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guerre - Page 83

  • L'homme de guerre et la cité...

    Nous reproduisons ci-dessous l'éditorial de Dominque Venner paru dans le numéro 52 de la Nouvelle revue d'histoire.

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    L'homme de guerre et la cité

    En 1814, au terme des guerres napoléoniennes, l’écrivain en vue qu’était Benjamin Constant écrivait avec soulagement : « Nous sommes arrivés à l’époque du commerce, époque qui doit nécessairement remplacer celle de la guerre, comme celle de la guerre a dû nécessairement la précéder. » Naïf Benjamin ! Il reprenait l’idée très répandue d’un progrès indéfini favorisant l’avènement de la paix entre les hommes et les nations.

    L’époque du doux commerce remplaçant celle de la guerre… On sait ce que l’avenir a fait de cette prophétie ! L’époque du commerce s’est imposée, certes, mais en multipliant les guerres. Sous l’effet du commerce, des sciences et de l’industrie, autrement dit du « progrès », elles ont même pris des proportions monstrueuses que personne n’aurait pu imaginer.

    Il y avait cependant quelque chose de vrai dans la fausse prévision de Benjamin Constant. Si les guerres ont continué et même prospéré, en revanche, la figure du guerrier a perdu son prestige social au profit de la figure douteuse du commerçant. Telle est bien la nouveauté dans laquelle nous vivons encore provisoirement.

    La figure du guerrier a été détrônée, et pourtant l’institution militaire a perduré en Europe plus qu’aucune autre après 1814. Elle perdurait même depuis l’Iliade – trente siècles - en se transformant, en s’adaptant à tous les changements d’époque, de guerre, de société ou de régime politique, mais en préservant son essence qui est la religion de la fierté, du devoir et du courage. Cette permanence dans le changement n’est comparable qu’à celle d’une autre institution imposante, l’Eglise (ou les églises).
    Le lecteur sursaute. Surprenante comparaison ! Et pourtant...

    Qu’est-ce que l’armée depuis l’Antiquité ? C’est une institution quasi religieuse, avec son histoire propre, ses héros, ses règles et ses rites. Une institution très ancienne, plus ancienne même que l’Église, née d’une nécessité aussi vieille que l’humanité, et qui n’est pas près de cesser. Chez les Européens, elle est née d’un esprit qui leur est spécifique et qui, à la différence par exemple de la tradition chinoise, fait de la guerre une valeur en soi. Autrement dit, elle est née d’une religion civique surgie de la guerre, dont l’essence tient en un mot, l’admiration pour le courage devant la mort.

    Cette religion peut se définir comme celle de la cité au sens grec ou romain du mot. En langage plus moderne, une religion de la patrie, grande ou petite. Hector le disait déjà à sa façon voici trente siècle au XIIème chant de l’Iliade, pour écarter un présage funeste : « Il n’est qu’un bon présage, c’est de combattre pour sa patrie »  (XII, 243). Courage et patrie sont liés. Lors du combat final de la guerre de Troie, se sentant acculé et condamné, le même Hector s’arrache au désespoir par un cri : « Eh bien ! non, je n’entends pas mourir sans lutte ni sans gloire, ni sans quelque haut fait dont le récit parvienne aux hommes à venir » (XXII, 304-305). Ce cri de fierté tragique, on le trouve à toutes les époques d’une histoire qui magnifie le héros malheureux, grandi par une défaite épique, les Thermopyles, la Chanson de Roland, Camerone ou Dien Bien Phu.

    Dans la succession chronologique, l’institution guerrière précède l’Etat. Romulus et ses belliqueux compagnons tracent d’abord les limites futures de la Ville et en fondent la loi inflexible. Pour l’avoir transgressée, Remus est sacrifié par son frère. Ensuite, mais ensuite seulement, les fondateurs s’emparèrent des Sabines pour assurer leur descendance. Dans la fondation de l’Etat européen, l’ordre des libres guerriers précède celui des familles. C’est pourquoi Platon voyait dans Sparte le modèle achevé de la cité grecque, plus et mieux qu’Athènes (1).

    Aussi affaiblies soient-elles, les armées européennes d’aujourd’hui constituent des exceptions d’ordre dans un environnement délabré où des fictions d’Etats favorisent le chaos. Même diminuée, une armée reste une institution fondée sur une forte discipline participant à la discipline civique. C’est pourquoi cette institution porte en elle un germe génétique de restauration, non en prenant le pouvoir ni en militarisant la société, mais en redonnant la primauté à l’ordre sur le désordre. C’est ce que firent les compagnonnages de l’épée après la désagrégation de l’Empire romain et tant d’autres par la suite.

    Dominique Venner

    1. Dans Les métamorphoses de la cité, essai sur la dynamique de l’Occident, (Flammarion, 2010), s’appuyant sur la lecture d’Homère, Pierre Manent met en évidence le rôle des aristocraties guerrières dans la fondation de la cité antique.

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  • Vers une guerre des monnaies ?...

    Nous reproduisons ici l'entretien vidéo sur le thème de la guerre des monnaies accordé à Realpolitik.tv,à la mi-décembre 2010, par Hervé Juvin, auteur de l'essai intitulé Le renversement du monde (Gallimard, 2010).

     


    Vers une guerre des monnaies ?
    envoyé par realpolitiktv. - L'info video en direct.

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  • L'apocalypse de la modernité...

    Universitaire et auteur de nombreux ouvrages sur le fascisme, dont plusieurs ont été traduits en français, comme La religion fasciste ou Qu'est-ce que le fascisme ?, Emilio Gentile vient de publier chez Aubier un nouvel essai intitulé Apocalypse de la modernité - La grande Grande Guerre et l'homme nouveau.

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    "Le 11 novembre 1918, lorsque prennent fin les quatre années de combats, de sacrifices et de massacres qui ont bouleversé l'Europe, les hommes, hébétés, contemplent les ruines. Ces ruines, ce sont celles d'une époque: celle de la modernité triomphante. où les maîtres mots étaient progrès. science. culture, et où l'on avait foi en l'avenir de l'humanité. Beaucoup, alors, diagnostiquent le déclin de la civilisation européenne, et s'interrogent avec angoisse sur la destinée de l'homme moderne. Ces réflexions, révèle Emilio Gentile, étaient cependant loin d'être nouvelles: elles étaient en germe. déjà, dans les années précédant la Grande Guerre. L'Europe de la " Belle Epoque", que l'on se représente resplendissante, sûre d'elle. conquérante, était minée par des courants sombres: isolées d'abord, puis de plus en plus nombreuses. des voix s'étaient fait entendre, qui prophétisaient la fin de la civilisation et appelaient à la régénération de l'homme par la guerre. En nous invitant à les écouter, l'historien italien dévoile pour la première fois une Belle Epoque traversée de cauchemars, rongée par l'angoisse, et entraînée malgré elle dans la spirale apocalyptique de l'autodestruction."

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  • Ernst Jünger : publication de ses carnets de la première guerre mondiale !

    Les éditions Klett-Cotta, qui éditent en Allemagne l'ensemble de l'oeuvre d'Ernst Jünger, viennent de publier sous le titre de Kriegstagebuch 1914-1918, les carnets qu'a tenu Jünger au jour le jour durant la première guerre mondiale et qui lui ont servi de support à la rédaction d'Orages d'acier, du Boqueteau 125 ou de Feu et sang.

    Les lecteurs français devront, bien entendu, patienter avant d'avoir accès à la traduction de ce document essentiel. 

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  • Un petit tour chez Léon...

    L'excellente revue Axe & Alliés dans son dernier numéro hors série vient éclairer le parcours atypique de  Léon Degrelle, personnage excessif, ambitieux et truculent, successivement dirigeant des étudiants catholiques, journaliste et ami d'Hergé, chef du mouvement rexiste, combattant courageux de la légion Wallonie, figure de proue de la propagande nazie, puis, déchu de sa nationalité belge à la fin de la guerre, oracle du fascisme international jusqu'à sa mort dans son exil espagnol en 1994.

     

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    La légion Wallonie et Léon Degrelle

    L’épopée des volontaires belges au sein de l’armée allemande : du corps-franc Wallonie au 28. SS-Freiwilligen-Grenadier-Division Wallonien

    Formée sous l’impulsion du chef rexiste Léon Degrelle, la légion Wallonie rassemblera environ 4 000 volontaires venus de Belgique. Engagée uniquement sur le front de l’Est, elle fait preuve de grandes qualités combatives à Tcherkassy, fin 1943, où elle est pratiquement anéantie. Sa notoriété tient aussi à la personnalité de son chef, le « beau Léon », figure charismatique que la propagande nazie met largement en avant.

    Ce hors série exceptionnel d’Axe & Alliés revient sur les conditions de la formation des « Wallons », l’historique du mouvement rexiste, les terribles combats sur le front de l’Est et le parcours hors du commun de Léon Degrelle.

    Un hors-série rédigé par Eddy De Bruyne, qui a rassemblé ici une somme de photos et de témoignages totalement inédits.

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  • Les hommes et la guerre...

    La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n°52, janvier-février 2011). Le dossier central est consacré à la guerre. On peut y lire, notamment, des articles d'Hervé Coutau-Bégarie ("S'instruire pour vaincre"), de Bernard Lugan ("La préhistoire de la guerre"), de Dominique Venner ("Du poème de la guerre à l'âme européenne"), de Guy Chambarlac ("Les femmes et la guerre"), de Bruno Colson ("Et Napoléon inventa la guerre moderne") et de Charles Vaugeois ("L'avenir de la guerre").  Hors dossier, on pourra lire, en particulier, un article de Jean-Michel Baldassari consacré à Houellebecq ("Michel Houellebecq, une époque déjantée"), entretien avec l'historien du communisme, Stéphane Courtois, ainsi que la chronique de Péroncel-Hugoz.

     

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