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Métapo infos - Page 211

  • Les rentiers de l'hospice constitutionnel...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue cueilli sur Idiocratie et consacré au Conseil constitutionnel... Les "larbins dorés" de l’État n'ont pas fait faux bond au président de la république...

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    Les rentiers de l'hospice constitutionnel

    Rarement, le Conseil constitutionnel n’aura été scruté avec une pareille vigilance comme si les bien mal nommés « sages » pouvaient être autre chose que ce qu’ils ont été tout leur vie durant : des larbins dorés de l’Etat. Peut-on s’imaginer un seul instant que des individus qui ont passé toute leur existence sous les ors de la République, avec tout ce que cela suppose d’allégeance pour les hauts fonctionnaires et de manigances pour les acteurs politiques, se dressent face au pouvoir, même d’un point de vue purement juridique, et rejoignent ainsi le peuple à qui ils ne doivent rien, exception faite de quelques mandats électoraux bien mal acquis. Certes, le vent peut tourner un peu mais sûrement pas renverser une institution dont la raison d’être est de maintenir l’ordre constitutionnel.

    La composition d’abord. Sans revenir sur l’extravagance que constitue la présence des anciens présidents de la République imaginé au départ par le général de Gaulle et Michel Debré afin de récompenser René Coty pour service rendu, la nomination des neuf membres dépend exclusivement de personnalités politiques de premier plan : le président de la République, le président de l’Assemblée nationale et le président du Sénat. Si l’on avait pu croire un moment que la sagesse de ces derniers allait supplanter les jeux d’appareil en privilégiant, par exemple, des profils doués pour les arcanes juridiques, toutes les dernières recrues manifestent un très haut degré de partialité pour ne pas dire de connivence avec le pouvoir. Ainsi, les soupçons de renvoi d’ascenseur qui pèsent sur la dernière nommée, Véronique Malbec : celle-ci aurait en tant que procureure générale accéléré le classement sans suite du dossier de l’affaire des « Mutuelles de Bretagne » pour laquelle le président de l’Assemblée nationale avait été mis en cause – et qui l’a nommé ! Que dire de Jacqueline Gourault, licenciée en histoire/géographie, qui a fait une belle carrière politique à l’UDF avant de rejoindre le parti au pouvoir et de devenir ministre sous la présidence d’Emmanuel Macron – et qui l’a nommé ! D’Alain Juppé qui avait multiplié les courbettes à l’endroit du Président, en trahissant au passage son camp politique, pour faire savoir qu’il était prêt à consentir à une retraite dorée au Conseil, rejoignant ainsi un autre ex-premier ministre en la personne de Laurent Fabius. Le bon Gérard Larcher ne déroge pas à la règle : il a systématiquement nommé des proches, jusqu’à son propre chef de cabinet, qui ont fait carrière dans le prolongement des Républicains. Le résultat est sans appel : qu’ils soient étiquetés à gauche ou à droite, les membres restent des grands serviteurs de l’Etat dont la servilité est inscrite dans leurs gènes. Et pour cause, qui ne rêve pas de voir sa retraite, déjà grassouillettes pour ceux-là, d’augmenter d’une indemnité de 13 500 euros par mois. A l’hospice constitutionnel, la moyenne d’âge des membres du Conseil est de 72,6 ans. 

    La jurisprudence ensuite. Sans entrer dans l’argumentation filandreuse des décisions, le Conseil s’est arrogé un droit d’interprétation exorbitant en faisant jongler les textes et les principes en fonction des situations et au fil de ses besoins ; il est devenu la matrone des représentants de la nation qui ne savent jamais quels principes vont l’emporter, et pour cause, ils se contredisent entre eux : le droit de propriété contre le droit au logement, la liberté d’entreprendre contre le principe de précaution et même le principe de fraternité contre les lois de la République ! Il n’empêche qu’une étude minutieuse de la jurisprudence ne trompe personne : les décisions penchent très souvent du côté de la liberté d’entreprendre quitte à faire prévaloir les intérêts privés contre le bien commun [1]. Le néolibéralisme qui ne dit pas son nom est également à l’œuvre au Conseil, d’autant que celui-ci n’est pas imperméable au lobbying des sociétés privées qui déploient, notamment à l’occasion des questions prioritaires de constitutionnalité, leur armada de professionnels du droit. Quant aux libertés publiques, dont le Conseil se gargarisait d’être le protecteur, elles se sont effondrées à l’occasion de la décision – honteuse – relative à l’état d’urgence sanitaire. Toutes les mesures qui en découlaient, dont la suspension de la liberté d’aller et venir, ont été validées au nom du sacrosaint principe du droit à la protection de la santé.

             Il n’est donc pas étonnant de voir, aujourd’hui, le Conseil placé sous la protection d’une garde prétorienne face à des citoyens dessillés : le droit dit l’ordonnancement du monde mais il arrive que la réalité surgisse des sous-sols et piétinent le droit. Cette nouvelle décision, même pas en trompe-l’œil, nous rappelle que les sages seraient mieux dans un véritable hospice.

    Des idiots (Idiocratie, 14 avril 2023)

     

    Note :

    [1] Voir Lauréline Fontaine, La constitution maltraitée, anatomie du Conseil constitutionnel, éditions Amsterdam, 2023.

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  • Tour d'horizon... (242)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site de l’École de Guerre Économique, une étude sur les jeux vidéos de guerre comme vecteurs de l'influence américaine

    L’influence américaine à travers les jeux vidéo de guerre

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    - sur Theatrum Belli, une note d'analyse de la Fondation sur la recherche stratégique sur la guerre en Ukraine

    Guerre en Ukraine : analyse militaire et perspectives

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  • Feu sur la désinformation... (416)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Floriane Jeannin.

              

                                             

    Sommaire :

    L’image de la semaine : Macron et le fiasco chinois

    Le dossier : à Callac, "Dévoyé spécial" en quête de mensonges

    Les pastilles de l’info

    La grande occultation - Médine

    Le super bobard(eur) - Maître Gims

    Intox / Désintox - Nord Stream

    La pub de la semaine - Barilla et les carbo inclusives

    Ça décoiffe - Twitter et l’IA qui ne mentira pas

    L’idiot du village global - Bruce Toussaint

    Carton rouge - Plenel

    Le coup de gueule - La BBC vue par twitter

    Le Portrait piquant d'Edwy Plenel

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  • Un empereur en Europe...

    Les éditions Fayard viennent de rééditer dans leur collection de poche Pluriel l'étude historique de Pierre Monnet intitulée Charles IV - Un empereur en Europe. Directeur d’études à l’EHESS, Pierre Monnet est spécialiste de l’histoire politique et sociale de la fin du Moyen Âge. 

     

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    " Charles IV (1316-1378) a été le roi et l’empereur d’une chrétienté en crise au XIVe siècle, déchirée par la peste, la guerre de Cent Ans et les débuts du schisme pontifical. Issu de la dynastie des Luxembourg, il est né à Prague, a été élevé à Paris, a fait ses premières armes en Italie, est devenu roi des Romains, roi de Bohême, roi des Lombards, roi d’Arles et a enfin ceint la couronne impériale à Rome. Il parlait, lisait, écrivait le tchèque, le français, l’allemand, le latin, l’italien.
    Collectionneur passionné de reliques et d’œuvres d’art, il est l’auteur, fait rarissime, d’une autobiographie qui raconte son enfance, ses rêves et doutes à la première personne. Il est aussi le père de la Bulle d’Or de 1356, une Constitution qui ordonne l’élection et les institutions du Saint Empire jusqu’en 1806.
    Charles IV a été un roi et un empereur à la fois médiéval et moderne, au carrefour des langues et des cultures européennes. "

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  • Gilets jaunes, extrême gauche, retraites : violences politiques ou violence du politique ?...

    Samedi 1er avril 2023, Mathieu Bock-Côté recevait François Bousquet dans son émission sur CNews pour évoquer avec lui la "giletjaunisation" des manifestations dans la France périphérique, les risques d’embrasement et la spécificité des violences de l’extrême gauche...

     

                                             

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  • CCCP : vestiges architecturaux de l'URSS...

     

    Les éditions Taschen ont réédité récemment un ouvrage  de Frédéric Chaubin, basé sur son périple photographique à travers l'ex-URSS et intitulé CCCP - Cosmic Communist Constructions Photographed. Photographe, Frédéric Chaubin est également l'auteur de Stone age - Ancient castles of Europe.

     

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    " Élu livre d’architecture de l’année au Festival international du livre et du film d’art de Perpignan (2011), Cosmic Communist Constructions Photographed de Frédéric Chaubin dévoile 90 bâtiments situés dans 14 anciennes républiques soviétiques. Chacun de ces immeubles exprime ce que Chaubin considère comme le quatrième âge de l’architecture soviétique, fruits d’un bourgeonnement méconnu qui s’épanouit de 1970 à 1990. Contrairement aux constructions des années 1920 ou 1950, aucune «école» ou tendance n’émerge ici. Ces bâtiments incarnent un élan chaotique, spasme architectural d’un système déliquescent. S’insinuant dans les failles de cette structure monolithique au bord de la ruine, les architectes dépassent largement les codes du modernisme pour revenir à leurs racines ou se lancer dans des innovations libres. Les plus audacieux ont bâti des immeubles dont les constructivistes auraient rêvé (le sanatorium Druzhba de Yalta), d’autres ont exprimé leur imagination dans un style expressionniste (le palais des Mariages de Tbilissi), tandis qu’un camp de vacances estival inspiré des croquis réalisés pour un prototype de base lunaire assume une forte influence suprématiste (camp pour la jeunesse Prometheus à Bogatyr). Vient ensuite l’«architecture parlante», largement répandue dans les dernières années du règne soviétique: un crématorium orné de flammes en béton à Kiev, un institut technologique avec une soucoupe volante plantée dans le toit (Institut de recherche scientifique à Kiev), un centre de commande politique qui vous observe comme Big Brother (Maison des Soviets, Kaliningrad). Par leur mosaïque déroutante de styles et les stratégies excentriques qu’ils déploient, ces bâtiments sont les vestiges extraordinaires d’un système en décrépitude. Par leur diversité et leur exotisme à rebours, ils témoignent à la fois de l’immensité géographique de l’URSS et des dernières années d’emprise de l’Union soviétique, comme des trous qui s’agrandissent dans un filet. Ils immortalisent aussi la plupart des rêves idéologiques que nourrit le pays à l’époque, de son obsession pour le cosmos à la renaissance de son identité. "

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