Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • L'OAS : terroristes ou résistants ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous le nouveau numéro de la Revue d'Histoire Européenne, dirigée par Laurent Berrafato. Ce trimestre le lecteur trouvera un dossier consacré à l'OAS, des articles variés et les rubriques habituelles : actualités, interview, mémoire des lieux, portrait, l’autopsie d’une bataille, l’histoire dans l’art,… 

    Il est possible de se procurer la revue en kiosque ou en ligne sur le site de la Librairie du collectionneur.

    RHE 18.jpg

     

    EXPOSITIONS

    ENTRETIEN 
    Nikola Mirkovic : « L'alignement des planètes en 2024 n'est pas favorable au camp atlantiste »

    MÉMOIRE DES LIEUX
    La coupole d'Helfaut, l'antre des V2

    PORTRAIT 
    François-Médard Racine, corsaire normand

    A L’ÉCOLE DE L'HISTOIRE 
    Georges Dumézil et la tripartition indo-européenne

    GÉOPOLITIQUE
    La dernière folie d'Ursula

     

    DOSSIER
    L'OAS. Terroristes ou résistants ?

     

    LE JAPON ET LA GRECE ANTIQUE
    Un dialogue entre deux civilisations

    LA BONIFICATION AGRICOLE FASCISTE
    L'assèchement des marais pontins

    LES WISIGOTHS DE TOULOUSE
    Le royaume le plus stable du Ve siècle

    HISTOIRE POLITIQUE
    Les Comités de défense paysanne

    AUTOPSIE D'UNE BATAILLE
    58 av. J.-C. : la bataille de Bibracte

    EXPOSITION 
    La République sociale italienne

     

     

     

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • Russie-Ukraine : Maintenant, la paix...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Rochedy consacré à la guerre russo-ukrainienne et diffusé sur Twitter. Publiciste et essayiste, Julien Rochedy, qui est une figure montante de la mouvance identitaire, a déjà publié plusieurs essais dont Nietzsche l'actuelL'amour et la guerre - Répondre au féminisme, Philosophie de droite et dernièrement Surhommes et sous-hommes - Valeur et destin de l'homme (Hétairie, 2023).

     

    Paix_Ukraine_Russie.jpg

    Russie-Ukraine : Maintenant, la paix.
    Appel au réalisme
     
    Notre ami Antoine Dresse vient de sortir un petit livre fort intéressant sur le réalisme en politique. Je crois que c’est exactement ce dont nous avons besoin à présent. Regarder la réalité telle qu’elle est et non comme on aimerait qu’elle soit, et ce faisant, en tirer les plus évidentes conclusions pour l’intérêt de tous. En particulier pour nous, Européens.
    Reprenons donc les faits.
     
    En 2014, les Ukrainiens voulurent se débarrasser d’une tutelle russe insupportable incarnée par le très corrompu président Viktor Ianoukovytch. Ceux qui déclarent que les évènements du Maïdan ne furent qu’une révolution colorée instruite par la C.I.A et les services Allemands mentent ou plutôt ne disent pas toute la vérité.
    Que des services secrets aient agi en sous-main, comme dans toutes révolutions, c’est certain ; que cela discrédite entièrement un mouvement, cela est irrecevable. Au même moment, les services russes agissaient à fond pour maintenir l’Ukraine dans leur giron. Quelles que furent les actions des uns et des autres, il faut convenir qu’une grande partie des Ukrainiens souhaitèrent se rapprocher de l’Europe et plus généralement de l’Occident afin de tourner la page d’une vassalisation qui leur avait coûté très cher dans l’Histoire.
     
    En tant qu’Européens – et pour peu qu’on se soucie un tantinet de l’Europe – nous ne pouvions pas rester insensibles à pareille volonté d’un peuple de notre continent de nous rejoindre et d’être prêt à se battre pour cela.
    Depuis l’invasion de leur territoire de février 2022, les Ukrainiens ont montré toute leur détermination à devenir une nation indépendante de la Russie tournée plus volontiers vers l’Ouest. Ceci, personne ne peut désormais leur enlever : Même les pro-russes les plus acharnés ne peuvent plus nier cette farouche volonté ukrainienne (ils diront peut-être : « cette volonté des ouest-ukrainiens seulement », mais qu’importe). La résistance militaire ukrainienne a surpris tout le monde, Russes comme Occidentaux ; elle a confirmé une nation.
     
    Une véritable nation. Une nation encore imparfaite, certes, mais une nation en armes, et nous Français savons tout particulièrement ce que cela signifie. Une nation qui veut rejoindre l’Europe, et une nation souhaitant – on le comprend – être protégée par l’Alliance Atlantique (OTAN), à défaut d’autre chose. Ceci est un fait qu’absolument personne ne peut nier. Bien sûr, les pro-russes peuvent le déplorer, mais à moins d’écraser pour de bon l’Ukraine, ils doivent à présent faire avec. S’ils ont des reproches à émettre, qu’ils se les servent d’abord à eux-mêmes.
     
    Premièrement, tandis qu’ils étaient si proches ethniquement et culturellement des Ukrainiens, ils ont réussi, par leurs méthodes de gouvernance brutales, à se les aliéner. La C.I.A est puissante mais il ne faut pas toujours tout lui mettre sur le dos pour se dédouaner de ses propres impérities : non, si les Ukrainiens ont voulu regarder vers l’Ouest, ce n’est pas seulement en raison de manipulations diaboliques et de propagande insidieuse. En réalité, les Russes avaient toutes les cartes en main pour faire en sorte que leurs anciens satellites, et plus encore leurs nations sœurs comme l’Ukraine, restassent attachés à leur ancien hégémon. Pourtant, beaucoup de ces pays voulurent prendre le large. Les Russes doivent se demander pourquoi et ne pas toujours se cacher derrière le méchant Occident.
     
    Deuxièmement, si les Russes voulaient à tout prix que les Ukrainiens demeurassent leurs vassaux, ils n’avaient qu’à parvenir à les soumettre militairement. À défaut de ne pouvoir les gagner par leur économie et leur culture, ils pouvaient en effet s’en remettre à la guerre. C’est d’ailleurs ce qu’ils décidèrent de faire. Mais voilà : ce qu’ils pensaient n’être qu’une promenade de santé se révéla être un bourbier, c’est-à-dire un revers. Il s’agit là encore d’un fait, d’un implacable fait que les plus obstinés des pro-russes refusent pourtant d’admettre. Or, si l’on évalue les objectifs initiaux des Russes en février 2022 (à savoir l’effondrement rapide de Kiev et une déroute complète des armées ukrainiennes), nous sommes forcés d’admettre que la guerre d’Ukraine est un échec pour la Russie.
     
    Une fois tout ceci établi, il faut toutefois aussi écouter ce que les Russes ont à nous dire, et surtout prendre en compte les réalités stratégiques. Malheureusement, c’est ce que ne font pas les plus fanatiques des pro-ukrainiens et des américanophiles zélés qui existent, hélas, sur notre continent.
     
    Pour les Russes, nous le savons, la Crimée est essentielle. Les populations vivant dans le Donbass sont, elles, majoritairement russophiles, en tout cas russophones, et ont été bombardées pendant des années par les Ukrainiens. Je le sais car j’ai été dans le Donbass et même si nos amis ukrainiens nient cela ou le relativisent en arguant que le Donbass n’avait pas le droit, légalement parlant, de faire sécession, il faut dire la vérité. J’ai entendu et vu ces bombardements ; qu’ils fussent légitimes ou non n’est pas la question, ou plutôt elle ne l’est plus. La réalité, c’est qu’ils ont participé à creuser un fossé entre l’ouest et l’est ukrainien, autrement dit entre l’Ukraine et la Russie. Ce fossé est très vite devenu une tranchée et c’est à partir de cette dernière que nous devons émettre à présent des propositions réalistes.
     
    Soutenus par les Occidentaux, les Ukrainiens ont fait face héroïquement à ce qu’on prenait il y a peu pour la deuxième armée du monde. Ils ont non seulement stoppé l’invasion, mais ils ont même repris des territoires perdus au début du conflit. Il s’agit d’une prouesse exceptionnelle réalisée au prix d’un immense sacrifice. Ceci est encore un fait.
     
    À deux reprises, en septembre 2022, et au moment de la rocambolesque histoire du groupe paramilitaire Wagner, l’Ukraine et ses alliés crurent même possible une débâcle de l’armée russe, suivie, peut-être, d’un revirement (renversement) politique à Moscou. Ceci aurait rendu possible une reprise par les Ukrainiens des territoires perdus en 2014-2015, le Donbass et la Crimée.
    Ceci n’est pas arrivé. L’armée russe a tenu. Poutine n’a pas été renversé. Le front s’est enlisé. Encore des faits, rien que des faits.
     
    Venons-en donc à l’analyse.
     
    1. Il fallait sans conteste soutenir l’Ukraine économiquement et militairement. Écrasée facilement par la Russie, le message envoyé aurait été terrible : Celui que la Russie pouvait encore faire ce qu’elle voulait avec ses anciens satellites, l’encourageant dès lors dans un impérialisme qui existe bel et bien (seuls ceux qui ne connaissent pas la Russie – ou sont payés par elle – nient que cet impérialisme existe), et celui que l’Occident/Europe abandonne volontiers ses alliés, ses frontières, et même, selon moi, son avenir – tant je crois qu’une grande partie du futur de la civilisation européenne est à l’Est. Que l’Ukraine ait résisté a permis de montrer aux Russes que toute volonté belliqueuse en Europe leur coutera très cher. Que même des victoires ne seraient que des victoires à la Pyrrhus. La résistance ukrainienne, doublée des problèmes internes à la Russie (comme la démographie en berne), pourrait avoir mis enfin fin aux velléités impérialistes russes, et ce pour le plus grand bénéfice des Européens… et en vérité des Russes eux-mêmes.
     
    2. Les Américains ont joué la partie dans leurs propres intérêts (et c’est normal) : si l’armée russe s’effondrait ou même rencontrait d’immenses difficultés sans avoir à se battre directement sur place, cela permettait de réaffirmer leur domination sans pareille et envoyer un message très sérieux à la Chine. D’un autre côté, depuis Obama et confirmés par Trump, de nombreux signaux laissent à penser que les Américains veulent se dégager progressivement de l’Europe afin de se déployer plus tendanciellement dans la Pacifique. Pour ce faire, il fallait que les Russes cessassent de faire peur aux pays de l’Est européen, ceux-là même qui réclament à cor et à cri une présence toujours plus accrue de l’OTAN sur notre continent. Une défaite russe, ou en tout cas des difficultés russes, étaient donc la condition d’un apaisement des Européens de l’Est, atlantistes à l’extrême. Je pense que c’est la raison pour laquelle les Américains ont consenti à l’effort de guerre ukrainien (et Trump le premier en armant l’armée ukrainienne, ce qu’Obama avait refusé de faire) : pouvoir, par un proxy, frapper durement la Russie afin de pouvoir justifier demain un repliement tendanciel tout en ayant convaincus le monde (et en particulier leurs alliés) que leur puissance demeurait intacte. La résistance ukrainienne a plus ou moins accompli cet objectif américain.
     
    3. La Russie n’abandonnera ni la Crimée ni le Donbass. Les armées russes se renforcent à l’aide d’une industrie de plus en plus transformée en une économie de guerre. Après l’échec de la dernière contre-offensive ukrainienne, il faut admettre que les Ukrainiens ne parviendront pas à reconquérir entièrement leurs territoires à l’Est. Dès lors, continuer cette guerre éternellement pour un objectif devenu aujourd’hui largement illusoire – quel que soit son bien-fondé moral, légal, humain etc. – ne sert désormais plus ni l’Ukraine, ni l’Europe. Seuls les Américains peuvent éventuellement bénéficier d’un embourbement persévérant du conflit en séparant pour longtemps l’Europe de la Russie. Et encore, ce conflit leur coûte très cher et il n’est pas certain que le contribuable yankee veuille encore payer longtemps pour une guerre si loin de chez lui. La Russie elle-même, quoiqu’elle en dise, souffre énormément de la continuation de « l’opération spéciale » : son économie rencontre de grosses difficultés à cause des sanctions et une partie de sa jeunesse meurt tragiquement dans des batailles atroces. En tout état de cause, cette guerre coûte aujourd’hui à tous beaucoup et les gains à encore obtenir de part et d’autre sont désormais si faibles et si incertains qu’il est enfin temps à se montrer réalistes et sages, c’est-à-dire enfin parler de paix.
     
    Alors, comment faire cette paix ?
     
    Encore une fois, essayons d’être réalistes – de n’être que réalistes.
     
    Les Russes ne peuvent pas soumettre militairement l’Ukraine. Les Ukrainiens ne peuvent pas récupérer le Donbass et la Crimée. Les Américains ont réalisé une partie de leur objectif en montrant au monde la faiblesse de l’armée russe et la force du soutien à ses alliés, il ne sert plus à rien d’en vouloir davantage – et s’ils en veulent davantage, il faudra que les Européens aient le courage de s’opposer à eux. Les Européens ont besoin d’être partenaires et amis de la Russie. Mais d’une Russie qui aurait renoncé à tout impérialisme suranné. Il y a tout lieu de croire (et en tout cas d’espérer) que la guerre en Ukraine l’ait enfin convaincue qu’elle n’a plus les moyens de ses anciennes ambitions et que des solutions autres que militaires seront préférables à l’avenir.
     
    Partant de là, je crois que nous n’avons pas d’autres choix que d’avaliser l’annexion territoriale de la Russie en Crimée et dans le Donbass. Je sais ce que cela signifie au niveau du droit international, au regard des Ukrainiens et de tous leurs sacrifices, et en vertu de l’histoire du XXème siècle.
     
    Je sais. Je sais et pourtant, devant l’impossibilité immédiate d’une débâcle totale de l’armée russe (qui ne serait d’ailleurs pas souhaitable tant la fédération de Russie pourrait devenir une poudrière – notamment terroriste – en cas d’effondrement de son armée qui conduirait inévitablement à celui de son État), toute continuation de la guerre équivaut à la continuation des sacrifices humains ukrainiens pour désormais presque rien. La prouesse a déjà été accomplie par l’Ukraine : avoir résisté à l’invasion. Regagner les territoires perdus est aujourd’hui une gageure, qu’on le veuille ou non.
     
    La Russie, s’étant assurée de la Crimée et du Donbass, pourrait tonitruer de sa victoire ; son orgueil en a besoin pour accepter la paix. Comme avec la bataille de la Moskova, elle transformera ce qui fut plutôt un échec en grande réussite. Grand bien lui fasse, car secrètement, elle saura qu’il lui est maintenant extrêmement difficile de vouloir davantage, et que le destin de l’Ukraine s’inscrira dorénavant du côté de l’Europe et de l’Occident. Elle aura donc gagné la Crimée, mais elle aura perdu l’Ukraine et plus généralement l’Est de l’Europe. Le deal, je crois, est acceptable.
     
    Car il faudra une compensation à l’Ukraine pour accepter de perdre ses territoires à l’Est. Celle-ci prend le visage d’une évidence : elle doit entrer dans l’Europe et, en attendant d’avoir une véritable alliance militaire indépendante des Etats-Unis (celle à laquelle je crois et espère de tous mes vœux), d’entrer dans l’OTAN. Les Russes ne seront certes pas heureux, mais ce sera le prix à payer pour la Crimée, le Donbass, la fin des sanctions et surtout la fin de la guerre. Puisqu’ils doivent savoir que l’Ukraine ne se rendra pas et qu’en vérité elle fait déjà pratiquement partie de l’OTAN, il faudra qu’ils avalisent, eux-aussi, en grands réalistes, ce fait pour de bon.
    Aujourd’hui, seuls des idéalistes des deux côtés s’imaginent, au choix, que la Russie finira par triompher sur l’Occident en Ukraine, ou que les Occidentaux triompheront des méchants Russes en récupérant tous les territoires ukrainiens et, pourquoi pas, en renversant Poutine. Pendant que ces idéalistes des deux côtés rêvassent, des milliers de jeunes meurent dans une guerre tragiques et deux civilisations sœurs, l’Europe et la Russie, se tournent violemment le dos alors qu’elles auraient tant à faire ensemble.
     
    Je le répète alors : soyons donc réalistes, rien que réalistes. C’est dans le seul réalisme que se trouve la voie vers la paix, et c’est pourquoi il faut désormais faire taire les idéalistes des deux côtés.
     
    Être réalistes, rien que réalistes : être donc pour la paix, le plus vite possible.
     
    Julien Rochedy (Twitter, 9 février 2024)
    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Clausewitz, père de la théorie de la guerre moderne...

    Les éditions Perspectives libres viennent de publier un court essai de Pierre Le Vigan intitulé Clausewitz, père de la théorie de la guerre moderne. Urbaniste, collaborateur des revues Eléments, Krisis et Perspectives libres, Pierre Le Vigan a notamment publié Inventaire de la modernité avant liquidation (Avatar, 2007), Le Front du Cachalot (Dualpha, 2009), La banlieue contre la ville (La Barque d'Or, 2011), Écrire contre la modernité (La Barque d'Or, 2012), Soudain la postmodernité (La Barque d'or, 2015), Achever le nihilisme (Sigest, 2019), Nietzsche et l'Europe (Perspectives libres, 2022), La planète des philosophes (Dualpha, 2023) et Le coma français (Perspectives libres, 2023).

     

    Le Vigan_Clausewitz, père de la théorie de la guerre moderne.jpg

    " La guerre est là. Tout près. En Ukraine, au Proche-Orient, en Arménie. Et demain ? La guerre fait partie des constantes de l’histoire. Des intérêts
    économiques, territoriaux et symboliques sont en jeu. Au sein desquels les montées aux extrêmes sont possibles. Pour la cohésion de la nation, la guerre est l’épreuve de vérité. Tout cela, Clausewitz l’a pensé. Officier, théoricien et historien de la guerre, Carl von Clausewitz a vécu les guerres de la Révolution et de l’Empire. Il a vu la collaboration des élites allemandes avec Napoléon. Si depuis, les moyens de destruction ont été multipliés, les constantes politiques liées à la guerre subsistent. C’est ce que montre l’auteur de cet essai sur l’actualité de Clausewitz, penseur de la guerre. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Macron, Darmanin : la dictature en marche !...

    Dans cette émission du Plus d’Éléments, diffusée par TV Libertés, l'équipe du magazine, autour d'Olivier François, à l’occasion de la sortie du nouveau numéro, dresse le tableau accablant du recul des libertés : censures, interdictions, dissolutions, jusqu’à la fermeture des comptes bancaires des militants patriotes et identitaires. La dictature en marche ! – on en prend le chemin. 

    Au menu également, le dossier que Guillaume Travers consacre aux "communs", réponse à l’individualisme, et notre visite de Madrid, capitale habsbourgeoise.

    On trouvera sur le plateau Patrick Lusinchi, directeur artistique, Christophe A. Maxime, Daoud Boughezala et Rodolphe Cart...

     

                                            

    Lien permanent Catégories : Débats, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Leur dictionnaire de la musique...

    Michèle Delagneau et Michel Marmin viennent de publier Notre dictionnaire de la musique aux éditions Arcades Ambo.

    Michèle Delagneau a été critique au magazine Diapason et a collaboré à plusieurs encyclopédies musicales. Michel Marmin, parallèlement à ses activités de critique et d’historien du cinéma, ainsi que de rédacteur en chef de la revue Éléments, a dirigé des encyclopédies musicales.

    Marmin-Delagneau_Notre dictionnaire de la musique.jpg

     

    " Ce dictionnaire de la musique est bien « notre » dictionnaire. Il est le fruit de nos passions, de nos expériences, de nos découvertes. Le champ en est large : rien de ce qui relève de la grande musique, comme on disait autrefois, ne nous est étranger, et cela de la musique ancienne à la musique contemporaine, de Josquin des Prés à Pascal Dusapin, de la Première École de Vienne (Haydn, Mozart, Beethoven) à la Seconde (Schoenberg, Berg, Webern)…  Nous revendiquons un éclectisme et un hédonisme tous azimuts : ce livre est un dictionnaire composé par des amateurs pour des amateurs, en espérant avoir maintenu de A à Z une certaine exigence dans nos choix, en espérant aussi ne point être tombés dans le travers dénoncé par Guizot : « Il suffit de quelques phrases ampoulées et banales pour faire un amateur. » Oui, nous sommes des amateurs et nous n’excipons d’aucun diplôme pour nous justifier, mais de décennies d’écoute, au concert ou au disque, en public ou en privé.
    Ce dictionnaire intègre des notices sur les formes musicales, sur les genres et sur les principaux instruments en usage dans la musique occidentale. Le néophyte, à qui nous nous adressons en priorité, y trouvera matière à éclairer son écoute – tel est du moins notre souhait. "

    Lien permanent Catégories : Livres, Musique 0 commentaire Pin it!
  • Fight club, vingt-cinq ans plus tard...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Bernard Van Beuseghem, consacré au film Fight Club, que son auteur a publié dans la revue flamande TeKoS et qui a été traduit par le site Euro-Synergies.

     

    Fight Club 2.jpg

    25 ans plus tard - "Notre grande guerre est une guerre spirituelle. Notre grande dépression est notre vie" (Tyler Durden - Fight Club)

    Il y aura 25 ans cette année que Fight Club, adaptation cinématographique du roman culte de Chuck Palahniuk, est sorti en salles. Le film a suscité une énorme controverse en raison de sa violence, de la subversion du machisme par l'acteur principal Brad Pitt et de son humour noir déconcertant. L'un des éléments les plus choquants de cette grandiloquence cinématographique est sans aucun doute la provocation narrative dans laquelle l'excès de graisse des femmes aisées, aspiré par liposuccion, renaît sous la forme d'un rituel grotesque, celui des savons précieux. Satire macabre de la culture de consommation et de l'obsession de la perfection extérieure, le corps lui-même devient une marchandise, une sculpture d'autoglorification dans le temple dystopique du capitalisme. Des critiques influents comme Roger Ebert, lauréat du prix Pulitzer, l'ont qualifié de "film de stars le plus direct et le plus joyeusement fasciste depuis Death Wish". Alexander Walker l'a qualifié d'attaque intolérable contre la décence personnelle et la société elle-même.

    Malgré la déception financière au box-office, Fight Club est devenu, grâce aux ventes de DVD, un film culte, une symphonie subversive qui, 25 ans plus tard, résonne encore dans les sombres cavernes de l'esprit cinéphile.

    L'histoire

    Même dans ce crépuscule contemporain, Fight Club conserve son pouvoir inéluctable, en tant qu'artefact d'une époque particulière: les années 1990. Une période imprégnée de "fin de l'histoire", où les idéologies ont très vaguement subsisté comme des graffitis effacés sur les murs de la conscience collective. L'apogée du capitalisme, sans contrepoids, s'est répandu à travers le monde comme une ombre imparable, et Fight Club est devenu un écho de cette époque, un reflet brut du vide existentiel qui s'est manifesté au milieu de la façade clinquante de l'excès consumériste.

    L'œuvre de Palahniuk et son pendant cinématographique pénètrent le cœur sinistre d'une époque où l'individu est pris dans les paradoxes de la liberté et de l'aliénation, dans un monde où le seul "club" qui sévit est celui des consommateurs. À la fin des années 1990 aux États-Unis, le consumérisme semble proliférer comme un cancer, une entité globale qui imprègne le tissu de la civilisation occidentale au point que la publicité ne se voit plus, mais qu'elle est devenue un élément incontournable de l'atmosphère, aussi invisible et omniprésent que l'air que nous respirons sans y penser. Le narrateur, un trentenaire anonyme, dépourvu d'identité et empêtré dans les réseaux de ce qu'il décrit cyniquement comme son "cocooning Ikea", lutte contre les nuits blanches, au cours desquelles l'obsession de la multinationale suédoise pour les meubles domine ses pensées comme un mantra irrésistible. Il chuchote au spectateur la vacuité désespérante de son existence, dans laquelle l'ombre de la superficialité agit comme un compagnon constant. Le narrateur, interprété par Edward Norton, travaille comme coordinateur de "rappel" et s'occupe des réclamations, ce qui l'oblige à beaucoup voyager professionnellement. Le spectateur assiste à une succession d'aéroports, de chambres d'hôtel et de bars. Tout se ressemble. Le lecteur attentif devrait regarder le début du film et lire les premières pages de ce livre-culte que fut Le Système à tuer les peuples de feu Guillaume Faye. On y trouve de fortes et curieuses similitudes (1).

    Il y règne un individualisme pathologique, où les émotions authentiques se noient dans un océan d'aliénation. Pour le narrateur, le réveil n'est pas une transition en douceur, mais plutôt une confrontation brutale avec la réalité déchirante d'un monde où les sens sont enivrés par l'odeur enivrante de la superficialité. Son voyage commence dans l'ombre de l'anonymat, là où les autres malades du cancer des testicules s'unissent comme des guerriers silencieux dans une guerre contre un ennemi invisible. Une métaphore, implacable et tranchante comme un couteau chirurgical, de la castration que subissent les hommes dans cette société contemporaine. À l'époque, la "masculinité toxique" n'avait pas encore été élue terme hipster de l'année.

    Les rencontres avec ces guerriers anonymes constituent un rituel de renaissance, une initiation à un monde où les émotions brutes de l'existence humaine ne sont plus étouffées par le capitalisme. En embrassant des étrangers, le narrateur découvre une humanité perdue, une rébellion subtile contre l'isolement qui maintient l'homme moderne dans la prison qu'il s'est lui-même créée.

    La conscience naissante de sa propre aliénation, comme un voile qui se lève lentement, prend vie. Son alter ego, Tyler Durden (Brad Pitt), prononce des mots qui résonnent comme un écho dans les cavernes de son âme: "Les objets que nous possédons nous possèdent en fin de compte". Une révélation qui dénoue les chaînes de la possession et de la consommation, dans laquelle le narrateur se reconnaît comme une marionnette entre les mains d'un jeu capitaliste qui détermine ce qu'il possède et, en fin de compte, ce qui le possède.

    Dans ce cauchemar éveillé, le narrateur réalise que la véritable liberté ne réside pas dans l'accumulation de biens matériels, mais dans la libération de l'âme de l'emprise étouffante du culte de la consommation. Il s'agit d'une quête d'authenticité dans un monde imprégné d'illusions, où l'étreinte d'un étranger peut avoir plus de sens que le confort apparent des possessions. Face à son propre démantèlement, le narrateur commence enfin à découvrir ce que signifie être vraiment humain, dans toute sa vulnérabilité et sa beauté.

    Dans l'ombre d'un monde imprégné de dogmes capitalistes, le désir de libération germe comme une graine qui attend le bon moment pour pousser. La prise de conscience s'impose: l'identité, telle une marionnette suspendue aux ficelles des multinationales, doit être détruite pour laisser place à l'émergence d'une réalité nouvelle et brute. Mais l'esprit, englué dans l'alliance toxique du consumérisme et des antidépresseurs, se révèle un guide peu fiable dans cette quête d'une existence éveillée.

    Ce n'est donc pas sur l'esprit qu'il faut agir en premier lieu, mais sur le corps prisonnier du cocon étouffant de la consommation et de l'apathie. C'est là que commence la catharsis de la chair, une renaissance radicale qui se déploie sous la forme du Fight Club. Le refoulement de pulsions longtemps cachées devient un volcan d'émotions brutes, où le narrateur et ses compagnons brisent les normes d'une civilisation occidentale dominée par le contrôle de soi et la retenue.

    Le claquement des poings, le bruit des corps qui s'entrechoquent comme une symphonie de chaos non censuré, deviennent des rituels de rébellion contre les limites rigides d'une société qui étouffe la liberté individuelle. Dans la violence apparente du Fight Club, le narrateur découvre une forme paradoxale de maîtrise de soi, un retour aux instincts primitifs qui définissaient autrefois les humains avant qu'ils ne soient étouffés par les chaînes de la civilisation.

    La phase du Fight Club est considérée comme une auto-inflammation rituelle qui réveille le corps et le libère des entraves qui le maintenaient en cage. Mais ce n'est qu'un prélude, un prélude à un projet plus vaste, le projet "Chaos". Ici, le corps est transformé en arme, un instrument qui suscite l'émotion et transcende la raison. Dans cette révolte de la chair et des sentiments, un nouvel ordre naît, non pas de la raison, mais des forces primitives qui sommeillent dans l'ombre de l'âme humaine.

    Analyse et critique

    Inévitablement, au fil des années, nous avons eu droit à d'innombrables analyses du livre et du film. Le philosophe et sociologue Herbert Marcuse (1898-1979) et même Friedrich Nietzsche (1844-1900) y ont été mêlés comme si de rien n'était. Certains l'ont qualifié de film contre la société de consommation et ont cité le philosophe français Jean Baudrillard (1929-2007). D'autres ont qualifié le film de nihiliste, de carrément fasciste et de reflet d'un national-socialisme "à venir". Bon, mais qu'est-ce qui ne l'est pas de nos jours ?

    Ce que Fight Club nous apprend finalement, selon d'autres, c'est qu'un projet révolutionnaire sans vision réelle de ce que serait une société post-capitaliste est voué à l'échec. On fait souvent le parallèle avec le magistral Joker de Todd Philipps, sorti 20 ans plus tard. Après tout, le monde dépeint dans les deux films est aussi celui des masses à la recherche d'un leader autoritaire en temps de crise. Il est d'ailleurs frappant de constater qu'à la sortie de Joker, les opinions ont soudain commencé à changer. Soudain, il s'agissait d'un film "dangereux, sombre", etc.

    Fight Club, dans toute sa gloire sardonique, embrasse la folie comme une rencontre avec l'essence brute et non polie de l'existence. Tyler Durden, tel un mentor démoniaque, chuchote des suggestions à l'oreille du narrateur, braquant les projecteurs sur l'hypocrisie de la façade humaine. "Soyez authentique dans le monde déshumanisant du capitalisme", peut-on lire dans la philosophie intrépide qui serpente dans le film comme un œil qui cligne de l'œil. Une philosophie qui semble moins destinée à plaire qu'à provoquer. Restons-en là.

    Bernard Van Beuseghem (Euro-Synergies, 3 février 2024)

     

    Notes:

    (1) Guillaume Faye, Le Système à tuer les peuples, Editions Copernic 1981, Paris, 189 pp.

    Lien permanent Catégories : Films, Points de vue 0 commentaire Pin it!