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crise - Page 21

  • Maternelle, ton univers impitoyable !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Natacha Polony, publié sur son blog Eloge de la transmission et consacré à l'instauration d'une évaluation en classe de grande section de maternelle. Une mesure qui ne fait qu'illustrer la crise de notre système éducatif dans sa globalité...

     

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    Maternelle, ton univers impitoyable

    Le monde éducatif est en ébullition. Une fois de plus, sont convoquées les « heures les plus sombres de notre histoire », le « fichage » et le « tri », la « stigmatisation ». Le ton est dramatique, les fronts sont plissés, les voix altérées par l’émotion. D’autant plus qu’il s’agit cette fois d’enfants de maternelle. Ce que nous avons de plus cher. L’innocence même.

    Quel est donc ce texte ministériel porteur de noirs desseins ? Le protocole qui met en émoi syndicats et fédérations de parents fut présenté jeudi matin par la direction de l’enseignement scolaire à des inspecteurs de l’Education Nationale. Il préconise des évaluations pour les élèves de grande section de maternelle. Des évaluations destinées à repérer les élèves « à risque » ou « à haut risque » dans quatre domaines, comportement (joue-t-il avec les autres, exécute-t-il le travail prescrit … ?), langage (prononce-t-il correctement, sait-il construire des phrases complexes… ?), motricité (sait-il découper des formes… ?) et conscience phonologique (sait-il distinguer les sons, a-t-il conscience de la structuration de la langue en phonèmes ?). Bref, tout ce qui détermine la capacité de l’enfant à devenir un élève de CP, apprendre à lire et écrire, à se concentrer… L’idée est de repérer dès le mois de novembre les enfants en difficulté, pour utiliser les heures d’aide personnalisée afin de combler leur lacunes et de remédier à leurs problèmes.

    La crispation du milieu éducatif se focalise sur divers points : les uns accusent les exercices répétitifs proposés pour faire travailler les élèves en difficulté d’être « normatifs », ce qui vaut condamnation immédiate. Les autres font remarquer que l’évaluation du comportement apparaît en premier dans le document du ministère ; entendez que l’on veut repérer – et « ficher » - les élèves « déviants », dans la droite ligne du rapport de l’Inserm de septembre 2005 sur le repérage des « troubles de conduite » dès trois ans. A cet âge, répondent syndicats et psychologues, il peut s’agir d’un simple retard de maturité. Et le destin d’un enfant n’est pas scellé dès la maternelle.

    Les arguments sont recevables. Et le rapport de l’Inserm, fondé sur les outils de la psychologie behavioriste américaine semblaient réduire l’appréhension de l’humain à une dimension purement mécaniste. Pour autant, l’évaluation proposée par le ministère peut-elle être assimilée à ce genre de démarche ? La Direction générale de l’enseignement scolaire se défend de toute volonté « stigmatisante » et fait valoir que ce protocole s’appuie sur les travaux de Michel Zorman, du laboratoire de Sciences de l’Education de Grenoble, nouvelle référence éducative depuis que l’Institut Montaigne s’est chargé de mettre en avant ses expérimentations. Ajoutons à cela le « modèle québequois », en passe de remplacer le modèle finlandais dans le cœur des décideurs, et l’on comprend la filiation du projet.

    Le problème vient sans doute du fait que ces évaluations qui surgissent à tous les niveaux de l’Education Nationale emploient le vocabulaire de la « performance », des « scores » et des « items » chers au management. Les protocoles normalisés envahissent un domaine où, plus que partout ailleurs, l’humain devrait primer. L’humain, c’est-à-dire l’appréhension de la personne dans sa globalité, comme porteur d’une histoire à la fois collective et individuelle, loin de tout systématisme.

    Mais les belles âmes qui s’insurgent oublient trop souvent que cette évaluationnite aigüe qui saisit l’Education Nationale – comme chaque strate des sociétés occidentales – se nourrit de la destruction des savoir-faire anciens, en l’occurrence du métier d’instituteur (ah, la belle alliance objective des pédagos libertaires et des libéraux modernistes…). Il est de bon ton de couper court à toute discussion sur l’état de la maternelle d’un lapidaire : « le monde entier nous l’envie ! » Un peu succinct. D’autant que les difficultés que rencontrent les élèves dans l’apprentissage de la lecture, et qu’ils traineront tout au long de leur vie (des futurs illettrés à tous ceux, plus discrets, qui n’accèderont simplement jamais au statut de lecteur par plaisir), ces difficultés sont sans doute le résultat, non seulement des dérèglements sociaux importés dans l'école (précarité, omniprésence des écrans et absence de repères), mais aussi de méthodes défaillantes dans les petites classes. Activités qui échouent à cadrer dès le matin les enfants, à leur apprendre la concentration et le calme, privilège donné à l’« autonomie » des enfants plutôt qu’à la capacité à respecter des règles…

    Quelques rares instituteurs se sont élevés contre les carences de formation des jeunes professeurs de maternelle, et contre la déperdition d’un savoir-faire essentiel. Les avoir traités d’affreux réactionnaires ne suffit pas à occulter les échecs d’une école qui médicalise progressivement son incapacité à éduquer, inventant des cohortes d’« hyperactifs », de « dyslexiques » et autres « dyscalculiques ». Car les carences d’apprentissage en maternelle ont ceci de formidable qu’elles ne se voient que plusieurs années plus tard, quand les difficultés s’accumulent. Ni responsables ni coupables (d'aucuns s'évertuent à s'en émouvoir dans l'indifférence générale). La démarche de la Direction générale de l’enseignement scolaire a du moins le mérite de s’inquiéter de ce qui se passe dès le début de la scolarité, là où – chaque professeur un tant soit peu honnête le sait – on pressent les difficultés de certains enfants. Il est déplorable qu’elle s’appuie sur un petit remplissage de cases, réduisant à néant ce qu’on appelait autrefois l’ « intelligence du métier ». Mais cette intelligence-là se porte mal depuis bien longtemps déjà. Et de ne pas s’en préoccuper, de le nier même farouchement, on ouvre la voie à des protocoles « scientifiques » contestables, mais qui ne sauraient être franchement pires que le néant actuel.

    Natacha Polony (Eloge de la transmission, 14 octobre 2011)

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  • L'Euro n'est pas sauvé !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de l'économiste Jacques Sapir, cueilli sur le site de Marianne et consacré à la crise de l'euro et de la dette européenne. Jacques Sapir a publié récemment un essai intitulé La démondialisation (Seuil, 2011) qui a rencontré un écho favorable.

     

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    Euro : pourquoi il est loin d'être sauvé

    Trop peu, trop tard !
    Dans les batailles mal préparées et tardivement engagées, ce constat sonne comme un glas quand il a cessé d’être un regret. 

    Trop peu :le Fond Européen de Stabilisation Financière a vu son montant fixé à 447 milliards d’Euros le 21 juillet. À l’époque, c’était déjà insuffisant. Aujourd’hui, alors que l’Espagne et l’Italie vont d’ici quelques semaines ne pas avoir d’autre choix que de demander de l’aide, ce sera encore plus évident. Ce sont des sommes de plus de 1000 milliards qu’il faudra alors engager.

    Trop tard : les Eurobonds (Euro-obligations) et surtout ma monétisation de la dette (le fait que les États puissent directement emprunter à la Banque Centrale Européenne) auraient pu être mis en œuvre si l’on s’y était pris à l’hiver 2009-2010. Les lecteurs de Marianne2 se souviennent sans doute de ma polémique avec Benoît Hamon en ces colonnes au début du mois d’octobre 2009. Aujourd’hui, nous allons nous heurter à l’obstacle de la Constitution allemande et à de longues négociations qui repousseront la monétisation au mieux à la fin du printemps 2012, c’est-à-dire trop tard.

    Car la situation est incontestablement grave. La déroute menace désormais sur trois fronts. 

    La Grèce tout d’abord, ou un défaut est inéluctable, et pourrait survenir dans les semaines qui viennent. L’économie Grecque est en fait à l’arrêt depuis la fin du mois d’août. Les impôts ne rentrent plus, une situation quasi-insurrectionnelle se développe et la fuite des capitaux y est intense. La chute du PIB y sera nettement plus importante que les -5,5% admis au début septembre par le gouvernement. Avec cette chute, nous aurons évidemment une chute plus que proportionnel des recettes fiscales et un déficit qui explosera.

    La contagion au Portugal, à l’Espagne et à l’Italie ensuite qui s’accélère. Le gouvernement Portugais vient d’admettre le 1er octobre que le déficit sera bien plus important que prévu. En Espagne, la montée inéluctable du taux de défaut dans les banques laisse présager une nouvelle crise bancaire et la nécessité d’une nouvelle consolidation du système financier, qui demandera beaucoup d’argent. En Italie, qui jusqu’à maintenant était capable de financer sa dette mais qui, depuis le mois d’août ne le peut plus. La raison ici en est simple. Les grandes entreprises italiennes mais aussi les déposants riches ou aisés retirent leurs fonds des banques de la péninsule pour les placer qui en dollars qui en francs suisses (au grand dam de la Banque Centrale de Suisse qui tente désespérément d’éviter une réévaluation de sa monnaie par rapport à l’Euro). Le résultat de cette défiance des riches Italiens a été de faire monter rapidement les taux d’intérêts sur la dette Italienne ; ils sont désormais supérieurs à ceux de l’Espagne et s’approchent des 6% (taux à dix ans), limite qu’ils auraient franchi si la BCE ne rachetait pas en sous-main les titres de dette tant Italiens qu’Espagnols.

    La crise des banques en France et en Allemagne enfin, dont nous voyons se développer les effets à la Bourse, où elles ont perdu plus de 50% de leur capitalisation, depuis près de deux mois. Un mensonge énorme plane sur la situation des banques. Leurs dirigeants affirment que l’exposition au risque y est limitée. C’est certes vrai pour le risque direct, encore qu’il faille y inclure les pays qui sont susceptibles d’être touchés par l’effet de contagion (ou qui sont d’ores et déjà touchés). 

    L’entêtement dans l’erreur

    Euro : pourquoi il est très loin d'être sauvé


    On voit ainsi que le risque sur les trois pays les plus exposés n’est que de 16,93 milliards, et celui sur les pays de la zone de contagion se monte à plus de 100 milliards. 

    Mais, on oublie alors de parler des assurances de crédit (les Credit Default Swaps) qui ont été achetées massivement par les banques et les compagnies d’assurances. Il est vrai que ceci ne figure pas aux bilans des banques, et peut donc être passé sous silence.

    Mais, rien que pour la Grèce, on estime de 70 à 90 milliards d’Euros le montant de ces CDS qui deviendraient exigibles en cas de défaut du pays.

    La bataille qui est menée par le gouvernement pour tenter de sauver l’Euro est une bataille perdue, il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître. Il n’était pas inévitable qu’il en soit ainsi. Cependant, à force de nier la réalité, de vivre dans le déni, on ne s’est résolu que sur des montants trop faibles, engagées trop tardivement. Les sorties de capitaux s’accélèrent, l’Euro est tombé en quelques semaines de 1,44 Dollars à 1,34 Dollars, et elles ne sont pas – de loin – toutes le fait des fonds spéculatifs américains. La panique commence à gagner les acteurs, qu’ils soient publics ou privés, de ce drame.

    Il faut replacer cette bataille dans son contexte. Ce qui est en jeu, c’est le dynamisme économique de l’Europe (où la zone Euro a connu la croissance la plus faible depuis 2001) et le principe d’une coordination monétaire entre États européens. À s’acharner sur la défense de l’Euro, nous risquons de tout abandonner.

    S’il faut ici en appeler aux mânes des grands hommes, rappelons ce que De Gaulle disait le 18 juin 1940 : la perte d’une bataille n’est pas la perte de la guerre. Il n’y a rien d’inéluctable dans le chemin qui mène au désastre, au chacun pour soi, à la dépression ravageant nos économies et nos sociétés. Mais pour que ceci ne soit pas inéluctable, il faudra du courage.

    Faire acte de courage, c’est accepter de regarder la réalité en face. Il importe de penser un « plan B », en l’occurrence une dissolution ordonnée et coordonnée de la zone Euro qui laisse intacte certaine des institutions dont nous aurons besoin pour des accords collectifs une fois que nous aurons retrouvé nos monnaies nationales. Cette dissolution décidée de concert devrait s’accompagner de mesures communes, ou du moins réalisées par un certain nombre de pays, pour limiter la spéculation en réduisant drastiquement les mouvements de capitaux et en interdisant certaines opérations. Elle doit enfin permettre ce qui est interdit aujourd’hui, soit la possibilité pour les États de refinancer une partie de leur dette auprès de la Banque Centrale. 

    Cette dissolution s’accompagnera aussi d’une prise de contrôle des banques, qui permettra de les restructurer et d’en garantir la partie qui gère les dépôts de la population et qui fait les crédits, quitte à laisser mourir la partie engagée dans des opérations spéculatives qui ne font pas sens du point de vue d’un intérêt collectif.

    Nos partenaires doivent alors être avertis que nous mettrions en œuvre unilatéralement ces mesures si un accord ne pouvait être rapidement obtenu.

    Il est encore temps de se réveiller, de regarder la réalité et de se reprendre. Mais nos élites doivent savoir que faute de cela elles s’exposent à être balayées par une révolution citoyenne.

    Après tout, « dégage » est un mot français…

     

    Jacques Sapir ( Marianne, 3 octobre 2011)

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  • Tour d'horizon... (14)

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    Au sommaire :

    - sur De Defensa, Philippe Grasset nous donne une analyse pénétrante de la décision stratégique prise par Poutine et Medvedev pour la présidentielle de 2012 en Russie...

    Poutine - Medvedev : 2012 est déjà là...

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    - sur Causeur, le candidat le plus percutant de la primaire socialiste, Arnaud Montebourg, donne quelques précision sur sa vision de la mise en pratique de l'idée de démondialisation...

    « En Europe, nous sommes à la fois naïfs et dogmatiques »

     

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  • Les illusions de la protection...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Michel Geoffroy, cueilli sur le site de Polémia et consacré à ces idées rassurants qui visent à anesthésier l'opinion publique...

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    Les illusions de la «protection»

    Les Français vivent sous une double ombre tutélaire : celle de Big Brother et celle de Big Mother. Big Brother leur dit ce qu’il faut penser ; Big Mother veille à les protéger. Ainsi tous les discours officiels tournent autour de la « protection » : une défense maternisante du système en place couplée avec une présentation anxiogène des propositions alternatives.

    L’euro nous protège et nous rend plus fort : mais quand même ce n’est pas tout à fait le cas pour la Grèce, pour l’Italie, pour l’Espagne et sans doute aussi pour le Portugal. Un Etat de la zone euro ne peut pas faire faillite : mais quand même, le défaut de la Grèce est désormais de l’ordre du possible.

    L’Union européenne nous protège : mais le secrétaire d’Etat au Trésor M. Geithner a quand même déclaré que « l’Europe doit agir plus vigoureusement pour susciter la confiance dans sa capacité à résoudre la crise et dans sa volonté de le faire ».

    Les traités européens nous protègent : mais pour tenter d’enrayer la crise financière, il faut quand même que la BCE finance la dette des Etats, ce qui lui était interdit jusqu’en 2008, et il faudrait que la Grèce abandonne la zone euro, ce qui n’est pas prévu non plus par les traités européens. Des Etats réclament aussi de rétablir des contrôles aux frontières en contradiction avec l’espace Schengen. Conclusion : les traités européens nous protègent de mieux en mieux.

    Les gouvernements comptent sur la croissance pour nous protéger du chômage : mais les prévisions de croissance pour la zone euro ont quand même encore été révisées à la baisse : 1,6% contre 2% pour 2011 et 1,1% contre 1,7% pour 2012. Et le président de la BCE, M. Trichet, a quand même déclaré le 8 septembre que « le message principal dans ce domaine c’est l’incertitude ».

    Un peu d’efforts et de rigueur et tout ira mieux : mais quand même ni en Grèce ni en Grande-Bretagne la rigueur ne parvient à diminuer la dette souveraine.

    Les dépôts dans les banques sont protégés et « quels que soient le scénario grec et les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d’y faire face » (F. Baroin le 12/9/11) : mais quand même les banques européennes ont perdu 200 Mds € avec la crise des dettes souveraines selon le FMI (Les Echos du 22/9/2011). Le commissaire européen M. Barnier a pour sa part évoqué des pertes de 400 Mds € le 22 septembre 2011, soit deux fois plus ; depuis le 22 juillet les valeurs de la Société Générale, du Crédit Agricole et de BNP Paribas ont quand même perdu respectivement 60, 55 et 53 points (Les Echos du 23 septembre 2011).

    Les révolutions arabes leur ont apporté la « démocratie » et N. Sarkozy a « protégé » les Libyens d’un méchant dictateur ennemi du genre humain : mais quand même les partis islamistes vont donc pouvoir démocratiquement être portés au pouvoir, et les Palestiniens n’ont pas droit à la même protection ; ils ne réclament qu’un Etat.

    Les contribuables seront « protégés ». Il n’y aura pas de hausse d’impôts, a déclaré N. Sarkozy le 16/11/2010 : mais quand même il y aura une réduction des « niches fiscales » et une augmentation des taxes.

    Les citoyens sont protégés et l’insécurité recule. D’ailleurs, les caméras de vidéosurveillance s’appellent désormais caméras de « vidéoprotection » : mais quand même les cambriolages ont augmenté de 17,8% en un an (Le Monde du 22/9/2011).

    Michel Geoffroy (Polémia, 25 septembre 2011)

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  • Survivre !

    Les éditions Le Retour aux Sources publient très prochainement un essai de réflexion pratique de Piero San Giorgio, intitulé Survivre à l'effondrement économique. "En 400 pages extrêmement bien documentées, Piero San Giorgio expose les raisons pour lesquelles il faut se préparer à un véritable effondrement des bases matérielles de notre monde contemporain, quels sont les scénarios possibles de cet effondrement, et surtout comment s'y préparer. Reprenant le concept de Base Autonome Durable, l'auteur propose ici un récapitulatif de ce qu'il faut faire pour être réellement autonome, et de manière durable. De l'alimentation à la sécurité en passant par la constitution d'un lien social pérenne en situation d'effondrement, tous les aspects pratiques d'un plan de sauvegarde personnelle sont abordés." Un ouvrage qui prouve, après d'autres, que certains en Europe commencent à réfléchir très sérieusement au retour de temps tragiques...

     

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    "Ce livre peut vous sauver la vie. Les problèmes auxquels le monde doit faire face dans les 10 prochaines années sont considérables : surpopulation, pénurie de pétrole et de matières premières, dérèglements climatiques, baisse de la production de nourriture, tarissement de l’eau potable, mondialisation débridée, dettes colossales…

    La convergence de ceux-ci aura comme probable conséquence un effondrement économique qui ne laissera personne indemne, riche ou pauvre. Comment se préparer ? Comment survivre à ces prochaines années de grands changements qui seront à la fois soudains, rapides et violents ? Etes-vous prêts ? Avez-vous accès à de l’eau potable si rien ne sort de votre robinet et si les supermarchés sont vides ? Et dans ce cas, comment allez vous défendre votre famille de votre voisin affamé, du gang de racailles local ou d’un état devenu mafieux et totalitaire? Comment allez-vous protéger votre fortune dans un monde où la finance n’existe plus ?

    Vous croyez que ces questions sont absurdes ? Tentez votre chance alors ! Au moins, les lecteurs de ce livre auront à leur disposition les plans, les outils et les solutions, basées sur des exemples pratiques et sur l’expérience de ceux qui l’ont déjà fait, pour survivre et commencer à se préparer progressivement. Ce livre pourrait bien être le meilleur investissement que vous n’ayez jamais fait.

     

    Piero San Giorgio est depuis 20 ans dans l’industrie high-tech, responsable des marchés émergeants d’Europe de l’Est, Moyen Orient et Afrique. Depuis 2005, il se prépare à l’effondrement de l’économie et étudie les moyens d’y survivre."

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  • Ecologie, l'autre crise ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte d'Hervé Juvin, cueilli sur son blog Regards sur le renversement du monde et consacré à la remise en cause de certains dogmes écologiques maniés par des lobbies qui en ont fait un fond de commerce profitable sur le plan politique ou économique...

     

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    Ecologie, l’autre crise?

    L’annonce que le Président Obama s’opposerait à l’adoption d’un texte sur la pureté de l’air, soutenu par les agences de l’environnement, une grande part du parti démocrate et les militants écologistes, a été interprétée comme un reniement, voire une trahison, et un lâche alignement sur les demandes des industriels, accusés de provoquer ou d’accélérer 100 000 décès annuels par maladies des voies respiratoires aux Etats-Unis.

    En Europe, après la flambée anti-nucléaire attisée par la peur, la contrainte budgétaire et la menace d’une récession ne sont pas les amies de l’environnement. Ici, ce sont des élus de retour de vacances qui font part de leur conviction ; l’affaire des algues vertes en Bretagne a été surjouée, il y a en a toujours eu, et les écologistes savent qu’ils jouent à coup sûr en accusant une agriculture intensive, alors qu’ils se montrent bien discrets sur la situation, par exemple, du bassin d’Arcachon et du bilan biologique de ses huîtres. Là, ce sont d’autres élus qui entreprennent de s’attaquer aux rentes exorbitantes que certains entrepreneurs avisés se sont constituées sur l’éolien ou le photovoltaïque, et qui rabotent les incitations fiscales concédées sans calcul et sans limites. Là, ce sont des militants politiques qui font part de leur énervement devant ce qu’ils appellent l’arrogance d’écologistes affirmant comme certitudes scientifiques des hypothèses de travail, et déroulant des scénarios de catastrophe qui relèvent de la foi religieuse plus que de l’anticipation scientifique ou du débat démocratique. Là encore, ce sont des chercheurs qui s’amusent du paradoxe ; les budgets ne manquent pas sur les grands sujets industriels, ils ne manquent pas non plus sur les sujets « à la mode » écolo, les autres n’ont aucune chance d’être financés. ,Et de dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas ; s’il avait été le fait de cultures industrielles, ou d’OGM, le scandale des légumes allemands contaminés, et mortels, aurait pris une toute autre ampleur – mais est-il permis de critiquer le bio ?

    L’atterrissage est douloureux, il est polémique, mais nécessaire. Derrière l’angélisme de la nature et l’idéalisme des militants et des actions de l’écologie, une industrie est née. S’il est permis de désigner des lobbys, il y a bien un lobby écologiste, il pèse ses milliards d’euros, il les pèse aussi en subventions, dégrèvements et aides de toute sorte, et les associations qui se partagent le gâteau des aides, des formations, des conseils et des déclarations obligatoires n’entendent rien céder ni rien perdre. En clair, l’environnement est devenu un business comme un autre.

    Le problème est que les intérêts légitimes des entreprises de l’environnement tendent à s’abriter derrière une nouvelle religion, une nouvelle morale, si ce n’est une nouvelle inquisition. La posture de prédicateur de maints écologistes est insupportable, dans un monde où personne ne peut prétendre détenir le bien, le bon et le vrai – il est seulement permis de les chercher. La démarche d’assistés elle aussi rebute. Beaucoup d’entreprises ont compris qu’il est plus lent et plus difficile de créer un marché que de s’attirer des subventions. Elles en usent, elles en abusent. Autour de faits avérés, préoccupants, quelquefois dramatiques – la dévastation des mers par la pêche industrielle, par exemple, ou encore l’extinction forcenée des derniers peuples hors du temps industriel par l’obligation de développement – se construit tout un appareil de normes, d’affirmations, bientôt de dogmes, qui ne méritent ni l’autorité qui leur est concédée, ni les obligations qui en résultent ; le scandale des nouvelles ampoules électriques, dont il apparaît qu’elles fatiguent les yeux et peuvent provoquer des troubles de la vision, est exemplaire à cet égard. Derrière, des monopoles se constituent, des rentes de situation s’étalent, et le contribuable paie pour des captations réglementaires dont les semenciers n’ont pas le monopole.

    Il y a la crise de l’environnement, la dégradation de notre milieu de vie, et il y a la crise de l’écologie comme mouvement, comme croyance et comme idéologie. Trop peu de preuves, et trop de dogmes. Trop peu de débat, et trop de certitudes. Trop peu de propositions, et trop de morale. Les temps promettent d’être difficile pour l’écologie. Parce que le hold-up de l’extrême gauche est contre nature, à moins que l’écologie humaine, qui défend l’autonomie de peuples libres de choisir leur vie et leurs lois, et l’harmonie née de la diversité collective entre des peuples libres de défendre leur unité interne, soit soluble dans la mondialisation. Parce que l’écologie a aussi ses notables, ses aristocrates et ses grands prêtres, qui s’empressent de faire commerce de vérités hasardeuses, ou d’indulgences bien négociées. Parce qu’un souci authentique et justifié se dégrade trop vite et trop fort en magistère moral, en rentes et en péages sur l’espace public. La crise de l’écologie est à venir. La crise, l’endettement, le souci du lendemain ne l’expliquent pas seuls. Le temps est venu de repenser la démocratie comme combat pour convaincre, pour faire sentir, pour partager et pour, ensemble, choisir un monde désirable.

    Hervé Juvin (Regards sur le renversement du monde, 20 septembre 2011)

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