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Métapo infos - Page 1735

  • "Nous sommes tous mendiants du beau jeu !"

    Le site internet Miroir du football vient de publier un excellent entretien avec Jean-Claude Michéa, à l'occasion de la réédition de son ouvrage Les intellectuels, le peuple et le ballon rond aux édtions Climats.

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    Le football est-il la joie du peuple ou l’opium des peuples ? 

    Contrairement aux anciennes formes de domination, qui laissaient généralement subsister en dehors d’elles des pans entiers de la vie sociale, le système capitaliste s’effondrerait très vite s’il cessait de trouver de nouveaux « débouchés », autrement dit de plier à ses propres lois l’ensemble des institutions et des activités humaines qui lui préexistaient ou qui s’étaient développées indépendamment de lui (qu’il s’agisse, par exemple, de la création artistique, de la recherche scientifique, de l’urbanisme, de la vie familiale, de l’organisation du travail ou des multiples traditions populaires). Il aurait donc été étonnant qu’un phénomène culturel aussi massif et aussi mondialisé que le football échappe à ce processus de vampirisation. Et, de fait, le football est devenu en quelques décennies l’un des rouages les plus importants de l’industrie mondiale du divertissement, à la fois source de profits fabuleux et instrument efficace du soft power (puisque c’est ainsi que les théoriciens libéraux de la « gouvernance mondiale » ont rebaptisé le vieil « opium du peuple »).

    Pour autant, ce rappel indispensable du rôle joué par le spectacle footballistique (et le sport médiatisé en général) dans le fonctionnement du capitalisme moderne ne doit pas nous conduire à légitimer les analyses mécanistes d’un Jean-Marie Brohm (analyses qui ne constituent, pour l’essentiel, qu’une reprise des critiques que la « gauche culturelle » américaine dirigeait, dès les années cinquante et soixante, contre l’athlétisme et le baseball). Cela reviendrait à oublier, en effet, que l’industrie du divertissement a toujours fonctionné selon deux lignes stratégiques distinctes. D’un côté, il lui faut fabriquer sans cesse de nouveaux produits (par exemple la télé-réalité, les jeux vidéo, Twitter, ou la musique industrielle) qui, dans leur principe même, sont entièrement (ou presque entièrement) conçus et façonnés selon les codes de l’idéologie libérale. De l’autre, elle travaille à récupérer, c’est-à-dire à reconfigurer en fonction de ses seules exigences, toute une série d’éléments issus des  différentes cultures populaires (mais également aristocratiques) et qui, à ce titre, relevaient à l’origine d’un tout autre système de valeurs. Tel est naturellement le cas de la logique du jeu - aussi ancienne que l’humanité - dont la dimension de plaisir et de gratuité constitutive est par définition irréductible à l’utilitarisme libéral  et à son obsession permanente de rentabilité à tout prix (c’est précisément sur l’inutilité et la futilité du jeu - incompatibles avec le nouvel esprit industriel - que se sont d’abord concentrées les premières critiques bourgeoises du sport).
    On comprend donc que la réinscription progressive des pratiques ludiques dans la logique du profit capitaliste (« le jeu - écrivait Christopher Lasch - répond au double besoin  de donner libre cours à sa fantaisie et d’affronter des difficultés sans conséquences ») ne pouvait que corrompre et dénaturer en profondeur l’essence même de l’activité sportive. Il suffit d’oublier un instant cette différence fondamentale entre la fabrication délibérée d’un nouveau gadget et la récupération d’une culture préexistante (c’est le cas de ceux qui réduisent le football à une simple « peste émotionnelle »)  pour jeter le bébé avec l’eau du bain et prêter une signification « radicale » à un type d’excommunication  qui ne fait, au fond, que reprendre sous une forme plus acceptable les vieilles croisades des puritains anglo-saxons du 19ème siècle « contre l’alcool et les distractions populaires » (Lasch). Un peu, en somme, comme si on décrétait que la prostitution - c’est-à-dire la marchandisation du plaisir sexuel - constituait l’essence même de ce dernier et sa seule vérité possible.

    Il ne s’agit donc pas de nier le fait que l’industrie du football contemporain fonctionne de plus en plus à la manière d’un « opium du peuple » (un kop d’ « ultras » donne assurément une image déprimante des pouvoirs de l’aliénation). Mais il est tout aussi important de souligner que le football moderne est aussi et encore, selon la formule d’Antonio Gramsci, un « royaume de la loyauté humaine exercé au grand air », ce qui explique pour une grande part la ferveur dont il continue à être l’objet dans les classes populaires. Et cela, même s’il est clair que le développement, résistible, de la logique marchande ne pourra que réduire toujours plus les fragiles frontières de ce royaume.

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  • Allemagnes...

    Les éditions PUF publient dans leur collection "Culture guide", dirigée par Philippe Conrad, Allemagnes, un ouvrage de Jean-Pierre Wytteman, malheureusement décédé en janvier 2010.

     

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    "« Allemagnes ». Le pluriel s’impose pour rendre compte d’une histoire longue et complexe, pour cerner une identité qui vaut par la diversité des paysages et des hommes, des falaises blanches de l’île de Rügen peintes par Friedrich à la vallée du Rhin chère aux poètes romantiques, des vastes étendues de la plaine du Nord aux régions forestières de l’Allemagne hercynienne ou aux sommets et aux lacs des Alpes bavaroises. Occupant un espace aux limites mouvantes, ouvert à la fois sur la mer du Nord et sur l’Europe slave et danubienne, les Allemagnes sont les héritières d’un passé qui ne se résume pas aux drames du siècle dernier. Elles ont pris, à Nuremberg et dans les villes de la Hanse, dans les cités rhénanes, à Dresde, Munich ou Berlin, une part déterminante à la construction de la grande culture européenne que nous ne pouvons imaginer sans Dürer, Leibniz, Bach, Goethe ou Novalis."


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  • Honneur aux explorateurs !

    Michel Le Bris avec ce Dictionnaire amoureux des explorateurs, publié chez Plon, rend un bel hommage à l'esprit d'aventure des Européens, à la capacité qu'ils ont eux au cours des siècles de sortir de leur cadre de vie tout en restant fidèles à eux-mêmes.

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    "Que cherchaient-ils, ceux-là qui, au fil des siècles, se risquèrent par-delà l'horizon ? Face à l'inconnu, il est deux attitudes qui séparent ceux que l'on rassemble sous le seul nom d'explorateurs : ceux qui le traquent pour l'éradiquer, comme s'ils lui en voulaient, et devant l'obscur d'une forêt calculent déjà les stères de bois qu'ils y débiteront, et puis ceux qui s'y enfoncent dans l'espoir de s'y perdre et que "l'ailleurs" promis ne se transforme pas en un nouvel ici. On aura compris vers lesquels vont mes préférences... Voici donc quelques-uns des songe-creux, forbans, risque-tout, rêveurs de royaume, escrocs chimériques qui m'ont accompagné depuis l'enfance. Porteurs d'histoires héroïques, bouleversantes, hilarantes - comme Rob Roy MacGregor qui réussit l'exploit de descendre le canal de Suez en canoë un an avant qu'il soit ouvert. Mary Kingsley, tenante du "christianisme athlétique" qui attaquait les crocodiles à coup d'ombrelle, James Holman et Jacques Arago, assurément les plus grands voyageurs aveugles, Percy Fawcett traquant le secret des Atlantes en pleine Amazonie, ou l'immense Richard Burton, dont le rire satanique nous fascine encore..."

     

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  • L'argent mène-t-il à la catastrophe ?...

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    Le mardi 8 juin 2010, de 21 heures 30 à 23 heures, vous pourrez écouter sur Radio Courtoisie Le libre journal des enjeux actuels, dirigé par Arnaud Guyot-Jeannin.

    Thème de l'émission : L'argent mène-t-il à la catastrophe?

    Invités : Alexis Arette (ex-président de la fédération française de l'agriculture, chroniqueur de L'Homme Nouveau) par téléphone, Claude Rousseau (philosophe, maître de conférence honoraire de philosophie à Paris Sorbonne), Pierre Le Vigan (journaliste et essayiste, auteur du Front du cachalot chez Dualpha), Janpier Dutrieux (économiste, directeur du site Prospérité et partage.

    Rediffusion : le jeudi 10 juin à la même heure.

    Radio Courtoisie peut être écouté sur le site de la radio : http://www.radiocourtoisie.net

    Par ailleurs, les programmes des émissions sont annoncés sur le blog de radio Courtoisie : http://radio-courtoisie.over-blog.com/

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  • Divertir pour dominer

    La revue Offensive, publiée aux éditions L'échappée, consacre son dernier numéro, sous le titre Divertir pour dominer, à la culture de masse en tant qu'instrument de domination des peuples. Une critique radicale et nécessaire du monde dans lequl nous baignons.

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    "Le développement de la culture de masse a entraîné l’érosion des formes autonomes de culture populaire et la dissolution des liens sociaux au profit d’un monde artificiel d’individus isolés, fondement de la société de consommation. Le capitalisme ne peut donc être réduit à un système d’exploitation économique, il représente un « fait social total ». Il ne tient que sur l’intériorisation d’un imaginaire et grâce au développement d’une culture du divertissement permanent. Cette uniformisation des comportements et des aspirations se présente comme l’affranchissement de toutes les contraintes (sociales, spatiales, temporelles, etc.). Survalorisée et triomphante, la culture de masse actuelle (séries américaines, nouvelles technologies, football, jeux vidéos, etc.) trouve des défenseurs même chez des intellectuels réputés contestataires. Il devient donc urgent de mener une critique intransigeante du mode de vie capitaliste afin de comprendre comment la civilisation du loisir participe de la domestication des peuples."
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  • Mystères...

    Les éditions Gaïa, spécialisées dans la littérature nordique, paraissent décidées à rééditer l'oeuvre romanesque de Knut Hamsun, le grand écrivain norvégien. Elles viennent ainsi de republier Mystères, roman qui met en scène le personnage de Nagel, dont "l'amoralisme ironique et nietzschéen" vient bousculer l'hypocrisie bourgeoise de la petite ville dans laquelle il arrive. 

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    "« Au milieu de l’été dernier, une petite ville de la côte norvégienne fut le théâtre d’événements tout à fait ­insolites. Un étranger arriva, un certain Nagel, charlatan étrange et singulier, qui fit nombre d’extravagances, avant de repartir aussi subitement qu’il était venu. »

    Ainsi s’ouvre cet étonnant roman de Knut Hamsun. Un simple rai de lumière, un parfum nouveau, une soudaine impulsion ou un seul mot suffisent pour que tourne le kaléidoscope des mul­tiples personnalités de Nagel. Endossant l’une puis l’autre avec l’habileté d’un gymnaste et une candeur tout enfantine, sa conduite et ses propos fascinent, mais suscitent aussi le trouble et les regards obliques que l’on réserve aux plus fous d’entre nous.

    Comme le soulignait Henry Miller au sujet du personnage, au-delà des apparences « c’est là un homme qui aime, un homme qui aime l’amour, et qui est condamné à ne jamais rencontrer une âme accordée à la sienne »."

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