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Livres - Page 509

  • Le manifeste du Camp n°1...

    Les éditions Tallandier viennent de rééditer Le manifeste du camp n°1, un extraordinaire récit de Jean Pouget consacré aux méthodes de "rééducation" qui furent utilisées par les communistes vietnamiens pour briser moralement et physiquement les officiers français faits prisonniers au cours du conflit indochinois et les amener à signer un manifeste dénonçant le colonialisme français.

    Officier saint-cyrien, Jean Pouget a fait partie des derniers volontaires à être parachutés sur le camp retranché de Dien Bien Phu en 1954 et est resté plusieurs mois prisonnier dans un camp du Viet Minh. Ce personnage charismatique et hors norme, auquel le journaliste Yves Courrière a consacré quelques pages étonnantes de son histoire de la guerre d'Algérie, a quitté l'armée en 1960 et a poursuivi une carrière de grand reporter dans la presse.

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    "À travers les témoignages des survivants, l'auteur a reconstitué la genèse de ce manifeste.
    Au moins autant que le Zéro et l'infini de Koestler, il montre comment, en certaines conditions, toutes les croyances les plus fermes peuvent s'effondrer. Avec un pouvoir d'évocation très rare, qui s'allie à une connaissance exceptionnelle du sujet, l'auteur a su faire revivre les personnages les plus variés, tous les types d'officiers, de milieu et de recrutement différents, qui se trouvent réunis au Camp n°1.
    Il a aussi su dépeindre leurs protagonistes vietnamiens et montrer par maints détails les problèmes qui se posaient aux soldats de Ho Chi Minh. S'il sait recréer avec une véracité qui s'impose la foi du moine soldat qui était celle de l'armée du Viet Minh, il montre aussi l'endoctrinement constant auquel à tout moment étaient soumis les hommes et les officiers de l'armée populaire. Rien dans ce récit n'est faux sinon les noms des personnages.
    Les officiers français qui connurent l'expérience du camp n°1 n'ont, pour la plupart, pas survécu."
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  • Un refuge dans ce monde impitoyable ?...

    Les éditions Bourrin viennent de publier un essai, inédit en français, de Christopher Lasch, intitulé Un refuge dans ce monde impitoyable, et dont le thème est consacré à la place de la famille dans nos sociétés.

    L'oeuvre de Christopher Lasch, mort en 1994, a influencé des auteurs comme Jean-Claude Michéa ou Alain de Benoist. Ses ouvrages les plus connus sont désormais disponibles en collection de poche : La culture du narcissisme (Champs Flammarion, 2008), Le seul et vrai paradis (Champs Flammarion, 2006) ou La révolte des élites et la trahison de la démocratie (Champs Flammarion, 2010).

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    "Quel est le rôle de la famille en Occident ? En quoi sa fonction est-elle altérée, sinon réduite à néant, par le capitalisme ? Et quelles sont les conséquences sociétales, et même civilisationnelles, de sa fragilisation ? Soulignant l'emprise croissante des experts sur la famille depuis un siècle (professionnels de l'aide sociale, psychologues, école), Lasch montre que, loin de constituer un refuge dans le monde moderne, la famille est plus que jamais en proie au contrôle social. L'idéologie thérapeutique qui émerge au début du siècle dernier est portée par des " médecins au chevet de la société " désireux d'instaurer une moralité nouvelle : satisfaction immédiate et totale des désirs de l'enfant, évitement systématique du conflit, rapports parents-enfants envisagés sous une simple forme contractuelle, peur des émotions. Cette nouvelle religion interdit toute proximité des parents avec leur progéniture et les conduit à abdiquer toute autorité, renforçant par là-même leur dépendance vis-à-vis de l'expertise médicale, sociale, psychologique. Pour Lasch, les transformations à l'œuvre au sein de la famille éclairent, d'une façon plus générale, la perte d'autonomie qui caractérise la condition de l'individu dans le monde moderne et capitaliste."

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  • Ils ont acheté la presse !...

    Les éditions Jean Picollec viennent de publier Ils ont acheté la presse, une enquête de Benjamin Dormann. L'auteur, qui a été journaliste économique et a fréquenté le monde politique avant de travailler dans les milieux de la finance, lève le voile sur les grands journaux et les intérêts qu'ils servent.

     

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    "Dans l’affaire Dominique Strauss-Kahn, pourquoi les journalistes français ont-ils attendu sa chute, pour commencer à enfin sortir du silence et révéler ce qu’ils savaient ?
    Parce que la presse d’opinion a pour priorité de contrecarrer la réélection de Nicolas Sarkozy. Du coup, elle communique plus qu’elle n’enquête ou n’informe, reproduisant trop souvent avec complaisance des scénarios mis en scène par des communicants amis.
    Parce que cette presse a docilement accepté de recevoir des centaines de millions de subventions supplémentaires du pouvoir sarkozyste, plutôt que de s’intéresser aux lecteurs.
    Enfin, parce qu’elle s’est de plus en plus vendue à des financiers dits « de gauche », qui, dans la presse comme ailleurs, restent des financiers. En suivant notamment de près les exemples de la reprise du Monde par Matthieu Pigasse et la gestion du Nouvel Observateur par Denis Olivennes, on découvre la réalité méconnue de leurs pratiques …
    Si ce 4ème pouvoir ne joue plus son rôle aujourd’hui, c’est qu’il a accepté de se fondre dans le 5ème pouvoir que l’on pénètre ici : celui des vastes réseaux mondiaux dominants, mêlant hommes d’affaires, financiers, médias et politiques, agissant dans la plus grande discrétion, parallèlement à nos structures démocratiques. Un voyage dans les coulisses où l’on croise notamment Le Siècle, le Young Leader Arnaud Montebourg, le Bilderberger Manuel Valls, le German Marshall Fund, financeur américain de Terra Nova, initiateur des Primaires du Parti Socialiste,… et où l’on apprend les incroyables conditions de la nomination d’Herman Van Rompuy à la Présidence du Conseil Européen."

     

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  • Portrait d'un aventurier...

    "A 2 ou 3 petits détails près, le livre de Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard est très bien documenté et fin tout autant qu’honnête. Le lien entre les idées de François Duprat et sa personnalité, et aussi son entourage, devait être fait. C’est le point fort du livre." Pierre Le Vigan

     

    Les éditions Denoël viennent de publier François Duprat - L'homme qui inventa le Front national, un biographie signée par Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard. Au travers du personnage de François Duprat, les deux auteurs dressent un panorama passionnant de la droite radicale des années 60 et 70, qui vient compléter celui de Frédéric Charpier dans Génération Occident (Seuil, 2005)

    On notera, dans la conclusion, l'étonnant parallèle entre Pierre Goldman et François Duprat que font les auteurs et qui a dû faire grincer quelques dents !...

    Vous pouvez, par ailleurs, écouter la présentation de ce livre par Pierre Le Vigan.

     

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    "Mort dans un attentat à la voiture piégée le 18 mars 1978, François Duprat est devenu «le martyr de l'extrême droite», un personnage rêvé pour les affabulations complotistes. Mais il est aussi un mythe politique qui déborde le Front national, une figure emblématique des années 60 et 70 capable de déchaîner les passions et les fantasmes les plus irrationnels.
    Vingt ans durant, il s'est voué à réinventer l'extrême droite, d'Occident au Front national, d'Ordre nouveau aux milieux néonazis. Stratège du FN, dont il était le numéro 2, il imposa à Jean-Marie Le Pen le slogan «un million de chômeurs c'est un million d'immigrés en trop». Pionnier dans la diffusion du négationnisme, professeur débonnaire, théoricien fanatique, politicien pragmatique et homme de l'ombre lié à plusieurs services de renseignement : François Duprat était mystérieux et complexe.
    Il s'est propulsé au travers de son époque en y laissant une odeur de soufre. Remonter le fil de sa vie, c'est parcourir l'Afrique et le Moyen-Orient, s'immerger dans la décolonisation et la guerre froide, traverser Mai 68 et les bagarres du Quartier latin, décrypter les rivalités au sein de l'extrême droite et la machinerie politique de la Ve République.
    Dans leur ouvrage, Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard le suivent ainsi pas à pas dans sa tortueuse trajectoire et tentent d'éclaircir les circonstances de son spectaculaire assassinat, jamais élucidé.
    Fruit de quatre années d'enquête, cette biographie s'appuie sur de nombreux entretiens (famille, hommes politiques, militants, adversaires, hommes de l'ombre) ainsi que sur des archives policières et judiciaires inédites.
    François Duprat y apparaît comme le révélateur des tourments inavouables de la vie politique française."

     

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  • La fabrique du monstre...

    Les éditions Gallimard viennent de publier un essai de Jean Clair, intitulé Hubris - La fabrique du monstre dans l'art moderne. Conservateur des musées de France, Jean Clair a dirigé plusieurs musées et organisé de nombreuses expositions. Auteur d'essais sur l'art, c'est aussi un observateur lucide et féroce de la société contemporaine comme on peut le voir, notamment, dans son Journal atrabilaire (Folio, 2008)...

     

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    "L'art moderne s'est souvent voué à la laideur. Anatomies difformes, palettes outrées, compositions incongrues, volonté de surprendre et de heurter : qui oserait encore parler de beauté ? Faute de pouvoir en appeler à la raison historique et à la désuétude des canons anciens - des proportions de Vitruve à la perspective d'Alberti -, ne convient-il pas de rechercher ce qui a provoqué ce changement radical dans l'élaboration des formes qu'on appelle "art" ? S'appuyant sur les matériaux patiemment rassemblés depuis trente ans à travers de mémorables expositions, de "L'Âme au corps" à "Crime et châtiment " en passant par "Mélancolie : Génie et folie en Occident " et "Les années 1930 : La fabrique de "l'Homme nouveau"', Jean Clair pro-pose une lecture anthropologique de l'esthétique moderne qui croise l'histoire de l'art, l'histoire des sciences et l'histoire des idées. Ainsi la seule année 1895 a-t-elle vu, simultanément, la naissance du cinéma. la découverte des rayons X, les applications de la radiotéléphonie (mais aussi la croyance en des rayonnements invisibles chez les tenants de l'occultisme), les premiers pas de la psychanalyse, l'essor de la neurologie : la sensibilité en est bouleversée, mais d'abord la façon qu'a l'artiste de se représenter le monde visible et singulièrement le corps humain. Paradigmes et paramètres, les modèles ont changé. L'art devient l'expérimentation du monstrueux et crée de nouvelles entités parmi lesquelles Jean Clair distingue trois figures directrices : le mannequin des neurologues, descendant des alchimistes et de Goethe, le Géant des dictatures, "l'Ogre philanthropique" dont Le Colosse de Goya est le prototype, l'Acéphale enfin, le nouveau dieu des avant-gardes célébré par Georges Bataille."

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  • Plaidoyer pour la puissance...

    Les Presses Universitaires de France viennent de publier dans leur collection Major un ouvrage de Pascal Gauchon, intitulé Géopolitique de la France - Plaidoyer pour la puissance. L'auteur, ancien élève de l'Ecole Normale supérieure, agrégé d'histoire, est professeur en classe préparatoire et est l'auteur de nombreux ouvrages ou manuels dédiés à la géopolitique ou à la géoéconomie. Nous reproduisons ci-dessous la recension faite de ce livre par Philippe Cohen, sur le site de Marianne.

     

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    " [...] Pour la première fois en France, un livre proposant « Une géopolitique de la France », paraît. Son auteur, Pascal Gauchon, est le fondateur du Festival de géopolique de Grenoble. Son ouvrage est moins scolaire – il est destiné notamment aux élèves préparationnaires des classes préparatoires – qu’il n’y paraît, et la pédagogie y cède souvent à quelques saillies iconoclastes. La problématique de la géopolitique ? Montrer en quoi le destin d’un pays découle en partie de sa situation géographique. C’est ainsi que Pascal Gauchon perçoit la France comme un pays béni des Dieux, qui bénéficie d’une double ouverture sur les mers et le continent. Son extrême centralisation proviendrait de sa diversité, et nous aurait doté d'un « sacré » tournant autour de l'Etat, tandis que les Etats-unis se seraient polarisés sur leur constitution, les Allemands sur leur langue et les Anglais sur leur royauté.

    L'auteur se moque gentiment des armées de déclinistes qui peuplent le paysage intellectuel français depuis quelques années. Ceux qui sont réfractaires à cette dialectique trouveront dans l'ouvrage quelques munitions bien affutées pour leur livrer bataille. Ainsi Pascal Gauchon nous apprend-t-il que le patrimoine de la France - addition des possessions des administrations, des entreprises et des particuliers - représente quelques 12 513 milliards d'euros, soit cinq fois le PIB. Ce patrimoine a doublé depuis 1978. Et la France occupe le même rang mondial - cinquième pour le PIB - qu'en ... 1900. Le déclin est en route, mais il ne se presse pas...

    Patiemment, comme on parle à un grand malade - l'anxiété est palpable dans le pays, et l'auteur émet même des hypothèses à ce sujet - Pascal Gauchon égrène tous les chiffres et les données - avec quelques cartes et tableaux - qui montrent que le déclin de la France n'est ni patent ni inéluctable. L'agriculture, qui occupe encore 53% du territoire, a donné à la France un socle de puissance que la conjoncture historique qui valorise le pouvoir vert et maritime (11 millions de km2 dont seulement 300 000 en Europe, soit la deuxième zone économique exclusive du monde). Son industrie, affirme l'auteur, est moins malade qu'on ne le croit. D'abord parce qu'elle a de beaux restes, dans le nucléaire, le BTP, la pharmacie, l'automobile, et bien sûr le luxe. En témoigne le rang enviable des multinationales françaises. En fait, notre faiblesse, selon l'auteur, réside davantage dans nos emplois industriels que dans notre industrie en tant que tel. Et l'anxiété des Français face à la mondialisation ne témoigne pas d'une France fermée mais d'un pays, au contraire très ouvert sur le monde, tant sur le plan de l'économie que celui de l'immigration, mais dont les habitants souhaitent malgré tout rester eux-mêmes. Quoi de plus légitime pour un vieux pays qui ne ne compte pas pas moins de 15 milliards de cadavres dans ses cimetières ?"
     
    Philippe Cohen (Marianne2.fr, 20 mars 2012)
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