Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Métapo infos - Page 1681

  • L'équipée du Comandante !

    "Histrion hyperbolique" pour les uns, surhomme nietzschéen pour les autres, le poète italien Gabriele d'Annunzio a marqué les esprits de son époque. Et au sortir de la Grande Guerre au cours de laquelle, il s'est, comme aviateur, comporté en héros, il est devenu la figure de proue des combattants de la péninsule. C'est donc au sommet de sa gloire qu'il se lance à la tête de ses volontaires dans l'extraordinaire aventure de Fiume, qui va lui permettre, de septembre 1919 à décembre 1920, de tenir l'Italie et l'Europe en haleine. Avec L'équipée de Gabriele d'Annunzio, les éditions Arléa publient en collection de poche le reportage que le journaliste Albert Londres a consacré à la conquête de Fiume par le Comandante.

    Equipée de Gabriele d'Anunzio.jpg

    "Au lendemain de la Première Guerre mondiale, un homme ébranle l’Italie et fascine les Italiens : Gabriele d’Annunzio, officier de l’armée de l’air et poète. Succombant à cette fascination, Albert Londres suit de très près la brûlante affaire de Fiume, port de l’Adriatique que se disputent les puissances européennes. Avant même que d’Annunzio décrète la cité «Etat libre de Fiume», le grand journaliste rend compte de l’affaire avec tant de force, qu’il sera licencié du Petit Journal sur ordre de Clemenceau."

    * 

    L'aventure de Fiume, c'est certes celle d'une rébellion en arme, mais c'est aussi celle d'un renversement de l'ordre établi au profit d'une expérience politico-lyrique reposant sur une spontanéité vitaliste, qu'a très bien décrite Claudia Salaris dans son livre A la fête de la révolution - Artistes et libertaires avec D'Annunzio à Fiume, publié en 2006 aux éditions du Rocher.  

      

    A la fête de la révolution.jpg

    "En septembre 1919, le poète italien Gabriele D'Annunzio, à la tête d'une troupe de jeunes anciens combattants - les arditi -, s'empare, sur la côte adriatique, de la ville de Fiume afin de la rattacher à l'Italie. Pendant plus d'un an, Fiume va devenir une petite contre-société expérimentale, exprimant sa sympathie pour la jeune révolution soviétique et les peuples colonisés, nouant des contacts avec les milieux anarchistes mais inaugurant, simultanément, les formes d'expression du fascisme naissant - la chemise noire, le poignard au côté, le dialogue direct entre le tribun et la foule, la liturgie de masse. L'aventure fiumaine est également attentive aux formes de rupture en matière de culture - avec Dada et aussi Marinetti et les futuristes - et de mœurs - elle autorise le divorce et accorde le droit de vote aux femmes, tolère l'homosexualité, l'usage des stupéfiants et le naturisme. Enfin, elle expérimente une " économie pirate ", centrée sur la primauté du don comme valeur fondamentale du lien social. En fait, cet " ordre lyrique " des " artistes au pouvoir " et leur usage politique de la dérision font plus penser à mai 1968 qu'à l'émergence des mouvements et régimes totalitaires. Et Claudia Salaris explore superbement, grâce à une multitude de documents politiques et littéraires, ce qui fut l'un des premiers chapitres de la " culture de la révolte " qui a caractérisé le XXe siècle."

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • 20 000 milliards de dollars !...

    Analyste financier et observateur lucide des milieux de la bourse, Edouard Tétreau a passé ces trois dernières années aux Etats-Unis et a pu observer aux premières loges le déroulement de la crise. Avec 20 000 milliards de dollars - chroniques de la folie américaine, publié chez Grasset, il nous offre une portrait sans fard d'un pays malade et au bord de l'explosion ...

    20 000 milliards de dollars.jpg

    "Vous voulez la bonne ou la mauvaise nouvelle ?
    La bonne : l’Amérique est de retour. Le « Yes we can » de Barack Obama semble avoir galvanisé un pays sous tension, sorti d’une crise sans précédent aucun depuis 1929, et en voie de guérison.
    La mauvaise : l’Amérique aura bientôt (2020) atteint le seuil de 20.000 milliards de dollars de dette publique. Premier créancier : la Chine. D’après Edouard Tétreau, qui conjugue dans ce livre hilarant mais effrayant le talent de l’humoriste et le fiel du pamphlétaire, la première puissance mondiale ne remboursera jamais sa dette. Vous vous en fichez ? Vous avez tort : c’est VOUS qui allez payer.
    Après Analyste, plongée au cœur de la folie des marchés financiers, le nouveau Tétreau nous précipite dans l’œil du cyclone : l’aberration de la puissance américaine, du Kansas à Manhattan, d’une chambre forte à un bureau de lobbyiste. En trois parties, Requiem, Born Again, Apocalypse, c’est l’Amérique dans tous ses états : la religion comme marché, les 75 millions de chiens domestiques sur-nourris, les vautours de Wall Street qui ne savent rien, disent-ils, des produits toxiques, un taux d’intérêt à 79,9 %, la faillite de Lehman Brothers vue d’un balcon privilégié, mais aussi l’immigration galopante, l’hispanisation de la société, le dynamisme de la Silicon Valley, une visite à Detroit ou à Palo Alto, la Californie propre ou le Mexique en surchauffe. « Je ne connais pas de pays où l’amour de l’argent tienne une plus large place dans le cœur de l’homme. » La phrase de Tocqueville n’a pas pris une ride… "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Umberto Eco antisémite involontaire ?...

    Antisémite ?... Umberto Eco, l'auteur du Nom de la rose et du Pendule de Foucault se croyait sans doute insoupçonnable !

    Et pourtant, comme l'indique Marcelle Padovani sur Bibliobs, avec la sortie de son nouveau roman  Il Cimitero di Praga ("Le cimetière de Prague"), dont l'intrigue est centrée sur l'invention des Protocoles des Sages de Sion, le faux le plus célèbre de l'histoire, il est la cible d'accusations d'antisémitisme involontaire...

    Ainsi, lui qui a voulu se confronter aux clichés antisémites «pour les démonter», se trouve accusé par Pagine ebraicha, le mensuel du judaïsme italien, qui lui consacre un dossier de sept pages dans son numéro d'octobre, de semer la confusion et de construire ce qu'il a voulu défaire.

    Du côté de l'Osservatore romano, le quotidien du Vatican, on note avec componction que «les continuelles descriptions de la perfidie des Juifs font naître un soupçon d'ambiguité.»

    Enfin le Rabin de Rome, dans l'hebdomadaire L'Espresso, juge lui aussi que le message d'Eco est ambigu, au terme d'un raisonnement dont on peut apprécier la clarté : «Dans le livre d'Eco, les trois sujets qui sont accusés de complot sont les Juifs, les Maçons et les Jésuites. Les Jésuites sont les premières victimes de Simonini : mais de la narration on comprend que ce sont des gens au fond peu recommandables. Même chose, sur un ton mineur, pour les Maçons : au 19ème siècle, ils participèrent à des jeux de pouvoir. Et si il y a des morceaux de vérité quand on parle de Jésuites et de Maçons, le problème se pose pour les Juifs: seraient-ils les seuls à être des victimes innocentes, ou bien y a-t-il quelque chose de vrai dans leur complot? Voilà où le jeu lancé par Eco devient dangereux.»

    Ambiguïté, confusion, danger... : il ne nous reste plus qu'à espérer qu'Eco trouvera un éditeur en France pour nous permettre de juger son roman sur pièce !

    Umberto-Eco_Cimetiere-de-Prague.jpg

    Lien permanent Catégories : Débats, Infos, Livres 1 commentaire Pin it!
  • L'Europe, protectorat américain...

    Nous mettons ici en ligne une chronique récente d'Eric Zemmour sur RTL (21 octobre 2010) consacré au rôle de l'OTAN dans la vassalisation de l'Europe....  


    Eric Zemmour : L'OTAN, un mort très fringant !
    envoyé par rtl-fr. - L'info video en direct.

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • De nouveaux Superman ?...

    Nous reproduisons ici une excellente analyse publiée jeudi 28 octobre 2010, dans le journal Le Monde, sous la plume d'Yves Mamou, journaliste au service économie. A noter que Xavier Raufer, il y a une dizaine d'années, dans son Dictionnaire technique et critique des nouvelles menaces (PUF, 1998) avait bien pressenti la montée en puissance de la figure du Loup solitaire ou du Desparados... 

     

    Marque jaune.jpg

     

    Ces nouveaux Superman qui déstabilisent les institutions

    Jérôme Kerviel, Albert Gonzalez, Julian Assange... Les trois hommes ne se connaissent pas, vivent dans des pays différents et n'ont a priori rien en commun. Sauf une chose : chacun à sa manière a déstabilisé une institution financière ou politique avec une violence jamais enregistrée jusqu'à présent.

    Le premier, 33 ans, ex-trader de la Société générale, a pris des positions à risque sur 50 milliards d'euros d'actifs financiers en déjouant les contrôles internes de la banque. Ces positions ont généré des pertes de presque 5 milliards d'euros. Sans augmentation de capital, la Générale coulait corps et biens. Le deuxième, Albert Gonzalez, 28 ans, a été inculpé, en 2009 aux Etats Unis, pour avoir piraté et revendu les coordonnées de plus de 130 millions de cartes bancaires du groupe financier Heartland, soit le plus grand vol jamais commis aux Etats-Unis. Le troisième, Julian Assange, 39 ans, est devenu célèbre cette année pour la mise en ligne sur le site Internet WikiLeaks de 77 000 documents estampillés secret défense sur la guerre en Afghanistan. Il a récidivé avec un second lot de documents le 22 octobre, sur l'Irak cette fois. Le Pentagone a été mis sens dessus dessous.

    Ces trois exemples signent l'émergence en ce début de XXIe siècle d'une nouvelle sorte de Superman. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, un simple individu, dénué des outils traditionnels de la puissance (armée, police...), sans charisme particulier, peut engendrer un désordre planétaire ou déstabiliser des institutions. Certes, il est arrivé dans l'Histoire que des individus articulent le cours des événements autour de leur personne. Jeanne d'Arc, Raspoutine ou Gandhi, doués sans doute d'un charisme exceptionnel, ont pu agir sur la volonté des puissants ou des foules. Mais, avec les Kerviel ou les Gonzalez, voici l'avènement de Super-banal-men. Un Superman sans qualités.

    Les Américains ont inventé un mot pour désigner ces nouveaux individus : "super-empowerment". L'empowerment simple désignait la capacité d'un individu à mobiliser les ressources externes et internes nécessaires à son équilibre de vie et à la réalisation de ses projets. Le super-empowerment marque la capacité d'un individu - ou d'un groupe - à utiliser ou à détourner des outils technologiques qui n'existaient pas voilà dix ans pour satisfaire un appétit de puissance individuel ou batailler avec des puissances qu'il n'aurait pas rêvé d'égratigner une décennie auparavant.

    L'émergence de ces pouvoirs nouveaux dépend de plusieurs conditions. La première est la mise à disposition du grand public d'outils sophistiqués mais simples d'utilisation. Le logiciel utilisé par Gonzalez pour pirater Heartland est en téléchargement libre sur Internet.

    La seconde condition tient à Internet : les réseaux sociaux, les blogs multiplient les canaux de circulation de l'information et permettent à des personnes qui ne se connaissent pas de nouer de puissantes alliances ponctuelles. Julien Assange, figure de proue de WikiLeaks, invite le monde entier à dénoncer un comportement institutionnel "non éthique", mais qui sait quels règlements de comptes personnels se dissimulent derrière chaque fuite ? Pour déclencher un tsunami politique, il suffit parfois de donner de la voix au bon moment. Le pasteur américain Terry Jones, seulement connu de ses voisins de palier avant le 11-Septembre, a mis en colère la population de 22 pays musulmans en menaçant de brûler le Coran pour commémorer le 11 septembre 2001.

    Troisième condition : les technologies électroniques permettent souvent un usage dual, civil ou militaire. Un téléphone portable peut déclencher une explosion meurtrière à distance. Le spécialiste américain de la guérilla, John Robb, a expliqué sur son blog Global Guerilla comment SkyGrabber, un logiciel d'origine russe, vendu 25,95 dollars, permettait aux insurgés afghans et irakiens de pirater les flux vidéo des drones militaires américains qui tentent de les espionner ou de les exterminer.

    Une quatrième raison fonde l'émergence de Superman : la trop grande complexité des sociétés développées. Des gratte-ciel, des centrales électriques, des usines d'épuration, des pipelines, attaqués ou mis à mal par quelques hommes déterminés, peuvent paralyser durablement une ville, voire une région. Et les institutions sont trop lentes et trop bureaucratiques pour anticiper d'où viendra le prochain coup.

    D'autant que le pire est à venir. Quantité de techniques bon marché, simples d'usage, perfectibles car développées en open source, n'attendent qu'un peu de créativité pour être détournées à des fins déstabilisatrices. La démocratisation progressive des biotechnologies met à la portée du premier venu la production de masse d'outils pathogènes capables de décimer un pays, voire un continent. Les premiers drones à usage individuel sont déjà commercialisés. Qui sait quelles missions d'espionnage ou de destruction programmées par des individus malveillants ces engins volants miniatures pourront accomplir ?

    Voilà vingt ans, la sécurité nationale n'était menacée que par l'URSS. Désormais, l'ennemi habite peut-être la maison d'à côté, l'appartement du dessus.

    Yves Mamou (Le Monde, 28 octobre 2010)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Le bolchévisme à la française !

    Stéphane Courtois, l'homme qui a jeté, il y a treize ans, Le livre noir du communisme comme "un pavé dans l'histoire", publie aux éditions Fayard Le bolchévisme à la française, un ouvrage dans lequel il éclaire les liens étroits qui n'ont eu de cesse d'exister entre le parti communiste français et son modèle soviétique, jusqu'à sa disparition.

     

    bolchévisme à la française.jpg

     

    "Treize ans après la publication du Livre noir du communisme et à l’occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire du Parti communiste français, Stéphane Courtois s’interroge sur la nature de ce qu’il nomme le « bolchévisme à la française », sur son adhésion au marxisme-léninisme et à l’URSS. Pourquoi et comment a pu prospérer, au cœur de la démocratie française, un parti étroitement associé à l’un des grands mouvements totalitaires du XXe siècle ?
    Pour répondre à cette question, l’auteur revient sur l’historiographie, rappelant combien elle est l’enjeu d’un conflit aigu entre une mémoire glorieuse et une histoire largement renouvelée par l’ouverture des archives de Moscou. Il aborde le rôle fondamental du bolchévisme et de l’URSS dans la création, en décembre 1920, du « Parti » et montre comment le modèle élaboré à Moscou s’est greffé sur le corps du socialisme français pour imposer en France un bolchévisme gallican. Il s’attache à la figure de ces staliniens français – Thorez, Duclos, Marchais entre autres –, membres de la nomenklatura communiste internationale, qui ont construit et dirigé le PCF durant des décennies. Enfin, il met en lien le déclin puis la mort du PCF avec la chute du mur de Berlin et de l’implosion de l’URSS."

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!