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pologne - Page 3

  • Feu sur la désinformation... (352)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
      Martin est un adolescent de 15 ans qui a décidé de quitter l'école pour se consacrer à sa passion : le travail du bois. Le média "Néo" nous livre un mini-reportage passionnant et positif sur ce jeune qui semble avoir les pieds sur terre et les idées à l'endroit.
    • 2 - Macron à la télévision : un petit président sur le petit écrans
      Jean-Yves Le Gallou revient sur les déclarations absurdes et inquiétantes d'Emmanuel Macron à l'occasion de son allocution présidentielle du 9 novembre. Le Gallou entend bien dénoncer les manipulations du chef d'état et en finir avec la dictature sanitaire macronienne !

    • 3 - Revue de presse
    • 4 - Migrants : la ruée vers Varsovie
      Des images édifiantes nous sont parvenues des frontières polonaises. Des milliers de migrants, poussés vers l'Europe par la Biélorussie, se pressent contre la frontière et entendent bien fouler notre sol. Les médias français ont sauté sur l'occasion pour nous livrer le sempiternel feuilleton de la veuve, de l'orphelin et du migrant.

     

                                              

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  • L'Union européenne contre la liberté des peuples : le cas polonais...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de David Engels consacré aux menaces de l'Union européenne à l'encontre de la Pologne visant à faire tomber le régime actuel.

    Historien, spécialiste de l'antiquité romaine, David Engels, qui est devenu une figure de la pensée conservatrice en Europe, vit en Pologne et est l'auteur de deux essais traduits en français, Le Déclin. La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013) et Que faire ? Vivre avec le déclin de l'Europe (Blauwe Tijger, 2019). Il a également dirigé un ouvrage collectif, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020).

     

     

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    Le poker autour du Polexit

    Bien que la Cour constitutionnelle polonaise se soit contentée de mettre en question que la CJCE soit vraiment autorisée à remodeler la constitution polonaise même dans les domaines où l'UE n'a pas de compétence sur base des traités européens - doute déjà exprimé par maintes autres cours constitutionnelles européennes ces dernières années, y compris l'Allemagne -, cette décision est stylisée dans les médias occidentaux comme un « rejet des valeurs européennes », voire comme une dénonciation unilatérale de l'adhésion à l'UE. Dans « Der Spiegel », par exemple, Markus Becker a déclaré : « L'UE doit donc riposter avec tout ce qu'elle a, car c'est son existence même qui est en jeu. Cela signifie que la Pologne doit immédiatement couper chaque centime de fonds européens qui peut être coupé », tandis que dans les « Tagesthemen », Markus Preiß a déclaré de manière menaçante : « Depuis trop longtemps, la Commission européenne, mais aussi l'Allemagne en tant que pays le plus puissant, sont restées sans rien faire ». Ainsi, la Pologne menace « l'existence de l'UE » et l'Allemagne, en tant que « pays le plus puissant » du continent, doit enfin mettre de côté sa longanimité légendaire et contribuer à « riposter » avec tous les moyens à sa disposition et à étrangler financièrement son voisin de l'Est. Cela ne ressemble-t-il pas à une hystérie tout à fait inadaptée à la réalité, voire à une gratte dans le disque de l'histoire récente ?

    En apparence, la lutte actuelle porte sur l’accusation selon laquelle la Pologne, par sa réforme juridique, violerait les traités européens et créerait une Europe « à la carte » en ne tenant pas compte des « règles du jeu » générales en continuant pourtant à « collecter l'argent des impôts de l'Europe occidentale ». Tout cela est faux à plusieurs niveaux.

    Tout d'abord, c’est l’UE qui, ces dernières années, par une instrumentalisation inouïe de ces prétendues « valeurs européennes », a déformé les règles du jeu au point de les rendre méconnaissables : la Commission, le Parlement et surtout la CJUE en sont venus à définir des termes tels que « liberté », « égalité », « protection des minorités » ou « État de droit » de manière si large et si idéologiquement à gauche qu'ils en tirent une justification pour presque toute intervention législative dans le droit national – et ce sans aucune possibilité de recours, puisque la CJUE, profondément politisée, sous le prétexte d'une prétendue « séparation des pouvoirs », élude toute objection des autres instances. Cela n'a peut-être pas changé la lettre des traités, mais l'esprit en a été littéralement inversé : légalité ne signifie pas légitimité, comme l'ont tragiquement démontré les régimes autoritaires du XXe siècle.

    Deuxièmement, la soi-disant réforme juridique, comme cela a déjà été suffisamment débattu dans la littérature, n'était pas seulement une réaction du gouvernement actuel à la nomination illégitime et prématurée de plusieurs juges constitutionnels par le gouvernement sortant de Donald Tusk, mais découlait également de la nécessité de gérer l'héritage personnel de l'ère communiste, dont le système de patronage dans le système judiciaire polonais n'avait jamais été soumis à une véritable lustration et s'était entièrement rangé du côté des partis de gauche-libéraux. La démocratisation du système juridique polonais n'a rien fait d'autre que créer des conditions constitutionnelles qui correspondent à celles de la plupart des autres pays européens et ne menacent pas plus l'« indépendance » du pouvoir judiciaire que ce n'est le cas dans l'Allemagne actuelle, mais bien évidemment, tout cela n'a jamais été repris par les médias d'Europe occidentale : Car le vrai problème n'était pas la réforme elle-même, mais sa conséquence, à savoir le renforcement de l'élément conservateur dans le système judiciaire polonais et donc son soutien à la politique intérieure du gouvernement polonais tant détesté par l’Occident.

    Troisièmement, l'argument d’une prétendue obligation d'obéissance de la Pologne en contrepartie des aides financières reçues par l’UE est incorrect à la fois sur le plan moral et factuel. Moralement, car aucun Espagnol ou Écossais ne supposerait jamais que l'Andalousie ou les Highlands du nord-ouest auraient moins de poids national que les autres régions simplement parce qu'elles génèrent moins d'argent qu'elles n'en reçoivent en raison de leur faiblesse structurelle actuelle. Pourquoi en serait-il autrement pour la Pologne au sein de l'UE ? Objectivement, parce qu'il a été prouvé (comme, par exemple, mutatis mutandis dans le cas de l'Allemagne de l'Est) que ces fonds ne sont guère des dons désintéressés, mais représentent plutôt la contrepartie de l'ouverture de la Pologne au marché intérieur européen, où les produits d'Europe occidentale étouffent aujourd'hui encore dans l'œuf leur concurrence d'Europe orientale par des prix de dumping, où le capital d'Europe occidentale profite du marché du travail polonais, aussi bon marché que hautement qualifié, et où même les grands projets d'infrastructure financés par l'UE sont le plus souvent pris en charge par des entreprises occidentales et permettent le transport de marchandises occidentales. Ce qui en résulte est tout sauf de la charité chrétienne, mais au mieux une situation gagnant-gagnant froidement calculée.

    Mais cela explique aussi pourquoi le spectre du prétendu « Polexit » invoqué par les médias d'Europe occidentale est une déformation soit naïve, soit malveillante de la situation économique et politique réelle. Compte tenu des liens économiques étroits avec l'Ouest et de l'enthousiasme collectif pour l'intégration européenne, il n'y a absolument aucun désir en Pologne, et surtout pas au niveau gouvernemental, de quitter l'UE - et en fin de compte, il en va de même pour l'Europe occidentale et surtout pour l'Allemagne, qui, par un Polexit, perdrait un site central d'exportation, de production et d'investissement et ne peut avoir aucun intérêt à trouver des postes de douane sur l'Oder. Une rupture de la symbiose entre l'Est et l'Ouest ne toucherait finalement pas moins la Pologne que l'Allemagne, puisque les subsides « économisés » ne pourraient guère être investies avec plus de profit ailleurs que chez le voisin le plus proche, qui est après tout le cinquième partenaire commercial de l'Allemagne.

    Alors pourquoi le spectre de Polexit est-il constamment invoqué, non seulement à Bruxelles mais aussi à Berlin, et pourquoi le pays est-il littéralement poussé hors de l'UE par une agitation médiatique sans précédent ? La réponse est simple : il s'agit ni plus ni moins d'une partie de poker dont l'objectif est en « changement de régime » classique. La pression politique, médiatique et financière est destinée à agir comme des grésillons pour obliger le gouvernement polonais à céder et donc à abandonner sa politique intérieure conservatrice - ou bien, par une intimidation progressive, à amener la population à renverser le gouvernement d'une manière ou d'une autre et à provoquer de nouvelles élections. Dans le processus, l'ancien président du Conseil européen, Donald Tusk, qui est revenu à Varsovie il y a quelques mois précisément dans ce but, serait alors réélu Premier ministre polonais et ramènerait le pays sur la voie négociée à Berlin et à Paris. Le seul hic de ce calcul, c'est que tôt ou tard, ces mesures mettraient aussi l'Europe occidentale en difficulté, d'autant plus que l'Europe de l'Est s'est jusqu'à présent très bien sortie de la crise et affiche des taux de croissance extraordinaires, ce qui signifie qu'elle offre des conditions presque paradisiaques aux investisseurs occidentaux. L'UE s'appuie donc d'autant plus sur la pression concentrée des médias pour ériger une toile de fond menaçante dont la véritable cible est la population polonaise qui, après des décennies de domination soviétique, veut à tout prix appartenir à l'« occident ». Varsovie va-t-elle céder avant de se rendre compte qu'elle n'a pas de plus mauvaises cartes que ses homologues de Bruxelles et de Berlin ?

    David Engels (Tysol, 17 octobre 2021)

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  • Feu sur la désinformation... (348)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 : Image de la semaine
      Les médias ont relayé, comme à leur habitude, le mantra alarmiste et hygiéniste. Certains articles vous enjoignent à garder vos distances avec votre nourrisson, car après le covid, il serait menacé par une grave épidémie de bronchiolite. Jean-Yves Le Gallou casse cette rengaine interminable.
    • 2 : Samuel Paty assassiné, l'Education Nationale complice ?
      Un an après l'assassinat odieux de Samuel Paty par un Tchétchène sur le parvis de son collège, il est temps de revenir sur le mécanisme infernal qui a conduit l'enseignant Samuel Paty à sa mort. L'Education nationale et son administration semblent avoir joué un rôle dans l'escalade du conflit.

    • 3 : Revue de presse
      Nous revenons sur quelques faits d'actualité ayant marqué la semaine passée : la "blague" de Gaëtan Matis sur Zemmour, les manifs anti-passe en Italie ou encore Gilles Bornstein déclarant qu'Eric Zemmour n'a pas sa place sur France Télévisions.
    • 4 : Pologne - UE, le bras de fer a commencé !
      La Pologne a initié un véritable bras de fer avec l'Union Européenne à la suite d'une décision de justice de son Tribunal Constitutionnel. Une décision qui n'a pas été comprise par la plupart des médias et a bien souvent été montée en épingle. Jean-Yves Le Gallou revient sur cette affaire politico-juridique complexe.

     

                             

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  • Démographie et multiculturalisme...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de David Engels, cueilli sur le Visegrád Post et consacré aux questions de démographie et d'homogénéité ethno-culturelle.

    Historien, spécialiste de l'antiquité romaine, David Engels, qui est devenue une figure de la pensée conservatrice en Europe, est l'auteur de deux essais traduits en français, Le Déclin. La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013) et Que faire ? Vivre avec le déclin de l'Europe (Blauwe Tijger, 2019). Il a également dirigé un ouvrage collectif, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020).

     

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    « Size matters » ? La démographie déclinante de la Pologne dans le contexte européen

    Il y a quelques jours, les médias ont rapporté que, malgré les efforts considérables de son gouvernement, la Pologne continue d’afficher une tendance démographique à la baisse : par rapport à 2020, la population a diminué de 115 000 personnes, et le nombre de naissances est aussi faible qu’il l’était pour la dernière fois il y a 17 ans. Que signifie cette évolution, qui est considérée par de nombreux opposants au gouvernement comme la preuve de l’« échec » des politiques natalistes et anti-avortement du gouvernement conservateur ?

    Tout d’abord, il convient de souligner que la Pologne s’inscrit tout à fait dans la tendance des autres pays de l’UE pour l’année 2020 : l’Allemagne, la France et de nombreux autres pays ont également connu une baisse analogue des naissances. L’explication est simple : une pandémie accompagnée d’un confinement de la population, d’une surpopulation dans les hôpitaux, d’une fermeture des écoles et de la crainte des conséquences désastreuses du lockdown pour l’économie est certainement tout sauf un moment idéal pour mettre des enfants au monde – que ce soit en Pologne, en Allemagne ou en France. Mais le problème est plus profond, car l’ensemble du monde occidental souffre d’un déclin démographique rampant depuis des décennies.

    Les explications sont multiples : déclin de la foi religieuse, attitude hédoniste face à la vie, désir de développement personnel radical, banalisation de l’avortement, féminisme extrême, conséquences de la propagande sur le changement climatique, crise de la masculinité, disparition du mariage, nécessité pour les deux partenaires de travailler pour gagner leur vie, effets du culte de l’« éternelle jeunesse », etc. Mais toutes ces raisons ne sont que des symptômes superficiels d’un fait beaucoup plus profond : toutes les civilisations, lorsqu’elles atteignent leur stade final, connaissent un déclin démographique progressif, et nous pouvons observer des tendances similaires en Égypte au début de la période ramesside au XIIIe siècle avant Jésus-Christ, en Chine à la fin de la période des « États combattants » au IIIe siècle avant J.-C., dans le monde gréco-romain de la République tardive au Ier siècle avant J.-C., dans l’Iran sassanide tardif du VIe siècle de notre ère, ou dans le monde islamique post-classique du Xe siècle de notre ère.

    Si l’on considère les civilisations par analogie avec les êtres vivants, tôt ou tard, elles sont toutes condamnées à décliner, à mourir, à se fossiliser, et à mesure que la vigueur de la civilisation diminue, le désir de transmettre les traditions ancestrales à ses enfants s’estompe. Pourquoi une personne qui ignore, méprise ou même déteste son propre passé (et ces personnes sont de plus en plus nombreuses, grâce aux écoles, universités et médias politiquement corrects) voudrait-elle transmettre ses traditions culturelles à ses descendants – ou même avoir des enfants?

    Lorsque j’ai discuté avec une dame allemande lors d’une conférence il y a quelques années, elle m’a pratiquement reproché d’avoir des enfants, affirmant que les « Européens » avaient commis de telles atrocités dans leur histoire que c’était un signe de colonialisme et d’égoïsme que d’avoir sa propre progéniture, plutôt que d’adopter des enfants d’Afrique ou d’Asie, ou – afin de lutter pour la « neutralité climatique » – de s’en passer complètement. Lorsqu’une société entière pense de cette façon – et c’est maintenant le cas de beaucoup de citoyens, pas seulement en Allemagne – les civilisations se fossilisent et s’éteignent : non seulement par manque d’enfants, mais aussi par manque d’amour pour leur propre histoire et leur tradition. Il ne reste qu’une masse anonyme de personnes qui ne pensent qu’à leur propre intérêt matériel et ne peuvent ressentir aucune solidarité culturelle entre elles.

    Mais comment se fait-il que la Pologne et les autres États de la zone du trimarium soient particulièrement touchés par ce déclin démographique et donc aussi culturel ? Cela signifie-t-il même que l’Est de l’Europe est moins disposé à vivre que l’Ouest ? Ce serait probablement une erreur. D’une part, il faut garder à l’esprit que le déclin démographique de l’Europe de l’Est n’est pas seulement dû à la natalité, mais aussi au simple fait que de nombreuses personnes de l’Est se rendent à l’Ouest pour y travailler durement (et donc sans enfant) pendant plusieurs années et profiter des salaires plus élevés, et ne rentrent chez elles que plus tard – voire pas du tout. Mais d’autre part – et cela me semble central – les pays d’Europe de l’Est se caractérisent par une grande homogénéité de leur population, tandis que l’Ouest est de plus en plus peuplé de personnes issues des mondes subsaharien et musulman.

    Il est bien connu que ces personnes ont nettement plus d’enfants que les habitants « autochtones », non seulement au début, mais souvent aussi après plusieurs générations, et cela explique aussi la différence entre les deux moitiés de l’Europe : plus la nation est homogène et « européenne », moins il y a d’enfants désormais ; plus elle est « multiculturelle », plus il y en a : il n’est pas étonnant que la France et l’Angleterre aient une natalité élevée, mais plus on regarde vers l’Est et le Sud-Est, plus la démographie diminue.

    Maintenant, bien sûr, la question se pose de savoir quels seront les effets de cette dépopulation progressive. Une faible population signifie-t-elle nécessairement que son propre peuple sera dominé par ceux qui sont plus nombreux ? Pas nécessairement, ou du moins pas immédiatement : lorsque les Espagnols ont conquis les Amériques au XVIe siècle, ou lorsque les Anglais et les Français ont colonisé de grandes parties de l’Afrique et de l’Asie au XIXe siècle, ils étaient bien moins nombreux que les indigènes. Ils avaient cependant un avantage fondamental que l’Europe d’aujourd’hui a perdu : leur énorme supériorité technique. C’est également la voie empruntée par une autre société en déclin, celle des Japonais ; au lieu de compter sur l’immigration massive, ils investissent massivement dans les technologies du futur afin de maintenir un niveau de vie et une influence politique constants. Mais nous devons également considérer d’autres aspects.

    Auparavant, les Européens étaient convaincus de leur mission dans ce monde et avaient des sociétés fortes et cohérentes qui soutenaient la croissance et l’expansion. Aujourd’hui, la majeure partie de l’Europe est encore traumatisée par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale et renonce non seulement à toute forme d’expansionnisme ou même de violence physique, mais même à la défense de sa propre survie, préférant acheter la paix et la tranquillité à court terme avec de l’argent plutôt qu’avec du respect – et sacrifier pour cela les générations suivantes.

    Et, bien sûr, il y a le problème de la pression démographique que subit l’Europe, non seulement de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur, en raison de sa « culture de l’accueil » qui remonte déjà à des décennies, mais qui a été renforcée de manière drastique par le gouvernement Merkel : la population des Européens de souche diminue de façon spectaculaire, tandis que le nombre d’immigrants augmente rapidement, de telle sorte que dans de nombreuses villes d’Europe occidentale, les immigrants et leurs descendants constituent déjà la nette majorité de la population, surtout dans les groupes d’âge les plus importants, c’est-à-dire les jeunes. Compte tenu de l’absence apparente d’intégration culturelle dans la culture occidentale, cela signifie qu’au long terme, il sera de plus en plus difficile d’attendre une quelconque forme de solidarité entre les habitants de ce continent, car la solidarité se fonde généralement sur un certain nombre d’éléments culturels communs tels que l’histoire, la langue, la religion, le patriotisme, le folklore, les caractéristiques nationales et régionales ou une vision très spécifique de l’individu ou de la famille.

    Ces facteurs d’identité commune ont aujourd’hui largement disparu, et de nombreux pays, comme la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, se sont transformés en sociétés tribalisées. Tant que l’économie reste stable et que les pressions démographiques extérieures sont maîtrisées, même une société aussi fragmentée peut raisonnablement survivre. Mais dès que des conflits internes éclatent à propos de la répartition de richesses décroissantes et que les frontières extérieures ne sont plus défendues, cela conduit inévitablement à la catastrophe. Et c’est exactement ce qui se passe en ce moment.

    En conclusion, il est donc peut-être plus sûr pour une nation européenne d’avoir une population décroissante, mais homogène et solidaire, qu’une population croissante, mais multiculturelle et déchirée à l’intérieur d’elle-même.

    David Engels (Visegrád Post, 15 avril 2021)

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  • La liberté européenne se lève-t-elle à l'est ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au conflit qui oppose la commission européenne à la Pologne sur la question du respect de l'"état de droit"...

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    Pologne versus Commission européenne : la liberté européenne se lève à l’Est

    Le conflit qui oppose la Pologne à la Commission européenne sur la réforme de la magistrature, après la Hongrie, revêt une importance qui ne doit pas nous échapper. Car en réalité la Pologne se trouve pour cette raison à la pointe de la défense de la liberté de tous les Européens. La Commission européenne prétend que « l’État de droit » serait en péril en Pologne et que cela menacerait les « valeurs de l’Union européenne ». Mais que signifie exactement cette expression ?

    L’État de droit, cache sexe du gouvernement des juges

    « L’État de droit » est l’expression novlangue désignant non pas la démocratie comme nous le font croire les médias de propagande, mais exactement son contraire : c’est-à-dire le gouvernement des juges.

    On reproche à la Pologne de vouloir y mettre fin en rétablissant la primauté des législateurs élus, sur les juges inamovibles et cooptés. En particulier, en réformant sa Cour constitutionnelle de 15 membres qui dispose du pouvoir exorbitant de bloquer l’application des lois dès que 3 juges au moins s’y opposent.

    Pourquoi la Commission Européenne affirme-t-elle qu’une telle réforme menacerait les « valeurs » de l’Union ?

    Tout simplement parce que le gouvernement des juges est une composante essentielle de la tyrannie post-démocratique qui s’installe en Europe.

    Le juge, divinité tutélaire du nouvel ordre post-démocratique

    Aujourd’hui, comme dans les séries télévisées américaines qui saturent nos écrans, tout se termine devant un juge. Car le juge est devenu la divinité tutélaire du nouvel ordre post-démocratique.

    Omnisciente et omnipotente, elle décide de tout désormais : du tracé d’une route comme de ce que l’on a le droit de dire ou de rire, de la vérité historique comme du droit de maintenir en vie un malade. De ce que l’on pourra appliquer d’un programme électoral, comme de ce que l’on ne pourra pas.

    La séparation des pouvoirs chère à Montesquieu a en effet volé en éclats en Occident : les juges ne sont plus une autorité, mais bien un pouvoir désormais. Par exemple la politique migratoire n’est plus dans les mains du pouvoir exécutif, mais dans celui des juges, européens d’abord, nationaux ensuite. Comme aux États-Unis les juges de la Cour suprême bloquent l’application du programme anti-immigration du président Trump, pourtant approuvé par la majorité du corps électoral.

    De même la liberté d’expression n’est plus garantie par la loi, mais dépend maintenant du bon vouloir des juges, qui puisent dans un droit foisonnant et obscur les incriminations qui conviennent à leurs penchants : ce sera « l’incitation à la haine » pour les uns et la « liberté d’expression » pour les autres. La répression pour les Identitaires, la relaxe pour les Femen. Comme on fera la chasse aux crèches au nom de la « laïcité » pendant que l’on autorisera le burkini au nom de la « liberté religieuse ».

    Le pouvoir n’a plus de pouvoir

    Pour cette raison, au sein de l’Union européenne, les gouvernements gouvernent de moins en moins : ils ont en effet transféré l’essentiel des attributs de la souveraineté politique aux marchés, à la Banque centrale européenne, à la Commission et aux juges. Or, toutes ces entités ont la particularité essentielle d’échapper à la régulation démocratique, c’est-à-dire à la sanction électorale. Et les législateurs élus légifèrent de moins en moins car ils doivent, eux aussi, se soumettre au verdict des juges constitutionnels qui, eux, ne sont élus par personne.

    En d’autres termes les juges inamovibles et irresponsables ont progressivement usurpé à la fois le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif au sein de l’Union européenne.

    Qui arrêtera le pouvoir des juges ?

    Le grand constitutionnaliste Carl Schmitt définissait la souveraineté comme le pouvoir de décider de l’exception : ce pouvoir, les juges l’ont pris et n’entendent pas le lâcher. Comme le montre emblématiquement la décision de faire entrer en France dans le droit commun les dispositions d’exception de l’État d’urgence : en d’autres termes elles sont passées du pouvoir législatif au pouvoir judiciaire !

    Selon Montesquieu le pouvoir devait arrêter le pouvoir. Mais justement plus personne n’arrête le pouvoir des juges, qui ne cesse de s’étendre sans régulation.

    La présidentielle de 2017 a ainsi marqué une nouvelle étape dans l’intrusion des juges dans le processus électoral, en mettant des bâtons dans les roues des seuls candidats de droite. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? En France des juges viennent de réclamer d’échapper à l’arbitrage budgétaire du Parlement –donc à la démocratie – afin de mieux garantir leur « indépendance » financière !

    Quis custodiet ipsos custodes ? avertissaient déjà nos prudents ancêtres : qui gardera les gardiens, en effet ?

    Mais plus personne ne nous garde des abus du gouvernement des juges, justement. Et certainement pas les politiciens corrompus d’Europe occidentale, car ils ont peur des juges.

    Les juges contre les peuples

    Le gouvernement des juges est indispensable à la post-démocratie car il permet de mettre en tutelle les gouvernements et les législateurs, donc la volonté des peuples eux-mêmes, en parant cette usurpation des couleurs de la justice en manteau d’hermine.

    Il permet de faire prévaloir les convictions d’une petite minorité, idéologisée (*), cooptée et irresponsable politiquement, sur les attentes de tout un peuple.

    Le gouvernement des juges débouche pour cette raison sur le chaos. Comme les juges d’Ancien Régime – que l’on nommait alors les Parlements – ont rendu, par leur obstruction aux initiatives royales, la monarchie irréformable. De même le chaos migratoire européen est aujourd’hui largement imputable au pouvoir judiciaire, qui fait systématiquement prévaloir sa conception abstraite des droits de l’homme, sur le droit des Européens à préserver leur identité de civilisation. Comme le montrent aussi les délires de la lutte contre les prétendues « discriminations » qui permet aux juges de déconstruire toutes les préférences qui assuraient la cohérence des sociétés européennes et qui faisaient encore obstacle à la domination de la seule loi de l’argent.

    Une antique sagesse que les Polonais nous font redécouvrir

    Ce contre quoi s’insurgent, hier, la Hongrie, et aujourd’hui, la Pologne, ce n’est pas « l’État de droit » mais bien la domination de l’oligarchie arrogante des juges qui prétendent gouverner à la place des gouvernements, ou empêcher les gouvernements de gouverner, tout en abusant de leur statut pour se mettre à l’abri de toute sanction démocratique.

    Une fois de plus l’Est de l’Europe, moins décadent que sa partie occidentale, ouvre la voie. Elle nous rappelle à une antique sagesse européenne, aujourd’hui perdue de vue : les juges ne doivent pas faire la loi mais seulement dire le droit. La primauté des législateurs doit en effet être garantie : cela s’appelle la démocratie.

    Michel Geoffroy (Polémia, 24/12/2017)

     

    (*) Comme l’a montré en France l’affaire du « mur des cons », toujours pas jugée, d’ailleurs…

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  • Feu sur la désinformation... (162)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé Grandchamp.

    Au sommaire :

    • 1 : Clichy : ici c'est l'islam !
      Prières de rues à Clichy, les élus manifestent contre l’occupation illégale de l’espace public. 8 mois que la situation perdure, les médias se réveillent enfin et prennent la défense des musulmans. La prière du vendredi aurait été « perturbée » par les élus.
    • 2 : Le Zapping d’I-Média
      Pour Jade Lindgaard, l’islamisme n’est pas grave. Dans l’émission « C l’hebdo » sur France 5, samedi 11 novembre, le journaliste de Médiapart a déclaré « l’islamisme en tant que tel, n’est pas, en soi, une chose grave. L’islamisme est un phénomène qu’il faut comprendre et expliquer ». Une pensée qui devrait plaire aux journalistes de Charlie Hebdo, actuellement en conflit avec Médiapart. Les familles des 12 victimes de janvier 2015 seront ravis d’entendre que l’islamisme en tant que tel n’est pas grave.

    • 3 : Audience radio : Médiamétrie juge et partie
      Médiamétrie diffuse les audiences des radios pour l’année 2016-2017. C’est la douche froide pour Europe 1 qui perd 10% d’auditeurs en 1 an. Mais qui est Médiamétrie ? Par qui est-il tenu ? Comment fait-il ses sondages ?
    • 4 : Les tweets de la semaine
      La presse tenue par les publicitaires : Bernard Arnault propriétaire de LVMH sanctionne le journal Le Monde après les révélations dans le cadre de l’affaire Paradise Paper. Une perte de 600 000 euros pour le journal.
    • 5 : Pologne : Tout le monde il est « nazi » !
      Marche de l’indépendance à Varsovie, 60 000 polonais ont défilé pour commémorer l’indépendance du pays. Pour les médias, les faits sont simples : 60 000 nazis ont manifesté le 11 novembre. C’est le bobard par amalgame.

     

                                     

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