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  • Un populisme vertueux...

    Les éditions Michalon viennent de publier, dans leur collection de poche Le Bien commun, un essai de Renaud Beauchard intitulé Christopher Lasch - Un populisme vertueux. Renaud Beauchard est professeur associé à l'American University Washington College of Law à Washington.

     

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    " Peu de sujets de l'actualité contemporaine ne sauraient trouver dans l'œuvre de Christopher Lasch des explications de fond. Son analyse est d'une puissance critique inégalée parce qu'il évite l'écueil de ceux qui critiquent le capitalisme contemporain tout en présentant ses dégâts comme le prix du progrès matériel et moral. Chronique de la rencontre programmée entre la fuite en progrès, c'est-à-dire la destruction méthodique au nom du principe de plaisir de tous les piliers de l'ordre bourgeois et la rationalisation de tous les aspects de la vie par la dynamique du capitalisme, la critique du progrès de Lasch est fondée sur l'étude de la personnalité dominante produite par le capitalisme avancé : Narcisse ou le moi minimal.
    Au travers des grands thèmes qui traversent la pensée de Lasch – l'ascendance du moi narcissique, le mirage d'une « science pure de la société », la construction d'un État thérapeutique, la substitution de la méritocratie à l'idéal d'une société sans classe en tant qu'incarnation du rêve américain – l'ouvrage présente un panorama des diagnostics toujours justes de Lasch sur son temps et sur la catastrophe anthropologique du capitalisme de consommation. Il expose aussi la philosophie de l'espérance que Lasch a articulée au travers de l'exploration d'une tradition civique américaine dont la redécouverte offre des pistes au monde entier afin de faire en sorte que la volonté de construire une société meilleure demeure vivace sur les décombres encore fumants de la social-démocratie. "

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  • Face au défi de la montée des violences, une réforme sérieuse de la justice s'impose !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur Atlantico et consacré aux dysfonctionnements de la justice française...

    Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a récemment publié Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et a également coordonné l'ouvrage collectif intitulé La première cyber-guerre mondiale ? (Eska, 2015).

     

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    Pourquoi la réforme de la justice n’est absolument taillée pour répondre au défi de la montée des violences

    A Saint-Denis, une fusillade a provoqué la mort d'un adolescent. A Tours, un homme a été battu à mort pour une place de parking. C'est à l'aune de ce genre de problème que Nicole Belloubet devrait construire sa réforme de la Justice.

    Impuissante à la barre d'un bateau ivre, Mme Belloubet dit, en termes judiciaires, souvent n'importe quoi. Le laxisme de gauche persistant, son plan rabote encore l'échelle des peines qui, courtes, "ne serviraient à rien". Faux : deux cas criminologiques célèbres prouvent que, vite infligées, les peines courtes sont efficaces. Ces exemples, les voici. 

    • Jadis, l'OMS qualifiait Glasgow de "capitale des homicides en Europe". Les morts étant d'usage issus de gangs rivaux, tués à l'arme blanche. En 2006 la police de Glasgow crée une Violence reduction Unit et multiplie les fouilles de suspects juvéniles. Peine pour détention d'arme blanche : 15 mois fermes. Dès 2007, les homicides à Glasgow baissent de moitié et depuis les hospitalisations pour ces blessures ont baissé de 65% à Glasgow, quand elles explosent de + 54% en Angleterre.

    • Pour pacifier High Point, Caroline du nord, la police cible les gangs. D'abord, les 16 dealers habituels, dont les 3 plus agressifs et violents filent en prison. La police dialogue avec les 13 autres : on vous réinsère - mais si le deal continue, c'est aussi la prison. Menace crédible : la sanction a été rapide et certaine. Et la durée de la peine ? Pour qui vit au jour le jour, elle importe peu. 12 voyous acceptent le marché, la criminalité baisse. Depuis lors (2005-2016), les braquages, cambriolages et vols de véhicule ont bien diminué à High Point : la proportion infraction/habitant passe de 521 en 2005 à 351 en 2016.

    Deuxième bourde-Belloubet : "plus on construit de prisons, plus on les remplit", archaïsme dissipé par la criminologie. Démonstration : dans la criminalité des rues, les malfaiteurs sont le plus actifs quand débute leur carrière déviante, vers 18-25 ans. Mais, notre système pénal incarcérant tard, ces récidivistes sont d'abord rappelés à la loi, puis condamnés avec sursis - n'allant en prison qu'après une décennie ou plus. Pour une génération criminelle, un long décalage existe donc entre le pic de criminalité et le pic d'incarcération. Inertie qui dissipe l'idée qu'on remplit sans fin les prisons : c'est en fait un processus diastole-systole où à la fin, les prisons se vident - avant une possible crise criminelle nouvelle. Mais pour que Mme Belloubet le comprenne, il lui faudrait un système statistique décent - or celui de la place Vendôme est nul : elle avance donc ses théories sans appui scientifique probant.

    Myope, le ministère de la Justice est aussi fauché. Les magistrats, personnels pénitentiaires et leurs syndicats, ont appris la réforme-Belloubet dans le journal. Consultés, ils auraient pu dire que les réformes promises - bracelets électroniques, semi-liberté, placements externes, travaux d'intérêt général, suivi-réinsertion des détenus, ne seront efficaces qu'en créant des milliers de poste de surveillants et en doublant l'effectif du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP). Sans quoi, le plan Belloubet subira un bide du type de la "probation pénale" de Mme Taubira. Mais foin des accusations abstraites : revue de détail du chaos judiciaire-pénitentiaire des mois écoulés.

    Avortements et mascarades judiciaires

    - Marseille : "Les homicides finissent au tribunal correctionnel" - des assassins jugés comme des voleurs de poules...

    - Amiens : des récidivistes (déjà condamnés aux Assises pour braquages) sont jugés en correctionnelle, pas aux assises, pour "vol aggravé, association de malfaiteurs, port d'armes en réunion, séquestration en bande organisée, et recel de vol". Voleurs de poules, toujours.

    - Paris : "Mama Alicia", maquerelle nigériane ayan, avec sa bande prostitué, torturé et violé 50 jeunes Africaines est libérée avant son procès : (encore) une "erreur de procédure",

    - Pontoise : "Huit trafiquants de drogue présumés relâchés faute de juges",

    - Lyon : "un meurtrier présumé libéré après une erreur de date",

    - Sous contrôle judiciaire, Sibi, 20 ans, et ses complices lynchent (barre de fer, etc.), pour lui voler son engin, un motard qui "présente de multiples fractures au crâne, à la mâchoire et a perdu ses dents",

    - Cuers : braquage à l'Intermarché ; l'un des deux truands est en semi-liberté pour une précédente condamnation,

    - San Remo, Italie : braquage d'une bijouterie. Arrêté en France, un des truands est en permission de sortie de la prison où il purge une peine pour d'antérieurs braquages.

    - Loches : braquage, un des braqueurs est en semi-liberté, condamné pour "vols avec violences, menaces de morts sur gendarmes, saccages et déprédations",

    - Fontenay-sous-Bois : fuyant ses obligations judiciaires, un détenu libéré viole une femme de 54 ans et "la passe à l'eau de javel pour effacer son ADN".

    - Massy : venu du centre de semi-liberté de Corbeil, un dealer " laisse pour mort" (boîte crânienne défoncée) un locataire tombé par mégarde sur sa cachette de drogue.

    Intimidation criminelle des personnels pénitentiaires

    - Prisons de Sequedin, Valence et Fresnes : des voyous brûlent en série les voitures de surveillants devant leurs domiciles ou sur le parking de la prison.

    Evasions

    - A Colmar, deux "Roumains" s'évadent en cassant leur plafond. Normal disent les gardiens : les murs de la Maison d'arrêt "datent du Moyen-Age".

    - Brest : "L'évasion d'un fiché S souligne les failles des escortes des détenus".

    - Sarreguemines, Meaux, Fontenay-le-Comte : des détenus s'évadent en courant du tribunal ou lors de visites médicales. A chaque fois, de somnolents gardiens ou gendarmes les regardent cavaler, bras ballants.

    Evasion de Redoine Faïd : le scandale

    Au jour de rédaction de cet article, Redoine Faïd est en cavale depuis 77 jours. Lorsqu'il s'évade : 

    - le plan non-flouté de la prison de Réau est lisible sur Internet,

    - La cour d'honneur de la prison n'a pas de filet anti-hélicoptère,

    - Des drones ont survolé plusieurs fois la prison,

    - Evasion filmée et mise en ligne par un détenu (les portables sont interdits en prison),

    - Le portable de service des gardiens est en panne ; leur seule arme... un sifflet à roulette.

    Prisons passoires

    - Nancy : à l'isolement, un détenu pour terrorisme possède un portable,

    - Saint-Maur (Indre) un détenu pour homicide (23 ans de réclusion) a un passe-partout ouvrant (presque) toutes les portes de la prison. Un autre détenu du lieu a pour maîtresse... sa conseillère-réinsertion.

    - Maison d'arrêt de Nantes : repéré dans un couloir de la prison, un jeune homme livre direct des téléphones portables aux cellules. Interpellé "il repart libre".

    - Fleury-Mérogis : sortie de sa cellule par la fenêtre, une détenue divague dans les cours. Un syndicat exige "la réouverture des miradors". N'y a-t-il plus de miradors actifs à Fleury?

    - Lille-Sequedin (encore) une gardienne-stagiaire est filmée, faisant une gâterie à un détenu. Sans rire, l'administration dénonce une "posture inadaptée".

    - Grasse : des détenus défoncent en enfilade les murs de SEPT cellules pour lyncher celui de la 8e. Les syndicats de la maison d'arrêt dénoncent une "prison en carton".

    - La Talaudière : 4 évasions ou tentatives en deux mois. La même prison s'avise enfin qu'un détenu a depuis quatre ans une piscine gonflable dans sa cellule.

    - Bois d'Arcy : un braqueur chronique sort en fin de peine. Avec ses affaires, le greffe lui rend... son pistolet factice. L'homme reprend ses braquages trois jours plus tard...

    "Les phénomènes graves sont peu nombreux" dit Mme Belloubet. Eh bien, elle devrait mieux s'informer.

    Xavier Raufer (Atlantico, 19 septembre 2018)



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  • Tour d'horizon... (150)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site francophone du Saker, Dmitry Orlov revient sur l'impossibilité de répondre rationnellement à des accusations absurdes.

    Terrorisme de l'absurde

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    - sur son blog Huyghe.fr, François-Bernard Huyghe nous livre une fine analyse de l'idéologie du mépris qui fleurit dans les allées du pouvoir...

    Du mépris comme idéologie (1)

    Du mépris comme idéologie (2)

    Du mépris comme idéologie (3)

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  • Feu sur la désinformation... (201)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé Grandchamp.

    Au sommaire :

    • 1 : Et si Hapsatou s’appelait Corinne ?
      « Votre prénom fait insulte à la France », Ce sont les mots d’Eric Zemmour face à Hapsatou Sy sur le plateau des Terriens Du Dimanche. Le journaliste aurait dérapé et Hapsatou menace de porter plainte. Mais l’indignation apparait comme orchestrée.
    • 2 : Le Zapping d’I-Média 
      Aymeric Caron se compare à Copernic et devient la risée des intervenants de l’heure des pros. Invité vendredi 07 sur le plateau de Pascal Praud, pour défendre la cause végan, Aymeric Caron s’est comparé à l’astronome Nicolas Copernic, la cause végane serait la même que la cause de l’héliocentrisme.

    • 3: Faut-il censurer Zemmour ?
      Eric Zemmour aurait il fait le dérapage de trop ? Après le clash dans l’émission les Terriens du dimanche, nombre de journalistes s’indignent et en appellent à la censure du journaliste.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      France Info continue de prétendre que l’agression d’une athlète noire en Italie était « raciste ». Relayant un incident à la Mostra de Venise, Jean Marc Fou, directeur de l’information internationale de Radio France a fait référence à l’agression de Daisy Osakua qui avait reçu fin juillet un œuf dans la figure. Sauf que l’agression était le fait de trois jeunes chahuteurs inspirés par les réseaux sociaux, Le « racisme » n’avait rien avoir dans cette histoire.
    • 5 : Benalla, les contre-feux
      Affaire Benalla, le retour ! Alors que l’audition du bras droit d’Emmanuel Macron enflamme les réseaux sociaux, la justice et les médias organiseraient un contre feux en ressortant plusieurs affaires politico-judiciaires : Fillon , Guéant, Sarkozy.

                                           

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  • Le modernisme réactionnaire...

    Les éditions L'échappée viennent de publier un essai de Jeffrey Herf intitulé Le modernisme réactionnaire - Haine de la raison et culte de la technologie aux sources du nazisme. Enseignant l’histoire contemporaine à l’université du Maryland, Jeffrey Herf a publié plusieurs ouvrages consacré au nazisme, dont L'ennemi juif (Calmann-Lévy, 2011).

     

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    " Le nazisme est trop souvent présenté comme un mouvement profondément antimoderne, obsédé par un passé mythique et exaltant la communauté du sang et de la tradition culturelle. Dans ce livre, qui a fait date par son approche radicalement nouvelle, Jeffrey Herf montre au contraire qu’il a voué un culte délirant à la technologie la plus avancée.
    Pour ce faire, le grand historien américain s’est livré à une enquête approfondie sur les origines idéologiques du IIIe Reich, mettant en lumière une nébuleuse originale d’intellectuels, dont plusieurs ont marqué l’histoire des idées, comme Oswald Spengler, Ernst Jünger, Werner Sombart ou Carl Schmitt. Le point commun de ces « modernistes réactionnaires » est d’avoir fusionné certaines dimensions de la société industrielle – son mode de production et sa technologie, la rationalité instrumentale –, avec la culture du nationalisme allemand, caractérisée par sa haine de la raison et de la démocratie.
    Les conclusions qui se dégagent de cette passionnante enquête, qui a renouvelé l’interprétation du phénomène nazi, et jusqu’ici étonnamment restée inédite en français, sont les suivantes : d’une part, la modernité n’est pas un phénomène monolithique, qu’il faudrait accepter ou rejeter en bloc ; d’autre part, l’adhésion à la modernité technique n’est pas en soi un gage d’émancipation. "

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  • A propos de l'illibéralisme...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Dessens, cueilli sur EuroLibertés et consacré à la question de l'illibéralisme. Docteur en droit et professeur en classes préparatoires, Richard Dessens a notamment publié La démocratie travestie par les mots (L'Æncre, 2010), Henri Rochefort ou la véritable liberté de la presse (Dualpha, 2017) et La démocratie interdite (Dualpha, 2018).

     

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    L’illibéralisme

    L’« illibéralisme » ou la notion de démocratie illibérale est une construction développée dans les années 1990 par le syndicaliste, sociologue et homme « de gauche » financé par le grand capital, Pierre Rosanvallon. Il plongerait ses racines dans le vieux courant de la droite bonapartiste, sans aucune aménité comme on peut le comprendre.

    Il s’agirait d’un mouvement assez large, de fronde anti-système assez confus, plutôt autoritaire, à tendance nationaliste, partisan d’un État fortement centralisé et critique de « l’État-de-droit », formule incertaine censée garantir toutes les libertés individuelles… ou en réalité individualistes, ce qui est très différent dans nos nouvelles sociétés post-modernes.

    La théorisation négative de l’illibéralisme renaît dans les années 2010 lors de l’arrivée de pouvoirs eurosceptiques en Hongrie et en Pologne. En 2014, Viktor Orban s’approprie l’expression pour définir le pouvoir qu’il incarne. L’illibéralisme devient peu à peu la marque des nouveaux régimes ou mouvements montants en Europe, opposés à l’Union européenne actuelle, anti-immigrationnistes, et défenseurs de leurs identités nationales.

    Consciente des dangers de séduction potentielle d’une telle définition des nouvelles « démocraties illibérales », la Grande Presse Officielle va tenter d’imposer le terme de « Populistes », beaucoup plus négatif pour décrédibiliser ces gouvernements ou partis en ascension. D’autres adversaires, universitaires ou intellectuels référents, dénoncent le rejet de l’« État de droit » des illibéraux et les rapprochent des thèses de Poutine sur la « verticale du pouvoir » ou de Carl Schmitt sur la primauté du politique par rapport à l’État de droit et aux droits fondamentaux. D’autres encore tentent de discréditer la formule en l’appliquant à la politique de Trump aux USA… sans grande pertinence sur le fond.

    Pour susciter des échanges encore discrets entre intellectuels, l’illibéralisme n’en est pas moins une réalité politique qui forge ses valeurs dans une Europe en recomposition. L’« illibéralisme » affiche sans conteste son rejet du libéralisme tel qu’il est compris dans les démocraties post-modernes, un libéralisme devenu libertarisme avec le triomphe de l’individualisme et l’effacement de l’État et des attributs de sa souveraineté. Il affirme la reconnaissance de valeurs identitaires évacuées par un libéralisme mondialisé valorisant toutes les mixités.

    Il s’agit donc principalement d’un illibéralisme politique plus qu’économique, ce qu’on pourrait par ailleurs critiquer ou contester sur ses incertitudes de cohérence et son manque de profondeur de réflexion sur ce point.

    Pourtant à son prétendu rejet de l’« État de droit », fondement inviolable des démocraties libérales et gage de ses valeurs, l’illibéralisme lui préfère l’idée d’« État de Justice ». Le droit n’est qu’un principe lorsque la justice est un fait qui concerne les citoyens dans leur vie quotidienne. Qu’est-ce que le droit si la justice n’est plus rendue ?

    Appliquer par exemple le « principe de précaution » à la justice, c’est-à-dire protéger les personnes et les biens avant qu’il n’y soit porté atteinte est probablement contraire à l’« État de droit » qui préfère intervenir après que les délits et les crimes ont été commis, au nom du respect des droits individuels… des voyous, mais contre les droits à la sécurité des honnêtes gens (mais les « honnêtes gens », autrement appelés « victimes », n’existent pas dans un État de droit). Ainsi un État de Justice ne serait simplement qu’un État (d’un autre) droit, mais effectivement protecteur.

    Mais l’État de Justice, c’est aussi garantir la justice sociale, la justice au travail, la justice du sens commun, celle du « bon et du juste » des Anciens qui assure une réelle équité pour un vivre-ensemble réhabilité.

    L’illibéralisme, un nouvel étendard pour demain pour tous ceux qui rêvent d’une démocratie affermie, juste pour les victimes, protectrice des citoyens, fière de son identité culturelle et de ses legs civilisationnels ? Cette démocratie populaire de la justice remplacerait avec bonheur le « populisme » méprisant de ses adversaires acharnés.

    Richard Dessens (EuroLibertés, 19 septembre 2018)

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