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  • Tour d'horizon... (123)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site de Comes Communication, Jean-François Gayraud, commissaire divisionnaire, spécialiste des questions de criminalité et de géopolitique, revient, dans un entretien donné à Bruno Racouchot, sur le système de domination mis en place par des acteurs financiers devenus omnipotents...

     

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    - sur le site Theatrum Belli, on peut (re)découvrir un beau texte de Julius Evola consacré à la guerre, qui possède, pour le penseur de la Tradition qu'il est, une valeur anti-matérialiste et spirituelle et qui offre à l'homme l'occasion de réveiller le Héros qui sommeille en lui...

    Métaphysique de la guerre

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  • Feu sur la désinformation... (125)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé, et cette semaine de Michel Geoffroy.

    Au sommaire :

    • 1 : Emeutes à Bobigny : Flics ou voyous ?
      Quand la presse prend parti pour la racaille : « Incidents à Bobigny » voilà comment France Info désigne les scènes d’émeutes du 11 février à Bobigny. La violence et les dégradations ont été occultées par les médias. Mohamed Mezarai, journaliste au Bondy blog ira même jusqu’à déclarer lors d’un duplex sur BFMTV « l’ambiance est conviviale et pacifique » alors qu’une épaisse fumée noire s’élève juste derrière lui.
      Les responsables de ces violences ? Des policiers racistes qui attisent la haine.
    • 2 : Le zapping d’I-média
      « France inter est-elle une radio de bobos sectaires » ? C’est la question posée à Patrick Cohen dans l’émission C dans l’air diffusée sur France 5. Le rédacteur en chef de la matinale de France Inter répond par un simple « Je…. Je ne sais pas » béat.
      Quand Fabienne Sintes veut se servir de la liturgie catholique pour critiquer François Fillon. Le candidat des républicains a assisté à la messe et a entendu un évangile de Saint Mathieu évoquant « des dettes ». Pour la journaliste de France Info, c’est une évidence, le prêtre vise François Fillon

    • 3 : Immigration le retour des surdiplômés
      « Les migrants seraient plus diplômés que les français ». La presse se fait écho d’une étude de l’INED : Place à la confusion entre immigration européenne, et extra européenne. Bobard pour le journal 20 Minutes qui illustre le sujet avec des migrants de Calais. Dans les médias, c’est le grand retour des « chances pour la France ».
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Hélène Bekmezian du journal Le Monde se plaint d’un sondage publié sur le site de Valeurs actuelles, c’est le coup de l’arroseur arrosé.
    • 5 : Rendez le service public aux français
      Le service public audiovisuel toujours trop partisan ? Le collectif d’usager des médias CUSPA demande une meilleure pluralité d’opinions sur les écrans et lance une pétition en ligne. Tv libertés, causeur et l’hebdomadaire Valeurs actuelles ont pris part à cette pétition.
      lien vers la pétition :
      https://www.change.org/p/c-u-s-p-a-r%...

     

                                          

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  • Résumons-nous....

    Les éditions Robert Laffont viennent de publier, dans leur collection Bouquins, un recueil de chroniques d'Alexandre Vialatte intitulé Résumons-nous. Brillant germaniste, traducteur de Kafka, Alexandre Vialatte, qui se voulait auvergnat et européen et s'affirmait également chrétien et nietzschéen, est l'auteur de très nombreuses chroniques et aussi de quelques magnifiques romans comme Battling le ténébreux ou Les fruits du Congo.

     

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    " Pendant un demi-siècle, Alexandre Vialatte a cultivé l'art de la chronique. Ses œuvres constituent une sorte d'encyclopédie des activités humaines vues au travers du kaléidoscope d'un observateur malicieux qui sait résumer d'une sentence, lapidaire et drôle, le fond de son propos.
    Nourri de textes inédits, ce recueil témoigne des différentes formes journalistiques pratiquées par Alexandre Vialatte, des années 1920 à sa mort en 1971. Il apprend son métier en collaborant à La Revue rhénane, en même temps qu'il s'initie à l'Allemagne, découvre Goethe et Kafka, et suit de près l'actualité du pays.
    Dans Le Petit Dauphinois, comme dans l'Almanach des quatre saisons, autre florilège de sa fantaisie, Vialatte s'en donne à coeur joie, avec la plume d'un poète, l'imagination d'un conteur, l'humour d'un savant désabusé. Les chroniques cinématographiques parues dans Bel Amour du foyer constituent un volet inattendu de son oeuvre de journaliste. Vialatte s'amuse à y distiller ses conseils et ses opinions sur des films dont il raconte l'histoire à sa manière, toujours singulière et décalée.
    Il a aussi tenu pendant près de dix ans une chronique dans Le Spectacle du monde, constituée de promenades littéraires plus que de véritables critiques. Là comme ailleurs, il exprime ses goûts, ses admirations avec une intelligence savoureuse, une virtuosité et une liberté de ton qui n'ont cessé d'enchanter ses innombrables lecteurs et lui valent d'occuper aujourd'hui une place prépondérante dans notre histoire littéraire. "

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  • Conversations avec Alain de Benoist... (2)

    Nouvelle émission de TV Libertés, "Les conversations de Paul-Marie Couteaux", permettent de partir à la découverte d'une personnalité en six épisodes de 35 minutes. C'est l'occasion de découvrir les passions, les souvenirs et les éléments fondateurs de la vie d'une célébrité pour mieux comprendre son œuvre. Volontairement intimiste, "Les conversations de Paul-Marie Couteaux" sont filmés in situ, là où ces personnages hors du commun trouvent leurs forces et leur inspiration.

    Vous pouvez découvrir ci-dessous le deuxième épisode de ces conversations avec Alain de Benoist.

    Voir l'épisode 1

     

                                       

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  • Les loups sont de retour...

    Les éditions TerraMare viennent de publier un essai de Thomas Flichy de la Neuville intitulé Les loups sont de retour - Du chaos vont naître de nouvelles élites. Agrégé d'histoire, docteur en droit et spécialiste des questions géopolitiques, Thomas Flichy de la Neuville enseigne à Saint-Cyr-Coëtquidan et a récemment publié 2030 - Le monde que la CIA n'imagine pas (Bernard Giovanageli, 2015). Ses travaux portent sur la capacité des civilisations à transmettre la vie sur la longue durée.

     

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    " En période de troubles, les hiérarchies du temps de paix laissent brutalement place à l’atomisation des individus. Le chaos permet alors aux meneurs de se hisser brusquement au pouvoir. Manifestant une soif continuelle de changement, ceux-ci nourrissent la révolution avant qu’elle ne s’épuise de ses propres excès. Après la tourmente, la recomposition humaine issue de la violence, favorise les dominants. Émotifs, ils sont à même de sentir la foule et de l’électriser. Actifs, ils multiplient les initiatives afin de lutter contre la tentation physiologique du repli sur soi. Voyant loin, ils s’abstiennent de décisions ne visant qu’un résultat immédiat. Ces dominants prennent rapidement la tête de petits groupes humains, sur le modèle des loups, organisés en meutes rivales. La révolution française fournit un exemple frappant de cette évolution: les maîtres d’hier, relégués en raison de leur inadaptation, sont retournés à leur néant. Quant aux dominants surgis de nulle part, après avoir erré le ventre creux, ils ne doivent le rétablissement de leur rang qu’à l’apparente beauté de l’œuvre dont ils proposent l’accomplissement. Les loups sont aujourd’hui de retour mais personne ne soupçonne encore leur existence... "

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  • A propos de l'Alt Right...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Richard Spencer au site Europe Maxima et consacré à l'Alt Right, mouvance politique américaine, dont il est une des principales figures de proue. Richard Spencer dirige le National Policy Institute.

     

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    L’Alt Right s’exprime !

    Europe Maxima : En préalable, pouvez-vous présenter le National Policy Institute (« Institut de politique nationale ») que vous dirigez ?

    Richard B. Spencer : J’ai fondé et dirige le National Policy Institute, un cercle de réflexions indépendant à but non lucratif dédié au patrimoine, à l’identité et à l’avenir des Européens aux États-Unis et dans le monde. En parallèle, j’anime aussi le Washington Summit Publishers et je suis l’éditeur – créateur de Radix Journal (RadixJournal.com). J’ai enfin cofondé le site récemment lancé Alt Right (altright.com).

    Europe Maxima : Les médiats vous perçoivent comme le porte-parole de la désormais célèbre Alt Right. Or, l’Alt Right est plus une nébuleuse constituée de différentes tendances qu’un mouvement homogène. Où vous situez-vous dans cette constellation intellectuelle et politique ?

    Richard B. Spencer : J’ai inventé le terme « Alt Right » en 2008 afin de me différencier des échecs du conservatisme américain dominant. Je voyais ce dernier comme une forme purement réactionnaire qui cherche à préserver le statu quo au lieu de nous concentrer sur la transmission de nos traditions ancestrales majeures aux générations futures. Je me vois en avant-garde intellectuelle de ce mouvement.

    Aujourd’hui, Alt Right a pris une acception générique afin de désigner ceux qui cherchent à sortir de la postmodernité libérale qui domine les États-Unis et l’Europe par des actions culturelles, sociales et politiques. La diversité actuelle de l’Alt Right correspond à son premier stade initial. Au fur et à mesure de son développement, nous affirmerons notre message et améliorerons notre communication auprès de nos homologues hors des États-Unis.

    Europe Maxima : Plusieurs acteurs de l’Alt Right paraissent influencés par la « Nouvelle Droite » française, notamment par Guillaume Faye et Alain de Benoist. En ce qui vous concerne, vous avez invité ce dernier en 2013 pour traiter de la question identitaire. Qu’avez-vous appris de la « Nouvelle Droite » et croyez-vous par ailleurs que son influence soit si importante auprès des « Alt Righters » ?

    Richard B. Spencer : La « Nouvelle Droite » française a eu un impact énorme sur l’Alt Right, ainsi que les premières interprétations de la Droite en Europe continentale, de Friedrich Nietzsche aux penseurs conservateurs révolutionnaires de l’Entre-deux-guerres. L’une des raisons de cette influence est que l’Europe continentale possède une riche tradition d’intellectuels de droite alors que les États-Unis n’en ont peu, proportionnellement à leur population. Outre un certain nombre d’exceptions notables, la droite aux États-Unis réunit aujourd’hui les néo-conservateurs, les libertariens et les paléo-conservateurs qui, soit ne répondent pas aux questions essentielles sur l’identité, soit ne vont pas assez loin dans la bonne direction.

    Europe Maxima : Outre la « Nouvelle Droite » et quelques penseurs célèbres tels Julius Evola et Oswald Spengler, qui sont les penseurs américains, souvent méconnus des Européens, qui influencent l’Alt Right.

    Richard B. Spencer : Certains de ces penseurs notables s’appellent Sam Francis, Patrick Buchanan, Murray Rothbard et Paul Gottfried. De diverses façons, ils ont critiqué la politique étrangère de Washington, appliquée par les néo-conservateurs et les interventionnistes libéraux, qui propage le chaos. Ils s’interrogent aussi sur le déclin de l’Occident et examinent les questions d’identité.

    Europe Maxima : La Lügenpresse vous dépeint en « néo-nazi suprémaciste blanc » alors que vous vous définissez comme un « race realist (réaliste racial) ». Cela signifie-t-il que vous défendez un « beau pays blanc » ou bien acceptez-vous de vivre dans un pays multiculturel tant qu’il n’y a pas de mélange racial et culturel entre ses différentes communautés ?

    Richard B. Spencer : Je me considère comme un identitaire. J’ai aussi répété à plusieurs reprises que pour aller de l’avant, nous devons rejeter toutes les idéologies du passé. Les partisans du libéralisme (y compris ceux qui s’inscrivent dans la gauche mainstream) usent contre tout opposant de mots-clés émotionnellement chargés. Cela montre la puissance de ces termes destinés à clore toute discussion rationnelle. Leur emploi témoigne de l’actuelle hystérie des élites mondialistes et de leurs partisans en raison du lent changement de paradigme qui aboutit, depuis le Brexit et – surtout – l’élection et l’investiture de Trump, à un populisme axé sur l’identité. Si vous regardez les échauffourées survenues le jour de l’inauguration de Trump ou celles de Berkeley (NDT : suite à la venue de Milo Yiannopoulos, l’éditorialiste du site Breibart News à l’université de Berkley en Californie, le 1er février dernier), vous remarquerez que ceux qui ont été attaqués – verbalement et physiquement – ne sont pas seulement des personnes comme moi, aux idées audacieuses et radicales, mais aussi des conservateurs de base à la casquette rouge (NDT : le couvre-chef des supporters de Trump). Nos assaillants ne font aucune différence entre nous. La nature explicite de cette distinction ami/ennemi est excellente : nos adversaires nous sont hostiles, voire violents, ce qui devrait convertir les plus réceptifs à notre message.

    Europe Maxima : Le concept de race est-il pour vous plus qu’un simple matérialisme biologique ? Et que faire face à la vacuité spirituelle et au nihilisme qui affligent l’homme blanc post-moderne ?

    Richard B. Spencer : Je ne souscris pas au déterminisme biologique pur. Je crois que l’identité de chacun est un jeu complexe de nature et de culture, de l’ADN jusqu’aux interactions culturelles et sociales et, bien sûr, à la géographie – le sens de l’enracinement dans son paysage natal. Nos homologues européens doivent comprendre l’unicité du développement américain : notre société est hyper-racialisée parce que notre histoire sur ce continent inclut l’esclavage, les diverses vagues d’immigration, provenant principalement d’Europe et, plus récemment, d’autres parties du monde, la ségrégation, et ainsi de suite. Alors que certaines communautés d’immigrants plus anciennes, comme les Irlandais par exemple, perdurent, la majorité des Américains d’ascendance européenne n’est pas seulement ethniquement mélangée, mais s’identifie simplement en tant que Blancs. C’est à la fois leur réalité en termes de perception de soi et en terme d’altérité, lorsqu’ils rencontrent des membres d’autres groupes ethniques. À certains égards, cette perception est similaire pour les Américains d’origine africaine, hispanique et autres. Pourtant, alors que ces groupes minoritaires sont encouragés à maintenir leurs identités respectives par le biais de leurs propres institutions et sur l’incitation de l’État via l’« affirmative action (la discrimination positive) » dans l’éducation, les Américains d’origine européenne ne bénéficient pas de ces facilités. Il est vrai que les Américains blancs détenaient, il y a peu de temps encore, l’hégémonie sociale et culturelle et n’éprouvaient donc aucun besoin d’avoir leurs propres organisations. La combinaison de la démographie, de l’immigration et d’une sorte de « Kulturkampf » multiculturaliste nuit maintenant aux Euro-Américains.

    Europe Maxima : Depuis quelques années en France, des activistes comme Laurent Ozon ont forgé le concept de « remigration », soit le retour des populations étrangères dans leur pays d’origine d’une manière pacifique grâce, par exemple, à des accords bilatéraux. Pensez-vous que quelque chose de semblable pourrait se réaliser un jour aux États-Unis ?

    Richard B. Spencer : L’Alt Right n’en est qu’à ses débuts. Nous devons utiliser notre temps judicieusement plutôt qu’avoir des yeux plus gros que le ventre en se fixant des objectifs politiques pour l’heure irréalisables. Toutefois, je crois que nous devons agir de façon collective uniquement dans notre propre intérêt, ce qui exclut, par définition, ceux qui n’en font pas parti. En théorie, cela pourrait être réalisé par divers moyens pacifiques et volontaires. Je n’exclus donc pas ce concept de « remigration » de la liste des possibles.

    Europe Maxima : Quelle est votre avis sur l’islam ?

    Richard B. Spencer : Dans les meilleures circonstances, nous pourrions « vivre et laisser vivre ». Envisager la question de l’immigration – ou de la migration de masse – vers l’Europe et les États-Unis en y mêlant l’islam est incorrect. L’islam est pratiqué dans des régions très différentes dans le monde : les musulmans indonésiens se distinguent de ceux du Liban et du Nigéria. L’Arabie Saoudite pratique avec horreur la décapitation, tandis que les musulmans tatars en Russie sont en grande partie des adhérents laïques à la culture générique russo-européenne. Ainsi, cette question devrait-elle non seulement s’inscrire dans le sens de la religion, mais aussi selon l’ethnie, la culture et la géographie. Ceci dit, à quelques exceptions près, comme celle des communautés minoritaires autochtones historiques, les migrations musulmanes à grande échelle n’ont pas leur place en Europe. Dans le même temps, Washington et ses alliés européens doivent arrêter le chaos et la destruction qu’ils ont provoqués au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie centrale, suscitant un flux apparemment sans fin de réfugiés de guerre et de migrants économiques, et même de terroristes. Je demeure surpris quand la question des réfugiés est débattue, presque personne – même pas les soi-disant militants gauchistes anti-guerre – ne mentionne que la meilleure solution, après l’arrêt des aides aux prétendus « rebelles modérés » et de contribuer à la lutte contre le terrorisme mondial, est la réinstallation des réfugiés accompagnée, peut-être, d’une aide à la reconstruction sur leurs propres terres ancestrales, pas en Europe ou aux États-Unis !

    On se demande s’il sera possible un jour de « vivre et pouvoir vivre » avec l’islam, et non « vivre et pouvoir mourir ». J’ai suivi de loin les débats sur l’islam des années 2000. D’un côté, les libéraux (y compris George W. Bush) ont affirmé que l’islam était une « religion de paix »… De l’autre côté, des partisans conservateurs de Bush et de la « Guerre contre le terrorisme » ont assuré que l’islam était une religion de dingues vouée à installer la charia dans l’Oklahoma – ce pourquoi nous devrions nous livrer à des guerres sans fin pour la démocratie au Moyen-Orient. Inutile de dire que les deux camps se trompent. Bien que je déteste l’admettre, parce que je me suis opposé à la guerre en Irak avec beaucoup de véhémence, le côté conservateur contient un brin de vérité. L’islam – à son apogée (par exemple, l’islam wahhabite ou salafiste – l’islam en tant qu’idéologie politique) – n’est pas une confession pacifique comme le méthodisme ou le bouddhisme. L’islam arbore le pavillon noir. C’est une idéologie expansive, dominatrice, dirigée contre l’Europe. L’islam donne aux non-Européens un esprit de combat et les intègre dans un dépassement ontologique. L’islam, « civilisation » au sens de Huntington, est un grave danger pour les peuples européens.

    Europe Maxima : En même temps qu’un ras-le-bol général, d’une méfiance envers les élites politiques et médiatiques et la montée du populisme, les tensions raciales et culturelles se développent de plus en plus des deux côtés de l’Atlantique. Est-ce à cause d’une crise économique et sociale, d’une crise politique, d’une crise d’identité, d’une crise de sens ou même de tout cela à la fois ?

    Richard B. Spencer : La crise actuelle en Occident a des causes multiples, immédiates et profondes. La première est évidente : l’État-Providence en guerre favorise des crises à l’étranger et en accepte les conséquences (migrants et réfugiés), ce qui profite aux élites mondialistes et à leurs intérêts capitalistes transnationaux. Ce cycle perpétuel se produit dans un contexte de dégénérescence morale et culturelle marquée du passage de la culture du divertissement à la « tolérance » suicidaire. Même si c’est possible pour quelques cas, les réfugiés ne peuvent pas être assimilés, car il n’existe plus de culture viable pour les assimiler. Les résultats sont horribles. Pourtant, maintes des critiques de la présente situation ne veulent que revenir en arrière, idéalement trois ou quatre décennies en arrière, quand les choses semblaient raisonnablement « correctes », sans se poser des questions difficiles ou fondamentales. C’est une erreur. Après tout, c’est ce temps apparemment confortable qui nous a placés sur la trajectoire qui nous entraîne à la situation d’aujourd’hui. D’autres placent le déclin de l’Occident à l’ère des Lumières qui a engendré certaines des idéologies de la Modernité. D’autres encore aux origines du christianisme tandis que des penseurs (Heidegger) vont aussi loin que la Grèce antique et le « cadrage de l’être «. Nous devons donc nous poser des questions ardues : « Qui sommes-nous ? » et « Quelle est notre place dans l’histoire ? »

    Europe Maxima : Croyez-vous que les concepts de gauche et de droite sont toujours valables ?

    Richard B. Spencer : D’une part, le spectre politique auquel tout le monde est habitué est largement dépassé. Après l’effondrement du communisme, le libéralisme est devenu la seule idéologie debout de la modernité avec des aspirations globales, dans lesquelles la gauche et la droite traditionnelles représentent deux versions cosmétiques différentes d’une même trajectoire fondamentale. C’est ainsi de nombreux identitaires qui se définiraient eux-mêmes comme de droite, expriment un vif intérêt pour l’environnement et sa préservation, c’est-à-dire des questions traditionnellement associées au gauchisme « vert », ou bien souscrivent à une politique étrangère anti-interventionniste – une position plutôt à « gauche ». En même temps, dans un sens un peu abstrait et sémantique, on peut parler d’une Gauche et d’une Droite éternelles, quand la première correspond au mouvement horizontal, à la destruction des normes existantes, à la décentralisation, tandis que la seconde concerne l’éternité, le mouvement vertical, la centralisation, la consolidation, l’esprit créatif et la monumentalité. Ces formes sémantiques sont cycliques.

    Europe Maxima : Donald Trump est finalement devenu président des États-Unis. Qu’attendez-vous de lui en matière de politique intérieure et étrangère ?

    Richard B. Spencer : Mon espoir vis-à-vis de Trump reste pragmatique et donc modeste. Au mieux, il se focalisera sur les questions intérieures afin de tenter de résoudre justement à une multitude de problèmes de politique intérieure, tout en adhérant à la Realpolitik dans les relations internationales. Je ne m’attends pas à ce qu’il démantèle l’OTAN – bien que cette alliance soit une relique de la Guerre froide – à rebours des théories paranoïaques de ses adversaires. Mais il va sans dire que l’alliance doit être radicalement repensée. Pour moi, Trump est plus important en tant que symbole et type d’énergies qu’il a déchaînées plutôt que ses politiques réelles. Il a, par exemple, récemment nommé un protestant anglo-saxon, Neil Gorsuch, pour la Cour suprême. Dans la pratique, les décisions de Gorsuch vont probablement adhérer à l’examen du droit constitutionnel. Symboliquement, il représente cependant le fondateur de l’Amérique comme un État naissant, alors qu’aucune des sélections récentes n’a été représentative de celui-ci. De même, les commentaires de Trump, relatifs à une relation raisonnable avec la Russie, à l’interrogation explicite de l’immigration, donnent l’espoir d’un changement de paradigme à venir.

    Europe Maxima : Comme le nom de notre site le suggère, nous défendons la Grande Europe. Quelle est votre opinion à la fois sur l’Europe en tant que civilisation et en tant que (pseudo-)structure politique et économique que l’on nomme Union européenne ?

    Richard B. Spencer : Si vous regardez par exemple des cartes du Saint-Empire romain germanique dans le passé et de l’Union européenne, il y a un petit chevauchement. Cela prouve qu’il y a une vaste entité spirituelle, géographique et ethnoculturelle que nous pourrions appeler la Grande Europe. Pourtant, la forme de cette entité a été remplie de contenus différents à travers l’histoire. L’actuelle Union européenne représente tout ce qui ne va pas : de sa bureaucratie massive à ses politiques culturellement destructrices. Conclusion : la forme doit être remplie de contenus corrects en liaison avec de vraies identités et traditions européennes. J’ai exprimé mon scepticisme pour le « Brexit », ainsi que pour toutes les formes de nationalisme ethnique, c’est-à-dire ces nationalismes qui voient les autres Européens comme « l’Autre ». Qu’on le veuille ou non, les lignes de fracture du XXIe siècle – et au-delà – sont celles de la race et de la civilisation. Il faut aborder les problématiques et les crises à ce niveau. En ce sens, nous devons penser et agir de façon raciale. Reste à savoir comment exprimer exactement cet esprit identitaire en termes de structures politiques…

    Richard Spencer, propos recueillis et traduits par Thierry Durolle (Europe Maxima, 12 février 2017)

     

                                    

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