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guerre - Page 79

  • Baron rouge et Cigogne blanche !...

    Les éditions Presses de la Cité viennent de publier le dernier ouvrage de Patrick de Gmeline, intitulé Baron rouge et Cigogne blanche. L'auteur, auteurs de nombreux récits d'histoire militaire de qualité, y dresse le portrait des deux As du combat aérien pendant  la première guerre mondiale, l'Allemand Manfred von Richthofen (80 victoires) et le Français René Fonck (75 victoires)... Deux belles figures de l'héroïsme européen, un aristocrate et un fils du peuple...

     

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    "Le Baron Rouge, la Cigogne blanche. Les deux plus grands As ? les As des As ? de l’aviation de la Première Guerre mondiale. L’Allemand, le Français. L’aristocrate prussien, le fils d’un ouvrier forestier. Richthofen tué au combat en 1918, Fonck disparu en 1953. Le Baron Rouge encore célèbre dans le monde entier : films, livres, mémoriaux, cérémonies. René Fonck presque totalement oublié. Tout les oppose, tout les rapproche. Ce livre les fait revivre au quotidien. Avec leur personnalité, leurs idées, leurs stratégies, leurs combats, leur environnement humain, familial et guerrier, leur vie quotidienne, privée et publique. Pour Manfred von Richthofen, cette double biographie est une nouvelle approche car parallèle à celle de son alter ego français. Pour René Fonck, c’est la réparation d’une injustice, celle de l’ombre et de l’oubli."

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  • Les snipers de la semaine... (21)

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    Au sommaire :

    - sur Atlantico, Dominique Jamet allume le petit milieu journalistique  qui se livre depuis plusieurs semaines à la chasse aux néo-réactionnaires...

    Zemmour, Ménard, Lévy et Cohen, ces hérétiques !

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    - sur Investig'Action, Henri Maler et Julien Salingue cartonnent BHL, le maître de guerre qui fanfaronne en Libye.

    BHL et la Libye : la discrétion d'un héros

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  • Terrorisme : un concept piégé ?...

    Les éditions èRe viennent de publier Terrorisme - un concept piégé, un essai du philosophe critique Frédéric Neyrat, qui était déjà l'auteur de Biopolitique des catastrophes (MF éditions, 2008).

    Il convient de signaler que les éditions èRe ont publié en 2007 La guerre civile mondiale, un recueil d'articles de Carl Schmitt.

     

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    "Le terrorisme est un concept piégé. Pour le déminer, il faut le saisir comme un acte à prétention souveraine dans un monde globalisé. Les actes « terroristes » révèlent d’abord ce que nous sommes : des sociétés soumises à l’illimitation des pouvoirs souverains de la destruction comme à la prolifération globale des risques qui pèsent sur l’avenir des formes de vie. Mais ils révèlent aussi nos fantasmes, car la fabrique du terrorisme est inséparable de celle d’une sécurisation des existences. Cet essai pose dès lors deux questions : 1. quels vrais dangers nous menacent ? 2. jusqu’où désirons-nous être libres ? Pour y répondre, il faut en passer par l’histoire supposée du terrorisme. En examinant les théories de Chaliand, Baudrillard, Lénine, Schmitt ou Appadurai, Frédéric Neyrat explore les multiples sens que recouvre le terme de terrorisme, ses justifications théoriques comme ses composantes fictionnelles. C’est aussi le moyen pour le philosophe de revisiter certaines figures majeures de l’anarchisme, de la gauche extrême ou de l’activisme insurrectionnel qui, d’Action Directe aux islamistes en passant par la Fraction Armée Rouge et Unabomber, ne peuvent nullement se rabattre sur le portrait-robot du terroriste. Un portrait-robot qui est au cœur des stratégies étatiques actuelles : l’installation d’une police préventive."

     

    Sommaire :

    1. APPROCHES DU TERRORISME
    Menace et crédibilité
    Sécurité et liberté
    2. OPERATIONS DE DEMINAGE
    Constellation signifiante
    Cadre de pensée, piège conceptuel
    Acte, intention et devenir
    « Nombreux sont les Terribles… »
    3. L’ACTE ET L’HISTOIRE
    L’acte et la technique
    Chaliand : le terrorisme comme technique transhistorique
    Baudrillard : le terrorisme comme acte symbolique
    Le terrorisme à l’ère globale
    Théorème de Mr Smith
    4. L’ENIGME ET LA FICTION
    Une triple scène
    Sean : il était une fois
    Fraction Armée Rouge : une zone de souveraineté limitée
    Theodore Kaczynski : de la bombe à l’oreille
    Nihilistes et mécréants
    Anarchismes et destructions
    Avatars du mobile explosif
    La fiction qui vient
    5. ILLIMITE
    5.1 L’ABIME DE LA SOUVERAINETE
    « Lancer la foudre »
    Demande de Terreur
    La justice, la vengeance et la guerre
    De la souveraineté
    Terreur et terrorisme selon Thermidor
    5.2 LENINE : LE TERRORISTE, LE PARTISAN ET LE DICTATEUR
    Le terrorisme, en attendant…
    Terreur de masse, épuration et dictature
    « Dictature souveraine »
    Réaction léniniste : le double héritage de 1789
    5.3 CARL SCHMITT : LE PARTISAN MOTORISE A TRAVERS LE MONDE
    Amis et ennemis
    Le partisan contre l’État
    L’époque de l’illimitation
    Partisan, révolutionnaire et terroriste
    5.4 RADICALITES ISLAMIQUES
    Discours de Base
    Coups de force
    Séparation des pouvoirs : jihad et fitna
    « Post-islamisme » et globalisation
    Politique du partisan islamiste globalisé
    Emballement
    5.5 A L’OMBRE DES MINORITES SEDITIEUSES
    Des majorités incomplètes…
    … aux minorités effrayantes
    Phobie de l’échange
    Brouillage terroriste
    Civilisation des chocs
    Exophobies
    5.6 POLICE SOUVERAINE
    Police préventive
    L’Intention sans les Actes
    Surréaction
    Souveraineté exsangue
    Chronopolitique du désastre
    6. DERNIERES EXTREMITES
    Action Directe
    Errance de la souveraineté
    Banalité de la Terreur
    Sabotage des formes de vie
    Autre-de-l’acte et laisser-être
    Civilisation post-terroriste et liberté

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  • A droite et à gauche... (1)

    Une nouvelle rubrique pour Métapo infos, intitulée "A droite et à gauche...", dans laquelle nous ferons figurer des citations variées, cueillies au fil de nos lectures du moment...

     

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    " Restons un pays ouvert, qui accueille de nouvelles cultures et tire profit du métissage. Et si par ailleurs il y a des enjeux d'intégration dans notre pays, c'est notamment à l'école et avec les enseignants qu'il faut les aborder."

    Laurence Parisot, « Restons un pays ouvert qui profite du métissage », Le Monde (17-18 avril 2011)

     

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    " Notre politique de l’emploi est aberrante. La France vient d’adopter une directive européenne dont le but est d’« attirer les ressortissants de pays tiers aux fins d’emplois hautement qualifiés ». Or de nombreux diplômés français s’exilent chaque année à l’étranger, où leurs talents sont reconnus. Mieux vaudrait endiguer la fuite de nos cerveaux ! Autre exemple : la signature en 2008 d’un accord d’immigration entre la France et le Sénégal. Il s’agit d’ouvrir le marché du travail français aux ressortissants sénégalais dans cent huit métiers, dont beaucoup ne sont pas très qualifiés : des emplois qui pourraient trouver preneurs en France, à niveau de compétence égal ou moyennant la formation de chômeurs.On estime à 4 millions le nombre des demandeurs d’emploi, si l’on tient compte des chômeurs qui ne sont pas inscrits à Pôle emploi et des salariés à temps partiel subi. Peut-on tout à la fois supporter la charge du chômage et recourir à une immigration de travail massive ? Ce n’est pas seulement une question financière, c’est une question de dignité : priver d’emploi des hommes et des femmes capables de travailler, c’est les condamner à l’exclusion sociale. "

    Malika Sorel, « La France fait trop de concessions », Valeurs actuelles (21 au 27 avril 2011)

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    " La gauche convenable - et nous partageons avec elle bien des valeurs et des combats - estime infâme, contraire à l'éthique, de s'interroger sur une éventuelle diminution de l'immigration légale? Mais pourquoi diable? Pourquoi cette gauche convenable se rallie-t-elle avec une facilité déconcertante à l'idéologie inspirée par le Medef, qui exige toujours plus d'immigrés nouveaux surexploités et sous-payés, tellement plus malléables que ces immigrés installés en France depuis quelques années déjà, qui ont pris conscience de leurs droits sociaux et qui, parfois, ont l'audace de revendiquer, de protester, d'occuper ? Alors, osons émettre une hypothèse dérangeante : la gauche convenable ne s'aligne-t-elle pas, une nouvelle fois, sur l'idéologie CAC 40 du grand patronat ? Se soucierait-elle moins du sort des immigrés que de la défense des intérêts de la finance ? "

    Maurice Szafran, Le droit à la complexité, Marianne (16 au 22 avril 2011)

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    " La France connaît donc aujourd'hui une immigration de peuplement, conséquence directe du regroupement familial. Mais les immigrés constituent plus que jamais l'armée de réserve du capital. On ne peut qu'être frappé de voir comment les réseaux « sans-papiéristes » de l'extrême gauche, qui croient trouver dans les immigrés un prolétariat de substitution, servent les intérêts du patronat. Réseaux mafieux, passeurs d'hommes et de marchandises, grands patrons, militants « humanitaires », employeurs « au noir»: tous sont adeptes de l'abolition des frontières par le libre-échangisme mondial. Olivier Besançenot, Laurence Parisot, même combat ! "

    Alain de Benoist, Immigration, l'armée de réserve du capital, Eléments n°139 (avril-juin 2011)

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    " Les politiques n'ont jamais eu le courage de s'attaquer vraiment au problème des banlieues quand les premières émeutes ont commencé à se généraliser au début des années quatre-vingt-dix. La droite parce que c'est elle qui a autorisé le regroupement familial dans les années soixante-dix et parce qu'elle avait besoin de ces populations pour faire tourner les usines, le bâtiment, tout en maintenant les salaires très bas dans un contexte de mondialisation croissante, et la gauche parce qu'elle était confronté à un " bug » de son système idéologique: les pauvres et les immigrés ne peuvent pas être coupables, c'est impossible voyons, c'est forcément la faute aux autres (blancs et riches si possible). "

    Pierric Guittaut, En direct de nos banlieues à Beyrouth-sur-Loire, Eléments n°139 (avril-juin 2011)

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    " Aujourd'hui, ce n'est plus l'avenir qui est bouché, c'est le présent qui se défait. L'idée n'est plus que l'on est en train de descendre mais que l'on est bel est bien descendu, que l'on touche le fond. Dans ce contexte, les récentes annonces de hausses des prix (gaz, pétrole, électricité) sont ressenties violemment : les gens ne parlent que de ça. On n'est plus dans une crise du lendemain, mais dans une crise du quotidien, qui se traduit par un sentiment d'insécurité permanente.
    [...] Avant la présidentielle de 2007, les milieux populaires pensaient que l'on allait s'intéresser à eux. La preuve : ils ont voté massivement pour Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy au second tour. Bref, ils y ont cru. Leur déception est à la mesure de leurs attentes. Ils pensent s'être fait avoir. J'irai même plus loin : ils estiment que la relégation qu'ils subissent est volontaire. Ils pensent que, pour s'enrichir, les représentants de l'" oligarchie financière ", qui sont les acteurs de la mondialisation, doivent délibérément les précariser et les appauvrir. Cette relation de cause à effet entre mondialisation et fragilisation est au coeur du discours de Marine Le Pen. Voilà pourquoi sa voix porte tant.
    [...] Nicolas Sarkozy est complètement décrédibilisé. Il est non seulement vu comme celui qui n'a pas tenu ses promesses mais comme celui dont les amis sont au CAC 40 et qui, justement, incarnent cette mondialisation génératrice d'insécurité générale. On ne le croit plus capable de jouer contre son camp, celui de l'" oligarchie financière ".
    Dominique Strauss-Kahn est lui aussi l'objet d'une forte suspicion. Quant à la gauche, elle est perçue comme très molle sur la mondialisation. Reste un Mélenchon, mais il donne l'impression de ne pas prendre vraiment en compte la question de l'intégration des étrangers. Or celle-ci est centrale dans le discours des milieux populaires.
    [...] La situation actuelle est perçue comme un noeud gordien, trop complexe, trop enchevêtré pour être dénoué fil à fil. Le seul moyen pour se libérer est, comme dans le mythe grec, de trancher le noeud. Or, Marine Le Pen est la seule à être perçue comme capable de vraiment trancher. Comme si les gens se disaient : « Elle, au moins, contrairement à tous les autres, on ne l'a pas essayée »."

    Alain Mergier, « Les milieux populaires pensent s'être fait avoir », Le Monde (22 avril 2011)

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    " Aux États-Unis, le maire libéral de New York dans les années 1930 exhorte ouvertement la police à obtenir des truands arrêtés des aveux par tous les moyens. Et un chroniqueur judiciaire de décrire les séances de tabassage dans les commissariats et aussi de « fraisage »forcé chez un dentiste proche des policiers dans un livre au titre sans ambiguïté. Au début des années 1950, un auteur universitaire américain synthétise : « On trouve difficilement une seule brutalité physique infligée par la Gestapo que les policiers américains n'ont pas quelque fois utilisée »."

    Dominique Inchauspé, Garde à vue ? Garde à vous !, Chroniques d'actualité n°1 (mars 2011)

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    " Le 17 février 2011, la police croate a terminé l'exhumation, dans une fosse de la banlieue de Zagreb, de centaines de corps de victimes allemandes, civiles et militaires, abattues par la résistance communiste en 1945. Il y a deux ans, à Harmica, un charnier contenant 5000 corps (4500 soldats de la Wehrmacht et 500 officiers) avait déjà été mis au jour. Il y aurait encore 200 sites de cette nature à explorer, selon le ministre croate de l'Intérieur. "

    Guerres et histoire n°1 (1er trimestre 2011)

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    " Or l'eugénisme ne se limite pas à une simple sélection des naissances. Toutes sortes de questions connexes s'y rattachent, à peine soulevées encore, malgré leur urgence. Quelle doit être, par exemple, l'attitude de fond à adopter, vis-à-vis des groupes ethniques fixés ou décidément peu progressifs, par l'aile marchante de l'Humanité ? La Terre est une surface fermée et limitée. Dans quelle mesure doit-on y tolérer, racialement ou nationalement, des aires de moindre activité ? - Plus généralement encore, comment faut-il juger les efforts que nous multiplions, pour sauver, dans les hôpitaux de toutes sortes, ce qui n'est souvent qu'un déchet de vie ? Quelque chose de profondément beau et vrai (je veux dire la foi en la valeur irremplaçable et aux ressources imprévisibles contenues dans chaque élément personnel) se cache évidemment sous cette opiniâtreté à tout sacrifier pour sauver une existence humaine. Mais cette sollicitude de l'homme pour son prochain individuel ne devrait-elle s'équilibrer d'une passion plus haute naissant de la foi en cette autre personnalité supérieure qui est attendue, nous le verrons, de la réussite terrestre de notre évolution ? Jusqu'à quel point le développement du fort (si tant est qu'on puisse clairement définir celui-ci) ne devrait-il pas primer la conservation du faible ? Comment concilier dans un maximum d'efficience le soin à prodiguer aux blessés avec les nécessités supérieures de l'attaque ? En quoi consiste la vraie charité ? "

    Pierre Teilhard de Chardin, L'Energie humaine, cité par Jacques Arnould, Teilhard de Chardin (Tempus, 2009)

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  • 1914 : une tragédie européenne !...

    Spécialiste de la pensée antique et de l'histoire des idées politiques, Yves-Marie Adeline vient de publier chez Ellipses un essai historique intitulé 1914 - Une tragédie européenne.

    « Cela fait 35 ans que je cultivais ce jardin secret: la Grande Guerre comme mouvement de bascule. Tout le monde sait bien que, comme écrivait Chesterton, “cette guerre fut aussi une révolution”. Mais j’ai essayé d’apporter un regard nouveau sur le déclenchement de la guerre. Je vous promets que vous ne serez pas déçus. J’ai consacré énormément de recherches à ce travail, et je prétends, avec la certitude de ne pouvoir être contredit par personne, pas même le plus mal-intentionné de mes lecteurs, qu’il n’existe aucun livre équivalent sur cet événement. »

     L'ouvrage est préfacé par Philippe Conrad.

     

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    "En 1914, l’Europe gouverne le monde; un habitant sur quatre est un Européen ou de souche européenne. Mais cette civilisation est la proie de tensions idéologiques, culturelles et territoriales graves, et pour remédier à ces tensions, elle ne dispose que de valeurs qu’elle croit fortes mais qui se révéleront superficielles.

    Ce livre raconte le déclenchement de la Grande Guerre de 1914 comme une tragédie, au sens que lui donnaient les Grecs antiques : dès le commencement de l’histoire, toutes les conditions sont réunies pour que les événements tournent au pire. Il n’y a donc rien à faire pour l’éviter. D’autant qu’aux tensions habituelles va s’ajouter un engrenage technique imprévu qui emporte tous les acteurs vers la catastrophe.

    Après une présentation générale complète du théâtre du drame et des puissances d’alors, aussi bien mineures que majeures, ce récit raconte les événements depuis la fin juin à Sarajevo jusqu’au milieu du mois de novembre (quand le piège se referme tout à fait), mettant au jour des vérités ignorées, analysant les événements sans parti pris, offrant une vision panoramique jamais atteinte, et créant peu à peu un climat de suspense qui tient le lecteur en haleine. Plutôt qu’un requiem pour une Europe défunte, il est écrit dans un esprit équitable, réconciliateur, résolument européen."

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  • Libye : ni BHL, ni Munich...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Ludovic Maubreuil consacré à la guerre de Libye, cueilli sur le site de Causeur, la revue d'Elisabeth Lévy. Ludovic Maubreuil, qui est l'auteur récent d'un Bréviaire de cinéphilie dissidente, tient, par ailleurs, la chronique "Cinéma" dans le magazine Eléments.

     

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    Libye : ni BHL, ni Munich

    Ce conflit n'est juste pas le nôtre

    Pas facile de faire entendre une voix qui ne donne ni dans le trémolo martial béhachélien ni dans le chuchotis de couard autarcique, autrement dit une voix qui ose admettre qu’elle ne parle pas au nom de la Raison, de la Morale et du Progrès réunis, mais qui pour autant ne rechigne pas à prendre parti.

    Prendre parti dans un conflit qui n’est pas le nôtre, cela suppose une certaine pudeur et un certain style, cela suppose surtout de savoir qui nous sommes, quelles sont nos valeurs et quelle est notre cohérence, une question d’identité en somme, n’ayons pas peur des gros mots. Kadhafi n’est-il donc un dictateur que depuis le début de ce mois ? N’avait-il participé à aucun attentat ni jamais emprisonné aucun opposant du temps où il était reçu, et avec tous les honneurs, en France ? Il ne s’agit pas ici de protéger des civils affolés et des insurgés désorganisés − mais au sein desquels des hommes remarquables existent puisque BHL les a remarqués −, de les soustraire à la folie meurtrière de fous surarmés soutenant le Fou suprême, il ne s’agit pas de laisser tout un peuple mourir sous les balles d’un clan mafieux, il s’agit de comprendre qu’il s’agit là d’une guerre civile, que les « milices » qui soutiennent Kadhafi font partie du peuple libyen, qu’on le veuille ou non, et que ceux qui veulent le renverser ne sont pas nécessairement, par ce simple projet, des démocrates modérés propres sur eux. Le principe des frappes aériennes exclusives est donc au mieux un mensonge, au pire une illusion.

    Une fois de plus cependant, sans pudeur et sans style, l’universalisme occidental, drapé dans ses principes intangibles mais n’intervenant jamais que là où ses intérêts économiques sont en péril, vient faire la leçon, comme s’il lui revenait de droit de stopper net, en tous lieux, le sang et les larmes.

    Alors, aider à renverser Kadhafi, pourquoi pas, mais pour aider qui ? L’idée que tout peuple soit épris de liberté est une belle idée, mais le fait qu’il puisse devenir républicain ou démocrate parce qu’il s’est libéré de l’oppression n’est qu’une croyance occidentale, voire un leurre savamment entretenu. Il ne suffit pas de renverser les tyrans, il faut encore que le peuple qui y parvient en fasse une histoire personnelle, qu’à travers les mythes, les exploits et les faits ordinaires de sa révolte, il conquière son propre destin, et de massacres en réconciliations, s’arme pour la suite. Il y a diverses façons d’aider celui qui est en train d’écrire son propre récit, mais lui tenir la main en jouant les matamores est une lourde responsabilité qui peut conduire ensuite aux troubles identitaires, au suivisme comme à la rancœur.

    Il est pas interdit d’entendre ceux qui, parmi les révoltés libyens, refusent l’aide occidentale ; il n’est pas inutile de comprendre le positionnement de la Ligue arabe ; il n’est pas scandaleux d’écouter l’Allemagne dont la logique n’est pas moins économiste que ceux qui, aujourd’hui, se font les hérauts de ce peuple-là, tout en détournant les yeux d’autres qui, ailleurs, sont tout aussi à feu et à sang. C’est la cohérence qui nous sauvera des pièges conjoints de l’ingérence emphatique et de la faiblesse munichoise. Nous ne sommes pas la source de tous les maux comme tant de professionnels du ressentiment voudraient nous le faire croire, mais nous ne sommes pas davantage la résolution inespérée du moindre conflit.

    Comment devenir une voix singulière qui ne serait le porte-parole d’aucune faction ni d’aucun empire, être sans crainte un recours opportun, savoir sans honte se tenir en retrait ? La meilleure façon de trouver sa place est encore de n’avoir plus peur de tenir son rang. Embarrassées et irrésolues, la France comme l’Europe ne savent plus qui elles sont, et de ce fait alternent la frilosité et l’emportement, n’hésitant plus qu’entre deux versions, deux pôles qui les nient : tantôt conglomérats de communautés monades, tantôt championnes de l’universalisme abstrait.

    Quand donc mènerons-nous à bien notre propre révolution ?

    Ludovic Maubreuil (Causeur, 12 avril 2011)

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