez aucun » Ray Bradbury – Fahrenheit 451
     
    Dans un ouvrage dont la promotion fut largement médiatisée, David Doucet et Dominique Albertini tentent de donner une cohérence à une nébuleuse aussi hétéroclite que désargentée : la « fachosphère ». Si le langage est la « maison de l’être », ce qui ne se nomme pas ne peut pas exister. En baptisant du même nom des médias et des personnalités, qui n’avaient pourtant rien en commun, les auteurs de « La fachosphère » ont créé un mouvement qui n’avait pas lieu d’être, réuni uniquement par les moyens utilisés, c’est-à-dire principalement les nouvelles technologies de communication offertes par l’avènement de l’internet. En outre, l’appellation est volontairement choisie pour en disqualifier tous les acteurs, les amalgamer entre eux et entretenir une confusion sur leurs orientations politiques. Nous aurions pourtant tort de nous en offusquer. Ce sont les règles du combat politique et du jeu médiatique. Pour surestimée que soit l’influence d’une « fachosphère » trompeusement vue comme organisée, il est exact de dire qu’internet a changé la donne. Aujourd’hui, de nombreux Français ne s’informent plus que par la toile, piochant les informations qui les intéressent dans le flux continu. Fini le temps où papa et maman, après avoir diné, s’installaient sur le sofa du salon pour regarder religieusement le « journal ». Hors les catégories les plus âgées de la population - et encore -, plus personne ne pense que les médias institutionnels sont les uniques dispensateurs de la vérité. De plus en plus pointés du doigt pour leur militantisme, on les accuse de filtrer les informations ou de les présenter au travers d’un prisme idéologique déformant. Aux yeux du Léviathan, et de ses sbires, la dénommée « fachosphère », parfois aussi désignée sous les sobriquets de « réacosphère » ou de « droitosphère », est une arme « d’intoxication massive ». Quand, bien évidemment, les médias subventionnés seraient au pire objectifs, au mieux, rions un peu, des armes de désintoxication massive. Alors, appliquons des procédés équivalents à cet ensemble protéiforme regroupant médias nationaux et locaux, élus politiques, associations subventionnées, pipoles et artistocrates, voire entreprises cotées en bourse, en amalgamant, avec la plus parfaite mauvaise foi, tous ces gens et les intérêts qu'ils représentent. Vous verrez qu'au fond, ils sont de proches parents réunis par quelques détestations communes : les nations, l'Histoire, l'autochtone vu comme un plouc, la norme, les frontières et les limites, et, tout simplement, le bon sens.
     
    Libération va notamment lancer un « observatoire du Front National » dont le manifeste ne laisse pas de place au doute : « Un site mêlant formats journalistiques, travaux universitaires, archives, data, alertes citoyennes et tribunes de grandes voix. Pour montrer, analyser, repérer, révéler ou comparer, mais aussi pour dénoncer, désintoxiquer. (…) Un site mêlant formats journalistiques, travaux universitaires, archives, data, alertes citoyennes et tribunes de grandes voix. Pour montrer, analyser, repérer, révéler ou comparer, mais aussi pour dénoncer, désintoxiquer. » Du militantisme ou du journalisme ? La réponse est dans la question. Pour différents que soient les No Borders, les journalistes des Inrocks et les cadres de la banque Rothschild comme le nouveau candidat à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron, ils appartiennent tous d’une manière ou d’une autre au camp du Bien : la gauchosphère. Décrire de manière exhaustive la gauchosphère nécessiterait de rédiger une Encyclopédie en dix volumes. Vous vous doutez bien que je ne le pourrais pas ici, mais je vais tâcher, en recensant quelques exemples de l’actualité la plus récente, d’en esquisser les contours.
     

    La force du réseau

    Il suffit de prendre connaissance du curriculum vitae d’un seul grand patron de presse pour dérouler le fil de toute la gauchosphère. Citons, par exemple, Matthieu Pigasse. Cet homme de 48 ans est un amateur de punk rock, dixit les multiples entretiens autocentrés qu’il a donnés au cours des dernières années. Si cet élément anecdotique de son existence n’intéressera personne d’autre que lui et sa chaine stéréo, d’autres étapes de son parcours ne devraient pas manquer d’attirer la curiosité des Français. Socialiste - mais proche d’Alain Minc, allez comprendre -, monsieur Pigasse se trouve pourtant à la tête d’un empire médiatique entièrement dévoué à servir un copieux agenda métapolitique. Il est notamment propriétaire des Inrocks depuis 2009, placés en 2015 dans le giron de la société « Les Nouvelles Editions Indépendantes » avec Radio Nova. Via cette holding, il contrôle 14 % des parts du Huffington Post que dirige Anne Sinclair, ancienne épouse de Dominique Strauss-Kahn. Associés au milliardaire Xavier Niel et à l’ancien compagnon d’Yves Saint-Laurent, le richissime Pierre Bergé, Matthieu Pigasse est aussi propriétaire à 100 % de L’Obs et à 80 % du Monde. En 2005, l’entregent de cet ancien haut-fonctionnaire lui a notamment permis d’organiser la vente du journal Libération à Edouard de Rothschild… Incontournable dans les médias français, Matthieu Pigasse l’est donc tout autant en politique. Après avoir été conseiller technique au cabinet du ministre Dominique Strauss-Kahn en 1998 – tiens donc -, il a occupé les fonctions de directeur adjoint du cabinet de Laurent Fabius, avant de rejoindre la banque Lazard grâce à son ami Alain Minc. Membre des Gracques, l’homme est un intime de plusieurs caciques de la gauche de gouvernement : Ségolène Royal, Bertrand Delanoë ou encore Manuel Valls. Preuve de son implication militante dans la gauchosphère, il fut à l’origine avec Pierre Bergé, toujours, de l’organisation d’un grand concert célébrant les trente ans de l’élection de François Mitterrand qui aurait réuni environ 40.000 spectateurs place de la Bastille. N’en jetez plus, la boucle est bouclée. Matthieu Pigasse n’est qu’un exemple. J’aurais aussi pu vous dresser le portrait des grands acteurs du service public, nommés par le pouvoir et proches du pouvoir. N'oublions pas de mentionner Bernard Mourad, qui sera probablement le directeur de campagne d’Emmanuel Macron. En 2015, avant de tourner casaque et de rejoindre son grand ami Emmanuel, il avait été nommé PDG d’Altice Media Groupe (Libération, toujours), le nouveau groupe de médias de Patrick Drahi qui a récemment fusionné avec SFR. Ancien de la finance, il a débuté sa carrière chez Morgan Stanley. À l’identique, j’aurais aussi pu vous indiquer que Bernard-Henri Lévy est toujours Président du conseil de surveillance d’Arte, chaîne premium de la gauchosphère. Et ce depuis le 1er juillet 1993. À croire que certains ne partent jamais à la retraite, comme Jean-Pierre Elkabach et Alain Juppé. Voilà pour le côté face de ce réseau miraculeux.
     
    Le côté pile est moins glamour, mélange bizarre d’émissions de variétés et de gauchistes de MJC. Exemple typique de la gauchosphère du bas : l’émission de divertissement présentée par Cyril Hanouna, « Touche pas à mon poste ». En guise de protestation symbolique à l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche, l’animateur a fait sortir toutes les personnes présentes sur le plateau, au terme d’une séquence grotesque intitulée « Trump pas à mon poste ». Quel rapport entre l’amuseur public Hanouna et les élites politico-médiatiques décrites plus haut ? Tout. Détenteurs de la vérité officielle, ils rééduquent le peuple, tant en feignant de l’informer qu’en l’amusant. La gauchosphère tire son miel des intérêts qu’entretiennent en commun ses membres. Je ne parle pas du petit journaliste mais bien de l’oligarchie qui nous gouverne. Les patrons de presse, proches du pouvoir, sont aussi tenus par les subventions qui font vivre leurs outils. Si nous prenons le cas de Libération, le montant de l’aide versée par le ministère de la Culture et de la Communication s’élève à 6.499.414 euros pour la seule année 2016, soit 23 centimes d’euros par exemplaire vendu. Avec L’Humanité (36 centimes d’euros par exemplaire vendu), Libération est le journal qui a proportionnellement touché les aides les plus importantes. D’ailleurs, sans ces subsides de l’Etat, ces journaux ne survivraient pas. Que pèse la « fachosphère », qui n’est absolument pas unie, face à ces montagnes d’argent public, ces puissants patrons, une bonne partie du corps enseignant, la majorité des associations qui interviennent dans les écoles, ces banques et ces vedettes qui ont leur rond de serviette tous les soirs à la télévision ? La « fachosphère » intervient-elle sur les programmes scolaires comme le fait la gauchosphère ? Je ne suis pas complotiste, il suffit de lire un extrait d’un rapport de correction de Sciences-Po Paris pour se convaincre que quelque chose est pourri en République française : « On aura compris que les bonnes copies sont celles qui ont ignoré les discours politiques et médiatiques qui assimilent la question des frontières à celle des étrangers, des migrants, des terroristes, autant de prétendues menaces, et se sont autorisées une critique de la notion même de crise migratoire ». En conclusion, pour être admis en master de Sciences-Po Paris, il faut être favorable à l’immigration massive. Même chose dans 90 % des établissements tenus par la gauchosphère, surtout médiatiques.
     

    Quand la vérité est redéfinie, il faut désigner des ennemis

    Pour les tenants de la vérité universelle, les gens bien comme il faut de la gauchosphère, nous entrerions dans une « ère de la politique post-vérité ». Ce concept a été inventé par Katharine Viner, rédactrice en chef du Guardian, après le vote du Brexit. Pour cette dernière, le rôle traditionnellement dévolu aux médias, c’est-à-dire de « dire le Vrai », est rendu impossible par l’apparition des réseaux sociaux qui ont progressivement décrédibilisé les opérateurs classiques de l’information. L’inénarrable Samuel Laurent, « Décodeur » en chef du Monde, a même osé déclarer : « Face à cette démocratie post-factuelle, la presse est désarmée : que faire, lorsque son lectorat croira plus facilement une information militante, mais partagée par une personne de confiance, que la vérification détaillée effectuée par un média qu’on soupçonne en permanence de toutes les manipulations ?(…) Comment informer dans ce maelström où tout un chacun est devenu média, puisqu’il peut, lui aussi, partager et diffuser les informations qu’il souhaite ? Comment opposer de la complexité à des visions manichéennes et simplistes du monde ? Et comment faire, par son bulletin de vote, des choix essentiels pour tout un pays lorsque l’on n’est pas informé correctement des conséquences ? »
     
    Oublie-t-il qu’il donne parfois lui-même une information passée au filtre de ses propres convictions, exactement comme ces Français anonymes qu’il vilipende ? Oublie-t-il que son journal, propriété de personnalités de gauche très engagées comme je vous l’expliquais ci-avant, refusera de passer les tribunes des sympathisants, membres et proches idéologiquement du Front National durant les élections présidentielles ? Ici, la question fondamentale est la suivante : devons-nous laisser la gauchosphère déterminer ce que nous avons le droit d'écrire, de lire et de penser ? Car, à l'évidence, certaines informations et certaines opinions sont exclues de la plupart des médias traditionnels... Posons-nous une autre question : sans les réseaux sociaux et ce que l’on appelle parfois la ré-information (je préfèrerais dire l’information pluraliste), aurions-nous pris connaissance de l’affaire des viols de Cologne ou de l’agression sexuelle d’une sexagénaire par un « migrant » délocalisé de Calais à Arzon (Bretagne) ? Ces mêmes médias n’ont-ils pas transformé des clandestins en « migrants », un terme beaucoup plus mélioratif ? En outre, n’est-ce pas la gauchosphère qui conspuait les courageux qui osaient dire que des terroristes se cachaient dans les bateaux desdits « migrants », ce que les attentats du 13 novembre dernier et les dernières déclarations de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, ont tristement confirmé ? Pernicieuse, la gauchosphère dénonce des hommes, des partis politiques ou des institutions pour mieux disqualifier des idées. Toutefois, la technique éprouvée dite de la « diabolisation » fonctionne  novembre moins bien qu’auparavant. Dernier en date à être désigné à la vindicte, le brillant conseiller de Donald Trump, Stephen Bannon. Considéré par )les médias de George Soros (version immensément riche de Matthieu Pigasse aux Etats-Unis, ndlr) comme « l’homme le plus dangereux de la vie politique américaine », le nouveau stratège politique de la Maison-Blanche est surtout haï parce qu’il a réussi à créer une alternative crédible aux médias dominants en fondant BreitBart News, l’un des 200 sites les plus visités aux Etats-Unis. Nouvel ennemi public numéro un de la gauchosphère mondiale, Steve Bannon est un modèle pour tous ceux qui espèrent déstabiliser le camp du bien.
     
    Conclusion
     
    De plus en plus fustigée par le public, la gauchosphère peut toujours compter sur la force de son réseau, notamment politique. Laurent Fabius, Benoît Hamon ou Christiane Taubira ont ainsi accusé Facebook d’être à l’origine de l’élection de Donald Trump. Prise la main dans le pot de confiture, l’ancienne ministre de la Justice a même dit : « Internet pose un vrai problème parce que c’est un espace de liberté ». Avant d’ajouter qu’il fallait donner des règles strictes à cet « espace virtuel ». Lesquelles ? La censure des mal-pensants ? L’interdiction des sites qui ne relaient pas la vulgate de la gauchosphère en langue commune ? Le recensement des sites qui ne se soumettent pas à la doxa en leur apposant un signe distinctif ? Le contrôle du web à la chinoise pour aller plus vite ? Quand Barack Obama triomphait en 2008 grâce à une utilisation hyper-novatrice des nouvelles technologies, tout le monde trouvait cela formidable. Maintenant que Donald Trump a gagné en utilisant les armes offertes par le numérique, tout le monde trouve cela détestable. Il faudrait savoir ! Demain, la Commission européenne décidera de fliquer les dernières espaces garantis sans agents conservateurs, sans police de la pensée. Démonstration d’un système au abois, gagné par la trouille, ces tentatives susciteront l’opposition massive des peuples. Les Français sont par exemple de mieux en mieux informés et suffisamment intelligents pour savoir trier les informations. Arrêtons de les infantiliser. La vérité est questionnée : tant mieux ! La gauchosphère tire ses dernières cartouches en refusant d'admettre qu'elle est militante. Je n'ai pas cette prétentions J'ose vous dire que j'écris des papiers d'opinion. Contrairement aux acteurs de la gauchosphère, je l'assume pleinement. Peut-être parce que je ne bénéficie ni des mannes de l'Etat ni du soutien bienveillant des puissances financières ?
     
    Gabriel Robin (Politic Région, 19 novembre 2016)
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  • Fêtes païennes d'Europe...

    Les éditions Delachaux et Niestlé viennent de publier un livre de Jean-Dominique Lajoux intitulé Fêtes païennes - Les grandes heures du calendrier. Ethnographe, photographe et cinéaste, membre du CNRS, Jean-Dominique Lajoux a notamment travaillé avec Georges-Henri Rivière, le fondateur du regretté Musée national des arts et traditions populaires...

     

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    " Les fêtes célébrées dans les campagnes sont, au contraire de celles des villes, des survivances de rituels animistes dont les raisons sont à rechercher dans un besoin profond d'intégration de l'homme dans son environnement et dans l'univers. Que représentent la saint Antoine, la saint Eloi, les saint Jean, Catherine ou Nicolas, et toutes les autres fêtes de saints ? Quelles sont leur origine, leur relation avec les Eglises chrétienne et orthodoxe, les manifestations et les rituels qui en marquent leur jour de commémoration ? Sont-ils vraiment des intercesseurs auprès du Dieu chrétien ou bien les successeurs ou substituts des divinités du panthéon préchrétien de la Rome antique ? A moins qu'ils ne soient que la personnification de moments de l'année, c'est-à-dire une date célébrant un lever ou un coucher stellaire ou simplement un équinoxe ou un solstice sous les auspices de la Lune. En plus de 400 photographies, cet ouvrage présente de nombreuses fêtes d'origine païennes à travers 200 reportages exceptionnels et inédits tout autour de l'Europe. "

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  • Un appel à la révolte identitaire...

    Le 18 novembre 2016, Martial Bild recevait, sur TV libertésPatrick Buisson à l'occasion de la sortie de La cause du peuple (Perrin, 2016), livre important, à la fois chronique du quinquennat de Nicolas Sarkozy et essai de réflexion politique. Politologue et historien, Patrick Buisson dirige la chaîne Histoire et est également l'auteur d'une étude historique particulièrement originale intitulé 1940-1945, années érotiques (Albin Michel, 2008)... Un entretien passionnant de bout en bout !

     

                                    

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