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guerre - Page 77

  • Libye : ni BHL, ni Munich...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Ludovic Maubreuil consacré à la guerre de Libye, cueilli sur le site de Causeur, la revue d'Elisabeth Lévy. Ludovic Maubreuil, qui est l'auteur récent d'un Bréviaire de cinéphilie dissidente, tient, par ailleurs, la chronique "Cinéma" dans le magazine Eléments.

     

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    Libye : ni BHL, ni Munich

    Ce conflit n'est juste pas le nôtre

    Pas facile de faire entendre une voix qui ne donne ni dans le trémolo martial béhachélien ni dans le chuchotis de couard autarcique, autrement dit une voix qui ose admettre qu’elle ne parle pas au nom de la Raison, de la Morale et du Progrès réunis, mais qui pour autant ne rechigne pas à prendre parti.

    Prendre parti dans un conflit qui n’est pas le nôtre, cela suppose une certaine pudeur et un certain style, cela suppose surtout de savoir qui nous sommes, quelles sont nos valeurs et quelle est notre cohérence, une question d’identité en somme, n’ayons pas peur des gros mots. Kadhafi n’est-il donc un dictateur que depuis le début de ce mois ? N’avait-il participé à aucun attentat ni jamais emprisonné aucun opposant du temps où il était reçu, et avec tous les honneurs, en France ? Il ne s’agit pas ici de protéger des civils affolés et des insurgés désorganisés − mais au sein desquels des hommes remarquables existent puisque BHL les a remarqués −, de les soustraire à la folie meurtrière de fous surarmés soutenant le Fou suprême, il ne s’agit pas de laisser tout un peuple mourir sous les balles d’un clan mafieux, il s’agit de comprendre qu’il s’agit là d’une guerre civile, que les « milices » qui soutiennent Kadhafi font partie du peuple libyen, qu’on le veuille ou non, et que ceux qui veulent le renverser ne sont pas nécessairement, par ce simple projet, des démocrates modérés propres sur eux. Le principe des frappes aériennes exclusives est donc au mieux un mensonge, au pire une illusion.

    Une fois de plus cependant, sans pudeur et sans style, l’universalisme occidental, drapé dans ses principes intangibles mais n’intervenant jamais que là où ses intérêts économiques sont en péril, vient faire la leçon, comme s’il lui revenait de droit de stopper net, en tous lieux, le sang et les larmes.

    Alors, aider à renverser Kadhafi, pourquoi pas, mais pour aider qui ? L’idée que tout peuple soit épris de liberté est une belle idée, mais le fait qu’il puisse devenir républicain ou démocrate parce qu’il s’est libéré de l’oppression n’est qu’une croyance occidentale, voire un leurre savamment entretenu. Il ne suffit pas de renverser les tyrans, il faut encore que le peuple qui y parvient en fasse une histoire personnelle, qu’à travers les mythes, les exploits et les faits ordinaires de sa révolte, il conquière son propre destin, et de massacres en réconciliations, s’arme pour la suite. Il y a diverses façons d’aider celui qui est en train d’écrire son propre récit, mais lui tenir la main en jouant les matamores est une lourde responsabilité qui peut conduire ensuite aux troubles identitaires, au suivisme comme à la rancœur.

    Il est pas interdit d’entendre ceux qui, parmi les révoltés libyens, refusent l’aide occidentale ; il n’est pas inutile de comprendre le positionnement de la Ligue arabe ; il n’est pas scandaleux d’écouter l’Allemagne dont la logique n’est pas moins économiste que ceux qui, aujourd’hui, se font les hérauts de ce peuple-là, tout en détournant les yeux d’autres qui, ailleurs, sont tout aussi à feu et à sang. C’est la cohérence qui nous sauvera des pièges conjoints de l’ingérence emphatique et de la faiblesse munichoise. Nous ne sommes pas la source de tous les maux comme tant de professionnels du ressentiment voudraient nous le faire croire, mais nous ne sommes pas davantage la résolution inespérée du moindre conflit.

    Comment devenir une voix singulière qui ne serait le porte-parole d’aucune faction ni d’aucun empire, être sans crainte un recours opportun, savoir sans honte se tenir en retrait ? La meilleure façon de trouver sa place est encore de n’avoir plus peur de tenir son rang. Embarrassées et irrésolues, la France comme l’Europe ne savent plus qui elles sont, et de ce fait alternent la frilosité et l’emportement, n’hésitant plus qu’entre deux versions, deux pôles qui les nient : tantôt conglomérats de communautés monades, tantôt championnes de l’universalisme abstrait.

    Quand donc mènerons-nous à bien notre propre révolution ?

    Ludovic Maubreuil (Causeur, 12 avril 2011)

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  • Tour d'horizon... (5)

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    Au sommaire :

    - sur Marianne, Patrick Trannoy voit en Dominique Strauss-Kahn le "candidat surnaturel des marchés" ! 

    DSK, le candidat des marchés ?

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    - sur Metamag, Jean Bonnevey voit dans la guerre de Libye le chant du cygne d'une "communauté internationale" aux ordres de l'empire américano-atlantiste.

    Libye : la communauté internationale en difficulté

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  • Guerre discriminatoire et logique des grands espaces...

    Les éditions Krisis viennent de publier Guerre discriminatoire et logique des grands espaces, un recueil de textes de Carl Schmitt, le célébre philosophe allemand du politique. Préfacé par Danilo Zolo, auteur récent de La justice des vainqueurs - De Nuremberg à Bagdad (Jacqueline Chambon, 2009), les textes sont annotés par le politologue allemand Günter Maschke.

     

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    "Cet ouvrage réunit deux textes fondamentaux publiés par Carl Schmitt à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, et qui se complètent mutuellement. Le premier est une vigoureuse critique de la Société des Nations (SdN) et de l’ordre juridique international qu’elle a tenté de mettre en place, ordre lié à la notion de « guerre juste », c’est-à-dire de guerre discriminatoire, où l’ennemi est moralement discrédité et représenté comme un criminel en guerre contre l’ «humanité », qui ne doit pas seulement être battu, mais définitivement éradiqué. Schmitt montre que l’idéologie universaliste exclut la possibilité de considérer l’ennemi comme un justus hostis, un adversaire qui peut avoir ses raisons; elle remplace cette notion symétrique par la notion unilatérale de juste cause (justa causa) dont ne peut être titulaire que l’un des belligérants en présence. Toute conception universaliste du droit des gens apparaît de ce point de vue comme la légitimation d’une guerre qui, sous prétexte d’être « juste », n’est que la plus totale de toutes. L’idée-clé est que la guerre en tant qu’institution juridique ne peut être qu’une affaire d’Etats.
    Schmitt n’en constatait pas moins que la dissolution de l’ordre international fondé sur des bases purement étatiques est un processus irréversible. La question se posait donc de savoir quelle alternative il entendait proposer. Le second texte fournit sa réponse : la mise en place de « grands espaces » excluant l’intervention de puissances étrangères, à l’instar de la « doctrine Monroe » adoptée en 1823 par les Etats-Unis.
    L’actualité de cette analyse est évidente, au moment où l’on enregistre un retour de la « guerre juste » et où la mondialisation appelle la constitution de « grands espaces » qui pourraient être autnt de pôles de régulation de la globalisation dans la perspective d’un monde multipolaire. A partir d’un examen minutieux de l’évolution du droit international, Carl Schmitt, il y a plus de 70 ans, annonçait l’avènement de la « guerre globale ». Il parlait même déjà d’ »intervention humanitaire » et d’ »Etats-voyous ». « Nous pensons aujourd’hui à l’échelle planétaire, par grands espaces », écrivait-il. L’avenir serait-il aux grands ensembles continentaux, aux grands espaces et aux empires qui les protègent ?"

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  • Retour sur la guerre d'Algérie...

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    Le numéro d'avril 2011 de la revue Le spectacle du monde est en kiosque. 

    Le dossier est consacré à la fin de l'Algérie française. On pourra y lire , notamment, un article d'Eric Branca ("De Gaulle et l'Algérie"), de Claude Jacquemart ("Avril 1961 : la révolte éphémère") et de Roland Hureaux ("France-Algérie : violence et passion") ainsi qu'un entretien avec Hélie de Saint-Marc.

    Hors dossier, on pourra lire deux articles sur la situation en Afrique du Nord par Pascal Meynadier ("Libye, Khadafi otage des tribus") et par Bruno Rivière ("Derrière Khadafi, la Lybie éternelle"), un entretien avec le géopoliticien François Thual et des articles sur les Hussards, sur Cioran et sur Fabrice Luchini. Et on retrouvera, bien sûr,  les chroniques de Patrice de Plunkett et d'Eric Zemmour.

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  • Afghanistan, Libye, Côte d'Ivoire : l'ingérence française est-elle souhaitable?...

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    Sur Radio Courtoisie, le prochain Libre Journal des enjeux actuels dirigé par Arnaud Guyot-Jeannin aura lieu le mardi 12 avril (de 21h30 à 23h).
    Thème : Afghanistan, Libye, Côte d'Ivoire : l'ingérence française est-elle souhaitable?. Invités : Roland Dumas (Avocat de Laurent Gbagbo et ancien ministre des Relations extérieures (1984 -1986), puis des Affaires étrangères (1988 -1993)) et Christian Brosio (Secrétaire général de la rédaction du Spectacle du Monde).
    Rediffusion : le jeudi 14 avril à la même heure.
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  • Sous l'égide de Mars...

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    Cette exposition présentée par le musée de l’Armée du 16 mars au 25 juin 2011, réunit, pour la première fois, aux Invalides, les pièces maîtresses des plus grandes collections d’armures européennes et américaines, réalisées dans la seconde moitié du XVIe siècle pour les souverains et princes d’Europe.

    Ces armures d’apparat sont de véritables pièces d’orfèvrerie, dont les décors raffinés révèlent l’expression spécifique d’artistes français et flamands inspirés par l’esthétique maniériste qui s’est alors imposée dans tous les arts. Des projets dessinés, dus entre autres au peintre Jean Cousin le Père (1490-1560) ou au graveur et orfèvre Etienne Delaune (1519-1583), donnent un aperçu du travail de conception des modèles, confié aux plus grands artistes de l’époque. L’exposition invite ainsi à pénétrer dans les ateliers des grands maîtres armuriers du XVIe siècle, pour y découvrir le processus d’élaboration de leurs chefs d’oeuvre.

    Musée de l’Armée - Hôtel national des Invalides
    129 rue de Grenelle 75007 Paris

    Jusqu'au 25 juin 2011, de 10h à 18h . Le musée et l’exposition sont fermés le 1er lundi de chaque mois ainsi que le 1er mai.

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