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Métapo infos - Page 1299

  • La lumière reviendra...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré aux racines païennes de l'Europe, à la fête de Noël et au consumérisme...

    Alain de Benoist vient de publier aux éditions Pierre-Guillaume de Roux un essai intitulé Les démons du Bien, dont vous pouvez lire une excellente présentation par Bruno Guillard sur le site de Polémia.

     

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    Que Noël soit devenu une « fête du consumérisme » est une abjection…

    Au risque de se répéter en filant la métaphore horticole à propos des fameuses « racines chrétiennes » de l’Europe, ne serait-il pas plus opportun d’évoquer des racines païennes, un tronc chrétien et des branches judéo-musulmanes ?

    Plus que fameuses, les « racines chrétiennes » de l’Europe me paraissent surtout fumeuses. Si les mots ont un sens, les racines sont ce qui plonge au plus profond, ce qui touche à l’origine. Or, sans même remonter au néolithique, ou plus haut, il est évident que les racines de l’Europe renvoient à l’Antiquité préchrétienne, en l’occurrence aux cultures gréco-romaines, celto-germaniques et balto-slaves qui sont attestées des siècles, et parfois des millénaires, avant la naissance du Christ. Les poèmes homériques, composés avant même que la Bible ne fût écrite, ne feraient-ils pas partie de nos racines ? Pas plus que les présocratiques, la République romaine, la religion celtique ou les constructions mégalithiques de Stonehenge et de Newgrange ? Soyons sérieux un instant. Nul ne peut nier le rôle du christianisme dans l’histoire de l’Europe, mais parler de « racines chrétiennes » est une autre histoire. Sur le plan spirituel, les racines de l’Europe, ce sont les religions de l’Antiquité. Faire comme si les cultures de l’Antiquité préchrétienne n’avaient pas existé revient tout simplement à amputer la mémoire européenne de sa longue durée.

    Cela dit, votre métaphore horticole me laisse un peu sceptique. Elle évoque une histoire strictement linéaire qui ne me paraît pas correspondre à la réalité. Si l’on veut faire apparaître la pluralité dialectique des éléments ayant contribué à l’histoire de l’Europe, je crois plus fructueux de conjuguer approche synchronique et approche diachronique.

    Jadis fête païenne, puis fête de la Nativité pour les catholiques, Noël est aujourd’hui devenu surtout une fête du consumérisme. Peut-on résumer les choses comme cela ?

    Comme chacun le sait, ou devrait le savoir, les Évangiles (qu’ils soient canoniques ou apocryphes) sont totalement muets sur la date de naissance de celui que ses contemporains appelaient Ieschoua ben Miriam, et que nous connaissons sous le nom de Jésus. Vers 245, Origène déclarera d’ailleurs « inconvenant » qu’on s’occupe d’une telle question. Ce n’est en fait qu’à partir du IIe ou du IIIe siècle que l’on se mit en devoir de fixer une date pour la naissance de Jésus. On produisit alors des affirmations totalement contradictoires. Le De Pascha Computus, longtemps attribué à Cyprien de Carthage, se prononça pour le 28 mars, tandis que les communautés chrétiennes d’Orient en tenaient pour le 6 janvier, date correspondant chez les Grecs à l’Épiphanie de Dionysos. En Occident, la date du 25 décembre s’est probablement imposée pour contrecarrer l’influence du culte de Mithra, dont on célébrait ce jour-là la renaissance annuelle, peu après les Saturnales romaines. C’était également le jour où, sous l’Empire, on commémorait la fête de Sol Invictus, le « Soleil invaincu ». La première mention latine du 25 décembre comme fête de la Nativité remonte à l’an 354, la célébration proprement dite semblant avoir été instituée sous Honorius, qui régna en Occident de 395 à 423. Noël ne deviendra toutefois une fête d’obligation qu’au concile d’Agde, en 506. Justinien, en 529, en fit un jour férié.

    Que Noël soit aujourd’hui devenu une « fête du consumérisme » est évidemment une abjection. L’un des contributeurs de Boulevard Voltaire en a profité, dans une chronique récente, pour mettre en cause « quelque dieu païen de la consommation ». Je serais bien curieux de savoir à quelle divinité il faisait allusion. Dans quel texte sacré du paganisme aurait-il d’ailleurs pu trouver un éloge de la « consommation » ? Dans le Hávamál ? Les Mabinogion ? L’Atharva-Véda ? L’Iliade ou l’Odyssée ? L’ancienne théologie romaine ? La vérité est que la « consommation », au sens que nous donnons à ce terme, est constamment condamnée dans le paganisme antique. Voyez le mythe de Midas, le mythe de Gullveig, la « malédiction de l’or » dans la religion germanique. La consommation marchande relève de cette démesure que les Grecs appelaient hybris – et aussi de cette chrématistique que dénonce Aristote en des termes dénués de toute équivoque. Elle relève enfin du domaine de la production et de la reproduction que les Anciens considéraient comme clairement subordonné à ceux de la guerre et de la souveraineté politique et spirituelle (la « troisième fonction » dans le schéma dumézilien de l’idéologie tripartite des Indo-Européens).

    Vous avez vous-même publié un livre intitulé Fêter noël. légendes et traditions, qui a connu depuis 1982 deux éditions successives. Entre renouveau païen et naissance du Christ, autre forme de renouvellement, quel sens donner aujourd’hui à cette célébration ?

    En Europe, depuis des millénaires, les hommes se sont réunis autour du feu au moment du solstice d’hiver, durant cette période où règnent le froid, l’obscurité et la nuit, pour aider le soleil à reprendre sa course et dire leur confiance dans le retour de la vie. Le sapin de Noël, cet arbre qui reste toujours vert, en est le symbole le plus connu. Quel que soit le sens que l’on donne à ce moment de l’année – les « Douze nuits » qui vont de la Sainte-Lucie des Suédois à Noël ou de Noël au 6 janvier, date de l’ancienne Épiphanie –, qu’il s’agisse de fêter la nativité du Christ ou de célébrer l’éternel enchaînement des saisons, il est toujours question d’une renaissance. À Rome, la déesse du solstice d’hiver était Diva Angerona, que l’on représentait la bouche bandée ou scellée, un doigt sur les lèvres pour commander le silence. Moment de fête joyeuse et de chants émouvants, Noël devrait être en effet également un moment de gravité, de silence et de recueillement. Dans le monde où nous vivons, où la valeur marchande s’est imposée à toutes les autres, on peut même faire de sa célébration un acte de foi : c’est au plus noir de la nuit, lorsque tout paraît froid, triste et glacé, qu’il faut se convaincre que la lumière reviendra.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 29 décembre 2013)

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  • Affaire Dieudonné : l'impuissance absolue du système....

    Vous pouvez découvrir ci-dessous, dans une vidéo de l'agence Info libre, les commentaires de Francis Cousin sur l'affaire Dieudonné. Docteur en philosophie, praticien du « logos radical », Francis Cousin est l'auteur de Critique de la société de l'indistinction (Editions Révolution sociale, 2007) et de L'être contre l'avoir - Pour une critique radicale et définitive du faux omniprésent (Le Retour aux Sources, 2012).

     

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  • 2014 : année de colère !...

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    " Les hommes d'action ne sont importants que lorsqu'ils sont suffisamment hommes de pensée, et les hommes de pensée ne valent qu'à cause de l'embryon d'homme d'action qu'ils portent en eux "

    Pierre Drieu la Rochelle, L'homme à cheval


    Que la colère nous stimule, mais qu'elle ne nous emporte pas... Bonne année 2014 aux lecteurs de Métapo infos !


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  • La secte de Nazareth...

    Les éditions Delcourt viennent de publier La secte de Nazareth, une nouvelle uchronie de la collection Jour J, réalisée par les scénaristesFred Duval et Jean-Pierre Pécau et par le dessinateur Kordey. On y voit Jésus, épargné par Ponce-Pilate, devenir le chef d'un mouvement apocalyptique et terroriste ("Je suis venu porter le feu sur la terre"...). Amusant... Après ce petit délassement, on pourra se plonger dans Ponce Pilate, un roman court et stimulant de Roger Caillois, dont nous vous recommandons la lecture...

     

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    " An 79 du calendrier des Poissons, ou bien 1re année du règne de Titus. Le préfet romain Claudius Lepidus Flavius rentre à Rome après de nombreuses années passées à traquer une secte honnie de tous : les Poissons. Leur chef, un certain Jésus le Nazaréen, a tenté d'enflammer la Judée et tout l'Empire romain. Claudius retrouve un ami légionnaire et lui confie ses craintes. Les Poissons n'ont pas disparu après la destruction de Jérusalem, ils se sont cachés et lentement, dans l'ombre, ont ourdi leur vengeance. Aujourd'hui ils sont prêts. Leur plan ? Pas moins que l'incendie de Rome et la destruction de l'Empire. Il faut agir avant qu'il soit trop tard... 40 ans plus tôt, un homme est entré dans Jérusalem monté sur un âne pour la Pâque juive, un agitateur qui a essayé de soulever le peuple. Il est entré dans le temple et il a renversé les tables des changeurs d'argent. L'homme a été arrêté, on disait qu'il était le roi des Juifs. Il a été jugé, et le préfet romain Ponce Pilate, comme la tradition l'exigeait, a demandé au peuple de choisir qui serait crucifié : le voleur Barabbas ou l'agitateur Jésus le Nazaréen ; et le peuple a désigné Barabbas. "

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  • L’activité criminelle est un rêve pour idéologue libéral…

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Xavier Raufer à Boulevard Voltaire dans lequel il explique pourquoi la France est devenue une zone de prédation pour les groupes criminels...

     

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    L’activité criminelle est un rêve pour idéologue libéral…

    Le Monde a récemment consacré sa une au « Nouveau visage de la criminalité organisée ». « Persistance d’un banditisme traditionnel français » et « activité exponentielle des organisations criminelles étrangères ». En prime, « la montée en puissance des organisations criminelles issues des cités sensibles ». La France au cœur de la mondialisation des « mafias » ?

    Exacte ou humaine, toute science dispose « d’invariants ». Ainsi le parachutisme a-t-il pour fondement physique la loi sur la chute des corps. De même, la criminologie a pour invariant l’effet de déplacement. Le bandit ne veut pas battre un record, ni remporter une victoire sur la police mais, comme prédateur opportuniste, tente simplement de résoudre une équation coût-bénéfice : le plus d’argent possible, vite et bien, au moindre risque répressif possible.

    Cet effet de déplacement se décline dans :
    - l’espace – ce sera moins risqué ailleurs ;
    - le temps : ce sera mieux plus tard ;
    - le choix du crime : je délaisse pour l’instant le trafic de stupéfiants, trop pénalisé, pour le proxénétisme, les contrefaçons, etc.

    Voici ensuite un pays dont la justice condamne toujours moins les bandits à la prison ferme – leur seule crainte ! – et dont le ministre concerné, Christiane Taubira, tient clairement plus les malfaiteurs étrangers pour des victimes (racisme, exclusion, discriminations) que pour des criminels ; quand au même moment les pays voisins répriment plus sévèrement ce banditisme, tout en restreignant la migration sur leur sol.

    Cela suscite en direction de la France un imparable appel d’air. Les bandits affluent chez nous, invisibles dans les migrations illicites. Policiers et gendarmes s’échinent ensuite, en vain, à endiguer un torrent criminel que cent ruisseaux grossissent chaque jour.

    Cet effet de déplacement joue aussi dans le pays. La criminalité (vols à main armée, cambriolages, etc.) baisse certes à Paris – mais quel bénéfice si, au même moment, elle explose ailleurs dans le pays ? Si, notamment, le pillage des campagnes s’aggrave ?

    Le Monde signale aussi l’irruption du crime organisé russe, géorgien, albanais, balkanique, roumain ; voire des « motards criminalisés ». Nos usuels voyous maghrébins ou corses seraient-ils débordés ?

    L’activité criminelle est un rêve pour idéologue libéral. Zéro restriction à l’entrée ni régulation, libre compétition sur le « marché de l’illicite ». Enfin, une taxation, elle aussi, nulle. C’est pourquoi, à l’horizon idéal – parfois aussi dans la vraie vie, comme à Wall Street –, les deux parallèles, libéralisme accompli d’un côté, crime organisé de l’autre, semblent se rejoindre, voire se confondre.

    Ainsi, tout nouveau venu aborde à son gré le marché criminel français. Seuls obstacles : notre appareil répressif, dont la branche judiciaire compatit plus aujourd’hui avec les malfaiteurs qu’elle ne les combat vraiment ; et la concurrence de bandes ou gangs rivaux.

    Bandes et gangs, car il n’existe pas en France de mafia indigène. En Europe ou alentours, l’entité spécifique qu’est la mafia – une « aristocratie criminelle » au long cours avec mythologie, initiation, etc. – n’existe qu’en Italie, en Albanie et en Turquie. Les autres pays d’Europe, France incluse, ne « bénéficient » que d’un milieu criminel.

    Nécessaire déplacement… platonisme judiciaire… ouverture de notre « marché criminel » : tout cela explique l’afflux des bandits issus de l’ex-URSS ou des Balkans, des motards criminalisés, etc. Certains exploitent des filons criminels que « notre » milieu délaisse ; d’autres le concurrencent et le combattent. Tous exploitent un manifeste « effet d’aubaine », dont l’incarnation est, bien sûr, madame Taubira.

    Xavier Raufer, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 27 décembre 2013)

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  • Et Céline créa Céline...

    Les éditions Improbable viennent de publier Et Céline créa Céline, un essai de Pierre de Bonneville, préfacé par Eric Mazet. Publicitaire, passionné par l'art sous toutes ses formes, Pierre de Bonneville a consacré des ouvrages à Céline, Paul Klee, Lou Reed et Cioran. Il a dernièrement publié chez Dualpha un Céline et Villon, préfacé par Marc Laudelout.

     

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    " Céline a édifié une œuvre autobiographique transposée qu’on peut qualifier de mythologie personnelle. Partant de son enfance et de ses multiples vies (la guerre de 14, l’Afrique, la Société des Nations, la médecine dans un dispensaire de banlieue, la « gloire » littéraire, la traversée de l’Allemagne à feu et à sang, la prison et l’exil au Danemark, le difficile retour en France et les dix dernières années), Céline a créé le personnage de Céline. Dès son premier écrit officiel, sa thèse de médecine présentée en 1924 dévolue au tragique destin d’un obstétricien austro-hongrois était déjà un véritable manifeste. Il présageait le caractère pamphlétaire de l’ensemble de son œuvre. Il mènera ainsi sa vie et ses créations comme un véritable projet existentiel. Le personnage Céline et l’auteur Céline ne feront qu’un.

    Les actes, les attitudes, les discours et l’œuvre se confondent. Dans un décor de « chaise électrique » et deux guerres planétaires, sa posture d’écrivain maudit, il l’aura recherchée, fabriquée, construisant sa légende d’imprécateur, et créant une esthétique littéraire unique et incomparable, à la dimension de son siècle. "

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