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  • Notre existence a-t-elle un sens ?...

    Les éditions Fayard rééditent, dans leur collection de poche Pluriel, un essai de Jean Staune intitulé Notre existence a-t-elle un sens ?. Diplômé en mathématiques, sciences politiques et paléontologie, Jean Staune, qui enseigne la philosophie des sciences à HEC, est l'auteur de Au-delà de Darwin (Jacqueline Chambon éditions, 2009).

     

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    " Jean Staune nous fait voyager à travers l'infiniment petit et l'infiniment grand, les sciences de la vie et les sciences de la conscience. Un parcours fascinant qui nous amène à une incroyable conclusion : la vision classique que nous avons aujourd'hui de l'homme et du monde est aussi inexacte que pouvait l'être au Moyen Âge celle d'un Univers de petite dimension dont la Terre occupait le centre ! La vision nouvelle issue de cette synthèse nous décrit un monde ouvert sur d'autres niveaux de réalité, où notre conscience ne se résumerait pas à l'activité de nos neurones, où la vie serait inscrite dans les lois de l'Univers.
    De telles découvertes, qui selon de nombreux scientifiques permettent un " réenchantement du monde ", ont de très grandes implications philosophiques et sociétales. Parmi celles-ci, la possibilité d'un rapprochement, après des siècles de séparation, de nos connaissances rationnelles et des intuitions des grandes traditions religieuses, pour contribuer à donner aux hommes du XXIe siècle une vision unifiée et cohérente du monde. "

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  • Le revenu universel, salut du capitalisme ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un extrait de l'entretien donné par Julien Rochedy à Christopher Lannes sur le Bréviaire des patriotes dans lequel la question du revenu universel...

    L'entretien dans son intégralité est visible ici.

     

                                          

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  • Portrait d'un ambigu...

    Les éditions Nouveau monde rééditent en collection de poche François Mitterrand - Portrait d'un ambigu, une biographie signée par  Philip Short. Journaliste, Philipp Short a déjà publié une biographie de Mao (Fayard, 2005) et une de Pol Pot (Denoël, 2007).

     

     

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    " Il fallait sans doute le recul des ans, et celui de l'observateur étranger, fin connaisseur de la France, pour obtenir tant d'informations inédites et produire une biographie de François Mitterrand qui fasse à ce point référence. Correspondant de la BBC à Paris pendant les années Mitterrand, Philip Short brosse le portait d'un homme aux talents et défauts exceptionnels, un esthète machiavélien qui pendant ses deux mandats a conduit la France dans la modernité.
    Homme de contradictions, il fut à la fois leader d'un mouvement de résistance et décoré par Vichy ; jeune parlementaire conservateur, il devint le leader incontesté de la Gauche unie. Imposant les communistes au gouvernement, il fut le fossoyeur du PCF. Féroce opposant à De Gaulle et à la constitution de la Ve République, il sut à merveille user du système institutionnel et s'inscrire dans une forme d'héritage gaullien… Tout cela en arrivant à gérer une vie privée extraordinairement compliquée.
    Biographe réputé, toujours à bonne distance de son sujet, Philip Short apporte de nombreux détails inédits sur sa gestion des " deux familles ", ses maîtresses, son rapport ambigu à l'argent et aux amis riches. Grâce aux archives américaines et britanniques, il dévoile également de nombreux épisodes jusqu'ici inédits de ses relations avec Reagan, Thatcher, Kohl, Gorbatchev… Cette biographie menée d'une plume alerte a été saluée par la presse anglo-saxonne et s'impose déjà comme une référence. "

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  • Au-delà de la géopolitique : des hommes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Eman, cueilli sur son blog A moy que chault ! et consacré à la crise ukrainienne... Chroniqueur à la revue Éléments, où ce texte avait été publié initialement, Xavier Eman vient de publier Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016).

     

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    Au-delà de la géopolitique : des hommes

    Le conflit russo-ukrainien est l’un de ces sujets clivants et passionnels dont raffolent les français depuis au moins l’Affaire Dreyfus. Chacun est ainsi invité à choisir son camp, à s’y tenir fermement, et à considérer celui qui a fait le choix opposé non pas comme un adversaire ou un contradicteur mais comme un ennemi absolu qu’il convient sinon d’éradiquer – cela demanderait trop d’énergie – du moins de mépriser et de haïr.

    Une fois son drapeau de rechange choisi, plus question de nuance, de gradation et ou de prise de distance, sabre au clair et haro sur les lignes ennemies aussi redoutables que virtuelles ! Atlantistes stipendiés par la CIA d’un côté contre Poutinôlatres à la recherche d’une virilité par procuration de l’autre… On s’écharpe alors joyeusement sur ces réceptacles à vacuité que sont les réseaux sociaux, des anciens camarades s’injurient, d’autres se diffament, le « reductio ad hitlerum » vole bas, la mauvaise foi et l’insinuation fielleuse aussi… Tout le monde est vendu, acheté, loué par les officines les plus diverses et manipulé par les services les plus improbables, censés être « secrets » mais dont chacun connait apparemment parfaitement les agissements autant que les intentions… La hargne et la vindicte des uns et des autres sont en général proportionnelles à l’absence complète de toute influence sur la question, de la moindre interaction réelle avec la tragédie concernée. On plante des petits drapeaux sur une carte, on fantasme de grandes alliances futures, on évoque de nobles et belles idées (L’Europe ! Le monde multipolaire !), et de grands concepts (Eurasisme, anti-impérialisme…), sacrifiant allègrement au passage les hommes et femmes de chair et de sang qui se battent et se débattent sous cette avalanche de doctes analyses et de componctieux discours métapo-géopoltiques parfois passionnants mais trop souvent désincarnés.

    Si je n’oublie évidemment pas que ces hommes et ces femmes, qui luttent et qui souffrent, se trouvent des deux côtés de la tranchée, j’évoquerais plus particulièrement le cas des nationalistes ukrainiens à qui, dans les milieux dits « dissidents », au nom « d’enjeux continentaux » déclarés primordiaux, l’on dénie péremptoirement tout droit à l’auto-détermination et à l’indépendance, et que l’on traîne ordinairement dans la boue. A leur encontre, on commet la faute et l’injustice de ne considérer que les conséquences étatiques et institutionnelles de leur engagement et de leur action, en balayant d’un revers de la main la nature et la légitimité originelle de ceux-ci. Un peu comme s’il était désormais interdit de se déclarer « nationaliste » ou « souverainiste » en France du fait de l’intégration de celle-ci à l’Otan et de la soumission de ses dirigeants successifs, de Sarkozy en Hollande, aux injonctions de Washington, et que cette situation nous condamnait impitoyablement à accepter de devenir une province vassale d’un autre puissant voisin. Si l’on ne jauge de l’honorabilité et de la justesse d’une lutte qu’à l’aune de ses conséquences « macro-politiques » à plus ou moins long terme, alors fort peu échappent à la condamnation… Ainsi les « dissidents » au communisme ont-ils été finalement les fourriers du néo-libéralisme le plus sauvage, les militants du Front National ont assuré pendant 20 ans la victoire de la gauche dite « socialiste » et les combattants anti-colonialistes ont fait le lit des dictatures militaires et de l’islamisme radical…

    Or, dans un monde aussi résigné, veule et lâche que le nôtre, il serait bon de s’attarder aussi sur la « geste » d’un peuple jeune et courageux, sur sa valeur morale et éthique, sur sa capacité – devenue anachronique en Occident- de se battre et de mourir pour son drapeau et la foi en son histoire. Quand des jeunes gens à peine majeurs, sur les barricades de Maïdan, affrontaient avec des armes de fortune les forces spéciales de sécurité, qu’ils tombaient sous leurs balles, ce n’était pas pour toucher un chèque de la CIA ou pour complaire au vautour BHL, c’était pour leur dignité d’hommes libres, pour le droit de vivre dans un pays souverain et indépendant, selon le destin qu’ils ont choisi. Et quand le chanteur d’Opéra Wassyl Slipak abandonne le confort économique et social des salles de spectacle parisiennes pour aller combattre et mourir sur le front du Donbass, ce n’est pas pour servir on ne sait quel plan étatsunien d’encerclement de la Russie, c’est pour défendre ce qu’il considère comme étant le sol de la mère partie et mettre sa peau au bout de son identité.

    Leur combat a été dévoyé, instrumentalisé, détourné ? Peut-être. Mais n’est-ce pas là d’ailleurs le destin de toutes les révolutions ? De toute façon, ils n’en sont pas moins des héros, de ces hommes différenciés, fiers et ardents, qui font tant défaut à notre temps de calculateurs et de boutiquiers.

    Dire cela, ce n’est pas haïr la Russie – qui compte bien sûr elle aussi ses morts glorieux - ou dénier à Vladimir Poutine toute qualité politique, ce n’est pas davantage vouloir trancher de façon définitive un débat complexe et ardu que je laisse aux érudits et aux spécialistes, mais juste tenter d’appeler à la raison et à la justice ceux qui oublient un peu trop facilement les hommes derrière les théories et les idées.

    Les nationalistes ukrainiens se sont révoltés et battus pour se débarrasser d’un gouvernement corrompu et vendu à l’étranger. Celui-ci a été malheureusement remplacé par un autre gouvernement corrompu, vendu à un autre étranger… Pour notre part, nous français, sommes également soumis à un gouvernement d’atlantistes corrompus, mais sans nous être ni révoltés ni battus. Ce simple constat devrait nous conduire à un minimum d’humilité et de respect.

    Xavier Eman (A moy que chault !, 22 janvier 2017)

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  • La droite buissonnière...

    Les éditions du Rocher viennent de publier un essai de François Bousquet intitulé La droite buissonnière. Journaliste, rédacteur en chef-adjoint d’Éléments, François Bousquet  est déjà l'auteur de Jean-Edern Hallier ou le narcissique parfait (Albin Michel, 2005) et de Putain de Saint Foucault - Archéologie d'un fétiche (Pierre-Guillaume de Roux, 2015).

     

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    " Conseiller du prince ou âme damnée, pygmalion ou gourou, la frontière est mince, en politique, entre le vice et la vertu. Le pouvoir ne connaît que le clair-obscur. Patrick Buisson aussi. Entre légende dorée et légende noire. L'éminence grise cultive le secret, le faiseur de roi suscite des fantasmes, le champion du débat d'idées intrigue. C'est pour les uns « le mauvais génie » tombé en disgrâce ; pour les autres, l'architecte de l'élection de 2007 et celui qui a évité au président sortant un naufrage en 2012. Surnommé « l'alchimiste » par l'ancien chef de l'État, le conseiller a posé les jalons d'une révolution conservatrice, aujourd'hui « hors les murs ». Peut-être demain dans les murs. Identité nationale, rupture du front républicain, retour des frontières, levée des tabous : la droite décomplexée n'en finit pas de soigner sa ligne Buisson, avec ou sans Sarkozy. L'enjeu ? La bataille culturelle. Voici l'histoire d'un homme clivant, forcément clivant, qui a changé le visage de la droite. "

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  • Le phénomène Macron, entre marche triomphale et bulle médiatique !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Didier Beauregard, cueilli sur Polémia et consacré au  phénomène Macron...

     

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    Le phénomène Macron, entre marche triomphale et bulle médiatique !

    La décomposition du Parti socialiste ouvre de nouveaux espaces politiques, avec la montée en puissance d’Emmanuel Macron. Cette marche en avant, pour plagier le slogan du candidat, est-elle irrésistible, ou relève-t-elle d’abord d’un phénomène de bulle ?

    La mésaventure de Juppé, ultra-favori des médias et des sondages jusqu’aux derniers jours de la primaire de la droite, invite à la prudence. Il ne suffit plus d’être le candidat choisi par le Système pour gagner à coup sûr.

    Face à l’incertitude des perspectives électorales qui semblent jouer en faveur du candidat qui prétend incarner le progrès, il faut, pour retrouver quelques repères solides, revenir aux fondamentaux de la sociologie politique. Cette dernière, sur la durée, se trompe rarement.

    Retour aux fondamentaux politiques

    Pour schématiser, si nous reprenons les grandes forces sociopolitiques du pays, nous avons une gauche qui évolue autour des 40% et qui se subdivise en 3 courants de force plus ou moins égale, soit approximativement 1/3 de l’électorat chacune :

    -l’ « archéo-gauche », incarnée par Mélenchon et les Frondeurs ;

    -la gauche « conservatrice » qui tente de trouver une voie de compromis au sein du PS pour permettre à ce dernier de rester le navire amiral de la gauche, représentée aujourd’hui par Montebourg et Hamon ;

    -et la gauche « opportuniste », ou sociale libérale, qui lorgne vers le centre et dont le leadership est revendiqué à la fois par Valls et Macron.

    Aucune de ces gauches n’est assez forte aujourd’hui pour imposer sa domination aux autres, et l’épuisement quasi biologique du PS libère naturellement les forces centrifuges. En clair, un candidat issu de la gauche doit nécessairement capter un électorat hors des familles de gauche pour avoir une chance d’être élu. Et, incontestablement, Macron est la seule personnalité « de gauche » capable d’élargir son électorat sur son flanc droit.

    La vraie question, désormais, dans le cadre d’une compétition où trois candidats ont une chance crédible d’être présents au second tour – celui de la droite, la candidate du FN, et l’outsider Macron – est d’évaluer au mieux leur force respective, en sachant, bien sûr, que de faibles déplacements d’électorat d’un candidat vers l’autre peuvent faire basculer les rapports de force entre les trois compétiteurs.

    Et c’est là que nous retrouvons les fondamentaux de la sociologie politique. Nous présupposons, dans cette approche fondée sur la relative pérennité des grands courants idéologiques en fonction de la sociologie qui les sous-tend, que chaque famille politique dispose d’un plancher incompressible et d’un plafond indépassable.

    L’interrogation soulevée par les sondages actuels est bien de savoir si Macron a une chance d’être présent au second tour, en passant devant Fillon, le candidat, aujourd’hui, le plus à sa portée ?

    La droite « classique », avec le centre donc, représente, pour un premier tour, un réservoir de voix incompressible de l’ordre de 25%. En 2002, Sarkozy avait enregistré un score de 31% (Bayrou se situant à 18,7%) ; en 2012, le même candidat se situait à 27% (avec un Bayrou à 9,3%). Le score de la droite le plus bas sur un premier tour fut atteint par Jacques Chirac en 2002 avec un niveau de près de 20%, mais, à côté du candidat majeur de la droite, l’ensemble des « petits » candidats de droite et du centre totalisait plus de 18% des suffrages.

    On peut donc légitimement estimer que, dans un contexte global de droitisation de l’électorat, Fillon peut compter sur un score minimal de 25%, ce qui, au demeurant, représenterait une performance médiocre.

    Vers un duel Fillon/Marine Le Pen ?

    Macron, pour sa part, a-t-il une chance raisonnable d’atteindre la zone des 25% pour venir éventuellement menacer la position du candidat de la droite ? Au-delà de l’euphorie actuelle des sondages qui le portent jusqu’à 20%, les fondamentaux ne plaident pas en faveur de cette hypothèse.

    Avec un Mélenchon autour des 15%, il reste environ un volume de 20% de voix de gauche à se partager entre le candidat du PS et Macron. Dans le cadre d’un scénario extrêmement optimiste pour ce dernier, où il réussirait à capter la moitié des électeurs socialistes (soit 10% du corps électoral), où trouverait-il les 15% de voix nécessaires à une qualification éventuelle pour un deuxième tour ?

    Sur la base d’une hypothèse, toujours extrêmement optimiste, où le candidat du « progrès » serait susceptible de séduire une part importante de l’électorat de centre droit qui a voté Juppé aux primaires de la droite (disons jusqu’à un électeur sur deux !), il obtiendrait, au mieux, sachant que Juppé a capté environ le tiers des voix de droite et du centre, un score supplémentaire de 4 ou 5% de l’ensemble des suffrages exprimés.

    L’étiage « raisonnable et logique » du candidat Macron se situe donc autour des 15%. Un scénario extrêmement positif pour lui peut, peut-être, le conduire dans la zone des 20%, mais, en tout état de cause, le plafond de Macron n’atteint pas le plancher de Fillon.

    D’autant que, dans l’hypothèse la plus pessimiste d’un brutal décrochage de Fillon, on peut légitimement penser qu’une fraction non insignifiante de l’électorat du FN se déplacerait vers le candidat de la droite pour éviter à tout prix la victoire d’un candidat issu de la gauche.

    Cette hypothèse, plausible sinon certaine, ne menacerait pas pour autant la présence de Marine Le Pen au deuxième tour. Son potentiel électoral est aujourd’hui évalué autour des 25% (personnellement nous le situons plus près des 30%). Dans le cas de figure où elle perdrait quelques points en faveur de Fillon, elle resterait encore, selon la logique de notre analyse, hors de portée de Macron. On peut légitimement estimer que le niveau plancher de la candidate FN se situe également dans la zone des 25%.

    Sur la base de ces hypothèses construites sur la réalité des chiffres, il apparait clairement que la seule chance de Macron d’être présent au second tour est de puiser de nouvelles clientèles dans le réservoir des abstentionnistes, soit environ, dans le cadre d’une présidentielle, 20% de l’électorat.

    Cette hypothèse ne doit pas être écartée a priori, mais rien ne permet, en l’état, de l’étayer. A la lueur des exemples du passé électoral, la perspective d’une mobilisation soudaine des abstentionnistes relève plutôt de la fiction. On peut noter cependant que, lors des dernières élections régionales de décembre 2015, la campagne anti-FN aurait permis de mobiliser 4 ou 5% de voix qui ne s’étaient pas exprimées au premier tour.

    Mais ce scénario suppose déjà une présence au second tour du candidat « anti-FN », quel qu’il soit, et une issue incertaine où le FN est en mesure de l’emporter, ce qui était le cas pour plusieurs régions en 2015. Il est très peu probable que le vote anti-FN soit déterminant lors du premier tour des présidentielles de 2017.

    Macron n’a pas encore subi l’épreuve du feu

    L’hypothèse la plus réaliste est donc bien de travailler sur un scénario de second tour opposant Fillon à Marine Le Pen, avec la question subsidiaire de savoir quel sera le positionnement respectif des deux candidats à l’issue de ce premier tour ?

    Quant à Emmanuel Macron, rien, en l’état, ne laisse sérieusement présumer de sa présence à l’épreuve finale de la présidentielle. On peut même légitimement penser qu’il vit aujourd’hui la phase la plus euphorique de sa campagne. Quand viendra le temps des confrontations brutales, il y a fort à parier que sa cote de popularité fléchisse et que nombre d’électeurs rejoignent leur famille politique traditionnelle. La violente attaque anti-Macron, mais aussi anti-Valls, d’Anne Hidalgo dans les colonnes du Monde montre bien qu’une part importante de la gauche socialiste (au moins 50%) n’accepte pas le recentrage social-libéral du PS.

    La force du candidat Macron est de pouvoir « pêcher » des électeurs à gauche mais aussi à droite ; sa faiblesse, en retour, est de pouvoir être attaqué, avec parfois les mêmes arguments, autant sur son flanc gauche que sur son flanc droit. Il bénéfice jusque-là de ce que la sociologie moderne appelle « l’effet de simple exposition ». Le fait même de parler abondamment d’un personnage suffit, mécaniquement, à augmenter positivement sa réputation, quelle que soit la réalité de sa notoriété antérieure.

    Intensément et positivement placé sous le feu des projecteurs, le candidat du Système voit « naturellement » grimper sa cote de popularité. Ce phénomène « mécanique » n’est pas totalement probant, car Macron n’a pas encore été réellement et durement attaqué par ses adversaires.

    La campagne du chouchou des médias fait penser à une armée qui défile avec brio mais dont la valeur réelle n’a pas encore été mise à l’épreuve du feu : la seule preuve qui compte.

    Didier Beauregard (Polémia, 22 janvier 2017)

     

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