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  • Nouvelle anthologie du Grand Inquisiteur...

    Les éditions R&N viennent de publier sous la direction de Florence Louis et de Edouard Schaelchli une Nouvelle anthologie du Grand Inquisiteur, en référence au grand texte de Dostoïevski tiré des Frères Karamazov. Un recueil qui vient faire écho à l'anthologie russe sur le même sujet traduite et publiée voilà vingt ans par les éditions L'Age d'Homme.

    Louis_Schaelschli_Nouvelle anthologie du Grand Inquisiteur.jpg

    " Parabole d’une grande puissance devenue classique et proverbiale, la légende du Grand Inquisiteur (passage des Frères Karamazov) est l’un des textes les plus puissants du génie russe, ici reproduit en intégralité. Florence Louis et Edouard Schaelchli font apparaître dans leurs analyses toute l’ampleur, la complexité et la profondeur des questions posées et provoquées par ce texte de Dostoïevski, en s’appuyant sur différents textes et auteurs qui en prolongent l’écho : Un Satan chrétien, de Bernard Charbonneau ; La passion de la nuit et la loi du jour, de Jean Brun ; L’amour et l’ordre, de Jacques Ellul (tous trois en version intégrale) ; ainsi que d’extraits de Soloviev, Kierkegaard ou encore Villiers de l’Isle d’Adam. Le livre le plus complet sur l’un des textes les plus importants qui ne cessent de hanter la pensée occidentale. "

     

     

     

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  • “Mafias”, “déconstruction” : mots et concepts massacrés par les médias d’information...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer cueilli sur le site de l'Observatoire du journalisme et consacré à la confusion entretenue par les médias "d'information" autour de certains mots et concepts.

     

    Confusion des mots.jpg

    “Mafias”, “déconstruction” : mots et concepts massacrés par les médias d’information

    Tordre en tous sens les mots et concepts c’est, à terme, l’assurance que nul ne s’entendra sur rien. Or, quoiqu’à l’origine in-former signifie donner une forme, des médias “d’information” massacrent allègrement, par sensationnalisme ou ignorance, des termes importants — certes, en criminologie ; mais aussi, en philosophie et pour les sciences humaines au sens large. À titre d’alerte, voici deux de ces termes utilisés à tort et à travers, générant de ce fait de pénibles confusions : “mafia” et “déconstruction”. Pour “mafia”, la critique sera factuelle, donc brève ; mais “déconstruction” nécessitera d’avancer un peu dans le conceptuel.

    Médias d’information et “mafia”

    Mafia, ce mot, au sens criminologique précis, désigne une redoutable “aristocratie” criminelle apparue dans moins de dix pays au monde ; or des médias mettent, par ivresse spectaculaire, le mot “mafia” à toutes les sauces : “la mafia des ordures”, lit-on ainsi récemment. Bien sûr, ce cafouillis sémantique provoque confusions et erreurs de diagnostic. Que dirait-on d’un médecin nommant “cancer” un “panaris” ou l’inverse ? Le mésusage du mot mafia est tout aussi dangereux ; en premier lieu, pour les populations subissant ce gravissime fardeau criminel.

    Qu’est-ce alors qu’une vraie mafia ? Une entité séculaire accessible par initiation, fondée sur le triptyque intimidation-omerta-soumission. En février 2012, la Revue d’Histoire des Religions définit justement Cosa nostra de Sicile : “Société secrète dépourvue de statuts et de listes d’appartenance, disciplinée par des règles transmises oralement. Au sein de Cosa nostra, seule la ‘parole d’honneur’ engage à vie”. Et quelle pérennité ! Le 2e repenti de l’histoire de Cosa nostra se présente ainsi au juge Giovanni Falcone : “Je suis Salvatore Contorno, Homme d’Honneur de la 7e génération, de la famille de Santa Maria di Gesù” (Palerme). Hors de rares mafias, qui a jamais vu des criminels de père en fils, en ligne directe sur deux siècles ?

    Enfin, les vraies mafias sont quasi-indéracinables : Cosa nostra traversa vingt ans de fascisme ; les grandes Triades chinoises, soixante-dix ans de communisme, dont dix d’une “Révolution culturelle” aux dizaines de millions de victimes ; toutes ont survécu. Le reste, y compris la fictive “mafia russe”, ne sont que bandes n’ayant jamais dépassé la première génération.

    Libération et la “déconstruction”

    En mode victimaire, Libé s’afflige en décembre passé que la “déconstruction” devienne “la nouvelle cible des conservateurs” : “Nouvelle obsession de la droite pour disqualifier les combats progressistes… Marotte idéologique… Nouvelle obsession pour polémistes de la réaction”… Mais comment osent-ils offusquer ainsi la “pensée deridienne” [de Jacques Derrida], qui nous permet, à nous la gauche, de “penser au-delà des structures binaires” ?

    Nul besoin d’être “de droite”, “conservateur” ou “réactionnaire” ; simplement, d’avoir une modeste culture philosophique, pour vouloir rectifier ces larmoyantes sottises. Remarquons d’abord que jadis, Libé disposait de chroniqueurs de philosophie compétents ; mais, à mesure où les titres de ses articles sombrent dans ce qu’on nommait jadis “plaisanteries de garçon de bains” [1], le contenu s’affaiblit de même.

    Voici donc ce qu’est le concept de déconstruction — inscrit dans un ouvrage illustre, trois ans avant que naisse M. Derrida. Depuis les “présocratiques”, Anaximandre, Héraclite, Parménide, etc., que parvient-il au philosophe du début du XXe siècle de l’expérience originelle de la pensée grecque ? “Un passé simplement conservé auquel on se cramponne sans que rien de fécond n’en jaillisse jamais”. Pour l’émergeant courant phénoménologique, tradition philosophique égale sclérose. L’originel “est recouvert par un passé devenu impropre” et ce conservatisme “fabrique la règle et l’idéal seulement à partir de ce qui est advenu” (le passé).

    Sortir de l’impasse par le questionnement

    - Que faire pour “reconduire les concepts à leur origine spécifique… Libérer les positions métaphysiques fondamentales de ce qui empêche d’accéder jusqu’à elles” ?

    - Comment accéder à la perspective “au sein de laquelle non seulement la chose apparaît mais avec elle, le principe à la lumière duquel elle apparaît” ?

    - Comment remettre en question toutes les définitions traditionnelles ; ce bien sûr pas par ‘conservatisme’, mais par souci d’atteindre la source, libérant ainsi de nouveaux possibles ?

    - Comment “tirer la philosophie de son aliénation et la ramener à elle-même” ?

    - Comment opérer ce retour en amont vers l’inaugural… Partir en quête de l’originel ?

    Quête des origines authentiques de la pensée

    La méthode permettant de sortir de l’impasse résulte du déracinement subi par le jeune Martin Heidegger arrivant (en 1923) à l’université de Marbourg. Issu d’une famille très catholique (son père est bedeau…), il subit un double choc : lire les écrits de Martin Luther, fréquenter des théologiens protestants. Ce que Luther a fait pour le christianisme (retour aux sources, à l’origine) ; lui, Martin Heidegger, le fera pour la philosophie. Son outil : la “destruction phénoménologique”. (Sein und Zeit, Être et temps, 1927, ci-après SuZ) § 22 “Il est besoin de secouer la tradition sclérosée et d’en détacher les revêtements ; cette tâche nous la comprenons comme destruktion [2]. Auparavant, Heidegger nous avertit (SuZ §6) “Destruktion ne signifie pas anéantissement, mais déblaiement et mise à l’écart des énoncés purement historisants sur l’histoire de la philosophie”.

    Cette “désobstruction” permet de dépasser le sens et la familiarité diffuse que nous avons d’une chose, de remettre en question les définitions traditionnelles. Bref : de s’extraire d’une impasse pour aller à l’origine ; ce qui ensuite, permet l’accès à l’essence, au décisif.

    Plus tard — bien plus tard pour J. Derrida, né en 1930 — des disciples ou imitateurs de Heidegger, Hans Jonas, Hannah Arendt, Hans-Georg Gadamer, reprennent le concept de “déconstruction”. Sous l’influence de néo-marxistes de l’École de Francfort (Max Horkheimer, Theodor Adorno), notamment de leur “Dialectique de la raison” (1947), le concept positif de “déconstruction” devient pour J. Derrida une sorte de “boule de démolition” philosophique-militante, vouée à répandre la stratégie du soupçon, à disqualifier, à condamner — d’abord Platon, “père du totalitarisme”. Toute l’immense histoire du concept de “déconstruction”, avant son épisode derridien, le polémiste-Libé l’a omise. Peut-être n’en savait-il rien, après tout.

    Xavier Raufer (Observatoire du journalisme, 14 janvier 2022)

    Notes :

    [1] Définition : ces plaisanteries sont ” à l’esprit léger, ce que les gaz du Pétomane sont à la parfumerie. Un truc qui peut faire rire un instant et qu’on tentera d’oublier honteusement dans la seconde qui suit”.
    [2] Terme d’usage traduit en français par “déconstruction”, mais qui serait mieux rendu par “désobstruction”.

     

     

     

    Tordre en tous sens les mots et concepts c’est, à terme, l’assurance que nul ne s’entendra sur rien. Or, quoiqu’à l’origine in-former signifie donner une forme, des médias “d’information” massacrent allègrement, par sensationnalisme ou ignorance, des termes importants — certes, en criminologie ; mais aussi, en philosophie et pour les sciences humaines au sens large. À titre d’alerte, voici deux de ces termes utilisés à tort et à travers, générant de ce fait de pénibles confusions : “mafia” et “déconstruction”. Pour “mafia”, la critique sera factuelle, donc brève ; mais “déconstruction” nécessitera d’avancer un peu dans le conceptuel.

    Médias d’information et “mafia”

    Mafia, ce mot, au sens criminologique précis, désigne une redoutable “aristocratie” criminelle apparue dans moins de dix pays au monde ; or des médias mettent, par ivresse spectaculaire, le mot “mafia” à toutes les sauces : “la mafia des ordures”, lit-on ainsi récemment. Bien sûr, ce cafouillis sémantique provoque confusions et erreurs de diagnostic. Que dirait-on d’un médecin nommant “cancer” un “panaris” ou l’inverse ? Le mésusage du mot mafia est tout aussi dangereux ; en premier lieu, pour les populations subissant ce gravissime fardeau criminel.

    Qu’est-ce alors qu’une vraie mafia ? Une entité séculaire accessible par initiation, fondée sur le triptyque intimidation-omerta-soumission. En février 2012, la Revue d’Histoire des Religions définit justement Cosa nostra de Sicile : “Société secrète dépourvue de statuts et de listes d’appartenance, disciplinée par des règles transmises oralement. Au sein de Cosa nostra, seule la ‘parole d’honneur’ engage à vie”. Et quelle pérennité ! Le 2e repenti de l’histoire de Cosa nostra se présente ainsi au juge Giovanni Falcone : “Je suis Salvatore Contorno, Homme d’Honneur de la 7e génération, de la famille de Santa Maria di Gesù” (Palerme). Hors de rares mafias, qui a jamais vu des criminels de père en fils, en ligne directe sur deux siècles ?

    Enfin, les vraies mafias sont quasi-indéracinables : Cosa nostra traversa vingt ans de fascisme ; les grandes Triades chinoises, soixante-dix ans de communisme, dont dix d’une “Révolution culturelle” aux dizaines de millions de victimes ; toutes ont survécu. Le reste, y compris la fictive “mafia russe”, ne sont que bandes n’ayant jamais dépassé la première génération.

    Libération et la “déconstruction”

    En mode victimaire, Libé s’afflige en décembre passé que la “déconstruction” devienne “la nouvelle cible des conservateurs” : “Nouvelle obsession de la droite pour disqualifier les combats progressistes… Marotte idéologique… Nouvelle obsession pour polémistes de la réaction”… Mais comment osent-ils offusquer ainsi la “pensée deridienne” [de Jacques Derrida], qui nous permet, à nous la gauche, de “penser au-delà des structures binaires” ?

    Nul besoin d’être “de droite”, “conservateur” ou “réactionnaire” ; simplement, d’avoir une modeste culture philosophique, pour vouloir rectifier ces larmoyantes sottises. Remarquons d’abord que jadis, Libé disposait de chroniqueurs de philosophie compétents ; mais, à mesure où les titres de ses articles sombrent dans ce qu’on nommait jadis “plaisanteries de garçon de bains[1], le contenu s’affaiblit de même.

    Voici donc ce qu’est le concept de déconstruction — inscrit dans un ouvrage illustre, trois ans avant que naisse M. Derrida. Depuis les “présocratiques”, Anaximandre, Héraclite, Parménide, etc., que parvient-il au philosophe du début du XXe siècle de l’expérience originelle de la pensée grecque ? “Un passé simplement conservé auquel on se cramponne sans que rien de fécond n’en jaillisse jamais”. Pour l’émergeant courant phénoménologique, tradition philosophique égale sclérose. L’originel “est recouvert par un passé devenu impropre” et ce conservatisme “fabrique la règle et l’idéal seulement à partir de ce qui est advenu” (le passé).

    Sortir de l’impasse par le questionnement

    - Que faire pour “reconduire les concepts à leur origine spécifique… Libérer les positions métaphysiques fondamentales de ce qui empêche d’accéder jusqu’à elles” ?

    - Comment accéder à la perspective “au sein de laquelle non seulement la chose apparaît mais avec elle, le principe à la lumière duquel elle apparaît” ?

    - Comment remettre en question toutes les définitions traditionnelles ; ce bien sûr pas par ‘conservatisme’, mais par souci d’atteindre la source, libérant ainsi de nouveaux possibles ?

    - Comment “tirer la philosophie de son aliénation et la ramener à elle-même” ?

    - Comment opérer ce retour en amont vers l’inaugural… Partir en quête de l’originel ?

    Quête des origines authentiques de la pensée

    La méthode permettant de sortir de l’impasse résulte du déracinement subi par le jeune Martin Heidegger arrivant (en 1923) à l’université de Marbourg. Issu d’une famille très catholique (son père est bedeau…), il subit un double choc : lire les écrits de Martin Luther, fréquenter des théologiens protestants. Ce que Luther a fait pour le christianisme (retour aux sources, à l’origine) ; lui, Martin Heidegger, le fera pour la philosophie. Son outil : la “destruction phénoménologique”. (Sein und Zeit, Être et temps, 1927, ci-après SuZ) § 22 “Il est besoin de secouer la tradition sclérosée et d’en détacher les revêtements ; cette tâche nous la comprenons comme destruktion [2]. Auparavant, Heidegger nous avertit (SuZ §6) “Destruktion ne signifie pas anéantissement, mais déblaiement et mise à l’écart des énoncés purement historisants sur l’histoire de la philosophie”.

    Cette “désobstruction” permet de dépasser le sens et la familiarité diffuse que nous avons d’une chose, de remettre en question les définitions traditionnelles. Bref : de s’extraire d’une impasse pour aller à l’origine ; ce qui ensuite, permet l’accès à l’essence, au décisif.

    Plus tard — bien plus tard pour J. Derrida, né en 1930 — des disciples ou imitateurs de Heidegger, Hans Jonas, Hannah Arendt, Hans-Georg Gadamer, reprennent le concept de “déconstruction”. Sous l’influence de néo-marxistes de l’École de Francfort (Max Horkheimer, Theodor Adorno), notamment de leur “Dialectique de la raison” (1947), le concept positif de “déconstruction” devient pour J. Derrida une sorte de “boule de démolition” philosophique-militante, vouée à répandre la stratégie du soupçon, à disqualifier, à condamner — d’abord Platon, “père du totalitarisme”. Toute l’immense histoire du concept de “déconstruction”, avant son épisode derridien, le polémiste-Libé l’a omise. Peut-être n’en savait-il rien, après tout.

    Xavier Raufer, criminologue

    Notes

    [1] Définition : ces plaisanteries sont ” à l’esprit léger, ce que les gaz du Pétomane sont à la parfumerie. Un truc qui peut faire rire un instant et qu’on tentera d’oublier honteusement dans la seconde qui suit”.
    [2] Terme d’usage traduit en français par “déconstruction”, mais qui serait mieux rendu par “désobstruction”.

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  • L'écologie ou l'ivresse de la table rase...

    Les éditions de L'Observatoire viennent de publier un essai de Bérénice Levet intitulé L'écologie ou l'ivresse de la table rase. Docteur en philosophie, Bérénice Levet est déjà l'auteur de plusieurs ouvrages, dont La théorie du genre ou La vie rêvée des anges (Grasset, 2014), Le crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017) et Libérons-nous du féminisme (L'Observatoire, 2018).

     

    Levet_L'écologie ou l'ivresse de la table rase.jpg

    " L'écologie a gagné la bataille des esprits, c'est incontestable. Mais telle qu'elle s'incarne aujourd'hui, dans Europe Écologie les Verts, chez Anne Hidalgo ou dans les mouvements associatifs et militants (animaliste, antispéciste, végan, zaddiste), elle est engagée dans une vaste, furieuse et abstraite entreprise de déconstruction de nos sociétés. Plus occupée à « changer les comportements et les mentalités », à convertir les âmes, à remodeler nos imaginaires et nos rêves, qu'à préserver ce qui peut, et doit l'être. Nous voilà une fois encore entraînés dans l'ivresse de la table rase et de la régénération de l'humanité ! Désoccidentaliser nos civilisations serait pour ces écolos la voie du salut. D'où la porosité et les alliances avec le féminisme identitaire, le décolonialisme, l'islam politique, le wokisme, la « cancel culture »... Analysant les « laboratoires de transition » des écolos que sont devenus Paris, Grenoble, Lyon, Bordeaux..., ainsi que le sujet - ô combien idéologique - des éoliennes, Bérénice Levet dénonce ce grand règlement de compte civilisationnel, et milite pour une autre écologie, une écologie des sens qui s'appuie sur les hommes, sur leurs expériences, sur leurs attachements à un lieu, leur besoin de continuité et de stabilité - autant de dispositions conspuées par les écologistes officiels. Et pourtant, la Terre n'a pas de meilleur allié ! "

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  • De l’art d’abuser d’autrui ou de « baiser son prochain »...

    Le 5 janvier 2022, Thomas Arrighi recevait Dany-Robert Dufour, dans l'émission «Sputnik donne la parole» pour évoquer avec lui la domination et la manipulation de masses par le biais de «psycho-pouvoirs». Philosophe, Dany-Robert Dufour est l'auteur de nombreux essais comme Le Divin Marché (Denoël, 2007), Le Délire occidental (Pocket, 2018) ou dernièrement Le Dr. Mabuse et ses doubles ou l'art d'abuser autrui (Actes Sud, 2021).

     

                                              

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  • L'aventure du politique...

    Les éditions Perspectives libres viennent de rééditer un ouvrage d'entretien avec Julien Freund intitulé L'aventure du politique. Philosophe et sociologue, Julien Freund (1921-1993), qui a été le principal introducteur de la pensée de Carl Schmitt en France, est l'auteur de plusieurs ouvrages fondamentaux comme L'essence du politique (1965), Sociologie du conflit (1983) ou La décadence (1984). On trouve une magnifique introduction à sa pensée dans le recueil de textes intitulé Le Politique ou l'art de désigner l'ennemi (La Nouvelle Librairie, 2020) ou dans Les lettres de la vallée (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

    Freund_L'aventure du politique.jpg

    " Julien Freund était l'un des grands philosophes politiques français du XXème siècle. A travers ces entretiens, il se livre sur sa pensée, sa carrière, son histoire. Pour l'année Freund, nous rééditons cet ouvrage avec une préface de l'universitaire espagnol Jéronimo Molina Cano pour introduire la pensée d'un auteur majeur, honteusement méconnu et injustement traité. Le politique, le religieux, la décadence, autant de thèmes toujours actuels qui font de Julien Freund un grand contemporain. Julien Freund est un philosophe français (1921-1993), spécialiste de philosophie politique. Ses ouvrages sur l'Essence du politique ou la Décadence sont devenus des classiques. "

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  • Et le virus américain ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son site personnel et consacré aux origines du coronavirus.

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Il a également publié un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

    Wuhan_Laboratoire P4.jpg

    Laboratoire P4 de Wuhan

     

    Et le virus américain ?

    Les informations contradictoires qui nous viennent du Kazakhstan mélangent allègrement revanche du clan Nazarbaiev, complot d’un escroc qui aurait détourné 3 milliards de dollars et bénéficié de l’aide du MI6, et conjuration de la CIA, d’Endowment for democracy, de la Rand Corporation et des habituels suspects des « révolutions orange »…

    La guerre bactériologique

    Au moment où l’ordre règne à Astana et s’en vont les Spetsnaz de la 3è brigade, une information suscite encore le trouble ; qu’est-il advenu du laboratoire de recherche biologique financé par les États-Unis au Kazakhstan, et qui aurait pu subir les conséquences des troubles récents quand les chercheurs s’en sont enfuis précipitamment ? Si certains s’en inquiètent, c’est qu’ils ont de quoi s’inquiéter. Tout laisse en effet penser que, selon une pratique dont l’ampleur apparaît seulement, les États-Unis font réaliser et financent dans des pays lointains, à l’abri des regards, des expérimentations impossibles à conduire sur leur sol ou sur celui d’alliés plus regardants, ou plus méfiants — dans probablement pas moins de 40 sites dans le monde.

    La Russie n’a pas tardé à dénoncer des essais de guerre biologique ciblant les particularités génétiques des différentes populations russes et aussi chinoises — chacun pouvant vérifier à cette occasion que l’affirmation ; « les hommes sont tous les mêmes » est biologiquement aussi fausse  que celle qui prétendait définir des races différentes. La science décidément sert à tout, et souvent au pire.

    Et si le virus de la pandémie qui fait trembler l’Occident, promet aux participants des Jeux olympiques d’hiver l’enfermement dans des « bulles sanitaires » et referme les villes chinoises était américain ?

    Et si c’étaient les expériences américaines visant à développer des armes biologiques de destruction massive loin des regards et hors de tout contrôle des autorités scientifiques qui étaient responsables de la pandémie qui paralyse nos économies, renverse toutes les prétentions libérales, et révèle la face d’ombre des démocraties saisies de la peur de mourir ?

    Les auditions du Docteur Anthony Fauci, officiellement directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), prétendu spécialiste des pandémies et conseiller successif des Présidents Trump et Biden, sont à cet égard du plus grand intérêt. Interrogé sous serment par le sénateur Roger Marshall, comme il l’a été par Ron Paul, lors d’échanges tendus, le Docteur Fauci paraît avoir ouvertement et délibérément menti sur ses revenus et son patrimoine, malgré… 2500 pages de documents communiqués à ce sujet par ses avocats ! Peu importe.

    Le point décisif est que le Comité de Surveillance de la Chambre des Représentants (House oversight comittee) a rendu public plusieurs mails indiquant que le docteur Fauci était au courant depuis le début que le COVID19 était issu d’une fuite de laboratoire, et que ce virus avait été volontairement manipulé afin d’obtenir le fameux “gain de fonction” le rendant plus virulent que le virus naturel, sans doute issu de chauves-souris. Le biologiste chinois dirigeant ces manipulations aurait été spécialement formé dans une Univerité américaine, et son unité de recherche aurait reçu quelques 189 millions de dollars pour stimuler ses recherches. Et le docteur Fauci a tout fait pour que la vérité ne sorte pas.

    Le point décisif est la mise en évidence des financements apportés par le NIAID dont Fauci est directeur, et deux autres organisations américaines, le NIH et Ecohealth Alliance, au fameux laboratoire de Wuhan d’où le virus serait issu (Tyler Durden, sur le site Zerohedge, a publié le détail de ces investigations le 12 janvier 2022).

    Pas par hasard ! Alors qu’un moratorium international aurait été décidé sur les recherches de “gain de fonction” des virus du SARS-COVID, les unes destinées à préparer des vaccins ou des traitements efficaces, les autres destinées à préparer des virus tueurs pour des opérations de guerre biologique ciblant des populations génétiquement distinctes, ou des territoires entiers, les unes et les autres jugées trop dangereuses pour être poursuivies, le financement du laboratoire de Wuhan aurait permis à Ecohealth Alliance de contourner le moratorium. Selon la logique même de la globalisation, les capitaux américains auraient permis à une unité de recherche américaine de faire en Chine au secret de Wuhan ce qu’elle ne pouvait pas faire aux États-Unis, en Europe, ou ailleurs.

    Le biais individuel

    A ce niveau d’interrogation, la pente est aisée. Dénoncer Fauci et ses complices, accuser la cupidité de chercheurs cherchant la fortune au risque de la santé humaine et de pandémies ravageuses… Certes. Tout le système tend à imputer d’écrasantes responsabilités aux individus, pour mieux s’immuniser lui-même contre les critiques. Désignons au plus vite des coupables, pour que rien ne change et que tout continue comme avant ! Les bûchers des sorcières ont servi la cause de la science. Les écologistes sont experts d’une manipulation qui rend chacun coupable d’un bain trop chaud ou d’une entrecôte, mais n’interroge jamais les fondements du libre-échange, des mouvements de population et de la sanctuarisation du capital, et ignore les règles comptables et l’emprise du droit de propriété qui vident de leur portée toutes les dispositions écologiques — hormis celles qui culpabilisent les individus !

    Bien sûr, le maintien en fonction du Docteur Fauci est un mystère ; sera un jour éclairé, comme le sera le suicide en prison de Jeffrey Epstein ? La question évitée est simple ; qu’est-ce qui a permis que dans ce laboratoire de Wuhan, ait lieu l’insertion dans un virus de chauve-souris ou son équivalent, exactement au même moment, de 4 acides aminés et de 12 nucléotides, seule capable de déclencher le gain de fonction recherché — rendre le virus beaucoup plus rapidement transmissible à l’homme (selon un échange de mails entre Mike Farzann découvreur du porteur du SARS, et le chercheur Bob Garry) ?

    Elle est rendue plus simple encore par les multiples pressions, intimidations et opérations de désinformation qui ont pendant plusieurs mois interdit à tout chercheur de faire part de ses doutes sur l’origine naturelle du virus ; du Lancet au Nature Médicine, des dizaines d’articles ont été retirés de la publication, pendant que d’autres sans comité de lecture ni sources scientifiques, interdisant d’évoquer une fuite de laboratoire, notamment ceux de Peter Daszak, étaient publiés sans recul, sans contradiction, ou simplement débat.

    Voilà qui dépasse de loin la culpabilité d’un homme ou de quelques complices. Le système des publications scientifiques, ces fameuses revues à comité de lecture, a failli. L’intérêt a fait loi ; les financements des Big Pharma sont si confortables ! Le système de financement de la recherche a lui aussi failli. Comment admettre que des capitaux privés puissent financer en Chine des recherches interdites aux USA et en Europe parce que trop dangereuses ? Et comment ces capitaux pouvaient-ils espérer tirer bénéfice d’opérations interdites, potentiellement criminelles, voire génocidaires ?

    Et, à la fin, comment tolérer que la santé humaine, et plus encore la peur de la mort, puissent constituer des sources de revenus pour les entreprises des “Big Pharma” qui jouent de la vie comme de la mort, et savent faire payer ce qu’il faut pour accorder à ceux qui ont peur de mourir “encore une minute, Monsieur le bourreau” ?

    Un fait aurait du alerter les oreilles fines ; la rapidité avec laquelle l’accusation américaine désignant la Chine comme responsable du “virus chinois” s’est dissipée. Pas par hasard, ni par générosité face à l’ennemi désigné. Faut-il en conclure que l’administration américaine si bien renseignée était au courant de la compromission de capitaux américains, de chercheurs américains et d’entreprises américaines dans le chaudron des sorcières de Wuhan ? Faut-il en déduire que beaucoup ont su, qui ont jugé plus prudent de se taire, et de ne pas poursuivre des accusations qui à tout moment pouvaient se retourner contre leurs accusateurs ?     

    La question reste ouverte. En l’état actuel des auditions au Sénat et à la Chambre des Représentants, beaucoup incite à conclure que le virus de Wuhan est un virus financé, développé, préparé par les chercheurs américains. Beaucoup d’éléments incitent donc à affirmer que le virus qui ravage le monde est un virus américain, le fruit empoisonné du vertige technologique, de l’appât du gain et de la fuite en avant d’une recherche que plus personne ne contrôle vraiment.

    A ce stade, une question demeure. Que faisaient à l’inauguration de laboratoire de Wuhan l’ancien Premier ministre français M. Cazeneuve, et le mari de la ministre de la Santé, M. Buzyn ? Aux côtés de l’éminent Docteur Fauci, du tourisme sans doute. Il est vrai que Wu Han étant l’un des sites de repos hivernal du Président Mao, c’est là que l’on déguste le meilleur gras de porc de toute la Chine. Et cela vaut bien un voyage chez les sorciers du vivant.

    Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 14 janvier 2022)

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