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  • Guerre des États ou guerre des classes ?...

    Les éditions Krisis viennent de rééditer un essai d’Édouard Berth intitulé Guerre des États ou guerre des classes, avec une préface d'Alain de Benoist.

    Théoricien du syndicalisme révolutionnaire, disciple de Georges Sorel et cofondateur du Cercle Proudhon, Édouard Berth est également l’auteur des Méfaits des intellectuels, déjà réédité aux éditions Krisis. Alain de Benoist lui a consacré un essai intitulé Édouard Berth ou le socialisme héroïque (Pardès, 2013).

     

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    " Guerre des États ou guerre des classes ? C’est la question que pose Édouard Berth aux militants politiques français au lendemain de la Première Guerre mondiale. Issu du syndicalisme révolutionnaire théorisé par son maître Georges Sorel, marxiste convaincu, mais également compagnon de route de l’Action française au sein du Cercle Proudhon, Berth est une figure iconoclaste dont le discours participe de l’histoire commune des deux grandes idéologies qui s’affirmèrent durant l’entre-deux-guerres : le communisme et le fascisme. En effet, face à la chute définitive des monarchies et à l’impuissance des démocraties, la question européenne ne peut plus être résolue pour Berth que par deux alternatives : ce sera Lénine, ou bien Mussolini. Une question pour laquelle Berth a lui-même sa réponse : déçu par les compromissions de nationaux ralliés au Capital, il choisit donc (provisoirement) la révolution communiste. Mais une révolution germanophile, vitaliste, héroïque, porteuse des valeurs surhumaines esquissées par Nietzsche, réconciliant la tradition idéaliste allemande avec la question ouvrière, tout en étant empreinte de mysticisme chrétien. Berth est inclassable : son oeuvre, témoignage d’un esprit érudit et iconoclaste, reste l’une des clés pour la compréhension de cette époque de transition et de recomposition idéologique en Europe. "

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  • Nihilisme et technologie: le vide numérique de l'époque moderne...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lindekens cueilli sur Euro-synergies et consacré au nihilisme technologique.

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    Nihilisme et technologie: le vide numérique de l'époque moderne

    Nous vivons à une époque où la technologie a radicalement changé notre vie. L'intelligence artificielle, les réseaux sociaux, la réalité virtuelle et la prise de décision guidée par des algorithmes déterminent de plus en plus notre réalité. En même temps, de nombreuses personnes luttent contre un profond sentiment d'insignifiance et d'aliénation. Le nihilisme – l'idée que la vie n'a pas de signification inhérente – semble aller de pair avec les avancées technologiques. Comment se fait-il qu'à une époque de possibilités technologiques sans précédent, le sentiment de vide et de manque de but soit si fortement présent ? Et que dit cela sur l'avenir de l'humanité ?

    Qu'est-ce que le nihilisme ?

    Le nihilisme est la conviction philosophique qu'il n'y a pas de signification, de valeurs ou d'objectif objectif dans la vie. Le terme est devenu particulièrement connu grâce à Friedrich Nietzsche, qui a mis en garde contre les dangers d'un monde où les valeurs traditionnelles perdent leur signification. À ses yeux, le nihilisme, s'il n'était pas surmonté, pourrait conduire à une crise existentielle où les gens sombraient dans la passivité, le cynisme ou la destruction.

    Il existe différentes formes de nihilisme :

        - Nihilisme existentiel : l'idée que la vie n'a pas de signification inhérente.

        - Nihilisme épistémologique : la conviction que la connaissance et la vérité sont fondamentalement inaccessibles.

        - Nihilisme moral : le rejet des valeurs morales objectives.

    Bien que le nihilisme soit souvent associé à la philosophie et à la littérature, il a pris une nouvelle dimension à l'époque actuelle : celle du nihilisme technologique.

    L'essor du nihilisme technologique

    La technologie a amélioré de nombreux aspects de notre vie : communication plus rapide, meilleurs soins médicaux et accès illimité à l'information. Mais paradoxalement, cette avancée a également créé un sentiment de manque, d'absence de but et d'aliénation.

    Autrefois, les gens trouvaient un sens dans les expériences physiques, la religion, la famille et les interactions sociales directes. Aujourd'hui, une grande partie de notre vie se déroule dans des environnements numériques. Les réseaux sociaux, les jeux vidéo et les environnements issus du travail en ligne font que nos expériences sont de plus en plus médiatisées par des écrans et des algorithmes.

    Le problème est que les expériences numériques sont souvent superficielles et éphémères. Les « likes », les partages et les vues remplacent les interactions sociales plus profondes. Les identités en ligne sont soigneusement mises en scène, mais manquent d'authenticité. Cela crée un paradoxe: nous sommes plus connectés que jamais, mais nous nous sentons souvent plus seuls et plus aliénés.

    Dans un monde nihiliste où les valeurs traditionnelles s'effondrent, les gens cherchent de nouvelles structures pour donner un sens à leur vie. La technologie joue un rôle de plus en plus important dans ce processus. Les big data et l'IA sont de plus en plus utilisés pour orienter les décisions humaines, qu'il s'agisse de quels films nous regarderons ou de quels partenaires nous fréquenterons. Mais si les algorithmes déterminent notre vie, qu'est-ce que cela signifie pour le libre arbitre et l'autonomie ?

    Des critiques comme le philosophe Byung-Chul Han avertissent que nous vivons dans une société « guidée par les données » où l'expérience humaine est réduite à des calculs. L'individu perd lentement son autonomie et devient un consommateur passif dirigé par des forces invisibles. Cela conduit à un nihilisme technologique où la quête de sens disparaît : si tout est déterminé par des algorithmes, pourquoi devrions-nous encore réfléchir à nos choix ?

    La Silicon Valley a créé une idéologie spécifique où la technologie est présentée comme LA solution à tous les problèmes humains. Le transhumanisme, la promesse d'immortalité via l'IA et le métavers sont des exemples de la manière dont la technologie est utilisée comme un récit quasi-religieux.

    Mais beaucoup de critiques voient ces utopies comme une forme d'évasion. Au lieu de répondre à de véritables questions existentielles, les entreprises technologiques créent une illusion de progrès. Elles promettent que la technologie sauvera l'humanité, tandis que les questions fondamentales – Quelle est le sens de la vie ? Comment faisons-nous face à la mortalité ? – restent sans réponse.

    Le nihilisme technologique n'est donc pas seulement un sous-produit du monde numérique, mais aussi une stratégie consciente: en laissant les gens croire que la technologie résoudra leurs problèmes, ils deviennent passifs et dépendants. L'une des formes les plus directes de nihilisme technologique est l'essor de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée. Avec le développement du métavers et des mondes entièrement numériques, la frontière entre réalité et fiction devient de plus en plus floue. D'une part, cela offre d'énormes possibilités : les gens peuvent acquérir de nouvelles expériences, entretenir des relations sociales et même travailler dans des environnements numériques. Mais d'autre part, il y a le danger que les gens cherchent de plus en plus refuge dans ces réalités alternatives.

    Dans une société nihiliste où le monde physique est perçu comme dépourvu de sens, la réalité virtuelle peut devenir l'évasion ultime. Pourquoi faire face à la dure réalité lorsque l'on peut pénétrer dans un monde parfaitement simulé où l'on a le contrôle total ?

    Des philosophes comme Jean Baudrillard nous ont déjà averti de cette dérive en avançant le concept d'hyperréalité : un monde où les simulations remplacent la réalité, jusqu'à ce que les gens ne puissent plus voir la différence.

    L'intelligence artificielle a le potentiel de reproduire la créativité humaine, l'émotion et même la conscience. Mais l'IA fonctionne selon un modèle strictement rationnel et calculé. Elle n'a pas d'expérience subjective, pas de sentiment de signification ou d'objectif. À mesure que de plus en plus de fonctions humaines sont reprises par l'IA, cela soulève des questions existentielles. Qu'est-ce que cela signifie d'être humain dans un monde où l'intelligence et la créativité sont répliquées par des machines ? L'expérience humaine a-t-elle encore une valeur intrinsèque si un algorithme peut produire un art, de la musique ou même de la littérature meilleurs que nous-mêmes?

    La combinaison de l'IA et du nihilisme conduit à une conclusion inconfortable : si les machines peuvent finalement tout faire mieux que nous, pourquoi devrions-nous encore nous donner du mal ? C'est le cœur du nihilisme technologique : le sentiment que l'homme devient finalement superflu dans ses propres créations.

    Comment en sortir ?

    Bien que le nihilisme technologique soit une force puissante dans le monde moderne, cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas lui opposer une résistance. Il existe différentes manières d'utiliser la technologie sans sombrer dans le vide existentiel. Au lieu de nous laisser guider aveuglément par des algorithmes et des données, nous devons utiliser la technologie de manière consciente. Cela signifie réfléchir de manière critique à la façon dont les réseaux sociaux, l'IA et les outils numériques nous influencent. Un véritable sens émerge dans les relations humaines et les expériences. En considérant la technologie comme un moyen plutôt que comme un objectif, nous pouvons nous concentrer sur des interactions authentiques plutôt que sur des connexions superficielles en ligne. Le nihilisme peut être surmonté par une recherche active de sens. La philosophie, l'art et la réflexion personnelle offrent des alternatives pour envisager le monde et trouver un sens dans une société technologique. Au lieu d'utiliser la technologie comme une évasion ou un remplacement de l'expérience humaine, nous devons aspirer à une technologie qui renforce notre humanité. Cela signifie une IA éthique, des interactions numériques humaines et un focus sur le bien-être plutôt que sur le profit.

    Le nihilisme et la technologie sont profondément interconnectés dans le monde moderne. Le défi du 21ème siècle n'est pas seulement de rendre la technologie plus intelligente, mais aussi de veiller à ne pas sombrer dans un état de nihilisme technologique. Ce choix nous appartient.

    Bernard Lindekens (Euro-Synergies, 14 avril 2025)

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  • Les snipers de la semaine... (292)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Figaro Vox, Lisa Kamen-Hirsig et David Lisnard dézingue l’Éducation Nationale et ses méthodes d'enseignement de la lecture et du français...

    «Les jeunes lisent moins et on peut les comprendre, tout est fait pour les décourager de la lecture !»

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     - sur Hashtable, H16 allume les politiciens britanniques qui laissent leur pays se libaniser à grande vitesse...

    United Kingdom has fallen

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  • Feu sur la désinformation... (511) : Combien vous coûtent les médias ?

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro spécial de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias. Elle est cette semaine animée par Martial Bild qui interroge, sur la question du financement des médias, Jean-Yves Le Gallou et son invité Hubert Calmettes, expert en marketing et communication et auteur du Guide du marketing dissident (La Nouvelle Librairie, 2023).

     

                                              

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  • L'entretien du corps...

    La revue Sociétés & Représentations a publié à l'automne dernier son numéro 58 sur la question de l'entretien du corps dans les pays fascistes, dont la coordiantion a été assurée par Paul Dietschy et Marie-Bénédicte Vincent. Spécialiste de l'Allemagne contemporaine, Marie-Bénédicte Vincent est notamment l'auteur d'une étude intitulée Kaltenbrunner, le successeur de Heydrich (Perrin, 2022).

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    " L'entretien du corps est au cœur de l’idéologie des mouvements et régimes fascistes. Il se fonde sur l’exaltation de la « race », qui doit régénérer la nation et servir les ambitions expansionnistes et bellicistes des dictateurs. Ce double objectif idéologique et militaire explique la mise en place de pratiques et de consommations liées aux corps d’hommes et de femmes, qu’ils soient enfants et adolescents dans les organisations de jeunesse, travailleurs du monde agricole ou industriel, sportifs amateurs ou professionnels.
    Ce dossier étudie ce sujet fondamental pour la compréhension des fascismes en partant des circulations d’objets et d’attitudes corporelles liés à l’entretien du corps au cours des années 1930 et 1940 dans les territoires de l’Axe. Il entend contribuer à une histoire du quotidien et du banal dans une période où ces circulations ne vont pas de soi pour les populations, en raison des politiques protectionnistes adoptées par les États dans la crise économique des années 1930, puis des pénuries en temps de guerre et enfin du refus de consommer étranger par patriotisme en contexte d’occupation ou d’annexion. "

    Au sommaire :

    L'entretien du corps. Objets et pratiques en circulation dans les territoires de l'Axe
    Paul Dietschy et Marie-Bénédicte Vincent

    Les pratiques de l’hygiène et du soin du corps au quotidien

    Un Japon propre ? La construction d’une image nationale à travers les pratiques de lavage du corps dans les années 1930-1940
    Naoko Tokumitsu

    Pratiques naturistes et soins du corps dans l’Italie du ventennio. Le cas de la revue L’Idea naturista
    Sara Vitacca 

    L’impact de la guerre sur le(s) corps écolier(s) en Allemagne nazie (1936-1945). Circulation et adaptation des directives et des pratiques liées à l’éducation physique en Thuringe
    Manon Crélot

    Les images publicitaires et le corps

    Le gardien italien de la santé des Italiens. La publicité des préservatifs entre bataille démographique et autarcie fasciste
    Irene Di Jorio

    Les publicités pour le soin du corps dans le Pariser Zeitung, journal allemand de l’Occupation en France (1941-1944)
    Marie-Bénédicte Vincent

    Les corps et la consommation dans l’univers sportif

    Entre virilité martiale, hédonisme et consommation. Le corps du footballeur et son entretien sous le fascisme
    Paul Dietschy

    Faire vivre un esprit communautaire par le sport ? Le stade de la Koch & te Kock (Oelsnitz i. V., Saxe) et le soin du corps sous le IIIe Reich
    Charlotte Soria

    Le corps du boxeur à l’ère nazie
    Stéphane Hadjeras

    Regards croisés

    De l’atelier au musée, du détritus à la collection. Regards sur les archives des graphistes
    Caroll Maréchal

    Trames

    À la croisée de visées commerciales et de propagande, quelles circulations d’images ? Les représentations du corps dans des albums de propagande nazis (1933-1941)
    Stéphanie Krapoth

    Retours sur…

    Fizkul’tura et soin du corps dans l’URSS de la fin des années 1930. Enquêtes sur la diffusion des pratiques de culture physique parmi la jeunesse soviétique
    Sylvain Dufraisse

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  • Allemagne : un système verrouillé...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique de David Engels sur Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie, datée du 11 avril 2025 et consacrée au verrouillage du système politique allemand...

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan, à l'Institut Catholique de Vendée ainsi qu'au Mathias Corvinus Collegium de Bruxelles, David Engels est l'auteur de trois essais traduits en français, Le Déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013), Que faire ? - Vivre avec le déclin de l'Europe (La Nouvelle Librairie, 2024) et, dernièrement, Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme (Salvator, 2024). Il a  également dirigé deux ouvrages collectifs, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020) et Aurë entuluva! (Renovamen-Verlag, 2023), en allemand, consacré à l’œuvre de Tolkien.

     

                                             

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