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Métapo infos - Page 1487

  • Un choix ?... Quel choix ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse de Bruno Bertez, cueillie sur le site suisse Les Observateurs et consacrée à l'absence de choix qu'offre le deuxième tour de l'élection présidentielle.

     

    Sarkozy Hollande.jpg

    Majorité et opposition en France: interchangeables?

    Il y a deux sortes de responsabilités, celles que l’on ne prend pas et celles que l’on reproche aux autres de ne pas avoir prises. Les premières sont jeux de princes, les secondes plaisirs d’opposition.

    Dans la situation présente, qui est celle d’élections, il n’y a plus de princes, il n’y a qu’un combat d’opposants. Rien n’est plus distrayant que ces joutes électorales, dès lors que l’on est capable de les remettre à leur place, de les prendre pour ce qu’elles sont, c’est à dire un spectacle.

    Une élection, ce n’est pas la maitrise des choses, des situations, c’est la conquête des voix, des suffrages. Dans le cas présent, s’agissant du pseudo affrontement entre Hollande et Sarkozy, il n’y a pas divergence sur le fond, c’est à dire sur les mesures à prendre pour faire face à la crise, il n’y a même pas de changement de programme de gouvernement, il y a tout simplement changement de clientèle.

    Le choix des deux candidats est le même: reconnaître les dettes, sauver les banques, sauver la kleptocratie, la ploutocratie, réduire les dépenses publiques, augmenter les impôts, respecter le pacte fiscal européen .

    Pour ceux qui ne le savent pas, nous les informons que Hollande a abandonné sa rodomontade de contester le pacte Merkozy en échange de petits cadeaux misérables consentis par les Allemands en faveur d’une cosmétique de soutien de l’activité.

    Bref, le choix des deux candidats, c’est l’austérité imposée aux citoyens pour honorer les dettes et stabiliser l’ordre social tel qu’il est  Personne ne propose de restructurer les dettes, de les étaler, moratorier. Personne ne propose que les banques centrales allègent les dettes des agents économiques sur-endettés, tout le monde est d’accord pour que les largesses monétaires aillent aux banques pour compenser le capital que leurs actionnaires, propriétaires, ne veulent pas reconstituer. Dans les deux cas, les candidats sont défenseurs de l’usure et ils sont prêts à courir le risque de la déstabilisation sociale comme en Grèce ou en Espagne pour que les usuriers fassent leur plein. L’économie dirigée dans laquelle Sarkozy s’est engagé depuis trois ans sera prolongée et amplifiée par Hollande.

    Les différences sont à la marge, elles portent sur la répartition des charges de l’austérité .

    La question des impôts est révélatrice, on taxe plus chez Hollande, on fait semblant de surtaxer plus exactement, les très riches, pour mieux faire avaler la pilule de la spoliation des classes moyennes, lesquelles sont les seules à être assez nombreuses pour faire une recette significative. Les très riches, amis de Hollande et de Sarkozy,  sont à l’abri depuis longtemps, soit par la géographie, soit par les structures de leur patrimoine. En revanche, dans les deux cas, on spolie les retraites publiques, privées et individuelles.

    Dans les deux cas, on refuse le débat sur le bien fondé du choix de l’austérité, sur la politique monétaire de répression financière et de spoliation de l’épargne.
    Non seulement, on est d’accord pour refuser le débat, mais même, on est d’accord pour ne pas clarifier le diagnostic. Surtout il ne faut pas favoriser les prises de conscience populaires, cela pourrait rendre le pays ingouvernable.

    N’avez-vous pas remarqué que, dans tous, sans exception, les pays en crise de surendettement, les solutions sont exactement les mêmes, que le pays soit gouverné par la droite dite conservatrice, la gauche social-démocrate ou les dictateurs imposés par l’Europe , dictateurs nommés, non élus comme Monti et Papademos.

    Quand la social-démocratie est usée, comme on Espagne, c’est le tour de la droite, quand la droite est usée, comme en France, c’est le tour de la gauche social-démocrate et quand les deux sont usées, c’est le tour des soi-disant hommes providentiels, technocrates, imposés de l’extérieur, non élus, que nous appelons dictateurs. Allez voir la répression sociale et fiscale en cours dans l’Europe du sud et vous me direz si ce n’est pas une atteinte, une violence, aux libertés individuelles.

    Dans la conception actuelle, un grand homme d’État, c’est un personnage qui sait contenir la turbulence de ses concitoyens au profit… au profit de qui… de quoi ?

    L’homme d’État dans les circonstances présentes, mais est-ce que cela a été différent avant, l’homme d’État est là pour persuader ses concitoyens qu’il se préoccupe de leur bonheur, de leur dignité le temps d’une élection. Et le pire est que cela suffit généralement, ils le croient l’espace d’un scrutin.

    La plus grande mystification politique est de faire croire que le peuple a un pouvoir et que le mauvais chef d’État est sanctionné par sa non réélection! Vous savez que nous sommes pour les vraies sanctions, sanctions des erreurs, sanctions des mensonges, sanctions des fautes. Mais, pour cela, il faut, il faudrait, des contrepouvoirs et ceux-ci, en France, font défaut, tous les gouvernements s’étant acharnés à les détruire, les manipuler et les contrôler. Le premier étant évidemment les soi-disant élus du peuple, en réalité nommés, désignés, par les partis, c’est à dire le chef de l’État.

    Le vrai projet, celui qui n’est pas dit, celui qui est escamoté, c’est l’ordre, le maintien de l’ordre en place. Le sauvetage du Système. Pour le système, point n’est besoin qu’un homme d’État réussisse, le système s’en fiche du moment que l’ordre règne, que les choses suivent leur cours, sur la voie la plus propice à la reproduction de ce qui existait avant. Le but, aussi bien de Sarkozy que de Hollande, est que tout reste, rentre dans l’ordre.

    L’homme d’État se targue de résoudre les problèmes, de prévoir l’avenir, de le préparer, mais il sait qu’il doit rester prudent, qu’il doit taire ses idées, s’il en a,
    jusqu’à ce que les évènements lui permettent d’affirmer qu’il les a conduits, maitrisés et de s’auto-glorifier.
    Voilà pourquoi dans les campagnes électorales, les candidats de l’ordre se bornent à débiter pompeusement des généralités, à la fois évidentes et énigmatiques, comme les voyantes. Voila pourquoi ils entretiennent touts les ambiguïtés, cela permet les interprétations les plus variées, voire contradictoires.

    Le but du pseudo combat de Sarkozy et de Hollande n’est pas de donner à choisir entre une analyse et une autre, entre une voie de sortie de crise et une autre, non il est de renforcer le mythe de l’État, le mythe du chef qui sait, qui veut et, à ce titre, a le droit d’imposer. Les élections ne sont rien d’autre que le passage public et solennel du témoin, du sceptre, des emblèmes du Pouvoir. Lequel Pouvoir n’est rien d’autre que celui de faire semblant de gouverner, de conduire les événements alors que l’on ne fait que s’y soumettre.

    Bruno Bertez (Les Observateurs.ch, 22 avril 2012)

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  • Drieu parmi nous !...

    Les éditions Gallimard viennent de publier dans la bibliothèque de La Plèiade un recueil d'oeuvres de Pierre Drieu La Rochelle, intitulé Romans, récits et nouvelles. Cette édition est publiée sous la direction de Jean-François Louette avec la collaboration, notamment, de Julien Hervier.

     

    Drieu la Rochelle 2.gif

    "Drieu assignait à l’intellectuel le devoir « d’essayer les chemins de l’Histoire ». Le jeu est risqué, il le savait. Mais prévoir le risque d’égarement n’est pas tout. Une erreur est une erreur, une faute est une faute  ; il faut en répondre. Il savait cela aussi. Peu avant la fin, il fit le bilan :  « nous avons joué, j’ai perdu. Je réclame la mort. » Il fut son propre procureur, son propre juge, son propre exécuteur. « Il était sincère, dira Sartre  ; il l’a prouvé. »
    Il fut aussi son propre avocat, non sans talent, mais sans grande conviction. Sa nature le poussait plutôt à l’autodénigrement (la critique le suivit sur cette pente), au doute, aux contradictions réelles ou apparentes :  « Un artiste doute, en effet, de lui-même  ; il est en même temps sûr de lui. » Il savait qu’il appartient à la postérité de juger en appel, voire en cassation, mais il ne s’y fiait pas trop. Préservé de toute certitude par une inquiétude foncière, il doutait autant de son élection future que de sa condamnation définitive. « Et pourtant la cohérence de ma sensibilité et de ma volonté apparaît à qui me fait la justice de relire dans leur suite une bonne partie de mes ouvrages », écrivait-il au moment de rééditer Gilles.
    Cette édition propose, précisément, « une bonne partie » de ses œuvres romanesques : des romans, des nouvelles et des textes dans lesquels le récit tourne à l’essai ou à l’autobiographie. Au reste, les idées de Drieu et sa propre histoire (« je n’ai qu’elle à raconter ») sont présentes partout, avec une intensité variable. Lui-même parlait de « fiction confessionnelle », mélange de confession et d’invention, de sincérité et d’affabulation, de mémoire et de rêve. La richesse du cocktail n’est pas pour rien dans le charme qu’exercent ses livres et que renforcent encore des alliances peu fréquentes, entre désinvolture et gravité, lucidité et aveuglement, espoir et désarroi.
    Hantée par l’idée de décadence, l’œuvre de Drieu est, comme sa vie, dominée par la mort, qui est l’informe, c’est-à-dire l’envers de l’art. Peut-on, par et dans les livres, donner forme à l’informe ? Selon Drieu, qui avait le culte de l’échec (en art, en amour, en politique…), « l’œuvre d’art la plus réussie est une déception pour qui a tenu dans ses mains la misérable vérité ». Mais le lecteur qui lui fera « la justice de relire dans leur suite » ses ouvrages ne sera sans doute pas de son avis. Il découvrira l’une des plus fortes analyses romanesques du cynisme, la satire d’une époque qui pèse encore sur la nôtre, et une forme inédite de diatribe, dans laquelle l’écrivain retourne à tout instant ses armes contre soi. Toujours incertain de lui-même, Drieu s’est mis à la merci de ses contemporains. C’est peut-être cette même incertitude de soi qui permet qu’aujourd’hui l’on s’attache à lui."

    Au sommaire :

     État civil - La Valise vide - Blèche - Adieu à Gonzague - Le Feu follet - La Comédie de Charleroi. Autour de La Comédie de Charleroi : Le Voyage des Dardanelles, VII. Rêveuse bourgeoisie. Autour de Rêveuse bourgeoisie : [Début de la version préoriginale]. Gilles. Autour de Gilles : [Trois chapitres retranchés] - [Prière d'insérer de l'édition originale]. Mémoires de Dirk Raspe - Récit secret [2012]

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  • Pierre Le Vigan analyse les résultats du premier tour...

    En exclusivité pour Métapo infos, Pierre Le Vigan analyse les résultats du 1er tour de l'élection présidentielle .

    Collaborateur régulier de la revue Eléments, Pierre le Vigan a récemment publié La banlieue contre la ville (La barque d'or, 2011) et Le malaise est dans l'homme (Avatar, 2011).

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  • Nous refusons de changer de civilisation...

    Nous reproduisons ci-dessous la tribune libre de l'écrivain Renaud Camus, publiée cette semaine dans le quotidien Le Monde, et dans laquelle il explique les raisons du soutien qu'il apporte à la candidature de Marine le Pen. Renaud Camus, qui a récemment publié deux essais, Décivilisation (Fayard, 2011) et Le grand remplacement (David Reinharc, 2011), sort prochainement chez Fayard son journal de l'année 2011, Septembre absolu.

     

     

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    Nous refusons de changer de civilisation

    On me demande les raisons de mon vote en faveur de Marine Le Pen et même de l'appel du parti de l'In-nocence, que je préside, à soutenir cette candidate. Je dois d'abord préciser que le vote du 22 avril est déjà, pour nous, une sorte de deuxième tour en une élection qui en compterait trois, le premier s'étant clos le 16 mars quand il nous a fallu constater que ma propre candidature à l'élection présidentielle ne pouvait être menée à terme, faute des fameuses cinq cents signatures.

    Nous devons tirer les conséquences de cet échec qui est d'abord le mien, celui de mes propres capacités politiques, sans doute, mais qui est dû aussi au manque d'ouverture des élus, sévèrement contrôlés par les grands partis, et à mes mauvaises relations de toujours avec les médias, qui ont fait silence ou à peu près sur mon initiative et celle de l'In-nocence.

    Il s'agit donc pour nous, d'emblée, de désigner pour un report des voix éventuelles, comme pour un second tour, un candidat ou une candidate de substitution, qui ne sera pas notre candidat naturel et, fatalement, ne saurait correspondre point par point à notre propre ligne politique.

    Le parti de l'In-nocence, c'est-à-dire de la non-nocence, de l'absence de nuisance, est fondé sur des principes de civisme, de civilité, de civilisation, d'urbanité, de respect de la parole et de non-agression, que ce soit à l'égard des personnes, des biens, de la nature ou du patrimoine. Il est attaché à la culture et à la civilisation françaises, qu'il estime compter parmi les plus précieuses qu'ait élaboré l'humanité dans son long effort pour mettre sur pied un pacte de vie commune ménageant à la fois la liberté, la dignité, l'élévation spirituelle et le bonheur du plus grand nombre.

    Il observe qu'avec l'immigration de masse et le changement de peuple s'ensuivant, qui s'opère à vue d'oeil, la France est confrontée à la secousse la plus profonde, la plus radicale en ses conséquences, qu'elle ait connue depuis quinze ou seize siècles.

    Il remarque que de cette transformation formidable il n'est pour ainsi dire pas question dans le débat politique, alors que même la crise économique ou la dette sont secondaires par rapport à elle. Christopher Caldwell (auteur d'Une révolution sous nos yeux - Comment l'islam va transformer la France et l'Europe, éditions du Toucan, 2011) demande si l'Europe peut être la même avec une autre population : il est évident que la réponse est non. Le Parti socialiste publie un livre-programme intitulé Pour changer de civilisation (Odile Jacob, 2011). Nous sommes de ceux qui, au contraire, refusons de changer de civilisation.

    Un des désastres de l'histoire française contemporaine c'est qu'au parti et à l'homme qui ont manifesté le plus de clairvoyance face à ce qui survenait - à savoir le changement de peuple -, il était, des décennies durant, pour des raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas, impossible d'apporter son suffrage.

    Même quand ils étaient d'accord avec Jean-Marie Le Pen et avec le Front national sur la question capitale de l'immigration, beaucoup de Français, dont je suis, ne pouvaient pas voter pour lui, à cause du "détail" (en 1987 sur RTL, le président du FN avait déclaré à propos des chambres à gaz : "Je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale") et de quelques autres particularités mal savoureuses. Je considère, c'est un pari, qu'avec Marine Le Pen cette impossibilité funeste est levée.

    Elle a eu sur l'occupation, sur le sort des juifs, sur l'horreur des camps de la mort, des mots que je crois sincères et qui, en ce qui me concerne, lèvent un interdit. Il ne s'agit en rien d'adhérer au FN, de se laisser aller à de vieilles tentations qui, pour ma part, n'ont jamais existé ou de "tomber le masque", alors que je ne crois pas être très porté sur les masques et la dissimulation.

    Il s'agit de faire barrage au changement de peuple, de refuser fermement la poursuite de l'immigration et d'esquisser si possible son renversement, pour ceux des immigrés dont l'attitude impliquerait, pour notre pays, un changement de civilisation.

    Nous sommes bien loin d'être d'accord avec tout le programme de Marine Le Pen et, a fortiori, avec celui du FN. Nous ne partageons pas leurs vues économiques, nous sommes beaucoup plus attachés qu'eux à l'Europe, nous ne venons pas, c'est le moins qu'on puisse dire, du même milieu culturel et idéologique.

    J'ai demandé à Marine Le Pen, avant de lui apporter mon soutien, son accord sur quatre points pour nous capitaux : fin de l'immigration, droit pour les parents, les professeurs et les élèves volontaires à une éducation "réformée", lutte contre la "banlocalisation" du territoire, défense de la langue. Elle y a souscrit.

    Je crois en sa parole et en son honnêteté, je suis sensible à son amour de la patrie, j'admire son courage, son équanimité, son humour maintenu face à la hargne constante des médias.

    Je ne vois dans son programme rien de contraire à l'honneur ou à la morale. Je pense qu'elle est la mieux à même de sauver ce qui peut l'être encore. Voilà pourquoi je lui apporte mon suffrage et invite à faire de même les quelques personnes qui m'écoutent.

    Renaud Camus (Le Monde, 19 avril 2012)

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  • Pierre Le Vigan analyse la campagne électorale...

    Vous pouvez visionner ci-dessous une analyse de la campagne électorale par Pierre Le Vigan. Collaborateur régulier de la revue Eléments, Pierre le Vigan a récemment publié La banlieue contre la ville (La barque d'or, 2011) et Le malaise est dans l'homme (Avatar, 2011).

     

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  • Heptagone !...

    Sept ans après son génial roman archéo-futuriste Forteresse, Georges Panchard revient avec Heptagone, publié aux éditions Robert Laffont dans la collection de SF Ailleurs & demain, qui prolonge et complète le précédent tout en pouvant se lire de façon parfaitement indépendante. A se procurer d'urgence !...

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    "Dans le contexte de la mondialisation, les " transnationales " sont devenues de véritables féodalités. Entre elles la lutte n'est pas seulement économique, mais prend un caractère mafieux qui se traduit volontiers par l'assassinat de leurs dirigeants. La sécurité, tant informatique que physique, devient un enjeu essentiel, et les transnationales disposent de véritables armées privées comme celle que dirige Clayborne pour le compte de Haviland Corporation et de Mannering. Les Japonais recourent pour leur part aux services de ninjas discrets jusqu'à l'invisibilité, tel Haruki Miyagawa. Partout, les intégrismes gagnent du terrain, au point d'aboutir en Amérique à un coup d'Etat des fanatiques de la Bible. L'Union (UABS: Union of American Biblical States) utilise le meurtre comme arme de conversion, via les Archanges, redoutables tueurs qui liquideront Jack Barstow, dissipateur, c'est-à-dire spécialiste du changement d'identité, profession discrète, lucrative et dangereuse. Fuller dirige les services de sécurité, FBI et CIA confondus, dans une même organisation. Mitchell, artiste peintre en bondieuserie, et pesant bien ses deux cents kilos, sera le cobaye d'une ingénieuse méthode d'assassinat. Une grande majorité d'Américains sont devenus obèses, au point que le poids s'est mué en symbole de l'adhésion aux valeurs de l'Union : c'est le SAM, Standard Américain de Morphologie. Des centaines de milliers d'Américains fuient l'Union et se réfugient d'abord au Canada puis en Europe : ils seront déchus de la nationalité américaine. Ainsi Sherylin Leighton, réfugiée à Londres. En Europe, l'islam se montre de plus en plus insistant, à la fois du fait de la démographie, de l'islamisme qui se développe sous l'influence de pays musulmans et de prêcheurs de plus en plus radicaux ainsi qu'à la faveur de législations antiracistes dont la tolérance lui est bénéfique. L'intervention appuyée des islamistes dans les politiques européennes et la visibilité de leur présence, qui virent à l'arrogance, suscitent une réaction violente. Celle-ci prend d'abord la forme d'attentats terroristes antimusulmans isolés, puis celle d'une guerre civile atroce, la Correction, qui durera quatre ans et conduira à l'expulsion ou à la fuite d'Europe de tous les Maghrébins et Africains dans des conditions épouvantables. L'Eglise catholique elle-même n'est pas à l'abri de ces dérives. Elle assassine en toute bonne foi et conscience, avec ou sans absolution, jusque dans un couvent, comme le découvre Gianna Carrara, policière italienne. Sept destins enchevêtrés, suivis sur plusieurs décennies, dressent, dans une atmosphère de thriller, le tableau d'un avenir aussi angoissant que passionnant. La technique littéraire de Panchard, fort originale et déconcertante à première vue, qui éclate sa description en scènes dispersées dans le temps et l'espace, a toute la précision d'une montre suisse. Même si Heptagone peut en principe se lire indépendamment de Forteresse et lui constitue même une passionnante introduction, les deux romans se complètent. Forteresse est situé pour l'essentiel sur deux années : 2038 et 2039, tandis qu'Heptagone s'étale sur au moins sur trois décennies."

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