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Points de vue - Page 365

  • Réfléchir un peu...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dominique Venner, cueilli sur son site et consacré à l'analyse du mouvement de fond identitaire que semble révéler les élections de ces deux derniers mois...

     

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    Lendemains d'élection - Réfléchir un peu

    Il n’est pas dans mes habitudes de commenter des élections. Celles qui se sont déroulées en France depuis la présidentielle de mai 2012 présentent cependant une vraie nouveauté. On peut définir celle-ci comme la manifestation d’une conscience accrue du problème n°1 de notre temps : le « remplacement » des populations de souche par l’immigration de masse arabo-musulmane. Les images des drapeaux africains et maghrébins agités place de la Bastille le soir du 6 mai 2012 pour saluer la victoire du candidat socialiste, ont rappelé les images, dix ans auparavant, de la réélection de Chirac après son duel inégal avec un Le Pen diabolisé comme jamais.

    Les conditions sont toutefois très différentes. La personnalité moderne et « apaisante » de Marine Le Pen n’a pas favorisé la même mobilisation contre son mouvement après son score très honorable de 17,9 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle du 10 juin. Avec 6,4 millions de voix lors de ce scrutin, le FN se pose comme le troisième parti de France. Une loi électorale cousue sur mesure pour maintenir les oligarchies en place interdit une nouvelle fois que les 6,4 millions d’électeurs du FN soient représentés à l’Assemblée nationale, sinon par deux élus, contre des centaines pour les partis oligarchistes : UMP et socialistes (associés au Front d’extrême gauche).

    Ce qui se passe en France n’est pas spécifique à ce pays. C’est un phénomène européen. Cependant, comme je l’ai déjà souligné, les mouvements identitaires européens sont victime d’une « maladie infantile » que je qualifie de chauvine. Agissant en ordre dispersé, sans liens ni concertation, ils sont pour le moment incapables d’imaginer des initiatives face à un adversaire commun. Cela ne signifie par qu’il en sera toujours ainsi. Dans tous les mouvements concernés, les militants les plus réfléchis songent à la nécessité de convergences. Partout en Europe des partis analogues au FN, rejetant le racisme et l’antisémitisme, font de la préservation de l’identité des peuples européens leur raison d’être. Citons entre autres le Parti du peuple danois, le Parti de la liberté néerlandais, le FPÖ et le BSÖ autrichiens, les Vrais Finlandais, Le Parti du progrès norvégien, le Vlaams Belang flamand, l’English Defense League, le Fidesz au pouvoir en Hongrie, Droit et Justice en Pologne, Ataka en Bulgarie, la Ligue du Nord en Italie, les Démocrates en Suède ou l’Union démocratique (UDC) du centre en Suisse. Tous ces partis dépassent 5 % des voix et atteignent parfois 25 % ou plus, en dépit de l’hostilité active des médias qui constituent le « clergé séculier » du Marché, relayé par son « clergé régulier » (prof des universités et des écoles), sans compter le vieux clergé des Eglises traditionnelles chargé d’apporter la dimension compassionnelle et paralysante qui est sa spécialité.

    Dans Le Monde du 14 juin 2012, pages Débats, une politologue (Virginie Martin) et un sociologue (Pierre Lénel), après avoir noté l’étonnante permanence du votre FN, malgré son exclusion électorale, en tiraient une conclusion pertinente qui doit être relevée. Ces deux chercheurs estiment en effet qu’il faut réviser l’interprétation habituelle du vote FN comme simplement « protestataire ». Sa permanence dans le temps exige plutôt d’y voir un véritable « vote d’adhésion ». Adhésion à quoi ?

    Usant d’un vocabulaire prudent, les deux chercheurs proposent de rechercher un dénominateur commun à tous ceux (nantis ou démunis, jeunes ou plus âgés, urbains ou ruraux, qui ont accordés leurs suffrages à Marine Le Pen à l’élection présidentielle du 10 juin. Ce dénominateur commun c’est, disent-ils, un « trouble civilisationnel », expression juste et modérée.

    « Ce trouble, écrivent-ils dans leur jargon, met en avant une lecture du monde qui révèle une hostilité au pluralisme culturel sur le plan intérieur et le refus du multiculturalisme sur le plan international ». En clair, il révèle une forte inquiétude identitaire, face à des menaces toujours plus évidentes.

    Les deux chercheurs poursuivent en estimant que le « trouble » se cristallise plus particulièrement autour de quatre points. « La nationalité en constitue le premier marqueur : les Français d’origine immigrée ne sont pas vus comme « légitimes », leur nationalité serait usurpée. Cette illégitimité vient s’appuyer sur la question culturelle et bien souvent cultuelle (islam). C’est le deuxième élément : une relation négative s’instaure entre signes de métissage et identité française. « Nous » s’oppose à « eux », la différence trouve là son expression la plus criante : « eux » ont une autre histoire que celle qui « nous » constituerait de tout temps. »

    Ce trouble, ajoutent les auteurs, est un élément nouveau par rapport à leurs enquêtes de la fin des années 1990. Il est relié, disent-ils, aux événements de la scène internationale : le monde arabo-musulman apparaît désormais comme dangereux… « Et c’est bien souvent à cette question que la question sécuritaire est réinterprétée… Tous ces éléments se confondent dans la figure de l’immigré, présence ici de cet ailleurs arabo-musulman qui apparaît comme diabolique ».

    « Enfin, poursuivent les deux chercheurs, l’élément le plus prégnant est celui du sentiment d’un rapport de forces devenu défavorable entre les Français d’origine maghrébine et les Français « de souche » : l’idée d’un effet de nombre produit un sentiment de colonisation inversé ».

    Rarement les faits ont été observés avec autant de pertinence dans cet organe central de l’oligarchie mondialiste qu’est Le Monde. Au passage, on ne peut négliger un fait anecdotique et cependant gros de symbole : l’un des deux élus du FN à ce deuxième tour du 17 juin 2012 est la propre petite-fille du fondateur, la toute jeune Marion Maréchal-Le Pen, 22 ans, qui a conquis le siège de Carpentras (Vaucluse), ville qui avait été le prétexte d’une opération géante de diabolisation du FN en 1990 par l’instrumentalisation d’un fait divers : la profanation d’une tombe par des loubards (sans lien avec le FN) dans le cimetière juif de la ville. La plus jeune députée de toute l’histoire de la Ve République accorde aux siens une revanche inattendue.

    Sans doute peut-on penser que la conscience identitaire est lente à s’éveiller. Mais il faut se souvenir de quel chaos historique et intellectuel elle a surgi, sans compter les obstacles immenses qui lui sont opposés. C’est donc son affirmation qui surprend et non une ampleur jugée encore insuffisante.

    Dominique Venner (Site de Dominique Venner, 19 juin 2012)

     

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  • Les législatives sans le peuple...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse d'Andrea Massari et de Michel geoffroy, cueillie sur Polémia et consacrée aux leçons qu'il est possible de tirer des élections législatives...

     

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    Les législatives sans le peuple

    1-Une abstention record

    Au deuxième tour de l’élection législative, le 17 juin 2012, 47,60% des électeurs se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul. C’est un record absolu sous la Ve République. Plus de la moitié des moins de 44 ans se sont abstenus, tout comme la majorité des employés et des ouvriers. Illustration du désintérêt pour l’élection : durant l’entre-deux-tours, les couvertures des magazines (Le Nouvel Observateur, L’Express, Marianne) titraient, non sur l’enjeu du scrutin, mais sur la guerre des concubines présidentielles (« La première femme contre la première dame », selon France Dimanche).

    2-Une assemblée à la représentativité douteuse

    Avec 16,5% des inscrits au premier tour le Parti socialiste a la majorité absolue. Avec 2% à l’élection présidentielle, les écologistes disposent de 18 élus. Avec 18% à l’élection présidentielle, le Front national dispose de 2 élus.

    On notera, en contrepoint, que les minorités ethniques disposent au titre de la « diversité » de 10 députés et de 3 ministres.

    Précisons que la circonscription de Marine Le Pen avait été redéfinie par le gouvernement Fillon pour rendre la victoire de la gauche plus facile (avec l’ancien découpage Marine Le Pen aurait été élue avec 53% des suffrages !)

    Marine Le Pen (18% à la présidentielle), Jean-Luc Mélenchon (11%), François Bayrou (9%) sont exclus de l’assemblée nationale : soit trois personnalités représentatives de 38% des électeurs.

    3- La stratégie centriste de Fillon, Copé, Juppé a démobilisé les électeurs UMP

    Avec la « stratégie Buisson », celle d’un langage à droite toute, Nicolas Sarkozy est parvenu à rassembler 48,5% suffrages, le 6 mai 2012. A contrario, la mollesse de la campagne législative Copé/Fillon a accentué la démobilisation naturelle de l’électorat. L’UMP ne retrouve que 44% des suffrages, soit 4,5 points de moins qu’à la présidentielle.

    Les reports du FN vers l’UMP ont été découragés par les déclarations politiquement correctes des Juppé, Dati, Jouanno (tous non candidats), NKM et autres Copé.

    A contrario, les médias ont beaucoup glosé sur la défaite des élus UMP de la droite populaire, sans voir que beaucoup d’entre eux partaient de situations très défavorables ; pourtant, dans leurs circonscriptions, Jean-Paul Garraud, Brigitte Barèges ou Bernard Carayon, quoique battus, limitent les pertes par rapport à la moyenne nationale.

    4- L’union à droite, cela marche : le populiste Bompard élu à Orange

    L’élection de Jacques Bompard à Orange a été très largement passée sous silence par les médias. Or Bompard a été particulièrement bien élu, obtenant près de 59% des suffrages. Parti de 22% au premier tour, il a réuni sur son nom la quasi-totalité des 40% de suffrages dispersés sur le Front national, l’UMP et les candidats divers droites. Ce brillant résultat est le fruit d’une fidélité sans faille à ses convictions politiques, d’un travail de terrain constant et d’une habile stratégie électorale. C’est dans ce contexte, propre au Comtat Venaissin, que Marion Le Pen a été élue à Carpentras avec l’aide de l’équipe de campagne de son suppléant intelligemment choisi parmi la Ligue du Sud de Bompard.

    5-Les reports UMP/FN ont existé et le Front national est donc entré dans un processus de normalisation politique

    Là où le FN était fort, il a bénéficié de bons reports de l’UMP : notamment à Hénin-Beaumont dès le premier tour ; dans le Gard pour Gilbert Collard qui a même bénéficié, au deuxième tour, d’un « vote utile » en sa faveur ; et aussi dans les Bouches-du-Rhône où deux candidats FN ont atteint 49% : des chiffres insuffisants pour gagner mais néanmoins très significatifs, puisque supérieurs aux résultats obtenus en 1988 et 1997. De même Florian Philippot a bénéficié de bons reports UMP en Lorraine.

    Le Front national est donc bien entré dans un processus de normalisation politique, au grand dam de la gauche et de l’oligarchie.

    Cela tient à la fois à la personne et à l’action de Marine Le Pen, mais aussi au fait que la situation générale de notre pays et de l’Europe confirme les analyses de la droite identitaire. Le discours d’ostracisme vis-à-vis du Front national est donc de moins en moins audible, dans un pays de plus en plus en crise. Le Front de gauche, malgré un soutien systématique de l’oligarchie médiatique, a d’ailleurs été incapable de supplanter le Front national, en particulier à cause de sa position sur l’immigration.

    6-La partialité médiatique a une fois de plus biaisé l’élection en faveur des médiagogues

    Il y a une grande différence entre un référendum et une élection représentative. A un référendum les électeurs votent pour des idées et des projets. A une élection représentative les électeurs votent aussi en fonction des images des candidats. Ainsi certains candidats – NKM par exemple – sont angélisés. D’autres sont diabolisés, comme le furent Christian Vanneste (éliminé dès le premier tour), Nadine Morano ou Jean-Paul Garraud. Et l’opinion est, volens nolens, influencée par les personnalités les plus présentes dans les médias qui sont précisément celles qui tiennent le discours le plus convenu et le plus politiquement correct.

    7-Hollande : des pouvoirs réduits, une légitimité faible

    Les médias ont glosé sur les pouvoirs rassemblés par Hollande : la majorité absolue de l’Assemblée nationale, la majorité du Sénat, la majorité des collectivités territoriales.

    Mais ces pouvoirs sont limités par ceux des organisations internationales : l’Union européenne, l’Organisation mondiale du commerce, l’OTAN. Sa marge de manœuvre est dérisoire.

    En interne ses pouvoirs sont limités par les organes juridictionnels : sait-on, par exemple, que depuis 40 ans, 90% des lois et décrets sur l’immigration ne sont pas le fait des députés mais celui du Conseil d’Etat, de la Cour de cassation, du Conseil constitutionnel, de la Cour de justice européenne, de la Cour européenne des droits de l’homme ?

    Hollande a été choisi (à défaut de DSK, indisponible) comme gérant d’apparence des intérêts de la superclasse mondiale. Sa marge de manœuvre est faible. De retour de la conférence du Bilderberg (où il a séjourné, en Virginie, du 29 mai au 3 juin), Erik Israélewicz, directeur du Monde (dont Matthieu Pigasse, de la banque Lazard, est l’actionnaire de référence), fixe la feuille de route présidentielle : dans des éditoriaux à l’arrogance mal dissimulée, le patron du Monde dit au président de la République ce qu’il doit faire, sur l’euro, l’Europe, la Grèce, le redressement des comptes publics et même comment il doit recadrer sa concubine…

    8-Hollande, une légitimité fragile

    Or Hollande, malgré les discours euphoriques de médias versatiles, a une légitimité faible : il n’a obtenu que 48,64% des votants du deuxième tour, davantage par rejet de Nicolas Sarkozy que par adhésion. Et il n’a obtenu la majorité des suffrages exprimés que par le vote des minorités ethniques dont les représentants les plus agités ont fêté la victoire en agitant des drapeaux étrangers.

    Aux législatives, on l’a dit, et là aussi malgré la mobilisation du vote ethnique en sa faveur, le Parti socialiste n’a rassemblé que 16,1% des suffrages.

    Jamais sous la Ve République la coupure entre le pays légal et le pays réel n’a donc été aussi profonde ; l’usure du système politique français, de moins en moins représentatif, est manifeste et le clivage gauche/droite recouvre donc de plus en plus un clivage identitaire, ce qui va contribuer à radicaliser le débat politique.

    Sur le plan du style, la « présidence normale » et son gouvernement se sont coulés dans la continuité de l’hyperréactivité émotionnelle, les morts de militaires et de gendarmes et les blessures de policier servant cyniquement de carburant électoral. C’est une stratégie médiatique efficace à court terme mais dangereuse dans la durée.

    Bon courage, M. Hollande

    Michel Geoffroy et Andrea Massari (Polémia, 19 juin 2012) 

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  • Indéniables fondamentaux...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site du Nouvel Économiste et consacré à la lutte résolue que doit mener le nouveau gouvernement contre les bandes poly-criminelles issues des cités de banlieue. 

     

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    Indéniables fondamentaux

    On le sait depuis l’aube de la pensée grecque : l’initial est toujours le plus fort. Ce que fait initialement l’homme (seul ou coalisé) détermine invariablement la suite des événements en cause. En matière de sécurité, les premiers gestes et décisions du nouveau gouvernement seront ainsi lourds de conséquences pour le quinquennat débutant. Ce pourquoi il paraît utile de rappeler ici quelques indéniables fondamentaux.

    Pour sa sécurité intérieure, un pays connaît d’usage un seul vrai, un seul grand problème à la fois. Et aussi bien sûr maints tracas adjacents mais finalement supportables – si l’on veut, l’équivalent médical de la grosse fracture d’un côté et de la crise d’urticaire, de l’autre.

    Le grand problème sécuritaire que connaît aujourd’hui la France est celui des bandes criminelles. Pas question ici bien sûr d’anodins groupes d’ados, s’agrégeant pour mieux s’adapter à l’univers adulte et à la société – mais d’individus durablement coalisés en gangs criminels et partageant entre eux les tâches et le butin (ce qui est la définition même du crime organisé, selon la convention mondiale de Palerme, en 2000).

    Un efficace baromètre permet de mesurer l’activité de ces gangs : le comptage des vols à main armée et des règlements de comptes entre malfaiteurs. Pour dix raisons trop longues à détailler ici, le “braquage” est en effet l’activité reine du Milieu et sa mesure expose la tonicité et la toxicité de l’entreprise criminelle en un lieu donné. Par ailleurs, tout gang étant toujours et partout à base territoriale, les règlements de compte et autres “guerres” révèlent l’agressivité des bandes, les conquêtes des uns et les déroutes des autres, etc.

    Or les comptages les plus récents le montrent : la situation de la France n’est pas bonne et va même en empirant – ce qui impose de réfléchir puis d’agir.

    Mettre en France les bandes hors d’état de nuire dans le respect exigeant des normes du droit, permettrait donc à un ministre de l’Intérieur de réaliser d’énormes gains transversaux dans divers domaines criminels :

    - vols à main armée,

    - règlements de comptes,

    - vols avec violence,

    - trafics locaux de stupéfiants (deals de porte cochère),

    - rackets et squats dans les cités et les quartiers,

    - émeutes et incendies de véhicules.

    En même temps, le ciblage de ces gangs poly-criminels soulagerait grandement la population des quartiers où ils sévissent. Rappelons que la France métropolitaine compte environ 700 “zones urbaines sensibles” ZUS, qui comptent quelque 4,5 millions d’habitants.

    Tout ce qui précède peut naturellement s’établir et se prouver :

    - Dans un article du 4 octobre 2011, Le Monde, qui n’est pas exactement un brûlot sécuritaire, écrit que la construction d’un commissariat dans la ZUS de Clichy sous Bois – Montfermeil (93) “a été plébiscitée par les habitants”, las des exactions des bandits.

    - Le 30 décembre 2011, Le Figaro révélait (“les incroyables comptes d’un dealer”), qu’une seule petite bande d’une seule cité marseillaise gagnait 100 000 euros mensuels à vendre du cannabis – 1,2 millions d’euros annuels nets d’impôt. Extrapolons a minima qu’il n’y ait, par cité “sensible”, qu’une seule bande sur un seul point de vente, vendant seulement du haschisch : 600 millions d’euros viennent ainsi chaque année polluer et corrompre l’économie légitime.

    - Chez nos voisins, maintenant : lors des émeutes britanniques de l’été 2011 (Londres, Bristol, Manchester, Liverpool, Birmingham, 5 morts, des quartiers entiers pillés et incendiés), 73% des 4 000 vandales arrêtés étaient des récidivistes – donc le plus souvent, des bandits.

    Mais il y a plus précieux encore pour un gouvernement de gauche : toute lutte résolue contre les gangs profite d’abord aux jeunes gens issus des minorités et de l’immigration, grands gagnants in fine d’un retour à l’ordre dans les ZUS.

    L’exemple probant est ici celui de la ville de New York.

    Rappelons que voici vingt ans, dans cette vaste métropole, la criminalité constatée (par des instances indépendantes et contrôlées) était abominable (31 homicides pour 100 000 habitants) ; et qu’elle est aujourd’hui parmi les plus basses du continent (6/100 000 homicides).

    Entre 1990 et 2010, la criminalité générale, toutes infractions jointes, s’est effondrée à New York de – 80 % ; les crimes liés à la toxicomanie, de – 90%.

    Or à qui profite cette superbe embellie ? Aux jeunes afro-américains de 15/25 ans. Plus de guerres de gangs (dont ils étaient surtout les victimes), donc pour eux, 75% de risques d’assassinat en moins. Le renseignement criminel et le décèlement précoce des jeunes à risque ont aussi joué : 70% d’incarcérations en moins. En 2010, les prisons de New York comptent 10 000 détenus de moins qu’en 1990 !

    Pourquoi ces succès ? A New York, la rengaine misérabiliste a été délaissée et le pragmatisme et l’efficacité, privilégiés. Comme ils le font encore en France, des Diafoirus-sociologues américains affirmaient que la pauvreté, les inégalités, le chômage et le racisme étaient à l’origine du crime. Et que la criminalité disparaîtrait quand ces graves handicaps sociaux seraient résorbés. Doublement faux : hélas pour les new-yorkais, la pauvreté, les inégalités sociales, la ségrégation et la toxicomanie n’ont que trop peu régressé de 1990 à 2012. Or cependant, la criminalité s’est effondrée. Au point qu’aujourd’hui le grand criminologue Franklin Zimring, de la fort progressiste université de Californie à Berkeley, n’hésite pas à affirmer que “la plupart des formes de criminalité peuvent être éradiquées sans changements sociaux structurels ou coûteux”.

    Que notre nouveau ministre de l’Intérieur dédaigne ainsi les radotages d’une sénile “culture de l’excuse” et il sera dans la bonne voie. Qu’il parvienne – là sera sans doute le moins aisé – à convaincre ses collègues de la justice et de la “politique de la ville” d’emprunter ce cours criminologique nouveau et la paix sociale sera au rendez-vous. Un succès que des millions d’électeurs français attendent et espèrent.

    Xavier Raufer (Le Nouvel Économiste, 28 mai 2012)

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  • La campagne de Russie (partie 4)...

    Napoléon doit maintenant abandonner Moscou et battre en retraite pour sauver son armée...

    Pierre Le Vigan nous donne ici la quatrième et dernière partie de sa chronique consacrée à la campagne de Russie à l'occasion de la sortie du livre de Curtis CateLa campagne de Russie, en format poche dans la collection Texto, et, surtout, à l'occasion du deux centième anniversaire de cet événement...

    Première partie

    Deuxième partie

    Troisième partie

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  • La décadence en marche ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Gilles Cosson, cueilli sur Valeurs actuelles et consacré aux symptômes de la décadence de l'Occident...

     

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    La décadence en marche ?

    Nous sommes en l’an 363 de notre ère. L’empereur Julien, dit l’Apostat, entre en guerre. La pensée grecque qu’il incarne se rebelle devant la menace que représente Sapor II, le despote régnant sur la Perse.Sous la férule impitoyable de ce dernier, règnent l’arbitraire et la terreur là où Rome, digne héritière d’Athènes, donne la priorité à la loi. Le but des hostilités est de prendre la capitale, Ctésiphon, pour obliger le tyran à se soumettre à un pouvoir qui se sent investi d’une mission civilisatrice : apporter les splendeurs de la philosophie hellénique à une population plongée dans la servitude et l’obscurantisme.En ces temps de déclin, les alliés de Rome sont devenus peu sûrs, l’armée peine à recruter, les habitudes de luxe poussent à une dépense sans frein, la situation financière est tendue, les moeurs sont relâchées, la foule pense à ses plaisirs, l’intégrisme chrétien menace la cohésion d’un empire habitué à honorer des dieux aussi multiples que ses peuples…Cela ne vous rappelle rien ? Sautons d’un coup d’aile dix-sept siècles et demi. Les frontières de l’esprit grec, indépendant et critique, ont été déplacées au-delà de l’Atlantique et l’antique esprit de soumission oriental a envahi les bords de la Méditerranée, à l’exception notable de l’Europe ; mais la plus grande puissance du moment, les États-Unis, a entrepris, elle aussi, de renverser un dictateur sanguinaire, Saddam Hussein, pour apporter les lumières de la démocratie au peuple irakien opprimé… Bagdad, à vingt kilomètres de Ctésiphon – étonnante proximité – , a été prise sans coup férir ; pourtant la poudrière régionale est plus menaçante que jamais.À l’image des supplétifs de l’empire latin, les alliés musulmans de l’Occident – Pakistanais, Égyptiens et autres – ne le sont plus que de nom. Le Pentagone recrute des mercenaires venus du sud du Rio Grande auxquels on promet la nationalité américaine à l’issue de leur engagement, à l’instar des légionnaires barbares faits citoyens romains après vingt-cinq ans de service. La Réserve fédérale fait marcher sans discontinuer la planche à dollars pour financer un déficit budgétaire abyssal, tel Julien frappant une monnaie d’argent appauvrie pour payer ses troupes.Les religions traditionnelles sont aussi délaissées que les dieux de l’Olympe autrefois, mais le fondamentalisme pentecôtiste ou musulman demande à la science d’oublier la théorie de l’évolution, telle l’Église des premiers temps exigeant que le Soleil tourne autour de la Terre.L’homogénéité des populations s’est beaucoup amoindrie et l’on parle l’espagnol en Californie comme hier le grec à Alexandrie. La permissivité sexuelle est devenue un article de foi à Washington comme jadis à Byzance, les juristes à la solde du plus offrant pèsent sur les décisions de justice à l’instar des rhéteurs d’autrefois, le culte du travail n’est plus ce qu’il était, l’autorité de l’État est contestée, l’individualisme fait des ravages, le pays se fracture entre factions viscéralement opposées, tout compromis devient un exploit… Voulez-vous d’autres exemples ? Bienvenue dans l’ère de la décadence !

    Gilles Cosson (Valeurs actuelles, 14 juin 2012)

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  • La campagne de Russie (partie 3)...

    Napoléon s'est emparé de Moscou, mais contrairement à ses attentes le Tsar ne lui adresse aucune offre de paix...

    Pierre Le Vigan nous donne ici la troisième partie de sa chronique consacrée à la campagne de Russie à l'occasion de la sortie du livre de Curtis CateLa campagne de Russie, en format poche dans la collection Texto, et, surtout, à l'occasion du deux centième anniversaire de cet événement...

    Première partie

    Deuxième partie

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