Les éditions Pardès publient cette semaine le nouvel ouvrage d'Alain de Benoist intitulé Edouard Berth ou le socialisme héroïque. Dans cet essai, le directeur des revues Krisis et Nouvelle Ecole s'intéresse à une figure intellectuelle de la troisième voie, injustement oubliée. En 2007, Alain de Benoist avait dirigé la réédition d'une des oeuvres majeures de cet auteur, Les méfaits des intellectuels (Krisis, 2007).
" Théorisé dans les dernières années du XIXe siècle par Georges Sorel, le syndicalisme révolutionnaire se distinguait des autres tendances du mouvement socialiste par son insistance sur l'idée de grève générale et son refus de participer au jeu des partis politiques et de la démocratie parlementaire. La classe ouvrière devait se libérer par ses propres moyens afin d'instaurer une «société de producteurs» sur les ruines de la société bourgeoise, d'où l'importance donnée aux syndicats et à l'«action directe». Telle est la doctrine qui triompha en 1906 à l'intérieur de la CGT, avec l'adoption de la célèbre Charte d'Amiens. Considéré par les historiens des idées comme le meilleur disciple de Georges Sorel, Édouard Berth resta toujours fidèle à l'idéal du syndicalisme révolutionnaire. À l'exemple de son maître, il se voulait un «serviteur désintéressé du prolétariat». Mais son parcours fut plus qu'original. Formé à l'école de Proudhon et de Marx, admirateur des valeurs héroïques de l'Antiquité, il participa aux côtés de Georges Valois à l'aventure du Cercle Proudhon, fut successivement séduit par Maurras et Lénine, qu'il entreprit ensuite de critiquer vigoureusement. Il mourut en 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Ce livre, qui s'appuie sur des documents inédits, est la première biographie publiée sur Édouard Berth. Il éclaire toute une époque d une lumière nouvelle."