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europe - Page 17

  • Dictionnaire des femmes et hommes celtiques remarquables...

    Les éditions Yoran viennent de publier un Dictionnaire des femmes et hommes celtiques remarquables établi par Bernard Sergent et Fabien Régnier.

    Chercheur au CNRS, spécialiste des Indo-Européens et président de la Société de Mythologie française, Bernard Sergent a publié de nombreux ouvrages dont Les Indo-Européens - histoire, langue, mythes (Payot, 1995), Celtes et Grecs - Le livre des héros et Le livre des dieux (Payot, 2000 et 2004), Le Dieu fou - Essai sur les origines de Siva et Dionysos (Les Belles Lettres, 2016) ou Les Dragons - Mythologies, rites et légendes (Yoran, 2018). Historien archéologue, Fabien Regnier est  le fondateur de l'Association France celtique et le directeur de Keltia, magazine entièrement dédié aux cultures celtiques.

     

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    " Éléments essentiels de la Protohistoire et de l'Histoire européennes, et ce durant plus de quinze siècles, les Celtes apparaissent comme les grands oubliés. Peu à peu, archéologues, mythologues et historiens contribuent à leur redécouverte et permettent ainsi qu'ils prennent la place qui leur revient.
    Il nous a paru nécessaire de consacrer un dictionnaire spécifique aux grand(e)s Celtes de l’Antiquité et du haut Moyen Âge car il n’en existe pas jusqu’à présent.
    Chaque personnage (dont la plupart sont quasiment inconnus du public bien qu'ils aient joué un rôle important) fait l'objet d'une description de ce qu'il fut mais aussi des origines de son nom. "

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  • Héroïsme et sentiment de la nature chez Tolkien...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle vidéo d'Ego Non qui s'entretient avec Armand Berger pour évoquer avec lui l’œuvre de J. R. R. Tolkien.

    Armand Berger est germaniste, et a coordonné le numéro de Nouvelle École (n°70, 2021) consacré à Tolkien. Il vient de publier Tolkien, l’Europe et la tradition - La civilisation à l'aune de l'imaginaire (La Nouvelle Librairie, 2022).

     

                                            

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  • Guerre en Ukraine : quelle voie de sortie ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Renaud Girard cueilli sur Geopragma et consacré aux perspectives, encore lointaines, de sortie dans le conflit ukrainien. Grand reporter au Figaro, Renaud Girard est membre du comité d'orientation stratégique de Geopragma.

     

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    Guerre en Ukraine : quelle voie de sortie ?

    Comment arrêter la guerre fratricide d’Ukraine, déclenchée il y a trois mois par la Russie ? Il faut se rendre compte que ce conflit a déjà fait au minimum 20000 morts chez les Russes et un chiffre approchant chez les Ukrainiens. Les destructions sont gigantesques et pas seulement à Marioupol. Plus de six millions d’Ukrainiens, principalement des femmes, des enfants et des vieillards, ont quitté leur pays.

    Le bilan humain est donc déjà très lourd. On en n’est pas encore aux 100000 morts provoqués par l’invasion de l’Irak par les anglo-saxons il y a dix-neuf ans. Mais c’est un chiffre qu’on pourrait très bien atteindre un jour si le conflit se poursuivait à l’intensité actuelle. 

    Économiquement, les perspectives sont également sombres. Elles le sont pour les belligérants, mais aussi pour de nombreuses nations, en Europe et en dehors, qui sont pénalisées par l’interruption de leur commerce avec eux.

    L’Ukraine était devenue une superpuissance agricole, capable de nourrir quatre cents millions de personnes à travers le monde. Aujourd’hui elle a beaucoup de mal à exporter ses céréales. Ses débouchés sur la Mer Noire, les ports d’Odessa et de Mykolaev, subissent le blocus de la flotte russe de Sébastopol. Les exportations se font actuellement, au compte-goutte, par voie ferrée, via la Pologne, ce qui oblige à un pénible transbordement de wagon à wagon. L’écartement des rails n’est pas le même dans l’ancien empire russe qu’en Europe occidentale. 

    De nombreux pays d’Afrique (Egypte, Algérie, etc.) nourrissaient leurs populations grâce aux céréales ukrainiennes. Ce n’est plus possible. Le renchérissement des produits agricoles va créer des phénomènes de famine sur le Continent Noir.

    Une catastrophe économique se profile également pour la Russie. Elle a perdu des centaines de milliers d’ingénieurs du secteur de la high-tech, qui ont fui le pays dès le début de l’« opération militaire spéciale » de Poutine. Elle ne peut plus importer, depuis l’Occident, ou depuis les nations asiatiques alliées des Américains, les puces électroniques et les pièces détachées indispensables au fonctionnement de son industrie. Elle ne peut plus exporter une grande partie de son gaz et de son pétrole à ses clients européens habituels.

    En raison des sanctions qu’ils ont adoptées, les pays européens, obligés d’acheter du gaz de schiste américain liquéfié, vont payer des factures énergétiques astronomiques. Ils vont perdre aussi leurs débouchés commerciaux en Russie. Le marché russe représentait le quart des ventes de véhicules Renault. 

    Avec ses sanctions, l’Union européenne (UE) se tire une balle dans le pied, tout en avantageant commercialement les Américains, qui n’ont jamais entretenu de liens commerciaux importants avec le marché russe. Si les sanctions étaient politiquement efficaces contre les autocraties, cela aurait un sens. Mais l’histoire a prouvé qu’elles ne l’étaient pas. Les sanctions internationales n’ont nullement affaibli les régimes de Castro, Saddam Hussein, Khamenei, ou Kim Jong-un. Elles les ont renforcés. Il n’y a hélas aucune chance aujourd’hui pour que les sanctions fassent plier la Russie.

    Comme, en Occident, l’UE est la première pénalisée par cette guerre, elle devrait tout faire pour trouver une voie de sortie. Elle ne pourra pas compter sur ses alliés anglo-saxons. Ils sont indifférents à ce que le conflit se prolonge : il a permis à Boris Johnson de sauver son poste de premier ministre et à Joe Biden d’accroître la vassalisation politique et militaire de ses alliés européens.

    L’UE ne pourra pas compter sur la Russie non plus. La seule chose qui importe à Poutine est de sauver son régime. Peu importe que les Russes souffrent, l’important est que l’autocratie survive. Le président russe joue la montre, attendant la lassitude des pays européens et le retour des Trumpistes à Washington.

    Les Ukrainiens ne prendront pas non plus d’initiative de paix, car ils refusent, de manière compréhensible, de faire des concessions territoriales à l’agresseur, estimant qu’elles ne feraient que renforcer, dans le futur, son appétit.

    Il reste une étroite voie de sortie, qui est celle de l’Onu. Elle a été utile dans l’évacuation des soldats ukrainiens piégés dans l’usine Azovstal de Marioupol. La France pourrait saisir le Conseil de sécurité pour qu’un corridor naval strictement civil soit institué, depuis Odessa jusqu’au Bosphore. Asseoir à la même table les Ukrainiens et les Russes pour refaire de la Mer Noire un lac de paix est un défi relevable. Lever les sanctions empêchant les Russes d’utiliser les ports européens pour vendre leurs propres céréales ne représente pas un coût politique exorbitant. 

    Le jour où Russes et Ukrainiens accepteront de parlementer sur des dossiers techniques d’intérêt commun (exportations céréalières, gazoducs, etc.), une lumière apparaîtra au bout du tunnel.

    Renaud Girard (Geopragma, 2 juin 2022)

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  • Peut-on encore sauver la civilisation européenne ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une intervention de David Engels à Radio Poznan dans laquelle il donne son point de vue sur le devenir de la civilisation européenne.

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan après avoir été professeur à l'Université libre de Bruxelles, David Engels est l'auteur de deux essais traduits en français, Le Déclin. La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013) et Que faire ? Vivre avec le déclin de l'Europe (Blauwe Tijger, 2019). Il a  également dirigé un ouvrage collectif, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020).

     

                                            

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  • Bienvenue au 21e siècle !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Olivier de Maison Rouge cueilli sur le Journal de l'économie et consacré à la vassalisation et à l'impuissance de l'Europe qui ont été mises en lumière à l'occasion du conflit russo-ukrainien.

    Avocat, Olivier de Maison Rouge est spécialiste des questions juridiques liées à l'intelligence économique et au secret des affaires. Il a publié deux ouvrages sur le sujet, Penser la guerre économique (VA éditions, 2018) et, récemment, Survivre à la guerre économique (VA éditions, 2020).

     

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    Bienvenue au 21e siècle !

    On la croyait bannie, renvoyée dans les limbes de l’Histoire ; nous ne devions connaître que la paix. Et pourtant la guerre s’est à nouveau installée sur notre vieux continent.
     
    Précisément, jamais auparavant l’Europe n’avait connu, sur un temps aussi long, une période de paix. On croyait d’ailleurs vivre un temps de paix universelle, de calme éternel, de repos immémorial, sans combat ni ennemi.
     
    Pour ce faire, on avait mis la guerre hors la loi. « Plus jamais ça », était-il écrit. C’était peut-être oublier une peu vite la croisade engagée par les Américains avec le concours de l’OTAN déjà, sans mandat de l’ONU, contre les populations serbes qui ont plié sous un tapis de bombes.
     
    En réalité, cette « pax americana », comme on pourrait la nommer [1], fut achetée au prix d’une guerre économique. Comme l’avait précédemment théorisé Montesquieu, le commerce devait adoucir les mœurs et éloigner toute pensée belliqueuse. Cette paix désarmée fut un autre désastre, d’ordre industriel et commercial.
     
    Jamais l’Europe n’avait connu une puissance aussi réduite, un rayonnement aussi atténué.
    Elle traverse manifestement une mutation conduisant à son effacement progressif ou davantage encore une forme de « Dormition ».
     
    Des « trente glorieuses », l’Europe a basculé dans les « trente piteuses », s’ouvrant à une concurrence globale effrénée, anéantissant ses savoir-faire, ses innovations et plus généralement sa substance même. Elle connaît depuis lors une lutte sans ennemi identifié ou tout bonnement nommé, créant cependant son cortège de morts économiques, de chômeurs, de laissés pour compte, de ruines et jachères industrielles et commerciales.
     
    Ayant rejoint le « camp de l’Occident » depuis la guerre froide, l’Europe s’est rendue coupable d’une cécité volontairement à sciemment ignoré ce nouvel affrontement qu’elle n’a pas envisagé. Elle avait pourtant acheté la paix au prix fort, inféodée à un empire, auprès duquel elle pensait avoir trouvé la protection nécessaire. En s’attachant à une superpuissance suzeraine, laquelle constitue un bloc géopolitique cardinal, l’Europe s’est économiquement et politiquement soumise par un lien de vassalisation ; or, l’absence de conflit sur son territoire s’est révélée être une anomalie historique.
     
    Ce d’autant que l’Europe n’a pas tant été exempte de luttes armées, conduites en son nom ou pour le compte de son grand allié hors de son territoire. Car si la paix intérieure a un coût, elle conduit à la guerre extérieure à laquelle elle n’a cependant pas échappé. C’est toujours ainsi que les empires se défendent : en semant le chaos au-delà de leurs frontières, par l’utilisation de forces d’appoint pour ne pas s’exposer inutilement.
     
    Ainsi donc, après l’effondrement du bloc de l’Est, loin de conduire les grandes destinées de ce monde, l’Europe n’a jamais été autant au cœur des affrontements, des rivalités, des compétitions toutes hybrides et intégrales : la guerre économique totale.
     
    Ce faisant, pour l’Europe, la guerre a changé de nature, prenant le masque trompeur d’une paix armée. Sans être un substitut à la guerre conventionnelle ou armée, la guerre économique est une autre forme de lutte. L’une n’exclut pas forcément l’autre.
     
    Aussi malheureux soit-il, la guerre reste et demeure la grande histoire des hommes.
     
    Ce sont malheureusement ces grandes batailles, le fracas des armes et les douloureux affrontements qui créent les dates charnières de l’Histoire. 2022 nous fait rentrer de plain-pied dans le 21e siècle, à l’instar de 1914 qui fut le préambule du 20e siècle et qui tardait à s’achever.
     
    Ce 20e siècle fut celui du suicide européen (1914-1918 et 1939-1945) et l’apogée de deux puissances rivales : États-Unis d’Amérique et Russie.
     
    Cette dernière agresse désormais l’Europe à ses frontières et reçoit le soutien de nombreux pays, Asiatiques en particulier. Les 30 dernières années qui se sont écoulées depuis la chute du mur de Berlin ont montré que le vieux système occidental avait fait du surplace durant tout ce temps, freinant artificiellement l’émergence du bloc asiatique.
     
    Cette grande fracture désormais inscrite dans les plaines fertiles de l’Ukraine est un acte fondateur de ce nouveau siècle, où l’Europe se trouve instrumentalisée par son suzerain qui tente vainement de préserver sa sphère d’influence, tandis que s’affirme un nouvel épicentre. Depuis 500 ans, l’Europe est pour la première fois au ban d’un monde, jadis très eurocentré.
     
    L’Europe sera-t-elle absente de l’histoire du futur ?
     
    Olivier de Maison Rouge (Le Journal de l'économie, 11 mai 2022)
     
    Note :
    [1] Comme il a existé une « Pax romana » après la conquête de la Gaule 
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  • La trahison des intellectuels : plaidoyer pour une révolution métapolitique...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un point de vue de Martin Sellner consacré à la nécessité du combat métapolitique et intellectuel.  Martin Sellner est une des figures montantes de la mouvance identitaire européenne.

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    La trahison des intellectuels : plaidoyer pour une révolution métapolitique

    « La trahison des clercs » est le titre d’un ouvrage polémique de Julien Benda, philosophe français libéral. Il y déplorait, en 1927, la « trahison » de l’intelligentsia française aux Lumières et à l’universalisme au profit de la lutte des classes et du nationalisme. En effet, les révoltes de gauche et de droite du XXe siècle se sont moins décidées dans les combats de rue que dans les académies. Tout comme les révoltes libérales du XIXe siècle étaient portées par les étudiants et les classes éduquées, les partisans des révolutions antilibérales étaient pour la plupart de jeunes universitaires.

    Bien avant les succès du NSDAP, la Nationalsozialistischer Deutscher Studentenbund avait la main sur les universités. En mai 1928, le NSDAP n’obtient que 2,6 % des voix, tandis que le NSDStB obtient 19,5 % en 1929 et 34,4 % en 1930. Les résultats des étudiants étaient en moyenne deux fois plus élevés que ceux du reste de la population. En 1930, le corps étudiant nazi représentait la majorité absolue dans onze universités et la faction la plus forte dans douze universités. En 1931, il y eut même un résultat national des élections AstA de 44,4 %. La raison en est évidente. Les élèves ont le temps et la formation pour la lutte métapolitique. Le succès des « marxistes culturels » après la guerre, qui ont dû renoncer au « bouleversement de la situation » économique mais ont occupé au contraire tout l’appareil idéologique d’État, est dû à cet effet d’apprentissage.

    La lutte pour l’espace intellectuel de la nation implique une lutte pour imprégner le cœur des récits et pour tenir la source de la maîtrise du discours. Celle-ci réside encore dans les universités, d’où sortent presque tous les « experts » qui en tirent leur légitimité. « Chaque guerre n’est décidée qu’après la guerre », écrivait Arthur Moeller van den Bruck et il avait raison. Après la chute inévitable des nazis, qui ont perverti les idées de la Révolution conservatrice, la vraie lutte n’était pas encore déterminée. La lutte pour l’avenir de l’Allemagne et de l’Europe, la recherche d’une troisième voie au-delà du libéralisme et du marxisme, était loin d’être terminée. Et les conservateurs ont cependant continué à dominer les universités.

    « Trahison de l’intelligentsia de droite »

    La preuve en est les résultats des élections des représentants étudiants en Autriche après 1945. Le « Ring Freiheitlicher Studenten » (FS), le parti étudiant de droite, qui n’a pu se présenter aux élections universitaires qu’en 1953, a obtenu 32%. Avec une participation impressionnante de 70 %, c’était le deuxième plus grand groupe. Ce niveau a été maintenu jusqu’en 1967. Depuis le RFS a tout de même atteint 30% après des hauts et des bas. Après 1968, le crash s’est produit. En seulement 5 ans, le corps étudiant national est tombé à 8% et s’est installé dans les chiffres les plus bas les années suivantes. Aux élections universitaires de 2021, le RFS a obtenu un triste score de 2,65 %. À l’Université de Vienne, quatre listes ouvertement marxistes atteignaient ensemble près de 73 %. Une comparaison avec les sondages et les résultats électoraux du FPÖ dans la population montre un énorme écart. La tendance s’observe dans tous les pays occidentaux et s’applique à presque tous les grands partis populistes de droite. La domination conservatrice qui existait encore dans les universités après la guerre a été perdue dans le quart de siècle suivant.

    Dans la lignée de Benda, il faut peut-être parler de « trahison de l’intelligentsia de droite ». La droite a fui le combat. Le problème, j’en émets l’hypothèse, réside dans les choix de vie qui ont été posés par la plupart des conservateurs. Des centaines de milliers de décisions individuelles prises par de jeunes universitaires de droite – notamment influencés par leur environnement familial – ont été prises, génération après génération, en faveur de sujets qui promettaient une bonne « assise financière » mais aucune influence métapolitique. Non seulement la lutte pour les universités a été abandonnée mais la droite n’a même pas réussi à maintenir et à défendre les structures et les positions existantes. Cette omission est particulièrement évidente dans la dégradation des études littéraires.

    Stratégie de Reconquista

    Tandis que les « étudiants permanents » de gauche raillés se livraient à leurs « utopies » dans des bavardages stériles, les universitaires de droite se consacraient à une forme de carriérisme. Droit, médecine, chimie technique, administration des affaires, mécanique… c’est ce qu’enseigne la plupart des registres d’études des entreprises de droite. Les quelques oiseaux de paradis qui ont osé s’aventurer dans les humanités ont été perdus dès le départ. Beaucoup ont fini comme archivistes et gestionnaires de magazines défunts et autres projets de musée. À mon avis, la raison n’était pas un manque d’idées mais à voir dans de mauvaises approches de leurs penseurs. Il y avait tout simplement trop peu de penseurs ! Trop peu nombreux pour créer une ambiance dynamique, un échange synergique d’idées, voire une compétition fructueuse. Trop peu nombreux pour réseauter à l’échelle nationale, créer des plateformes visibles ou même se battre pour la politique universitaire. L’intelligentsia de droite, qui a laissé le champ de bataille des sciences humaines en plan, a encore voté pour les factions de droite lorsqu’elles étudiaient à l’université, ce qui suggérait une force apparente. Cependant, lorsque la gauche a lancé l’attaque de 1968, ce village Potemkine s’est effondré. Dans la vie professionnelle, les universitaires de droite, en tant que réalisateurs diligents et promoteurs du produit intérieur brut, n’avaient aucune influence métapolitique. À leur grande horreur, ils doivent maintenant constater comment les étudiants de gauche, dont on se moquait à l’époque, enseignent maintenant à leurs enfants, écrivent leurs journaux, créent leurs programmes de télévision et déterminent comment ils doivent parler et penser. Même la plus grande expertise technique et la puissance économique sont littéralement à genoux devant la domination métapolitique et le commandement de l’appareil idéologique d’État, comme on l’a vu dans la folie Black Lives Matter.

    Quelle est la leçon de la « trahison de l’intelligentsia de droite » ? Je suis convaincu qu’une prise de conscience claire du problème et une réorganisation et une réorientation ciblées du potentiel existant aideront à trouver une solution. Le temps presse. Nous n’avons qu’une fenêtre d’opportunité étroite pour une stratégie de Reconquista. Trump et Salvini nous ont appris ce que nous aurions dû savoir depuis longtemps : le pouvoir politique ne peut être saisi, détenu et utilisé de manière durable que s’il bénéficie d’une bonne « couverture aérienne » métapolitique. Chaque parti populiste de droite qui a été porté au pouvoir par une vague de protestations est paralysé ensuite par un « feu » nourri par la doxa dominante.

    Potentiel académique

    Se réapproprier l’université revient à se réapproprier les humanités. Si seulement une petite proportion des universitaires de droite encore diplômés de l’université aujourd’hui étaient dirigées vers des matières telles que le journalisme, la philosophie, les sciences politiques, la conception des médias, l’éducation, la sociologie et l’histoire, le potentiel métapolitique du camp de droite serait sensiblement augmenté.  Chaque université est un nerf à vif où les plus petites piqûres produisent les plus grandes réactions. Si, en une génération, une partie significative des étudiants de notre famille de pensée s’attachait stratégiquement à agir pour une révolution métapolitique, le camp de droite deviendrait plus créatif, attrayant et puissant en quelques années.

    Aujourd’hui, nous sommes peut-être dans une situation comparable à celle des marxistes en 1924. Dans la lutte idéologique pour la nation, ils avaient moins de poids et avaient contre eux la majorité de l’élite éduquée de la bourgeoisie. S’il n’est pas possible d’arrêter l’hémorragie du potentiel académique de la droite politique qui va préférentiellement vers des domaines professionnels à faible influence métapolitique, l’espace intellectuel de la nation restera fermement entre les mains de nos opposants. Si rien ne change, je crains que chaque vague de protestations populistes, de Trump à Strache et de Le Pen à Zemmour, ne reste sans effet…

    Martin Sellner (Institut Iliade, 2 mai 2022)

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