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Métapo infos - Page 1683

  • La mer contre la terre !

    Apôtre influent du "Sea Power", inspirateur de la thalassocratie américaine, l'amiral Mahan reste largement méconnu en France en dehors des cercles de spécialistes de la stratégie navale. Son oeuvre, importante, n'a, pour ainsi dire, pas été traduite, et en dehors de Mahan et la maîtrise des mers, de Pierre Naville (Berger-Levrault, 1981) ou de Commentaire de Mahan, de Rosinski (Economica, 1996), on trouve peu d'ouvrages qui lui soient entièrement consacrés. Jean-José Ségéric, avec L'Amiral Mahan et la puissance impériale américaine, publié chez Marines éditions, comble donc une lacune importante et signe un ouvrage passionnant qui mérite de figurer dans la bibliothèque de tout amateur de géopolitique ou de stratégie.

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    « L’inventeur du sea power. » « Un génie et peut-être l’un des penseurs les plus grands et certainement des plus originaux que l’Amérique a produits. » « Le naval philosopher. » L’amiral américain Alfred T. Mahan (1840-1914), pionnier de la géopolitique et de la stratégie navale, a découvert et érigé en doctrine la prééminence de la force navale, le sea power, condition de toute action en politique extérieure. Conseiller du président Theodore Roosevelt, il connut une notoriété internationale et influença la politique maritime de plusieurs pays. Il est considéré comme l’un des artisans de la politique impériale des États-Unis.

    Dans cet ouvrage très documenté, Jean-José Ségéric relie l’histoire et la pensée du stratège naval à celles de l’Amérique du XXe siècle dont il a marqué l’avènement. Ses livres les plus fameux sont présentés et analysés en fin d’ouvrage. Le sea power, validé par l’Histoire, est une donnée toujours essentielle de la géostratégie des nations, et assurément un élément majeur de la politique extérieure des États-Unis.

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  • L'enfer du roman...

    Après Désenchantement de la littérature et L'Opprobre, Richard Millet poursuit avec L'enfer du roman son observation des territoires dévastés de la littérature contemporaine. A son poste, embusqué, il ajuste calmement ses cibles et chacun de ses paragraphes est une balle qui fait mouche ! 

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    « Nous sommes entrés dans l'ère postlittéraire. Un spectre hante la littérature : le roman, devenu à ce point hégémonique que toute la littérature semble s'y réduire. Le roman tue le roman : le roman international, insipide, sans style, immédiatement traduisible en anglais, ou traduit de l'anglais, l'unique objet d'une littérature sans autre histoire que le jeu de ses simulations, de ses plagiats, de sa fausse monnaie.
    Il n'est donc pas question ici du cliché sur la décadence de la littérature française ni de la fin du genre romanesque, mais plutôt de ce qui est né avec Homère et qui relève de ce que, nous autres écrivains, nous continuons d'appeler la littérature. »
    Richard Millet.

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  • Pour une Europe forteresse !

    L'excellent site Europe solidaire, que nous avons déjà cité à plusieurs reprises, vient de mettre en ligne un texte important intitulé Pour une Europe forteresse et signé Jean-Paul Baquiast. Nous reproduisons ci-dessous son introduction. 

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    Une Europe forteresse ?

    par Jean-Paul Baquiast

    Le terme d'Europe Forteresse ou de Forteresse Europe est généralement utilisé par les Européens partisans du libre-échange pour stigmatiser (on stigmatise beaucoup en ce moment) des compatriotes égoïstes, aveugles aux nécessités et contraintes de la mondialisation, voulant s'enfermer sur eux-mêmes en espérant ainsi échapper à la compétition avec le reste du monde. Faut-il préciser cependant que beaucoup de ceux qui raillent le concept de Forteresse Europe sont généralement les représentants d'entrepreneurs pour qui le libre-échange signifie délocaliser dans les pays pauvres toutes les activités industrielles et de service européennes. Ils emploient dans des conditions indignes une main-d'oeuvre locale à $1 par jour, pour revenir en Europe écouler 10 à 30 fois plus cher les produits de leurs activités. Ils se gardent bien de réinvestir en Europe les bénéfices ainsi réalisés. Le plus souvent ils les mettent à l'abri dans des paradis fiscaux afin de spéculer sur l'énergie, les matières premières, les produits alimentaires et les dettes des Etats.

    Nous pensons pour notre part que redonner toute sa légitimité au concept de Forteresse Europe serait au contraire indispensable aujourd'hui, alors que les opinions publiques européennes ne se perçoivent pas encore comme appartenant à une puissance géopolitique spécifique, en compétition avec d'autres puissances disposant d'atouts pouvant être supérieurs aux siens. Seules des populations assiégées peuvent être sensibles à la nécessité de bâtir une forteresse leur permettant de résister. Malheureusement les Européens ne se considèrent pas encore comme assiégés. Pourtant ils le sont. Non pas d'abord par d'autres populations, mais par des forces politiques, économiques, environnementales contre lesquelles ils ne savent comment se défendre.

    Cette prise de conscience des dangers s'impose pour que les opinions acceptent les changements permettant à l'Europe de valoriser ses propres avantages et se renforcer. Devrait-elle le faire sur le mode de la forteresse passive, enfermée dans ses murailles et incapables de résister aux agressions par la mobilité et l'offensive ? Certainement pas. Plutôt qu'évoquer la ligne Maginot, nous préférerions rappeler le vieux souvenir des forteresses volantes américaines de la 2e guerre mondiale (Flying Fortress) qui étaient à la fois bien défendues et capables d'actions offensive très efficaces.

    Les bonnes âmes feront valoir une autre objection, s'inspirant de la morale. Si les Européens prétendaient se barricader derrière des murs, à partir desquels ils pourraient lancer des offensives leur permettant de se défendre sur un mode plus actif, ne feraient-ils pas preuve d'un égoïsme odieux, au regard de tous les peuples misérables? Admettons qu'effectivement, avec le concept de Forteresse Europe, sous-entendant le passage à ne véritable économie de guerre, comme nous le verrons, les Européens voudraient d'abord se protéger de ceux qui veulent les assujettir et s'emparer de ce qui leur reste de ressources. Ce ne serait pas en se laissant dépouiller de tout, en gardant portes et fenêtres grandes ouvertes, comme c'est le cas actuellement, qu'ils pourraient contribuer à la survie de l'humanité. Mais rien n'interdirait à l'Europe, si elle devenait capable de se protéger elle-même, d'adopter des causes plus universelles, en y apportant des moyens renouvelés. Ceci avait d'ailleurs été esquissé avant la crise actuelle en matière de protection de l'environnement, d'aide à la lutte contre la faim et la maladie, de soutien aux droits de l'homme.

    Pour bien faire comprendre le sens que nous souhaitons donner au concept de Forteresse Europe, il faudrait l'enrichir des propriétés dont notre groupe (voir Jean-Claude Empereur, Pour une vision géopolitique européenne) a par ailleurs proposé de doter l'Europe: une Europe puissante, indépendante, souveraine et solidaire (solidaire d'abord en interne mais aussi, dans la limite du possible, à l'international). Aucune de ses propriétés n'est incompatible avec ce que devrait être selon nous la Forteresse Europe. Le concept serait totalement compatible avec celui d'Europe-puissance, que nous avons souvent évoqué dans d'autres écrits et conférences. Les Européens sont les seuls au monde à se méfier de la puissance, sans doute du fait qu'ils se souviennent encore des conflits du 20e siècle découlant d'affrontement entre puissances. Aujourd'hui pourtant, outre la superpuissance américaine qui fait tout pour le rester, les grands Etats ne se cachent pas de vouloir devenir ou redevenir des puissances. C'est notamment le cas de la Chine, de l'Inde du Brésil et de la Russie. Ces Etats se comportent tous, ouvertement ou de facto, pour devenir des forteresses – en plaidant cependant pour le libre-échange et la non-intervention, c'est-à-dire pour que les autres Etats ne puissent se fortifier.

    Compte tenu de ce qui précède, la présente note vise à préciser pourquoi l'Europe, associée dans de nombreux domaines la Russie, devrait s'affirmer comme une Forteresse en termes géopolitiques. Elle propose ensuite un certain nombre de moyens pour y parvenir.

    Lire le texte complet :

    Pour une Europe forteresse I

    Pour une Europe forteresse II

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  • Figures de proues !

    Les éditions Heligoland publient le premier numéro (n°1, équinoxe 2010) de la revue Figures de proues, sous-titrée Cahiers de recherche sur l'héritage littéraire, culturel et l'imaginaire européen. Nous reproduisons ici le sommaire de ce numéro ainsi que son éditorial, signé par Pierre Bagnuls, qui fixe bien les ambitions de cette nouvelle revue à laquelle nous souhaitons bon vent !

    Il est possible de commander ce numéro ou, mieux encore, de s'abonner sur le site de la revue : Figures de proues.

     

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    Se relier à l'essentiel

    Le temps fuit… Il accélère… Nous sommes engagés dans le monde de l’efficience technique, dans le monde de la concurrence libérale, dans le monde du résultat et de « la lutte de tous contre tous » avec des moyens technologiques qui accroissent notre puissance démiurgique de manière encore jamais vue. L’homme immergé dans ce système ne maîtrise plus grand-chose. Il n’agit pas, il est agi, il ne gouverne pas, il est dirigé par une sorte de fatalité technologique et entropique sur des pans entiers de son existence. L’homme est désormais en état de tutelle. Sa responsabilité lui échappe. Travailler plus, produire plus, consommer plus, acheter plus… Toujours plus ! Mais il n’y est guère question d’identité, d’éthique ou de dépassement de soi, bien sûr. Le règne de la quantité, signe des temps, s’est emparé d’une bonne part de notre vie. Le matériel, la matérialité, le matérialisme occupent une place de plus en plus importante dans notre rapport au monde, et ce, au détriment du culturel et du spirituel. Le monde tel qu’il va nous dérobe de mystérieuses prérogatives, celles qui font de nous justement des êtres humains de qualité.

    La civilisation telle qu’elle va est en passe de nous voler notre âme. Qu’est-ce que notre destin, qu’est-ce qu’« une vie réussie », qu’est ce que « la vie bonne », quelles sont les « fins dernières » ? Mystère profond ! Où allons-nous, vers quoi nous dirigeons-nous et pourquoi ? Notre capacité de choix et la sagacité de nos prévisions se réduisent à une « peau de chagrin », qui, chaque jour, rétrécit tragiquement. Avons-nous seulement le temps et les moyens de la réflexion ? Même une courte pause ? L’homme court après sa propre ombre. L’homme est réduit à une ombre. L’homme est réduit à l’usage qui est fait de lui dans une société anonyme et utilitaire. L’homme est condamné à n’être qu’un rouage interchangeable. Foin de la personne et de son identité propre, place à l’individu, au « citoyen » abstrait et à la masse.

    Le poète René Char affirmait écrire « en cours de chute », parce que l’amour, ce lien sublime était brisé. Il existe encore bien d’autres « liens sublimes » pour un homme encore capable de se « situer » dans le Cosmos. Cosmos à l’origine signifie « beauté ». Voilà un autre lien. Ne voyons pas là un lien qui enchaîne à un pesant boulet dans un univers fermé, rétréci et étouffant, mais un lien qui relie, qui rassemble, qui réunit en toute liberté. Un lien qui fait sens, qui donne un sens : de ces liens qui permettent de trouver « l’issue », chère à Nietzsche, « des milliers d’années de labyrinthe ». Le monde où nous vivons nous bringuebale en tous sens, mais il n’y a plus de sens, de direction, de cheminements, de navigations, de buts, d’objectifs et de finalité. L’intériorité de chacun menace de devenir champ de ruines ou désert dans la tempête matérialiste et tueuse de la modernité.

    Sommes-nous devenus des clones, des automates, des robots, des « titans » ? Plus rien aujourd’hui ne se fait sous le signe de la réflexion profonde, de l’action mûrement méditée, mais au contraire, sous le signe de l’agitation pour l’agitation, réactif aléatoire et pusillanime, coquille de noix sur les flots de l’océan d’un présent impérieux et impétueux. Toutes les amarres lâchent les unes après les autres, laissant pressentir une situation paroxystique, un nouveau chaos. Ernst Jünger, qui fut un véritable « sismographe » des événements, présageait pour les temps prochains, une période « difficile pour l’esprit » qui serait « un nouvel âge de fer ». Il ajoutait : « Hölderlin, dans Pain et Vin, a écrit que viendrait l’ère des Titans. Dans cette ère à venir, le poète sera contraint à la léthargie. Les actions seront plus importantes que la poésie qui les chante et que la pensée qui les reflète. Ce sera donc une ère très propice pour la technique mais défavorable à l’esprit et à la culture. » Un espoir cependant : Hölderlin, voyant un siècle plus loin que Nietzsche, affirmait le « retour des dieux » après celui des « êtres de fer ». Et, dans l’intermède ou l’interrègne, le penseur de Wilflingen, pressentait que : « plus la massification s’accroît, plus grande est la valeur et la force spirituelle de ceux, très rares, capables de s’y soustraire. » La figure éternelle de l’homme libre, de l’écrivain, du penseur, du littéraire, du poète resurgit dès lors. Figure intemporelle. « Le véritable écrivain, comme la véritable richesse, se reconnaît non pas aux trésors qu’il possède, mais à sa capacité de rendre précieuses les choses qu’il touche. Il est donc semblable à une lumière qui, invisible en soi, réchauffe et rend visible le monde. (…) C’est précisément en cela que réside la puissance de l’écrivain : savoir se méfier du chaos, ne pas se laisser emporter par l’atmosphère apocalyptique. » Plus que jamais donc, penseur et poète ont un message fondamental à dévoiler.

    C’est ce que, dans les pages de Figures de Proues, au cours de cabotages culturels, de navigations littéraires, nous rechercherons. Nous nous mettrons en quête d’un véritable archipel intellectuel, formé d’îles et d’îlots, de refuges et de criques, d’anses et de baies où le pilotage se fait à vue, où la navigation devient calme, enserrée par une multitude de terres émergées, parmi les lochs, les fjords et les canaux, où s’offrent des perspectives multiples et toujours renouvelées. Nous trouverons en ces lieux protégés, calmes et sereins, en ces sites solitaires et désertés, la matière spirituelle d’une nouvelle essentialité, d’une centralité.

    Nous aborderons ces lieux cachés, ces havres, en compagnie de nombreuses figures de proues : personnalités emblématiques, écrivains, penseurs, poètes qui seront les égides, les inspirateurs de nos déambulations nautiques. Nous ne dédaignerons pas non plus les navigations hauturières où nous retrouverons la haute mer et ses étendues immenses, ses pièges, peut-être aussi. Découvrir, c’est affronter.

    C’est ainsi qu’une bonne partie de ces cahiers cherchera à mettre en avant des textes fondateurs et essentiels qui sont souvent tombés dans l’oubli. Un oubli injuste : soit qu’ils aient été noyés dans la masse des publications contemporaines, ou victimes des orchestrations arbitraires et velléitaires du système des modes, ou bien encore consumés, par l’opprobre et la malveillance, dans l’autodafé intellectuel à sens unique que dirige la férule vigilante des intransigeants « commissaires » du « culturellement correct ». De larges extraits composeront donc une véritable anthologie consacrée aux messages fondamentaux et principaux des auteurs cités. Ces textes choisis possèderont toujours une haute tenue littéraire, un style indéniable, une esthétique vigoureuse, une exigence sourcilleuse en regard du travail d’écriture. Bien sûr, au-delà de la simple approche esthétique, ces textes dévoileront une matière riche faite pour donner à penser, à réfléchir, à se former, à se cultiver. Ils seront des ouvertures sur un monde de « vraies richesses », qui n’ont rien à voir avec « les espèces sonnantes et trébuchantes », mais qui apprennent à vivre en se reliant à l’essentiel. Une autre rubrique des cahiers sera composée de textes rédigés par nos soins sur des thèmes et des sujets qui entreront en résonance littéraire avec l’esprit de la revue. Enfin, nous livrerons au lecteur une bibliographie sélective, qui ne sera pas systématiquement au service des « nouveautés » et des dernières parutions qui ont souvent la vie courte, mais qui aura été choisie parce qu’elle nous paraît receler des travaux formateurs, aux perspectives intéressantes, voire des chefs d’œuvres « incontournables » et impérissables, en regard de l’imaginaire européen enraciné et authentique.

    En route pour les rivages de « nos îles au trésor » !

    Pierre BAGNULS

    Rédacteur en Chef

     

    Au sommaire de la revue : 

    Editorial

    •Se relier à l’essentiel 

    Essai Culture Littérature Poésie

    • Le recours au refuge : escapades littéraires

    Textes fondateurs

    • Le temps des vendanges par Ernst Jünger

    • Automne par Ernst Jünger

    • Cette lancinante idée d’Europe par Pierre Drieu La Rochelle

    • La société de l’argent                                                                 

    • La joie du corps par Jean Giono

    • Le mal est dans l’oubli du corps Pierre Drieu La Rochelle

    • Une morale de la responsabilité Thierry Maulnier

    Livres Libres et Recensions

    • L’ours, le grand esprit du Nord

    •Cernunnos, dieu Cerf des Gaulois

    Le collège de Sociologie

    • Le vent d’hiver par Roger Caillois

    • Deux romans vikings réalistes : « Frères jurés » et « Orm le Rouge »

    • Mythologie scandinave – légendes des Eddas

     

     

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  • Une petite leçon de langue de bois...

    Sourions un peu !... L'humoriste Franck Lepage démonte avec un certain talent les ressorts de la langue de bois politico-sociétale...

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  • L'argent de l'influence

    Ouvrage collectif dirigé par Ludovic Tournès et publié aux éditions Autrement, L'argent de l'influence - revient sur l'action des fondations américaines en Europe. Très riches , ces dernières ont, depuis des dizaines d'années pour certaines, tissé des réseaux d'influence dans les milieux scientifiques, politiques et culturels. Une belle illustration de la stratégie du soft power. Cet ouvrage vient utilement compléter ce qu'avait exposer Frédéric Charpier dans son livre La CIA en France...  

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    "Du début du XXe siècle à la chute du mur de Berlin, les grandes fondations (Carnegie, Rockefeller, Ford, puis Soros) n’ont pas cessé d’être présentes en Europe et d’y tisser de multiples réseaux dans les milieux intellectuels, scientifiques et politiques. Fondées par de grands industriels symboles du capitalisme américain, ces fondations sont à la fois porteuses d’un projet de société libérale et partisanes d’une régulation des excès du capitalisme. Du fait de ces objectifs contradictoires, la nature de leurs actions en Europe dépend du contexte géopolitique : avant 1914 et pendant l’entre-deux-guerres, elles jouent le rôle de ciment entre les milieux pacifistes européens et américains ; avec la guerre froide, elles embrassent la bannière de la lutte contre le communisme. Présentes là où l’État américain ne l’est pas encore, ne l’est plus ou ne veut pas l’être officiellement, elles occupent une place à part dans la diplomatie américaine, dont elles ne contredisent jamais formellement les orientations, mais par rapport à laquelle elles s’accordent un degré d’indépendance plus ou moins important selon le contexte international. Rassemblant les meilleurs spécialistes, l’ouvrage met en scène la diversité des actions des fondations américaines en Europe tout au long du XXe siècle. Alors que leur fonctionnement et leurs objectifs restent souvent objet de fantasmes, on les verra opérer sur le terrain et constituer des réseaux denses et durables."

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