Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Points de vue - Page 321

  • Les Français, champions de la natalité ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue grinçant de Joris Karl, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré aux cocoricos politiquement corrects des médias du système après l'annonce des chiffres de la natalité en France pour 2012.

    Fécondité femmes immigrées.jpg

    Démographie : que serait-on sans les mamas africaines ?

    Jeudi soir, la télévision et ses journalistes ont encore bien mérité de la patrie. Il fallait entendre et voir l’imam Pujadas et consorts se « réjouir »de la « belle santé » démographique de notre pays. Au cours de son insupportable pensum, le président Hollande a pris lui aussi cet air ahuri devant les chiffres « exceptionnels »… La presse écrite est du même tonneau ; ainsi Le Figaro, imitant les autres canards subventionnés, pond un article de propagande euphorique dans lequel on lit que « la France évite un krach démographique ».

    Pensez donc, bonne gens, les Françaises auraient un taux de fécondité de deux enfants par femme ! « Hourra » crient en chœur les perroquets de l’audience. Et comme à chaque fois, on se presse d’interroger des experts en expertise, des universitaires tout fripés qui peuvent gloser sur notre glorieuse vitalité… Sont-ils ignorants ou complices ?

    Pourtant, l’étudiant en démographie le plus minable connaît au moins ça : il faut une moyenne de 2,1 enfants par femme pour assurer — d’extrême justesse — le remplacement d’une population ! Là, nous sommes en dessous. Miraculeusement, un Joseph Macé-Scaron avait eu l’honnêteté de le dire : « Ces chiffres sont essentiellement dus à l’immigration ! »

    Au risque de choquer les âmes sensibles, sans les prolifiques mamans venues d’Afrique noire et du Maghreb, « notre » taux de fécondité s’effondrerait complètement. En réalité, les Françaises de souche européenne planent au ras du sol démographique, aux alentours de 1,6 enfant par femme peut-être. En gros, c’est une immense catastrophe. La France ne veut plus vivre et accepte un grand remplacement. Si vous n’y croyez pas encore, lisez les pages naissances de la presse régionale ou regardez les photos de classe de la plupart des communes au-dessus de 5.000 habitants. Ça vous réveillera.

    Hasard du calendrier, le livre de Thilo Sarrazin, « L’Allemagne disparaît », est enfin traduit en français. Membre du Parti social-démocrate, il a dû démissionner de son poste à la Bundesbank suite au tollé provoqué par son opus, décrivant l’effondrement démographique allemand. Lequel a été vendu à plus de 2 millions d’exemplaires ! Les Allemands se l’arrachent, et le lisent religieusement, la gorge nouée. Probablement, l’Allemagne ne pourra jamais s’en sortir, le taux ayant sombré à un niveau « irréversible » si l’on en croit les thèses du démographe Alfred Sauvy.

    Chez nous, après le regain de l’après-guerre, la fécondité a commencé à décroître en 1964. La baisse sera régulière jusqu’en 1972, « l’année charnière » de la révolution contraceptive (l’avortement est de factodépénalisé). Le « grand craquement » semble dater de septembre 73. La loi sur l’IVG de janvier 75 aura les mêmes conséquences que son homologue « testée » en RDA : la chute des naissances s’accélérera brutalement jusqu’à un point de non-retour. C’est au même moment que fut organisé le regroupement familial des immigrés. Vous avez dit bizarre ?

    Joris Karl (Boulevard Voltaire, 29 mars 2013)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Étrangleurs et réactionnaires...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue mordant de Christian Combaz, cueilli sur son blog. Ecrivain, Christian Combaz a récemment publié Gens de Campagnol (Flammarion, 2012), une chronique de la France des invisibles...

     

    Etrangleur.jpg

    Etrangleurs et réactionnaires

    Nombre d'entre nous se souviennent du temps où leurs amis les plus lâches ou les mieux intentionnés leur suggéraient de surveiller une fâcheuse tendance à la Réaction.

    Le temps où la Réaction sera elle-même assez tendance est pourtant imminent. En effet, les bêtises accumulées par les donneurs de leçons font croître la gêne et la réprobation chez leurs partisans selon une courbe tellement exponentielle que des voix commencent à s'élever sur le thème : cette cacophonie, ce manque de coordination, ces réformes superflues "vont finir par donner raison aux réactionnaires".

    Les réactionnaires, personnages honnis entre tous, pourraient donc avoir raison, mais sans que le mérite leur en revienne, puisque ce sont leurs adversaires, à en croire les commentaires, qui perdent des points dans l'opinion, et non leurs idées qui en gagnent.

    Mais le plus grave, s'ils parviennent un jour à séduire le Peuple, est qu'ils ne s'excuseront pas. C'est fini.  Tout semble indiquer que la précaution liminaire du style "Je sais que je vais passer pour réactionnaire, mais j'aimerais souligner que...", cette ultime politesse du débatteur qui mesure la vanité de ses efforts avant d'affronter la meute, cette concession permanente faite à l'esprit du temps et qui commence par "au risque de faire vieux réac ", appartiennent à une époque révolue.

    Avant d'évoquer celle qui nous attend, il n'est  pas inutile de rappeler les caractéristiques de celle que nous quittons. Depuis 1917 et singulièrement en France depuis 1968, le mot réactionnaire s'emploie pour désigner celui qui prétend échapper à la fatalité révolutionnaire. La Réaction est ce réflexe petit-bourgeois qui consiste à vouloir tordre le bras de celui qui vous étrangle. Si vous ne voulez pas rejoindre le camp des étrangleurs, si vous ne voulez pas étrangler les autres en leur nom, vous perdez vos privilèges, vos amis, votre charme. Fonctionnaire, vous végétez sans avancement. Militaire, vous êtes coiffé par un vrai démocrate. Journaliste, vous êtes voué  à la rubrique auto-moto. Ecrivain, cinéaste, vous n'avez plus de talent.  Chanteur, vous êtes interdit de plateau ou livré à quelque animateur payé trente fois le smic pour vous étrangler en direct sur Canal Plus. Ce système s'est tellement généralisé que pour surnager, les hommes politiques les moins révolutionnaires ont dû donner des gages aux étrangleurs, ont dû les nommer partout, leur laisser nombre de leviers, et se plier à leur vocabulaire.

    C'est là que nous voyons ressurgir le mot réactionnaire dans le pire contexte, celui d'une crise généralisée, où les étrangleurs continuent à patrouiller la vie sociale comme des drones,  mais en vain,  car le stratagème qui consiste à jeter l'opprobre sur les réacs ne fonctionne plus. Pendant que l'on réforme tout et n'importe quoi, le mariage, le vocabulaire, la famille, l'histoire, et pendant que les révolutionnaires créent des SCI pour échapper à l'impôt sur la fortune, le Peuple vient de se rendre compte qu'il aura mille euros par mois de retraite et quand on lui parle de Réaction, pour la première fois depuis la Guerre, il a envie d'étrangler quelqu'un.

    Christian Combaz ( Blog de Christian Combaz, 7 février 2013)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Budget de la défense : touché, coulé ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique percutante de Jean-Michel Quatrepoint sur Xerfi Canal consacrée aux lourdes menaces qui pèsent sur le budget de la défense et aux conséquences qu'aurait le sacrifice des derniers vestiges de notre puissance militaire.

    Journaliste spécialiste des questions économiques, Jean-Michel Quatrepoint a dernièrement publié un ouvrage intitulé Mourir pour le Yuan ? Comment éviter une guerre mondiale (François Bourin, 2011).

     

    Lien permanent Catégories : Multimédia, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Oligarques en péril !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant de Bertrand Renouvin, cueilli sur son blog et consacré à la révolte des peuples en Europe...

     

     Beppe Grillo, gauche, Institutions, Mario Monti, oligarchie, populisme, Silvio Berlusconi, Union européenne

     

    Oligarques en péril

    La défaite cuisante subie par Mario Monti lors des élections italiennes n’a pas fait dévier d’un pouce la ligne fixée par les oligarques à Berlin, à Bruxelles, à Paris. L’austérité sera maintenue, au besoin renforcée, dans le parfait mépris des peuples qui la subissent. Ecoutons la rumeur médiatique : les foules qui apportent leurs suffrages à Beppe Grillo ou à Silvio Berlusconi, nous dit-on, ne sont pas dignes de la moindre considération. Le premier n’est-il pas un humoriste ? Le second n’est-il pas perdu de réputation ?

    En haut lieu, on se rassure à bon compte en personnalisant à l’excès les enjeux. Quel que soit le pays, la protestation populaire se fixe sur les tribuns tels qu’ils se présentent, de droite ou de gauche, vulgaires ou distingués, intelligents ou obtus. C’est sans doute regrettable mais on n’arrêtera pas le mouvement en plaçant des millions d’électeurs dans la catégorie infamante du populisme. Pour les citoyens révoltés, ce n’est qu’une humiliation supplémentaire. Pour ceux qui, parmi eux, cherchent une issue positive à la crise générale, c’est une nouvelle source de confusions et de disputes stériles. Le populisme, aujourd’hui, englobe l’extrême droite, l’extrême gauche, les adversaires de l’euro, les ennemis de l’élite, les classiques démagogues. C’est trop. Trop de simplifications et trop d’amalgames qui ne sont d’aucune aide quand on essaie de penser, tâche difficile, la catastrophe en cours.  Les mouvements populaires qui sont en train de se manifester dans les rues espagnoles et portugaises ou qui s’expriment dans les urnes grecques et italiennes sont la conséquence de trois phénomènes :

    L’effondrement du projet européen. On a présenté aux citoyens des différentes nations la perspective d’un grand marché de consommateurs qui laissait supposer une prospérité croissante. L’austérité imposée ruine cet espoir. Confrontés à la récession, au chômage et à la pauvreté de masse, d’innombrables citoyens estiment que ce projet européen est un échec, un mensonge, ou les deux à la fois.

    L’effondrement des gauches. Les partis communistes sont des survivances et les partis socialistes ont abandonné leur doctrine de progrès économique et social pour pratiquer les fausses vertus de l’ultralibéralisme. En Italie, en Espagne, au Portugal, en France, les masses protestataires sont privées de recours aux partis socialistes qui tentent de les abuser le temps d’une campagne électorale pour mieux les abandonner juste après.   

    L’effondrement lent des institutions démocratiques. Quand les gouvernements de droite et de gauche s’alignent sur la Commission européenne sitôt les élections passées, quand ils signent des traités européens qui les privent de leurs pouvoirs, quand ils ne tiennent aucun compte des référendums en France et aux Pays-Bas, quand ils laissent une troïka se livrer au saccage et au pillage de la Grèce, il est évident que ce n’est pas le « populisme » qui menace la démocratie mais l’oligarchie.

    Ces effondrements marquent la fin du 20ème siècle. Les doctrines totalitaires sont mortes et le soviétisme, le maoïsme, le fascisme, le nazisme seront sans résurrection. L’utopie européiste et celle du marché mondialisé viennent de trépasser. Les partis du 20ème siècle sont à l’agonie alors que les formations politiques du 21ème siècle ne sont pas encore nées. C’est là un moment passionnant et dangereux. Dans les masses contestataires, il est normal que la recherche de solutions soit désordonnée puisque les vieux partis sont incapables de structurer une opposition cohérente. Du coup, une fraction de l’opinion peut se laisser prendre par telle ou telle forme de radicalisme droitier – ou bien se satisfaire d’actes de pure et simple violence.

    Le pire serait de fuir le danger. Même si cela constitue une marque de « populisme », il faut affirmer que l’affrontement n’est plus entre les partis de droite et de gauche mais entre l’oligarchie et le peuple. Le Front national s’inscrit dans cette dialectique et on n’arrêtera pas sa progression par des appels à la vigilance antifasciste. C’est le principe gaullien du rassemblement qu’il faut reprendre afin de constituer le parti patriote qui est en latence depuis l’échec du Pôle républicain. Qui saura être le rassembleur capable de donner sens et cohérence à la révolte qui gagnera tôt ou tard la France ?

    Bertrand Renouvin (Le blog de Bertrand Renouvin, 10 mars 2013)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Vent de révolte ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Raoul Fougax, cueilli sur Metamag et consacré à cette exaspération qui commence à monter au sein du peuple français...

    Gavroche 24 mars 2013.jpg

    France : l'exaspération se manifeste

    De la rue aux urnes, un climat de révolte s'installe


    Les Français sont excédés et ils le font savoir. Ils sont excédés par l’échec du changement politique. Certes il y  a une exaspération  de gauche et une exaspération de droite, mais elles se rejoignent dans la dénonciation du pouvoir et même parfois du système.
     
    Une partielle pleine de leçons

    La partielle de l’Oise est très importante. Le premier tour a confirmé le désaveu du pouvoir, le second la fin de la stratégie du cordon sanitaire anti-Fn. L’Ump remporte le siège mais de justesse. Le Fn a plus progressé que lui entre les deux tours. Des électeurs de gauche n’ont donc pas hésité à voter front national. Le Fn devient ainsi une alternative électorale anti système. Le front républicain a volé en éclat, c’est sans doute aussi historique que le coup de tonnerre de Dreux du temps de Jean Pierre Stirbois.
     
    Lors du premier tour du 17 mars, la candidate socialiste, Sylvie Houssin, arrivée en troisième position, avait été éliminée, n'ayant pas obtenu les 12,5 % des inscrits nécessaires pour figurer au second tour. La socialiste n'avait pas donné de consignes de vote en faveur de M. Mancel mais la direction du Ps avait appelé dès le soir du premier tour "sans hésitation à faire barrage au Front national".
     
    Marine Le Pen a qualifié d'"historique" le résultat de la candidate du Fn. Le score de Florence Italiani, « qui frise la victoire, doit être analysé comme une extraordinaire accélération de la dynamique du Front national et un magnifique signal d'espérance », écrit Marine Le Pen dans un communiqué. « Avec une hausse de 22 points et un quasi-doublement du nombre de voix (+ 6 000) entre les deux tours, notre candidate a pulvérisé les capacités de progression face au candidat du système, comparativement aux élections de juin. C'est un signe supplémentaire de ce que le Fn devient aux yeux des Français, de plus en plus lucides, le parti de l'espérance, face à une UMPS qui éprouve les pires difficultés à sauver ses prébendes». Ce qui est certain c’est que des électeurs de gauche ont voté Fn plutôt qu’Ump pour faire barrage.
     
    Le «  mariage pour tous » : un casse-tête gouvernemental

    Le succès de la manifestation contre le mariage gay est l’autre illustration de l’exaspération  des français. Cela concerne principalement une France traditionnelle, de droite, mais qui n’accepte plus d’être mise de coté. Ce n'est pas le peuple de france dans sa totalité.
     
    La France qui ne compte pas face aux lobbys et aux fausses élites rue dans les brancards. Le gouvernement devrait en tenir compte. D’autant plus que des  extrémistes surfent sur la vague et sur les erreurs du ministre de l’intérieur. Manuel Valls est revenu sur les accrochages qui ont eu lieu en marge du cortège, aux abords des Champs-Elysées. Alors que l’accès de l’avenue était interdit aux manifestants, plusieurs centaines d’entre eux ont tenté de « forcer un barrage pour rejoindre les Champs-Élysées », selon la préfecture de police. Les forces de l’ordre ont alors utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les militants. Les anti-mariage gay « ont été débordés par des groupes extrémistes », a observé Manuel Valls, évoquant des « dizaines d'interpellations ».
     
    Selon Jean-François Copé, des enfants auraient été atteints par des gaz lacrymogènes. « Je veux dire mon indignation en apprenant qu'on avait utilisé, semble-t-il, des gaz lacrymogènes contre des familles qui étaient présentes avec leurs enfants et qu'un certain nombre avait été gazé », a-t-il déclaré. Le président de l’UMP a demandé « à François Hollande de rendre des comptes aux Français sur les agissements qui ont été commis ».La présidente du Parti chrétien-démocrate Christine Boutin, qui dit avoir elle-même reçu des gaz lacrymogènes, a quant à elle demandé la démission du préfet de police et du ministre de l'Intérieur.
     
    Que doit faire le pouvoir, face à une opposition aussi résolue, à une promesse électorale emblématique du quinquennat  et à des sondages donnant une majorité de français favorables au « mariage pour tous ». Soixante-trois pour cent des personnes interrogées pensent que les couples homosexuels doivent avoir le droit de se marier  une proportion en hausse de trois points par rapport à une enquête similaire menée début janvier. Mais ils sont encore 51% hostiles au droit d'adoption pour ces mêmes couples, 49% (contre 46% auparavant) s'y déclarant favorables. Pour le gouvernement, c'est la quadrature du cercle.
     
    Un arrêt de Cassation embarassant

    Un nouveau sondage confirme qu'une grande majorité de l'opinion (86%) est favorable à un renforcement de la loi interdisant le port de tout signe d'apparence religieuse dans les lieux où l'on s'occupe d'enfants. Selon ce même sondage BVA réalisé pour i-Télé et Le Parisien, 83% des personnes interrogées sont également favorables à une loi étendant cette interdiction aux entreprises privées contre 16% qui s'y disent opposées. 
     
    Ce résultat confirme un autre sondage réalisé dimanche par l'Ifop pour Ouest France selon lequel 84% des Français sont opposés au port du voile ou du foulard islamique par les femmes travaillant dans des lieux privés accueillant du public.
     
    Ces deux sondages ont été réalisés après l'annulation par la Cour de cassation du licenciement d'une employée voilée de la crèche privée Baby Loup.
     
    Les Français refusent  le déclin économique, le totalitarisme de la finance internationale, s’opposent en nombre aux évolutions qu’ils considèrent comme des dérives de la société. Ils mettent en cause les politiques, les élites et le pouvoir judicaire. Face a cette France exaspérée qui n’hésite plus devant les urnes et la rue, le pouvoir politique devient aussi autiste que le pouvoir médiatique. A ses risques et périls!
     
    Raoul Fougax (Metamag, 25 mars 2013)
    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Merci aux soixante-huitards !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la génération "mai 68"...

     

    mai-68.jpg

     

    Merci aux soixante-huitards !

    La génération cocon
    Les soixante-huitards ont grandi dans un cocon protecteur. Nés après 1945, ils n’ont pas connu la guerre, sinon au cinéma, à la différence de leurs parents, de leurs grands-parents et de leurs arrière-grands-parents. L’empire et l’Algérie ont été abandonnés et la génération 1968 se trouvait de toute façon trop jeune pour les guerres coloniales.

    Les soixante-huitards ont vécu dans un monde de croissance et de plein emploi. Dans les années 1960 les services publics fonctionnent très bien, le budget s’équilibre et l’Education nationale continue de promouvoir l’ascenseur social. Une famille nombreuse peut encore vivre sur un seul salaire. Les trains arrivent à l’heure et personne ne voyage sans billet. Les villes et les villages restent à taille humaine : il y a encore des commerces et des artisans et les jeunes ne couvrent pas les murs de graffitis. On peut sortir le soir sans craindre les bandes ou les cambrioleurs. La police poursuit les délinquants et la justice les sanctionne. Les campagnes sont peuplées. On a le droit de garer sa voiture où l’on veut, on a le droit de fumer, de rouler sans ceinture de sécurité et on n’a pas à trier ses ordures. On respecte la France comme puissance économique, militaire et diplomatique et l’Allemagne, convalescente et divisée, ne la ramène pas. Et l’URSS fait contrepoids à l’Amérique.

    La révolte des enfants gâtés
    Mais dans ce pays de Cocagne, si on le compare à la France d’aujourd’hui, nos soixante-huitards s’ennuient. Pensez donc : leur seul défi existentiel consiste à savoir quel vélomoteur acheter – Solex, Motobécane ou Honda –, quel disque voler et avec quelle fille sortir. Un choix dramatique qui montre à l’évidence qu’il faut changer la société !

    Alors les enfants gâtés vont tout casser, à l’ombre des drapeaux rouges et noirs qu’ils brandissent pour donner le change et faire peur à papa et maman.
    Car si nos révolutionnaires boutonneux jouent les maoïstes, ils ne construiraient pas un barrage avec leurs petites mimines comme en Chine. Ils disent admirer le Viet-Cong, mais ils ne feraient pas 80km à vélo de nuit dans la jungle en transportant 50kg de riz et de munitions sur leur porte-bagage. La seule jungle où ils jouent au Che se trouve au bois de Boulogne. Ces trotskistes ne connaissent pas le Goulag ni la Tchéka. Ils se disent anars mais roulent dans la 404 de papa en fumant un pétard.

    Dès le début les soixante-huitards nous enfument avec leur discours d’extrême gauche et leurs calculs de bourges : cela dure depuis 45 ans !
    Il faut reconnaître qu’ils ont trouvé la formule gagnante : l’alliance du fric et de la bonne conscience de gôôche. D’ailleurs le Parti communiste ne s’y trompe pas dès 1968 et leur manifeste une grande méfiance. Mais le PC a perdu et eux ils ont gagné.

    La génération des ingrats
    En vilains ingrats, les soixante-huitards n’auront de cesse de tirer l’échelle derrière eux, alors qu’ils ont bénéficié de tout.
    D’abord, ils s’en prennent à l’université puis, par contamination, à l’enseignement tout entier. Et à l’art et à la culture aussi. Enfin à la justice, car le poisson pourrit toujours par la tête. A bas la sélection, à bas la reproduction, à bas l’autorité, vive la spontanéité, le savoir c’est réac ! Vive Xénakis, à bas Gounod ! A bas la justice de classe ! Ils vont assurément enrichir notre quotidien.

    Grâce à leurs idées géniales, l’enseignement en France a implosé et on a interrompu la transmission culturelle. Les délinquants courent les rues. Fini l’ascenseur social ! Mais nos soixante-huitards s’en moquent puisqu’ils en sont sortis avant. Et leurs enfants, s’ils en ont eu, vont dans le privé ou dans les grandes écoles.

    No future… pour les autres ! Astuce !

    A nous le pouvoir !
    Les gauchos d’hier – qui vilipendaient le « pouvoir personnel » et la société de consommation – ne vont pas rester camper au Larzac ni rouler bien longtemps en 2 CV.

    Ils vont vite investir tous les rouages de l’Etat, des médias et de l’économie, souvent grâce à leurs gentils papas PDG ou conseiller d’Etat. Pour faire notre bien, assurément, puisqu’ils sont de gôôche. Les soixante-huitards passent donc du col mao au Rotary sans problème car finalement ils trouvent très chébran le pouvoir et l’argent.

    Mais, en dignes émules de Derrida, c’est, bien sûr, pour tout déconstruire, à l’exception de leur propre situation évidemment. Astuce !
    Les soixante-huitards vont donc virer néo-libéral très vite et sans remords particulier. Grâce à eux les entreprises vont changer de nom et de taille et devenir plus « mondiales ». Le super-capitalisme c’est l’Internationale en plus cool. En plus, on y parle anglais : super-branché !

    Nos experts vont privatiser, financiariser et délocaliser à tour de bras. Ceux qui prétendaient parler au nom des travailleurs vont tuer le travail. A eux les parachutes dorés et le prix du « meilleur manager de l’année ». A vous la désindustrialisation, le chômage et les petits boulots pour vos enfants et petits-enfants. Astuce !

    A nous la finance et les médias !
    Dans la finance ils ont aussi fait très fort. Très créatifs décidément, les enfants du professeur Spock (1) : indépendance des banques, mise en place de l’euro-carcan, explosion de l’endettement public, super-profits pour les banquiers, sauvetage des banquiers libéraux donneurs de leçons par les contribuables, super-montages sophistiqués pour gruger les épargnants, prise de contrôle des médias par les banques. Du grand art !

    Les médias leur réussissent bien, aussi. Avec eux, le PAF se distingue enfin de l’ORTF et de ses vieilleries franchouillardes genre Thierry la Fronde ou La Caméra explore le temps ! Enfin, les médias vont s’ouvrir au fric, à la pub, au sexe, à la violence, à la « diversité », bref, aux séries américaines ! Et puis tous se mettent au politiquement correct et les médias rapportent gros : une bonne affaire commerciale mais aussi politique, puisqu’ils assurent la domination de gôôche sur les esprits. Mieux que l’alliance du sabre et du goupillon car, en plus, les spectateurs en réclament ! Tout le monde devant ses écrans du matin au soir et des télés partout. Astuce !

    Changeons le peuple !
    Leur autre grande réussite c’est la natalité, la politique familiale, les prestations sociales et l’immigration. Non seulement ces éternels adolescents ont tué le père, mais ils ont au surplus tué la mère et l’enfant. Ils ont dépassé Œdipe ! Familles je vous hais, disent les soixante-huitards. Familles autochtones, s’entend, car les familles du Maghreb et d’Afrique leur plaisent beaucoup, par contre.

    Ils ont « libéré » les femmes françaises de la maternité pour qu’elles puissent enfin goûter aux charmes du travail salarié comme les hommes. Ils ont déconstruit les prestations familiales qui ne leur semblaient pas assez égalitaires, encouragé l’avortement – désormais remboursé par la Sécurité sociale – et promu la loi du genre : aujourd’hui il n’y a donc plus que les immigrés et les homos qui veulent se marier et avoir des enfants. Astuce !

    A vous les dettes !
    Mieux encore : les soixante-huitards ont préféré la sexualité à la natalité, mais sans changer notre système de protection sociale fondé sur la cotisation et non sur la capitalisation ; car on est de gôôche, quand même !
    Devinez le résultat ? La natalité française a chuté et, comme il y a de moins en moins d’actifs, c’est nous qui payons la retraite des soixante-huitards, mais à un taux de cotisation nettement plus élevé que le leur. Et les enfants que nous n’avons pas financeront sans doute la nôtre !

    A nous, en plus, la réduction continue des « dépenses de santé », à eux le financement de la « dépendance » puisqu’ils n’ont pas de familles. Et, comme ils sont très prévoyants, les soixante-huitards augmentent gentiment nos impôts pour que nous puissions rembourser la montagne de dettes qu’ils nous ont léguée. Astuce !

    Enfin, comme ils n’aiment pas trop le peuple depuis qu’il ne vote plus à gauche, ils ont décidé d’ouvrir toutes grandes les portes de l’immigration… au nom des droits de l’homme, bien sûr, mais aussi de son prophète le CNPF (on dit Medef aujourd’hui). Le grand remplacement de la population européenne leur doit beaucoup. Et puis ils trouvaient le catholicisme étouffant : à la place ils nous offrent l’alliance de l’islam et du puritanisme anglo-saxon, ce qui, vous en conviendrez, est beaucoup plus cool.

    Faites comme je dis, pas comme je fais !
    Et puis souvenez-vous : Peace and love, Faites l’amour, pas la guerre, A bas la bombinette du Grand Charles, à bas l’armée. Mais, curieusement, depuis qu’ils sont aux commandes ils aiment beaucoup la guerre, du moins ils aiment envoyer les autres la faire pour leur compte : aux Malouines, en Serbie, dans le Golfe, en Irak, en Libye. Avec un peu de chance aussi, bientôt en Iran ou en Corée du Nord.
    Mais attention : il ne faut pas confondre. Les soixante-huitards ont des « valeurs » : ils font la guerre – sans la déclarer – au nom du Bien. N’est-on pas allé au Mali « parce qu’il y avait des femmes qui étaient victimes de l’oppression et de la barbarie » (2) ? Astuce !

    Ils criaient aussi « CRS=SS » et qu’il était « interdit d’interdire ». Mais depuis ils couvrent la France des services de sécurité, de caméras et de radars. Ils nous ont aussi offert les lois mémorielles, la police de la pensée politiquement correcte, la censure des médias et de l’édition, la police fiscale, les quotas ethniques et sexistes. J’en oublie certainement.

    La génération Attila
    La génération des soixante-huitards restera dans l’histoire comme la génération Attila : après elle, rien ne repousse. Elle ne nous laisse que des immeubles de bureaux, entourés de décombres, dans lesquels errent des chômeurs, pardon, des titulaires de « contrats d’avenir ».

    Elle nous lègue une Union européenne qui déconstruit avec zèle l’Europe. Une montagne de dettes. Une immigration catastrophe. Le saccage de 2000 ans d’histoire et de culture européennes. La destruction de l’Etat et de la Nation. La fin de la décence commune et de la morale publique.

    On dit que les soixante-huitards ont quand même donné naissance à quelque chose : la génération X et maintenant Y. On ne sait pas trop ce que cela signifie, sinon qu’il s’agit des dernières lettres de l’alphabet. Ce n’est pas bon signe…

    Michel Geoffroy

    Notes :
    (1) Pas celui de Star Trek !
    (2) Francois Hollande, le 7 mars 2013, à la Journée internationale des droits de la femme.

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!