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Points de vue - Page 322

  • Le populisme ne veut plus rien dire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Marc Crapez, cueilli sur le site de Marianne et consacré à l'anti-populisme de l'oligarchie...

    Chercheur en sciences politiques, Marc crapez est l'auteur de plusieurs essais comme La gauche réactionnaire (Berg, 1998), L'antisémitisme de gauche au XIXe siècle (Berg, 2002), Défense du bon sens (Rocher, 2004).

     

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    Le populisme ne veut plus rien dire

    Depuis la mort de Raymond Aron, la science politique française s’est endormie. Son lexique a banni des notions comme l’affairisme, la bureaucratie, l’élitisme, l’oligarchie et, parallèlement, promu outrancièrement celle de populisme.

    Aux Etats-Unis, le sociologue Richard Florida vante la notion de « classe créative » pour désigner une classe mobile et qualifiée, définie en trois « t » : technophile, talentueuse et tolérante.
     
    Les sciences sociales apportent donc, sur un plateau, des théories qui font rosir de contentement les élites. Il est gratifiant d’être large d’esprit et à la pointe du progrès.

    De regarder les peuples comme des retardataires en leur faisant la leçon.

    D’être exonéré d’avance de travers tels que la bureaucratie ou l’oligarchie.

    D’intimider toute velléité de contestation en menaçant de la traiter de populiste.
     
    La France est la plus atteinte. Tandis que le Financial Times a cessé la surenchère en recommandant un « populisme précautionneux », notre pays reste quadrillé par des élites qui se serrent les coudes et se montrent agressives dès qu’on les met en cause.

    Elles détestent la critique et la remise en cause de leur credo. Assimilé à de la démagogie et à du conservatisme, le populisme ne veut plus rien dire.

    C’est devenu une annotation sévère que l’élite inscrit sur le bulletin de notes du peuple à la moindre incartade.

     

    Le filon anti-populistique est inépuisable. Des intellectuels focalisent l’attention sur cet épouvantail qui permet de se faire peur tout en surfant sur le consensus.

    Ils ressassent de pseudo-inquiétudes sur un risque imminent de montée du populisme par carriérisme ou opportunisme certes, mais surtout de bonne foi par ignorance.
     
    Le fantasme du populisme repose sur une version biaisée de l’histoire que tout le monde répète en chœur.

    Selon cette légende, l’histoire du continent européen serait une longue suite de guerres, c’est la démocratie qui aurait porté le nazisme au pouvoir et Hitler aurait déclenché la guerre pour permettre à son peuple d’assouvir ses bas instincts.

    Par conséquent, ce serait la construction européenne qui a permis la paix et la guerre serait, pour les peuples européens, une fatalité à exorciser par une thérapie de groupe, sous la dictée de leurs élites.
     
    En réalité, le nazisme n’a pas été porté au pouvoir par les urnes mais par une sorte de coup d’Etat. Les guerres correspondent à certains traits de la nature humaine soumise à certaines circonstances sociales.

    Ce ne sont pas les peuples qui déclenchent les guerres mais les élites, à la fois parce qu’il s’agit de possibilités inhérentes à l’évolution des sociétés et pour préserver leurs propres intérêts, masquer leur incompétence ou appliquer leur idéologie.  

    Depuis 1945 en Europe, la paix procède de contraintes géopolitiques telles que la superpuissance américaine et la dissuasion nucléaire (l’Otan face au pacte de Varsovie), une prise de conscience de l’ensemble des populations et une surveillance accrue des peuples sur les initiatives des élites.

    C’est la paix qui a permis l’Union européenne et non l’inverse. La non-belligérance franco-allemande est la cause et non l’effet de l’édification européenne.
     
    En début d’année, aux cérémonies anniversaires de l’amitié franco-allemande, les Allemands ont joué le jeu, en organisant des festivités dans leurs écoles, réitérant à la base leur souci de bonne entente.

    Les peuples européens adhèrent à la paix et à la prospérité et c’est dans le cadre de ce consensus qu’une partie d’entre eux est mécontente et apporte ses suffrages à des formations politiques qui se présentent en alternative aux élites en place qu’elles contestent. Le parallèle avec les années 30 est, pour le moment, dénué de fondement.

    Marc Crapez (Marianne, 16 avril 2013) 

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  • Comment naissent les révolutions ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dominique Venner, cueilli sur son site personnel et dans lequel il réfléchit, alors qu'un parfum d'insurrection flotte sur la France, aux conditions qui permettent de voir émerger un phénomène révolutionnaire...

     

     

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    Comment naissent les révolutions ?

    C’est un sujet passionnant, très actuel et mal connu que la naissance des révolutions. Il avait été étudié par le sociologue Jules Monnerot (1908-1995) après les événements français de Mai 68 dans son livre Sociologie de la Révolution (Fayard, 1969). Travail précieux pour lequel son auteur a forgé une série de concepts applicables à toutes les situations.

    S’agissant d’une étude sociologique et non d’une histoire des idées, Monnerot use d’une seule appellation, sans ignorer bien entendu tout ce qui sépare et oppose les différentes révolutions du XXe siècle, bolchevisme, fascisme italien, national-socialisme allemand, révolution de 1944, ou celle de 1968. Il estime en effet que ces phénomènes de foule relèvent de la même analyse sociologique, tout en faisant une nette différence entre révolutions de type conservatrice et révolutions déconstructrices.

    Mais d’abord, Monnerot définit quelques concepts applicables à toute révolution. En premier lieu la « situation historique ». Elle est celle que l’on ne reverra jamais deux fois. C’est vrai pour 1789, 1917, 1922, 1933 ou 1968. Autre notion complémentaire : la « situation de détresse ». Elle se caractérise par des troubles non maîtrisés. La structure sociale se défait : les éléments ne sont plus à leur place.

    Quand une société est stable, on y distingue des éléments sociaux normaux (« homogènes ») et des marginaux (« hétérogènes »). Les éléments marginaux sont en marge parce qu’ils y sont maintenus par la pression des éléments « homogènes ». Lorsqu’un seuil critique de bouleversement est atteint, la partie homogène commence à se dissocier. On observe alors comme une contagion de chaos.

    Remarque intéressante qui s’applique aux révolutions conservatrices : « l’homogène, même en voie de dissociation, reste l’homogène ». Quand le bouleversement est radical, « du fond même de la société monte une demande de pouvoir ». Le fascisme, en 1922 ou 1933, fut par exemple une réponse à cette demande dans une société ayant un haut développement (industrie, sciences, culture). Dans une telle société, quand l’ordre s’est effondré, les éléments conservateurs (homogènes) deviennent provisoirement révolutionnaires par aspiration à l’ordre et demande de pouvoir.

    Comment aboutit-on à une « situation révolutionnaire » ? Réponse synthétique de Monnerot : par carence au sommet. Une crise de régime se caractérise par une « pluralité des conflits ». Tout échappe à l’autorité du pouvoir en place, le désordre devient endémique. La société entre en « effervescence ».

    L’effervescence n’est pas la révolution. Elle en est une phase, un moment, avec un début et une fin (un refroidissement) quand le milieu « n’est plus combustible ». Quand l’effervescence retombe, ce ne sont plus les mêmes qui sont aux commandes (Robespierre a été remplacé par Napoléon, Trotski par Staline, Balbo par Mussolini).

    Situation révolutionnaire et effervescence font intervenir les « masses ». Ce sont des coagulations momentanées, les troupes des révolutions. Pour diriger les masses, leur donner un système nerveux, les jacobins, puis Lénine (en beaucoup plus efficace) ont conçu l’instrument du parti.

    Ce que les léninistes appelaient « la radicalisation des masses », est une tendance à la politisation de catégories jusque-là conformistes et peu enclines à se passionner pour la chose publique (elles demandent surtout à l’État de faire son métier d’État). On entre alors dans une phase d’effervescence, « la société est parcourue en tous sens de réactions affectives intenses, comme les grains de limaille de fer par un courant magnétique ».

    Les situations de détresse font apparaître sur le devant de la scène des élites violentes : les « hétérogènes subversifs », des irréguliers et marginaux que les barrières habituelles n’arrêtent pas. Ils contribuent à donner au mouvement sa force de rupture.

    Dans une situation révolutionnaire, la carence et le besoin douloureux du pouvoir, peuvent jeter sur la voie de la révolution des éléments sociaux qui n’aspirent qu’à l’ordre. « Une heure vient où les Arditi, les jeunes lansquenets du Baltikum, les réprouvés qui le sont de moins en moins, n’apparaissent plus inquiétants, mais rassurants à la partie la plus homogène de la population. Ils semblent incarner à travers le malheur les valeurs de courage, de bravoure  et de caractère sans quoi il n’est pas de grand pays… Même ceux qui ne sont pas leurs partisans pensent qu’il faut laisser faire l’expérience. » C’est un bon résumé des situations historiques d’exception. Mais, comme le précise Monnerot, la « situation historique » est celle que l’on ne revoit jamais deux fois.

    Dans la France de 2013, sommes-nous entrés dans une « situation historique » ? Pas encore, bien entendu. Mais des signes attestent que l’on peut se diriger vers une telle situation imprévue. Ira-t-elle jusqu’au bout de ses promesses ? Il est trop tôt pour se prononcer. Mais rien n’est impossible.

    Dominique Venner (Blog de Dominique Venner, 16 avril 2013)

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  • La radicalité contre la dictature des minorités !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur Polémia et consacré au mouvement populaire et à sa nécessaire radicalisation s'il veut pouvoir ébranler les minorités qui nous gouvernent...

    Jean-Yves Le Gallou dirige la fondation Polémia et a récemment publié aux éditions Via Romana un essai percutant intitulé La tyrannie médiatique.

     

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    La radicalité contre la dictature des minorités

    Chaud, chaud, chaud ! Le printemps sera chaud. Car les majorités se révoltent contre la dictature des minorités.

    Minorités sexuelles

    Il y a, selon l’INSEE, 100.000 couples homosexuels en France, soit 0,3% de la population ; et 10.000 enfants – 0,003% de la population – vivent au domicile de ces couples homosexuels. Une minorité de ces minorités réclame qu’on change des règles multimillénaires pour les adapter à leur situation individuelle ou à leurs caprices. Il est normal que cela suscite une forte exaspération des majorités ! En vérité les homosexuels devraient être reconnaissants aux familles traditionnelles qui défilent contre la dénaturation du mariage : ce sont leurs enfants qui paieront leurs retraites…

    Minorités associatives subventionnées 

    Les associations LGBT, minorité agissante de la minorité revendicative des minorités sexuelles, veulent régenter le débat public. Au nom de la lutte contre une prétendue « homophobie », il s’agit d’interdire toute prise de position jugée politiquement incorrecte ; en fait, d’empêcher toute critique du mariage homosexualiste à l’image de ce qu’ont réussi les associations « antiracistes » censurant tout débat sur l’immigration. Le tout avec l’argent des contribuables. C’est insupportable au pays de Voltaire.

    Minorités ethniques et religieuses

    Elles cherchent à imposer dans l’espace public comme dans l’espace privé leurs exigences vestimentaires et leurs interdits alimentaires : refus du porc, abattage hallal pour tous – ce qui suscite la réaction des amis des bêtes et de la France profonde. C’est à Guéret, dans la Creuse, qu’on se mobilise contre la construction d’un abattoir hallal voulu au nom de médiocres intérêts commerciaux, quoique contraire à la loi européenne, aux traditions françaises et à la sécurité sanitaire.

    Minorités financières

    Elles imposent des réglementations conformes à leurs intérêts mais non à l’intérêt général. Quand les banques, les grandes entreprises et les hyper-riches échappent à l’impôt (tout en bénéficiant des infrastructures techniques, des services publics et des systèmes de protection sociale des Etats), ce sont les classes moyennes qui payent. Ces classes moyennes sont doublement victimes : des excès de l’Etat-providence qu’ils payent mais aussi de la finance-providence qui échappe à l’impôt.

    Minorités médiatiques

    Moins de 50.000 journalistes, qui informent de moins en moins et qui conditionnent de plus en plus ; qui ne cherchent pas à distinguer l’exact de l’inexact, ni le vrai du faux, mais qui prétendent dire où est le « bien », où le « mal », en louant les « gentils » et en dénonçant les « méchants ». Avec un grand sens de l’à-propos, les personnes manifestant le 28 mars devant France Télévision, protégée par les forces de l’ordre, criaient : « CRS, retourne-toi, la racaille est derrière toi ! » Sans commentaire.

    Minorités parlementaires

    Moins de 1.000 personnes prétendent avoir le monopole de la fabrication de la loi sans tenir compte du peuple. C’est, certes, la logique de la démocratie représentative mais celle-ci est, hélas, de moins en moins représentative :

    -En raison des lois et du calendrier électoral, une partie importante de l’opinion n’est pas représentée ; et les socialistes qui ont, à eux seuls, la majorité de l’Assemblée nationale n’ont recueilli que 16% des électeurs inscrits, lors du premier tour des élections législatives de juin 2012. Un peu court comme majorité pour transformer un homme en femme !

    -Le Sénat a voté le projet de loi Taubira à la sauvette. Une loi dont la garde des Sceaux a dit qu’elle portait un « changement de civilisation » mais dont, faute de scrutin public, on ne sait pas individuellement qui l’a votée et qui l’a refusée. Un formidable déni de démocratie voulu par tous les groupes politiques de la majorité comme de l’opposition. Une belle manœuvre qui permet de faire adopter la loi, qui autorise les sénateurs à se faire passer pour « progressistes » auprès des médias parisiens tout en leur permettant individuellement de dire à leurs électeurs d’outre-mer ou des campagnes françaises qu’ils n’ont pas approuvé le « mariage gay ». Belle manœuvre, vraiment, mais qui indigne à juste titre les adversaires de la loi Taubira et tous les démocrates sincères.

    -Plus généralement, les hommes politiques les plus en vue représentent de moins en moins leurs électeurs car ce sont des médiagogues, des hommes et des femmes qui cherchent à plaire aux médias plus qu’au peuple, à coups de surenchère politiquement correcte. Telle est la principale cause du discrédit de la démocratie représentative.

    Or toutes ces minorités se tiennent et se soutiennent. C’est contre elles que la révolte gronde. Moins d’un an après l’élection de François Hollande la probabilité d’une crise politique majeure est devant nous : la dissolution de l’Assemblée nationale ou la démission du président de la République ne changeraient pas grand-chose. Ce qu’il faut c’est rendre la parole au peuple. Par le référendum d’initiative populaire national et local. A partir de la demande de 500.000 électeurs au plan national et ce sans censure prétendument constitutionnelle. A partir de 7,5% des électeurs au niveau local, sous la seule réserve qu’il s’agisse d’une délibération locale. Bien sûr, ceci devrait s’accompagner d’un rétablissement de la liberté d’expression, de l’arrêt des subventions aux grands lobbys politiquement corrects et du retour au pluralisme des médias.

    Le printemps français doit trouver un débouché politique autour de thèmes forts : référendum et démocratie directe ; liberté d’expression et pluralisme des médias ; dénonciation de la dictature des minorités et respect de la majorité populaire. Quant aux manifestants ils ne doivent pas avoir peur de la radicalité car seule la radicalité s’attaque aux racines du mal et propose un ressourcement créateur.

     Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 14 avril 2013)

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  • France : liquidation totale ?...

    Nous reprioduisons ci-dessous un point de vue de Maurice Gendre, cueilli sur le site Scriptoblog et consacré à l'entreprise de démolition mise en oeuvre par les gouvernements successifs et, en particulier, par celui du catastrophique Monsieur Ayrault...

     

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    France : liquidation totale

    Ce gouvernement restera comme celui qui aura tenté de finir d'achever la France.
    Chaque jour Ayrault et son équipe, avec le soutien de François Hollande évidemment, donnent l'impression de vouloir terminer le travail entamé depuis (au moins) Pompidou.

    Pulvérisation de la famille
    Depuis une quarantaine d'années, individualisme hédoniste aidant et féminisme en délire triomphant, la famille avait déjà sérieusement du plomb dans l'aile : multiplication des divorces, accroissement des familles monoparentales, 200 000 avortements pratiqués chaque année depuis l'adoption de la loi Veil, démographie faible.
    La loi Taubira relative au mariage des duos homosexuels et lesbiens (en langue française un couple suppose l'altérité) et à l'adoption des enfants arrive donc telle la cerise sur le gâteau. 
    De plus, c'est un secret de polichinelle mais dès que le mot "mariage" sera prononcé, avec la jurisprudence européenne, cela ouvrira immédiatement droit à la PMA et à la GPA.
    La loi Taubira est donc le dernier clou dans le cercueil de la famille.

    Oraison funèbre pour la souveraineté nationale

    Hollande aura également échoué, comme c'était absolument prévisible, à renégocier le traité sur la stabilité la coordination et la gouvernance (TSCG), ce super-Maastricht avec son lot d'atteinte insupportable à la souveraineté et principalement budgétaire à travers la "règle d'or" inscrite dès lors dans le marbre constitutionnel, un déficit autorisé qui ne doit pas excéder 0,5% du PIB et un mécanisme correctif automatique en cas de dépassement.
    En revanche, il n'aura pas hésité un instant à le faire ratifier par le Parlement.
    Consulter le peuple français par la voie référendaire sur un sujet aussi capital (comme le sujet précédent d'ailleurs), vous plaisantez cher Monsieur !
    La France ne maîtrisait déjà plus ses frontières et ne pouvait plus battre monnaie, son budget devra désormais passer sous les fourches caudines des eurocrates.

    Vers une citoyenneté au rabais
    Même si ce funeste projet semble pour le moment enterré, le droit de vote des étrangers aux élections locales finirait d'entamer le rapport qui devrait être indissociable entre citoyenneté et nationalité. Principe normalement intangible qui a déjà été mis à mal par les élections européennes ouvertes aux ressortissants communautaires.
    Mais ce n'est pas le seul élément qui met à mal le principe de citoyenneté.
    Le consentement à l'impôt est un élément constitutif du sentiment d'appartenance à la citoyenneté française. Or, depuis l'affaire Cahuzac ce consentement à l'impôt est  désormais beaucoup moins évident pour nombre de contribuables. Voir le ministre en charge du Budget (ou ce qu'il en reste, voir paragraphe précédent) et de la lutte contre l'évasion fiscale s'affranchir lui-même des règles communes, tricher et mentir ne va certainement pas aider à réconcilier les Français avec les Finances publiques.
    D'autant que l'agacement était déjà grand de voir une très grosse partie des prélèvements partir dans le tonneau des Danaïdes du remboursement d'une dette illégitime, dans l'aide médicale d'Etat (AME) réservée aux clandestins, dans des subventions accordées à des associations ne représentant qu'elles-mêmes ou encore dans le paiement de bombes que l'on vient déverser sur les populations libyennes.
    Alors que dans le même temps des hôpitaux ferment, des crèches n'ouvrent pas, des services publics sont supprimés dans les campagnes (et largement dans les villes désormais), des transports ne circulent plus par "souci de rentabilité" à partir de certaines heures etc.

    La fin d'un modèle social
    L'accord national interprofessionnel (ANI) signé par le MEDEF et les syndicats minoritaires (CFDT, CFE-CGC et CFTC),  syndicats qui n'ont rassemblé aux dernières élections prud’homales que 38,7% des voix, sera repris très probablement dans sa quasi-intégralité par la représentation abusivement qualifiée de "nationale".
    Ce texte met fin au CDI tel qu'il fut jusqu'alors. Un texte qui ferait presque passer le CPE de triste mémoire pour une mesure progressiste !
    Que contient ce texte ?
    Il sera désormais possible de baisser les salaires jusqu'au niveau du SMIC et d'allonger le temps de travail en cas de difficultés économiques dans l'entreprise (si accord d'entreprise il y a). En cas de refus : licenciement.
    La mobilité forcée d'un site à l'autre sans limitation dans le temps et dans l'espace est inscrite. En cas de refus : licenciement.
    Les licenciements sont facilités (contournement de la loi et de la justice prud'homale), les délais de recours sont réduits pour le non-respect du contrat de travail, la contestation de licenciement et les salaires impayés ou minorés.
    Mais cet accord c'est aussi l'extension du contrat à durée indéterminée intermittent.
    En clair : on vous embauche en durée indéterminée mais on vous fait travailler quand on en a besoin, les périodes non-travaillées ne donnant pas droit à l'allocation-chômage...
    Comme l'explique très bien notre ami Adrien Abauzit, l'ANI relève de tout sauf d'un hasard du calendrier. Il s'inscrit parfaitement dans le cadre du marché transatlantique prévu à l'horizon 2015 et si souvent évoqué par Pierre Hillard.
    Les conditions de travail des Français et plus largement des Européens devant s'aligner sur celles des travailleurs d'outre-Atlantique.
    Autre mesure marquée du sceau de la régression sociale : la baisse des allocations familiales. Outre que sur un plan symbolique cette décision est un vrai désastre, cette baisse des alloc' risque de peser fortement sur les naissances.
    Quel projet se cache derrière ce sale coup encore porté à la famille française ?
    Logique comptable court-termiste ou dessein beaucoup plus inavouable ?
    Et les retraites complémentaires dans tout ça ?
    Là aussi, il y a eu "accord" entre les partenaires sociaux. Avec le regard bienveillant et complice du gouvernement, qui ne s'est pas mêlé des discussions entre le MEDEF (décidément choyé et gâté comme jamais) et les syndicats. 
    Outre la CFDT, la CFTC et FO ont décidé de signer. Depuis le 1er avril, les retraites complémentaires sont moins revalorisées que l'inflation, ce qui amputera le pouvoir d'achat des 11 millions de retraités concernés. Les pensions seront ainsi augmentées de +0,8% pour l'Arrco (retraite complémentaire des salariés du privé) et +0,5% pour l'Agirc (retraite complémentaire des cadres du privé), alors que l'inflation a été revue à +1,2% par le gouvernement pour 2013. (1)

    Tropisme américano-anglophile éhonté

    Le projet de loi Peillon-Fioraso est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
    Ce projet de loi présenté en conseil des minsitres le 20 mars étend la possibilité de dispenser dans l'enseignement supérieur des cours en anglais plutôt qu'en français.
    Jusqu’ici, la loi Toubon de 1994 posait comme principe qu’en France, dans n’importe quelle école ou université publique ou privée, tous les enseignements devaient être dispensés en français, la langue de la République. A deux exceptions près : pour les cours de langues et lorsque l’enseignant est un intervenant étranger.
    Là encore il s'agit de fondre la France dans le magma du mondialisme americanomorphe.

    Ce gouvernement est donc bel et bien un gouvernement de destruction nationale.
    Il s'est donné pour unique tâche de "réussir" là où les précédents gouvernements avaient "échoué". Et le moins qu'on puisse dire c'est que pour le moment il y parvient parfaitement.
    Les Français font aujourd'hui face à un gouvernement composé d'extrémistes et d'idéologues fanatiques (Taubira, Vallaud-Belkacem, Peillon...) accompagnés de carriéristes sans foi ni loi (Valls) et de bateleurs d'estrade prêts à renier toutes leurs convictions dans l'espoir de conserver leur portefeuille ministériel (Montebourg).
    Jusqu'où ce gouvernement pourrait-il aller ?
    A voir la façon dont des enfants, des personnes âgées et des familles ont été aspergés de gaz lacrymogènes lors de la manif pour tous du 24 mars dernier, les Français ont un début de réponse.


    Maurice Gendre
    (Scriptoblog, 13 avril 2013)


    (1) Par ailleurs, les taux des cotisations, acquittées à 60% par les entreprises et à 40% par les salariés, seront augmentés de 0,1 point en 2014, comme en 2015.

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  • Langue française : diagnostic vital engagé ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à la calamiteuse loi Fioraso qui va généraliser l'utilisation de l'anglais dans l'enseignement supérieur...

     

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    Langue française : diagnostic vital engagé

    Le 20 mars, le projet de loi Fioraso, qui engagera définitivement le processus de mise à mort de notre langue maternelle, sera présenté au conseil des ministres. Le gouvernement anti-français de collaboration avec l’impérialisme anglo-saxon achèvera ainsi, avant le plongeon mortel dans la grande zone de libre-échange transatlantique, un travail sournois, haineux, de sape de notre civilisation. La porte sera alors largement ouverte, non seulement dans les champs politique et économique, mais à l’intérieur de nous-mêmes, dans ce que nous avons de plus intime, pour que s’engouffre cette puissance dévastatrice qui abattra plus que la France, plus que son corps, son esprit.

    Cette loi est une ignominie, une scélératesse, une bassesse aussi putride que l’est le mariage dit « pour tous ». Une clique d’idéologues s’est emparée des rênes de notre pays pour le déconstruire méthodiquement, avec la patience de Judas qui trament leur petite perfidie jour par jour, pas à pas. La loi Toubon, de 1994, qui proscrivait, dans tout ce qui regardait la sphère publique, l’usage d’un autre idiome que le français, langue de la République et de la France historique, n’a cessé d'être bafouée sous la pression des milieux libéraux, de la Commission européenne, et avec la complicité du Conseil constitutionnel, d’une « élite » vendue corps et âme à la civilisation américaine, et le mépris tenace de nos gouvernants pour tout ce qui rappelle une France perçue comme un archaïsme, un résidu « rance » du passé. Les bobos, dans leur détestation de la France, ont préparé le terrain pour la venue du barbare.

    Cette entreprise de destruction programmée est à placer sur le même plan que l’intégration militaire aux forces de l’Otan, le projet de démantèlement de l’armée française, l’alignement inconditionnel sur les positions diplomatiques et stratégiques de l’empire américain, l’abdication face aux marchés, aux puissances financières internationales, l’acceptation de la désindustrialisation de notre économie, de son ravalement au secteur des services, l’abêtissement du système éducatif, l’effacement perfide de toute trace de nos gloires historiques dans la mémoire du peuple, la fatale soumission au chômage de masse et la mise en tutelle de tout esprit critique par un appareil de propagande omniprésent.

    Et ce qui enrage particulièrement, outre ce sabotage en règle qui devrait nous inciter à nous soulever immédiatement, c’est l’hypocrisie écoeurante avec laquelle il est conduit, au nom de l’utilité, de la nécessité, et de toutes ces bonnes raisons censées nous pousser à accepter la « réalité » d’un monde absolument intolérable pour un Français digne de ce nom. L’argument fallacieux avancé pour justifier la substitution de notre langue par une langue étrangère, évincement supposé rendre plus « attractif » (anglicisme emblématique !) notre enseignement supérieur pour des « Coréens et des Indiens », n’est bien sûr qu’un sophisme, car si des étudiants étrangers viennent en France poursuivre leur cursus, c’est bien sûr pour la qualité de l’enseignement (prodigué en français, vieille langue scientifique, langue de Descartes, au demeurant !), et par amour du français. On voit bien ce qui se cache derrière ces contorsions rhétoriques : c’est la volonté, chez ces gens censément de « gauche », mais semblables en ce domaine comme en d’autres à leurs compères de « droite », d’intégrer la France à la logique capitaliste mondiale, et de l’anéantir dans sa volonté d’autonomie, dans sa singularité civilisationnelle.

    Pour récapituler tous les arguments qui nous convainquent de l’absurdité d’une telle entreprise de décivilisation, et de sa nocivité même, je ne saurais trop conseiller la lecture de Contre la pensée unique (aux éditions Odile Jacob), ouvrage magnifique de notre talentueux linguiste Claude Hagège, véritable champion de la lutte pour la défense et l’illustration de notre langue. Dans cet essai brillant et rigoureux, l’auteur démonte le mythe de l’utilité d’emprunter l’anglais pour les échanges internationaux (et a fortiori nationaux !), y compris dans les secteurs économiques et scientifiques. Ces assertions mainte fois pilonnées par les médias ne sont que de la vulgaire propagande, que les personnes insuffisamment informées répètent sans y porter assez d’attention.

    Pire, l’adoption de l’anglais est l’aveu clair et net de la volonté de s’immerger dans l’univers matérialiste, marchand, hostile à la haute culture, du monde anglo-saxon. C’est se plier au joug de l’argent, abdiquer toute valeur réellement spirituelle. Il n’est pas fortuit que les héritiers des libertaires de mai 68, hargneusement hostiles à une culture considérée comme « bourgeoise et élitiste », aient rejoint les rangs des militants de la cause entrepreneuriale, pour s’en prendre à notre langue. Tout ce beau monde se concilie dans l’usage approximatif de la syntaxe, un vocabulaire singulièrement appauvri, l'utilisation immodérée de termes angais, la haine de Madame de Lafayette ou de Proust. On retrouve le même jargon, le même pot pourri de sophismes usés à la portée de tout petit cadre dynamique complètement inculte chez les responsables de « gauche » comme de « droite », au parti socialiste comme à l’UMP, à la CFDT comme au MEDEF.

    Cette démagogie, qui voudrait opposer la haute culture à la basse, quand le peuple français, dans sa longue histoire, a toujours voué une admiration franche et heureuse pour les Rabelais, les Molière, les Corneille, les Voltaire, les Victor Hugo etc., est l’aveu d’une vulgarité qui est à l’image de ce que tous ces gens nous proposent, et contre quoi s’offusque le goût français. Shakespeare, Swift, Stevenson, De Quincey, Poe, Melville, Orwell etc. nous ont offert une langue littéraire admirable, et parfois inégalée, mais lorsque, maintenant, à l’époque des tarmacs métissés, des hôtels cosmopolites, de la télévision infestée par la marchandise et le mensonge, on entend parler cette langue chuintante, douteuse, sommaire et grossière qu’est le globish, on ne peut qu’éprouver la sensation d’être englué dans un immense chewing gum empâtant le monde avec une bouillie infecte qui colle à la boue.

    L'objectif suprême est clair, sans véritable ambiguïté pour celui qui voit assez loin : à terme, il s'agit, pour la ploutocratie atlantiste et mondialiste, d'unifier une caste apatride, qui parlera anglo-américain, remisant les peuples dans les marges de la consommation et de la production, et réduisant leurs langues à un misérable patois avili et ridiculisé.

    On peut rêver, pour défendre ce qui est plus que nous, qui est nous, mais davantage, qui incarne ce qu’il y a eu de meilleur en nous, l’intelligence, l’esprit, la beauté, notre mémoire, de défiler aussi nombreux que ceux qui ont combattu le « mariage pour tous ». Il y va de notre survie, et d’une résistance à l’Ordre mondial, que d’autres soutiendront probablement à notre place, si nous disparaissons définitivement, quand nous ne serons plus qu’un vague souvenir historique.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 12 avril 2013)

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  • Rumeurs de guerre en mer de Chine...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une brillante chronique de Jean-Michel Quatrepoint sur Xerfi Canal consacrée à la montée des tensions en Mer de Chine. Les prémisses du grand affrontement entre la Chine et les États-Unis ? Sans doute... Et pendant ce temps, l'Europe désarme....

    Journaliste spécialiste des questions économiques, Jean-Michel Quatrepoint a dernièrement publié un ouvrage intitulé Mourir pour le Yuan ? Comment éviter une guerre mondiale (François Bourin, 2011).


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