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europe - Page 62

  • La fin de l'homme blanc...

    Les éditions DIE viennent de publier un roman de Martin Peltier intitulé La fin de l'homme blanc. Journaliste, Martin Peltier, qui a collaboré au Figaro magazine, au Quotidien de Paris et à Minute, notamment, est aussi l'auteur de 20 bonnes raisons d'être anti-américain (DIE, 2015).

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    " Le décor de la Belle époque était truqué. L'appétit de vivre, le raffinement, un étonnant progrès scientifique et technique, masquaient mal les terribles conflits qui agitaient la France, l'Europe et la planète. A Paris et dans le monde, un groupe de jeunes gens tâche d'y survivre et d'y vivre, la belle et libre Hortense, Jean, le journaliste, Jacques, le marin, Nicolas le jeune russe cosmopolite, Egon, le Juncker philosophe. L'intensité même de leurs illusions les mènera dans le mur, ou plutôt au naufrage, puisque la lumière du désastre de Tsou Shi Ma éclaire la fin de ce terrible roman historique. 1905 amène 1914 et 1917, la guerre et la révolution d'où sortira la fin de l'homme blanc. Perdue dans l'histoire, l'héroïne éprouve la terrible angoisse des civilisations mort-vivantes : se trouver niées et calomniées par leurs héritiers. "

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  • Rubicon en vue pour Paris et Bruxelles...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur Geopragma et consacré au fossé qui se creuse entre les Etats-Unis et l'Europe et à l'occasion offerte à la France d'affirmer sa souveraineté... Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et intervient régulièrement dans les médias. Elle vient de créer, avec Hervé Juvin, Geopragma qui veut être un pôle français de géopolitique réaliste.

     

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    Rubicon en vue pour Paris et Bruxelles

    On découvre qui l’on a épousé le jour du divorce… Avec l’Amérique, peut-être en sommes-nous là. Notre président s’embourbe dans un marécage qui semble dissoudre ses initiatives les plus audacieuses. Envolées les illusions d’une complicité hors normes, déçues les espérances d’une connivence puissante restaurant le prestige de l’allié français sur la scène mondiale et transformant une vassalisation de fait en dissonance constructive. L’invocation d’une « armée européenne », quelle que soit le flou de la formule et les interrogations abyssales qu’elle ouvre sur le fond, a déclenché l’ire trumpienne avant, pendant et après le Forum de Paris sur la Paix, lui-même entaché d’oublis historiques dommageables à notre influence résiduelle et sans grand effet probable sur la réalité des équilibres du monde et son éventuel apaisement.

    Pourquoi une telle fureur ? Cette « sortie » du président français a mis le doigt sur la plaie : il est juste hors de question pour l’Amérique ‒ celle de Trump comme celle de tous ses prédécesseurs ‒ que l’Europe ose jamais s’affranchir de sa tutelle stratégique et se prenne à rêver de compter par elle-même sur la carte du monde autrement que comme un appendice docile de l’imperium de notre Grand Allié. Le vouloir supposerait en effet, pour atteindre la masse critique, de souhaiter rapprocher enfin l’Union européenne de la Russie, ne serait-ce que sur le plan sécuritaire. Inadmissible pour Washington. Il y est presque plus impensable encore que l’Allemagne se rapproche de Moscou, un cauchemar outre Atlantique. La dépendance allemande envers le gaz russe doit d’ailleurs cesser et le gaz américain s’y substituer. Dès cet été, l’opposition tonitruante et insultante pour Berlin du président Trump au projet Nord Stream 2 en a témoigné sans équivoque.

    L’Europe politique est donc plus que jamais en morceaux. Ce n’est la faute ni de la Russie ni de l’Amérique. C’est la nôtre, même si Moscou comme Washington y trouvent leur compte, et si l’Alliance atlantique creuse joyeusement les lignes de failles internes de notre Union chaque jour plus désunie, par des invites à consentir à notre dépendance sécuritaire et à notre rançonnement collectif via l’achat d’armement américains et des manœuvres militaires pharaoniques nourrissant les craintes folles de certains membres (Baltes ou Polonais). Les scenarii apocalyptiques de l’OTAN mettent en scène une menace russe de grande échelle face à un ennemi hybride et maléfique qui aurait carrément décidé une invasion des abords les plus vulnérables de l’Alliance. La « guerre froide » fait pâle figure à côté de ces délires otanesques. Moscou a bien d’autres préoccupations et projets qu’une telle lubie. La stratégie russe est défensive, ce qui ne veut pas dire insignifiante, naïve ou dénuée d’opportunisme et d’ambition. Cette « puissance pauvre » mais toujours globale n’a pas renoncé à compter, en Eurasie comme en Afrique, et déploie tous azimuts une diplomatie redoutable de subtilité et d’efficacité, car pragmatique, sans idéologie ni dogmatisme.

    Pour Paris donc, après la dernière volée de bois vert reçue à distance, le Rubicon est en vue. Mais pour le franchir, les mots et les images martiales ne suffiront pas. S’ils ne sont pas adossés aux actes, ils creuseront même notre discrédit moral et politique qui n’a pas besoin de cela. Il suffit d’observer la différence de traitement et de réactions occidentales entre les affaires Skripal et Kashoggi pour comprendre que la messe est dite quant aux préoccupations et intérêts véritables de nos États dits modernes et moraux dans leur conception du monde.

    Comment laver un tel discrédit, comment faire oublier ce cynisme au petit pied qui nous fait mépriser de tous côtés et, plus encore, va à l’encontre de nos intérêts au Moyen-Orient comme à l’échelle globale ?

    Dieu merci, le tragique de la marche du monde offre toujours des occasions de rattraper les bévues, même lourdes. Il y a toujours quelque chose d’important ou d’utile à faire pour préserver l’honneur de la France. En l’espèce, il s’agit d’honorer sa signature apposée au bas du JCPOA de 2015, plus connu comme l’accord nucléaire iranien, qui devait permettre le contrôle des ambitions nucléaires de l’Iran contre le retour de ce grand pays dans le concert des nations et le relèvement de son économie. La sortie unilatérale des États-Unis de l’accord, les sanctions économiques renforcées, les tentatives de déstabilisation politique du régime qui affaiblissement très dangereusement le président Rouhani, la diabolisation croissante de la République islamique rendent vital le maintien de la promesse des autres signataires européens de l’Accord de s’y tenir et d’y maintenir Téhéran, qui jusqu’à présent en respecte scrupuleusement les clauses mais dont la patience s’émousse.

    Le mécanisme européen, promis depuis des mois à l’Iran, notamment par Paris, et devant permettre aux pays membres de l’UE de commercer avec lui sans l’imprimatur washingtonien n’est toujours pas actif. « Pas mûr… », dit-on… La France a pourtant le pouvoir et encore l’influence de pousser à sa mise en œuvre effective rapide. Qu’attendons-nous ? Ce test grandeur nature de notre autonomie de décision par rapport à Washington serait décisif aux yeux de Téhéran mais aussi du reste du monde. Ce serait une démonstration de notre détermination à sauver un multilatéralisme mis à mal sur tous les fronts, depuis deux ans, par les États-Unis. Plus concrètement encore, il en va de la sécurité de l’Europe et du monde. Si l’Iran, en effet, était conduit par notre abandon à se dire légitimement délié de ses obligations au terme de l’Accord, la reprise de ses activités nucléaires deviendrait difficilement évitable (ne serait-ce que pour des raisons politiques internes). Celle-ci pourrait être portée par la venue d’un nouveau leadership extrémiste, dont les outrances verbales ouvriraient la voie à une réaction/provocation militaire américaine ou israélienne. Les conséquences sécuritaires d’une telle séquence ne seraient pas, dès lors, circonscrites à l’Iran mais très rapidement régionales voire mondiales. L’Europe aurait fait la preuve ultime de son insignifiance stratégique et le paierait cher à tous points de vue.

    La crise du monde est une crise de confiance, une crise du respect, une crise de la souveraineté. Notre Histoire comme nos institutions nous donnent plus qu’à d’autres, sans doute, la possibilité mais aussi le devoir de nous affirmer comme un rempart contre ce dangereux ensauvagement.

    Caroline Galactéros (Geopragma, 19 novembre 2018)

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  • Le loup dans l'imaginaire européen...

    Les éditions du Seuil viennent de publier un essai de Michel Pastoureau intitulé Le loup - Une histoire culturelle. Directeur d’études à l’École pratique des hautes études et à l’École des hautes études en sciences sociales, Michel Pastoureau est un spécialiste de l'histoire des couleurs, de la symbolique, des armoiries et de l'héraldique. Il est l'auteur de nombreux essais comme L'étoffe du diable (Seuil, 1991), Une histoire symbolique du Moyen-Age occidental (Seuil, 2004) ou L'ours - Histoire d'un roi déchu (Seuil, 2013).

     

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    " Dans l’imaginaire européen, quelques animaux jouent un rôle plus important que les autres et forment une sorte de «bestiaire central». Le loup en fait partie et en est même une des vedettes.

    Il occupe déjà cette place dans les mythologies antiques, à l’exemple de la louve romaine, qui a nourri Romulus et Rémus, du loup Fenrir, destructeur du panthéon nordique, et des nombreuses histoires de dévorations, de métamorphoses et de loups-garous. Ces derniers sont encore bien présents au Moyen Âge, même si la crainte du loup est alors en recul. Les bestiaires dressent du fauve un portrait négatif et le Roman de Renart en fait une bête ridicule, bernée par les autres animaux et sans cesse poursuivie par les chasseurs et les paysans.

    La peur du loup revient à l’époque moderne. Les documents d’archives, les chroniques, le folklore en portent témoignage: désormais les loups ne s’attaquent plus seulement au bétail, ils dévorent les femmes et les enfants. L’étrange affaire de la Bête du Gévaudan (1765-1767) constitue le paroxysme de cette peur qui dans les campagnes ne disparaît que lentement. Au xxe siècle, la littérature, les dessins animés, les livres pour enfants finissent par transformer le grand méchant loup en un animal qui ne fait plus peur et devient même attachant. Seuls la toponymie, les proverbes et quelques légendes conservent le souvenir du fauve vorace et cruel, si longtemps redouté. "

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  • La préférence de civilisation contre le gand remplacement...

    Vous pouvez ci-dessous découvrir un entretien avec Jean-Yves Le Gallou, réalisé par Edouard Chanot et diffusé le 7 novembre 2018 sur Sputnik, dans lequel il évoque la préférence de civilisation comme outil de préservation et de transmission de notre héritage. Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou vient de publier un essai intitulé Européen d'abord (Via Romana, 2018).

     

                                        

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  • Pour le grand ressourcement...

    Le 5 novembre 2018, Martial Bild recevait, sur TV libertés, Jean-Yves Le Gallou, à l'occasion de la sortie de son essai intitulé Européen d'abord (Via Romana, 2018). Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016) et La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013). 

     

                                            

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  • Donald Trump, sauveur de l’Europe… malgré lui ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Denis Bachelot, cueilli sur Polémia et consacré à l'effet paradoxal que pourrait avoir la politique étrangère de Donald Trump sur l'Europe... Journaliste; Denis Bachelot est l'auteur d'un essai intitulé L'islam, le sexe et nous (Buchet-Chastel, 2009).

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    Donald Trump, sauveur de l’Europe… malgré lui ?

    Il faut bien comprendre, en effet, que l’enjeu international est l’élément le plus déterminant du conflit politique en cours au sein des univers du pouvoir outre-atlantique. Il renvoie aux choix les plus clivants de Donald Trump. Sur le plan extérieur, celui-ci, au même titre que ses prédécesseurs, veut maintenir et affirmer le leadership mondial des Etats-Unis, mais en rompant avec la logique mondialiste d’un multilatéralisme post nationale. Pour lui, la puissance américaine, qui doit rester économiquement et militairement archi-dominante, n’a pas vocation à être la garante d’un ordre mondial qui dépasse et soumet les nations, mais doit assurer sa suprématie dans une approche de nation à nation qui rejette les grandes organisations multinationales ; d’où son aversion  pour l’ONU et l’Europe de Bruxelles et sa vigoureuse remise en question de l’OTAN. C’est dans cette logique que Trump souhaite redéfinir les rapports entre les Etats-Unis et la Russie. Il prend acte du fait national russe, de son retour sur le devant de la scène internationale, et souhaite l’appréhender comme un rapport de force objectif à négocier, et non comme une croisade messianique du bien (progressisme libéral)  contre le mal (national identitaire).

    Cette remise en question de la vision mondialiste qui conduit les politiques occidentales depuis trois décennies, est une mutation idéologique au sein du capitalisme américain qui bouscule la puissance d’un capitalisme financier globalisé qui s’impose aux nations  et à leurs agents économiques. Elle s’accompagne d’une volonté de réhabilitation des frontières et de maîtrise des flux migratoires.  Elle impacte directement l’avenir de l’Europe.

    Une chance pour l’Europe ?

    Trump n’est certainement pas un ami de l’Europe dont il méprise visiblement la pusillanimité et la dépendance intéressée à l’égard de la puissance américaine. Toutefois, ses attaques répétées contre Bruxelles, ses initiatives agressives au plan des relations commerciales et son désir de faire payer les européens pour assurer leur protection, pourraient constituer une chance historique pour les peuples du vieux continent de reprendre leur destin en main, et d’échapper enfin à la dilution mondialiste de l’idéologie bruxelloise. La guerre juridique que les Etats-Unis mènent depuis des années contre les intérêts économiques européens à coup de milliards de dollars d’amendes  prononcées par leurs tribunaux, a fini par lever le voile sur le cynisme de leurs méthodes de domination économique. Le droit américain, imposé au reste du monde, couplé à l’arme fatale du dollar, forment ensemble un outil de suprématie impériale qu’il n’est plus possible de feindre d’ignorer.

    La soumission européenne semble toucher ses limites et les incessantes menaces concernant les liens commerciaux avec l’Iran suscitent désormais des velléités de résistance  alors que les pays de l’Union tentent de mettre sur pied des mécanismes d’échange permettant de contourner les sanctions imposées par Washington. Le très lisse Bruno Le Maire, n’hésite plus à déclarer que l’Europe doit se doter d’outils financiers totalement indépendants de l’emprise américaine. L’enjeu est de taille ; il en va de l’avenir du dollar et de sa suprématie mondiale, alors que d’importants pays comme la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil et, désormais la Turquie, se tournent vers  une « dédollarisation » de leurs échanges commerciaux. Après l’ère de la domination par la communication souriante et élégante d’un Obama, la brutalité primaire d’un Trump a quelque chose de bénéfique. Elle pourrait susciter un choc salutaire pour une Europe sans repère qui n’a d’autre issue, pour survivre dans un monde hostile et dangereux,  que de revenir à ses fondamentaux civilisationnels à partir de ses peuples qui se reconnaissent encore dans leurs nations pluriséculaires.

     

    Puissance et souveraineté

    Les européistes les plus convaincus sont pris à contre-pied face au retournement en cours de la politique américaine, alors que leur capacité de domination provenait largement de leur alignement docile sur la puissance des Etats-Unis; cette dernière, désormais, n’est plus leur meilleure alliée. Sur quelle force peuvent-ils  s’appuyer pour pérenniser leur système de pouvoir alors que les peuples  de l’Union se détournent inexorablement de l’attraction bruxelloise ? Le désir de réhabiliter les souverainetés et les  identités des nations au sein d’une Europe unie face à des dangers communs, tend à s’imposer comme l’horizon naturel des peuples européens. Une évolution qui s’inscrirait dans le cadre d’une Europe réconciliée avec elle-même et prête à assumer les défis de la puissance souveraine. Avoir un président des Etats-Unis qui ouvertement appelle à lutter contre l’immigration clandestine et non désirée est un élément capital qui devrait changer l’enjeu migratoire en Europe. Le fantasme mondialiste d’abolition des frontières a perdu son soutien le plus puissant.

    La recomposition du monde autour de quelques grands pôles géographiques structurés autour de nations puissantes représente le défi historique de la veille Europe. La technostructure de l’Union européenne, fondée sur la primauté formaliste du droit, de la libre concurrence et d’un humanisme  à prétention universaliste, est incapable de répondre aux défis du siècle qui se construit sous nos yeux. Elle a tout simplement oublié l’enjeu de la puissance comme le rappelle inlassablement l’économiste Christian Saint-Etienne. En 2003, déjà,  ce dernier écrivait  un ouvrage, préfacé par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine,  dont le titre La Puissance ou la mort : L’Europe face à l’empire américain (Seuil),  lançait un  cri d’alarme prémonitoire : « Si l’Europe, avertissait Christian Saint Etienne, ne fait pas le choix de la puissance, dans les quinze ans qui viennent elle ne sera plus qu’une proie pour les puissances nationalistes ». Nous y voilà ; et nous sommes bien aujourd’hui placés au pied du mur : «  La puissance ou  la mort » !

    L’Europe actuelle est un ventre mou où, sous le voile de l’union, usé jusqu’à la trame, s’affrontent les égoïsmes les plus sordides et irresponsables. Elle doit se reconstruire sur des bases nouvelles, revitalisées par la volonté des peuples. Le nouvel isolationnisme américain, si la ligne politique de Trump finissait par triompher (ce qui n’est pas encore acquis, en dépit de l’importante victoire symbolique de la nomination du juge  Kavanaugh  à la Cour suprême), doit représenter une chance pour l’Europe !

    Un enjeu de souveraineté que l’institution européenne n’a jamais été capable d’assumer et que son suzerain d’outre atlantique finirait par lui imposer ! Une ruse supplémentaire de l’histoire qui ne doit plus nous étonner. En 1973, déjà, le grand Raymond Aron s’interrogeait sur la dépendance de l’Europe face aux Etats-Unis : « Il m’arrive, écrivait-il alors, de penser que les diplomates américains en suivant les conseils néo-isolationnistes  rendraient le même service à l’Europe politique qu’ils ont rendu à l’Europe économique, il  y a un quart de siècle ».  Les européens, poursuivait-il, s’ils étaient confrontés à la perspective du départ du dernier GI, « trouveraient-ils en eux-mêmes, avec la conscience du danger, le courage et l’initiative nécessaires pour surmonter leur condition d’Etats protégés ? » (1). Nous étions à cette époque en pleine guerre froide. Près de cinquante plus tard, la politique nationaliste de Trump, basée sur le principe « America first »,  nous contraint à affronter la même question existentielle : « Etre ou ne plus être »…

    Denis Bachelot
    25/10/2018

    (1) Raymond Aron, République impériale, les Etats-Unis dans le monde 1947-1972, Calman-Levy

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