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  • Guerre en Ukraine: la désescalade doit désormais être la priorité absolue...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Tomasz Froelich, cueilli sur Euro-Synergies et consacré à la récente escalade dans la guerre russo-ukrainienne provoquée par le président américain Joe Biden. Tomasz Froelich est député européen de l'AfD.

     

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    Guerre en Ukraine: la désescalade doit désormais être la priorité absolue

    La guerre en Ukraine menace d’entrer à nouveau dans une phase d’escalade après près de trois ans de conflit

    Pourrions-nous nous réveiller un matin en découvrant l’Europe en proie aux flammes, celles d’une Troisième Guerre mondiale ? Après trois années de conflit, la guerre en Ukraine menace de s’intensifier à nouveau. Peu avant la fin de son mandat, le président américain Joe Biden attise une fois de plus les tensions sur la scène internationale : il a donné son aval pour que l’Ukraine utilise des missiles longue portée contre le territoire russe. Les Britanniques et les Français ont également donné leur feu vert. De son côté, le ministre polonais des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, avait déjà appelé à une telle action il y a plusieurs semaines. Cela franchirait une ligne rouge fixée par Vladimir Poutine. Et ce, alors que les chances de victoire de l’Ukraine sont quasiment nulles et que le moral des troupes est au plus bas. Alors que le conflit semblait s’être figé, une nouvelle étape d’escalade se profile.

    En Suède, des brochures informatives sont désormais distribuées pour préparer la population à des attaques nucléaires, cybernétiques ou biologiques. En Allemagne, la Bundeswehr s’entraîne à un scénario de guerre. Des câbles sous-marins entre la Lituanie et la Suède ont été endommagés, et des avions britanniques rencontrent des problèmes de communication en survolant l’Europe.

    En bref, la situation sur notre continent est grave. Et elle devient de plus en plus préoccupante. Les tensions montent à nouveau, tandis que les appels à la désescalade, souvent qualifiés de « propagande du Kremlin », restent minoritaires.

    Une guerre rationnelle dans ses origines

    Comment en est-on arrivé là ? La plus grande erreur des dirigeants ukrainiens, comme celle des politiciens occidentaux intervenants, a été de transformer ce conflit en une lutte pour la survie. Une bataille historique contre un ennemi éternel, un affrontement existentiel, un combat entre le bien et le mal, tout ou rien, avec pour objectifs soit des troupes ukrainiennes à Moscou, soit des bombes russes à Lisbonne.

    De telles représentations conduisent naturellement à exiger une guerre totale : tout est permis pour que l’Ukraine puisse l’emporter. C’est ce qu’on nous répète depuis presque trois ans. De nombreux États occidentaux, notamment l’Allemagne, ont offert à l’Ukraine leurs moyens de défense déjà limités, comme s’ils étaient eux-mêmes engagés dans une bataille pour la Crimée. On respire une atmosphère de « bataille décisive » historique. Pourtant, cette guerre a des origines rationnelles, aux objectifs concrets et aux frontières claires : les intérêts sécuritaires de la Russie en Ukraine étaient évidents, en conflit avec la politique américaine de domination mondiale, et le gouvernement ukrainien a accepté de jouer le jeu. Ce conflit aurait pu prendre fin depuis longtemps si des figures comme Boris Johnson n’étaient pas intervenues, et si le moralisme ambiant ne dominait pas tous les médias.

    Ce conflit mêle le pire de la vieille politique mondiale occidentale à une approche parfois irréfléchie de la Russie dans la défense de ses intérêts. Certes, Moscou ne peut être exonéré de la responsabilité de son attaque et des vies sacrifiées. Mais cette attaque s’inscrivait dans un contexte plus large, dans une stratégie occidentale risquée qui s’est finalement soldée par un échec. La victime de cette folie est la nation ukrainienne, qui sacrifie sa jeunesse dans une guerre insensée, sans véritable espoir de victoire.

    Une garantie d’indépendance nationale ukrainienne, imprudemment perdue

    Cela doit cesser immédiatement. Selon un sondage Gallup, 52 % des personnes interrogées souhaitent des négociations pour mettre fin rapidement à la guerre – contre un peu plus de 20 % au début du conflit. Une paix est envisageable, qui offrirait à l’Ukraine un avenir en tant qu’État neutre – sans avancée supposée de Poutine jusqu’à Berlin ou Lisbonne, ni stationnement d’armes nucléaires américaines dans une Ukraine membre de l’OTAN. Toute autre option est irresponsable et irréaliste.

    L’Ukraine est déjà à terre : une génération entière est tombée au combat ou s’est réfugiée dans la diaspora. Une intégration occidentale entraînerait des migrations massives pour compenser la perte démographique, les habituels investissements de reconstruction par des entreprises comme BlackRock, et une présence militaire américaine accrue. Cela rendrait un autre conflit inévitable – et celui-ci pourrait être vraiment existentiel, cette fois pour tous les Européens.

    Je respecte les sacrifices du peuple ukrainien. Toute personne prête à prendre les armes mérite le respect. Et bien sûr, le droit à la légitime défense nationale est inaliénable. Mais après plus de 1000 jours, il est clair que ce peuple est broyé entre deux grandes puissances, et que la garantie d’un État national ukrainien a été imprudemment perdue.

    Bruxelles et sa soumission transatlantique

    Les Zelensky comme les Poutine partiront un jour, mais les Ukrainiens et les Russes continueront d’exister – tout comme le reste de l’Europe. C’est pourquoi la désescalade doit être la priorité absolue. L’Europe n’a toujours pas gagné en poids géopolitique. Notre continent reste un échiquier pour des puissances extérieures. Et l’Union européenne, loin de résoudre ce problème, l’aggrave. À Bruxelles, on rivalise de soumission transatlantique – même au sein de nombreuses formations populistes de droite.

    Cela ne peut être l’ambition des Européens intègres. Les slogans de soutien inconditionnel à l’Ukraine, sans plan réaliste pour mettre fin au carnage, ne reflètent ni solidarité ni souveraineté européennes. Ils illustrent au contraire la soumission aux Américains, pour qui les Ukrainiens ne sont rien de plus que de la chair à canon. La tragédie de l’Ukraine est le symptôme d’une paralysie continentale et civilisationnelle qui nous affecte aujourd’hui partout.

    Les va-t-en-guerre transforment l’Ukraine en un second Afghanistan. Nous devrions plutôt œuvrer à faire de l’Ukraine une « Suisse de l’Est » neutre, une zone tampon et un instrument d’équilibre entre la Russie et l’Occident.

    Cette neutralité entre blocs de pouvoir pourrait, et doit, un jour conduire à une neutralité paneuropéenne, qui se transformerait alors en indépendance. L’Europe doit devenir un pôle à part entière. Et puisque nous partageons un continent avec la Russie, nous devrons coexister pacifiquement. Cette logique n’a pas de pertinence pour les Américains, protégés par l’Atlantique. Ceux qui veulent avant tout s’opposer à la Russie tout en comptant sur l’appui des États-Unis doivent en être conscients : le risque est de se laisser entraîner dans la catastrophe. L’Ukraine est un exemple à méditer.

    Tomasz Froelich (Euro-Synergies, 1er décembre 2024)

     

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  • La confrontation en mer...

    Les éditions du Rocher viennent de publier un essai de Nicolas Mazzucchi intitulé La confrontation en mer - L'avenir de la stratégie navale. Nicolas Mazzucchi est directeur de recherche en « stratégie navale » au sein du Centre d'études stratégiques de la Marine.

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    " Sous nos yeux, l'échiquier mondial se fracture. Les bouleversements géopolitiques rendent de nouveau crédible l'hypothèse d'un conflit entre les principales puissances mondiales. Sur terre. Et sur les mers. Attaques de navires occidentaux par les missiles des Houthis le long des côtes de la mer Rouge, montée en puissance phénoménale de la Marine chinoise, présence accrue des sous-marins russes aux abords de l'Europe… Les espaces maritimes et océaniques, que l'on avait pris l'habitude de considérer comme des domaines internationaux relativement sanctuarisés depuis la fin de la Guerre froide, sont de nouveau des territoires de conflictualité potentielle. Dans le même temps, la crise du Covid a remis en lumière l'exposition de nos économies aux routes maritimes, que cela concerne le réseau mondial des câbles internet ou le transport des marchandises.

    Satellites, aéronefs, navires de surface, sous-marins et drones : alors que se referme définitivement l'ère des dividendes de la paix, les principaux acteurs de l'échiquier international développent à marche forcée des outils navals puissants, et cherchent à maîtriser un panel de missions complexes, allant de la protection des ressources à la dissuasion nucléaire. Cet ouvrage, qui croise les évolutions stratégiques et doctrinales des trente dernières années avec le rôle que tiennent les nouvelles technologies, permet de comprendre ce qui se joue actuellement, de l'espace extra-atmosphérique jusqu'aux fonds marins, en passant par le retour potentiel du combat de surface. "

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  • Croiser le fer...

    Les éditions Champ Vallon viennent de rééditer un des ouvrages essentiels consacrés à l'histoire du duel, écrit en 2002 par les historiens Pascal Brioist, Hervé Drévillon et Pierre Serna et intitulé Croiser le fer - Violence et culture de l'épée dans la France moderne (XVIe-XVIIIe). Professeur à la Sorbonne, Hervé Drévillon, qui est également directeur d'études à l'Institut d'études stratégiques de l’École militaire, est devenu un des grands spécialistes de l'histoire de la guerre.

     

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    " Bayard, d'Artagnan, le chevalier d'Éon ; ces figures de bretteurs racontent des histoires différentes, mais néanmoins reliées entre elles par le fil d'une lame. Le chevalier, le duelliste et l'escrimeur sont autant d'archétypes qui révèlent qu'à l'époque moderne l'épée est une culture. Ce livre entreprend d'en explorer tous les aspects : du geste de l'escrimeur aux valeurs qui lui sont associées. C'est en effet à partir de la Renaissance que les techniques de l'escrime deviennent un art guidé par des principes savants et moraux. L'analyse des valeurs impliquées dans cet art permet aussi de suivre l'évolution des idéaux de la noblesse qui fait de l'épée le vecteur de son identité. Il ne faudrait, toutefois, pas oublier que l'art de vivre l'épée à la main reste, de part en part, un art de tuer. À une époque où le port d'une arme blanche est une pratique courante, l'escrime civile et civilisée ne saurait occulter les cadavres abandonnés par les innombrables duellistes. C'est pourquoi l'histoire de l'épée est aussi une histoire de la violence et de l'inaltérable fascination qu'elle exerce. Pour le découvrir, il faut alors plonger dans les archives d'une justice souvent prompte à occulter ce crime qui trouble l'image d'un roi absolument maître de ses sujets. Une autre vision du rapport entre violence et civilisation se dessine de cette façon. "

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  • Sparte, des origines à la chute...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous l'émission Passé présent de TV Libertés, diffusée le 30 octobre 2024, dans laquelle Guillaume Fiquet reçoit Frédéric Eparvier pour évoquer avec lui Sparte à l'occasion de la publication de son essai Sparte et l'idée de Sparte (La Nouvelle librairie, 2024), dans la collection Longue mémoire de l'Institut Iliade.

     

                                              

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  • « Sois un attentat vivant contre la médiocrité !...»

    Le 30 septembre 2024, Martial Bild recevait, sur TV libertés, Laurent Obertone pour évoquer avec lui son dernier essai intitulé Guerre (Magnus, 2024).

    Journaliste, Laurent Obertone est l'auteur de trois enquêtes essentielles, La France Orange mécanique (Ring, 2013), La France Big Brother (Ring, 2015) et La France interdite (Ring, 2018), qui ont contribué à fissurer l'édifice du politiquement correct, ainsi que du récit Utøya (Ring, 2013). Il a publié récemment un essai intitulé Game over - La révolution antipolitique (Magnus, 2022).

     

                                               

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  • Les Marines : un mythe américain...

    Les éditions Perrin viennent de publier un livre de Nicolas Aubin intitulé Les Marines - Un mythe américain. Agrégé d'histoire, Nicolas Aubin est spécialiste de la Deuxième Guerre Mondiale et contribue à de nombreuses revues d'histoire militaire.

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    " Le présent ouvrage permet au lecteur de découvrir la riche histoire d’un corps d’élite devenu incontournable et pourtant totalement méconnu. En effet, personne en France ne connaît ses cent cinquante premières années avant 1918 et la bataille du bois Belleau, personne ne sait qu’il a d’abord été méprisé, brocardé pour ses performances médiocres, réduit à portion congrue, menacé de dissolution avant de devenir un corps d’élite, un mythe, et la seule unité militaire dont l’existence est garantie par un texte de loi voté en 1952. Au cours de ses recherches, l’auteur a découvert que la légende des Marines avait précédé leur excellence militaire. Pour ne pas disparaître, ces derniers ont inventé le lobbying moderne, infiltrant les partis politiques, recrutant des chargés de communication civils, idéalisant leur histoire pour devenir incontournables. La légende a donc été fabriquée par quelques chefs de corps (Henderson, Lejeune), avec des valeurs choisies pour s’enraciner au plus profond de la culture américaine : mythe chrétien, mythe de la frontière, mythe pionnier, avant d’être à ce point assimilé par les Marines eux-mêmes, qu’ils ont été tenus de se montrer à la hauteur de leurs devanciers… fantasmés. Cette légende a ensuite imprégné la culture populaire devenant le sanctuaire de l'esprit américain. Voilà comment s’invente un corps d’élite.
    Au-delà du récit des combats, Nicolas Aubin convoque les apports de la sociologie, de l’ethnologie, de l’histoire culturelle, de l’histoire politique, de l’histoire des mentalités et même de la sociologie des organisations, le tout pour une lecture passionnante et un livre novateur. "

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