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Points de vue - Page 211

  • La géographie sacrée d'Alexandre Douguine...

    Nous reproduisons ci-dessous une bonne présentation de la pensée géopolitique d'Alexandre Douguine, publiée par Bertrand Garandeau sur le site Philitt.

    Théoricien politique et géopoliticien, nourri par les penseurs de la Révolution conservatrice des années 30 ainsi que par les idées des nouvelles droites européennes, Alexandre Douguine, qui est la figure principale du mouvement eurasiste, passe pour exercer son influence jusque dans les cercles du pouvoir russe. Pour découvrir de façon plus approfondie ses idées, on pourra se reporter à L'appel de l'Eurasie (Avatar, 2013), le texte d'une longue conversation entre lui et Alain de Benoist, mais également à deux de ses œuvres traduites en français, La Quatrième théorie politique (Ars Magna, 2012) et Pour une théorie du monde multipolaire (Ars Magna, 2013).

     

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    La géographie sacrée de Douguine : la Russie au cœur de la tradition

    Régulièrement sous le feu des projecteurs pour sa supposée influence sur le Kremlin, Alexandre Douguine a repris et développé le concept géopolitique d’Eurasie. À travers cette notion, il prône le recours à la géographie sacrée et à la tradition dans la géopolitique contemporaine.

    Pour Douguine, la géopolitique n’est pas une science comme les autres. Si l’alchimie et la magie ont disparu au profit de leurs formes modernes et séculières que sont la chimie et la physique, la géographie sacrée des Anciens reste vivante à travers la géopolitique. Rappelant la théorie du Heartland du géopoliticien britannique Mackinder, Douguine fait de l’Eurasie la pièce maîtresse de la géographie sacrée. Avec la Russie en son centre, l’Eurasie incarnerait le dernier bastion de la tradition dans l’hémisphère nord, seul capable de lutter efficacement contre la modernité.

    Le penseur russe prétend que la géographie façonne les idéologies, les cultures et les religions. Les civilisations des plaines, des steppes ou des déserts, propices à l’expansion et à la conquête, diffèrent par exemple des civilisations des montagnes et des forêts, lesquelles sont plus enclines à conserver les traditions des peuples. Douguine défend également la pertinence de l’opposition traditionnelle thalassocratie – tellurocratie, utilisée pour qualifier deux types distincts de puissances. Celles qui dominent par la maîtrise de la mer et celles qui dominent par la maîtrise de la terre, étant précisé que ces modes de domination ne seraient pas anodins sur le plan idéologique.

    Selon Douguine, la tellurocratie incarnerait la stabilité, la pesanteur, la fixité et le politique, tandis que la thalassocratie promouvrait la mobilité, la fluidité, la dynamique et l’économie. Alors que les empires terrestres, souvent militaires, seraient de forme tellurocratique, les empires coloniaux, plus commerciaux, seraient davantage thalassocratiques. Cependant, le géopoliticien remarque que cette typologie ne se résume pas à une simple opposition eau/terre et à un déterminisme géographique strict. Il existerait ainsi des terres maritimes (les îles) et des eaux terrestres (les fleuves et les mers intérieurs). De même, Douguine remarque que la géopolitique japonaise est de type tellurocratique malgré son caractère insulaire, tandis qu’il voit dans la puissance du continent nord américain une thalassocratie qui repose sur le dynamisme de ses interfaces maritimes et commerciales. En appliquant cette grille de lecture, le penseur russe considère que l’Eurasie, continent terrestre allant de l’Europe à l’Asie et dont le centre de gravité se situe en Russie, pourrait constituer le modèle tellurocratique opposé aux atlantistes États-Unis d’Amérique.

    Géographie sacrée et religions

    Dépassant le strict cadre de la géographie, ce dualisme se retrouverait au sein des systèmes religieux. Les valeurs de la terre transposées au religieux se manifesteraient par la profondeur, la tradition, la contemplation et le mysticisme. Le principe atlantiste serait au contraire plus superficiel et matérialiste, accordant la primauté au rite, à l’organisation de la vie quotidienne et pouvant aller jusqu’à méconnaître la part de divin dans l’homme. Douguine voit ainsi dans l’orthodoxie l’aspect terrestre du christianisme, tandis que le catholicisme et le protestantisme en constitueraient la face atlantiste. De même, au sein de l’islam, le principe terrestre se retrouverait davantage dans certaines branches du chiisme et dans le soufisme. Au contraire, le salafisme et le wahhabisme seraient davantage atlantistes par l’importance accordée au rite et par leur dogmatisme religieux désireux d’éradiquer les spiritualités traditionnelles des peuples convertis. Face au protestantisme américain et au salafisme saoudien, dont Douguine fait remarquer les alliances géopolitiques depuis 1945, le monde russe réunit au contraire des religions de type tellurique avec l’orthodoxie russe mais aussi l’islam caucasien et d’Asie centrale.

    Quant au judaïsme, non seulement il n’échapperait pas à cette opposition interne, mais celle-ci se retrouverait aussi dans les formes séculières de la pensée juive. Douguine analyse les branches mystiques du judaïsme (hassidisme, sabbataïsme, kabbalisme) comme l’expression de l’aspect terrestre de cette religion. Au contraire, le talmudisme en représenterait l’aspect atlantiste notamment par l’accent mis sur la rigueur dogmatique et le rationalisme. Par ailleurs, rappelant l’influence du messianisme juif sur le développement du marxisme et du bolchevisme, Douguine voit dans ces derniers des formes séculières du judaïsme terrestre. Au contraire, le judaïsme atlantiste sécularisé aurait contribué à l’essor du capitalisme et de l’esprit bourgeois. Le géopoliticien russe voit dans cette tension interne au judaïsme l’explication d’un récurrent « antisémitisme juif ». Les propos de Karl Marx, affirmant notamment que l’argent serait le Dieu profane du judaïsme (La question juive), seraient l’incarnation empirique du juif mystique s’attaquant au juif talmudiste, soit une émanation de la tradition contre une forme de la modernité.

    Actualisation de l’éternelle lutte entre tellurocratie et thalassocratie, mais aussi fondement sous-jacent de la guerre entre tradition et modernité, l’opposition entre eurasisme et atlantisme ne résume pas la vision de la géographie sacrée selon Alexandre Douguine. Celui-ci s’appuie également sur les dualismes Orient – Occident et Nord – Sud. Pour le chantre de l’eurasisme, l’Orient incarne l’archaïsme, la tradition et la primauté du supra-individuel sur l’individu. L’Occident représente au contraire le progrès matériel, la modernité et l’individualisme. Fidèle aux représentations géographiques de nombreuses traditions (biblique, égyptienne, iranienne ou encore chinoise), cette opposition est également corroborée par les représentations contemporaines fréquentes du « monde occidental » et de l’Orient. Cependant, dans la géographie sacrée, ce sont les valeurs orientales qui sont supérieures aux valeurs occidentales. On peut observer l’exact inverse dans la géopolitique moderne pour laquelle les valeurs occidentales de la démocratie libérale et des individualistes droits de l’homme associées à une stricte économie de marché sont érigées en modèle.

    La tradition du Nord

    Aux yeux de Douguine, le couple Orient – Occident ne serait cependant qu’une transposition horizontale tardive du couple géographique primordial opposant le Nord au Sud. Terre divine par excellence, le Nord serait la terre de l’esprit et de l’être. S’il refuse l’idée d’un Nord purement objectif qui désignerait uniquement un pôle géographique, le philosophe russe écarte toutefois la définition d’un Nord réduit à une idée. Certes, la tradition primordiale serait issue du nord géographique, mais cette époque serait révolue. L’homme du Nord, presque divin, aurait aujourd’hui disparu en tant que tel mais serait toujours présent de façon diffuse et dans des proportions variables au sein de tous les peuples. Il en est de même de l’homme du Sud, celui-ci incarnant la tendance au matérialisme et à l’idolâtrie. Si l’homme du Sud vénère le cosmos, souvent sous la forme de la Terre – Mère, il ne l’appréhende que par son instinct et se montre incapable d’en saisir la part spirituelle. Ces deux types d’homme ne s’opposeraient plus aujourd’hui frontalement mais à l’intérieur même des peuples et des civilisations. En aucun cas, cette opposition ne peut être comparée à un combat manichéen du bien contre le mal. Le Nord et le Sud sont complémentaires, le premier s’incarnant dans le second. Néanmoins, Douguine estime que le respect de l’ordre divin nécessite la supériorité du principe spirituel du Nord sur le principe matériel du Sud.

    Bien que l’opposition entre le Nord et le Sud prime pour lui sur celle entre l’Est et l’Ouest, le stratège russe remarque que le premier couple prend une coloration différente selon les transpositions géographiques qui s’opèrent. Diverses combinaisons peuvent être formées par la spiritualité du Nord, le matérialisme du Sud, le holisme de l’Est et l’individualisme de l’Ouest. Douguine établit ainsi que les valeurs sacrées du Nord sont conservées stérilement par le Sud, mises en valeur par l’Est et fragmentées par l’Ouest. Quant aux valeurs du Sud, selon leur milieu d’immersion elles opacifient l’esprit du Nord, transforment le holisme oriental en négation pure de l’individu, et génèrent un matérialisme individualiste en Occident. C’est sous cette dernière forme que la modernité occidentale apparaît aux yeux du philosophe eurasiste. Fruit de la combinaison la plus négative de la géographie sacrée, la réussite supposée des pays occidentaux pourtant essentiellement situés au nord géographique prône des valeurs opposées à la tradition. Cette inversion des pôles constituerait une caractéristique de l’âge sombre, ou Kali Yuga, dans lequel le monde se trouverait aujourd’hui.

    Néanmoins, Alexandre Douguine ne considère pas que le salut doive venir du Sud. Stérile par essence, celui-ci serait uniquement apte à conserver des fragments de tradition nordiste que le mystique russe perçoit dans le monde islamique, dans l’Inde hindouiste, voire dans la Chine malgré sa conversion partielle à la modernité. Le salut viendrait donc de l’alliance entre ce sud conservateur et les îlots de tradition authentique encore présent au nord, et particulièrement au nord-est. Douguine situe donc dans le monde russe le cœur actuel de la tradition et de la lutte contre la modernité. Incluant la Russie mais également ses diverses périphéries, le monde russe réunirait des qualités géographiques (être situé au nord-est au sens de la géographie sacrée), religieuses (orthodoxie, islam eurasiste, judaïsme russe) et les caractéristiques d’une puissance tellurique qui lui permettraient de jouer un rôle déterminant dans la lutte contre la modernité atlantiste, occidentale et opposée à l’esprit du Nord.

    Bertrand Garandeau (Philitt, 12 octobre 2016)

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  • Conspirationnisme contre dévoilement dans l'affaire Clinton...

    Nous reproduisons ci-dessous une excellente analyse de François-Bernard Huyghe, cueillie sur son blog Huyghe.fr et consacrée à la tentative d'étouffement par le système des révélations produites par WikiLeaks à l'encontre d'Hillary Clinton.

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    Conspirationnisme contre dévoilement dans l'affaire Clinton

    La stratégie de la révélation - celle du lanceur d'alerte ou whistleblower consiste à diffuser auprès du public des documents confidentiels produits par une bureaucratie (une armée, un ministère, une grande entreprise), et en révéler les turpitudes. Que ce soit pour avertir d'un danger, ou pour dénoncer des crimes ou pratiques occultes de l'organisation à laquelle il appartient (mais dont il ne veut plus moralement être complice), le lanceur d'alerte fait donc appel au public et aux autorités pour mettre fin à une situation scandaleuse. Il y a eu des lanceurs d'alertes connus dès les années 70 (Ralph Nader est un des premiers à employer le terme), mais le phénomène a vraiment explosé avec les réseaux sociaux. Pour des raisons notamment techniques : plus on stocke de secrets présumés honteux dans ses ordinateurs (et une bureaucratie ratée produit forcément beaucoup d'archives), plus il y a de probabilités statistiques qu'un membre de l'organisation copie des documents et les fasse parvenir à une association ou à la presse qui lui donneront une publicité efficace.

    Les cas de Manning ou de Snowden sont de parfaites illustrations de la façon dont un individu qui éprouve des scrupules peut transmettre des quantités énormes de documents authentiques pour prouver des pratiques - diplomatiques, militaires, d'espionnage...- qui vont choquer l'opinion. Wikileaks apparu en 2006 est par excellence l'organisation pratiquant la stratégie de la révélation (même si Anonymous, Cryptome, Openleaks ou d'autre on apporté une aide considérable à des dénonciateurs de pratiques cachées. En 2010, l'affaire du cablegate (des centaines de milliers de documents sur la guerre d'Irak ou la diplomatie américaine) a un impact mondial.Julien Assange le fondateur de Wikileaks le paiera cher : il est assiégé dans l'ambassade de l'Équateur à Londres depuis 2012.

    Donc le whistleblowing constitue un souci constant pour Washington (et d'autres capitales). Jusqu'à présent l'administration Obama avait essayé de parer à ce danger - outre la répression qui frappera aussi Manning ou contraindra Snowden à l'exil et quelques attaques informatiques- par une rhétorique assez simple :
    La dangerosité du dévoilement qui mettrait en jeu la vie de soldats ou d'agents américains ou faciliterait des actions ennemies
    La dénonciation de la dictature de la transparence : l'Etat, pour protéger ses citoyens et mener ses mission, a besoin de garder certains secrets et de restreindre certaines libertés

    Depuis quelques temps, l'offensive idéologique contre Wikileaks a adopté de nouveaux angles :

    - L'accusation de sensationnalisme racoleur : lors des attentats de Nice, le compte Twitter de Wikileaks a posté des vidéos prises sur le vif (pour ne pas dire sur le mort) ; elles étaient particulièrement choquantes ; cela n'apporterait rien à l'information et ne peut que soulever des peurs et des passions (ce qui ne serait pas le cas des photos d'Alep, par exemple ?).
    - L'accusation de complicité objective (ou subjective) avec les forces du mal (Trump et Poutine). L'été dernier, Wikileaks a publié des documents sur les biais de l'appareil du parti démocrate en faveur d'Hillary. Puis a récidivé en faisant d'autres révélations sur la correspondance de son chef de campagne Podesta et sur les mails de la candidate démocrate. On y apprend des choses ses rapports avec les grandes compagnies financières ou son opinion que les saoudiens et qataris fournissent un soutien financier et logistique aux djihadistes dont l'EI.

    Du coup, le service du renseignement national (DNI) et du département de la sécurité intérieure (DHS) lancent l'accusation : la Russie tenterait d'interférer avec le processus électoral américain (et, comprend-on à demi-mot, de faire élire leur candidat vendu au Kremlin avec la complicité du traître Assange). Et les médias et élites américaines d'embaucher les trompettes.

    Le tout par un remarquable raisonnement complotiste de guerre froide et qui se décompose ainsi :

    1- Un hacker de l'est, Guccifer 2.0, se vante d'avoir mené l'opération de pénétration mais des experts pensent qu'il pourrait être un leurre..
    2- Des sociétés de sécurité informatiques accusent des groupes de hackers russes (Fancy Bear et Cozy Bear) d'être derrière Guccifer. En tout cas, les attaques seraient perpétrées à partir de serveurs russes.
    De là à penser que c'est le renseignement russe qui a mené l'opération - sophistiquée, forcément sophistiquée mais laissant forcément des traces évidentes de leur origine- pour transmettre à Assange, il n'y a qu'un pas. Franchissons-le.
    3- Un ancien conseiller de Trump, Roger Stone est bien informé de ce qui se passe chez Wikileaks.
    Trump a dit (en plaisantant) qu'il attendait d'autres publications de mails de Clinton. Quel aveu !
    Assange qui a peut-être quelques raisons de ne pas aimer l'administration Obama, a annoncé de futures révélations sur Hillary.
    4- Il y a eu des intrusions dans des bases de données électorales. De là à imaginer que des puissances occultes cherchent à fausser le décompte en faveur de leur complice... (ce qui est techniquement douteux.

    Agitez tout cela dans un chapeau et cela donne : Trump, agent de Moscou et son complice Assange essaient de fausser l'élection américaine pour faire élire frauduleusement leur marionnette (qui est accessoirement un pervers sexuel comme l'on révélé des ...fuites). Donc la démocratie est en danger.

    En mélangeant ainsi le vrai, le possible et les hypothèses complotistes, on réussit à la fois à démontrer
    - que les adversaires (lanceurs d'alerte, Russes, trumpistes, gros imbéciles populistes qui croient les rumeurs en ligne) sont une seule et même force ennemie du vrai et du bien : il faut sauver le camp de la démocratie contre le camp des faussaires.
    - que la question de savoir ce qu'il peut y avoir de vrai dans ces révélations n'a aucune importance et ne doit pas être discutée;

    Nous sommes entrés dans la guerre de la crédibilité. Elle combine l'arme technique (les algorithmes qui permettent de s'approprier des informations confidentielles), l'arme cognitive de la révélation (elle fonctionne dans les deux sens : exposer des données dans un sens, diffuser une grille d'explication dans l'autre) mais aussi l'arme psychologique du soupçon : ces révélations serviraient objectivement les intérêts des ennemis des USA (Poutine), plus ceux d'Hillary Clinton (Trump), plus ceux de l'État (Assange), donc ils sont alliés et dangereux.
    Belle application du principe de causalité diabolique, ou variante de la métapropagande (qui consiste à décrédibiliser tout discours favorable à l'adversaire comme truqué, manipulateur et ne pouvant tromper que des naïfs ou des salauds). Au-delà, il nous semble de plus en plus que nous rentrons dans l'ère de la guerre du réel, où les forces idéologiques ne s'affrontent plus pour interpréter le réel, mais pour décider de ce qui sera décrété réel, pensable, ou discutable. La lutte pour le pouvoir est devenue la lutte pour l'exposition des faits et la direction de l'attention des foules.

    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 14 octobre 2016)

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  • Grands médias d’"information" : bobards et propagande !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur Le nouvel Économiste et consacré au mensonge médiatique...

     

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    Grands médias d’"information" : bobards et propagande

    Arrosés par millions d'euros de subventions officielles, les grands médias vantent tous une “mondialisation heureuse” à la Davos-Goldman-Sachs, à laquelle plus grand monde ne croit – sauf peut-être encore quelques milliardaires. Dans le champ d'expertise d'un criminologue, ces périodiques, sites, radios et télévisions, matraquent les trois allégations que voici :

    - Les “migrants” sont des malheureux fuyant la guerre et la mort.

    - Les Noirs américains sont victimes d'une police raciste qui les persécute bien plus que les autres races (Blancs, Hispaniques).

    - Terroristes et criminels ripostent à la misère et à l'exclusion qu'ils subissent.

    Or cela est faux. Prouvons-le (bien sûr, nos sources probantes sont à disposition de quiconque les demandera).

    “Les migrants gagnant l'Europe fuient la mort et la guerre” – Si c'était vrai, des familles entières fuiraient. Or une étude d'août 2016 (Wall Street Journal-Pew Research Center) établit que ces migrants dans l'Union européenne sont :

    - À 53 % âgés de 18 à 34 ans,

    - Avec, dans cette tranche d'âge, une proportion d'hommes de : (Syriens) 71 %, (Irakiens) 75 %, (Pakistanais) 76 %. (Bangladais), 76 %, (Gambiens) 80 %, (Afghans) 80 % – énorme déséquilibre établissant la migration économique, non la fuite affolée de familles entières, sous les obus et les rafales.

    Homicides de Noirs aux États-Unis - En 2015 (FBI), 7 049 Noirs sont assassinés aux États-Unis, dont 89,3 % par d'autres Noirs. L'âge des victimes révèle que les guerres de gangs de jeunes Noirs (Crips, Bloods, etc.) provoquent la plupart de ces homicides. Mais les médias d'information ignorent ces neuf assassinats sur dix, entre gangsters. Prenons le premier semestre 2016 : 123 Noirs abattus par des policiers (FBI), dont une moitié de cas explicables (sinon excusables) : victime armée et dangereuse… faute sincère de maniement d'arme par le policier… Bousculade d'où part un coup de feu… Policier noir donc peu suspect de racisme, etc.

    Restent quelque 62 cas (odieux) où un policier tire sur un Noir désarmé, sans motif valable. Soit 1,8 % du total des Noirs assassinés. Les autres 98,2 %, les médias d'"information" les passent par perte et profit.

    Ces mêmes médias matraquent que le taux d'arrestation et fouilles au corps des Noirs est énorme, par rapport à leur pourcentage de la population (12,5 % de Noirs sur 320 millions d'Américains). Or cette comparaison est absurde, car on n'arrête, ni ne fouille, des bébés, des vieillards, etc. Ici, la seule comparaison valide est celle du nombre d'arrestations, par rapport à la quantité de crimes et délits vraiment commis par ethnie. Exemple, en 2014 à Chicago (derniers chiffres disponibles), les Noirs (35 % de la population) ont commis 76 % des homicides. Or cette comparaison valide, ces médias ne la font jamais.

    Terrorisme, crime, etc., le bobard des "Misérables" - restons aux États-Unis. Une célèbre enquête sociologique expose que, dans la décennie 1980, une vague de “boat-people” haïtiens gagne Miami (Floride). Clandestins, ces Noirs illettrés et ignorant l'anglais ont un lourd passé d'esclavage et d'exploitation. Or chez ces réels exclus, dans la pire situation possible aux États-Unis, le taux de criminalité-délinquance est fort inférieur à celui des Noirs américains, vivant au même endroit, au même moment – et bien mieux.

    Le terrorisme maintenant. Après le 11 septembre 2001, la Maison-Blanche veut savoir : la misère sociale génère-t-elle la terreur ? Cette explication (ou "culture de l'excuse") pourrait-elle prévenir le terrorisme ? La recherche est confiée à un prestigieux économiste, le professeur Alan B. Krueger, docteur en économie de Harvard, titulaire de la chaire d'économie de l'université Princeton et membre du renommé National Bureau of Economic Research.

    Elle étudie des guérillas palestiniennes ou libanaises, des terroristes juifs des territoires occupés, des terroristes allemands, italiens, irlandais, japonais, turcs, etc. Maints tableaux, dix pages de références et de sources. Conclusion : “Le lien entre pauvreté et terrorisme est aussi faible qu'indirect. À titre individuel, les terroristes ne proviennent d'usage pas de milieux pauvres. À l’inverse, ils sont souvent mieux éduqués et plus aisés que leurs contemporains. Les niveaux de terrorisme ne sont pas vraiment plus hauts dans les pays les plus pauvres ; mais les pays se développant normalement et connaissant de vives phases de modernisation fournissent au terrorisme un nombre élevé de recrues.”

    Naguère, ces médias vantaient l'“eldorado brésilien”. On voit aujourd'hui ce qu'il en est : au Brésil, 60 000 homicides volontaires par an, un Hiroshima tous les trois ans.

    Tels sont les mensonges mondialistes des médias subventionnés. Pas étonnant que nombre de lecteurs s'en détournent désormais.

    Xavier Raufer

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  • Une diplomatie française à la dérive...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue décapant de Caroline Galactéros, cueilli sur Figaro Vox et consacré à la politique étrangère dans l'affaire syrienne et vis-à-vis de la Russie... Docteur en science politique et dirigeante d'une société de conseil, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013).

     

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    Caroline Galactéros : « La décision de Vladimir Poutine humilie la diplomatie française »

    Découvrant, mais un peu tard, que la guerre tue, qu'elle est laide, injuste et sans pitié, et surtout que l'on pourrait un jour peut-être, au tribunal de l'Histoire, venir demander à Paris des comptes sur son inaction face au drame - à moins que ce ne soit sur ses actions et ses options politiques-, la France a pris les devants. Accusant avec l'ONU le régime syrien et la Russie de crimes de guerre à Alep, elle a déposé en hâte un projet de résolution au Conseil de Sécurité des Nations Unies demandant l'arrêt des combats et des bombardements sur l'est de la ville (dont elle feint de croire qu'il n'est peuplé que de civils innocents qui resteraient là de leur propre gré et que la Russie et le régime pilonneraient par pure cruauté), l'acheminement de l'aide humanitaire et la reprise du processus de négociation.

    Que dire de cette initiative, apparemment inspirée par une indignation vertueuse face au drame bien réel vécu par la population d'Alep-Est, à un moment où la tension russo-américaine monte dangereusement et peut faire craindre un dérapage militaire sur le terrain que certains, à Washington et à l'OTAN, appellent ouvertement de leurs vœux? S'agit-il d'une nouvelle salve d'irénisme aveugle et de «pensée magique», funeste version 2016 de «Boucle d'or au Pays des trois ours» découvrant une intrusion dans sa maisonnette idyllique? Ou d'une gesticulation habile mais dangereuse qui n'a pour but, en prétendant débloquer la situation, que de jouer les utilités au profit de Washington en fossilisant un peu plus les positions des deux camps qui s'affrontent désormais ouvertement sur le corps exsangue de la nation syrienne? Difficile de démêler la part de négation du réel de celle de l'alignement sur ce que l'on présente comme «le camp du Bien» …et de nos intérêts nationaux, si mal évalués pourtant.

    Ce cinéma diplomatique vient évidemment de se solder par un véto russe, attendu par Paris, Londres et Washington qui veulent faire basculer l'indignation internationale contre Moscou à défaut de mettre en cohérence leurs objectifs politiques et militaires avec leur prétendue volonté de paix. Mais prendre la tête du chœur des vierges ne suffit pas et ne trompe plus personne. L'évidence crève l'écran. «L'Occident» ne mène pas la guerre contre l'islamisme sunnite ou alors de façon très résiduelle: il le nourrit, le conseille, l'entraine. DAECH, dont la barbarie spectaculaire des modes d'action sert d'épouvantail opportun et de catalyseur de la vindicte occidentale, permet de juger par contraste «respectable» l'avalanche de djihadistes sunnites d'obédience wahhabite ou Frères musulmans qui ne combattent d'ailleurs pas plus que nous l'Etat islamique mais s'acharnent sur le régime syrien. Et l'Amérique comme la France cherchent avec une folle complaisance, dans ce magma ultraviolent, des interlocuteurs susceptibles d'être intronisés comme «légitimes» et capables de remplacer un autocrate indocile qui a le mauvais goût de résister à la marche de l'Histoire version occidentale et à la vague démocratique censée inonder de ses bienfaits un Moyen-Orient politiquement arriéré.

    Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi, cruels tyrans sans doute, n'ont pu y résister et croyaient encore pouvoir argumenter avec leurs adversaires occidentaux (longtemps leurs alliés) quand leur sort était en fait scellé depuis longtemps. Bachar el Assad a bien failli y passer lui aussi. Mais à notre grand dam, Moscou a vu dans cette nouvelle guerre occidentale de déstabilisation par procuration, une occasion inespérée de sécuriser ses bases militaires, de défier l'Amérique qui la méprisait trop ouvertement, de regagner une influence centrale dans la région et de traiter «à la source» le terrorisme qui menace son territoire et ses marges d'Asie centrale et du Caucase. Et l'a saisie.

    Dans ce Grand jeu explosif de reconfiguration de l'équilibre du monde et notamment du nouveau duel cardinal, celui de Washington avec Pékin, la France, je le crains, s'est trompée du tout au tout et démontre à la face du monde mais surtout à l'ennemi - qui observe notre incohérence diplomatique et politique-, qu'elle pratique admirablement le grand écart stratégique... aux dépens toutefois, de nos concitoyens. Comment justifier en effet notre combat au Mali contre les djihadistes sunnites, notre soutien en Irak aux chiites contre les sunnites, et en Syrie notre appui aux groupuscules sunnites les plus extrémistes contre Bachar el Assad...tout en prétendant profiter du marché iranien entre ouvert ….et vendre des armes aux Saoudiens et Qataris sunnites qui sont by the way les financiers du djihadisme mondial dont nous subissons la haine et la violence terroriste sur notre sol désormais à un rythme soutenu? C'est de l'opportunisme à très courte vue, mais plus encore un hiatus stratégique béant et la manifestation d'une totale incompréhension du réel.

    De telles contradictions ne peuvent s'expliquer que par notre entêtement à vouloir en finir avec le régime syrien actuel dont nul n'imaginait qu'il résisterait si longtemps aux feux croisés de l'Amérique et de ses alliés sunnites. L'exigence américaine - reprise à son compte par Paris - d'une cessation des bombardements aériens sur Alep-Est «pour raisons humanitaires» aurait permis en fait de laisser les islamistes de la ville (soit rien moins qu'Al Nosra et consorts) se refaire une santé militaire en se servant des civils comme de boucliers humains, de poursuivre leurs tirs d'obus sur la partie ouest de la ville et d'empêcher Damas et Moscou de faire basculer décisivement le rapport de force militaire en faveur de l'Etat syrien dans le cadre d'une négociation ultime. Qui a d'ailleurs fait échouer le cessez le feu signé le 9 septembre dernier à Genève? Les groupes terroristes qui n'en voulaient pas et les Etats-Unis qui ont bombardé les forces syriennes à Deir el Zor et ouvert la voie aux forces de l'Etat Islamique. Encore un accord de dupes.

    Temps court versus temps long, individu versus groupe, froideur politique versus empathie médiatique (sélective): on se refuse à voir, dans nos démocraties molles, que la véritable action stratégique, pour être efficace, ne peut prendre en compte que des nombres, des masses, des ensembles, des mouvements, des processus, quand toute l'attention médiatique et la gestion politicienne des crises, elles, veulent faire croire que l'individu est central et se concentrent sur la souffrance et le sort des personnes, alors que celles-ci sont depuis toujours et sans doute pour encore longtemps sacrifiées à la confrontation globale et brutale entre Etats. Les images terrifiantes de la guerre au quotidien masquent la réalité d'un affrontement sans scrupules de part et d'autre, dont en l'espèce les malheureux Syriens ne sont même plus les enjeux mais de simples otages.

    L'impensé du discours français n'en reste pas moins le suivant: si Assad, «bourreau de son propre peuple» selon l'expression consacrée, était finalement militairement et politiquement mis hors-jeu, par qui compte -on le remplacer? A qui sera livrée la Syrie, «utile» ou pas, une fois que DAECH en aura été progressivement «exfiltré» vers d'autres macabres «territoires de jeu», en Libye par exemple? Quelle alternative pour la survie des communautés, notamment chrétiennes, encore présentes dans le pays qui passe par la survie des structures laïques d'Etat? Quels individus veut-on mettre au pouvoir? Les pseudo «modérés» qui encombrent les couloirs des négociations en trompe l'œil de Genève? Le Front al Nosra, sous son nouveau petit nom - Fateh al Sham -, que les Américains persistent à soutenir en dépit des objurgations russes et qui a fait exploser le cessez-le feu? Ou peut-être certains groupuscules désormais armés de missiles américains TOW qui n'attendent qu'un «go» pour tenter de dézinguer un avion ou un hélico russe, «par erreur» naturellement? Ou encore les représentants des Forces démocratiques syriennes, ou ceux de «l'Armée de la Conquête» qui renait opportunément de ses cendres… Ou un mixte de tous ces rebelles - apprentis démocrates férus de liberté et qui libèreront enfin le peuple syrien du sanglant dictateur qui le broyait sous sa férule depuis trop longtemps?

    Croit-on sérieusement que l'on pourra contrôler une seule minute ces nouveaux «patrons» du pays qui se financent dans le Golfe -dont nous sommes devenus les obligés silencieux-, et dont l'agenda politique et religieux est aux antipodes de la plus petite de nos exigences «démocratiques»? Ne comprend-on pas qu'ils vont mettre le pays en coupe réglée, en finiront dans le sang avec toutes les minorités, placeront les populations sunnites sous leur contrôle terrifiant, et que tout processus électoral sera une mascarade et ne fera qu'entériner une domination communautaire et confessionnelle sans appel? … «Anne, ma sœur Anne ne vois-tu rien venir? je ne vois que l'herbe qui verdoie et la terre qui poudroie» … Quelle naïveté, quelle ignorance, quelle indifférence en fait!

    L'interview accordée le 5 octobre dernier par notre ministre des Affaires étrangères à la veille de son départ pour Moscou à Yves Calvi sur LCI est à cet égard, un morceau de bravoure édifiant, qui escamote la réalité et brosse un paysage surréaliste du conflit et de ce qu'il faudrait y comprendre et en attendre.

    Florilège et exégèse….

    «La guerre ne sert à rien. Elle ne fait que renforcer les djihadistes»

    Est-ce à dire qu'il faut les laisser faire, leur donner les clefs du pays et prier peut-être, pour qu'ils ne massacrent pas les minorités qui y demeurent encore et instaurent la démocratie? Faut-il ne plus agir en espérant qu'ils vont s'arrêter? De qui se moque-t-on? Adieu Boucle d'Or. Nous sommes au Pays des rêves bleus de Oui-Oui…

    Les Russes, qui se disent satisfaits de l'efficacité de leurs frappes contre les terroristes d'Alep-Est «sont cyniques» … Qui est cynique ici? Celui qui déforme la réalité d'un affrontement pour ne pas avouer qu'il est (avec d'autres) à la manœuvre d'une déstabilisation d'Etat par des groupuscules terroristes liés à Al-Qaïda (matrice de Daech) sous couvert d'aspiration à la démocratie? Ou ceux qui cherchent à réduire l'emprise djihadiste et à renforcer des structures d'Etat laïques avec ou sans Bachar?

    «La politique de la France est claire… Nous avons une stratégie, une vision.»

    Ah?! Laquelle? Nous avons depuis 5 ans une politique étrangère à contre-emploi et à contre temps, réduite à deux volets: action humanitaire et diplomatie économique. En gros vendre des armes à tout prix aux pays sunnites, les aider à faire la guerre et à s'emparer du pouvoir à Damas… et porter des couvertures aux victimes de cet activisme économico-militaire: les Syriens.

    En dépit de l'excellence de nos forces armées, de la présence du Charles de Gaulle sur zone et de nos missions aériennes soutenues, Paris n'est diplomatiquement et stratégiquement plus nulle part en Syrie, et depuis longtemps. Par dogmatisme, par moralisme, par notre parti pris immodéré pour les puissances sunnites de la région, nous nous sommes engouffrés dans un alignement crédule sur la politique américaine qui s'est en plus retourné contre nous dès l'été 2013, lorsque Barack Obama a dû renoncer à frapper directement Damas au prétexte d'un usage d'armes chimiques qui n'a d'ailleurs jamais été confirmé. Un camouflet d'autant plus lourd à porter que notre ancien ministre des affaires étrangères avait jugé bon, dès août 2012, de dire que «Bachar el Assad ne méritait pas d'être sur terre» et, en décembre 2012, «qu'Al Nosra faisait du bon boulot». L'Etat Français a d'ailleurs été poursuivi - en vain à ce jour -pour ces déclarations ministérielles qui ont de facto encouragé le prosélytisme islamiste et le terrorisme en présentant le départ pour la Syrie à des apprentis djihadistes français comme une œuvre politique salutaire, avec les résultats que l'on connait sur le territoire national. N'en déplaise à Monsieur Ayrault, la France n'est ni écoutée, ni considérée, ni attendue sur le dossier syrien. Elle en est réduite à servir de go between entre Washington et Moscou lorsque ceux-ci ne peuvent plus se parler et qu'il faut faire semblant, une fois encore, de rechercher un compromis et d'amener Moscou à lever le pied d'une implication trop efficace à notre goût.

    «Si le choix est entre Bachar et Daech, il n'y a pas de choix.»

    Mais c'est pourtant le cas, ne nous en déplaise. Nous combattons l'Etat islamique pour la galerie, sans grande conviction ni détermination politique, de très haut, par des frappes qui sans présence terrestre demeurent symboliques. Pour Moscou, au contraire, il n'existe pas «d'islamistes modérés» ; combattre le terrorisme revient à combattre l'EI mais aussi ses avatars locaux innombrables à tout prix, y compris au prix de pertes civiles importantes. Et c'est aujourd'hui la Russie qui, dans les airs mais aussi au sol, avec l'Iran et le régime syrien, «fait la guerre», se bat contre le terrorisme islamiste qui menace tout l'Occident, gangrène nos vieilles sociétés repues et pacifiques et nous prend pour cible. Ils «font le job». Un horrible job. Dans l'immédiat, il faut choisir entre le soutien à l'Etat syrien - que le régime d'Assad incarne-, et DAECH et Cie.

    Le sommet est atteint à la fin de l'intervention ministérielle, lorsque l'on apprend que «la Syrie future devra être unitaire, avoir des structures étatiques stables, être protectrice de toutes ses minorités, mettre en place des institutions solides, contrôler son armée et ses Services…» (sic)! Les bras nous en tombent. Voici décrite…la Syrie d'avant la guerre! Ce terrifiant carnage n'aurait-il donc été qu'un coup d'épée dans l'eau?

    Mais le pire était à venir. Ce matin, nous avons franchi un nouveau seuil dans le ridicule et le suicide politique. Au moment où il est d'une extrême urgence de se parler enfin à cœur ouvert, de dire la vérité, d'abandonner les poses et les anathèmes, de ne plus se tromper d'ennemi, de faire front commun - comme l'ont proposé les Russes depuis des lustres -, contre l'islamisme qui a décidé notre perte et s'esclaffe de notre ahurissante naïveté et de notre faiblesse, le président de la République française s'interroge publiquement, de bon matin, dans une émission de divertissement, devant l'animateur Yann Barthes sur TMC, sur l'opportunité de recevoir Vladimir Poutine à Paris le 19 octobre prochain! «P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non …» La réponse de Moscou à cette insulte ne s'est pas fait attendre: le Président russe ne viendra pas. Nous sommes au fond du fond du fond de l'impuissance politique et l'on se laisse couler, saisis par l'ivresse des profondeurs en croyant surnager.

    Hauteur de vue et profondeur de champ, véritable souci pour la souffrance humaine: la realpolitik est la solution, pas le mal. La confusion permanente entre l'Etat syrien et le régime syrien nourrit la guerre. C'est l'Etat qu'il faut aider à survivre à l'offensive islamiste au lieu d'encourager les mouvements terroristes à le déstructurer. Le sort de Bachar el Assad est à la fois central et accessoire. Si l'Etat syrien devait tomber sous la coupe de DAECH ou sous celle d'Al Nosra et de ses avatars, alors ce seront les massacres communautaires et le chaos. Qui aura alors des comptes à rendre pour les avoir laissé advenir?

    Caroline Galactéros (Figaro Vox, 11 octobre 2016)

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  • Où chercher les racines de notre civilisation ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du docteur Bernard Plouvier, cueilli sur le site d'Eurolibertés et consacré aux racines de la civilisation européenne.

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    Où chercher les racines de notre civilisation ?

     

    À l’occasion des curiosités islamiques qui ont, depuis l’année 2014, souillé notre pays, ensanglanté notre Nation et déshonoré l’État, la fraction la moins sotte des Français de souche européenne (estimons-la aux alentours de 25 – 30 %) a débuté une réflexion sur la guerre des races et des religions qui empuantit notre vie publique.

    On comprend qu’un lecteur du Monde ou de Libération, un spectateur assidu des actualités télévisées des chaînes publiques ou mondialistes – il n’existe nulle différence entre elles –, soit décérébré, admirablement formaté au point de nier la réalité du fait : la guérilla civile qui est en train de basculer vers la guerre ouverte. Nier l’évidence des faits, c’est la définition même du délire et celui-ci est organisé par les vrais maîtres : les patrons de la production des biens de consommation et de leur distribution.

    Comme ce fut toujours le cas de l’histoire humaine, seule compte l’élite de la pensée et surtout de l’action. Toutefois, il ne faut pas se tromper dans sa réflexion de fond et confondre civilisation et choix individuel qui, pour être authentique, doit être librement adopté (et sûrement pas « consenti »).

    L’adhésion à une religion, ou son refus, est affaire purement personnelle et ne devrait jamais être imposée à autrui. Même le port ostentatoire de symboles religieux – et beaucoup de fidèles se croient investis de la mission divine de propager leur croyance – est une atteinte à la liberté des autres, une nuisance identique à celle des vêtures bizarres, du rap ou des musiques gitanes que les immigrés imposent aux Français de souche européenne.

    En aucun cas, une religion ne peut être considérée comme la ou l’une des « racines » d’un peuple. Si elle est considérée comme telle, de fait ou de droit, c’est qu’elle a été imposée comme mythe fondateur. C’est le cas pour la religion juive, particulariste à l’extrême, pratiquant l’exclusion des autres.

    Ni le christianisme, ni le crétinisme marxiste, ni la religion des droits de l’homme ne font partie des racines de l’Europe et l’islam n’a pas vocation pour le devenir. Une foi n’est un fondement spirituel et moral que pour celles et ceux qui l’ont librement choisie, idéalement après mûre réflexion et pas seulement par héritage familial.

    Il en va tout autrement des sources d’une civilisation. Celles-ci sont un mélange d’usages domestiques et communautaires, de culture juridique, intellectuelle et artistique, enfin d’heurs et de malheurs vécus en commun au fil des siècles. La religion n’en fait partie qu’à titre individuel pour les conduites morales, à titre collectif par ses créations architecturales et ses éventuelles œuvres d’art non grotesques.

    En Athènes, au Ve siècle avant J.-C., on tolérait qu’un Démocrite fût athée. Il demeure l’immortel auteur d’une phrase parfaitement adaptée à notre monde aléatoire et à la programmation génétique des comportements animaux (remaniée, chez l’homme, par l’intervention du libre arbitre et de la transcendance) : « Tout ce qui existe est le fruit du hasard et de la nécessité ». Un siècle et demi plus tard, le plus grand philosophe de l’Antiquité, Épicure – le vrai, pas celui des légendes colportées par ses ennemis stoïciens –, pouvait soutenir que les essences supérieures, si elles existent, ne se soucient nullement de l’humanité.

    Les racines de l’Europe ne sont en aucun cas « judéo-chrétiennes », ni même chrétiennes, comme des convaincus veulent nous le faire accroire, en pitoyable réaction au fanatisme des sectaires de l’islam conquérant. Nos racines, ce sont la culture gréco-romaine, bien connue des humanistes, et la culture celto-germanique, dont on commence seulement à comprendre la grandeur. Ce sont aussi la féerie de la grande Renaissance, celle du Quattrocento italien et de sa poursuite en Europe occidentale au XVIe siècle, ainsi que les progrès scientifiques et techniques ininterrompus depuis l’aube du XVIIIe siècle.

    En revanche, la religiosité hypocrite des Droits de l’homme est une invention britannique et nord-américaine, et, comme tout ce qui vient de ces cyniques contrées, c’est une croyance entachée d’argent et de manipulation de l’opinion publique à des fins commerciales. On peut donc la négliger.

    Enfin et surtout, la principale racine d’un continent, c’est sa race. On comprend que les Chinois, les Mongols ou les Japonais puissent se glorifier de leurs ancêtres et de leurs civilisations respectives. On ne trouve que les Européens, depuis l’année 1945 – l’An Zéro de la réflexion politique, historique et sociologique sur notre continent –, pour cracher sur leur histoire et en renier des pans entiers… comme l’apport de la civilisation technique et scientifique moderne aux peuples d’Afrique et d’Océanie ou assoupis après un départ grandiose (Asie et Amérique du centre et du sud).

    Cette repentance, absurde et grotesque, n’est rien d’autre qu’un délire de négation, à soigner par un regain d’orgueil et une cure d’action. Il est évident qu’il ne manque pas de points d’application à cette dernière mesure : nettoyer notre continent, devenu porcherie ; lutter contre toute forme de fanatisme religieux.

    Certes, il est nécessaire de créer une communauté eurasiatique, amplement justifiée par une égalité de comportement des Européens et des Extrême-Orientaux face au travail, mais cette institution devra être précédée par l’établissement de l’Empire européen, de l’Atlantique à Vladivostok, exclusivement peuplé d’Européens.

    Chacun chez soi : l’expérience des sinistres années qui ont suivi l’An 1976 en France démontre à l’évidence l’intelligence profonde de ce dogme. Les amateurs de métissage et de melting-pot ont l’immense continent des Trois Amérique pour assouvir leur passion.

    La religion de l’agapè – soit l’amour supposé d’un dieu pour ses créatures et, en retour, la pratique de l’amour entre « enfants de dieu », toutes races confondues – est une utopie, que des naïfs peuvent considérer comme « admirable ». On peut, à l’inverse, estimer la charité – soit le don absolu, sans espoir de réciprocité – comme une pratique absurde, si l’on considère l’espèce humaine comme elle est, si on la juge par ce qu’elle a produit depuis des millénaires.

    Au XXIe siècle du comput actuel, que les chrétiens absolvent s’ils le jugent bon, à la suite d’un pape curieux et d’une chancelière allemande luthérienne, les violeurs, les assassins et les terroristes, cela ne regarde que leur conscience. En aucun cas, ce choix dogmatique ne doit influer sur la conduite des affaires politiques et militaires. « Pardonner aux terroristes, c’est le rôle de dieu. Les envoyer auprès de lui, c’est le mien » a fort bien dit Vladimir Poutine, en novembre 2015.

    Une saine réflexion sur les racines d’une civilisation ne doit surtout pas se tromper de définition, pour ne pas errer dans les mesures à prendre.

    Bernard Plouvier (Eurolibertés, 5 octobre 2016)

     

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  • Immigration : quand l'UE est sourde à la révolte des peuples européens...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 4 octobre 2016 et consacrée à la réaction des peuples européens contre la politique d'accueil des migrants imposée par l'Union européenne.

    Eric Zemmour vient de publier chez Albin Michel un recueil de ses chroniques des années 2013-2016 intitulé Un quinquennat pour rien et précédé par un longue préface intitulée « La France au défi de l'islam ».

     

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