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  • Mythes celtiques...

    Les éditions du Seuil viennent de rééditer, dans leur collection de poche Point, un essai de synthèse de Miranda Jane Green intitulé Mythes celtiques. Professeur d’archéologie à l’université de Cardiff, Miranda Jane Green a été présidente de la Prehistoric Society et directeur de recherche au Centre des hautes études galloises et celtiques.

     

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    " Déesses de la guerre et dieux solaires, animaux fabuleux, sacrifices humains et mystère de l’Autre Monde sont quelques-uns des thèmes liés aux anciens Celtes, qui peuplèrent une grande partie de l’Europe entre 600 avant J.-C. et 400 après J.-C. Bien qu’ils n’aient pas laissé d’écrits, des témoignages importants de leurs croyances et de leur mythologie ont survécu. Le légendaire de l’Irlande et du pays de Galles fut consigné à une période ultérieure par les scribes chrétiens, mais de nombreux éléments de la mythologie païenne y restent inscrits. Autant de récits qui nous introduisent à un monde fascinant de noms, d’images et de symboles et qui attestent des cérémonies et des rituels par lesquels les Celtes communiquaient avec le surnaturel. "

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  • Quand les contours d’un monde que nous avons connu, et parfois aimé, se dissipent sous nos yeux...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Breizh Info à l'occasion de la sortie de son nouvel essai intitulé Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017).

     

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    Les contours d’un monde que nous avons connu, et parfois aimé, se dissipent sous nos yeux

    Breizh-info.com : « Droite et gauche, c’est fini ! » : tel est le sous-titre de votre ouvrage. Sur quoi basez-vous votre constat, sachant tout de même que, notamment en France et on le voit bien à l’occasion de cette période pré-électorale, les candidats se réclament toujours, pour la plupart, de la droite ou de la gauche (en incluant les « extrêmes ») ?

    Alain de Benoist : Je consacre tout un chapitre de mon livre à l’histoire du clivage droite-gauche. Outre qu’il a toujours existé une multitude de droites et de gauches différentes, je montre que ce à quoi renvoie ce clivage n’a cessé d’évoluer dans le temps. Etre de gauche en 1880, c’était militer pour le colonialisme ; être de droite, c’était être hostile à la séparation de l’Eglise et de l’Etat ! La gauche était naguère le parti de la lutte des classes, c’est aujourd’hui le parti des droits individuels, tandis qu’une large partie de la droite s’est ralliée à la défense du marché, à l’axiomatique de l’intérêt et à l’explication économique du monde.

    Les politologues, de leur côté, ne sont jamais parvenus à donner une définition de la droite et de la gauche qui fasse autorité. En proie à une crise d’identité significative, les partis de droite et de gauche sont eux aussi devenus incapables de donner un sens précis à ces termes. Ajoutez à cela que les familles sociologiques où l’on votait toute sa vie pour un parti donné ont aujourd’hui disparu : les gens « zappent » de droite à gauche ou le contraire, sans pour autant assister à autre chose qu’à une politique de droite faite par des partis de gauche ou à une politique de gauche faite par des partis de droite. Quant aux essais politiques qui paraissent en librairie, il est de plus en plus difficile de dire si leurs auteurs (Marcel Gauchet, Jean-Claude Michéa, Michel Onfray, etc.) sont eux-mêmes « de droite » ou « de gauche ».

    La vérité est que la dyade droite-gauche est devenue obsolète pour décrire le paysage politique actuel. Le clivage gauche-droite n’est plus fonctionnellement opérant que sous le poids des habitudes : il y a une pesanteur historique de la logique bipolaire qui est entretenue par la politique politicienne, notamment au moment des élections. Mais quand on se réfère aux sondages d’opinion, on s’aperçoit qu’aux yeux d’une majorité de Français, ce clivage est de plus en plus dépourvu de sens. En 1980, ils n’étaient encore que 30 % à considérer les notions de droite et de gauche comme dépassées. En mars 1981, ils étaient 33 % ; en février 1986, 45 % ; en mars 1988, 48 % ; en novembre 1989, 56 % ; en 2011, 58 %. Ils sont aujourd’hui 73 % ! Progression extraordinairement significative.

    La montée des mouvements populistes, qui articulent souvent des éléments de droite et des éléments de gauche dans une même demande politique et sociale émanant de la base, face à une offre politique « d’en haut » jugée décevante, voire insupportable, est l’une des conséquences de cette évolution. D’une part, le populisme substitue à l’axe horizontal droite-gauche un axe vertical « ceux d’en haut vs. ceux d’en bas », mais il suscite, accompagne et accentue de nouveaux clivages qui remplacent de plus en plus le clivage droite-gauche : clivage entre ceux qui profitent de la mondialisation et ceux qui en sont les victimes, clivage entre ceux qui pensent en termes de peuples et ceux qui ne veulent connaître qu’une humanité formée d’individus, clivage entre la France périphérique et la France urbanisée, le peuple et les élites mondialisées, les gens ordinaires et la Nouvelle Classe, les classes populaires ainsi que des classes moyennes en voie de déclassement et la grande bourgeoisie mondialiste, les tenants des frontières et les partisans de l’« ouverture », les « invisibles » et les « sur-représentés », les conservateurs et les libéraux, etc.

    La formidable vague de défiance envers les élites (politiques, financières, médiatiques et autres) qui ne cesse d’alimenter le populisme a pour effet direct d’éliminer – Mélenchon dirait de « dégager » – l’ancienne caste des partis dits de gouvernement. La Démocratie chrétienne et le parti communiste ont été balayés en Italie, Syriza en Grèce a quasiment fait disparaître le Pasok, la dernière élection présidentielle en Autriche s’est jouée entre un écologiste et un populiste. On pourrait donner bien d’autres exemples.

    En va-t-il différemment en France ? Je n’en ai pas l’impression. Parmi tous les scénarios qui restent possibles concernant la prochaine élection présidentielle, un duel Macron-Le Pen au second tour n’est pas le plus improbable. Personne ne semble réaliser que dans une telle hypothèse, et pour la première fois dans l’histoire de l’élection présidentielle, aucun des deux grands partis qui ont en alternance dirigé la France depuis plus de trente ans ne serait présent au second tour, ce qui représenterait un tournant historique de première importance.

    Breizh-info.com : Les couches populaires semblent effectivement exaspérées, lassées, de la façon dont la cité est gérée. Mais sont-elles toutefois force de proposition ? Le taux d’abstention aux élections, le peu de mobilisation dans les grandes manifestations sociales ou sociétales ne sont-ils pas les signes d’un abandon de la vie de la cité par le peuple ?

    Alain de Benoist : Ils sont plutôt la preuve de l’ampleur d’un malaise qui s’enracine dans la crise de la représentation : les gens ayant le sentiment de ne plus être représentés par leurs représentants, beaucoup estiment que cela ne sert plus à rien de faire usage le jour de l’élection d’une souveraineté dont ils savent qu’ils la reperdront dès le lendemain. C’est pourquoi les populismes aspirent à des formes de démocratie plus directe, référendaire ou participative, conscients qu’ils sont des dysfonctionnements et des limites d’une démocratie libérale qui a remplacé la souveraineté populaire par la souveraineté parlementaire et qui est aujourd’hui dirigée par une caste oligarchique qui ne cherche à défendre que ses seuls intérêts.

    Les classes populaires ne sont pas seulement exaspérées par la « façon dont la cité est gérée ». Elles veulent en finir avec la gestion administrative, c’est-à-dire avec le pouvoir d’une expertocratie qui prétend que les problèmes politiques ne sont en dernière analyse que des problèmes techniques (pour lesquels il n’existe évidemment qu’une seule solution rationnelle) et qui cherche à rabattre le gouvernement des hommes sur l’administration des choses. Elles réalisent que la « gouvernance » n’est qu’un moyen de gouverner sans le peuple. Ce que Vincent Coussedière a appelé le « populisme du peuple » n’est rien d’autre qu’une demande adressée aux hommes politiques pour qu’ils fassent véritablement de la politique au lieu de s’en tenir à la gestion.

    Vous me demandez si les « couches populaires » sont « force de proposition ». D’abord, appelons les choses par leur nom : les « couches » populaires sont en réalité des classes populaires et leur opposition aux élites relève du rapport de classes, tout comme la critique du populisme traduit un mépris de classe, l’idéologie dominante n’étant autre chose que l’idéologie de la classe dominante. Que veut dire ensuite cette expression de « force de proposition » qui fleure bon la langue de bois ?

    Le peuple représente le pouvoir constituant, et il est d’autant plus présent à lui-même qu’il a les moyens de décider par lui-même de ce qui le concerne. Que ce soit à propos de l’immigration, de la mondialisation ou du pouvoir de la Commission européenne, le peuple voit bien que l’on n’a cessé de décider à sa place, et que ces décisions ont bouleversé sa vie quotidienne. Il est parfaitement apte à juger de ce qui est bon et de ce qui est mauvais pour lui. Pour qu’il fasse des « propositions », il faut seulement qu’on le consulte ou qu’on lui donne les moyens de trancher.

    Breizh-info.com : Pourquoi le mot « populisme » a-t-il si mauvaise presse – tout en qualifiant chacun de ses opposants – au sein de l’élite ?

    Alain de Benoist : Il en va du « populisme » comme du « communautarisme », devenu lui aussi un mot-caoutchouc qu’on utilise comme repoussoir afin de délégitimer tout ce que l’on déteste. Le « populisme » a mauvaise presse auprès des élites parce qu’ils recouvre tout ce qu’elles exècrent et redoutent le plus : le retour des « classes dangereuses ». En clair : le réveil de peuples décidés à perpétuer leurs valeurs, leur mode de vie et leur sociabilité propres.

    Ce n’est pas un hasard si la critique du populisme se transmue très vite en critique du peuple, représenté couramment comme une masse de ploucs ignorants. Le prolétaire dont on vantait naguère la dignité (« pauvre mais digne »), la tenue et l’honnêteté, est devenu dans les médias un mélange de Bitru et de Dupont-Lajoie, inculte, méchant, xénophobe et rétrograde, qui s’entête obstinément à ne pas faire confiance à « ceux qui savent » et ne vote jamais comme on veut qu’il le fasse. Il est ainsi entendu, soit que le peuple ne sait pas ce qu’il veut, soit, lorsqu’il fait savoir qu’il veut quelque chose, qu’il n’y a pas lieu d’en tenir compte. « Il y en a marre du peuple ! », éructait Daniel Cohn-Bendit au lendemain du Brexit. Il disait ainsi tout haut ce que d’autres pensent tout bas.

    Breizh-info.com : La fin des idéologie a été marquée par des vagues « populistes » en Europe, mais aussi et surtout par l’avènement d’une forme de désenchantement du monde, largement dominé aujourd’hui par les puissances économiques via la publicité et la globalisation. A partir du moment où le fils du militant communiste stalinien enraciné dans sa banlieue rouge est devenu un globe trotter travaillant pour différentes firmes internationales et se sentant partout chez lui, comment refonder demain – et autour de quoi – un espoir collectif pour les peuples ? Et cela autrement qu’en flattant certains bas instincts…

    Alain de Benoist : Une remarque tout d’abord : le désenchantement du monde, dont les racines sont loin d’être contemporaines, ne signale nullement la « fin des idéologies », expression commode mais qui ne veut strictement rien dire, précisément parce qu’aucune société ne peut exister ne soit soumise à la pression d’une idéologie dominante.

    Nous vivons aujourd’hui dans l’idéologie de la marchandise, c’est-à-dire dans une époque où l’imaginaire symbolique a été largement colonisé par les seules valeurs marchandes (calculabilité, rentabilité, profit, etc.). La déliaison sociale, le technomorphisme, la montée de l’individualisme narcissique, se conjuguent avec ce « fétichisme de la marchandise » (Karl Marx) pour transformer l’individu en « sujet automate » qui a de plus en plus avec ses semblables une relation calquée sur la relation aux choses.

    La réponse à la question que vous posez dépend précisément de la possibilité d’abandonner cette idéologie de la marchandise, conséquence logique de l’anthropologie libérale, qui fait de l’homme un être égoïste cherchant en permanence à maximiser son meilleur intérêt matériel et privé. Cela implique de réhabiliter la sphère publique par rapport à la sphère privée, et de recréer les conditions d’émergence d’un projet collectif.

    J’ai coutume de dire que dans l’expression « bien commun », le mot qui compte le plus est le second. Le rôle du politique est en effet de produire du commun. Ce commun, qui est la condition du véritable « vivre ensemble » – expression aujourd’hui galvaudée pour lui donner un sens tout à fait contraire à celui qui est le sien –, s’enracine nécessairement dans des valeurs partagées, mises en forme par l’histoire et par la culture, et dans lesquelles pourrait se reconnaître votre « fils de militant communiste stalinien » aussi bien qu’un jeune Français tenté par l’exotisme djihadiste.

    Mais il est clair que nous en sommes loin, dans une société qui ne veut connaître que des individus, qui a oublié que les raisons de vivre et les raisons de mourir sont les mêmes, et qui s’imagine que le lien social se ramène au contrat juridique et à l’échange marchand.

    Breizh-info.com : Sous quelle forme pourrait intervenir ce « moment populiste » que vous évoquez ?

    Alain de Benoist : Sous des formes différentes bien sûr, car le populisme n’est pas une idéologie (ce qui explique son caractère polymorphe).

    Durant la seule année 2016, une représentante du Mouvement Cinq étoiles a été élue à la tête de la mairie de Rome, l’Angleterre est sortie de l’Union européenne, le FPÖ autrichien a manqué de peu l’élection d’un de ses représentants à la présidence de la République, le Front national a dépassé les 40 % dans certains élections locales, Podemos s’est emparé des mairies de Madrid et Barcelone, l’Alternative für Deutschland (AfD) a confirmé sa montée en Allemagne, Viktor Orbán s’est imposé au sein du groupe de Visegrád, Donald Trump a été élu aux Etats-Unis, Matteo Renzi a dû abandonner la présidence du Conseil en Italie, Hollande et Valls, Juppé et Sarkozy ont été (ou sont en passe d’être) renvoyés dans leurs foyers.

    Le « moment populiste » n’est donc pas une éventualité : il est déjà là. Mais il est encore trop tôt pour en dresser un bilan qui, le moment venu, sera nécessairement contrasté.

    Breizh-info.com : Y a-t-il des comparaisons historiques ou géographiques que vous pourriez faire avec la scène qui se déroule en Europe aujourd’hui ?

    Alain de Benoist : Pas vraiment. On pourrait faire des comparaisons avec les populismes de la fin du XIXe siècle (le mouvement des narodniki en Russie, celui des fermiers grangers aux Etats-Unis) ou, en France, avec le mouvement boulangiste.

    On pourrait aussi évoquer la fin de la République de Weimar. Mais je crois que tout cela ne nous mènerait pas bien loin. L’histoire ne repasse pas les plats, comme disait Céline, et les comparaisons historiques, si intéressantes qu’elles puissent être, trouvent rapidement leurs limites. Mieux vaut considérer que l’histoire est toujours ouverte, d’autant que nous voyons en ce moment se clore le grand cycle de la modernité.

    Les contours d’un monde que nous avons connu, et parfois aimé, se dissipent sous nos yeux, tandis que le monde à venir reste nébuleux. Le populisme participe à sa façon de cette transition. Reste à savoir ce qu’il peut annoncer.

    Breizh-info.com : Alain de Benoist, quelle est votre recette pour arriver à produire autant d’ouvrages, d’articles, précis, sources et argumentés, avec cette fréquence ?

    Alain de Benoist : Il n’y a pas de recette. Pour moi comme pour tout le monde, les journées n’ont que vingt-quatre heures ! J’essaie seulement de bien m’organiser et de ne pas perdre mon temps en activités mondaines et en discussions inutiles.

    Je travaille 70 heures par semaine, ce qui m’a permis de publier jusqu’à présent un peu plus de 100 livres, de 2 000 articles et de 600 entretiens (celui-ci sera le 638e !). Je n’en tire pas de gloire particulière : la quantité n’est pas gage de qualité, et je n’accorde au travail aucune valeur morale !

    Breizh-info.com : Quels sont les derniers ouvrages que vous avez lus, appréciés, et que vous recommanderiez à nos lecteurs ?

    Alain de Benoist : D’abord le livre de Jean Vioulac, Science et révolution (PUF), qui constitue une approche novatrice de la question de la technique à la lumière de la pensée phénoménologique de Husserl, ensuite le petit ouvrage de Ludwig Klages, L’homme et la Terre, qui date de 1913 et vient d’être traduit en français (chez RN Editions).

    Dans un tout autre domaine : la réédition, aux éditions bretonnes Yoran Embanner, de trois importantes études de Françoise Le Roux et Christian-J. Guyonvarc’h : La civilisation celtique, Les fêtes celtiques et La souveraineté guerrière de l’Irlande (NDLR : voir à ce sujet nos chroniques sur Breizh-info.com)

    Alain de Benoist, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh Info, 20 février 2017)

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  • La France identitaire...

    Les éditions La Découverte viennent de publier une enquête d'Eric Dupin intitulée La France identitaire - Enquête sur la réaction qui vient. On y trouve notamment un chapitre consacré à la Nouvelle droite des années 70 et à ses surgeons ainsi qu'un chapitre consacré à Alain de Benoist. Journaliste, Eric Dupin est déjà l'auteur d'une enquête intitulé Les défricheurs - Voyage dans la France qui innove vraiment (La Découverte, 2014).

     

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    " L’obsession de l’identité taraude une France bousculée par la crise et la mondialisation sur fond d’immigration mal intégrée. C’est ainsi que se développe une mouvance identitaire de plus en plus influente dans le monde politique et intellectuel.
    Dans cet univers où l’on craint pour la survie d’un peuple français blanc et chrétien, on croise les jeunes militants de l’extrême droite identitaire mais aussi l’écrivain Renaud Camus, l’inventeur du « grand remplacement », ou encore Pierre Sautarel, l’animateur du site très fréquenté « Fdesouche ».
    Éric Dupin montre comment ce courant d’idées et de militants pénètre le Front national, même si ses thèses y sont discutées. Il interroge les intellectuels qui s’inscrivent, chacun à sa manière, dans la veine identitaire comme Alain de Benoist ou Alain Finkielkraut. Il examine comment cette question percute l’ensemble du champ politique, avec le témoignage de personnalités aussi diverses que Marion Maréchal-Le Pen ou Jean-Pierre Chevènement.
    L’auteur s’interroge enfin sur la profonde mutation du peuple français et sur la crise du « vivre ensemble » qui imposent une redéfinition des valeurs républicaines. C’est l’un des grands défis pour une gauche désemparée par la question de l’identité et profondément divisée sur les réponses à y apporter. Une réflexion d’autant plus indispensable que la pulsion identitaire, avivée par le terrorisme islamiste, travaille l’ensemble des sociétés européennes."

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  • «Macron, c'est la globalisation et le gauchisme culturel»...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Mathieu Bock-Côté, cueilli sur Figaro Vox dans lequel il évoque la ligne politique d'Emmanuel Macron qui associe mondialisme décomplexé et gauchisme culturel. Québécois, l'auteur est sociologue et chroniqueur à Radio-Canada et vient de publier en France Le multiculturalisme comme religion politique aux éditions du Cerf.

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    Mathieu Bock-Côté : «Macron, c'est la globalisation et le gauchisme culturel»

    Alors qu'elle se croyait vaincue d'avance, une partie importante de la gauche française s'est prise pendant un temps à rêver d'une victoire surprise avec la candidature d'Emmanuel Macron. On lui prêtait même la capacité de moderniser la gauche, en la délivrant des structures aussi rigides que celles du Parti socialiste, où les figures importantes doivent encore donner, de temps en temps, des gages de fidélité à une forme désuète d'orthodoxie idéologique. Le macronisme serait l'autre nom d'une gauche moderne et libérale, réconciliée avec la mondialisation et s'opposant frontalement à ce qu'il est bien vu d'appeler le repli national.

    La victoire de Benoît Hamon a d'ailleurs confirmé la validité des caricatures les plus sévères du Parti socialiste, comme si ce dernier, à défaut de se maintenir au pouvoir, se repliait sur sa base la plus étroite, en contemplant dans l'entre-soi militant une utopie régressive. On s'imaginait donc Macron s'imposer au premier tour en laissant de côté une gauche folklorique et en recevant l'appui de cette frange de la droite étrangère au conservatisme, déçue de l'échec d'Alain Juppé. Ce néo-giscardisme annonçant une France enfin heureuse dans la mondialisation car libérée du souvenir de sa gloire perdue n'était pourtant pas étranger au fameux programme de Terra-Nova, prétendant rassembler en une même coalition la France prospère des métropoles et celle des banlieues.

    Se présentant avec culot comme un candidat antisystème alors qu'il était adoubé par les grands médias, et promettant une révolution sans prendre la peine de donner le programme l'accompagnant, Emmanuel Macron s'est revendiqué d'une pensée complexe, faisant éclater les clivages, alors qu'il ne fait qu'assumer une forme de mondialisme correspondant aux nouveaux clivages engendrés par notre époque. Ses appels répétés à l'innovation, son style à la fois prophétique et managérial, son usage revendiqué de l'anglais pour s'adresser aux Européens, reflète bien la psychologie des élites mondialisées qui réduisent la politique à un exercice d'adaptation à un monde en mutation. On assistait à la grande revanche des élites mondialisées! On aurait tort, pourtant, de ne pas voir son flirt de plus en plus poussé avec la gauche idéologique.

    Le fondateur d'En marche, on le sait, a d'abord décrété l'inexistence de la culture française. Mais ce qui peut sembler une aberration effrayante aux yeux du commun des mortels est conforme à la vulgate universitaire qui au nom du pluralisme identitaire, fait éclater toute référence possible à la nation. Il n'y a plus d'identité culturelle partagée et d'œuvres exemplaire témoignant du génie d'une civilisation: il n'y a plus qu'un no man's land juridique. L'histoire de France ne raconte plus l'histoire d'une nation mais celle d'une population qu'on ne saurait unifier sans faire violence à sa diversité. À quoi intégrer les immigrés, si la France n'est plus qu'un grand vide? Qu'est-ce que les voyageurs du monde entier viennent chercher en France, si elle n'existe pas?

    Macron s'est aussi permis de nazifier implicitement l'histoire de la colonisation, en l'associant à un crime contre l'humanité. Rares sont ceux qui aujourd'hui, entretiennent une mémoire heureuse de la colonisation, ce qui se comprend. La fameuse pensée complexe est rarement revendiquée en la matière. Mais si plusieurs intellectuels s'étaient déjà permis cette simplification grossière de l'histoire coloniale, aucun homme politique ne s'était permis une formule aussi brutale, qui heurte non seulement de grands pans de la population mais aussi le simple bon sens historique, comme si chaque expérience négative devait être rabattue sur celle des grands crimes du vingtième siècle.

    Plusieurs se sont demandés s'il s'agissait simplement d'une stratégie pour gagner le vote des banlieues. L'immigration massive a constitué dans les banlieues une population qui se sent étrangère à la France et qui répond favorablement à ceux qui entretiennent cette identité victimaire, d'autant qu'elle est cultivée par une mouvance islamiste qui s'oppose à toute forme d'assimilation. Macron avait déjà invité la France à assumer sa part de responsabilité après les attentats de novembre 2015, comme si elle était finalement coupable des crimes dont elle était victime. Chose certaine, il adhère sans état d'âme au multiculturalisme. On peut croire aussi que Macron, au-delà de tout calcul, a témoigné de l'état d'esprit d'une jeunesse qui ne comprend tout simplement plus l'histoire occidentale autrement que dans le langage de la repentance.

    Macron a aussi embrassé les grandes revendications sociétales qui sont aujourd'hui jugées comme des symboles de progrès pour les différentes minorités dans lesquelles la gauche croit trouver les nouvelles catégories sociales à émanciper. C'est une forme de libéralisme sociétal décomplexé qui prétend toujours étendre les droits de l'individu en le détachant de tout ancrage anthropologique. On chante la souveraineté de l'individu: à terme, il devrait pouvoir circuler librement à travers le monde en connaissant autant de mue identitaire qu'il le voudra, comme s'il n'était rien d'autre qu'un nomade flottant dans un monde sans le moindre point fixe. Le libéralisme sociétal et le gauchisme culturel, lorsqu'ils s'accouplent, dynamitent toute forme d'appartenance héritée.

    On ne saurait jouer au devin et annoncer qui remportera la présidentielle de 2017. Mais une chose semble à peu près certaine: c'est une forte poussée conservatrice qui s'est fait sentir en France depuis près de cinq ans, et pour peu qu'on s'intéresse à ses origines intellectuelles et politiques, on constatera qu'elle s'enracine dans un malaise par rapport à l'hypermodernité qui s'est déployé sur près de deux décennies. Le macronisme semble être une synthèse de tout ce dont la France veut s'extirper. Le mondialisme à outrance et le gauchisme culturel sont en contradiction avec les aspirations qui semblent venir des profondeurs du pays. Pour cela, certains voient déjà la candidature de Macron se désintégrer. Ce n'est pas inimaginable. Il serait étrange que la France reconnaisse un sauveur dans un homme qui finalement, semble la dédaigner.

    Mathieu Bock-Côté (Figaro Vox, 22 février 2017)

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (22)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Le texte de Julien Freund « La Thalassopolitique » publié en 1985 par les Éditions du labyrinthe comme postface au « Terre et Mer. Un point de vue sur l’histoire mondiale » de son ami Carl Schmitt, ressort sous forme d’article.
     
     
     
    Pour la Revue du crieur (émanation de Mediapart) le temps presse. Pourquoi ? Parce que les « droites et les extrêmes droites » européennes sont de plus en plus contaminées par les idées d’Alain de Benoist… ! Article passe partout qui en reste à l'alarme classique style « camarade réveillez-vous, bon sang » et demeure rivé au logiciel droite-gauche comme ultime grille d’analyse. En bref une dénonciation qui ne brille pas par son originalité.
     
     
     
    Un film de Patrick Buisson glorifie le monde ancien de la France paysanne, celle des derniers Gaulois (extraits).
     
     
     
    Le site Metamag publie un court article sur Maslenitsa, la fête russe d’origine païenne qui ponctue le retour du printemps.
     
     
     
    Bérénice Levet répond à Emmanuel Macron, candidat du postnational et de la vie liquide, qui nie l’existence d’une culture et d'un art français.
     
     
     
    Tribune d’Alain de Benoist sur boulevard Voltaire à propos d’Emmanuel Macron, télévangéliste christique.
     
     
     
    Pour Mathieu Bock-Côté Macron c’est la globalisation heureuse et le gauchisme culturel.
     
     
     
    Boris Le Lay : Macron, les oligarchies financières contre les peuples (vidéo).
     
     
     
    Éric Zemmour dans une récente chronique qualifie Macron de fils adultérin de Madelin et de Cohn-Bendit (vidéo).
     
     
     
    Le livre de Xavier Eman « Une fin du monde sans importance » paru aux Éditions Krisis fait l’objet d’une belle recension sur le blog du Cercle Non Conforme.
     
     
     
    La matinale de radio-libertés du 21 février est animée par Xavier Eman. Celui-ci propose en fin d’émission des modalités d’action « communautaires » à la dissidence.
     
     
     
    À propos des médias russes présentés unilatéralement à l’Ouest comme de dangereux agents d’influence du Kremlin susceptibles de bouleverser les résultats de l’élection présidentielle française, François-Bernard Huyghe décrypte les rouages de la diplomatie d’influence à commencer par celle de Washington autrement plus préoccupante.
     
     
     
    Entretien avec Ingrid Riocreux paru le 20 février dans Le BSC News Magazine à propos de son livre « La langue des médias. Destruction du langage et fabrication du consentement » paru aux Éditions du Toucan.
     
     
     
    Le brillantissime Charles Robin est l’invité de Bistro Libertés pour son livre «  Itinéraire d’un gauchistes repenti » paru aux éditions Krisis. Malheureusement les débats se noient dans des bavardages inconsistants, aussi sera-t-il plus sage de ne regarder que les vingts premières minutes de la vidéo, celles où l’hôte donne libre cours
    à sa compréhension du présent.
     
     
     
    Christopher Gérard a surtout apprécié dans « La Morsure des Dieux », dernier film de Cheyenne-Marie Carron, le portrait d’une paysannerie acculée au désespoir.
     
     
     
    La philosophe Anne Frémaux pose de bonnes questions dans un article publié par le Journal du Mauss. S’interrogeant d’un point de vue de gauche sur les bons usages de l’utopie dans l’anthropocène, elle conclut à la nécessité de la décroissance sans s’apercevoir, semble-t-il, que sa démarche ne doit rien à la gauche qui tout au long de son histoire a compris son progressisme comme le déploiement sans fin de l’arraisonnement de la terre et de l’accumulation du capital.
     
     
     
    En France les villes moyennes désertées. En cause le développement exponentiel de leur périphérie. Entretien avec Olivier Razemon auteur du livre « Comment La France a tué ses villes ».
     
     
     
    La revue québécoise Le Harfang a publié un entretien avec Lucien Cerise consacré à l’ingénierie sociale dont il décortique les usages et les finalités.
     
     
     
    Michel Onfray se rapproche de plus en plus des positions de la nouvelle droite canal historique, comme le montrent ses interventions au cours d’une émission avec Zemmour et Naulleau. Vidéo (les 52 premières minutes).
     

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  • Feu sur la désinformation... (126)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Docteur Meklat, Mister Deschamp, la chute d'une icône
      Quand l’icône des banlieues montre son vrai visage. Le "rebelle" du système Mehdi Meklat, journaliste pour le site d’information Bondy Blog, s’est fait prendre la main dans le tweet. L’individu a été rattrapé par son passé : Tweets anti-français, attaques contre les homosexuels et les juifs, le trublion banlieusard était finalement bien loin de l’image qu’on lui prêtait. Des soutiens sont venus à son secours : Pascale Clark, Christiane Taubira, Claude Askolovitch…. Quand une icône des banlieues tombe, c’est la machine médiatico-bobo qui s’enraye.
    • 2 : Le zapping d’I-média
      « Faisons un cauchemar ensemble, imaginons que la pensée dominante est désormais détenue par les aboyeurs d’aujourd’hui, ceux qui tirent gloire d’avoir un prénom français […], les trumpistes casaniers du dimanche… » c’est le lancement ubuesque de l’entretien de Gauthier Rybinsky sur France 24. France 24, la chaine censée représenter la France à l’étranger.
      Sur France Inter, Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement en marche accuse Russia Today (RT) et Sputnik News d’avoir relayé de fausses informations sur Emmanuel Macron. Manque de chance, la source de ces informations relayées n’était autre que le site « Le Vent se lève », un site d’extrême gauche qui combat la réinformation.

    • 3 : Médias / Trump, la séquence Suédoise
      « Trump invente un attentat en Suède ! » c’est le titre du journal le Monde du dimanche 19 février. Le hic ? Le président américain n’a pas prononcé le mot attentat dans son discours. Quand les médias font du « fake news » et inventent l’utilisation d’un mot pour servir leur propagande.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Marine Le Pen refuse de se voiler au Liban ? La presse condamne le geste : A Rome fait comme les Romains. Michèle Obama refuse de se voiler en Arabie Saoudite ? Approbation générale de la presse. C’est la triste illustration du deux poids, deux mesures.
    • 5 : « Viol » de Théo Partout, agression de Marin nulle part
      Affaire Théo : Les médias s’emballent encore et toujours. Pour les médias, le viol est le fait incriminé. Une presse qui reste aveugle sur le rapport de l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) qui qualifie l’acte de « violence volontaire », conclusion du constat évident « du caractère non intentionnel du geste du fonctionnaire ».
      L’affaire Théo cache l’acte courageux de Marin, un jeune Lyonnais battu pour avoir voulu défendre un couple qui s’embrassait. Marin qui sort handicapé après 6 mois de coma.

     

                                         

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