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Métapo infos - Page 1694

  • Le monstre doux...

    Philosophe italien, proche des milieux de gauche, Raffaele Simone est l'auteur d'un essai intitulé Le monstre doux – L'Occident vire-t-il à droite ? qui sort chez Gallimard. Pour lui Tocqueville dans De la démocratie en Amérique a été visionnaire en décrivant un nouveau despotisme « qui dégraderait les hommes sans les tourmenter ». Le « monstre doux », c'est justement ce despotisme : c'est-à-dire « un régime global de gouvernement », mais aussi « un système médiatique, télévisuel, culturel, cognitif, une forme d'ambiance infantilisante persistante qui pèse sur toute la société. Ce régime s'appuie sur une droite anonyme et diffuse associée au grand capital national et international, plus proche des milieux financiers qu'industriels, puissante dans les médias, intéressée à l'expansion de la consommation et du divertissement qui lui semblent la véritable mission de la modernité, décidée à réduire le contrôle de l'Etat et les services publics, rétive à la lenteur de la prise de décision démocratique, méprisant la vie intellectuelle et la recherche, développant une idéologie de la réussite individuelle, cherchant à museler son opposition, violente à l'égard des minorités, populiste au sens où elle contourne la démocratie au nom de ce que "veut le peuple". »

    Nous reproduisons ici un extrait de l'entretien que cet auteur a donné au Monde magazine daté du 12 septembre 2010, dans lequel il définit les trois commandements du « monstre doux »...

     

     

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    "Dans votre essai, le "monstre doux " s'impose à la modernité à travers trois commandements. Quels sont-ils ?

    Le premier commandement est consommer. C'est la clef du système. Le premier devoir citoyen. Le bonheur réside dans la consommation, le shopping, l'argent facile, on préfère le gaspillage à l'épargne, l'achat à la sobriété, le maintien de son style de vie au respect de l'environnement. Le deuxième commandement est s'amuser. Le travail, de plus en plus dévalorisé, devient secondaire dans l'empire de la distraction et du fun. L'important, c'est le temps libre, les week-ends, les ponts, les vacances, les sorties, les chaînes câblées, les présentatrices dénudées (et pas que dans la télé de Berlusconi), les jeux vidéo, les émissions people, les écrans partout.

    Le divertissement scande chaque moment de la vie, rythme le calendrier jusque chez soi, où la télévision, la console de jeu et l'ordinateur occupent une place centrale. Le divertissement remplit tout l'espace, reformate les villes historiques, quadrille les lieux naturels, construit des hôtels géants et des centres commerciaux le long des plus belles plages, crée des villages touristiques dans les plus infâmes dictatures.

    Même les actualités les plus graves se transforment en divertissement. La première guerre d'Irak, le tsunami, les catastrophes naturelles, les drames humains deviennent spectacles, jeux vidéo en temps réel ou feuilletons émotionnels. Les débats politiques se font guerre de petites phrases, parade de people, quand les ministres ne sont pas d'anciens mannequins qui ont posé nus, à la "une " de tous les tabloïds – comme en Italie Mara Carfagna, ministre de l'égalité des chances, ou Daniela Santanché, sous-secrétaire à je-ne-sais-quoi.

    La démultiplication des gadgets, des portables, des tablettes fait que nous sommes encerclés, noyés, dissous dans les écrans. Sous le régime du "monstre doux", la réalité s'efface derrière un rideau de fun. Plus rien n'est grave, important. Après le travail, la vie devient un vrai carnaval, les grandes décisions sont prises par les "beautiful people" que sont les politiques et les grands patrons, tout devient pixel, virtuel, irréel, vie de stars.

    La crise économique, la spéculation financière, les plans de rigueur, les atteintes aux libertés et les collusions entre hommes politiques et milieux d'affaires – comme nous l'observons en France et en Italie – sont des épisodes vite oubliés d'un grand "reality show".

    Et le troisième commandement ?

    C'est le culte du corps jeune. De la jeunesse. De la vitalité. L'infantilisation des adultes. Ici le "monstre doux" se manifeste de mille manières, terrorise tous ceux qui grossissent, se rident et vieillissent, complexe les gens naturellement enrobés, exclut les personnes âgées.

    Le rajeunissement est devenu une industrie lourde. Partout, on pousse à faire des régimes, à dépenser des fortunes en cosmétiques pour paraître lisse, svelte, adolescent, à investir dans la chirurgie esthétique, le lifting, le Botox, comme Silvio Berlusconi, le bronzé perpétuel.

    Je ne crois pas qu'une société soumise à une telle tyrannie du corps et de la jeunesse ait jamais existé. Elle a de graves conséquences morales. Partout se répand un égoïsme arrogant, jeuniste, survitaminé, affichant un mépris ouvert de la fatigue, du corps souffrant, des vieux, des laids, des handicapés, de tous ceux qui démentent le mythe de la jeunesse éternelle. Pendant ce temps, les enfants refusent de vieillir, deviennent anorexiques ou boulimiques, quittent leurs parents à 30 ans.

    Partout on rejette toute posture adulte, réflexive, intellectuelle, jugée "out", inutile, triste. On a l'obligation d'être " branché ", tout doit aller vite, le succès, l'argent, les amours. Dans ses essais, le sociologue polonais Zygmunt Bauman se demande, désemparé : "Où est la compassion ?" Voilà le "monstre doux", un monde d'amusement sans compassion."

    Entretien avec Raffaele Simone, propos recueillis par Frédéric Joignot, Le Monde Magazine (12 septembre 2010)

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  • Une revue pas comme les autres...

    Profitant de la parution du cinquantième numéro de la Nouvelle Revue d'Histoire, dont le premier est sorti en 2002, Dominique Venner revient sur son objectif, celui de fonder une revue libre, sans préjugés, esthétiques et sortant de la vision moralisatrice de l'histoire...

     

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  • Demain la démondialisation ?...

    "A moyen terme en tout cas, il est possible de préférer le passéisme de la délibération politique, dans laquelle les arbitrages de l’endettement public seraient complètement réintégrés, à un monde mondialisé ébouriffant de modernité, dans lequel ce sont les marchés de capitaux qui fixent le tribut prélevé sur la richesse nationale par des créanciers des quatre coins du monde. Et il est possible de trouver quelque valeur à cette conclusion somme toute assez simple : si la mondialisation n’est en définitive pas autre chose que la dissolution des souverainetés par la marchéisation de tout, alors démondialiser c’est repolitiser."

    Frédéric Lordon, Le Monde diplomatique, mai 2010

     

    Georges Corm, économiste libanais, ancien ministre, est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à l'économie ou à l'histoire du Proche-Orient (en particuler, sa somme intitulée Le Proche-Orient éclaté, régulièrement mise à jour). Il fait paraître aux éditions La Découverte Le nouveau gouvernement du monde - idéologie, structures, contre-pouvoirs, un essai dans lequel il propose des pistes de sortie du système néo-libéral.

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    " Alors que la crise de 2007-2009 a révélé à tous les méfaits de la mondialisation et de la spéculation financière, rien ne change, malgré les dénonciations qui se multiplient de tous bords. Pour comprendre les racines de cette dangereuse inertie des décideurs économiques et politiques mondiaux, Georges Corm explore dans ce livre les mécanismes permettant la reproduction de cette « civilisation des affaires en déclin », selon les mots de l'économiste critique américain Robert Heilbroner.
    Il analyse les sources intellectuelles de ce pouvoir mondialisé : le néolibéralisme se nourrit d'un idéalisme simpliste, mysticisme virulent qui rappelle l'esprit doctrinaire du socialisme « scientifique ». Cette économie-fiction néolibérale a envahi les cours de millions d'étudiants en économie et gestion, futurs cadres du pouvoir mondialisé. Georges Corm propose également une analyse novatrice de la structure et du fonctionnement de ce pouvoir et de sa capacité à bloquer les changements. Mais aussi de ses failles, que devraient exploiter les mouvements « antisystémiques », dont il évalue les alternatives proposées au fonctionnement pervers de l'économie globalisée.
    Il plaide ici pour une « démondialisation » raisonnée des esprits et des systèmes économiques dans un monde ouvert, pour une économie solidaire et humaine par le rétablissement des cohérences spatiales, la fin des dogmatismes et la réhabilitation des valeurs d'éthique et d'équité dans l'enseignement de l'économie."

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  • Arrêts sur lecture

    Avocat, spécialiste des questions internationales, et notamment de la Russie, Patrick Brunot nous livre avec Arrêts sur lectures un recueil de citations qu'il a rassemblées au fil de ses lectures et qu'il a classées par thèmes. Publié aux éditions Dualpha, l'ouvrage est préfacé par Pierre Le Vigan, lui-même grand collecteur de citations et d'aphorismes !

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    « Depuis toujours, les hommes ont exprimé leurs pensées grâce à des métaphores simples et des raccourcis commodes », remarque justement Patrick Brunot.

    Son livre n'est pas un dictionnaire de citations. C'est un recueil et un voyage dans le monde des livres où se rencontrent les citations et dans le monde de la vie où elles prennent corps.

    Patrick Brunot s'est limité volontairement à quelques thèmes. « Limité », c'est vite dit. Car les thèmes choisis sont immenses : L'amour, le mariage, le célibat, l'action, l'amitié, l'angoisse, l'argent, la beauté, le bonheur, le changement, la civilisation, le cœur, la culture générale, le destin, les discours, le droit, les ennemis, les femmes, la guerre, l'histoire, les hommes, l'intelligence, la jeunesse, la joie, la liberté, les livres, la mort, Paris, les passions, la politique, la religion, la République, la Révolution, la richesse, le rire, la sagesse, la santé, les secrets, le silence, la solitude, le temps, la valeur, la volonté, les voyages, la vérité, la vie…

    Un seul proverbe peut valoir plus qu'un gros livre : « L'écriture provoque la réflexion, mais les pensées ne sont-elles pas elles-mêmes le résultat d'un cheminement intellectuel plus ou moins direct entre deux citations ? »


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  • Tauromania contre taurobasta

     Le nouveau numéro du Choc du mois, daté de septembre 2010, est disponible en kiosque dès aujourd'hui. On pourra lire un premier dossier consacré à la décolonisation, introduit par un entretien avec Bernard Lugan, historien et africaniste réputé. Un deuxième dossier consacré à la corrida oppose les points de vue de partisans et d'adversaire de cette tradition ancestrale. On pourra y lire, notamment, un entretien avec Brigitte Bardot. Et on retrouvera comme toujours, les rubriques "Monde", "Société" et "Culture"...

    Bonne lecture !

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    Au sommaire du numéro :

    Monde
    Peuple Karen, la tragédie oubliée
    Obama au bord du gouffre

    Société

    A qui appartiennent les enfants ?

    Etats-Unis : une droite qui pense

    La Constitution française à la botte de l’Europe

     

    Dossier : La décolonisation a-t-elle eu lieu

    Entretien avec Bernard Lugan : « L'Afrique à l'endroit »

    Le mythe colonial

    Y'a bon le capitalisme – L'Afrique malade de la cupidité occidentale

    De l'assistanat à l'impuissance

    L'empire de la victimologie

    La nouvelle arme fatale des enfants-soldats

    Au royaume d'Ubu

     

    Dossier : Tauro-mania contre tauro-basta

    Géopolitique secrète du peuple toro

    Entretien avec le Père Jacques Teissier, prêtre et aumônier des arènes de Nîmes

    Le taureau, le minotaure et les poètes

    Cinquante raisons de défendre la corrida

    Oui au combat de boxe. Non à la tauromachie

    Entretien avec Brigitte Bardot : « La souffrance n’est pas un spectacle »

    Confession d’un taureau

     

    Culture

    - Cinéma
    Entretien avec Nikita Mikhalkov
    Cinéma russe

    - Beaux-arts
    Le nouveau musée de l’Acropole
    Bizarre

    - Essai
    Pathologie masturbatoire
    La Chine au cœur

    - Hommage
    François Sentein, le clandestin capital

    - Critique
    Le livre de la sagesse
    Typocréativité

    - La bibliothèque de Paul-Marie Coûteaux

    - Exposition
    Un hymne à la création
    Entretien avec Boris Lejeune

     

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  • La rentrée des grandes manips...

     Le numéro 48 de Flash, le journal gentil et intelligent, consacre son dossier aux grandes manipulations du moment... On pourra aussi lire le bloc-note d'Alain Soral et un article de Pierre Le Vigan consacré à certaines racines chrétiennes du capitalisme.

    Nous vous rappelons qu'il est possible de s'abonner en ligne sur le site de Flash magazine !

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    Au sommaire :

    La rentrée des grandes manips !

    Affaire Sakineh : otage de BHL ou des mollahs ?

    Incendies à Moscou, inondations au Pakistan : un projet HAARP très inquiétant…

    Propagande, Goebbels et ses maîtres : Alain Soral fait son devoir de mémoire…

    Et si les moines avaient inventé l’économie “avec” marché ? Catholicisme et capitalisme, Pierre Le Vigan remet les pendules à l’heure.

    Cinéma. Bertrand Blier est-il fini ? Topoline, Arnaud Guyot-Jeannin et Nicolas Gauthier lancent le débat !

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