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Métapo infos - Page 1527

  • Pour la République impériale européenne !...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné à Xavier Eman par Pierre Le Vigan, dans lequel ce dernier aborde la question européenne sous l'angle de la grande politique. Pierre Le Vigan, qui vient de publier La banlieue contre la ville (La barque d'or, 2011), a, par ailleurs, dirigé en 2009, avec Jacques Marlaud, un ouvrage collectif consacré à l'Europe et intitulé La patrie, l'Europe et le monde (Dualpha, 2009) avec des contributions de Michel Ajoux, Yves Argoaz, Alain de Benoist, Jacques Delimoges, Georges Feltin-Tracol, Philippe Forget, Christophe Gauer, Miodrag Jankovic, Patrick Keridan, Michel Lhomme, Guy Portal, Bernard Yack.

     

     

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    Entretien avec Pierre Le Vigan

    Pour reprendre l’un des termes du titre de l’ouvrage collectif que vous avez dirigé avec Jacques Marlaud, « La Patrie, L’Europe et le Monde », pensez-vous que la « patrie » puisse se différencier, en France, de la « nation » et si oui quelle est la nature de cette distinction ?

    « Le vrai patriote s'inquiète, non du poste qu'il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations. » disait le journaliste québécois Jules-Paul Tardivel dans la seconde moitié du XIXe siècle. C’est dire que les deux termes « patrie » et « nation » ont longtemps été synonymes. La patrie c’était notre nation, celle qu’on aimait. Dans Les deux patries Jean de Viguerie émet la distinction entre la patrie concrète, respectable et aimable, et la « patrie » du patriotisme révolutionnaire de 1789-93 ; idéologique, meurtrière (et, accessoirement, à laquelle Maurras se serait rallié en grande partie, dit-il, à juste titre selon moi). C’est une distinction intéressante mais un peu dépassée : il n’y a plus de patrie sans dimension « idéologique ». On peut aussi distinguer les « petites patries » (les provinces) de la nation, acteur historique. En vérité, on confond trop souvent les attachements géographiques locaux, respectables, et les patries. Les patries ce sont les attachements qui sont aussi des engagements. La patrie n’est ainsi pas autre chose que ce qu’a été historiquement la nation française, et la nation serbe, allemande, russe, …. Sachant que l’histoire a été et reste ouverte et qu’ainsi, il eut pu exister une patrie bourguignonne si un Etat-nation bourguignon avait pu s’imposer durablement face à ce qui commençait à être la France et l’Etat capétien. Idem pour la Bretagne, l’Ukraine, la Silésie, etc.

     

    Entre revendications locales et problématiques internationales, l’échelon national est-il selon vous encore légitime et valide ?

    L’ « échelon » national n’est pas un terme très valorisant. La nation reste le niveau privilégié de la décision et de l’existence historique. C’est aussi, comme l’a rappelé Max Gallo, le meilleur niveau de démocratie possible. Pourquoi ? Parce que, aussi affaiblie que soit l’idée d’appartenance nationale, et surtout chez les élites infidèles à l’esprit du peuple, la nation reste unie par un élément essentiel : la langue, et aussi une histoire partagée, y compris une histoire des luttes sociales et filiation d’idées politiques et sociales.

     

    Que répondriez-vous à ceux qui affirment que critiquer (ou même simplement interroger..) les concepts de nation et de nationalisme revient à faire le jeu du mondialisme et du cosmopolitisme ?

    Je ne suis pas « complotiste ». On peut critiquer en toute bonne foi les idées de nation et de nationalisme, ou n’importe quelle idée d’ailleurs. Deux remarques : ces 2 termes ne signifient pas la même chose. Défendre l’idée de la pérennité de l’idée de nation ne veut pas dire être nationaliste. Enfin, « être nationaliste » mériterait une définition. Plus personne ne défend un nationalisme offensif, conquérant, belligène, vis-à-vis des autres nations. Les « nationalistes révolutionnaires », ceux qui se disent tels, sont aussi des nationalistes européens. Il s’agit en fait pour eux d’affirmer un nouvel être ensemble, une nouvelle façon de vivre dans une nation révolutionnée, un co-nationalisme des peuples européens, libérés, hier du condominium américano-soviétique, aujourd’hui, libérés de l’unilatéralisme américain. Ce que l’on appelle « nationalisme », depuis 1945, signifie en Europe que l’on veut lier les aspirations d’émancipation nationale aux aspirations sociales. Cela signifie dénoncer la colonisation mentale dont les peuples européens sont victimes. Cela signifie aussi dénoncer la dilution de nos identités dans les excès des politiques d’immigration. C’est aussi, pour les plus lucides, comprendre que ces processus viennent d’une conception purement marchande de la vie et de nos sociétés.

    En ce sens on peut, bien entendu, critiquer les insuffisances des positions des « nationalistes révolutionnaires » français, italiens, allemands, etc, qui se disent souvent aussi « nationalistes européens » mais je ne vois pas très bien comment leur dénier une certaine pertinence dans leurs analyses et dans leur combat contre une Europe techno-bureaucratique. De mon coté je défends sans concession le principe que les « nationaux-révolutionnaires », pour reprendre ici l’expression allemande, ne peuvent l’être de manière cohérente qu’en étant partisans de la démocratie la plus authentique, celle dont nos institutions ne sont souvent qu’une caricature. L’Etat doit être l’Etat démocratique du peuple tout entier : démocratie directe quand c’est possible, référendum d’initiative populaire, mais aussi bien sûr processus électoraux classiques dont ne peut faire l’économie – n’en déplaise aux rousseauistes de droite comme de gauche –, à condition qu’ils soient équitables, avec une dose de proportionnelle par exemple.

     

    Pour vous, au delà de leurs appartenances nationales respectives, qu’est-ce qui fonde à la fois la spécificité et l’unité de l’homme européen ?

    Pour moi l’homme européen n’existe pas. C’est une fiction, une figure de rhétorique, tout comme « l’homme français » d’ailleurs dont on se gargarisait avant 1940. Je crois que le mythe de l’histoire commune des indo-européens a fait perdre beaucoup de temps aux « bons européens » comme disait Nietzsche. C’est un mythe « hors sol » comme l’a bien vu Philippe Forget. Les Kurdes, les Afghans sont d’origine indo-européenne. Cela n’aide en rien à penser leur intégration ou leur non intégration. Je me sens beaucoup plus proche d’un Africain francophone que de ces hypothétiques « héritiers » des indo-européens. La vérité est que des fétiches d’intellectuels ont été confondus avec des concepts opératoires. Il n’y a pas d’ « unité de l’homme européen » tout simplement parce qu’il n’y a pas de langue commune des Européens et donc parce que l’Européen n’existe pas, tout comme l’ « Africain » n’existe pas – même s’il y a des Africains. Ou de même que l’ « Asiatique »  n’existe pas : qu’y a-t-il de commun entre un Chinois et un Hindou ? Quasiment rien. L’unité de l’homme européen, on la trouve… aux Etats-Unis d’Amérique, avec des descendants d’Européens qui parlent une langue commune, l’anglais. Et qui ont un patriotisme commun. C’est une ambition commune, un rêve commun, la « nouvelle frontière », qui a créé l’unité des Européens exilés devenus des… Américains, y compris au demeurant des noirs non européens devenus tout aussi Américains par le partage d’un rêve commun. Ce qui compte, c’est la common decency. Je voyais récemment des individus originaires d’Europe de l’est manger une boite de cassoulet dans le métro. Au-delà du coté pittoresque, on voit bien que ce n’est pas la question des origines ethniques ou même religieuse qui est le critère, c’est celui des mœurs, c’est la décence ordinaire, commune.

    Le constat que l’homme européen n’existe pas ne m’empêche pas d’être pour l’Europe, mais comme pur constructivisme. Celui qui croit être pour l’Europe pour des raisons hégéliennes – et ils sont nombreux à droite – se trompe, se raconte des histoires et nous raconte des histoires. Des raisons hégéliennes, c’est dire : l‘Europe va retrouver son propre, elle va faire retour à elle-même, l’ « homme européen » (sic) va advenir à l’histoire et à lui-même, … ce sont là fantaisie d’intellectuels. Raisonnements circulaires qui ne sont surtout pas des raisonnements. Qui ne partent pas du réel et ne vont pas au réel. L’Europe sera une construction artificielle mais réelle comme la France l’a été ou l’Europe ne sera rien (ce qui n’est pas à exclure !). Tout ce qui est culturel est artificiel or une construction politique est forcément culturelle et n’est que cela.

     

    Pensez-vous que le régionalisme puisse être, en dehors de quelques régions à forte identité comme le pays Basque ou l’Alsace, un concept actif et efficient et non simplement une utopie d’intellectuels ? Peut-on penser le régionalisme dans, par exemple, la Creuse ou la Touraine ?

    Il n’y a pas de régions ridicules. Mais en France, il n’y en a aucune qui soit devenue une nation. En Allemagne non plus d’ailleurs. Une chose est de constater qu’il y a eut des luttes pour le leadership national et plus encore impérial en Allemagne, avec par exemple les ambitions de la dynastie issue de la Bavière, les Wittelsbach, dynastie qui a d’ailleurs aussi essayé de s’imposer en Bohème, une autre est de croire que la Bavière a été une nation. C’est là confondre les logiques de pouvoir et les logiques de construction nationale. La vérité est qu’en Allemagne il n’y a eut qu’une nation, la nation allemande. On me dira peut être qu’il y a eut des patries. Qu’est ce à dire ? Si les patries ne sont pas des nations, ce ne sont que des nations qui ont échouées. Reprenons l’exemple du pays basque. En France c’est une province résiduelle, une partie du département des Pyrénées atlantiques, le reste du département étant constitué du Béarn, dont je suis en partie originaire. Soyons sérieux. Fait-on l’histoire avec quelques cantons ? Non, on ne fait pas l’histoire. On fait un « machin » comme le Kossovo. Un Etat–moignon. Et la pays basque espagnol ? Il est peuplé en immense majorité de non-Basques, d’Espagnols. N’y ont il pas leur place ? Bien sûr que si. Un peu d’esprit de grandeur jacobine – l’envie de faire de grandes choses ensemble et de parler au monde – n’est pas inutile face aux régressions mentales micro-identitaires sur de petites régions. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un Etat qui nous fasse rêver, d’un Etat porteur d’un projet. Ce dont nous avons besoin, c’est de la Grande Europe. C’est de l’Empire. C’est de l’Empire européen. On fait l’histoire avec des rêves, pas avec des calculettes.

     

    Rompre avec l’hyper-urbanisation, « relocaliser », faire revivre les campagnes beaucoup en rêvent, mais est-ce vraiment possible ? Selon vous, comment faudrait-il procéder pour atteindre ces objectifs ?

    Il faut une politique fiscale, budgétaire, financière nouvelle. Il faut mettre le paquet sur le développement des villes moyennes, de 50 000 à 300 000 habitants. Au-delà de quelque 500 000 habitants, c’est déjà très difficile à gérer. Il faut développer la densité urbaine. Construire dense, ce qui ne veut pas dire construire des tours, mais construire de la ville, produire de la centralité urbaine, limiter les banlieues de grands ensembles mais aussi les banlieues pavillonnaires, offrir des alternatives à la voiture mais ne pas persécuter les automobilistes qui n’ont pas le choix. Il faut une économie orientée, une économie dirigée, cadrée par de grands axes de choix publics, comme la filière nucléaire. Il faut un Etat stratège, fort mais limité, présent là où il faut mais pas envahissant. Il faut aussi un changement des mentalités : décoloniser les imaginaires de la marchandise. Sans pour autant s’arcbouter sur le mythe de la décroissance. Etre a-croissant cela suffit. On peut imaginer une décroissance avec autant d’injustices, de misère morale et sociale que la croissance. Est-ce cela que l’on veut ? Bien entendu, non. Aussi, plutôt que de décroissance, je parle de développement vraiment durable, ce qui veut dire surtout relocaliser, et mettre la France au travail. Les 35 heures je suis pour mais tout le monde doit travailler. Du travail pour tous mais tous au travail. La fainéantise soixante huitarde, très peu pour moi.

     

    Pour conclure, quel serait pour vous le cadre institutionnel « idéal » pour accompagner un renouveau européen ?

    C’est l’Empire européen. Un Empire républicain, ou si l’on préfère une République impériale mais pas au sens des Etats-Unis, qui sont plutôt une République impérialiste. Cet Empire doit être républicain c'est-à-dire que le modèle ne peut être une monarchie telle que l’Empire d’Autriche Hongrie, certes assez respectueux des diversités mais dont le caractère vermoulu ne faisait pas de doute. Une République, cela veut dire une structure historique qui articule les diversités sans les admettre toutes. Toute idée non républicaine tend à être trop laxiste quand à ce qui est intégrable et ce qui ne l’est pas. Il n’y a pas de place, par exemple, dans l’Empire républicain européen, pour l’excision. Ou pour la femme dont le visage est voilé. Toutes les différences ne sont pas admissibles. Certaines différences doivent mettre hors l’Empire. Pas de tolérance non plus pour le gamin se promenant en capuche. Il doit y avoir, pour qu’il y ait une existence historique de l’Europe, une façon européenne de se tenir, de parler, d’admirer, et un type éthique (je dis bien éthique et non pas ethnique) dominant, une figure dominante. Il doit y avoir une exigence esthétique en Europe impériale, portant sur l’art et les monuments, et un consensus sur ce qui est noble et sur ce qui ne l’est pas.

    L’Europe est en même temps très plurielle. Il y a la coupure entre les anciens empires romains d’Occident et d’Orient, coupure qui passe au milieu des Balkans. Il y a de ce fait l’évidence que l’ancien noyau carolingien doit être le moteur et le modèle mais ne peut ni ne doit uniformiser toute l’Europe. Il y a la question des limites de l’Europe. Celles-ci vont à coup sûr jusqu’à la Bulgarie, la Roumanie, la Pologne. Les pays Baltes, l’Ukraine ont vocation à être indépendantes, elles sont européennes, mais se pose en même temps la question de leur statut. Elles ne doivent pas menacer la Russie et celle-ci en retour ne doit pas menacer leur indépendance. Pascal Lassalle a dit là-dessus des choses d’une grande justesse (« Faut-il se garder d’une ’’russophilie’’ excessive ? » 6 mars 2010) et je dois dire que je sors de sa lecture convaincu que l’Ukraine n’est pas seulement historiquement la « petite Russie » de Kiev mais qu’elle a une identité nationale réelle. L’Empire européen ne peut intégrer immédiatement la Russie mais il doit être fondé sur une communauté de civilisation à construire qui inclut la Russie, et qui est l’Eurasie au sens de l’Eurosibérie. C’est une réalité géopolitique et c’est dans le même temps un mythe au bon sens du terme, un horizon, une autre voie que le productivisme sino-américain. Sans tomber dans le désarmement économique unilatéral des idéologues de la décroissance ; il faut essayer ce que nous n’avons jamais essayé, c'est-à-dire le développement conditionné et soutenable, la croissance dans certains domaines et la décroissance dans d’autres domaines. On ne peut faire cela sur la base de l’idée [décroissante] que moins serait forcément toujours mieux. En outre, la nature humaine est le développement des capacités humaines. Il nous faut inventer un développement non productiviste. Alors, bien sûr, le cadre institutionnel de l’Empire, c’est la Confédération européenne, c’est une monnaie commune mais pas forcément unique (je pense aux pays de l’est européen qui ne sont pas prêts à adopter l’euro), et c’est une politique de défense, une politique extérieure commune, une politique d’immigration commune, et des axes communs en politique économique, fondés sur la relocalisation, l’économie autocentrée et la fin du libre échange mondial. Attention : si on croit que le temps est venu de grands ensembles impériaux homogènes on se trompe, ce sont des liens impériaux respectant les voies propres et l’autonomie de chaque peuple qui sont nécessaires. Regardez la Chine, elle gagnerait à être éclatée en 4 ou 5 ensembles associés entre eux, etc. Ce qui résoudrait accessoirement la question de Taiwan.

    Alors, l’idée d’Empire, c’est justement ne pas vouloir tout réglementer à partir d’un centre, l’idée de République c’est la condition de la démocratie – il faut un peuple avec des coutumes communes, une langue et des règles communes pour se comprendre et être en démocratie –, et... la démocratie, c’est l’objectif ultime. L’antidémocratisme, qu’il soit d’extrême gauche à la Alain Badiou ou d’extrême droite n’a jamais été ma tasse de thé. Le peuple doit décider de ses affaires, un point c’est tout. Encore faut-il qu’il y ait un peuple, un peuple sur sa terre. Et cela, cela se fait avec une République sociale, populaire et nationale. Et européenne bien entendu.

    Pierre le Vigan (propos recueillis par Xavier Eman, 8 octobre 2010)

     

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  • Du côté des revues...

    Deux parutions en kiosque à signaler en cette fin d'année :

    - le quatrième numéro de Guerre & Histoire, l'excellente revue d'histoire militaire grand public, qui devient d'ailleurs bimestrielle, et qui se révèle toujours aussi riche en articles de fond, en illustrations originales et en informations variées (si vous voulez en savoir plus sur les tests d'innoculation de la syphillis pratiqués par les Américains sur des prisonniers et des malades mentaux à la fin des années 40, allez voir en page 17...) A lire !

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    - un numéro hors-série de l'édition française du National geographic consacré à la Grèce antique de Homère à Alexandre et superbement illustré !...

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  • Réflexions sur la révolution des neiges en Russie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alexandre Latsa consacré aux élections législatives en Russie, cueilli sur le site de l'agence de presse Ria Novosti pour laquelle il est chroniqueur. Alexandre latsa collabore également à l'IRIS.

     

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    Réflexions sur la révolution des neiges en Russie

    Les événements politiques et citoyens qu’a connu la Russie ces derniers jours ont sans doute une fois de plus été traités par le mainstream médiatique de façon excessive et erronée. Printemps russe, révolution des neiges, craquement du régime Poutine, révolution arabe a Moscou...

    Les qualifications excessives et souvent obsessionnellement dirigées contre la figure du premier ministre sont certes en adéquation totale avec quelques slogans que j’ai pu entendre lors de cette manifestation mais semblent bien loin de la réalité du terrain tout autant que de ce que pensent a ce jour la grande majorité des Russes. Cette fois-ci, le mainstream médiatique francophone n’a pas égalé le mainstream anglophone, dont une des principales chaînes de télévision a commenté les manifestations en Russie en utilisant des images d’émeutes en Grèce. On sait pourtant que les palmiers sont rares dans les rues de Moscou, et que la police russe ne porte pas d’uniformes grecs. Tout commentaire est inutile, il suffit de regarder le reportage (1).

    Reprenons depuis le début. Suite aux élections législatives du 4 décembre, des cas de fraudes électorales ont été mis en évidence. Pour autant une analyse sérieuse et non émotionnelle montre que des différences entre les sondages, les sondages d’après votes, les estimations et les résultats ne seraient palpables que dans le Caucase ou éventuellement à Moscou, comme je l’avais mentionné ici. Il a été rappelé que la structure traditionnelle et conservatrice tchétchène (rôle des teïps par exemple) peut être un facteur de vote difficile à comprendre. Les autres fraudes dénoncées concerneraient donc essentiellement Moscou ou le score de Russie Unie aurait été gonflé, comme l’a affirmé en cours de dépouillement un sondage de sortie des urnes publié par l’institut FOM et qui a mis le feu aux poudres. Très curieusement ce sondage n’est plus en ligne aujourd’hui sur leur site, mais il a été repris sur de nombreux blogs. Quoi de plus simple à manipuler qu’un sondage d’après vote par un institut? Les mouvements de protestations n’ont donc concerné essentiellement que Moscou et Saint-Petersbourg, qui ont rassemblé les ¾ des manifestants du pays.

    Qu’en est-il, en réalité,  de la fraude dénoncée et propagée sur la toile, via les réseaux sociaux ou Youtube, et que les journalistes occidentaux citent sans relâche depuis les élections? 7.664 incidents de diverses natures ont été recensés sur l’ensemble des bureaux de vote durant ces élections (en Russie et à l’étranger). Parmi ces incidents, les cas récencés qui concernent des plaintes pour fraude au niveau de la comptabilisation des voix sont 437. Regardons maintenant ce que dit le site de l’association "indépendante" GOLOS, spécialisée dans la surveillance des élections: 66 cas recensés de différence entre les décomptes des observateurs et les résultats finaux, qui portent chaque fois sur des écarts de 100, 200 ou 300 voix, selon les cas. Même analyse pour Vedemosti qui publie une analyse détaillée de Moscou dans laquelle une 30aine de cas a été recensés par les observateurs d’Iabloko (parti d’opposition) pour toute la capitale. Peut-on imaginer que ces 20.000 voix en litige (estimation haute) ont permis à Russie Unie de doubler son score à Moscou? A-t-on remarqué que les observateurs "indépendants" ou ceux de GOLOS ou d’Iabloko n’ont pu observer à ce jour quelque fraude que ce soit dans le reste des 3.374 bureaux de vote de la capitale? Peut- on imaginer que ces quelques cas de fraudes dans tous le pays aient pu inverser totalement le résultat du scrutin? On peut sérieusement en douter. Depuis les élections, personne n’a contesté les irrégularités, fraudes et  dysfonctionnements systémiques relevés par les différents observateurs de partis politiques et des associations. Mais on ne peut pas encore comparer Moscou à Chicago, ou 100.000 voix avaient disparu lors d’une élection en 1982. En outre, beaucoup d’observateurs internationaux ont eux validé les élections, que l’on regarde par exemple ici, la, ici ou la.

    A propos d’Amérique: l’association GOLOS, très en pointe pour dénoncer les fraudes en Russie, est financée par les très puissantes associations américaines USAID et NED.  GOLOS vient d’être pris la main dans le sac, si je puis dire, puisque la presse russe vient de publier un échange mail entre la responsable de GOLOS et des responsables de l’USAID, leur demandant combien l’association pourrait facturer (lors de précédentes élections en Russie) pour… Des dénonciations de fraudes et d’abus.

    Mais le Buzz informatique sur des élections massivement truquées à bien fonctionné et ce sont sans doute environ 35.000 personnes qui se sont rendus à une grande manifestation samedi dernier à Moscou (j’y ai assisté)  afin de demander de nouvelles élections. La manifestation s’intitulait la révolution des neiges, et les participants portaient des œillets blancs mais également des fleurs. Cette association de symboles fait étrangement penser aux symboles des révolutions de couleurs (appelées également révolutions des fleurs) qui ont eu lieu en Serbie en 2000, en Géorgie en 2003 ou en Ukraine en 2004. Plus étrange encore, le site de la mystérieuse et nouvelle association qui organisait le mouvement s’intitulait de la même façon BelayaLenta. C’est un nom de domaine internet qui a été déposé aux Etats-Unis en octobre 2011...

    Cette manifestation était extrêmement intéressante à mon sens. Elle réunissait une galaxie très hétérogène de mouvements politiques et d’associations. Une partie des gens était venu voir ce qui se passait et étaient surpris de l’ampleur du rassemblement. Je décrirais le participant moyen comme un moscovite de la classe moyenne supérieure, jeune et plutôt de sexe masculin, présent car convaincu de s’être fait voler ses voix, lorsqu’il n’était pas simplement hostile au premier ministre Vladimir Poutine. Le meeting était co-organisé par les éternels opposants libéraux Boris Nemtsov, Michael Kassianov et Vladimir Milov, fédérés au sein du Parnas, ainsi que par Serguei Udaltsov, le leader du mouvement d’extrême gauche Front de gauche, également ancien membre de la coalition libérale/communiste "l’Autre Russie", qui rassemblait ultras d’extrême-gauche, nationaux-bolcheviques et libéraux pro-occidentaux.

    Les associations libérales et pro-occidentales étaient présentes. Le parti-communiste et Russie Juste étaient aussi représentés, ainsi que divers mouvements d’extrême gauche: des anarchistes , le front de gauche et des mouvements tiers-mondistes. Mais il faut ajouter un autre élément tout à fait inattendu pour un observateur étranger, la présence en force de représentants de l’extrême droite la plus dure, néo-nazis , nationalistes ou encore monarchistes. Les francophones qui liront ce texte se demanderont sans doute comment des gens aussi différents ont pu défiler côte à côte sans heurts. Il y a eu beaucoup de slogans anti-Poutine, mais pas de casseurs en fin de manifestation. Cette animosité à l’égard du premier ministre, dans les slogans, s’est donc exprimée dans des domaines très différents. Pour certains, c’est un autocrate, pour d’autres au contraire il n’est pas assez nationaliste, trop libéral ou pas assez à gauche. Un symbole était absent de cette manifestation, le blogueur Alexeï Navalny, qui semble parfaitement représenter cette synthèse inattendue entre libéraux et radicaux d’extrême droite. Ce blogueur très populaire à l’ouest (plus qu’en Russie), ancien du mouvement libéral Iabloko, est à l’origine du slogan "Russie unie parti des escrocs et des voleurs" qui est repris par les opposants à Vladimir Poutine. C’est aussi Navalny qui a lancé le slogan "vote pour n’importe qui sauf pour Russie Unie". Il a aussi participé cette année à la marche russe, cette marche de l’extrême droite, se "félicitant de pouvoir éduquer cette jeunesse radicale". Mais il s’est également fait pirater sa boite mail, ce qui a permis de mettre en évidence qu’il était (tout comme Golos cité plus haut) salarié de l’association américaine NED (une des structures essentielles de soutien aux révolutions de couleur durant ces dernières années dans l’espace postsoviétiques), mais également en lien étroit avec Alexandre Belov, le représentant d’une structure d’extrême-droite viscéralement anti Kremlin: l’ex-DPNI.

    A part l’influence de GOLOS et Navalny, il faut noter que les Etats-Unis ont promis récemment d’augmenter les aides aux associations qui opèrent en Russie, en affirmant que ces aides ne viseraient pas à miner la stabilité politique du pays. Ce dont on peut très sincèrement douter.

    J’ai assisté à cette manifestation et deux réflexions principales me viennent à l’esprit.

    D’abord le meeting s’est terminé dans le calme: c’était une démonstration de maturité de la société russe, tant au niveau des manifestants que de l’état. Désormais le mythe de l’état répressif sans cesse mis en avant n’est plus valide. Les manifestants ont respecté le cadre légal, tout s’est déroulé sans incidents notables.

    Ensuite les revendications sérieuses et constructives de beaucoup de manifestants (médecine gratuite et reforme de l’éducation par exemple), semblaient correspondre aux demandes d’un électorat proche du parti communiste ou de Russie Juste, les partis du nouveau bloc de gauche. Ce bloc de gauche qui va occuper environ 1/3 de la nouvelle assemblée semble donc être la réelle force d’opposition qui a émergé des élections du 4 décembre, bien plus qu’une hypothétique et fantasmatique coalition orange/brune/rouge, réunie dans un meeting organisé par d’éternels perdants ou par des leaders de groupuscules. Il est plausible que désormais la vie politique russe puisse se structurer autour de deux grands blocs: un centre droit autour de Russie Unie et un grand courant de gauche.

    Ces deux réflexions me font penser que la vie politique russe devrait ainsi garder sa stabilité, en renvoyant les projets américains de révolution de couleur en Russie aux oubliettes de l’histoire.

    Alexandre Latsa (Ria Novosti, 14 décembre 2011)

    (1) Reportage Foxnews : à la seconde 14, on voit bien les palmiers, et, par ailleurs, la tenue des policiers est bien celle des forces anti-émeutes grecques... (Note Métapo)

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  • Milieu hostile...

    Les éditions Baleine viennent de publier Milieu hostile, un polar sombre et désenchanté de Thierry Marignac, dont l'intrigue se déroule pour l'essentiel dans l'Ukraine post-communiste et néo-libérale d'aujourd'hui. Auteur rare - six romans avant celui-ci, de Fasciste (Payot,1988) à Renegade Boxing Club (Gallimard, 2009) - Thierry Marignac a aussi écrit de nombreuses nouvelles qui ont été rassemblées dans un recueil intitulé Le pays où la mort est moins chère (Moisson rouge, 2009).

     

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    "Dans Milieu hostile, l’intrigue est lente et cuisante, comme la plaie mal refermée laissée par les soviets à quelques degrés à l’Est du formatage atlantiste « cut » des lecteurs de polar occidentaux, gavés de produits cinématographiques ou télévisuels d’origine ou d’inspiration américaine. Au point que toute autre forme de narration les perturbe. Dans Milieu hostile, on est au cœur du complot : l’industrie pharmaceutique impose ses exigences et sa marge bénéficiaire au mépris de la valeur d’usage, aux gouvernements, ONG et nomenklaturas médicales ; la presse joue son rôle de charognard au service des uns puis des autres, vendant aussi peu d’information que les labos vendent de soins ; l’Est et l’Ouest dansent maladroitement leur valse-hésitation au gré des tractations et des arrosages constants d’oseille pour graisser les rouages ; les dirigeants changent de discours aussi souvent que de chaussettes. Mais ça ne ressemble pas, me serine-t-on à un polar, et je veux bien le croire, je ne sais pas en écrire, peu familier avec les canons débiles d’un genre plein de détectives imbibés amateurs de quartet à cordes et de policiers divorcés férus d’humanisme, piétinant dans une enquête laborieuse dont les indices prouveront que les riches sont des pourris et que les meilleurs des pauvres deviennent parfois méchants à force de morfler. Peut-être que la plongée dans l’abîme de la perte intime, des amours qui s’effondrent, une amitié qui se déchire, pourrait tirer Milieu hostile vers le « noir », un fourre-tout très sérieux et propre sur lui où l’on glisse ce qui sort du « polar », mais où traînent quelques cadavres de victimes. Mais l’insistance, le trait qui redouble l’intrigue géopolitique d’une intrigue humaine ressemble trop à de la littérature générale, un label qu’on ne va tout de même pas m’accorder, ce ne serait pas un service à me rendre. Et puis les poules de Milieu hostile, transfuges intimes de la femme soviet, ne sont ni avocates à Manhattan, ni portoricaines dans le Bronx. Les lascars n’ont aucune ascendance irlandaise, les drogues ne viennent pas de Colombie, on les bricole soi-même à Kiev et Sébastopol, on les confectionne à Vilnius, on les interdit à Paname. Si le retour de la vieille équipe de staliniens aux affaires d’Ukraine est au centre du roman, il n’y a donc pas le moindre gangster mexicain ou caïd maniaco-dépressif à la Scorcese. D’ailleurs, Milieu hostile, ça ne se passe ni à Chicago, ni dans l’East End, ni à Marseille. Mon casier judiciaire s’alourdit. Peut-être que Milieu hostile aurait pu être reconnu par le genre noir, à l’époque, quarante ans en arrière où il représentait l’antidogme, foisonnant, inventif, part maudite de la société, avant l’avènement des doctrines, quand, par exemple, Viard et Zacharias adaptaient L’Iliade et Hamlet dans la France des Trente Glorieuses, que Dard pondait l’inoubliable Une Seconde de toute beauté, qu’on rangeait les implacables mécaniques Guerre Froide de Len Deighton en collec polar version espionnage.

    Avant l’irruption des doctrines.

    Quand le polar n’était pas encore un Milieu hostile.
    Thierry marignac"
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  • La gauche bien-pensante et le droit de vote des immigrés

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant de Julien Landfried, porte-parole de Jean-Pierre Chevènement, cueilli sur le site Atlantico et consacré à la question du vote des étrangers aux élections locales...

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    "Pour l’intelligentsia bien-pensante, les habitants des quartiers sont les uniques représentants de la France populaire"

    Atlantico : Le Parti socialiste a fait du droit de vote aux étrangers pour les élections locales l'une de ses priorités. Qu'en pensez-vous ?

    Julien Landfried : Jean-Pierre Chevènement, dans son dernier livre Sortir la France de l’impasse, s’est opposé au droit de vote des étrangers aux élections locales. Il y a en effet fusion en France, du moins depuis la décolonisation, entre les principes de nationalité et de citoyenneté. Il s’agit à la fois d’un principe solidement ancré dans notre tradition politique et dans notre culture : qui est Français peut voter, et tout Français « pèse » autant qu’un autre (« un homme égal une voix »).

    Si l’on ajoute que la France pratique une politique de naturalisation généreuse, issue de sa tradition assimilationniste (malheureusement tombée en disgrâce depuis les années 70-80), on peut estimer que cette fusion entre nationalité et citoyenneté constitue un principe solide et ouvert, puisque les étrangers peuvent en bénéficier sous réserve bien entendu de demander leur naturalisation. La proposition des socialistes et d’une très large partie de la gauche de donner le droit de vote aux étrangers aux élections locales rompt avec cette logique, puisqu’elle dissocie nationalité et citoyenneté, en donnant à des non-nationaux une partie des prérogative de citoyenneté des nationaux. Elle sous-entend d’ailleurs en creux qu’il serait difficile pour les étrangers de devenir français, ce que les chiffres démentent. Cela ferait par ailleurs courir le risque, dans certaines communes notamment de la région parisienne, à des votes ethniques ou communautaires qu’il faut au contraire éviter.

     

    Les socialistes sont-ils en train de suivre la logique d'une récente note du think tank Terra Nova qui préconisait notamment de rompre avec leur électorat traditionnel issu des couches populaires au profit des électeurs immigrés potentiels ?

    Il y a depuis près de quarante ans à gauche la tentation de substituer à la vieille question sociale et à son acteur politique centrale, les travailleurs, la question sociétale et son cortège de « luttes minoritaires » au premier rang desquelles figurent la régularisation des « sans-papiers », la valorisation des cultures des « migrants » ou encore les revendications des « minorités sexuelles ». C’est ce que l’universitaire américain Walter Benn Michaels a appelé dans un essai éponyme « la diversité contre l’égalité ».

    La désormais célèbre note du think tank Terra Nova ne faisait que mettre noir sur blanc ce qui constitue en réalité l’idéologie dominante à gauche. Il est désormais acquis pour une bonne part de l’intelligentsia bien-pensante que les habitants des quartiers sont les uniques représentants de la France populaire, et que parmi ceux-ci, les étrangers et leurs enfants en sont les représentants emblématiques, sinon uniques. Il s’agit là d’une déformation idéologique profonde liée à la division spatiale de plus en plus nette au sein des catégories populaires, où les Français d’origine ou d’immigration ancienne vivent dans les zones périurbaines et rurales, tandis que l’immigration se concentre dans les banlieues.

    Mais pour comprendre cela, il faut soit être issu des catégories populaires, soit prendre sa voiture et faire 50 km à l’extérieur de Paris ! Il n’est pas besoin d’être expert en calcul électoral pour comprendre qu’une telle stratégie ne peut que provoquer un échec à l’élection présidentielle, car c’est précisément l’élection où les catégories populaires votent le plus.

     

    Cette proposition correspond elle selon vous à une réelle conviction de la part des ténors du PS ou s'inscrit-elle dans un calcul électoral qui supposerait que les étrangers votent en majorité à gauche ?

    Les étrangers ne forment pas une catégorie politique à part. Leurs préférences politiques varient bien entendu en fonction de leur niveau de revenu et de leur activité professionnelle.

     

    N'est-ce pas dangereux de proposer ce genre de mesure à l'heure de la crise, alors que l'électorat populaire se sent déjà dépossédé de sa souveraineté avec le poids de l'Europe et de la mondialisation ?

    Le message implicite de ce genre de mesure peut effectivement être compris ainsi par l’électorat populaire : « désolé, nous ne pouvons plus rien pour vous à cause de la mondialisation. Mais ce n’est pas très grave car les étrangers voteront pour nous ». Le message codé du discours immigrationniste est en effet compris comme fondamentalement hostile par les catégories populaires « non immigrées ». Nier cela, c’est ne rien comprendre à la fois à la force de Marine Le Pen parmi ces électeurs ou au succès électoral de Nicolas Sarkozy en 2007.

     

    Est-il seulement possible aujourd'hui à gauche d'évoquer sereinement les questions liées à la nation, aux frontières et à l'immigration ?

    Un discours républicain devrait être possible. L’immigration doit être régulée et les normes culturelles demandées aux immigrés affirmés avec sérénité par la France. Pour cela, il faut bien entendu aimer la France et ne pas la couvrir d’un tombereau d’injures, comme une bonne part des « intellectuels » de gauche (et de droite) le font.

    Il ne peut pas y avoir d’intégration des immigrés sans un minimum d’estime de soi de la société française. Cette bienveillance est malheureusement singulièrement absente des élites. Les couches populaires ont pourtant besoin de protections, qui incluent évidemment que la notion de frontières ne soit pas assimilé à un « repli frileux sur soi » comme la novlangue aime à le dire. En d’autres termes, pour parler à l’électorat populaire, la gauche doit aimer la France, toute la France, et pas seulement « la France qu’elle aime » pour paraphraser un slogan récent du Parti socialiste.

    (Atlantico, 18 octobre 2011)

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  • Les snipers de la semaine... (34)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Causeur, Jérôme Leroy dézingue la novlangue néo-française et ses serviteurs...

    L'étranger dans sa langue natale

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    - sur Acrimed, Mathias Raymond flingue les éditocrates, propagandistes de la pensée unique...

    Les éditocrates sonnent le clairon de la rigueur

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