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Points de vue - Page 20

  • Les populismes européens : derniers spasmes des vieilles nations ou agents de transformation de l’UE ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Gérard Dussouy, cueilli sur Polémia et consacré au rôle que devraient se donner les populistes européens pour œuvrer à une renaissance européenne. 

    Professeur émérite à l'Université de Bordeaux, Gérard Dussouy est l'auteur de plusieurs essais, dont Les théories de la mondialité (L'Harmattan, 2011) et Contre l'Europe de Bruxelles - Fonder un Etat européen (Tatamis, 2013).

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    Les populismes européens : derniers spasmes des vieilles nations ou agents de transformation de l’UE ?

    Quand on considère les crises présentes qui ne font que commencer, quand on observe la carence conceptuelle, stratégique et politique des États européens face à la guerre, et que l’on s’interroge sur la crédibilité politique des populismes européens sous un angle systémique, c’est-à-dire quant à leur raison d’être et quant à leur capacité à agir sur le système mondial dans lequel les peuples et les individus se retrouvent tous désormais inclus, la question se dédouble ainsi : sont-ils les derniers spasmes des vieilles nations européennes ? Pourraient-ils être les agents de la transformation, et de la renaissance, de l’Europe ?

    Il faut bien comprendre en effet, que les dernières vagues populistes en majorité souverainistes sont le produit d’une contrainte systémique multivariée, à la fois économique, sociale, démographique, culturelle. Ces mouvements sont les effets rétroactifs d’un système que les États ont construit qui, dans le même temps, limite leur action et leur capacité d’action politique. C’est bien pourquoi les partis populistes demeurent avant tout des forces protestataires ne sachant pas à qui véritablement s’adresser parce que leurs participants ont conscience que leurs propres États ont perdu toute prise sur le réel. Ils sont le témoignage d’un désarroi total qui conduit les plus nombreux, à droite, à entretenir jusqu’au bout l’illusion souverainiste, et les plus minoritaires, à gauche, à se perdre dans les divagations de la révolution sociale et écologique universelle.

    Les populismes, produits de la contrainte systémique des États et des peuples

    Une proportion plus ou moins élevée de citoyens européens ne s’y retrouve plus, aussi bien en termes de valeurs et de traditions que de niveaux de vie et de sécurité, dans un système mondial que bien entendu leurs gouvernants ne contrôlent pas, après avoir approuvé sa construction.

    La déstabilisation économique et sociale des sociétés européennes

    En France, la crise des Gilets Jaunes a été emblématique de cette déstabilisation ; elle est la révolte des victimes d’une insertion mondiale non préparée. Elle n’a pas eu d’équivalent dans les autres États européens, à la structure politique et sociale moins centralisée, moins rigide, et pour certains moins désindustrialisés que la France. En Allemagne, particulièrement performante à l’exportation en raison de sa remarquable spécialisation industrielle, la contestation y a été très limitée, dans les seuls Länder de l’Est. La situation pourrait changer maintenant que l’Allemagne « s’est tiré une balle dans le pied » en mettant fin, à cause de la question ukrainienne, au partenariat fructueux qu’elle avait établi avec la Russie.

    D’une manière générale en Europe, on constate, selon Peter Sloterdijk, un retour du pessimisme sociologique avec la « fin du temps de la gâterie » qu’il illustre ainsi : depuis trente ans, d’un rapport 80% de riches à 20% de pauvres on est passé au rapport inverse de 20% à 80%. La fin de l’opulence accentue la fracturation sociale qui fait l’objet d’une thématique maintenant rebattue, celle de la rupture entre élites et peuples. Elle est au fondement des populismes contemporains [1].

    Le sujet de l’économie est déterminant pour l’avenir parce que la « légitimité » du système mondial, qui est fondé sur le libre-échange, repose sur la croissance globale, et de préférence, sur la croissance partagée. Or, plusieurs économistes, avec en pointe Robert Gordon, s’attendent à ce que l’économie mondiale entre dans une ère de stagnation, même si la croissance de l’après covid connait un rebond. A cela, des causes économiques endogènes : endettement généralisé et baisse des investissements productifs, compétition accrue et acharnée sur l’énergie et les matières premières, retour de l’inflation. Mais aussi, des causes exogènes telles que le vieillissement des populations, consécutif à la dénatalité [2].  Ce que l’on ne veut pas comprendre en Europe, souverainistes compris, quand on privilégie son confort à sa descendance !

    La prégnance de la question identitaire et de l’enjeu civilisationnel

    C’est là la cause, plus que le constat précèdent aujourd’hui, de la persistance et de l’enracinement des mouvements populistes les plus nombreux, c’est à dire ceux à tendance souverainiste. Comme on le constate en France, en Italie, en Europe de l’Est. Bien entendu, cette problématique relève aussi de la contrainte systémique mondiale que figurent, dans ce cas précis, les flux migratoires massifs. Sa résolution, qui peut comprendre différents stades allant du simple arrêt de l’invasion à la remigration, et qui peut se concevoir selon des modalités adaptées aux contextes nationaux, n’est envisageable, pour être efficace et définitive, qu’à l’échelle du continent.  A l’intérieur de celui-ci, il est impossible de rétablir des frontières compte tenu des interdépendances de toutes natures, et elles ne seraient de toutes les façons que trop poreuses. Tout dépend donc des dirigeants de l’Union et des États qui la composent, quand on considère les expériences en cours dans différents États européens en matière de politique migratoire : échec complet du Brexit (sauf l’arrêt de l’immigration d’origine européenne !), blocage des entrées et des séjours en Hongrie, résultats attendus au Danemark des lois très restrictives en matière d’immigration que son gouvernement de coalition vient d’adopter au nom de la survie de l’identité nationale. D’une façon générale, au niveau planétaire, les changements dans les rapports de force ont porté au premier plan l’enjeu civilisationnel. Constatons aussi qu’à ce contexte mondial anxiogène, les populistes verts ajoutent la terreur climatique.

    La confrontation au réel. Les populistes peuvent-ils transformer la politique et desserrer la contrainte systémique ?

    Face aux réalités du monde globalisé, la montée en puissance des populismes en Europe (divers scrutins électoraux nationaux ou régionaux la confirment de façon continue) pose la question de leur capacité à gouverner, mais surtout à influencer les politiques nationales et à faire adopter par leurs États respectifs et mieux encore par l’Union européenne, des mesures susceptibles de desserrer la contrainte systémique. Parce que c’est bien à son niveau à elle que l’essentiel se joue. La vraie question est alors de savoir si malgré leur dispersion idéologique, malgré l’incohérence politique qui les habite, certains mouvements populistes sont susceptibles de transformer l’UE et d’en faire, face au reste du monde, la forteresse dont les Européens vont avoir le plus grand besoin. Qu’en sera-t-il en 2024 et après ?

    L’échec des populistes aux élections parlementaires européennes de 2019

    Le bilan des populistes de la session 2019-2024 est négatif. D’une part, lors des élections au Parlement européen du 20 Mai 2019, les eurosceptiques n’ont pas remporté le succès escompté. Malgré leur progression, ils sont restés loin de la majorité de 367 députés nécessaire pour gouverner le Parlement européen. Le bloc pro-européen, ou europeo-atlantique à la mode libérale et américanophile, a reculé, mais il a conservé la majorité en cumulant les sièges du PPE (182), de Renew Europ (108) et des Socialistes et Démocrates (154). D’autre part, et c’est ce qui est le plus pathétique, les populistes n’ont pas été capables d’enclencher, ou seulement de penser, une dynamique transformatrice, restauratrice d’une Union au service des peuples, à partir de propositions réalistes et audacieuses et d’actions de communication de grande envergure. On peut faire deux constats qui sont deux explications à cet échec des populistes :

    1) L’attachement, sous-estimé par les souverainistes, des citoyens et d’une majorité d’électeurs européens à l’UE et à l’euro

    A la veille des élections de 2019, différents sondages dont ceux de l’institut britannique Yougov et d’Eurobaromètre indiquaient que si en 2014 un peu plus de la moitié des Européens (51%) approuvaient l’existence de l’euro et de l’EU, ils étaient 75% en 2019 à se prononcer pour l’UE et 62% à déclarer soutenir l’euro. A noter que 67% des Grecs eux-mêmes étaient favorables à l’Union malgré l’austérité que Bruxelles leur avait infligée pour les sortir de la crise financière profonde dans laquelle ils étaient plongés. Dans tous ces sondages, on constatait qu’une majorité de citoyens de l’UE souhaitent voir l’Europe devenir un acteur incontournable sur la scène internationale.

    2) L’hétéroclisme des populismes et leur manque de crédibilité

    Au sein du Parlement européen actuel, on distingue au moins trois courants qui sont incompatibles :

    • Les populistes souverainistes d’Identité et Démocratie (76 sièges et 10,9% de l’hémicycle) et de Conservateurs et Réformistes européens (62 sièges et 8,8%). Le premier groupe réunit la Lega italienne, le Rassemblement National français, l’AFD allemande (véritable nouveauté en 2019 parce que c’est le parti qui a le plus progressé ces dernières années), le FPÖ autrichien, et le Vlams Belang flamand qui est plus séparatiste qu’il n’est souverainiste. Au sein de cet ensemble l’unanimité ne règne pas, ni quant à la politique monétaire de la BCE, ni quant à la politique commerciale de l’UE, ni quant à une éventuelle défense européenne. On attend toujours un programme commun. Quant au second groupe, le CRE, il réunit les Polonais de Droit et Justice et les Italiens rivaux de la Lega de Fratellini d’Italia, aujourd’hui au pouvoir. La caractéristique majeure de ce groupe est de s’opposer à toute avancée vers plus de supranationalité. Il a montré ces derniers temps beaucoup d’empathie envers l’Otan.
    • Les populistes anticapitalistes (désignons les ainsi) regroupés dans la confédération formée par la Gauche Unitaire Europe et la Gauche Verte Nordique sont 40 députés issus de 14 Etats européens. Sans être hostiles à l’Union européenne en soi, ils lui reprochent son orientation libérale, mais en tant qu’internationalistes ils réfutent toute idée d’une Europe autocentrée et décidée à défendre ses identités.
    • Les populistes écologistes. Les verts constituent un groupe de 68 députés au Parlement. Favorables à la pérennisation de l’UE, ils se cantonnent à une position critique, cette dernière n’accédant pas encore à leurs revendications les plus extrêmes en matière de réglementation climatique et d’immigration. Contrairement à la certification scientifique dont ils se prévalent, Ils se comportent, à l’image de leur icône Greta Thunberg, comme des populistes tant ils font dans le catastrophisme et tant leurs propositions sont simplistes, manquent de rationalité.

     

    2024 et après : transformer l’Union pour desserrer la contrainte systémique et accéder à une souveraineté partagée ?

    Plutôt que de passer leur temps à dénigrer l’Union européenne, sans proposer la moindre alternative ou la moindre réforme en termes conceptuels, politiques et stratégiques, les leaders populistes devraient prendre la mesure de la force des interdépendances qui la caractérise. Afin de la mettre au service des intérêts communs dans le cadre d’une souveraineté partagée.

    C’est l’Union qui a permis, exemple des plus récents, aux pays partenaires de surmonter plus facilement qu’ils ne l’auraient fait de manière isolée, la crise de la covid 19. Le plan de relance européen de 1800 milliards d’euro n’est pas rien. Il permet à la France en faillite d’escamoter une partie de ses dettes ! Sur le plan financier et monétaire, précisément, les populistes souverainistes ont l’habitude de critiquer la BCE et ils se déclarent opposés à la supervision communautaire des dettes nationales, mais ils veulent ignorer que si plusieurs États du sud de l’Union prospèrent encore, c’est parce qu’ils se trouvent sous le « parapluie monétaire » de l’euro, pour ne pas dire de l’Allemagne. En ce sens que c’est la monnaie commune qui a permis à ces Etats pendant des années d’emprunter à des taux d’intérêt très bas. Les souverainistes sont, en réalité, sans solution de rechange, sauf à revenir à des monnaies nationales totalement dévalorisées et à accroitre la dépendance financière de leurs pays respectifs par rapport à des créanciers comme la Chine,  ou à accepter la dollarisation de leurs économies, perspective qui n’est pas du tout à écarter en cas de crise générale des monnaies (plausible en raison de l’endettement des principales économies) et d’une fusion imposée par Washington du dollar et de l’euro. Dans le contexte éminemment favorable du raffermissement du protectorat otanien.

    A la veille des élections européennes de 2024, de la désignation d’un Parlement européen qui a les moyens, si sa nouvelle majorité le voulait et le décidait, de modifier la politique menée jusqu’à maintenant par la Commission, d’en prendre le contrepied dans certains secteurs comme celui de la politique migratoire, les populistes les plus conséquents, ceux pour qui le priorité est la sécurité des identités et la prospérité des Européens, seraient bien inspirés de s’organiser en vertu d’un programme susceptible de changer le cours des choses, celui d’un régionalisme stratégique. Cette terminologie, empruntée à deux politologues canadiens, renvoie à trois objectifs : l’amélioration de la sécurité économique et énergétique de tous les partenaires grâce à une politique commune entièrement repensée ; la réorientation de l’Union vers plus d’autocentration en termes d’investissement, de productions et de consommations locales ou relocalisées ; l’achèvement de la zone euro en une véritable Zone Monétaire Optimale  (selon les critères de l’économiste canadien Robert Mundell). Objectifs essentiels auxquels l’urgence des temps impose que l’on en ajoute un quatrième, tout aussi vital : une politique migratoire très restrictive et très sélective.

    Conclusion

    L’inclusion des sociétés européennes dans le système mondial leur a imposé une contrainte extérieure anxiogène multiple (économique, sociale, démographique culturelle) qui est à l’origine des mouvements protestataires désignés sous le vocable de populistes. Si du fait de leur hétéroclisme, de leurs options politiques plus ou moins ouvertement nationalistes, ces mouvements populistes ne sont pas en mesure de desserrer la contrainte systémique, puisqu’ils se condamnent à l’impuissance du séparatisme, il faut s’attendre à ce qu’ils perdurent jusqu’au dépérissement complet des vieilles nations, dont ils seront les derniers spasmes alors qu’ils prétendaient vouloir les sauver. En revanche, s’ils sont enfin capables d’autocritique et s’ils parviennent, à l’occasion du prochain scrutin européen en particulier,  à faire émerger une conscience européenne identitaire, à s’organiser et à agir en conséquence, alors tout n’est pas perdu.

    Gérard Dussouy (Polémia, 10 juin 2023)

     

    Notes :   

    [1] Gérard Dussouy, Le pragmatisme méthodologique. Outil d’analyse d’un monde complexe, Amazon, 2023,p.288.
    [2] Ibidem, p. 322-325.

     

    Pour aller plus loin : Gérard Dussouy, « Les populismes européens : une approche systémique », dans Nathalie Blanc-Noël et Thibaut Dauphin, Vers un nouvel âge des extrêmes ? Populismes et transformations sociales, Paris, L’Harmattan, Collection Pensée politique, 2023, p.219-243.

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  • Et si nous prenions au sérieux la théorie du "déséquilibré" ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique de François Bousquet dans l'émission Ligne Droite sur Radio Courtoisie, datée du 14 juin 2023, dans laquelle il évoque, après l'attaque au couteau menée par un migrant syrien contre des enfants, la multiplication des déséquilibrés dans notre pays et les origines profondes de ce phénomène...

    Journaliste, rédacteur en chef de la revue Éléments, François Bousquet a aussi publié Putain de saint Foucauld - Archéologie d'un fétiche (Pierre-Guillaume de Roux, 2015), La droite buissonnière (Rocher, 2017), Courage ! - Manuel de guérilla culturelle (La Nouvelle Librairie, 2020) et Biopolitique du coronavirus (La Nouvelle Librairie, 2020).

     

                                              

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  • José Antonio Primo de Rivera, le politicien-poète du XXe siècle...

    Le gouvernement socialo-communiste espagnol, composé des successeurs de ceux-là mêmes qui, au début de la guerre civile espagnole, ont assassiné José Antonio Primo de Rivera (1903-1936), le fondateur de la Phalange, vient d'essayer de tuer symboliquement ce dernier une deuxième fois, quatre-vingt-sept ans plus tard, en retirant sa dépouille du mausolée du Valle de los Caídos, dédié à toutes les combattants tombés pendant la guerre civile. Face à cette ignominie, Javier Portella revient sur la figure exceptionnelle de José Antonio.

    Directeur d’El Manifiesto et essayiste, Javier Portella écrit régulièrement dans la revue Éléments ou sur les sites de Boulevard Voltaire et Polémia. Il est déjà l'auteur de  Les esclaves heureux de la liberté (David Reinarch, 2012) et N'y a-t-il qu'un dieu pour nous sauver ? (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

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    José Antonio Primo de Rivera, le politicien-poète du XXe siècle

    « En hissant notre drapeau, nous allons le défendre joyeusement, poétiquement. Parce qu’il y a des gens qui croient que pour unir les volontés […] il faut cacher tout ce qui peut susciter l’émotion ou indiquer une attitude énergique et extrême. Quelle erreur ! »

    Ce drapeau que José Antonio Primo de Rivera voulait hisser était évidemment un drapeau politique. En le levant, il ajoutait : « Les peuples n’ont jamais été conduits que par les poètes, et malheur à celui qui ne sait pas élever, face à la poésie qui détruit, la poésie qui promet. »

    Jamais de tels mots – la conjonction du poétique et du politique – n’avaient résonné avec autant de force dans l’espace public. On ne les avait même jamais entendus à des époques – polis grecque, res publica romaine, monarchie de droit divin – où une sorte de souffle sacré soufflait sur le politique.

    Mais qu’en est-il aujourd’hui, alors que la vie politique est devenue une prosaïque affaire de marchands ? Ces paroles – prononcées le 29 octobre 1933 lors de la cérémonie de fondation de la Phalange espagnole – paraissent à nos oreilles modernes aussi extravagantes que bizarres, et ce malgré le fait – ajoutera-t-on peut-être – qu’elles sont esthétiquement fort jolies. Oh oui, elles sont fort jolies, on peut le dire ! Et elles sont très bien dites, ajoutera-t-on sans doute aussi ! Et qu’il était beau, ce pauvre homme, vraiment ! Et cetera.

    La conciliation des contraires

    La conjonction du poétique et du politique – la tentative de mobiliser les masses en invoquant un souffle poétique ou spirituel – est, il est vrai, une contradiction dans les termes. Mais il y a contradiction et contradiction. Il y a, d’une part, les contradictions affreuses, les non-sens dépourvus de sens. Et il y a, d’autre part, la Grande Contradiction – l’« étreinte des contraires », comme je l’appelle – qui, comme Héraclite le savait déjà, conduit le monde et la vie : cette vie qui n’existerait jamais sans être aiguillonnée par la mort ; ou cet ordre de l’intelligible qui n’existerait jamais sans être entrelacé avec celui du sensible ou de l’émotion.

    Qu’est-ce que ce désir, qu’est-ce que ce combat ? Il s’agit d’une aspiration et d’une lutte – l’essence même du projet joséantonien – où s’entremêlent deux termes on ne peut plus contradictoires : révolution et conservation. La révolution qui conduit à rompre avec l’ancienne conception rétrograde du monde, tout en conservant tout ce que, de la tradition, il est impératif de préserver.

    C’est là, dans cet embrassement des contraires, que se situe la conjonction du politique et du poétique : dans le combat qui, nécessairement enlisé dans la boue de l’espace public, est animé d’une aspiration poétique ou spirituelle.

    Le nœud de la révolution et de la conservation

    Ce qu’il faut rompre, selon José Antonio, ce sont les flagrantes injustices sociales du capitalisme libéral (non pas, bien sûr, pour les remplacer par les injustices bien pires du socialisme). Mais ce à quoi il faut mettre également fin, c’est au dépérissement des choses, à la perte de leur sève ou de leur substance : cette conséquence de l’individualisme et du matérialisme qui conduit, écrit-il, « non pas à la mort par catastrophe, mais à la stagnation dans une existence sans grâce ni espoir, où toutes les attitudes collectives naissent chétives […] et où la vie de la communauté s’aplatit, s’entrave, sombrant dans le mauvais goût et la médiocrité ».

    Face à cette vie médiocre et chétive, il s’agit d’élever son souffle poétique, de miser sur la renaissance spirituelle d’un monde gouverné aujourd’hui par des désirs matériels exclusifs et présidé par l’égalité et les libertés que, contrairement à ce que prétendent ses ennemis, José Antonio ne rejette nullement. Au contraire, tout en regrettant leur caractère purement formel, il cherche à les revitaliser, à leur donner un sens et un contenu réels.

    C’est pourquoi il écrit : « Lecteur, si tu vis dans un État libéral, essaie d’être millionnaire, beau, intelligent et fort. Alors, oui […], la vie est à toi. Tu auras la presse pour exercer ta liberté de pensée, des automobiles pour exercer ta liberté de mouvement. Si tu n’en as pas, si tu n’es pas au cœur du pouvoir économique, tu resteras dans le caniveau. »

    La nation au cœur

    Et avec tout cela, l’Espagne, la Nation : cette « unité de destin ».

    La nation, la patrie : le grand pilier de cet ordre substantiel et organique pour lequel José Antonio plaide et qui est aux antipodes de ce que Zygmunt Bauman appelle la « modernité liquide ».

    La nation, la patrie : le lieu de la tradition, des origines, du destin. De tout ce sans quoi nous ne serions rien ni ne dirions rien.

    La nation, l’histoire, la tradition : cette lave incandescente qui se déploie au fil des siècles, reliant les vivants aux morts et les projetant vers ceux qui viendront à l’avenir.

    La nation : la négation du nationalisme étroit, maussade, grossier, car la patrie, comprise comme elle doit l’être, représente la négation même du patriotisme grossier, plat, chauvin.

    La nation : cette unité de destin qui s’oppose au terroir, dont José Antonio combat farouchement l’étroitesse provinciale.

    Et le franquisme dans tout cela ?

    Quel rapport tout cela a-t-il avec le régime mis en place après la victoire du camp national dans la guerre civile ? Le franquisme a fait de José Antonio un saint et a porté la Phalange sur les autels ; mais ses idéaux n’avaient pas grand-chose à voir avec la réalité de ce régime prosaïque, gris, de plus en plus bourgeois, si éloigné du souffle poétique qui « conduit les peuples ».

    Qu’y avait-il de commun entre « l’Espagne joyeuse et en jupe courte » prônée par José Antonio et l’Espagne pudibonde, aux vêtements bienséants et à la pruderie dominante que l’on encourageait du haut des chaires ? La vérité, c’est qu’au-delà des apparences, au-delà de l’attirail de ceintures, d’escadrons et de chemises bleues, les deux n’ont pratiquement rien à voir.

    Quinze jours avant d’être fusillé, et alors qu’il se proposait comme médiateur pour essayer de faire cesser l’affrontement mortel entre les deux camps, José Antonio avait eu lui-même l’intuition de tout ce qui le séparait du franquisme naissant. En des termes sommaires – ce sont les notes d’un brouillon – mais profonds et durs, il avait analysé la nature sociale, politique et idéologique de ceux qui avaient pris les armes.

    La grandeur de José Antonio

    « Un groupe, écrit-il, de généraux d’une médiocrité politique désolante. De purs clichés élémentaires (ordre, pacification des esprits…). Derrière eux : 1) le vieux carlisme intransigeant, borné, inamical. 2) Les classes conservatrices, intéressées, myopes, paresseuses. 3) Le capitalisme agraire et financier, c’est-à-dire : […] l’absence d’un profond sens national ».

    Le profond sens national, la clairvoyance, le regard d’aigle : voilà ce qui caractérisait l’homme qui, par un de ces miracles qui ne se produisent que de loin en loin, réunissait deux traits extraordinaires : celui d’un combattant aguerri au combat acharné de l’arène politique, et celui d’un penseur profond et subtil, consacré aux grands défis de l’esprit.

    Mais ce miracle fut de courte durée, à peine cinq ans. La rafale d’un peloton de miliciens l’a tué. Ceux qui ont appuyé sur la détente sont pareils aux pilleurs de tombe qui s’imaginent aujourd’hui pouvoir effacer la présence de José Antonio. Vaine tentative ! Car ils ne peuvent rien contre la présence et la mémoire du seul politicien-poète, du seul politicien-philosophe de l’histoire espagnole.

    Javier Portella, traduction d’Arnaud Imatz (Site de la revue Éléments, 24 mai 2023)

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  • Ukraine et Russie : naissance de nations...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre de Lauzun cueilli sur Geopragma et consacré à une des conséquences de la guerre à l'est : la naissance  de deux nations définitivement séparées, l'Ukraine et la Russie. Membre fondateur de Geopragma, Pierre de Lauzun a fait carrière dans la banque et la finance.

     

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    Ukraine et Russie : naissance de nations

    Les événements d’Ukraine mettent en évidence une fois de plus une conséquence inattendue ou peu soulignée des conflits majeurs à l’époque moderne : la redéfinition ou même la définition d’un fait national.

    Dans les systèmes politiques traditionnels ou dans les empires, le fait national n’est pas vital pour la définition du régime politique, même s’il y est plus ou moins latent. En revanche, lorsque ces systèmes évoluent dans un sens plus ‘démocratique’ il devient un enjeu important. On en a eu un exemple spectaculaire en Yougoslavie, où le système titiste, qui restait une autocratie communiste, reconnaissait certes la diversité des peuples composant le pays, mais ce n’était pas ce qui formait la base du régime. Quand il a éclaté, non seulement les différentes composantes ont pris leur indépendance, mais le rôle désormais stratégique du facteur national a conduit à des opérations souvent cruelles de séparation, les minorités ethniques qui cohabitaient auparavant avec la majorité locale étant sommées de partir ou de se soumettre : c’est ce qu’on a appelé non sans un certain cynisme le nettoyage ethnique. Il s’est d’ailleurs fait surtout au détriment des Serbes – dont les propres essais de « nettoyage » en Bosnie ont scandalisé à juste titre, mais plus que les mouvements en sens inverse, pourtant tout aussi réels.

    Dans d’autres cas, la situation était beaucoup plus floue et indéterminée. Les modalités de dissolution de l’ex-URSS ont été dans un premier temps non-violentes. Mais ce qui paraît sous cet angle a priori préférable a aussi pour conséquence de laisser l’indétermination durer plus longtemps. D’un côté, la Russie restait dans une position floue entre l’héritage de l’empire, soviétique et auparavant tsariste, et un avenir possible de nation comme les autres, à base ethnoculturelle sinon homogène, du moins à identité dominante claire. D’un autre côté, l’Ukraine restait dans un entre-deux, s’étalant d’un Ouest de tradition occidentale mais minoritaire et partisan d’une nationalisme purement ukrainien, à un Est s’identifiant comme ethniquement russe, et avec un grand centre entre les deux, plutôt ukrainien dans sa perception de soi, mais dont la culture était largement russe et qui utilisait plus le russe que l’ukrainien dans la plupart de ses manifestations publiques : c’était d’ailleurs le cas du Pdt Zelenski, russophone pour l’essentiel avant les événements récents, notamment dans sa carrière ‘artistique’.

    Certes, on avait eu auparavant des signes réguliers dans l’histoire de la présence d’éléments nationaux ukrainiens : la langue, la spécificité culturelle et sociologique, des révoltes, la réaction à des persécutions russes comme sous Staline, ou les événements ambigus de la seconde guerre mondiale. Mais d’une part, pendant le gros de l’histoire (hors extrême Ouest), le pays était inclus dans l’empire russe ou l’URSS ; et d’autre part la culture était très largement imprégnée de Russie. La littérature était bien plus russe qu’ukrainienne. De nombreux Ukrainiens ont fait tranquillement carrière dans l’empire, tsariste ou soviétique ; et nombreux sont les gens qui en Russie ont une ascendance ou une famille ukrainienne.

    Nous n’allons pas évoquer ici les causes et modalités du conflit en cours : mais souligner sa conséquence la plus directe : le précipité national en Ukraine, au sens chimique du terme. Quelle que soit l’issue militaire du conflit, du moins parmi les hypothèses plausibles, on aura au bout du compte l’équivalent du ‘nettoyage ethnique’ à la yougoslave : une partie restera à la Russie et sera russe ; et une autre partie, majoritaire, sera ukrainienne et seulement cela.

    D’où ce paradoxe apparent : l’action de V. Poutine aura été, très involontairement, une contribution majeure à la constitution d’une nation ukrainienne à identité tranchée, largement épurée de toute influence russe. Il est en effet d’ores et déjà pratiquement acquis que, quelles que soit les péripéties, on aura une nation ukrainienne qui non seulement ne parlera qu’ukrainien et ne se sentira que telle, percevant probablement sa personnalité comme occidentale, mais aura éradiqué autant que possible de sa mémoire les éléments russes. Concrètement, on n’étudiera plus le russe dans les écoles que comme langue étrangère et si on lit de la littérature, ce sera en ukrainien ou par des traductions d’œuvres occidentales. Un bouleversement profond, qui évoque par certains côtés la rupture organisée par Atatürk par rapport à la culture ottomane, dans la même volonté d’affirmation d’un nationalisme nouveau. Et donc ce qui se passe sous nos yeux est en un sens le processus d’émergence d’une nation en train de se constituer comme telle, du moins dans la présentation consciente qu’elle aura d’elle-même, y compris ce qu’on appelle par ailleurs son « roman national ».

    Après tout, dans un autre contexte, le geste d’Hitler annexant une Autriche dont l’identité nationale était rien moins qu’assurée, a abouti lui aussi en dernière analyse à cristalliser une identité nationale autrichienne distincte de l’allemande, qui n’était nullement évidente avant 1918. Seule différence, importante : l’Autriche reste germanophone et sa culture reste largement commune avec l’allemande.

    Bien sûr, ce résultat ne sera pas uniquement le fait des décisions de V. Poutine, tant s’en faut : le rôle du côté ukrainien aura évidemment été décisif aussi, notamment avec Maidan et depuis. Mais sans les gestes radicaux du dirigeant russe, le précipité national ukrainien serait sans doute resté plus limité et plus ambigu. Si donc la Russie pourra peut-être récupérer des tranches appréciables de territoires sur la base de ceux actuellement occupés et les assimiler, d’une part cela restera quelque peu en deçà de la zone antérieurement plutôt russophone (Odessa en est un bon exemple), et d’autre part elle perdra ce faisant l’âme de tout le reste, qui lui sera devenu étranger et orienté vers l’Ouest. Indépendamment donc de toute considération morale ou normative ainsi que de la dimension internationale, on peut donc s’interroger sur le résultat local du point de vue russe : il n’est pas évident qu’au final tout cela ait été une très bonne opération pour la Russie, dans la perspective qui était la sienne.

    Cela dit, du point de vue du fait national, on peut prendre une autre approche : contrairement à ce que pensent une majorité d’observateurs, non seulement ce sera à terme une étape dans l’émergence d’une nation ukrainienne aux contours tranchés, mais cela peut éventuellement conduire à un fait analogue pour la Russie elle-même, devenant plus nettement nationale russe, et moins impériale au sens propre du terme. D’autant plus que l’empire dépasse manifestement ses moyens. Ce qui ne veut pas dire un pays sans ambition de puissance, ou devenant secondaire sur la scène internationale ; mais ce sera alors d’une façon différente du passé. Américains et Chinois par exemple ont sous différentes formes une volonté de puissance claire, mais les deux pays sont fondés sur une nation relativement homogène, du moins dans sa grande majorité, et ne visent pas la construction d’un véritable empire pluriethnique au-delà de leurs frontières. L’empire russe puis l’URSS étaient eux clairement et massivement pluriethniques et assumés comme tels, même s’ils était construits autour du peuple russe. On peut imaginer qu’une fois intégrée la déchirure en cours, ce sera beaucoup moins le cas à l’avenir de la Russie, quel que soit son régime.

    Pierre de Lauzun (Geopragma, 5 juin 2023)

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  • Dix-huit mensonges ou débilités qui empoisonnent l’atmosphère...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Maxime Tandonnet, cueilli sur son blog personnel et consacré aux mensonges colportés par l'oligarchie et les médias.

    Ancien haut-fonctionnaire, spécialiste des questions d'immigration, et désormais enseignant, Maxime Tandonnet a été conseiller à l’Élysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Il a donné un témoignage lucide et éclairant de cette expérience dans Au cœur du volcan (Flammarion, 2014). Il a également publié des biographies d'André Tardieu (Perrin, 2019) et de Georges Bidault (Perrin, 2022).

     

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    Dix-huit mensonges ou débilités qui empoisonnent l’atmosphère

    Le chômage disparaît, la France marche au plein emploi. Mensonge. La France compte 3 à 5 millions de demandeurs d’emplois selon pôle emploi, des chiffres auxquels on s’habitue mais considérés comme monstrueux jadis, et reste un des pays d’Europe dont la situation de l’emploi est la plus désastreuse.

    Il est intelligent. Le président Macron évidemment. Sur le plan de l’habileté manœuvrière, de la ruse politique, de la malignité, il est en effet inégalable, au vu par exemple de la manière dont il a piégé la droite (sa cible préférée) sur les retraites. Mais le machiavélisme n’a rien à voir avec l’intelligence au sens de la vision de l’Etat, du peuple, de l’histoire.

    L’inflation est due aux entreprises profiteuses. Mensonge. elle est due principalement aux politiques de « quoi qu’il en coûte », à la gabegie dépensière des gouvernements notamment des dirigeants Français pour leur réélection et au recours massif à la planche à billets et l’aggravation de la dette publique.

    Les Français ne veulent plus travailler. Mensonge. Phrase clé d’un répugnant mépris de classe, certes le travail a changé avec le partage de l’éducation des enfants et des tâches ménagères, le télétravail et Internet, le téléphone portable, mais les Français, notamment les jeunes, travaillent comme les autres et de plus en plus souvent en acceptant des salaires de misère au regard de leur formation et leurs diplômes.

    La France est une république décentralisée. Mensonge. Les différents gouvernement depuis 10 ans ne cessent d’étrangler financièrement les collectivités territoriales, les humilier et de leur imposer des charges pour mieux les écraser et les dominer dans une logique de pouvoir « vertical ».

    La France a besoin d’un chef (ou une cheffe) à poigne pour la redresser. Débilité. La France n’a pas besoin d’un roitelet, elle a déjà beaucoup donné en termes de roitelet: elle a besoin d’une équipe dirigeante honnête, sincère, dévouée au bien public et de la confiance populaire, ce qui est bien plus difficile à trouver qu’un roitelet.

    La vertigineuse montée de l’abstentionnisme est le signe d’une perte du civisme. Mensonge. Elle manifeste bien au contraire la perte de la confiance en la politique, elle est la réponse à l’arrogance, à la banalisation des affaires et la corruption d’une partie de la classe politique qui n’est même plus sanctionnée (un conseiller élyséen, mis 13 fois en examen…)

    Une souveraineté européenne est en train d’émerger. Mensonge. Paravent d’une désintégration accélérée de l’Union Européenne (Brexit, guerre franco-italienne sur l’immigration, quasi sécession de la Pologne et la Hongrie, naufrage anti-nucléaire allemand, etc.), sur fond de ruines, il ne reste qu’une bureaucratie arrogante et hors sol, mais qui aurait l’idée stupide d’appeler encore cela « Europe »?

    La France est menacée du danger extrémiste. Mensonge. L’extrémisme est déjà au pouvoir (autocratie ou culte de la personnalité, courtisanerie, Absurdistan liberticide, contrôle des médias radio-télé, pensée unique, boucs émissaires, mépris du parlement et collectivités locales, climat de mystification permanente. La question n’est pas d’éviter l’extrémisme mais de s’en débarrasser – en évitant un autre.

    La France est victime d’un ultra-libéralisme. Grotesque. Avec une dépense publique de 55% du PIB, un niveau de prélèvements obligatoires record en Europe (45%) et toujours en hausse, 5 millions d’agents publics soit un salarié sur six, suradministrée, l’économie française est aux antipodes d’un quelconque libéralisme.

    L’école se démocratise avec l’enseignement de masse. Mensonge. Le pire des mensonges car le nivellement par le bas se traduit par un effondrement général du niveau scolaire et le recul de la sélection par le mérite intellectuel ne peut que ressusciter la sélection par l’argent et les réseaux de famille.

    Les traitres n’existent pas en politique. Absurde. Appeler un chat un chat: changer de camp, tourner le dos à ses camarades pour passer chez l’adversaire, quelles que soient les bonnes raisons invoquées, cela s’appelle une trahison et en général, les traitres finissent mal, tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, parfois dans le ridicule, l’essentiel est qu’ils soient punis un jour ou l’autre.

    Le macronisme est de droite. Mensonge. Battre tous les records de dépense publique en portant le dette à 3000 M€, pulvériser les records de flux migratoires, laisser la violence exploser, saccager l’enseignement secondaire (réforme du bac) pour accélérer le nivellement, est-ce une politique de droite? D’extrême droite dans les mots ou les postures et d’extrême gauche dans les faits: esprit du macronisme.

    Un référendum est la solution pour régler les problèmes de l’immigration. Idiot. Un référendum n’est jamais une solution en soi, tout dépend du contenu de ce référendum, des changements législatifs concrets qu’il introduit et aussi du respect de son verdict par la classe politique, ce qui est rarement le cas en France.

    Le droit du sol est source des problèmes d’immigration. Absurdité. Tout le monde en est persuadé et vous rit au nez quand vous apportez les preuves que tel n’est pas le cas, ne serait-ce que par le nombre modeste des personnes concernées (30000 pour trois fois plus de naturalisations). Mais il est tellement plus facile d’agiter les chiffons rouges que de s’en prendre aux puissances criminelles: les filières esclavagistes.

    Les 64 ans de la réforme des retraites sont indispensables. Absurdité, bêtise, mensonge 100 fois dénoncé ici. Avec la règle des 43 annuités et une moyenne d’âge du premier emploi à plus de 22,5 ans (soit 65,5 ans), les 64 ans ne servent strictement à rien sinon à frapper la France populaire ayant travaillé avant l’âge de 21 ans et permettre au locataire de l’Elysée de bomber le torse.

    Les idées de droite ont gagné la bataille de l’opinion. Idiotie. Autre imbécilité qu’on entend partout. Le discours de mépris populaire et la réforme stupide des retraites sont en train de faire basculer une partie de l’opinion vers Nupes. Entre le RN qui véhicule ses idées de gauche étatiste, la Nupes et le macronisme (gauche déguisée en autocratie droitière), la gauche n’a sans doute jamais été aussi puissante.

    La mégalomanie présidentielle est dans la tradition gaullienne. Absolument faux. De Gaulle pendant ses dix ans à la tête de l’Etat, n’a jamais cessé de dire aux Français: je suis à votre service et d’ailleurs, si vous ne voulez pas de moi, je pars. Et quand les Français n’ont plus voulu de lui, il est parti en 1969. Les présidents impopulaires, détestés qui s’incrustent sont des anti-de Gaulle.

    Maxime Tandonnet (Blog de Maxime Tandonnet, 28 mai 2023)

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  • Macron pour l’expulsion des immigrés… mais en province !

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique de François Bousquet dans l'émission Ligne Droite sur Radio Courtoisie, datée du 31 mai 2023, dans laquelle il évoque la méthode Macron pour lutter contre l'immigration clandestine...

    Journaliste, rédacteur en chef de la revue Éléments, François Bousquet a aussi publié Putain de saint Foucauld - Archéologie d'un fétiche (Pierre-Guillaume de Roux, 2015), La droite buissonnière (Rocher, 2017), Courage ! - Manuel de guérilla culturelle (La Nouvelle Librairie, 2020) et Biopolitique du coronavirus (La Nouvelle Librairie, 2020).

     

                                                 

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