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europe - Page 18

  • De quelle décadence parle-t-on ? Retour sur le débat Houellebecq-Onfray...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Jure Georges Vujic à Polémia dans lequel il revient sur le débat entre Michel Houellebecq et Michel Onfray, publié ce mois-ci par la revue Front Populaire

    Avocat franco-croate, directeur de l’Institut de géopolitique et de recherches stratégiques de Zagreb, Jure Georges Vujic est l'auteur de plusieurs essais, dont Un ailleurs européen (Avatar, 2011),  Nous n'attendrons plus les barbares - Culture et résistance au XXIème siècle (Kontre Kulture, 2015) et Les convergences liberticides - Essai sur les totalitarismes bienveillants (L'Harmattan, 2022).

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    De quelle décadence parle-t-on ? Retour sur le débat Houellebecq-Onfray

    La revue Front populaire vient de publier une longue conversation entre l’écrivain Michel Houellebecq et le philosophe Michel Onfray sur le thème de la fin de l’Occident. Quel regard portez-vous sur ce thème ?

    L’idée de fin, de décadence ne date pas d’hier est l’on se souvient du vaste mouvement littéraire et artistique qui s’est développé en Europe au cours des vingt dernières années du xixe siècle et qui a donné ses lettres de noblesse avec Paul Bourget, Jules Barbey d’Aurevilly, Péladan ou Huysmans, et plus tard Valéry, et dans le domaine de l’histoire avec Spengler, Gibbon, Toynbee. Déjà dans l’entre-deux-guerres on parlait de l’agonie de l’Europe, alors qu’en 1921, s’inscrivant dans le sillage de Paul Valéry, Hofmannsthal se demandait « si “Europe”, en tant que vocable exprimant un concept spirituel, a cessé d’exister ». Onfray et Houellebecq ont le mérite d’ouvrir les véritables thématiques civilisationnelles de notre époque : déclin, peine de mort, grand remplacement, islam, transhumanisme, féminisme, spiritualité, euthanasie… qui sont autant de symptômes de ce qu’on appelle l’occidentisme. D’autre part, même si les deux penseurs se gardent bien d’adopter une posture r, il subsiste néanmoins en fin de lecture une sorte de non-dit, d’inachevé quant au telos, quant à l’interprétation téléologique du discours décliniste, une ambiguïté qui aboutit à mon sens à une forme de confusion sémantique et épistémologique entre l’idée et les vocables d’Occident et d’Europe qui se trouvent très souvent assimilables, voire interchangeables, tout au long de la conversation. Or le propre du désordre multiforme de l’époque contemporaine réside en premier lieu dans la confusion sémantique, qui va de l’altération, du déni de sens, au travestissement et la dénaturation des mots, du langage. Houellebecq à ce sujet pose la question qui est le dilemme central, après avoir fait le diagnostic acerbe et juste du déclin : « Je veux bien défendre l’Occident, mais encore faut-il qu’il mérite d’être défendu. » Car si l’on choisit de défendre l’Occident dans une perspective politique et culturelle de renaissance, sommes-nous bien sûrs de défendre ipso facto l’Europe en tant que culture et essence spirituelle ?

    Pouvez-vous clarifier cette confusion entre Europe et Occident ? Qu’est-ce qui différencie la civilisation occidentale de l’idée d’Europe ?

    Dans l’ouvrage Assomption de l’Europe, Raymond Abellio observe que « l’Europe est stable dans l’espace et la géographie, tandis que l’Occident est mobile ». Le concept d’Occident a évolué au cours de l’histoire et, déjà au xviiie siècle, on parlait de l’Occident comme du « Nouveau Monde » et du « système américain » par opposition à « l’hémisphère oriental » (Europe, Afrique et Asie), alors que depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et du monde bipolaire, l’Occident était assimilé à l’Europe de l’Ouest et ses alliés (USA et Grande-Bretagne) par rapport au bloc de l’Est et à l’Union soviétique. Aujourd’hui, l’Occident comprend tous les pays économiquement développés, industrialisés et modernisés du monde, y compris le Japon, Taïwan, la Corée du Sud et l’Australie, ainsi que les anciens pays communistes, les États-Unis et l’Amérique du Sud. Le philosophe Alfred Korzybski rappelle qu’« une carte n’est pas un territoire » afin de montrer que le sens sémantique d’une sphère culturelle ou civilisationnelle ne coïncide pas nécessairement avec des catégories géographiques. Et en effet, aujourd’hui, l’Occident ne constitue pas une entité géographique homogène, mais une catégorie mentale transnationale qui transcende les spécificités nationales, ethniques et religieuses. La grande erreur de Huntington a été d’essayer de réduire l’Occident à des entités nationales et ethniques fermées, car aujourd’hui il n’y a plus de carte claire de l’Occident. On pourrait dire que tout ce qui constitue « l’occidentalisme » en tant que « mental spécifique » dans la « façon de penser et d’agir », dans la sphère sociale, culturelle, économique et politique appartient à l’Occident : démocratie de marché, économie de marché, héritage des Lumières, individualisme, idolâtrie de la technoscience, rationalisme, société de consommation. Par conséquent, la question du déclin de la civilisation européenne serait alors intimement liée par une sorte de nœud causal à l’émergence et la domination de l’Extrême-Occident. On pourrait même en conclure que les processus de déliquescence politique, sociétale et culturelle de l’Europe correspondent à la surextension du modèle extrême-occidental avec aujourd’hui toutes ses déclinaisons sociétales telles que la cancel culture, le wokisme, l’idéologie du genre, le transhumanisme, etc. L’Extrême-Occident serait en quelque sorte l’Europe après l’Europe, une Europe aux valeurs inversées, évoquée par le philosophe tchèque Jan Patocka selon lequel nous vivons dans le monde de l’« après Europe », que Patocka situait dès la fin de la Première Guerre mondiale. Une Europe dévoyée spirituellement par la « globalisation marchande » et « l’ère planétaire ». S’interrogeant sur l’héritage européen, Patocka constate avec raison que l’Europe a renié son identité originelle et sa vocation première, celle du « soin de l’âme » – thème socratique –, sacrifiant à l’adoption généralisée et démesurée du seul calcul de la puissance et des reliquats de sa suprématie déchue.

    Les États Unis sont-ils le principal vecteur d’occidentalisation dans le monde ?

    Il convient de rappeler que c’est au xixe siècle en Amérique que le mot « Occident » a été créé comme terme politique, afin que le nouvel État américain prenne ses distances avec le vieux continent européen. Cela est évident dans les premiers discours du président américain Jefferson, qui affirmait que l’Amérique représentait un « hémisphère séparé », ou un « méridien distinct » qui séparerait à jamais « l’hémisphère américain » de l’Europe. Dans l’hémisphère américain, comme il l’a appelé prophétiquement, « le lion et l’agneau vivront en paix l’un avec l’autre ». Après cela, la déclaration du président Monroe, qui deviendra plus tard la doctrine Monroe officielle, interdisait à toute puissance européenne d’intervenir dans l’hémisphère occidental américain. Une telle construction sémantique et géopolitique de « l’hémisphère occidental américain » reflète une profonde différence entre l’Europe et l’Occident, qui diffèrent par essence et dans le sens spirituel et géopolitique. Une telle division reposait sur l’opinion que ces deux entités, l’européenne et l’occidentale, ces deux mondes, l’ancien et le nouveau, étaient radicalement opposés. C’est à cette époque que se sont cristallisées les visions manichéennes de l’Amérique comme patrie de la liberté et de l’égalité, et de l’Europe comme pays d’inégalité sociale et d’esclavage, de l’Amérique comme pays de paix et d’harmonie, et de l’Europe comme pays de guerre et de corruption. Ainsi, le « méridien occidental » a toujours été au service du maintien de la dichotomie binaire manichéenne du bien et du mal. On retrouve la filiation d’une telle vision de l’extrême Ouest américain dans le protestantisme puritain militant, qui prônait le retour à la terre promise en tant que peuple élu. À cet égard, la doctrine Monroe est une transposition politique et sécularisée d’une telle mentalité américaine sécessionniste. On pourrait dire que dans ce contexte la prophétie de Hegel s’est réalisée : « L’Amérique s’opposera à l’Europe dès qu’elle aura conquis les pays continentaux de la frontière occidentale de l’océan Pacifique. » Ainsi, ceux qui identifient aujourd’hui l’Europe à l’Occident, en dépit des discours philosophiques et historiques fondamentalement divergents, accepteraient consciemment ou inconsciemment la vision américaine du monde qui cherche à intégrer l’Europe dans la nouvelle matrice de l’Extrême-Occident (États-Unis et sphère mondialiste). D’autre part, le principal vecteur d’« occidentalisation » dans le monde et pas seulement en Europe réside dans le soft power de l’idéologie techno-utopiste californienne qui se diffuse par le biais d’une disruption technologique permanente et qui parachève le vaste processus de colonisation de l’imaginaire européen depuis la première modernité jusqu’à nos jours.

    Étant donné que l’Occident d’aujourd’hui constitue un système-monde américano-centré où prédominent l’utilitarisme pragmatique protestant et le rationalisme technoscientifique, l’Extrême-Occident symboliserait « l’âge de fer planétaire » contemporain dont parle Edgard Morin, dans lequel les processus et phénomènes accélérés de modernité et de postmodernité métastasent, conduisant à des extrêmes (anomie sociale, liberté réduite à un code de consommation, règne de la quantité, primauté de l’économie et de l’utilitarisme dans toutes les sphères de la vie, etc.) qui se manifestent dans les mégalopoles occidentales, de Londres et New York à Tokyo. Un Occident qui, s’étant détaché du centre spirituel incarnant le « nomos européen » et la continentalité tellurique schmittienne, intègre au contraire et promeut la fluidité néo-libérale, une civilisation technoscientifique dévastatrice. Cet Extrême-Occident n’est rien d’autre que le reflet d’une image pervertie, voire inversée, de l’esprit européen qui, quelque part au tournant du xvie siècle, avec la pénétration de l’interprétation protestante-humaniste du monde et la lutte contre la Renaissance chrétienne et le platonisme, a donné naissance aux Lumières, sous l’influence de l’empirisme anglo-saxon et du positivisme libéral. C’était l’époque où, avec le processus de sécularisation d’individualisation, la spiritualité, la politique, la culture et l’éthique se dissolvaient déjà de l’intérieur, processus du « désenchantement du monde » évoqué par Weber.

    Y a-t-il alors selon vous un sens à donner à la résistance face à ce processus de déclin de l’Occident ?

    On le voit bien, l’Extrême-Occident est une dynamique de flux sans territoire et limites précises, car, depuis la chute de l’Union soviétique, la délimitation de « l’aire occidentale » en tant qu’espace de culture commune s’est élargie, mais elle reste mouvante selon les circonstances et les points de vue, surtout si l’on prend en compte les mouvements d’immigration massive et les bouleversements démographiques au niveau global. Les pays ou les régions qui constituent à l’heure actuelle l’Occident ne peuvent pas être identifiés de manière fixe : ceci en raison du fait que la notion même d’Occident renvoie à des dimensions culturelles, idéologiques, politiques, économiques et sociales diverses et difficiles à définir. Même si certains pays sont fréquemment associés à la notion d’Occident : l’Europe de l’Ouest et l’Europe centrale, mais aussi les anciennes colonies d’outre-mer car elles sont encore majoritairement peuplées d’Européens (Amérique du Nord, Australie et Nouvelle-Zélande), et il se pourrait bien que, dans quelques années, l’Occident au gré des brassages culturels et des bouleversements démographiques corresponde à une vaste zone géoculturelle indifférenciée de consommation uniforme, où les peuples autochtones et les cultures populaires et nationales auront disparu. La délimitation du concept d’Occident est donc subjective, c’est-à-dire qu’elle dépend de la périodisation, des interlocuteurs et des circonstances historiques. L’Occident impérial durant l’Antiquité tardive (Imperium romanum, pars occidentalis) n’est pas celui de l’Occident du Moyen Âge, de la Res publica christiana, l’Occident de la Révolution française était la négation de l’Occident chrétien monarchiste, tout comme l’Occident de la modernité industrielle du début du xxe siècle n’a rien à voir avec l’Occident postnational du xxie siècle. À travers ce vaste mouvement historique de mutation de l’idée occidentale, l’occidentalisation en tant que fer de lance idéologique de la modernité progressiste révolutionnaire a plutôt agi à l’encontre de l’Europe en tant que communauté organique et charnelle. L’Occident ayant embrassé le discours dominant mondialiste, libéral et sansfrontiériste, était devenu le principal agent de dissolution et de dépossession identitaire et culturelle des peuples européens. Le sentiment contemporain de dépossession et d’insécurité culturelle des sociétés européennes s’inscrit donc dans cette continuité de dissolution. C’est aussi pourquoi certaines nations extra-européennes et perdantes de la mondialisation réagissent à la « Westoxification » (empoisonnement par l’Occident) de leurs sociétés.

    Il y a d’autre part dans le terme Occident emprunté au latin occidens quelque chose de fataliste et de prémonitoire, puisqu’il est composé de cadere qui signifie « tomber, choir », « succomber, périr », ce qui supposerait que l’Occident (traduire littéralement « soleil couchant ») porterait en soi dès les origines les germes de son propre déclin et c’est ce qu’avait développé Spengler dans Le Déclin de l’Occident à travers la démesure de sa phase faustienne, la mécanisation du monde étant entrée dans une phase d’hypertension périlleuse. Les symptômes de la décadence de la modernité : le désenchantement du monde, sa quantification, sa mécanisation, l’abstraction rationaliste et la dissolution des liens sociaux, ont été consommés il y a longtemps, que le mal postmoderne accentue sous les formes nouvelles et délétères d’un nouveau progrès technofuturiste du transhumanisme, du wokisme, l’indifférenciation des genres, mais ce qui est nouveau c’est que ce même processus déliquescent dilue en quelque sorte les maux de la modernité, tout en liquidant toute foi en un projet reconstructeur ou refondationniste. Ce mal est par essence un mal postgénérationnel, posthistorique, puisqu’il s’efforce de dissoudre l’idée même de responsabilité et de transmission générationnelle. Ne pas s’attaquer aux racines du mal reviendrait à reconduire les effets déliquescents. Alors, l’ultime posture subversive (voire restauratrice ou patrimonialiste), se réduira à sauver en quelque sorte les « pots cassés » de ce qu’il reste de l’identité européenne. Sauvegarder les restes d’une culture occidentale muséifiée sans ressort vital, et se faire les gardiens d’un patrimoine, d’un héritage sans héritiers. Le dissident, le rebelle se transformerait alors en archiviste de musée, faisant l’inventaire des lieux « avant liquidation » en attendant la fermeture définitive.

    Jure Georges Vujic (Polémia, 14 décembre 2022)

     
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  • Déconstruire l'idéologie woke...

    Les éditions Synthèse nationale viennent de publier un essai de Bernard Germain intitulé Déconstruire la woke idéologie. Bernard Germain a été ingénieur dans le domaine des télécommunications.

     

    Germain_Déconstruire la woke idéologie.jpg

    " Le « wokisme »… mot bizarre qui veut dire « éveillé », est la nouvelle idéologie qui frappe la France et l’Europe, c’est à dire la société occidentale, après s’être répandue comme une traînée de poudre aux USA. Elle y fait des ravages.

    Cette idéologie est basée sur une grille d’analyse et de lecture « révolutionnaire » de la société, ce qui ne veut nullement dire « positive » mais nouvelle, remettant en cause l’ancienne.

    Adieu la lutte des classes, maintenant place à la race, aux minorités et l’interaction de leurs luttes. L’ennemi suprême étant l’homme « blanc » qu’il faut éradiquer.

    N’allez pas croire qu’il ne s’agit que « d’idées » et qu’à ce titre la bonne attitude serait de mépriser cette « histoire de fous ». Cette idéologie « totalitaire », au sens propre du terme, est un terrible danger pour notre société occidentale et même pour l’existence et la persistance de la démocratie elle-même.

    Le wokisme a déjà obtenu des avancées significatives, remettant en cause, des principes qu’on pensait immuables et même notre éthique. Par exemple avec la PMA, la GPA et demain avec l’eugénisme. Le but du wokisme est clairement la destruction de notre société, en commençant par la déconstruire morceau par morceau. La lâcheté des gouvernants, la complicité des « progressistes » et de l’essentiel des partis politiques de « gauche » jusqu’à la « droite républicaine », lui facilitent la tâche.

    Ce livre a pour objet d’exposer ce qu’est le wokisme, au travers de l’étude de plusieurs thèmes majeurs. Le lecteur y trouvera des arguments pour combattre cette idéologie mortifère basée sur des mensonges éhontés. Mener le combat, pied à pied, contre cette idéologie est devenu une priorité absolue si nous voulons que notre civilisation européenne perdure. "

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  • « Sleepy Joe » ? Non, « Super Biden » , malheureusement !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré aux succès de la présidence de Joe Biden....

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

     

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    « Sleepy Joe » ? Non, « Super Biden » !

    Dans nos milieux, on aime bien se moquer du président américain Joe Biden et notamment de son gâtisme supposé. Ne prend-il pas l’air absent quand on l’interroge ? Ne tombe-t-il pas de vélo devant les caméras ? Ne se prend-il pas les pieds dans les escaliers ? Pourtant ces péripéties ne doivent pas faire oublier que, si Joe Biden est certes âgé, sous sa présidence, les États-Unis accumulent les succès stratégiques d’envergure. Sleepy Joe ne cacherait-il pas un Super Biden ? Explications.

    Premier succès : le découplage durable de la Russie avec l’Union européenne

    Les États-Unis ont toujours eu la hantise d’une « Europe de l’Atlantique à l’Oural » qu’ils ne contrôleraient plus. Ils ont hérité en cela de la diplomatie anglaise, qui a toujours veillé à diviser les nations d’Europe pour mieux les dominer.

    Zbigniew Brzezinski avait donc théorisé la nécessité d’empêcher tout rapprochement entre les parties orientale et occidentale du continent européen : dans ce grand jeu d’échecs, il fallait détacher l’Ukraine de la Russie pour empêcher cette dernière de retrouver sa puissance d’antan.

    En 2014 le coup d’État d’Euromaïdan, plaçant à la tête de l’Ukraine des équipes pro-américaines a constitué la première étape de ce plan. La répression kiévienne contre les populations russophones du Donbass qui a suivi, la seconde étape.

    Les opérations militaires spéciales de la Russie contre l’Ukraine en 2022 permettent d’achever la manœuvre grâce à la complicité de l’Union européenne et à l’alignement de la France macronienne. Le Parlement européen désigne même la Russie comme « État terroriste » !

    Biden vient donc de réaliser le programme de Brzezinski : un nouveau rideau de fer sépare désormais l’Europe et la Russie !

    Second succès : le renforcement de l’OTAN en Europe

    L’OTAN est l’instrument du leadership militaire américain en Europe. Il est donc vital pour l’Oncle Sam de maintenir cette organisation.

    Emmanuel Macron affirmait en novembre 2019 que l’OTAN était en état de « mort cérébrale ». Mais la guerre en Ukraine l’a manifestement ranimée d’entre les morts.

    Mieux, des pays neutres envisagent même de rejoindre l’OTAN, comme la Suède ou la Finlande. Adieu, l’Europe de la Défense que préconisait une France de plus en plus isolée !

    L’industrie américaine de l’armement peut donc se féliciter des choix diplomatiques de Biden : l’Europe, qui vide en outre ses arsenaux au profit de l’Ukraine, continuera d’acheter du matériel américain pendant longtemps, à l’instar des Polonais.

    Bien joué Biden !

    Troisième succès : la destruction de l’industrie européenne

    Les États-Unis sont nos « alliés », mais à la condition que nous achetions leurs marchandises et qu’ils nous dominent.

    Or les sanctions annoncées par les États-Unis et reprises par l’Union européenne contre la Russie ont justement pour effet principal de détruire ce qui reste d’industrie européenne.

    D’abord par un renchérissement massif du coût de l’énergie, puis des matières premières importées – l’aluminium ou les phosphates, par exemple. En effet, l’Europe, ayant adopté une politique libre-échangiste, importe l’essentiel de ses ressources. Les antinucléaires ont refermé le piège en obligeant à investir massivement dans des énergies dites renouvelables, mais de faible rendement et très coûteuses. Résultat : la France autrefois exportatrice d’énergie nucléaire se prépare donc maintenant à des coupures de courant cet hiver ! Et l’Allemagne rouvre les centrales à charbon. Bravo, les stratèges européens !

    Les États-Unis n’avaient jamais caché aussi leur opposition aux projets Nord Stream, sous prétexte de la trop grande dépendance vis-à-vis de l’énergie russe qu’ils provoqueraient pour l’Europe. Désormais, ces projets sont sabotés et l’Europe se coupe du pétrole et du gaz russes avec entrain ! Ouvrant une voie royale à l’achat du gaz de schiste américain !

    Et si les sanctions ne semblent pas avoir eu l’effet attendu sur la Russie, en revanche elles ferment le marché russe aux producteurs européens, ce qui touche particulièrement l’Allemagne, la première puissance économique européenne. Enfin, elles sapent la crédibilité de l’euro comme monnaie de réserve, puisque les Européens n’ont pas hésité à bloquer les avoirs russes, après avoir fait de même avec tous les pays désignés comme ennemi par l’Oncle Sam. Comment faire confiance à l’euro dans ces conditions ?

    Bravo, Biden !

    Quatrième succès : les États-Unis vont se retirer du conflit ukrainien, sans pertes

    Super Biden n’est pas si gâteux qu’on ne le dit : il a su conduire les Européens là où il voulait, en se servant de l’Ukraine comme d’un appât.

    Et maintenant que l’Union européenne se trouve dans une impasse, les États-Unis commencent à négocier avec la Russie une sortie du conflit, sans les Ukrainiens bien entendu, dont ils se contrefichent. Les élus républicains trouvent même, outre-Atlantique, que Zelensky est un peu trop jusqu’au-boutiste…

    Désolé pour BHL, l’Oncle Sam ne fera pas la guerre à la Russie pour le Donbass ! Il pourra ainsi se préparer à affronter, le moment venu, la Chine, son principal concurrent, dans les meilleures conditions possible.

    Pendant que les chômeurs européens s’éclaireront à la bougie.

    Qui est le plus gâteux ?

    Emmanuel Macron peut bien « macroner » devant les caméras, comme disent ironiquement les médias russo-ukrainiens, ni l’Europe ni la France, tombés tête baissée dans le piège ukrainien, ne jouent plus dans la cour des grands.

    Macron peut bien tenir papy Biden par les épaules, il n’obtient rien de lui.

    Finalement, lequel des deux est le plus débile ? Le jeune bobo immature ou le vieux roublard yankee ?

     

    Michel Geoffroy (Polémia, 11 décembre 2022)

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  • Démondialiser la musique...

    L'Institut Iliade en association avec la Nouvelle Librairie vient de publier un essai de Thierry Decruzy intitulé Démondialiser la musique - Une réponse au naufrage musical européen.

    Thierry DeCruzy est notamment un contributeur de Polémia et du mensuel Politique Magazine, il travaille sur le rôle de la musique dans la société. En mars 2021, il a réalisé le hors-série du quotidien Présent, Musique, combat identitaire. Il anime également des émissions de radio dissidentes.

     

    Decruzy_Démondialiser la musique.jpg

    " «Si tu veux contrôler le peuple, commence par contrôler sa musique », aurait dit Platon. Rarement évoqué, le pouvoir politique et culturel de la musique est pourtant essentiel et son impact sur le psychisme en fait un outil privilégié de contrôle des masses. Il convient donc de se poser la question de ce que l’on écoute et des motifs qui conduisent à ces choix. De même qu’il a fallu prendre conscience que les produits alimentaires industriels pouvaient contenir des éléments toxiques, il est nécessaire de s’interroger sur le rôle des enregistrements que diffuse l’industrie musicale. Ainsi, il est toujours étonnant de rencontrer des individus conscients de leur identité, de l’importance de leur histoire, défenseurs de leur culture, et qui écoutent pourtant les musiques des « troupes d’occupation culturelle ». En réalité, les choix musicaux de la jeunesse sont moins faits sur des critères esthétiques que communautaires, et qui l’imprègnent ensuite inconsciemment. Le présent ouvrage s’attache à présenter le rôle de la musique et la manière dont elle est exploitée par l’industrie musicale afin de proposer des solutions pour démondialiser son écoute. "

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  • Dépasser le vieux nationalisme...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle vidéo d'Ego Non dans laquelle il évoque la figure d'Adriano Romualdi au travers de son essai La Droite et la crise du nationalisme (Sentiers perdus, 2022).

    Historien et germaniste, Adriano Romualdi (1940-1974) était considéré en Italie, avant sa mort, comme un des disciples les plus prometteurs de Julius Evola.

     

                                              

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  • Quelle souveraineté pour l’Europe ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Georges Castro cueilli sur Polémia et consacré à la question de la souveraineté européenne. Georges Castro est responsable commercial au sein d’une entreprise industrielle française à caractère stratégique.

     

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    Quelle souveraineté pour l’Europe ?

    Le conflit ukrainien est synonyme de séisme pour notre continent. S’il a rappelé à bon nombre d’Européens que la fin de l’Histoire n’était que chimère, son onde de choc dans les domaines politiques et industriels sera sans doute colossale. Nous avions précédemment évoqué les conséquences désastreuses [1] des sanctions et du virage énergétique entrepris par l’Union Européenne en réaction à l’invasion russe. Leurs effets commencent à se matérialiser outre-Rhin, avec une récession anticipée pour 2023 [2]. Cette guerre nous en dit aussi beaucoup en termes de grande politique et fait apparaître une Europe plus que jamais divisée sur des sujets pourtant majeurs tels que la Défense, l’approvisionnement énergétique ou encore l’idée même de souveraineté et sa mise en œuvre.

    Le retour d’ambitions politiques assumées pour l’Allemagne, mais sous parapluie étasunien

    C’est une nouvelle donnée majeure dans la géopolitique européenne contemporaine : l’Allemagne réarme… et cette initiative est saluée dans bon nombre de pays de l’Est, à commencer par les États baltes, qui ont pourtant subi maintes fois dans l’Histoire les conséquences des ambitions expansionnistes prussiennes puis allemandes. La création, fort commentée, d’un fonds spécial de cent milliards d’euros pour combler les lacunes capacitaires de la Bundeswehr doit permettre à Olaf Scholz de faire de l’Allemagne « la force armée la mieux équipée d’Europe ». « En tant que nation la plus peuplée, dotée de la plus grand puissance économique et située au centre du continent, notre armée doit devenir le pilier de la défense conventionnelle en Europe » ajoute le chancelier. Des propos sans précédent depuis 1945, qui pourraient donner des frissons à qui garde en tête que l’Allemagne fut à l’origine des deux conflits mondiaux qui ont ravagé l’Europe. Mais laissons de côté ces considérations de Cassandre. Ce fonds pourrait représenter une aubaine pour enfin faire éclore une défense européenne et nourrir l’industrie qui serait à même de l’alimenter.

    Il n’en sera rien. L’Allemagne poursuit dans la ligne qui est la sienne depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale : elle privilégie la relation étasunienne. Et le chancelier d’annoncer l’achat d’équipements militaires sur étagère, faisant fi des programmes de coopération en cours avec la France. Ainsi le projet d’avion de chasse du futur franco-allemand prend du plomb dans l’aile avec les annonces berlinoises de se tourner vers l’acquisition du F-35 américain. Dans un domaine aussi fondamental que celui de la défense sol-air, l’Allemagne entend là-aussi s’appuyer sur les États-Unis, mais aussi sur Israël. Lors d’un discours à Prague, Olaf Scholz n’a pas daigné mentionner la coopération avec la France dans le domaine de la défense. Il s’est éloigné de la ligne de l’Élysée (qui préconisait de relancer l’Europe en se fondant sur un « noyau dur » de pays pour avancer plus vite sur certains sujets) en envisageant un élargissement oriental de l’UE à 30 voire 36 membres [3].

    L’Allemagne renoue ainsi avec ses ambitions sur une Mitteleuropa qu’elle influence déjà par sa masse commerciale et industrielle et qu’elle entend fédérer maintenant autour d’aspects sécuritaires. Citons ici l’initiative de l’European Sky Shield, portée par Berlin au sein de l’OTAN, rassemblant 14 pays européens [4] autour d’un bouclier anti-aérien dont les systèmes de missiles mis en œuvre seraient allemands, américains et israéliens. La France et l’Italie, qui partagent des expertises inégalées dans ce domaine, demeurent étrangères à ce projet.

    L’autonomie européenne en matière de défense, ce n’est donc pas pour demain. L’Allemagne joue sa partition : lorgne vers l’Est, mais mise gros sur sa relation avec Washington, ce qui ne va pas forcément dans le sens d’une Europe souveraine.

    La Pologne se construit en puissance régionale avec l’appui d’acteurs tiers au continent européen

    Les ambitions politiques retrouvées de l’Allemagne ne remportent cependant pas l’unanimité à l’Est. La Pologne s’oppose fermement à Berlin sur deux points : l’intégration européenne (Varsovie défendant une conception proche d’une Europe des Nations face à un fédéralisme prôné par Berlin) et la politique affichée vis-à-vis de la Russie (dont l’Allemagne avait fait son principal pourvoyeur d’énergie). Les relations entre Berlin et Varsovie demeurent alors complexes et ambivalentes à l’heure où la Pologne apparaît comme un nouveau pôle de puissance sur le continent.

    Tout d’abord, elle est à l’origine de l’Initiative des Trois Mers, que le Président Duda décrivait en 2016 comme « un nouveau concept pour promouvoir l’unité de l’Europe et sa cohésion ». Rassemblant douze pays situés entre les mers Adriatique, Baltique et Noire, ce nouveau centre de gravité voulait marquer son indépendance vis-à-vis de Bruxelles, Paris ou Berlin.

    Varsovie, par ce biais, ne fait que renouer avec sa politique d’entre-deux guerres, à savoir celle de la Miedzymorze, l’Intermarium : la création d’une confédération menée par la Pologne afin de contrebalancer l’influence de l’Allemagne et de la Russie en Europe orientale en favorisant le patronage d’un acteur tiers. Dans les années 1920-30, cet acteur fut la France. Au grand dam de l’Europe, cet acteur est aujourd’hui l’inévitable Washington.

    Car la Pologne, historiquement déçue par l’Europe de l’Ouest, a franchement fait le choix du parapluie américain. Les achats de matériels militaires et de plateformes de premier rang auprès des États-Unis se chiffrent en dizaine de milliards d’euros depuis dix ans. La Pologne se fournit aussi en capacités de défense auprès d’Israël, de la Corée, du Royaume-Uni, ignorant systématiquement les offres européennes et françaises. Elle sera dotée d’une armée conventionnelle qui à terme sera parmi les toutes premières du continent, mais dont les capacités matérielles seront fournies par des États complètement étranger à celui-ci [5].

    Dans le domaine de l’énergie, fermement orientée vers le gaz naturel liquéfié, la Pologne a récemment fait le choix de l’américain Westinghouse pour bâtir sa première centrale nucléaire, sans considérer EDF.

    S’affranchissant ainsi du fonctionnaire bruxellois pour mieux embrasser l’aigle étasunien, Varsovie ne fait finalement que tomber de Charybde en Scylla, remettant la souveraineté reprise au premier dans les serres du second.

    La Hongrie, ne pas rompre avec Moscou, au risque de s’isoler dans l’Union Européenne

    En termes d’autonomie, la Hongrie a fait fort. Viktor Orbán et son Fidesz n’ont jamais cédé aux sirènes européennes de l’immigration bien heureuse. Défenseurs de valeurs traditionnelles et d’une vision classique de la famille, ils ont sans cesse lutté contre les influences des lobbys LGBT et globalistes, parmi lesquels la fondation Soros. Surtout, concernant l’Ukraine, Budapest n’a ni livré d’armes à Kiev, ni suivi la politique de sanctions prônée par l’UE envers Moscou. La raison est simple : la Hongrie importe 65% de son pétrole et 80% de son gaz depuis la Russie. Couper ces approvisionnements radicalement, sans parade de court terme, ce serait saigner à blanc une industrie qui représente 24% du PIB hongrois et mettre encore plus à mal une population déjà touchée par des taux d’inflation en hausse exponentielle.

    La raison d’État l’emportant, Viktor Orbán a fait un choix des plus souverains en ne s’alignant pas sur Bruxelles, en maintenant des relations stables avec Moscou, afin de protéger les intérêts de son pays. Pragmatique Hongrie qui s’emploie à demeurer attractive pour l’industrie lourde bavaroise (qui va puiser en terre magyare une main d’œuvre qualifiée et bon marché), ne rechigne pas à contracter avec le Turc en matière de défense, partage la ligne d’un Emmanuel Macron quand il s’agit de promouvoir une souveraineté européenne et miser sur le nucléaire [6].

    Autonome, ce pays agit selon ses intérêts. Il apparaît pourtant bien isolé sur notre continent, sa relation avec Moscou demeurant difficilement acceptable pour ses voisins polonais notamment.

    L’Europe éclatée

    Par ces quelques exemples, nous souhaitions souligner l’éclatement de l’Europe en matière de souveraineté, d’autonomie.

    S’il est naturel, pour les nations, de suivre avant tout leurs intérêts, le conflit ukrainien consacre un peu plus l’absence de « communauté » européenne. L’Allemagne, la Pologne, la Hongrie… mais aussi l’Espagne ou encore le Portugal avancent avec leur agenda particulier. Hélas celui-ci rime souvent avec le maintien, sinon le renforcement d’une vassalisation au bénéfice des États-Unis ou au moins à un alignement avec leurs intérêts.

    L’autonomie, ce vieux concept légué des Grecs anciens, qui désigne le fait de se gouverner sans tutelle tierce, est un concept qui semble avoir périclité sur notre continent, alors même qu’il fut le moteur anthropologique de l’Européen, la sève qui permit son rayonnement mondial.

    Or aujourd’hui, des domaines fondamentaux comme la défense, l’énergie, l’industrie échappent volontairement à un contrôle continental. L’Européen s’en remet à l’Américain, oubliant que ce dernier n’a pas les mêmes intérêts que lui, n’est pas de la même civilisation, ne partage pas la même géographie.

    Une situation insupportable pour qui voit dans l’Europe autre chose qu’un marché commun et qu’un espace Schengen laissant libre circulation aux marchandises, aux capitaux et aux personnes.

    Georges Castro (Polémia, 16 novembre 2022)

     

    Notes :

    [1]« Ukraine, énergie et industrie… Où sont les intérêts de la France ? », Polémia, Georges Castro, disponible sur https://www.polemia.com/ukraine-energie-et-industrie-ou-sont-les-interets-de-la-france/
    [2] 0.4% de récession attendue pour 2023, « Le grand malaise de l’industrie allemande », Le Figaro, Pierre Avril, 13 octobre 2022.
    [3] « Dans un virage stratégique, Berlin s’éloigne de Paris », Le Figaro, Pierre Avril, 24 octobre 2022
    [4] Allemagne, Royaume-Uni, Slovaquie, Norvège, Lettonie, Estonie, Hongrie, Bulgarie, Belgique, République tchèque, Lituanie, Pays-Bas, Roumanie, Slovénie, Finlande
    [5] « Le réarmement massif de la Pologne : causes, conséquences et controverses », The conversation, Frédéric Zalewski, 6 octobre 2022, disponible sur : https://theconversation.com/le-rearmement-massif-de-la-pologne-causes-consequences-et-controverses-191705
    [6] « Macron et Orbán  affichent des intérêts communs sur l’Europe », Les Échos, Catherine Chatignoux, 13 décembre 2021, disponible sur : https://www.lesechos.fr/monde/europe/macron-et-orban-trouvent-des-sujets-dinteret-commun-1372211

     
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