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Points de vue - Page 424

  • Liberté d'expression ?...

    Vous pouvez visionner ci-dessous un entretien avec Dominique Jamet, réalisé par le site Enquête&débat. Journaliste, essayiste et romancier - on lui doit notamment Un petit parisien (Livre de poche, 2001), Notre après-guerre (Livre de poche, 2005) ou Un traître (Livre de poche, 2011) - , Dominique Jamet est un subtil dialecticien qui s'exprime ici sur la liberté d'expression et d'opinion.

     


    Interview de Dominique Jamet sur la liberté... par enquete-debat

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  • Le bruit des baskets...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de François Taillandier parue dans le quotidien L'Humanité. Auteur de plusieurs essais, comme Les parents lâcheurs (Rocher, 2001), François Taillandier est aussi romancier et est, notamment, l'auteur d'une magnifique fresque romanesque en cinq volumes, intitulée La grande intrigue, parue chez Stock (mais en cours de publication en poche dans la collection Folio), que nous vous recommandons.

     

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    Le bruit des baskets

    Était-ce pour l’anniversaire de sa mort ? Dimanche, à la supérette G 20 de mon quartier, une radio rediffusait le Bruit des bottes, de Jean Ferrat, chanson écrite aux alentours de 1980. Ferrat alertait sur la possibilité d’un coup d’État fasciste, en cas, par exemple, d’arrivée de la gauche au pouvoir. Beaucoup, dont j’étais, partageaient cette crainte, que les faits semblaient justifier : il y avait les précédents de la Grèce, du Chili et d’une bonne partie de l’Amérique latine, où les régimes à képis étaient soutenus à bout de bras par les mêmes Etats-Unis qui avaient martyrisé le Vietnam.

    L’histoire a des cheminements imprévus : trente ans plus tard, il reste à constater que nous étions menacés par tout, sauf par cela. Comme Pasolini l’avait pressenti, le capitalisme multinational a rompu les amarres avec les formes anciennes de domination. L’acceptation empressée des revendications strictement sociétales, la promotion d’un nouvel individualisme hédoniste, la concurrence mondiale du travail, l’endettement permanent et encouragé, s’ajoutant aux désillusions du communisme réel, lui ont fourni des masses atomisées, soumises, peu capables d’une contestation structurée du système. Je ne sais quel ploutocrate américain proclamait récemment : «La lutte des classes existe, et nous sommes en train de la gagner.» Ces gens-là ont compris que la séduction est plus efficace que la violence pour asservir les peuples.

    Il doit être désormais entendu que nos gouvernants nous aiment et ne veulent que nous protéger. Et quand ils se rendent invisibles, c’est pour ne pas être importuns. Les mouchards sont technologiques, le flicage confié au code-barres et à la puce, la traçabilité numérisée ; le collectivisme est celui des marques ; l’enrégimentement est festif. Les ennemis désignés du système sont les fumeurs persistants, les virus virtuels, les misogynes s’il en reste, les déchets non triés et les tapis-puzzles à base de formamide. La propagande organisée n’incite qu’à la consommation, le seul impératif social est de « mangerbouger ». Le bruit des baskets a succédé à celui des bottes. Tout le monde ou presque en redemande.

    Certes, il subsiste quelques « fachos ». Et aussi quelques révolutionnaires. Doctes et médias ont trouvé la parade en les regroupant sous l’appellation infamante de « populistes ». On n’aura même pas besoin de leur faire du mal.

    François Taillandier (L'Humanité, 17 mars 2011)

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  • De l'antiracisme militant aux délocalisations...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte intéressant cueilli sur le blog de Maxime Tandonnet. Maxime Tandonnet est un haut-fonctionnaire, spécialiste des questions d'immigration, conseiller à l'Elysée et auteur de plusieurs essais, notamment : Le Grand bazar ou l'Europe face à l'immigration (L'Harmattan, 2001) ; Migrations, la nouvelle vague (L'Harmattan, 2003) ; Le défi de l'immigration : la vérité, les solutions (François-Xavier de Guibert, 2004) ; Migration : sortir du chaos (Flammarion, 2006) ; et Géopolitique des migrations : la crise des frontières (Ellipses, 2007).

     

     

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    De l'antiracisme militant aux délocalisations

    Une grande association antiraciste a développé une technique de testing sur le marché des locations d’appartement, destinée à débusquer les auteurs de discrimination (le fait de refuser à une personne originaire de l’immigration un logement après l’avoir reconnu disponible auprès d’une « personne blanche » (sic). Le mode d’emploi de ces testings est accessible à tout un chacun sur son site internet. « La personne blanche appelle une agence immobilière. Avant de téléphoner, elle met en marche le dictaphone…L’appel de la personne blanche est capital. Le but de cet appel est de savoir quels appartements sont disponibles…Ensuite, c’est au tour de la personne de couleur qui appelle l’agence immobilière. Il ne faut surtout pas qu’elle oublie de se présenter, il y va de la réussite du testing (elle peut prendre un accent prononcé par exemple…) » L’objectif de cette pratique est de pousser des personnes – souvent des employés d’agence immobilière – à commettre un grave délit passible de peines de prison, celui de racisme, puis à les dénoncer aux autorités et les envoyer devant le juge.

    Quel ordre moral est-il assez puissant pour couvrir, banaliser, justifier de telles pratiques qui eussent été jugées indignes en toute autre circonstances ?

    Les associations antiracistes ont obtenu la condamnation d’un préfet, pour avoir exprimé un lien entre délinquance et gens du voyage ; de la société l’Oréal, au grand dam de ses dirigeants, à une forte amende le 6 juillet 2007 ; elles poursuivent en ce moment la société Banania. Mais elles ne dédaignent pas mettre en cause de personnes représentatives des milieux les plus modestes : une dame de quatre-vingt dix ans condamnée pour n’avoir pas loué son appartement, deux maires de petits villages de Savoie, pour s’être opposés à la vente de maisons à des ressortissants étrangers, une habitante des Vosges pour avoir refusé d’ouvrir son gîte rural à des femmes voilées…

    Or, la grande cause de l’antiracisme militant n’est pas toujours complètement désintéressée. Elle donne lieu à l’essor d’un business rémunérateur. Le climat de pression morale qui pèse sur le monde des affaires, engendre un foisonnement de « sociétés de conseil en diversité ». Ces cabinets vendent aux entreprises leur  expérience (dixit) dans la lutte contre le racisme et organisent des formations professionnelles dans ce domaine. André T*** consultant propose ainsi « une méthodologie en cinq axes pour mettre en place une politique de non-discrimination à l’embauche ». Les associations antiracistes sont la plaque tournante de cette activité, disposent parfois de leurs propres agences de conseil et de formation, qui interviennent en partenariat de grands groupes de gestion des ressources humaines. Ces cabinets de conseil en diversité louent chèrement leurs compétences : plus d’un millier d’euros par jour pour un « expert en diversité » mis à disposition d’une entreprise.

    Un climat de chantage, de suspicion, de crainte se développe : tu payes ou je t’envoie devant le juge !

    La condamnation de l’Oréal pour discrimination raciale fait tenir au PDG de cette société, par réaction, des propos qui sont clairement inadmissibles du point de vue du principe d’égalité :

    - « Qu’est-ce que fait L’Oréal en matière de diversité et est-ce mesurable ?

    - Nous employons en France plus de 40 nationalités. En 2006, nous avons recruté 423 cadres et une centaine était d’origine étrangère. La loi nous interdit de compter le nombre de personnes issues de la diversité soit par leur nom, soit par le lieu de résidence. Mais aujourd’hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chance d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche» (interview au journal le Monde le 12 juillet 2007).

    Il faut dire qu’une partie du monde économique et financier, au fond, y trouve son compte. L’air du temps antiraciste sert à bien des égards, de la part de certaines entreprises,  de leurre, de rideau de fumée destiné à détourner l’attention des pratiques de licenciements massifs ou de délocalisations à l’étranger. Ainsi le groupe Y, véritable champion incontesté de la lutte contre les discriminations au niveau de l’entreprise, signataire de la « charte de la diversité » procède en parallèle à une politique de délocalisation massive. Sur 200 00 emplois, son PDG annonce en 2006 la délocalisation au Maroc de 1 500 postes après avoir délocalisé 3 000 en Inde. Les gains obtenus ? 72 millions d’euros par an. Entreprise modèle, bien-pensante, exemplaire en façade, Sainte nitouche de la diversité, on en oublierait presque l’autre Y, le vrai, celui des milliers de licenciements et emplois délocalisés. Quant au chantre de l’anti-discrimination, l’ancien PDG de Renault, et ancien président de la HALDE, véritable professeur de morale antiraciste, il est responsable de la délocalisation à l’étranger des deux-tiers des emplois du constructeur automobile dans les années 1992-2005.

    Tout se passe comme si le matraquage antiraciste avait pour objectif essentiel, non de lutter contre le vrai racisme, c’est-à-dire la croyance en l’inégalité des races, ce qui serait une juste et noble cause, mais de créer un rideau de fumée bienpensant destiné à couvrir la destruction massive d’emplois industriels en France depuis plusieurs décennies.

    Maxime TANDONNET (Blog de Maxime Tandonnet, 28 mars 2011)

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  • Bobards et tyrannie médiatique...

    Nous reproduisons ci-dessous le discours inaugural de la cérémonie des Bobards d'or 2011, prononcé par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia.

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    Deuxième cérémonie des Bobards d’Or 5 avril 2011

    Mesdames, Messieurs, Chers Amis,

    Nous allons récompenser ce soir les plus brillants désinformateurs. Ceux qui n’hésitent pas à mentir délibérément pour servir le politiquement correct.

    Mais ne nous y trompons pas, il s’agit moins de critiquer des hommes et des femmes que de dénoncer un système : la tyrannie médiatique.

    Bien peu se hasardent à critiquer les grands médias parce qu’ils sont le pouvoir. Et pourtant, c’est précisément parce qu’ils sont le pouvoir, le pouvoir sur les esprits, en tout cas, qu’il est de notre devoir de les critiquer. Car les grands médias sont un rouage essentiel du pouvoir tout court. Le président du groupe socialiste au Parlement européen, Martin Schultz, l’a reconnu, je cite : « En démocratie, ce sont les médias qui contrôlent le pouvoir. »

    La verticale du pouvoir

    Mais qui donc contrôle les médias ? La réponse est simple : les banques, les oligarques de la superclasse mondiale (SCM) et les mercenaires intellectuels qui les servent.

    Il y a donc une verticale du pouvoir dans ce qu’on appelle les démocraties occidentales : les grandes puissances financières y contrôlent l’opinion par l’intermédiaire des médias, des campagnes de communication et de la publicité.

    Car contrairement à ce qu’on nous raconte, le pouvoir ne vient pas d’en bas dans les démocraties libérales occidentales. A de rares exceptions près – là où il y a des référendums d’initiative populaire, cette potion magique du peuple – le pouvoir n’appartient plus au peuple mais aux grands oligarques. Ce sont eux qui contrôlent la fabrication de l’opinion et l’offre électorale dominante.

    Les banques et la SCM au cœur du système médiatique français

    Si vous le voulez bien, jetons un coup d’œil rapide sur les propriétaires des médias français :

    Au Figaro, Serge Dassault, dont le métier est de vendre des avions d’affaires aux patrons des grandes entreprises et du matériel militaire aux monarchies pétrolières ; sa prospérité est intimement liée au développement de la superclasse mondiale.

    Aux Echos, Bernard Arnault, quatrième fortune mondiale, l’homme de l’industrie du luxe et donc, là aussi, étroitement dépendant de la prospérité de la superclasse mondiale.

    Au Monde, au côté de Pierre Bergé, lui aussi homme du luxe et financier de SOS-Racisme, Mathieu Pigasse, de la banque Lazard.

    A Libération c’est la banque Rothschild qui est aux commandes.

    Même situation dans la presse quotidienne régionale, la PQR : le Crédit agricole contrôle toute la presse nordiste et picarde ; le Crédit mutuel est, lui, aux manettes des journaux alsaciens, bourguignons et rhônalpins.

    Quant à Bouygues qui contrôle TF1 voici son conseil d’administration : le bancassureur Groupama, Indosuez, BNP Paribas, la financière Artémis et Bernard Arnault. La boucle est bouclée.

    Les journalistes, des conseillers de clientèle de banque ?

    Quel est le point commun entre un journaliste du Monde, du Courrier picard, de Libération ou de Vosges matin ? Ce sont tous indirectement des employés de banque !

    Alors vous avez sûrement beaucoup de considération pour le conseiller de clientèle que votre banque a mis à votre service. Il peut occasionnellement vous apporter des informations utiles. Mais vous savez qu’il sert d’abord ses intérêts et celui de son employeur.

    Eh bien, un journaliste, c’est un peu pareil ; c’est un peu comme le « conseiller de clientèle » de votre banque : l’information qu’il vous donne est « orientée », partielle, partiale, biaisée.

    Les rouages de la presse d’influence

    Les grands médias ne gagnent guère d’argent. Au contraire, ils en perdent. Ceux qui investissent dans les médias n’en attendent donc pas une rétribution financière immédiate ; non ils visent à acquérir du pouvoir, de l’influence. Voilà pourquoi, contrairement à ce qu’ils prétendent, les grands médias ne sont pas des médias d’information mais des médias d’influence. Ce sont des prescripteurs d’opinion : ils ne cherchent pas à aider à comprendre mais à faire croire.

    La verticale du pouvoir médiatique

    L’organisation du pouvoir médiatique est pyramidale.

    - Au sommet trônent les oligarques de la superclasse mondiale : eux participent aux jeux et aux montages du pouvoir ; ils retrouvent les banquiers, les financiers, les chevaliers d’industrie et les hommes politiques dans des cénacles restreints comme le Club Le Siècle. C’est parce qu’il en était et qu’il a fait ses classes à New York et dans les rédactions des journaux d’affaires qu’Eric Israelewicz vient d’être nommé à la tête du quotidien Le Monde.

    - A la base, on trouve les soutiers de l’information orientée d’autant plus dépendants qu’ils sont précarisés, et qu’ils se surveillent les uns, les autres. Malheur au « petit dealer » du politiquement correct qui viendrait à s’écarter du troupeau !

    - Entre les deux, voici la caste des grands vicaires qui donnent le ton des sermons : les présentateurs du « 20 heures » : David Pujadas, Laurence Ferrari, Claire Chazal, Harry Roselmack; et une dizaine de « grands éditorialistes », se répandant partout : Claude Askolovitch, Nicolas Domenach, Joseph Macé-Scaron, Jean-Michel Aphathie, Jean-Claude Bourdin, Alain Duhamel, Alexandre Adler ou Nicolas Demorand. Quel merveilleux vivier de candidats aux Bobards d’Or ! Vous retrouverez d’ailleurs beaucoup d’entre eux dans cette édition 2011… Ces maîtres du discours sont des « grandes consciences » et des « sachants », à l’image des Dio, des Durfort et des Vilsberg, si bien décrits par Jean Raspail dans son roman prophétique Le Camp des Saints.

    L’idéologie médiatique : le politiquement correct

    « Tout ce qui est politiquement correct est nôtre » : telle est l’idéologie du pouvoir médiatique. Un cocktail d’affairisme mondialiste et de trotskysme d’école de journalisme. Vous mélangez le laisser-fairisme libréchangiste du Financial Times et la rupture sociétale façon Libération et vous atteignez le point G de l’extase médiatique.

    L’exubérance émotionnelle de la sphère médiatique

    La belle devise de la presse libre – « Je ne blâme ni ne loue, je raconte » – est passée à la trappe. Comme le dit Daniel Cohn-Bendit : « L’information équilibrée en démocratie, cela n’existe pas ». La presse n’informe plus, c’est « le café du commerce du village mondial » (Martin Peltier). La sphère médiatique y impose son pouvoir par la dictature de l’émotion. Son arme de manipulation massive est le manichéisme. Il y a le camp des saints et le camp du diable.

    Bienheureuse Florence Cassez « avec son petit panier vert pomme, son nescafé et ses pleurs » (France-Info), pure Sakineh aux traits d’icône, saint Dominique Strauss-Kahn, sauveur de l’économie mondiale (publi-reportage Canal + / Euro-RSCG), merveilleux peuples arabes en révolution, angélique Roman Polanski.

    Inquiétante Russie, « Salaud de peuple suisse » (Askolovitch), épouvantable « ophtalmo raciste » (la presse unanime).

    Méchant Kadhafi, gentil petit roi de Bahrein aidé par les gentils blindés saoudiens contre les méchants chiïtes.

    Le média est le mensonge

    Le monde des médias dominants est construit comme une histoire de bisounours, un conte pour enfants avec ses bons et ses méchants ; pour bercer d’illusions les consommateurs à qui les oligopoles mondiaux veulent vendre de la bimbeloterie ; et pour mieux infantiliser les citoyens à qui la superclasse mondiale veut imposer le désordre cosmopolite pour mieux les soumettre au nouvel ordre mondial. Le média n’est pas seulement le message, le média est le mensonge. Le média n’est pas l’écran de la réalité, le média fait écran à la réalité.

    Le sens de la cérémonie des Bobards d’Or

    C’est pour cela que Polémia a créé la cérémonie des Bobards d’Or.

    Pour dénoncer la soumission du pouvoir exécutif au pouvoir des banques et de la superclasse mondiale.

    Pour dénoncer « ces médias qui tuent la raison dans le peuple » (Henri Hude) et qui, par là-même, sapent les fondements de la démocratie.

    Pour rétablir la liberté du débat et la libre opinion.

    Pour déchirer le voile du mensonge.

    Vous allez avoir ce soir une grande responsabilité : attribuer les Bobards d’Or 2011. Votre tâche sera difficile car tous les candidats qui vous sont présentés sont méritants ! Mais vox populi, vox dei : c’est à vous de les élire !

    Je déclare ouverte la deuxième cérémonie des Bobards d’Or.

    Polémia
    05/04/2011

    Jean-Yves Le Gallou


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    Les résultats des Bobards d'or 2011 peuvent être consultés sur le site des Bobards d'or

     

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  • François Duprat, une histoire de l'extrême-droite ?...

    Le site du journal Le Monde a mis en ligne un documentaire vidéo de Nicolas Lebourg et de Joseph Beauregard consacré à l'histoire de l'extrême-droite vue au travers du parcours de François Duprat, figure énigmatique et ambigüe du nationalisme-révolutionnaire des années 60-70, mort dans un attentat en 1978.

    Nicolas Lebourg, universitaire, auteur d'un ouvrage sur le nationalisme-révolutionnaire, Le monde vu de la plus extrême-droite - Du fascisme au nationalisme-révolutionnaire (Presses universitaires de Perpignan, 2010), prépare avec Joseph Beauregard une biographie de François Duprat, qui doit paraître chez Denoël.

    Concernant le documentaire vidéo, Beauregard précise, dans un entretien avec les animateurs du blog Droite(s) extrême(s) : "Ce « webdoc » n’est pas une adaptation du livre mais plus une histoire de l’extrême droite dont la figure de François Duprat est le fil rouge. Les deux objets sont complémentaires, l’un situant l’homme dans sa profondeur, l’autre correspondant à une critique politique de son action menée."

    Pour l'objectivité, donc, il faudra repasser ! Au demeurant, le choix de François Duprat comme fil rouge d'une histoire de l'extrême-droite n'est pas innocent, alors même que celui-ci trainait au sein de ce milieu une réputation plus que sulfureuse. On peut se reporter, par curiosité, aux pages que lui consacrait en 1978, avant sa mort,  un journaliste dans Les rats noirs (Jean-Claude Simoën, 1978), un livre-enquête bien informé sur cette mouvance...

    Ce documentaire mérite néanmoins d'être vu pour ses images d'archives et pour certaines analyses d'Olivier Dard et de Nicolas Lebourg...

     

    François Duprat, une histoire de l'extrême droite  (dans la rubrique week-end)

     

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  • Mayotte, un Lampedusa français ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue éclairant de Bernard Lugan, spécialiste de l'Afrique, à propos de Mayotte, cette île de l'archipel des Comores, qui est devenue subrepticement le 101ème département français...

     

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    Mayotte, un Lampedusa français

    Ce 31 mars, l’île de Mayotte est devenue le cent unième département français. Un département qui vivra au rythme de l’islam, religion de la quasi-totalité d’une population dont plus de 60 % ne parlent que le malgache ou le swa­hili. Cette décision a pour origine une pro­messe électorale du candidat Sarkozy, appliquée par une loi organique et une loi ordinaire promulguées le 7 décembre 2010. À aucun moment, on n’a demandé aux Français s’ils voulaient de ce nouveau département peuplé de 200 000 musulmans et payer de leurs deniers le coût de cette insolite opération.

    C’est d’ailleurs parce que l’issue d’une telle consultation risquait d’aller dans un sens contraire à la volonté présidentielle que l’opération a été faite en cachette. En 1962, quand il fut décidé de donner l’indépendance à l’Algérie et donc d’amputer le territoire français des départements algériens, un référendum sollicita l’accord du peuple français ; de même quand on changea le statut de la Nouvelle-Calédonie. Pour Mayotte, rien de semblable : seuls les Mahorais ont été consultés par référendum. Le 29 mars 2009, ils ont ainsi répondu à 95 % “oui” à la départementalisation, 39 % du corps électoral s’étant abstenu.

    Les Français vont donc découvrir avec stupéfaction qu’à Mayotte, les fêtes musulmanes sont chômées, que les horaires de travail sont alignés sur ceux du ramadan et que leurs compatriotes mahorais qui le demanderont conserveront leur statut personnel, la justice devant alors leur être rendue par des magistrats français, non selon le droit français, mais conformément au droit coutumier ! Certes, celui-ci est appelé à disparaître, mais de manière progressive, et qui sait combien de temps le droit français devra composer avec un statut personnel dérogatoire au code civil et à la laïcité, très proche de la charia, qui prévoit la polygamie ainsi que la répudiation des femmes ? D’autant qu’à Mayotte, il n’y a ni état civil, ni cadastre ; noms et dates de naissance y sont incertains, ce qui va évidemment favoriser l’obtention de faux papiers et donc l’immigration-naturalisation. 

    Les Français vont rapidement constater que Mayotte est une pompe aspirante pour l’immigration régionale. L’immigration clandestine y est en effet considérable et in­contrôlée, puisque, pour une population estimée à 200 000 personnes, on compte au moins 60 000 clandestins. En 2010, le nombre des reconduites à la frontière y a atteint le chiffre effarant de 26 405, dont 6 000 enfants qu’il ne sera plus possible d’expulser après la départementalisation. Durant les vingt premiers jours de janvier 2011, 40 bâteaux ont été interceptées avec au total 2 000 personnes à bord.

    Les Comoriennes viennent accoucher à Mayotte d’enfants devenant automatiquement citoyens français, ce qui rend la famille inexpulsable. La maternité de Mamoudzou est ainsi la plus importante de France, avec 7 000 naissances annuelles, 65 à 75 % d’entre elles étant issues de l’immigration clandestine. Les avantages sociaux dont jouissent les Mahorais exercent déjà un attrait irrépressible pour les Comoriens ; or, la départementalisation, qui va progressivement aligner les droits sociaux des Mahorais sur ceux des métropolitains, ne fera qu’augmenter cette attirance.

    À ces migrants de proximité s’ajoutent désormais ceux venant de la région des Grands Lacs et de toute l’Afrique orientale. Mayotte va donc servir de porte d’entrée vers la métropole, d’autant plus que les associations de soutien aux immigrés vont désormais y exiger le respect des procé­dures. Les expulsions de masse vont donc devenir impossibles. C’est donc un gigantesque Lampedusa que nos responsables politiques viennent de créer.

    Parlons vrai : pour beaucoup, la départementalisation, c’est d’abord l’alignement sur les prestations sociales françaises, puis l’attente des retombées de la manne européenne dès que l’île sera devenue Rup (région ultrapériphérique). Déjà, les revendications se font jour parmi les fonctionnaires et les enseignants d’origine mahoraise, qui exigent la départementalisation du système éducatif au plus tard au mois d’avril, avec l’indexation des salaires, la prime de résidentialisation, comme pour leurs collègues métropolitains détachés, la titularisation des contractuels, la reconstitution des carrières pour l’intégration dans le corps des professeurs des écoles. À terme, le coût annuel de Mayotte pour la France est estimé à environ un milliard d’euros. Le seul budget de l’éducation dépasse les possibi-lités locales de financement. En 2010, 81 506 élèves, dont les clandestins, étaient ainsi scolarisés. Dans le seul domaine éducatif, l’effort annuel de l’État atteint déjà plus de 260 millions d’euros et les besoins ne feront que croître.

    L’idée de faire de Mayotte un département français est donc totalement irresponsable. D’autres solutions existaient pourtant, qui permettaient de sauvegarder les spécificités mahoraises et de garantir l’appartenance de l’île à la France. Désormais, il est trop tard. 

    Bernard Lugan, directeur de la revue “l’Afrique réelle”  (Valeurs actuelles, 31 mars 2011) 

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