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Métapo infos - Page 1391

  • L'attrait de l'opprimé...

    Les éditions du Rocher viennent de publier L'attrait de l'opprimé, un roman de Vladimir Volkoff, resté jusque là inédit. Ce roman a, en effet, la particularité d'avoir été écrit en anglais et publié aux Etats-Unis en 1984 sous le titre The Underdog Appeal chez Renaissance Press. Ceux qui ont aimé les grands romans que sont Le Retournement (Julliard/L'Age d'homme, 1979), Le Montage (Julliard/L'Age d'homme, 1982) Le Bouclage (De Fallois, 1990) ou Le professeur d'histoire (Julliard, 1996) ne bouderont pas leur plaisir...

     

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    " Loin des grands complots stratégiques, ce roman nous fait pénétrer au plus profond du cynisme d'un individu prêt à tout pour mettre en oeuvre ses médiocres ambitions. Un éditeur rencontre de grosses difficultés pour assurer l'équilibre financier de sa maison. Il imagine alors de monter de toute pièce un assassinat qu'il décrira ensuite " de l'intérieur ". Avant d'écrire son livre, il doit trouver comment assassiner sa victime et avant tout désigner une victime et un tueur pour faire le sale travail à sa place. Ce roman policier à suspense met en scène des personnages burlesques pris au piège de situations tragi-comiques. Burlesque, jeux de mots, quiproquos et suspense emportent le lecteur dans un tourbillon. L'humour délirant et les situations tragi-comiques s'enchaînent avec un art consommé. Un polar qui se situe entre la France et les Etats-Unis aussi bien géographiquement qu'intellectuellement mais dont le cadre principal reste Paris. Vladimir Volkoff y révèle l'une des facettes inédite de ses talents : l'art de jouer de la dérision et de l'humour caustique en mettant en scène des personnages dont le machiavélisme ou la noirceur raviront les amateurs du genre. "

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  • France : liquidation totale ?...

    Nous reprioduisons ci-dessous un point de vue de Maurice Gendre, cueilli sur le site Scriptoblog et consacré à l'entreprise de démolition mise en oeuvre par les gouvernements successifs et, en particulier, par celui du catastrophique Monsieur Ayrault...

     

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    France : liquidation totale

    Ce gouvernement restera comme celui qui aura tenté de finir d'achever la France.
    Chaque jour Ayrault et son équipe, avec le soutien de François Hollande évidemment, donnent l'impression de vouloir terminer le travail entamé depuis (au moins) Pompidou.

    Pulvérisation de la famille
    Depuis une quarantaine d'années, individualisme hédoniste aidant et féminisme en délire triomphant, la famille avait déjà sérieusement du plomb dans l'aile : multiplication des divorces, accroissement des familles monoparentales, 200 000 avortements pratiqués chaque année depuis l'adoption de la loi Veil, démographie faible.
    La loi Taubira relative au mariage des duos homosexuels et lesbiens (en langue française un couple suppose l'altérité) et à l'adoption des enfants arrive donc telle la cerise sur le gâteau. 
    De plus, c'est un secret de polichinelle mais dès que le mot "mariage" sera prononcé, avec la jurisprudence européenne, cela ouvrira immédiatement droit à la PMA et à la GPA.
    La loi Taubira est donc le dernier clou dans le cercueil de la famille.

    Oraison funèbre pour la souveraineté nationale

    Hollande aura également échoué, comme c'était absolument prévisible, à renégocier le traité sur la stabilité la coordination et la gouvernance (TSCG), ce super-Maastricht avec son lot d'atteinte insupportable à la souveraineté et principalement budgétaire à travers la "règle d'or" inscrite dès lors dans le marbre constitutionnel, un déficit autorisé qui ne doit pas excéder 0,5% du PIB et un mécanisme correctif automatique en cas de dépassement.
    En revanche, il n'aura pas hésité un instant à le faire ratifier par le Parlement.
    Consulter le peuple français par la voie référendaire sur un sujet aussi capital (comme le sujet précédent d'ailleurs), vous plaisantez cher Monsieur !
    La France ne maîtrisait déjà plus ses frontières et ne pouvait plus battre monnaie, son budget devra désormais passer sous les fourches caudines des eurocrates.

    Vers une citoyenneté au rabais
    Même si ce funeste projet semble pour le moment enterré, le droit de vote des étrangers aux élections locales finirait d'entamer le rapport qui devrait être indissociable entre citoyenneté et nationalité. Principe normalement intangible qui a déjà été mis à mal par les élections européennes ouvertes aux ressortissants communautaires.
    Mais ce n'est pas le seul élément qui met à mal le principe de citoyenneté.
    Le consentement à l'impôt est un élément constitutif du sentiment d'appartenance à la citoyenneté française. Or, depuis l'affaire Cahuzac ce consentement à l'impôt est  désormais beaucoup moins évident pour nombre de contribuables. Voir le ministre en charge du Budget (ou ce qu'il en reste, voir paragraphe précédent) et de la lutte contre l'évasion fiscale s'affranchir lui-même des règles communes, tricher et mentir ne va certainement pas aider à réconcilier les Français avec les Finances publiques.
    D'autant que l'agacement était déjà grand de voir une très grosse partie des prélèvements partir dans le tonneau des Danaïdes du remboursement d'une dette illégitime, dans l'aide médicale d'Etat (AME) réservée aux clandestins, dans des subventions accordées à des associations ne représentant qu'elles-mêmes ou encore dans le paiement de bombes que l'on vient déverser sur les populations libyennes.
    Alors que dans le même temps des hôpitaux ferment, des crèches n'ouvrent pas, des services publics sont supprimés dans les campagnes (et largement dans les villes désormais), des transports ne circulent plus par "souci de rentabilité" à partir de certaines heures etc.

    La fin d'un modèle social
    L'accord national interprofessionnel (ANI) signé par le MEDEF et les syndicats minoritaires (CFDT, CFE-CGC et CFTC),  syndicats qui n'ont rassemblé aux dernières élections prud’homales que 38,7% des voix, sera repris très probablement dans sa quasi-intégralité par la représentation abusivement qualifiée de "nationale".
    Ce texte met fin au CDI tel qu'il fut jusqu'alors. Un texte qui ferait presque passer le CPE de triste mémoire pour une mesure progressiste !
    Que contient ce texte ?
    Il sera désormais possible de baisser les salaires jusqu'au niveau du SMIC et d'allonger le temps de travail en cas de difficultés économiques dans l'entreprise (si accord d'entreprise il y a). En cas de refus : licenciement.
    La mobilité forcée d'un site à l'autre sans limitation dans le temps et dans l'espace est inscrite. En cas de refus : licenciement.
    Les licenciements sont facilités (contournement de la loi et de la justice prud'homale), les délais de recours sont réduits pour le non-respect du contrat de travail, la contestation de licenciement et les salaires impayés ou minorés.
    Mais cet accord c'est aussi l'extension du contrat à durée indéterminée intermittent.
    En clair : on vous embauche en durée indéterminée mais on vous fait travailler quand on en a besoin, les périodes non-travaillées ne donnant pas droit à l'allocation-chômage...
    Comme l'explique très bien notre ami Adrien Abauzit, l'ANI relève de tout sauf d'un hasard du calendrier. Il s'inscrit parfaitement dans le cadre du marché transatlantique prévu à l'horizon 2015 et si souvent évoqué par Pierre Hillard.
    Les conditions de travail des Français et plus largement des Européens devant s'aligner sur celles des travailleurs d'outre-Atlantique.
    Autre mesure marquée du sceau de la régression sociale : la baisse des allocations familiales. Outre que sur un plan symbolique cette décision est un vrai désastre, cette baisse des alloc' risque de peser fortement sur les naissances.
    Quel projet se cache derrière ce sale coup encore porté à la famille française ?
    Logique comptable court-termiste ou dessein beaucoup plus inavouable ?
    Et les retraites complémentaires dans tout ça ?
    Là aussi, il y a eu "accord" entre les partenaires sociaux. Avec le regard bienveillant et complice du gouvernement, qui ne s'est pas mêlé des discussions entre le MEDEF (décidément choyé et gâté comme jamais) et les syndicats. 
    Outre la CFDT, la CFTC et FO ont décidé de signer. Depuis le 1er avril, les retraites complémentaires sont moins revalorisées que l'inflation, ce qui amputera le pouvoir d'achat des 11 millions de retraités concernés. Les pensions seront ainsi augmentées de +0,8% pour l'Arrco (retraite complémentaire des salariés du privé) et +0,5% pour l'Agirc (retraite complémentaire des cadres du privé), alors que l'inflation a été revue à +1,2% par le gouvernement pour 2013. (1)

    Tropisme américano-anglophile éhonté

    Le projet de loi Peillon-Fioraso est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
    Ce projet de loi présenté en conseil des minsitres le 20 mars étend la possibilité de dispenser dans l'enseignement supérieur des cours en anglais plutôt qu'en français.
    Jusqu’ici, la loi Toubon de 1994 posait comme principe qu’en France, dans n’importe quelle école ou université publique ou privée, tous les enseignements devaient être dispensés en français, la langue de la République. A deux exceptions près : pour les cours de langues et lorsque l’enseignant est un intervenant étranger.
    Là encore il s'agit de fondre la France dans le magma du mondialisme americanomorphe.

    Ce gouvernement est donc bel et bien un gouvernement de destruction nationale.
    Il s'est donné pour unique tâche de "réussir" là où les précédents gouvernements avaient "échoué". Et le moins qu'on puisse dire c'est que pour le moment il y parvient parfaitement.
    Les Français font aujourd'hui face à un gouvernement composé d'extrémistes et d'idéologues fanatiques (Taubira, Vallaud-Belkacem, Peillon...) accompagnés de carriéristes sans foi ni loi (Valls) et de bateleurs d'estrade prêts à renier toutes leurs convictions dans l'espoir de conserver leur portefeuille ministériel (Montebourg).
    Jusqu'où ce gouvernement pourrait-il aller ?
    A voir la façon dont des enfants, des personnes âgées et des familles ont été aspergés de gaz lacrymogènes lors de la manif pour tous du 24 mars dernier, les Français ont un début de réponse.


    Maurice Gendre
    (Scriptoblog, 13 avril 2013)


    (1) Par ailleurs, les taux des cotisations, acquittées à 60% par les entreprises et à 40% par les salariés, seront augmentés de 0,1 point en 2014, comme en 2015.

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  • Qui gouverne le monde ?...

    Les éditions Economica viennent de publier un essai de David Fayon intitulé Géopolitique d'internet - Qui gouverne le monde ?. Ingénieur et spécialiste d'internet, David Fayon a publié plusieurs ouvrages consacrés au nouveaux réseaux sociaux.

     

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    " Internet est devenu indispensable et vital au même titre que l'eau et l'électricité. Son accès est nécessaire pour l'exercice d'activités et de droits fondamentaux. Ses modalités : des enjeux sociétaux majeurs. En triompher suppose une gestion impartiale et équitable des ressources critiques que sont les serveurs racines, les infrastructures, le système de noms de domaines et les protocoles Internet : autant de questions sensibles de la « gouvernance d'Internet ». Le mot est lâché : l'expression désigne « l'élaboration et l'application par les États, le secteur privé et la société civile, dans le cadre de leurs rôles respectifs, de principes, normes, règles, procédures de prise de décisions et programmes communs propres à modeler l'évolution et l'utilisation d'Internet ». L'importance économique et sociale du réseau des réseaux nous oblige à appréhender cette notion et ses enjeux. Ce livre, premier du genre en langue française, analyse pourquoi Internet est actuellement asservi à l'omnipotence de l'ICANN et des grandes entreprises américaines (telles que Google, Microsoft, Apple, Amazon, Facebook). Elles savent capter et monnayer la valeur apportée par les internautes, sur fond de percée d'acteurs asiatiques. Et développent des plateformes propriétaires, en emprisonnant les internautes ou en entravant la neutralité du net. Ces entreprises qui se livrent d'âpres batailles (opérateurs télécoms face aux acteurs du Web qui créent la valeur en bout de chaîne) ont tendance à prendre l'avantage sur les instances de régulation. Tout en analysant le rôle sociétal d'Internet (Printemps arabe, WikiLeaks, cyberguerres, primauté de l'usage sur la détention d'un bien, etc.), l'auteur livre des scénarios pour le futur et invite à un sursaut de l'Europe qui a un rôle à jouer (Internet des objets, big data, valeurs sociétales...). La survie de notre continent est enjeu ! "

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  • Langue française : diagnostic vital engagé ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à la calamiteuse loi Fioraso qui va généraliser l'utilisation de l'anglais dans l'enseignement supérieur...

     

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    Langue française : diagnostic vital engagé

    Le 20 mars, le projet de loi Fioraso, qui engagera définitivement le processus de mise à mort de notre langue maternelle, sera présenté au conseil des ministres. Le gouvernement anti-français de collaboration avec l’impérialisme anglo-saxon achèvera ainsi, avant le plongeon mortel dans la grande zone de libre-échange transatlantique, un travail sournois, haineux, de sape de notre civilisation. La porte sera alors largement ouverte, non seulement dans les champs politique et économique, mais à l’intérieur de nous-mêmes, dans ce que nous avons de plus intime, pour que s’engouffre cette puissance dévastatrice qui abattra plus que la France, plus que son corps, son esprit.

    Cette loi est une ignominie, une scélératesse, une bassesse aussi putride que l’est le mariage dit « pour tous ». Une clique d’idéologues s’est emparée des rênes de notre pays pour le déconstruire méthodiquement, avec la patience de Judas qui trament leur petite perfidie jour par jour, pas à pas. La loi Toubon, de 1994, qui proscrivait, dans tout ce qui regardait la sphère publique, l’usage d’un autre idiome que le français, langue de la République et de la France historique, n’a cessé d'être bafouée sous la pression des milieux libéraux, de la Commission européenne, et avec la complicité du Conseil constitutionnel, d’une « élite » vendue corps et âme à la civilisation américaine, et le mépris tenace de nos gouvernants pour tout ce qui rappelle une France perçue comme un archaïsme, un résidu « rance » du passé. Les bobos, dans leur détestation de la France, ont préparé le terrain pour la venue du barbare.

    Cette entreprise de destruction programmée est à placer sur le même plan que l’intégration militaire aux forces de l’Otan, le projet de démantèlement de l’armée française, l’alignement inconditionnel sur les positions diplomatiques et stratégiques de l’empire américain, l’abdication face aux marchés, aux puissances financières internationales, l’acceptation de la désindustrialisation de notre économie, de son ravalement au secteur des services, l’abêtissement du système éducatif, l’effacement perfide de toute trace de nos gloires historiques dans la mémoire du peuple, la fatale soumission au chômage de masse et la mise en tutelle de tout esprit critique par un appareil de propagande omniprésent.

    Et ce qui enrage particulièrement, outre ce sabotage en règle qui devrait nous inciter à nous soulever immédiatement, c’est l’hypocrisie écoeurante avec laquelle il est conduit, au nom de l’utilité, de la nécessité, et de toutes ces bonnes raisons censées nous pousser à accepter la « réalité » d’un monde absolument intolérable pour un Français digne de ce nom. L’argument fallacieux avancé pour justifier la substitution de notre langue par une langue étrangère, évincement supposé rendre plus « attractif » (anglicisme emblématique !) notre enseignement supérieur pour des « Coréens et des Indiens », n’est bien sûr qu’un sophisme, car si des étudiants étrangers viennent en France poursuivre leur cursus, c’est bien sûr pour la qualité de l’enseignement (prodigué en français, vieille langue scientifique, langue de Descartes, au demeurant !), et par amour du français. On voit bien ce qui se cache derrière ces contorsions rhétoriques : c’est la volonté, chez ces gens censément de « gauche », mais semblables en ce domaine comme en d’autres à leurs compères de « droite », d’intégrer la France à la logique capitaliste mondiale, et de l’anéantir dans sa volonté d’autonomie, dans sa singularité civilisationnelle.

    Pour récapituler tous les arguments qui nous convainquent de l’absurdité d’une telle entreprise de décivilisation, et de sa nocivité même, je ne saurais trop conseiller la lecture de Contre la pensée unique (aux éditions Odile Jacob), ouvrage magnifique de notre talentueux linguiste Claude Hagège, véritable champion de la lutte pour la défense et l’illustration de notre langue. Dans cet essai brillant et rigoureux, l’auteur démonte le mythe de l’utilité d’emprunter l’anglais pour les échanges internationaux (et a fortiori nationaux !), y compris dans les secteurs économiques et scientifiques. Ces assertions mainte fois pilonnées par les médias ne sont que de la vulgaire propagande, que les personnes insuffisamment informées répètent sans y porter assez d’attention.

    Pire, l’adoption de l’anglais est l’aveu clair et net de la volonté de s’immerger dans l’univers matérialiste, marchand, hostile à la haute culture, du monde anglo-saxon. C’est se plier au joug de l’argent, abdiquer toute valeur réellement spirituelle. Il n’est pas fortuit que les héritiers des libertaires de mai 68, hargneusement hostiles à une culture considérée comme « bourgeoise et élitiste », aient rejoint les rangs des militants de la cause entrepreneuriale, pour s’en prendre à notre langue. Tout ce beau monde se concilie dans l’usage approximatif de la syntaxe, un vocabulaire singulièrement appauvri, l'utilisation immodérée de termes angais, la haine de Madame de Lafayette ou de Proust. On retrouve le même jargon, le même pot pourri de sophismes usés à la portée de tout petit cadre dynamique complètement inculte chez les responsables de « gauche » comme de « droite », au parti socialiste comme à l’UMP, à la CFDT comme au MEDEF.

    Cette démagogie, qui voudrait opposer la haute culture à la basse, quand le peuple français, dans sa longue histoire, a toujours voué une admiration franche et heureuse pour les Rabelais, les Molière, les Corneille, les Voltaire, les Victor Hugo etc., est l’aveu d’une vulgarité qui est à l’image de ce que tous ces gens nous proposent, et contre quoi s’offusque le goût français. Shakespeare, Swift, Stevenson, De Quincey, Poe, Melville, Orwell etc. nous ont offert une langue littéraire admirable, et parfois inégalée, mais lorsque, maintenant, à l’époque des tarmacs métissés, des hôtels cosmopolites, de la télévision infestée par la marchandise et le mensonge, on entend parler cette langue chuintante, douteuse, sommaire et grossière qu’est le globish, on ne peut qu’éprouver la sensation d’être englué dans un immense chewing gum empâtant le monde avec une bouillie infecte qui colle à la boue.

    L'objectif suprême est clair, sans véritable ambiguïté pour celui qui voit assez loin : à terme, il s'agit, pour la ploutocratie atlantiste et mondialiste, d'unifier une caste apatride, qui parlera anglo-américain, remisant les peuples dans les marges de la consommation et de la production, et réduisant leurs langues à un misérable patois avili et ridiculisé.

    On peut rêver, pour défendre ce qui est plus que nous, qui est nous, mais davantage, qui incarne ce qu’il y a eu de meilleur en nous, l’intelligence, l’esprit, la beauté, notre mémoire, de défiler aussi nombreux que ceux qui ont combattu le « mariage pour tous ». Il y va de notre survie, et d’une résistance à l’Ordre mondial, que d’autres soutiendront probablement à notre place, si nous disparaissons définitivement, quand nous ne serons plus qu’un vague souvenir historique.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 12 avril 2013)

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  • Tour d'horizon... (46)

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    Au sommaire cette semaine :

     - sur Ria Novosti, Jacques Sapir analyse les conséquences de la crise chypriote dans laquelle il voit un moment clef de la crise de la zone Euro...

    Les conséquence inattendue de la crise chypriote

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    - sur Metamag, Michel Lhomme revient sur l'échec du référendum sur la réforme territoriale de l'Alsace...

    L’Alsace veut manger du millefeuille administratif

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  • Conversation avec Alain de Benoist... (3)

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Nicolas Gauthier et publié sur Boulevard Voltaire. Alain de Benoist y évoque la construction européenne et la montée en puissance des pays « émergents »...

     

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    Conversation avec Alain de Benoist... (3)

    De longue date, vous avez été partisan de la construction d’une Europe fédérale. Mais l’Europe qu’on nous vend aujourd’hui aurait plutôt des airs de jacobinisme. Votre avis ?

    Ceux qui décrivent l’Union européenne comme une « Europe fédérale » montrent par là même qu’ils n’ont pas la moindre idée de ce qu’est le fédéralisme, et plus spécialement le fédéralisme intégral, tel qu’il a été défini par Alexandre Marc, Robert Aron ou Denis de Rougemont. Dans un système fédéral, les problèmes doivent être résolus au plus bas niveau possible, seules remontant vers le haut les décisions qui ne peuvent être prises aux échelons inférieurs. C’est ce qu’on appelle le principe de subsidiarité ou de compétence suffisante. L’Union européenne s’est organisée selon le principe inverse, qui est un principe d’omnicompétence : une Commission de Bruxelles dont les membres n’ont aucune légitimité démocratique décide souverainement sur à peu près tout, du haut vers le bas. C’est en cela que l’Europe est très profondément jacobine.

    La construction européenne s’est opérée dès le départ en dépit du bon sens. On a d’abord misé sur le commerce et l’industrie au lieu de miser sur la politique et la culture. Après la chute du système soviétique, au lieu de chercher à approfondir ses structures politiques, l’Union européenne a choisi de s’élargir à des pays surtout désireux de se rapprocher de l’OTAN, ce qui a abouti à son impuissance et à sa paralysie. Les peuples n’ont jamais été réellement associés à la construction européenne. Enfin, les finalités de cette construction n’ont jamais été clairement définies. S’agit-il de créer une Europe-puissance, aux frontières bien délimitées et qui puisse jouer son rôle dans un monde multipolaire, ou une Europe-marché, noyée dans une vaste zone de libre-échange sans considération des données de la géopolitique ? La crise de l’euro a encore aggravé les choses. La souveraineté dont les nations (et les régions) sont progressivement dépossédées disparaît dans un trou noir sans qu’émerge pour autant une souveraineté européenne.

    Vous étiez également partisan d’une union entre l’Europe et ce qu’on appelait naguère le « tiers-monde », c’est-à-dire ces nations qu’on donne aujourd’hui pour « émergentes ». Avec le recul, maintenez-vous cette position, et que vous inpire le dernier sommet du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ?

    Mon livre Europe, Tiers monde, même combat, publié chez Robert Laffont en 1986, défendait l’idée d’une Europe autonome, s’appuyant sur les pays du tiers-monde qui se voulaient eux-mêmes indépendants des blocs. C’était l’époque des « non-alignés ». Je souhaitais que l’Europe ne s’alignât ni sur la sphère d’influence soviétique ni sur la sphère d’influence américaine. Je nourrissais aussi de la sympathie pour des pays qui, contrairement à ce qui s’est passé chez nous, n’avaient pas encore liquidé leurs sociétés traditionnelles. Vous vous souvenez sans doute que, dans son discours de Dakar, l’abominable Sarkozy, fier héritier des Lumières, faisait reproche aux Africains de se vouloir « en harmonie avec la nature » et ne donner dans leur imaginaire aucune place à l’« idée de progrès ». J’aurais plutôt tendance à les en féliciter. Aujourd’hui, le monde a changé mais mon intuition reste la même. Je vois avec sympathie la montée en puissance des pays « émergents » dont le dernier sommet du BRICS – une alternative à Bretton Woods et à Davos – apporte la confirmation. La grande question qui se pose aujourd’hui est de savoir si le nouveau « Nomos de la Terre » sera un universum ou un pluriversum, c’est-à-dire si nous nous dirigeons vers un monde unipolaire, soumis de fait à la thalassocratie américaine, ou vers un monde multipolaire où les grands foyers de culture et de civilisation pourront être autant de pôles de régulation par rapport à la globalisation. L’éradication des singularités collectives, la suppression progressive des peuples et des cultures au profit d’un grand marché planétaire homogène sont à mon sens l’un des plus grands dangers actuels. L’humanité n’est vraiment riche que de sa diversité. L’« émergence » des pays de l’ex-tiers-monde peut nous aider à la préserver.

    De même, l’actuelle Commission européenne paraît imprégnée d’esprit nordique, soit à la fois puritain – politiquement correct –, décadent – avancées sociétales pour tous – et d’inspiration ultralibérale, tradition capitaliste anglo-saxonne oblige. Et donne, de fait, l’impression de concentrer ses attaques contre les « PIGS » (Portugal, Italie, Grèce, Espagne), peuples de culture catholique et orthodoxe, chez lesquels on travaille pour vivre alors que d’autres préfèrent vivre pour travailler. On se trompe ?

    Ce que vous dites n’est pas faux, mais reste un peu sommaire. Comme disait Voltaire, « dès qu’il s’agit d’argent, tout le monde est de la même religion ». Beaucoup de gens croient malheureusement que l’argent et la monnaie sont une seule et même chose. L’argent est cet équivalent universel qui permet de ramener toute qualité à une quantité de l’ordre du plus ou du moins. Dans un monde où l’on ne produit les choses que pour être achetées ou vendues, le règne de l’argent est indissociable du modèle anthropologique de l’Homo œconomicus, qui n’est mû que par le désir de maximiser en permanence son meilleur intérêt matériel. Le type dominant de notre époque, qui est le type du narcissique immature, s’appuie tout naturellement sur l’axiomatique de l’intérêt, qui tend à rabattre toute valeur sur la seule valeur d’échange. Pourtant, que ce soit dans le Sud ou le Nord de l’Europe, je pense que les classes populaires restent convaincues que la capacité de l’être humain à agir indépendamment de ses seuls intérêts égoïstes demeure le fondement même de toute attitude honorable. Voyez sur ce point le dernier livre de Jean-Claude Michéa.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 12 avril 2013)
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