"C'est une guerre américaine. Quant vous êtes actionnaire à 1%, vous n'avez pas droit à la parole. Il n'y a pas de voix stratégique des alliés."
Avec ce commentaire sur la guerre d'Afghanistan, assorti de critiques de la stratégie américaine, le général Vincent Desportes, directeur du Collège interarmées de défense (qui a remplacé depuis plusieurs années l'Ecole de guerre), met les pieds dans le plat dans un entretien accordé au journal Le Monde (vendredi 2 juillet 2010). Ces propos un peu libres, tenus par un officier général réputé, ancien attaché de défense aux Etats-Unis, auteur de plusieurs ouvrages de réflexion stratégique (notamment le remarquable Comprendre la guerre, publié chez Economica) et en charge de la formation des décideurs militaires des années 2020, suscitent un certain émoi dans les hautes sphères du pouvoir et devraient valoir à leur auteur une lourde sanction.
Il ne fait pas bon dire la vérité dans une France soumise à l'OTAN et à ses maîtres américains...