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Métapo infos - Page 1682

  • Samouraïs !

    Les éditions Economica publient dans leur nouvelle collection "Guerres et guerriers", Le crépuscule des samouraïs, une belle étude de Julien Peltier consacré à cette élite guerrière japonaise.

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    "S’il est un mot japonais passé dans presque toutes les langues de la Terre, c’est celui de « samouraï ». Mais qui est-il, ce samouraï ? La représentation que nous autres Occidentaux nous en faisons, de même que bon nombre de citoyens nippons, est dans une large mesure le fruit d’une lecture orientée de l’Histoire, héritée d’une époque où les samouraïs avaient cessé depuis longtemps d’être des combattants. Cette fiction repose sur des exigences morales anachroniques. Bien que séduisante, elle élude les caractéristiques de l’élite militaire lorsqu’elle est investie de l’autorité politique : monopolisation du pouvoir par le recours à l’autolégitimation, strict cloisonnement social garantissant la continuation de l’hégémonie coutumière, culte de l’honneur confinant à l’obsession.

    L’éthique chevaleresque se définit en premier lieu par sa vocation à sauvegarder des valeurs considérées comme l’apanage de l’aristocratie. Aussi longtemps que les samouraïs exercent le métier des armes, cette logique exclusive va perdurer. Ce n’est qu’au XVIIe siècle, avec l’avènement de la paix, que le rôle social du guerrier est remis en cause. Alors seulement, les préceptes régissant la « Voie du Guerrier » sont strictement codifiés. Auparavant, ils se transmettaient presque uniquement de manière orale. Seule la crainte de voir la caste dominante se départir de ses qualités martiales à la faveur de la pacification du pays, dicte les efforts entrepris par les théoriciens du Bushidō à dessein de coucher sur le papier un code embrassant les champs pratiques, théoriques et même philosophiques.

     

    La postérité a replacé le Bushidō dans son contexte historique précis, celui d’un Japon médiéval au seuil de la modernité. Pour autant, il faut prendre garde de ne pas le réduire à l’acception romantique que l’Occident lui connaît, notamment par le biais des arts martiaux. En effet, ce mot chargé d’histoire revêt un tout autre sens auprès d’un grand nombre de nations asiatiques ayant eu à courber l’échine sous le joug de l’envahisseur japonais durant la Seconde Guerre mondiale. Pour les victimes des exactions commises par l’armée impériale, le Bushidō n’est pas synonyme d’héroïsme guerrier, il évoque l’oppression et la barbarie des occupants. Cela n’a rien d’un hasard. Au-delà d’une récupération idéologique par le régime ultra-militariste des années 1930, ce code ne fut jamais exempt d’une certaine part d’obscurité, dans ses invites à peine voilées au fanatisme, ou son exaltation d’une soumission absolue. Il illustrait les aspirations d’un peuple tout juste soustrait à une anarchie séculaire, et tenu en respect par des dirigeants soucieux de façonner une société docile. Toutefois, même aux heures les plus sombres de leur crépuscule, les samouraïs se remémoraient les faits d’armes des héros du passé. Ils invoquaient les mânes de leurs glorieux ancêtres, qui avaient brillé au firmament du sengoku jidai. : « l’âge des provinces en guerre ».

     

    Ces « grands noms » avaient tissé leur propre légende, sur la trame d’une lutte qui semblait alors devoir durer  toujours. Quand elle avait pris fin, au terme d’innombrables batailles, les samouraïs avaient écrit les plus belles pages de leur histoire. Un nouvel ordre politique émergeait de ce chaos primordial, traversé d’astres étincelants : destins épiques de personnages frappés au coin de la grandeur ou de la petitesse. Ce chaudron bouillonnant d’une violence inouïe, qui fait aujourd’hui encore figure d’âge d’or des guerriers japonais, fut aussi une période de mobilité sociale effrénée, une ère de réformes structurelles décisives. Et puis il y a l’art. Car cet « âge des provinces en guerre », toile de fond du présent ouvrage, est aussi celui d’une floraison artistique sans égale – entrant en résonance avec notre Renaissance – une époque d’intense création théâtrale, picturale, spirituelle.

     

    Telle était la Voie que les samouraïs s’efforçaient d’atteindre. Ils se concevaient en combattants valeureux et indomptables, parcourant un chemin sinueux aux lendemains incertains, jalonné de  parenthèses enchantées : grandioses représentations de Nō, délicates cérémonies du thé ou joutes poétiques. Du moins est-ce ainsi qu’ils se complaisent à décrire, au fil des chroniques, leur univers insaisissable, d’une sauvage beauté. Mais ce miroir soigneusement poli est-il fidèle à la vérité ? Qui étaient réellement ces hommes, au temps où ils s’affrontaient inlassablement, avant que la concorde ne règne à nouveau sur le Japon ? Eux qui avaient voué leur existence tout entière à la carrière militaire, comment livraient-ils combat ? Tout à leur soif d’une gloire éternelle, quel crédit accordaient-ils aux idéaux qui allaient se fondre dans le creuset du Bushidō ? Tandis que leurs maîtres s’employaient à rétablir une paix qui mettrait en péril leur suprématie, avaient-il conscience de l’inéluctable perte prochaine d’un fragment capital de leur essence ?

     

    L’adage populaire reproche aux faits d’être têtus. Ils demeurent, envers et contre tout, bien plus éloquents que l’emphase des harangues ou la pompe des dithyrambes. Si l’entreprise consiste à démystifier, à démythifier le samouraï, alors il faut aller à sa rencontre sur les champs de bataille plutôt que sous les seules frondaisons des cerisiers en fleurs. Il faut braver l’angoisse de la trahison, mordre la poussière et dépasser la hantise du tombeau, afin de vérifier le bien-fondé du jugement porté par François de Pagès. De retour de sa fabuleuse odyssée en 1797, l’infatigable voyageur dépeignait l’insulaire nippon comme issu d’un peuple « ennemi de toute bassesse, supportant avec courage les disgrâces et méprisant la mort qu’il se donne pour le plus léger sujet. L’honneur est le principe, le mobile de ses démarches. »

     

    Les premiers rayons du soleil dardent à l’horizon, annonçant l’aurore de la chevalerie japonaise et son épopée fondatrice. L’heure du zénith sonnera plus tard, celle des conflagrations majeures, d’une accélération de l’Histoire culminant dans un apogée superbe et tourmenté, incarné par l’implacable Oda Nobunaga et le visionnaire Toyotomi Hideyoshi. Lorsque la poussière de Sekigahara sera retombée, l’habile Tokugawa Ieyasu aura raflé la mise. Enfin, les ultimes convulsions des guerres endémiques, avec en point d’orgue la chute de l’orgueilleuse Ōsaka, marqueront les derniers feux du Crépuscule des samouraïs."

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  • La Nouvelle Droite est-elle de gauche ?

    Le nouveau numéro de la revue Eléments (n°136, juillet-septembre 2010) arrive en kiosque cette semaine. Il est aussi possible de se le procurer sur le site de la revue. Le dossier central de cette livraison est consacré au nécessaire dépassement, par le haut, du clivage droite - gauche... 

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    "Trois grandes doctrines politiques concurrentes ont été successivement engendrées par la modernité : le libéralisme au XVIIIe siècle, le socialisme au XIXe siècle, le fascisme au XXe siècle. La dernière apparue, le fascisme, est aussi celle qui a le plus vite disparu. La chute du système soviétique n’a pas mis fin aux aspirations socialistes, ni même à l’idée communiste. Le libéralisme, lui, semble être le grand vainqueur de la compétition. Ce sont en tout cas ses principes, portés par l’idéologie des droits de l’homme, qui dominent au sein de la Nouvelle Classe planétaire et restent aujourd’hui les plus diffusés dans le cadre de la mondialisation.
    Aucune doctrine n’est intégralement fausse. Elle contient toujours des éléments de vérité. (...)
    La 4e théorie politique, celle dont le XXIe siècle a de toute évidence besoin, sera-t-elle une doctrine radicalement nouvelle ou fera-t-elle la synthèse de ce qu’il y avait de meilleur dans celles qui l’ont précédée ? C’est en tout cas à l’ébauche de cette théorie que ce que l’on a appelé la « Nouvelle Droite » n’a cessé, depuis plus de quarante ans, de s’employer."

    Dossier : la Nouvelle Droite est-elle de gauche ?
    • "La Nouvelle Droite entre quatre yeux"
    Alain de Benoist et Michel Marmin, entretien recueilli par François Bousquet
    • "Point de vue d’une autre rive", Costanzo Preve
    • "La Nueva Destra est ailleurs !", entretien avec Marco Tarchi

    Et aussi...
    • Contre les gadgets de destruction massive, par Aurélie Mouillard
    • Alexandre Rougé et les naufrageurs du vin, par Pascal Esseyric
    • Relire Jean-Pierre Martinet, par Ludovic Maubreuil
    • Un héros de snuff movie et un petit lapin, par Frédéric Guchemand
    • Non, l’homme n’est pas que ce qu’il bouffe !, par Javier Ruiz Portella
    • Marc-Édouard Nabe, écrivain néoplatonicien, par Raphaël Juan
    • A quoi rêve Hadewijch ?, par Ludovic Maubreuil
    • Thermodynamique de Robert Schumann, par Jean-François Gautier
    • L’éternelle actualité de Sophocle, par Éric Werner
    • Qu’ont-ils fait du football de ma jeunesse ?, par Robin Turgis
    • Jean-Claude Valla était le meilleur d’entre nous, par Alain de Benoist, Michel Marmin et Fabrice Valclérieux

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  • La droite peut-elle surmonter ses contradictions ?...

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    Ce mardi 6 juillet, à 21h30, sur Radio Courtoisie, le Libre Journal des enjeux actuels dirigé par Arnaud Guyot-Jeannin aura pour thème :

     "La droite peut-elle surmonter ses contradictions ?" 

    Invités : Alain de Benoist (Directeur des revues Krisis et Nouvelle Ecole,  collaborateur de la revue Eléments), François Bousquet (Directeur du Choc du mois) et Xavier Eman (Journaliste au Choc du mois). Il y sera question des nouveaux numéros d'Eléments et du Choc du mois.

    L'émission est rediffusée jeudi 8 juillet, à 21h30.

    Nous vous rappelons que Radio courtoisie peut être écoutée via internet sur son site.

     

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  • Aux armes, citoyens européens !

    Les éditoriaux du journal Le Monde, en général, fleurent bon la bienpensance... Du prêt-à-penser lisse et raisonnable ! C'est dire que l'éditorial du numéro du samedi 3 juillet, consacré à la défense européenne, tranche avec le discours habituel. Ne boudons donc pas notre plaisir !

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    Aux armes, citoyens européens !

     

    Dans un monde qui s'arme, l'Europe désarme. Sous le choc de la crise et la nécessité d'assainir leurs finances publiques, les pays européens taillent dans les budgets de la défense - massivement. C'est dangereux.

    Les optimistes n'y verront qu'un ajustement conjoncturel susceptible d'être corrigé par quelques rattrapages ultérieurs. Les pessimistes dénonceront une évolution amorcée depuis la fin de la guerre froide, au début des années 1990, et qui accroît ce sentiment d'un continent qui sort de l'histoire.

    Ils dénonceront une manière de repli stratégique, un refus conscient ou inconscient de devenir une puissance qui compte dans le monde de demain. Ils stigmatiseront un tropisme vers la neutralité, qui ferait d'une Europe vieillissante une sorte de Suisse à l'abri des tumultes du XXIe siècle - ce qui relève d'une conception angélique de l'histoire et n'est pas gentil pour la Suisse, qui dispose d'une bonne défense nationale.

    Car la défense n'est pas seulement l'aptitude à dissuader ou à combattre un ennemi aux frontières. A cet égard, les Européens ont admirablement su construire - à l'abri, il est vrai, du bouclier américain - un ensemble d'où la guerre est exclue comme mode de règlement des conflits. La défense, pour un continent comme l'Europe, c'est la capacité à justifier ses ambitions stratégiques (en a-t-elle encore ?) ; c'est l'aptitude à projeter sa puissance sur des théâtres éloignés où se joue une partie de son avenir économique ; c'est la possibilité d'intervenir pour s'interposer sur un autre continent, empêcher tentatives génocidaires et crimes contre l'humanité. Bref, tenir son rang parmi les puissances de l'époque.

    Les chiffres ne disent pas tout, mais ils ne trompent pas. La majorité des pays européens consacre moins de 1,5 % de leur produit intérieur brut (PIB) à la défense. Tous, sans exception, taillent dans les crédits militaires des lois de finances des deux années à venir.

    C'est vrai pour les petits pays européens. Mais c'est aussi le cas pour les quatre ou cinq grandes puissances militaires du Vieux Continent que sont l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et, à un moindre degré, l'Espagne, l'Italie et la Pologne. Les Allemands et les Britanniques paraissent les plus radicaux dans les coupes demandées à leurs armées ; les Français semblent plus prudents, qui limitent la "casse" ou s'efforcent, comme ils disent élégamment, de "stabiliser" leurs dépenses militaires.

    Cela serait d'une importance relative si les "autres" en faisaient autant. Ce n'est pas le cas. Les Etats-Unis entendent rester une des grandes puissances militaires de leur temps - avec plus de 4 % de leur PIB consacré à la défense ; les Russes de même, en plein effort avec plus de 5 % ; les Chinois plus encore...

    Les contraintes budgétaires nationales devraient inciter les Européens à mutualiser leur effort militaire. Cela a un nom : l'Europe de la défense. Elle présente nombre de difficultés, mais il faut moins que jamais l'abandonner. Aux armes, Européens, formez votre défense !

    Le Monde (éditorial, 3 juillet 2010)

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  • Carl Schmitt, la bibliographie !

    Alain de Benoist, directeur des revues Krisis et Nouvelle Ecole, publie chez Ares Verlag, une maison d'édition allemande, une monumentale bibliographie de Carl Schmitt. Outre les nombreux livres et articles du juriste et politologue allemand, elle recense l'ensemble de la littérature secondaire qui lui a été consacrée en Europe et à travers le monde.

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    "Das Interesse am Werk des deutschen Staatsrechtlers und politischen Philosophen Carl Schmitt (1888–1895) steigt seit Jahren in allen politischen Lagern – sowohl im deutschsprachigen Raum als auch international. Auch wenn Schmitt heute wegen seiner Kritik an den Verfassungsgrundlagen der Weimarer Republik bzw. wegen seines anfänglichen Engagements für den Nationalsozialismus in gewissen Kreisen als „umstritten“ gilt, wird er, wie es der renommierte Politikwissenschaftler Herfried Münkler ausdrückte, als  „Klassiker des politischen Denkens“ eingestuft – nicht zuletzt auch im Hinblick auf seine Rolle, die er für das Staatsrecht und die Rechtswissenschaft der frühen Bundesrepublik spielte.

    Das bekannteste Werk Schmitts dürfte wohl der „Der Begriff des Politischen“ sein, das in alle wichtigen Sprachen der Welt übersetzt worden ist. Hier findet sich jene grundlegende, kategorische Unterscheidung von „Freund und Feind“, die Schmitt als unverzichtbare Kategorie jeglichen politischen Denkens und Handelns ansah. Eine bis heute starke Rezeption entfalteten auch Schmitts Gedanken bzw. seine Veröffentlichungen zur „Politischen Theologie“, in der er die theologiegeschichtliche Entwicklung der Neuzeit im Hinblick auf politische, staatliche und staatskirchenrechtliche Aspekte untersucht.

    Die große Bibliographie des französischen Publizisten und Philosophen Alain de Benoist, die die gesamte Primär- und Sekundärliteratur von und zu Carl Schmitt dokumentiert, ist seit Jahrzehnten der erste Versuch, das inzwischen fast unüberblickbar gewordene Schrifttum von und über Carl Schmitt systematisch zu erfassen und zu kommentieren. Sowohl die Zusammenstellung der Primär- als auch der Sekundärliteratur umfaßt auch Werke in englischer, französischer, italienischer, spanischer, portugiesischer, serbo-kroatischer, japanischer Sprache sowie in anderen Sprachen.

    Für jeden, der am Werk Carl Schmitts interessiert ist, dürfte Alain de Benoists Bibliographie ein ebenso willkommener wie unverzichtbarer Wegweiser sein, der hilft, den „Kontinent Carl Schmitt“ zu erschließen."

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  • C'est une guerre américaine !...

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    "C'est une guerre américaine. Quant vous êtes actionnaire à 1%, vous n'avez pas droit à la parole. Il n'y a pas de voix stratégique des alliés."
    Avec ce commentaire sur la guerre d'Afghanistan, assorti de critiques de la stratégie américaine, le général Vincent Desportes, directeur du Collège interarmées de défense (qui a remplacé depuis plusieurs années l'Ecole de guerre), met les pieds dans le plat dans un entretien accordé au journal Le Monde (vendredi 2 juillet 2010). Ces propos un peu libres, tenus par un officier général réputé, ancien attaché de défense aux Etats-Unis, auteur de plusieurs ouvrages de réflexion stratégique (notamment le remarquable Comprendre la guerre, publié chez Economica) et en charge de la formation des décideurs militaires des années 2020, suscitent un certain émoi dans les hautes sphères du pouvoir et devraient valoir à leur auteur une lourde sanction.
    Il ne fait pas bon dire la vérité dans une France soumise à l'OTAN et à ses maîtres américains...

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