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guerre - Page 79

  • Défendre le peuple libyen ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean Bonnevey sur la guerre contre la Libye, publié sur Metamag, le magazine de l'esprit critique. Bie vu !...

     

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    Défendre le peuple libyen ? Mais quel peuple libyen ?

    L’approche du président Sarkozy de l’intervention franco- anglo-saxonne en Libye est plus que simple. Elle est simpliste. La France, pays des droits de l’homme et de la démocratie, reprendrait son rôle historique en se portant au secours d’un peuple combattant pour sa liberté et contre un tyran. Ce sont les « gentils », menés par le plus gentil d’entre eux, contre un très méchant, qui tue les siens. 

    A dire vraie, cette présentation fait l’unanimité dans les médias, à quelque réserve près, émise par des spécialistes et consultants. Cette unanimité est spectaculaire, puisque même les journalistes de Marianne, qui ont fait de la démolition de Sarkozy leur ligne éditoriale, se sentent obligés de le féliciter.

    Personne ne pose la question, qui cependant ne tardera pas à l’être : les raisons cachées de cette précipitation militaire ? Mais pourquoi donc Nicolas Sarkozy a-t-il brusquement décidé de « karcheriser » son » ami » Kadhafi ? Si Sarkozy avait été un dictateur, on aurait déjà dit qu’il tentait, par une opération extérieure, de faire oublier ses déboires intérieurs et de rebondir. Cela viendra. On se demandera si sa dernière chance de changer son image pour se représenter ne passait pas finalement par Benghazi. Pour le moment en tout cas, cette approche critique est quasi absente. Quasi, puisque nous en parlons.

    A dire vrai, on peut tout à fait approuver un soutien militaire aux insurgés, pour débarrasser la Libye de son dictateur, et envisager pour ce pays un avenir meilleur. Encore faut-il ne pas se leurrer et ne pas hésiter a prendre en compte des éléments qui rendent relatifs la présentation officielle par Paris de ce qui se passe.

    On notera d’abord que la position très en pointe de Paris est loin de faire l’unanimité, que les USA traînent des pieds - et d’ailleurs Obama est allé comme si de rien n’était en Amérique latine… si loin de Tripoli - que l’Allemagne nous a lâchés ;  le couple franco allemand a du plomb dans l’aile et Kadhafi n’y est pour rien.

    On notera encore que « la communauté internationale » est très hésitante et, à dire vraie, assez réduite. La Russie, la Chine l’Inde ne sont pas d’accord. Les pays africains ont lâché Paris et ne se sont pas rendu au rendez vous de Paris, préférant se réunir à Nouakchott pour initier une médiation.Et, malgré leur proximité, les deux nouvelles démocraties - la Tunisie et l’Egypte - ne manifestent pas une solidarité très active envers leurs frères de combat pour la liberté. Reste la Ligue Arabe dont l’inefficacité est connue. 

    A l’exception notable du Qatar, dont les relations avec la France sont souvent jugées suspectes, deux soutiens méritent réflexion. L’Irak, occupé et au statut démocratique improbable , malgré la guerre faite paraît-il pour ça, est le plus mal placé pour se manifester. L’Arabie Saoudite, qui a envahi le Bahreïn pour réprimer une partie du peuple de l’archipel, ne manque pas d’air non plus. Il s’agit donc bien d’une nouvelle opération militaire occidentale contre un pays arabo-musulman.

    Reste l’essentiel : protéger le peuple libyen. Mais les opérations militaires engagées visent, de toute évidence aussi, à briser le régime, quitte a faire des victimes civiles chez les pros-Kadhafi. Or ,et jusqu’a preuve du contraire, ils sont eux aussi des Libyens. Parlons-en car le fond du problème c’est qu’il n’y a pas de peuple libyen. Il y a des tribus. Celles de l’Est se sont soulevées contre un régime plus favorable aux tribus de l’Ouest. Présenter des rebelles, qui tirent dans tous les sens et veulent en découdre, comme des civils désarmés est tout de même un peu excessif.

    Enfin que fera t-on d’une victoire? Une fois Kadhafi renversé, mettra-t-on les gens de Benghazi au pouvoir à Tripoli ? Ce serait condamner le pays à une instabilité permanente, à une « somalisation » A-t-on vraiment pensé à l’après-Kadhafi au-delà du dogmatisme démocratique ? Pas sûr.

    D’autant que, derrière notre très actif chef des armées, le ministre des Affaires étrangères est tout de même celui qui pensait sauver le Rwanda par la démocratie, en mettant l’ethnie la plus nombreuse au pouvoir grâce au bulletin de vote. Condamnant la minorité à une soumission permanente inacceptable dans un système tribal. Alain Juppé qui est considéré encore souvent par de nombreuses victimes civiles comme partiellement responsable, par erreur d’analyse, d’un des plus terribles génocides de l’après-guerre. La bonne conscience, surtout dogmatique, est dangereuse pour ceux qui en bénéficient sans vraiment l’avoir demandée.

    Jean Bonnevey (Metamag, 22 mars 2011)

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  • Journal du bourbier afghan...

    Auteur d'un Mourir pour l'Afghanistan (Jacob-Duvernet, 2008), très défavorable à l'intervention française, le journaliste Jean-Dominique Merchet présente ce Journal du bourbier afghan, composé de documents tirés de la documentation dévoilée par Wikileaks, et publié cette semaine aux éditions Jean-Claude Gawsewitch.

     

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    Quarante ans après les Pentagon Papers, ces fameux « papiers secrets du Pentagone » qui éclairèrent brutalement aux yeux des Américains la face la plus sombre du conflit au Viêtnam en 1971, l'histoire se répète avec l’Afghanistan. Depuis juillet 2010 et la divulgation par le site Internet Wikileaks de près de 100 000 documents militaires américains confidentiels, le bilan accablant de la guerre conduite par les États-Unis et leurs alliés en Afghanistan est devenue une réalité. Outre la recrudescence des attaques menées par les Talibans, des centaines de rapports classés « secret défense » ont révélé pour la première fois l’étendue des bavures commises contre des civils par les troupes de la Coalition, mais aussi la multiplication des « tirs amis » entre l’Otan et ses alliés afghans ou encore l’implication des services secrets pakistanais et iraniens aux côtés des insurgés. C’est une partie de ces rapports, celle qui concerne notamment les troupes françaises, celle surtout qui plonge le lecteur au cœur du « bourbier afghan », qui est proposée dans cet ouvrage. Initialement rédigés en anglais dans un vocabulaire militaire complexe et peu accessible aux non-initiés, les 350 rapports ici rassemblés ont été traduits et adaptés afin de composer un véritable journal de bord du conflit afghan dans ce qu’il a de plus absurde. Souvent poignant, parfois révoltant, ce Journal du bourbier afghan offre ainsi une description chronologique de l’enlisement général des forces de la Coalition entre 2005 et 2009… un récit sans fard et fascinant des réalités les plus sombres de la guerre moderne.

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  • Tour d'horizon... (3)

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    Au sommaire :

    - sur son blog American Parano, Jean-Philippe Immarigeon observe, un brin désabusée, la fièvre guerrière qui s'empare, une fois de plus, des médias dans l'affaire libyenne...

    Mon Dieu que la guerre est jolie !

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    - sur Voxnr, Christian Bouchet remet en perspective cette même affaire libyenne et rappelle quelques vérités...

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  • Bainville ou la monarchie des lettres...

    Les éditions Robert Laffont, dans leur remarquable collection Bouquin, viennent de publier dans un fort volume un choix d'oeuvres du journaliste et historien monarchiste Jacques Bainville. L'édition de La monarchie des lettres : histoire, politique et littérature a été établie par Christophe Dickès, docteur en histoire et auteur d'une étude intitulée Jacques Bainville : les lois de la politique étrangère (Bernard Giovanangelli Editeur, 2008).

     

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    "Ce volume comprend quatre parties : " Histoire et politique ", " Voyages ", " Contes et romans " et " Bainville en son siècle ".

    La première illustre l’aspect le plus connu de Bainville : l’historien des relations internationales et en particulier franco-allemandes (relations analysées dans ses livres Bismarck, Histoire de deux peuples, Histoire de trois générations, Les Conséquences politiques de la paix, La IIIe République, mais aussi dans ses articles parus dans de multiples journaux, dont L’Action française, Candide, L’Éclair de Montpellier ou La Revue universelle). Bainville a beaucoup voyagé en Allemagne, il en connaît la culture, en maîtrise la langue : ses analyses s’imposent, on dit à l’époque qu’il " fait le Parlement ".

    Les deuxième et troisième parties sont plus inattendues : Bainville, tout d’abord, raconte ses périples en Grèce (Les Sept Portes de Thèbes), en Italie (Tyrrhénus), en Europe centrale (Vienne, Budapest, Prague.) et en Russie, où il est envoyé par Aristide Briand en 1916. Fait notable, alors que le " pèlerinage " en Grèce est incontournable pour tout intellectuel qui se respecte, il en revient déçu et n’hésite pas à écrire ses désillusions. Bainville se fait ensuite romancier (auteur notamment d’une Histoire d’amour) et conteur (Jaco et Lori, La Tasse de Saxe). Le conte est en effet un univers dans lequel il évolue avec délectation, idéal, dit-il, pour les " esprits ironiques ". L’histoire et la politique, toutefois, habitent chaque voyage, chaque conte : tout est prétexte à analyse, à élévation. La dernière partie entend situer Jacques Bainville " en son siècle ", celui de l’affaire Dreyfus et de l’Action française, qu’elle a enfantée. Historien monarchiste, proche de Charles Maurras, les lettres échangées avec ce dernier et publiées ici témoignent de cette proximité, Bainville, analyste froid et modéré, pragmatique, est cependant dreyfusard ! Homme de convictions, donc, travailleur insatiable, auteur à succès, il est reconnu par ses pairs et élu à l’Académie française en 1935. Son discours de réception et celui de son successeur sont essentiels pour la compréhension de cet homme pessimiste, emporté par un cancer moins d’un an après son élection, le 9 mars 1936.

    Quelques années avant sa mort, Jacques Bainville avait commencé à coucher quelques pensées intimes dans un petit cahier d’écolier intitulé " Pour moi ". Il est donné ici dans son intégralité pour la première fois. Pour la présente édition, l’auteur a rédigé une introduction générale, " Le stoïcisme d’un Cassandre ", et quatre autres pour ouvrir chaque partie. Une bibliographie bainvillienne commentée et un index onomastique complètent cet ouvrage."



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  • Le citoyen de verre...

    Les éditions de L'Herne ont publié en fin d'année 2010 Le citoyen de verre - entre surveillance et exhibition, un essai de Wolfgang Sofsky. Sociologue et journaliste allemand, Wolfgang Sofsky s'interesse principalement à la question de la violence et de la guerre et publie régulièrement des articles dans Die Welt ou le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

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    "Sociologue majeur, auteur de plusieurs ouvrages sur l’univers concentrationnaire et la violence, Wolfgang Sofsky discerne dans les pratiques de surveillance de notre époque, et plus encore dans les motivations de ceux qui les mettent en place, une menace réelle et immédiate contre la liberté des citoyens, y compris dans les démocraties qui semblent les plus solides.

    Il dresse au début de son ouvrage un inventaire glaçant des mesures d’observation ou d’espionnage auxquelles chacun de nous est exposé dans ses actes les plus quotidiens.

    [...] Un maillage dense de surveillance de l’individu se met en place, susceptible, à tout moment de se refermer sur lui comme un filet, d’autant plus que chaque progression de la surveillance suscite de nouveaux interdits, et donc de nouvelles techniques de répression.

    Wolfgang Sofsky, dont L’organisation de la terreur a prouvé l’originalité et la force de la pensée, apporte ici une pierre importante à la réflexion sur l’organisation et la préservation des libertés individuelles dans les démocraties occidentales."

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  • De l'emploi des forces armées au XXIe siècle...

     

    Patrick Péhèle, Lucien Valdes, Grégoire Gambier et Philippe Christèle, les animateurs des Chroniques de la Vieille Europe, recevront dans leur émission du mardi 8 février 2011, diffusée à 21 heures 30, le colonel Michel Goya, auteur de plusieurs ouvrage de réflexion stratégique et de polémologie.

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    Entretien avec Michel Goya, sur son dernier ouvrage “De l’emploi des forces armées au XXIe siécle

     Le Colonel Michel Goya, docteur en histoire et l’une des têtes pensantes de l’état-major des armées, Président d’une chaire créée pour lui au Centre de recherche des Ecoles de Saint-Cyr-Coëtquidan. Ses thèmes de recherche sont “l’homme au combat, le commandement, l’innovation tactique et la guerre actuelle au travers des conflits étrangers”. Michel Goya, issu des corps des sous-officiers, passé par l’Ecole militaire interarmes, est l’auteur de deux livres remarqué : “la chair et l’acier” (Tallandier 2004) et “Irak, les armées du chaos” (Economica, 2008).

     

    De l’emploi des forces armées au XXIe siècle

    Depuis la brillante victoire de 1991 contre l’armée irakienne, les armées occidentales ont vu leur efficacité relative décliner face aux organisations armées du grand Moyen-Orient, pour des coûts humains et financiers qui, au contraire, se sont envolés. Les forces armées françaises n’ont pas échappé à ce phénomène de «stagflation tactique» et une réflexion en profondeur s’est imposée afin de mieux accorder l’outil de défense, les nécessités stratégiques du temps et les ressources de la nation. Res militaris regroupe l’ensemble des fiches rédigées, en toute liberté d’esprit pendant deux ans, pour le Général d’Armée Jean-Louis Georgelin, Chef d’état-major des Armées (CEMA).

     

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