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Points de vue - Page 348

  • La crise cachée...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une intervention de l'écrivain Renaud Camus pendant l'émission du 13 novembre de Ce soir ou jamais, au cours de laquelle il dénonce le silence des médias et des intellectuels sur le phénomène qu'il appelle "le grand remplacement", c'est-à-dire le changement de civilisation que connaît l'Europe au travers du changement de sa population par l'immigration.

    Renaud Camus est l'auteur, notamment, de plusieurs essais importants comme Le grand remplacement (David Reinharc, 2011), Décivilisation (Fayard, 2011) ou Le communisme du XXIème siècle (Xenia, 2007).

     

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  • La « post-démocratie » ethnique en marche ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré aux logiques politiques de la post-démocratie...

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    Barack Hollande et François Obama : la « post-démocratie » ethnique en marche

    La réélection de Barack Obama et l’élection de François Hollande présentent d’inquiétantes similitudes malgré la dissemblance des systèmes et des traditions politiques respectives.

    Où sont les électeurs ?

    Tant la victoire de Barack Obama que celle de François Hollande s’inscrivent d’abord dans une participation électorale faible : estimée pour le moment à 60% aux Etats-Unis. En France au second tour de l’élection présidentielle le taux d'abstention a atteint 19,66%, soit un taux de participation meilleur qu’aux Etats-Unis. Mais, si l’on y ajoute les votes blancs ou nuls qui représentent 5,80% des votants, on obtient un total de 25,46%, soit un quart de l’électorat qui n’a pas voulu choisir entre Sarkozy et Hollande. Au second tour des législatives françaises 47,6% de l’électorat s’est en outre abstenu ou a voté blanc ou nul : un record.

    L’élu minoritaire

    Ensuite, dans les deux cas l’élu est minoritaire auprès du groupe électoral central autochtone.

    Barack Obama n’a recueilli que 39% des voix des électeurs blancs non hispaniques. Par contre, 93% des Noirs et 71% des Hispaniques auraient voté pour lui (Le Monde du 9 novembre 2012).

    François Hollande n’a pas obtenu la majorité des voix des votants, mais seulement 48,6% ; par contre, il aurait obtenu 86% des voix des électeurs musulmans au second tour des présidentielles selon l’IFOP (Les Echos du 20 juillet 2012). Il a aussi obtenu une très large majorité des voix dans les DOM : les Antilles et La Réunion lui ont apporté 600.000 voix. Alors que son écart en voix avec N. Sarkozy était relativement faible, ces très bons scores dans ces populations ciblées ont fait la différence.

    L’élu des minorités : post-démocraties et niches ethniques

    Barack Obama avait l’avantage d’incarner dans sa personne même les « minorités » américaines et le rêve américain, des « minorités » qui dans certains Etats représentent cependant une proportion significative de l’électorat désormais. François Hollande est un Français de souche mais qui a touché les dividendes électoraux de la posture pro-immigrés de la gauche. Le fait que le nouveau secrétaire général du PS soit un Antillais, ancien fondateur de SOS Racisme, est d’ailleurs significatif. Le cheminement est différent mais le résultat politique, identique.

    En d’autres termes la victoire électorale dans les post-démocraties se gagne désormais sur les marges dans une stratégie de niches électorales qui se trouvent aussi être principalement des niches ethniques, immigration de peuplement oblige.

    On se souvient des drapeaux africains et maghrébins brandis Place de la Bastille au soir de l’élection de François Hollande. Les images de la jubilation des partisans de Barack Obama au soir des résultats renvoient un spectacle comparable outre-Atlantique, avec une surreprésentation des Afro-Américains.

    Mais les niches ne sont pas seulement ethniques. Elles peuvent être de toute nature : sexuelles, écologistes, économiques, religieuses, etc.

    La victoire de la stratégie des niches

    En post-démocratie la théorie du marché politique s’applique pleinement, en effet : il est plus rentable de capitaliser sur des groupes ciblés que l’on peut mobiliser que de tenter de séduire tout le monde par un programme forcément complexe, voire contradictoire.

    Aux Etats-Unis, le vote blanc s’est dispersé entre démocrates, républicains et abstentionnistes, alors que les minorités se sont concentrées sur le candidat démocrate. En France, les Français de souche se sont dispersés entre l’abstention et les différentes familles politiques, alors que les personnes d’origine allogène se sont concentrées sur le vote socialiste.

    La niche ethnique est particulièrement avantageuse en outre. En effet, les personnes d’origine immigrée, ou afro-américaine pour les cas des Etats-Unis, ont naturellement tendance à constituer des groupes homogènes, conscients de leur identité et de leur solidarité, quand elles sont nombreuses, ce qui est le cas aujourd’hui : soit parce qu’elles proviennent de cultures où les solidarités familiales sont fortes car elles n’ont pas encore été touchées par l’individualisme narcissique, à la différence des Européens de souche ; soit parce qu’elles ont été instrumentées par l’idéologie victimaire dominante. C’est justement l’effet, sinon la fonction, du discours « antiraciste » sur les droits civiques et les discriminations dont seraient victimes ces populations, que de les constituer en groupes de victimes homogènes et solidaires.

    La démocratie à la niche !

    Des deux côtés de l’Atlantique, cette stratégie de niche a permis à des candidats d’être élus malgré une absence de dynamique en leur faveur, car dans un régime de bipolarisation, de droit comme de fait, il n’y a pas de raz de marée électoral : les élections se gagnent, au contraire, à très peu de voix.

    Aux Etats-Unis le bilan de Barack Obama était décevant et l’hypothèse d’un score égal avec Mike Romney n’était d’ailleurs pas écartée. En France, comme le déclarait significativement François Rebsamen, « la gauche a remporté une victoire électorale grâce à son unité et au talent de François Hollande, mais elle est minoritaire idéologiquement. La droitisation de la société française est une réalité qui s'accélère » (Les Echos du 26 octobre 2012) : en d’autres termes, un président de gauche a été élu dans une France autochtone de droite.

    Grâce à la mobilisation des niches minoritaires Barack Obama et François Hollande ont quand même été élus.

    Vive la post-démocratie !

    L’immigration arbitre des élections

    Dans les deux cas, enfin, leurs adversaires ont été handicapés électoralement par la question de l’immigration et sans doute plus gravement en France qu’aux Etats-Unis.

    Les minorités ont choisi manifestement, en effet, le candidat qui tenait le discours le plus laxiste vis-à-vis de l’immigration, ce qui témoigne d’une préférence communautaire évidente mais que l’idéologie dominante, individualiste et « antiraciste », refuse de reconnaître comme telle.

    Le candidat républicain a tenu un discours de fermeté vis-à-vis de l’immigration pour obtenir l’investiture, discours qui l’a desservi ensuite dans certains Etats où les Hispaniques sont nombreux.

    L’image de Nicolas Sarkozy brandissant un kärcher dans les banlieues l’a desservie vis-à-vis des électeurs d’origine immigrée, même si elle n’était que pure communication politique vis-à-vis des Français de souche. En France, ce handicap a été d’autant plus prononcé qu’il se doublait de la fracture entre une droite dite « républicaine » et le Front national précisément sur la question de l’immigration. Cette fracture a renforcé en retour l’efficacité de la stratégie de niches conduite par la gauche.

    Le moteur de la post-démocratie, dans un monde occidental ouvert à l’immigration de peuplement, est de substituer, à la dynamique majoritaire « un homme une voix », une logique oligarchique d’affrontement de niches minoritaires. La droite en France n’a aucun avenir si elle ne s’adapte pas à cette nouvelle règle du jeu. A elle la responsabilité de mobiliser la niche des Français européens et blancs.

    Michel Geoffroy
    13/11/2012

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  • A propos du mariage pour les homosexuels...

    Vous pouvez regarder ci-dessous la chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 6 novembre 2012,  dans laquelle il nous livre une très bonne analyse de l'affaire du "mariage pour tous"...

     


    Le mariage homosexuel vu par Eric Zemmour par rtl-fr

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  • Les convertis d'Allah...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent article de François Bousquet, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré au phénomène de la conversion à l'Islam, en particulier de la part de Français de souche...

     

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    Les convertis d'Allah

    Ils sont de plus en plus nombreux, reconnaissables à leur profil européen dans les mosquées et dans les rues. Frappés d’amnésie, ils ne se reconnaissent que dans le Coran et tiennent la loi française pour illégitime. Certains basculent dans le djihadisme, comme Jérémie Louis-Sidney, récemment tué par la police.

    Désormais, les frontières de l’État passent à l’intérieur des villes, avait lâché le maire de Philadelphie, il y a presque un demi-siècle, après plusieurs nuits d’émeutes dans sa ville. Il ne croyait pas si bien dire. S’il y a une catégorie de la population qui lui donne raison, ce sont les convertis à l’islam. Amis ou ennemis ? Pour les djihadistes, la réponse ne laisse planer aucun doute. Le phénomène s’observe un peu partout : en France, au Royaume-Uni, en Belgique, en Allemagne. C’est « une sorte de terrorisme domestique qui a germé dans notre propre cour », selon les mots de Wolfgang Schäuble, aujourd’hui ministre des Finances du gouvernement Merkel.

    On en a eu tout récemment une illustration avec Jérémie Louis-Sidney, Français d’origine antillaise, délinquant de son état, converti à l’islam, soupçonné de l’attaque à la grenade d’une épicerie juive de Sarcelles, dans le Val-d’Oise, le 19 septembre dernier. Tué lors d’un échange de coups de feu avec la police venue l’interpeller, il appartenait à un groupuscule djihadiste. Sur les douze suspects interpellés, sept ont été déférés devant le parquet de Paris, dont Jérémy Bailly, peut-être l'inspirateur du groupe, un Français de “souche” converti. Tous se croyaient à Gaza-sur-Seine. La police les soupçonne d’avoir voulu préparer une série d’attentats contre des cibles juives.

    Petits délinquants et convertis “autoradicalisés” à l’école du cyber-djihadisme, le profil n’est pas nouveau, même si, comme le relève Mathieu Guidère, professeur d’islamologie et auteur des Nouveaux Terroristes (Autrement, 2010), « l’affaire Merah a fait sauter un verrou, celui du passage à l’acte ». Louis-Sidney et les autres sont cependant loin de constituer des cas isolés. On se souvient du braqueur Lionel Dumont, le “Gaulois d’Al-Qaïda”, membre du gang de Roubaix et auteur d’une tentative d’attentat contre le G7 en 1996, ou de Muriel Degauque, boulangère originaire de Charleroi, qui s’est fait exploser en Irak, en 2005, au passage d’une patrouille américaine. Et que dire des deux Français convertis impliqués dans la vague d’attentats de 1995, Joseph Jaime (alias Youssef) et David Vallat (alias Rachid), qui s’étaient rencontrés en Afghanistan, où ils se préparaient à la guerre sainte. Ils dirigeaient le réseau Chasse-sur-Rhône (Isère) en charge de la logistique. Au dernier moment, ils prirent peur. Le Groupe islamique armé algérien (GIA) recruta alors une autre équipe dans une cité voisine, à Vaulx-en-Velin. C’est là qu’intervient Khaled Kelkal, délinquant “réislamisé” en prison. Rappelons également qu’au temps de Ben Laden, Al-Qaïda était l’organisation islamique qui comptait le plus de convertis (10 à 20 %). On dénombre désormais, parmi ces djihadistes, de plus en plus de femmes converties (10 % des effectifs, selon Mathieu Guidère).

    À la suite des attentats du 7 juillet 2005 en Grande-Bretagne (qui impliquèrent quatre kamikazes, dont un converti d’origine jamaïquaine), les Renseignements généraux français avaient isolé un échantillon de 1 610 convertis repérés par la police comme prosélytes et impliqués dans des faits de délinquance. Plus de 50 % d’entre eux appartenaient à la mouvance fondamentaliste et 4 % s’étaient convertis en prison, où l’islam est majoritaire, au dire de Farhad Khosrokhavar, auteur de l’Islam dans les prisons (Balland, 2004), – « entre 50 et 80 % dans les établissements proches des quartiers sensibles ».

    À cet égard, on peut parler d’islam carcéral, “voyoucratie” adossée à une force pluriséculaire, le Coran, dont l’affaire Halimi – du nom de ce garçon enlevé, séquestré et torturé trois semaines durant par le “gang des barbares”, dirigé par Youssouf Fofana, petit caïd d’origine ivoirienne, emmuré dans sa folie antisémite, à moitié bègue, rongé par le ressentiment, en proie à une haine généralisée – a révélé l’étendue sous une forme pathologique.

    Dans Tout, tout de suite (Fayard, 2011), un livre brut de décoffrage consacré à l’affaire, le romancier Morgan Sportès s’est dit « effaré » lorsqu’il a découvert « que sur les vingt-sept personnes impliquées [toutes musulmanes], huit [s’étaient] converties à l’islam, simplement parce que l’islam était la religion de leurs copains ». Sportès ajoute que certains protagonistes, prédateurs sans envergure prêts à se damner pour une paire de Nike ou un lecteur MP3, écrasaient dans la journée leur cigarette sur Ilan Halimi tout en expliquant le soir à leurs amis que l’islam est « une religion de charité » ! Les spécialistes évoquent un “islamo-banditisme”, il serait plus juste de parler de “charia de la caillera”.

    Jusqu’aux années 1980, les conversions concernaient une élite en quête de spiritualité ou d’orientalisme, dont René Guénon et le chorégraphe Maurice Béjart demeurent les modèles. Le choix de l’islam passait souvent par le chemin escarpé du soufisme, forme mystique de l’islam. Au surplus, les conversions étaient individuelles.

    Désormais, elles acquièrent une dimension collective, comme au temps du Bas-Empire, quand les peuples vaincus épousaient la religion du vainqueur. C’est visible dans les banlieues, où une jeunesse sans repère embrasse la foi islamique pour se conformer au modèle dominant.

    « Épouser l’islam, note l’un des meilleurs connaisseurs du sujet, Samir Amghar, devient un moyen d’éviter la relégation, liée à son origine française, tout en acquérant des formes de prestiges symboliques : une respectabilité et une notabilité sociale fondée sur l’islam. » Selon le même Samir Amghar, « 25 à 30 % des effectifs salafistes [en France] sont d’origine franco-française et environ un sur dix chez les Ahbashs [courant néo-soufi originaire du Liban], prioritairement des jeunes d’origine antillaise et d’Afrique centrale ».

    L’alliance du consumérisme et du ritualisme

    Désormais, les conversions passent moins souvent par le Tabligh, mouvement piétiste à forte coloration sectaire qui a participé activement à la réislamisation des deuxième et troisième générations issues de l’immigration. Ce sont les salafistes, en phase avec ce que le sociologue Patrick Haenni a appelé « l’islam de marché », qui ont le vent en poupe. D’essence wahhabite, la branche la plus fondamentaliste de l’islam, ils vivent repliés du monde extérieur perçu comme impie et prêchent un littéralisme étriqué, tout en mêlant consumérisme effréné et ultraconservatisme, réislamisation du champ politique et américanisation de la société civile, nourriture halal et fast-food.

    L’autre grand pourvoyeur de recrues pour un islam prosélyte et missionnaire, est le mariage mixte. Interdiction pour une musulmane d’épouser un non-musulman (il en va différemment pour les hommes, mais dans tous les cas, les enfants seront musulmans). On dira que ce sont là des conversions de confort. Leur quasi-automaticité n’en constitue pas moins autant de renforts pour la religion de Mahomet.

    Se convertir, c’est souvent s’éloigner de ses proches, sinon même devenir un étranger, parfois un ennemi, que les parents ne reconnaissent plus. Les barbes poussent, les tranches de jambon restent dans l’assiette, les voiles masquent les visages. C’est un phénomène d’assimilation à l’envers doublé d’un rejet violent de la culture d’origine. Il n’est du reste pas rare que les convertis parlent des “céfrancs” comme s’il s’agissait d’étrangers.

    L’exemple de Ribéry est à cet égard édifiant, lui qui met autant d’énergie à ne pas chanter la Marseillaise qu’à faire sa prière publiquement. Ainsi les anciennes appartenances sont-elles rejetées au profit des nouvelles allégeances, sans aucun recul critique. C’est qu’il y a une faille psychologique chez les convertis, qui n’est jamais abordée dans une société laïque où prévaut le libre choix confessionnel : la question du parjure, ce qu’on appelait naguère les “renégats”. Elle conduit souvent les néomusulmans à en rajouter pour (se) prouver qu’ils sont bien des “born again” et ne pas avoir à interroger la part d’eux-mêmes qu’ils ont abandonnée.

    Le prix Nobel de littérature, sir V. S. Naipaul, qui a beaucoup enquêté sur l’islam dans les pays non arabes (Malaisie, Pakistan, Indonésie), faisait remarquer que l’islam, partout où il s’est implanté, à l’exception notable de l’Iran, a produit un phénomène d’acculturation foudroyant, effaçant les traces du très riche passé préislamique. Les populations, observe-t-il, sont frappées d’amnésie. Et de fait, dans la culture musulmane, le passé préislamique est renvoyé dans le monde de la jahiliya, l’“ignorance”.

    Or aujourd’hui, dans un contexte religieux déterritorialisé et déculturé, l’ignorance est un atout redoutable, ou plutôt « la sainte ignorance » analysée par Olivier Roy (notre entretien page 16). Elle est la pièce maîtresse du salafisme, suppléé par la schizophrénie de ses adeptes, qui conjuguent cyber-modernité et mythification d’un passé arabe reconstruit de toutes pièces par les chaînes satellitaires du Golfe et l’“islamosphère”. À les voir s’habiller à la saoudienne, on ne peut s’empêcher de penser que les salafistes se livrent à une surenchère religieuse pour masquer la précarité de leur islamité. Que dire alors des convertis européens, parmi lesquels ces marionnettes au regard vide que sont les djihadistes, qui ajoutent à la précarité de leur condition la facticité d’une arabité désespérément revendiquée ? Comment ne pas voir en eux des pièces rapportées qui n’ont de raison d’être que dans la mesure où l’Europe n’a rien à leur opposer, sinon sa propre amnésie historique et son refus d’assumer ses fondations chrétiennes ? 

    François Bousquet (Valeurs actuelles, 8 novembre 2012)

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  • Les dévots de la pensée mythique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jack Dion, publié sur le site de Marianne et consacré à un exemple récent et édifiant de manifestation de la pensée unique dans les médias du système...

     

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    Les dévots de la pensée mythique 

     

    Quel est le point commun à ces éminences du clergé médiatique que sont Christophe Barbier, Nicolas Beytout, Dominique Seux, François Lenglet, Jean- Marc Vittori, Franz-Olivier Giesbert, Erik Izraelewicz, Eric Le Boucher, Yves de Kerdrel et consorts ? Nonobstant leurs différences, ils ont fait du « coût du travail » leur cible unique.  

    Nos Excellences ne prennent du rapport Gallois que ce qui les intéresse pour fonder le raisonnement suivant : si la France va mal (et c’est le cas), si son industrie s’est rabougrie (et c’est la réalité), si elle exporte moins (et cela ne se discute pas), c’est parce que le travail coûte trop cher. En vertu de quoi, une économie massive sur les « charges » (qui sont la partie du salaire consacrée aux cotisations sociales ) devrait remettre la machine en marche et la faire repartir comme par miracle. Amen. 

      

    On entend cette petite musique du matin au soir, sans que personne parmi les membres du chœur susdit s’interroge le moins du monde sur les carences d’un tel raisonnement. S’il suffisait de baisser les charges pour relancer les investissements industriels, cela se saurait puisque c’est déjà le système en vogue pour les bas salaires. Si la compétitivité était indexée sur le faible niveau des salaires, la Grèce, l’Espagne et le Portugal devraient figurer dans le top du top. Si les cadeaux aux entreprises sans contre partie permettaient de stimuler le made in France, Arnaud Montebourg serait le premier à brûler un cierge pour fêter l’événement. 

    Les hauts dignitaires de l’Eglise médiatique ne rentrent pas dans ce genre de considérations. Le coût du travail est leur nouveau mantra, et nul ne les fera dévier de leur mission évangélisatrice. Habitués à se tromper, ils persistent et signent. Tout comme ils étaient pour le traité  de Maastricht en 1992, pour le traité européen en 2005, pour le nouveau traité européen signé par François Hollande, ils sont pour la version « coût du travail » du choc de compétitivité, notion imposée dans le débat public par les tenants de l’orthodoxie néolibérale grâce aux tergiversations d’un PS qui ne sait plus sur quel pied idéologique danser.   

    Les maîtres à (bien) penser ne parlent jamais du coût du capital, du coût des dividendes, du coût de la rente, du coût des délocalisations, du coût des fuites de capitaux, du coût des placements financiers, ou même du coût de la niche fiscale dont ils bénéficient en tant que journalistes. En revanche, le coût du travail salarié, cela les révulse au plus haut point, et ils n’hésitent pas à monter en prêche pour appeler les malheureux à se sacrifier en place publique. Au passage, ils en oublient les voix iconoclastes faisant remarquer qu’il ne faut pas mettre dans le même panier grandes et petites entreprises, et que la compétitivité dépend aussi de l’effort de recherche, de l’innovation, du financement des banques ou du patriotisme industriel, sans lequel nul ne peut résister aux conséquences de la mondialisation sauvage. Pour la nouvelle cléricature, ces considérations impies sont vouées au grand bûcher de l’Inquisition.   

    Quelqu’un a dit : « La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d’échapper aux idées anciennes. » Il s’appelait Keynes. Encore un hérétique.

     

    Jack Dion (Marianne, 10 au 16 novembre 2012)

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  • Réélection d'Obama : les colonies de l'Amérique se réjouissent...

    Nous reproduisons ci-dessous ce point de vue de Jean-Paul Baquiast, cueilli sur Europe solidaire, l'un des sites qu'il anime, et consacré à la couverture des élections américaine en Europe et à ce qu'elle révèle...

     

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    Réélection d'Obama : les colonies de l'Amérique se réjouissent

    Lorsqu'une campagne électorale se déroule dans le pays colonisateur, les élites des pays colonisés se passionnent pour l'évènement. Pourtant, le résultat des élections dans la métropole ne change rien à leur sort.
    On pense à cette situation fictive lorsque l'on constate le battage médiatique invraisemblable qui a mobilisé les Européens au cours de la campagne électorale américaine. Il trouve son paroxysme aujourd'hui, alors que tous les gouvernements européens, comme les dirigeants de l'Union européenne, se précipitent pour être les premiers à féliciter l'heureux vainqueur. Les propos de celui-ci ne devraient pas cependant laisser beaucoup d'illusions aux colonies. Selon Obama, grâce à cette réélection, avec l'aide de Dieu, l'Amérique va confirmer son leadership, notamment au Pacifique, et continuer à offrir son modèle au reste du monde. 

    Les colonisés que nous sommes devraient-ils s'en réjouir?  L'expérience des dernières mois sous la présidence d'Obama ne plaide pas en ce sens. Comme le dit ce matin John Mac Arthur, auteur de « L'illusion Obama » (Les Arènes), il n'y aura pas de grandes différences, dans aucun domaine, entre un président démocrate et un président républicain. Dans les deux cas continuera la domination des intérêts financiers américains sur le monde dit développé.

    La seule liberté qui restera aux peuples européens colonisés sera de se réjouir de la domination américaine parce que celle-ci pensent-ils les protégera d'une menace manipulée depuis le 11 septembre par les Etats-Unis, celle de la "Terreur", reprise aujourd'hui sous la forme du grand khalifat musulman intégriste qui bientôt réunirait tous les peuples du Moyen-Orient, de l'Afrique et de l'Europe. S'y ajouterait aujourd'hui, toujours selon la softwar américaine, celle de la Chine et pourquoi pas d'une Russie qui se réarmerait. 

    Mais que les Européens ne se réjouissent pas trop. Lorsqu'ils ne seront plus en état de maintenir leur influence, si ces menaces, imaginaires ou réelles, se précisaient,  les Etats-Unis n'auront qu'une priorité, se replier sur leurs terres d'origine, La petite Europe, démissionnaire sur tous les plans, ne sera plus alors pour eux qu'une grenouille fascinée attendant d'être avalée.

    Jean Paul Baquiast (Europe solidaire, 7 novembre 2012)

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