Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Métapo infos - Page 1524

  • Aux frontières du monde...

    Les éditions Jean Picollec viennent de publier Aux frontières du monde, un ouvrage de Gilbert Grellet consacré aux explorations et aux explorateurs de la fin du XIXe siècle. Gilbert Grellet, journaliste à l'AFP et membre de la société de Géographie, a dépouillé les archives complète de la revue Le tour du monde pour pouvoir mettre en scène ces dizaines d'aventuriers qui se sont jetés dans l'aventure pour repousser les frontières du monde connu par les occidentaux... 

    Aux frontières du monde.gif

    "L'incomparable revue française Le Tour du monde, lecture favorite de Jules Verne, a chroniqué, entre 1860 et 1914, la dernière grande période d'exploration et de conquête du globe. Un trésor historique : des centaines d'explorateurs, militaires, journalistes, aventuriers ou simples voyageurs y ont décrit leurs expéditions aux confins du monde connu. Ce furent une cinquantaine d'années passionnantes, qui s'ouvrirent par la découverte des sources du Nil (1862) et s'achevèrent avec la conquête du Pôle Sud (1911). Une époque qui fut aussi celle de la colonisation et de la " ruée " des Européens vers l'Afrique. Fourmillant d'anecdotes et d'histoires inédites, Aux frontiéres du monde retrace cette épopée de l'exploration en s'inspirant des articles du Tour du Monde, une véritable " bible " des voyages et de l'aventure. Le livre met en scène les grandes personnalités, parfois controversées, qui ont marqué cette période : Livingstone, Stanley, Brazza, Garnier, Peary, Amundsen, Scott par exemple. Mais aussi beaucoup d'autres, Français et Françaises notamment, moins connus et tout aussi intrépides : Lejean, Crevaux, Mouhot, Bonvalot, Charnay, Jane Dieulafoy, l'Autrichienne Pfeiffer ou le Belge de Gerlache. Il jette par ailleurs un regard neuf sur de multiples événements liés à cette ultime " conquête du monde " : la confrontation avec les " sauvages ", la fin de l'esclavage, le rôle des missionnaires, les pillages archéologiques, la fausse " découverte " du Pôle Nord, le martyre de l'île de Pâques, entre mille histoires. Un périple captivant, montrant que même la France a été " explorée " à cette époque."

    Lien permanent Catégories : Livres 1 commentaire Pin it!
  • Par le petit bout du métro...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Philippe Bilger, cueillie sur son blog Justice au singulier et consacrée au métro parisien comme révélateur de l'état de la société française...

     

    métro.jpg

     

    Par le petit bout du métro

    Magistrat, je prenais assez rarement le métro. Mon épouse généralement me conduisait le matin lors de mes sessions d'assises et je revenais souvent en autobus. Dans la seconde quinzaine de chaque mois, mes horaires étant plus souples, j'utilisais le bus qu'il fallait attendre longtemps mais qui était très pratique.

    Depuis le 3 octobre, chaque jour, la presse du métro m'est devenue familière. Difficile de s'asseoir et quand on le peut il revient à la politesse de céder sa place au moins aux femmes d'un certain âge.

    Enthousiaste à l'idée d'aller travailler dans un cabinet d'avocats chaleureux et remarquable, je vis pourtant comme une ascèse le quart d'heure nécessaire au trajet de six stations. Je n'étais pas assez naïf pour penser que dans ce monde souterrain, le bonheur de vivre, la joie d'être éclateraient sur chaque visage et qu'on y retrouverait comme par magie une urbanité, une attention à autrui qui à l'air libre sont déjà assez parcimonieuses. Tout de même, je ne m'attendais pas à une telle morosité crépusculaire, à cette lassitude des corps, à cette étrange impression de devoir coexister avec des personnes âgées ou plus jeunes pour lesquelles, à l'évidence, qui que vous soyez, vous n'êtes RIEN. Ce n'est pas que le silence règne puisque chacun, dans son heureuse autarcie, est majoritairement plongé dans tous les modes de communication possibles et imaginables. Mais surtout avec son voisin ou sa voisine, si proche, trop proche, pâtissant du grave défaut d'être immédiatement à portée de voix physique. D'autres lisent un journal ou, exploit sauf s'ils ont déniché une place, un livre.

    Cette mélancolie collective, à peine troublée par des cris ostensiblement intempestifs pour se faire remarquer et encore plus gênée - moi, le premier ! - par l'irruption volubile et quémandeuse de quelques SDF nous offrant une musique qu'on n'a pas demandée, est d'autant plus glaçante qu'ici ou là, dans le wagon, se produisent des indélicatesses au quotidien qui démontrent que les voyageurs du métro, toutes classes confondues, se sont doucement et sûrement laissé glisser sur la pente de la facilité grossière.

    Au moment de monter dans la rame ou d'en descendre, il s'agit d'un véritable combat qui ne semble pas tant dépendant du nombre que de la mauvaise volonté et de la maussaderie manifestées par chacun pour permettre la sortie ou l'accès. On trouble quand on s'ajoute, on dérange lorsqu'on se retire. Les excuses, quand elles existent, n'y font rien. Quand on est parvenu à s'extirper, c'est un soulagement comme si on avait surmonté une épreuve et accompli un tour de force. On s'est libéré d'autrui !

    Ce n'est rien par rapport aux péripéties très éclairantes qui se déroulent lors du trajet. Pour peu qu'une place assise devienne vacante, la personne, homme, femme, blanche, noire, maghrébine, asiatique, jeune ou vieille, qui désire s'y installer vous bouscule, n'émet pas un seul pardon comme s'il convenait d'affirmer avec une sorte d'arrogance silencieuse le droit acquis à s'emparer d'un siège sans avoir la délicatesse purement conventionnelle de s'excuser pour les genoux heurtés, le coup de coude dans le torse ou, à la fin du processus, quand parfois une masse humaine s'est installée, le repliement obligatoire sur un minuscule bout de banquette.

    Les gares, le métro, les salles de cinéma sont des lieux où un peuple se juge. Pour la politesse, l'affabilité, l'optimisme, le respect d'autrui. Pour le métro, comment ne pas être frappé par l'ombre collective qui pèse sur cet enfermement utilitaire le temps d'un parcours bref ou plus long ? J'ose soutenir que le moral d'une collectivité peut être apprécié dans ces rassemblements où personne ne joue la comédie, où la nudité de la quotidienneté confronte chacun à chacun dans sa vérité et sa simplicité. La joie de vivre s'en est allée et le pire consiste sans doute dans l'hésitation qui vous saisit avant de sourire à un petit enfant et à sa mère, de céder votre place, d'arborer un air bienveillant ou de montrer que celui ou celle qui survient n'est pas importun mais légitime. Il y a une telle atmosphère de minimalisme humain et de politesse réduite à presque rien qu'on est effondré pour soi, pour les autres, pour la société que ce délitement traduit. Si des personnalités politiques voulaient bien faire cet effort d'abandonner le somptuaire et le confortable pour venir quelque temps goûter la saveur du peuple, dans le métro, serré, comprimé dans une tristesse autarcique et une pesanteur grise, elles en tireraient des enseignements décisifs. Un pays qui montre ce visage souffre de quelque chose. Ce n'est pas seulement la dégradation inévitable suscitée par l'écoulement du temps mais en profondeur des groupes dévastés par une incertitude sur demain, angoissés et donc repliés sur une morne indifférence proche d'une agressivité muette. Venir dans le métro, observer, subir, déplorer constituerait une formidable leçon pour nos gouvernants. Pas pour un petit tour, comme Valéry Giscard d'Estaing mais de manière suffisamment approfondie et attentive pour pouvoir mesurer les béances, les attentes et la nécessité d'un destin à offrir.

    Gilbert Collard, qu'on se plaît à moquer sur tous les plans souvent sans le valoir, a proféré une vérité profonde en affirmant que sa première mesure, s'il était président de la République, serait d'édicter trente minutes de joie par jour. Sachant l'utopie de sa proposition, il a cependant mis l'accent sur ce qui manque le plus à la société française : le bonheur d'être ensemble (jdd.fr).

    Pourquoi serait-il honteux pour les politiques, contre ce qui divise et déchire, de se battre vraiment pour ce qui rassemble ?

    Qu'ils prennent le métro !

    Philippe Bilger (Justice au singulier, 28 décembre 2011)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Sombres bourreaux...

    Les éditions Pascal Gallodé viennent de publier un ouvrage historique particulièrement original de Serge Bilé, intitulé Sombres bourreaux - Collabos africains, antillais , guyanais, réunionnais et noirs américains , dans la deuxième guerre mondiale. Serge Bilé, journaliste à RFO, est aussi l'auteur de plusieurs essais polémiques ou historique sur la question noire...

     

    Sombres bourreaux.jpg

     

    "En 1944, au plus fort de la guerre, un volontaire français de l’armée allemande étonne ses supérieurs. Il veut intégrer la Waffen SS, le corps d’élite hitlérien. Seul problème : l’homme n’est ni aryen, ni même blanc, mais guadeloupéen et surtout noir. Pour toute réponse, il est envoyé illico dans un camp de concentration.

    Ce livre raconte l’étonnante histoire de ce soldat perdu, parti faire le coup de feu contre les bolchévistes, sur le front et dans le froid russes, loin de son île natale.

    Comme lui, quelques égarés antillais, réunionnais, et africains, ont collaboré activement avec l’ennemi, qui dans la LVF, qui dans la Milice, qui dans la Gestapo.

    En Allemagne et en Italie, où les Noirs étaient menacés, certains ont également joué le jeu des nazis et des fascistes, par instinct de survie ou patriotisme.

    Autant de destins insolites que relie ce récit étayé par les rares archives et témoignages de survivants de cette page méconnue du plus grand conflit mondial."

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Qui va gagner le prolo ?...

    Elisabeth Lévy, qui, avec Eric Naulleau, a remplacé Eric Zemmour pendant quelques jours dans sa chronique matinale sur RTL, nous livre un billet d'humeur bien salé sur la chasse au vote populaire qui s'est ouverte à l'approche de l'élection présidentielle...


    Elizabeth Lévy: "François Hollande et le vote... par rtl-fr

    Lien permanent Catégories : Multimédia, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Réécrire l'histoire du régime de Vichy ?...

    Réécrire l'histoire du régime de Vichy d'une manière dépassionnée, c'est le défi qu'a voulu et su relever l'historienne Michèle Cointet.  Dans sa Nouvelle histoire de Vichy, publiée chez Fayard, l'auteur replace le régime du Maréchal Pétain dans son contexte historique et souligne, notamment, l'importance cruciale de la Première Guerre mondiale dans sa genèse... A lire !

    Vichy.jpg

    "Retracer l’histoire de Vichy suppose de se débarrasser d’abord des certitudes assénées depuis soixante-dix ans par les camps opposés. Puis de reprendre au plus près des archives, publiques comme privées, l’étude de ces cinq années tragiques pour en comprendre les paradoxes, décortiquer la politique, conduire et décrypter les mythes que le régime a suscités.
            Forte d’une carrière universitaire consacrée à cette période et jalonnée de plusieurs livres de référence, Michèle Cointet livre une synthèse ambitieuse, d’une scrupuleuse précision. Elle montre notamment que tout n’a pas été dit sur les dirigeants de l’Etat français – Pétain, Laval, Darlan – et encore moins sur leurs proches conseillers, à l’instar d’Yves Bouthillier, de Pierre Pucheu, Marcel Peyrouton, Raphaël Alibert ou René Bousquet. Elle pèse à leur juste mesure l’influence de l’Eglise, celle des technocrates, des pacifistes, partagés entre pouvoir revendiquée et tentation du retrait, entre silences avantageux, ambition rénovatrice et mensonges d’accommodation. Elle décrit les difficultés de tous soumis à l’occupation allemande, réduits à la portion plus que congrue pour leur quotidien, et elle rappelle les souffrances longtemps indicibles de ceux qui ont été victimes des persécutions et de la répression, produits toutes deux de cette singularité historique que furent cinq années de collaboration."

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • La fin des certitudes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue cueilli sur le site de l'agence de presse russe RIA Novosti et signé par Hugo Natowicz, journaliste français installé à Moscou, qui tient le blog intitulé Impressions de Russie.

    incendie.jpg

     

    La fin des certitudes

    Un de mes premiers souvenirs liés à l'actualité est la chute du mur de Berlin, événement qui a, à juste titre, marqué les jeunes nés dans les années 1980. Par-delà les énormes bouleversements géopolitiques qu'il a induits, le démantèlement de l'Union soviétique a eu une conséquence psychologique majeure: ma génération, frappée à jamais par ces images, a grandi avec la certitude d'être née du bon côté de l'histoire.

    Ce sentiment était exacerbé par des décennies de confrontation entre deux blocs, l'URSS et les Etats-Unis. Un tête-à-tête anxiogène qui avait au moins un mérite: celui de tracer une géopolitique commode et compréhensible, sur le mode binaire. Le monde était prévisible, nettement organisé autour de la confrontation de deux camps hostiles.

    Survenue il y a exactement vingt ans, la chute de l'Union soviétique signifiait la disparition du dernier obstacle à une dynamique qui, pensions-nous inconsciemment, devait naturellement finir par englober le reste de la planète telle une vague vertueuse. La géopolitique simpliste du temps de la guerre froide débouchait sur une autre certitude, une nouvelle commodité pour la pensée. Les rôles du gagnant et du perdant étaient nettement distribués: l'Occident sortait vainqueur de son conflit avec l'URSS.

    Baigné depuis l'enfance dans les valeurs occidentales, j'ai longtemps cru, comme de nombreux citoyens européens, que le système économique, politique et moral qui m'avait vu naître était la seule et unique voie possible. J'ai eu la chance de grandir dans un monde qui, s'il n'était pas dénué d'injustices, était mû par une dynamique simple, confortablement soutenue par ce "sentiment de victoire" sur l'Union soviétique.  

    Ce "monde occidental" dans lequel je suis né, comment le définir? A quel moment se produit la jonction géopolitique entre les deux rives de l'Atlantique? A cet égard, le débarquement des soldats américains à Omaha Beach a marqué un tournant majeur. Arrivé en libérateur, Washington bénéficiait du droit légitime d’implanter son système politique et économique. Une entreprise fondée sur le plan Marshall, un prêt censé aider l’Europe à se reconstruire et à se consolider face à l’ennemi communiste. Sous couvert d'aide, les USA s'assuraient un marché pour écouler leurs marchandises, et subordonnaient l'économie européenne. Dernier rempart de la souveraineté française, De Gaulle eut beau fustiger la suprématie du dollar, appeler au retour à l'étalon or, et accuser les Etats-Unis d'exporter leur inflation; il finit par quitter le pouvoir après avoir été chahuté par la révolte étudiante de mai 1968.

    Au niveau politique, la logique d'après-guerre s'est caractérisée en Europe par le fédéralisme politique, les efforts visant à enraciner le libre-échange et la soumission du politique à l'économique. Une dynamique menée au mépris de la volonté des peuples, qui s'y sont opposés lors de référendums à chaque fois bafoués. Militairement, la toute-puissance occidentale est adossée à l'Otan, qui continue de perpétuer la logique d'expansion propre à la guerre froide malgré la disparition de l'URSS.

     

    Demain la chute?

    Il est désormais bien loin, le temps des certitudes. L'économie, jadis moteur de la construction du "bloc" occidental, en est devenue le talon d'Achille. Alors que de nouveaux acteurs attendent de s'affirmer sur la scène internationale, le repère planétaire qu'est l'Occident s'enfonce dans une crise dont les répercussions sont encore imprévisibles. Une chose est sure: elles seront incommensurables. Derrière l'agonie de l'euro, dont l'aggravation continue augure un final dramatique, se dessine une autre crise, plus profonde. Vingt ans après celle de l'URSS, une nouvelle chute se dessine: celle du monde occidental tel qu'on l'a connu jusqu'à présent. 

    L'obsession des médias sur les turpitudes de la monnaie européenne forcerait presque à oublier les convulsions que connaît le véritable pilier de l'économie mondiale: les Etats-Unis. Les problèmes de ce pays sont plus qu'inquiétants: de grands Etats, comme le Minnesota, ont déjà fait faillite, et les finances de nombreuses villes sont à sec. L'Etat recule inexorablement, une tendance qui a également commencé à se manifester en Europe.

    Derrière ces phénomènes de surface, c'est le système consistant à créer de la croissance par la dette qui est à bout de souffle. Renflouement après renflouement, l'Europe se débat en "comblant" des déficits abyssaux par des emprunts colossaux, tandis que les Etats-Unis impriment du dollar à la chaîne. Conscients du cercle vicieux, nombreux sont les économistes qui assurent que le déclenchement d'un krach mondial n'est plus désormais qu'une question de temps. La crise débouchera-t-elle sur la victoire du fédéralisme européen et une soumission totale de l'Europe à la logique atlantiste ? Suscitera-t-elle au contraire un réveil des peuples et un découplage entre l'Europe et l'Amérique? Il est encore trop tôt pour le dire.

    Fait positif, une prise de conscience des dérives du système financier se manifeste notamment outre-Atlantique, comme en témoignent les manifestations "anti-Wall Street". Las d'être les instruments d'un système devenu fou, un nombre croissant d'Américains comprennent que rien ne changera tant que perdurera la toute-puissance des grandes banques américaines. Cette compréhension tardive a peu de chances d'atténuer les effets du krach qui se profile; elle constitue néanmoins un espoir indéniable pour l'avenir.

    Car dans l'effondrement qui menace le monde, on pourrait voir émerger des hommes éveillés aux quatre coins du globe. Conscients des incohérences du système dans lequel ils sont nés, ils auront la lourde de tâche de replacer l'humain au centre de l'économie.

    Hugo Natowicz (Ria Novosti, 23 décembre 2011)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!