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Métapo infos - Page 36

  • La menace néo-conservatrice...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie en collaboration avec l'OJIM viennent de publier une enquête de Rodolphe Cart intitulée La menace néo-conservatrice - Une France et une Europe sous influence, avec une préface de Claude Chollet.

    Partisan d'un nationalisme populaire et identitaire, Rodolphe Cart, qui, après avoir réussi des études juridiques, a exercé la profession de charpentier, est déjà l'auteur de trois essais, Georges Sorel, le révolutionnaire conservateur (La Nouvelle Librairie, 2023), Feu sur la Droite nationale ! (La Nouvelle Librairie, 2023) et Faire légion - Pour un réveil des autochtones (Hétairie, 2024).

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    " Depuis le déclenchement des conflits russo-ukrainien puis israélo-palestinien, le spectre d’une troisième guerre mondiale n’a jamais paru si menaçant. À l’heure où la France et l’Europe sont impuissantes à influer sur la destinée du monde, les néo-conservateurs saturent l’espace médiatique et nous poussent, au nom d’un Occident qui peine à faire le deuil de son hégémonie, toujours davantage vers une intervention contre la Russie, la Chine et le monde arabe. Mais qui sont ces « faucons » ? D’où viennent-ils ? Et pourquoi sont-ils si influents et si offensifs ? Rodolphe Cart s’attache à analyser l’influence de ce courant à l’origine du changement de cap de notre diplomatie, opéré depuis des décennies, qui engage désormais la France dans la « voie atlantiste », au détriment de son indépendance nationale. "

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  • Pour en finir avec l’égalitarisme : une utopie destructrice...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Dir cueilli sur Breizh-Info, qui évoque la question de l'égalitarisme...

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    Pour en finir avec l’égalitarisme : une utopie destructrice

    Il est temps de mettre un terme au mythe qui gangrène nos sociétés : celui de l’égalitarisme. Depuis des décennies, la gauche, aidée par les élites globalistes, nous vend l’idée absurde selon laquelle tous les hommes seraient égaux, que les différences biologiques, culturelles et historiques entre les individus n’existeraient pas, et que nous devrions tous aspirer à une société où règne une égalité parfaite. Cette idéologie gauchiste n’est pas seulement une illusion, elle est une machine de destruction massive qui sape les fondements mêmes de notre civilisation.

    L’égalité homme-femme : un mensonge qui déstructure nos sociétés

    Parmi les plus grandes aberrations de ce mythe égalitariste, figure l’idée selon laquelle hommes et femmes seraient identiques en droits, en capacités et en rôles sociaux. Ce mensonge, devenu mantra féministe, nous a menés à la déstructuration complète des rôles traditionnels, fondement de nos sociétés depuis des siècles.

    Depuis la nuit des temps, l’humanité a prospéré grâce à la complémentarité des sexes. Ce n’est pas en niant la réalité biologique que nous améliorerons notre société. Les hommes et les femmes sont différents. Ils sont complémentaires. Le rôle protecteur et bâtisseur des hommes et celui de nourricière et d’éducatrice des femmes ont été les piliers sur lesquels se sont construits les plus grandes civilisations. Mais aujourd’hui, en prônant une égalité absolue et absurde, nous avons déraciné ces rôles. Résultat : désordre familial, délitement de l’autorité et effondrement des structures sociales. Cette négation de la complémentarité des sexes ne mène qu’à la confusion et à la décadence.

    La vérité est simple : hommes et femmes ne sont pas égaux. Pas parce qu’une catégorie est supérieure à l’autre, mais parce qu’ils ont des rôles naturels différents qui, ensemble, garantissent l’équilibre et la prospérité de la société. Vouloir gommer ces différences est une entreprise suicidaire.

    L’éducation : un nivellement par le bas au nom de l’égalité

    L’égalitarisme a également frappé de plein fouet l’éducation, ce qui entraîne une tiers-mondisation généralisée de nos sociétés. Au lieu de promouvoir l’excellence, de pousser les individus vers le haut, on nivelle par le bas. Le système éducatif, autrefois orienté vers l’excellence et le mérite, a été transformé en un terrain où l’on favorise les moins bons au détriment des plus capables. Pourquoi ? Pour que tout le monde soit « égal ». Le résultat est sans appel : un effondrement du niveau général, un rejet des exigences académiques et une production de citoyens ignorants et inaptes à affronter les défis de la modernité.

    Les réformes éducatives successives, dictées par une idéologie égalitariste, n’ont eu pour effet que de détruire la transmission du savoir. Ce qui était autrefois une source de fierté et d’accomplissement personnel, la réussite scolaire, est aujourd’hui dénigré sous prétexte de « lutte contre les inégalités ». Il n’y a pourtant rien de plus naturel que l’inégalité dans l’apprentissage : tous les enfants n’ont pas les mêmes aptitudes, et ce n’est pas un crime. Vouloir ignorer cette vérité conduit inexorablement à l’échec collectif.

    L’immigration et l’assimilation : un autre échec de l’égalitarisme

    Le mythe de l’égalitarisme va encore plus loin en tentant d’assimiler l’idée que tous les peuples seraient également aptes à s’intégrer de la même manière au sein des nations européennes. Il faut le dire sans détour : tous les peuples ne sont pas assimilables de la même manière. L’idée que l’on pourrait créer une société homogène à partir de cultures fondamentalement différentes est une chimère dangereuse.

    L’Europe, bâtie sur des siècles d’histoire, de tradition et de valeurs, est confrontée à une immigration de masse qui, loin de renforcer la cohésion sociale, la fracture de plus en plus. Les faits sont là : un Africain, un Asiatique, un Européen ne partagent pas les mêmes codes culturels, les mêmes visions du monde, les mêmes comportements sociaux. Pourquoi s’acharner à vouloir fondre ces différences dans un même moule alors que les conséquences de cette folie égalitariste se font sentir chaque jour : montée de l’insécurité, communautarismes, tensions ethniques.

    Là encore, le rêve égalitariste échoue à affronter la réalité. Une société forte n’est pas celle qui cherche à tout prix à niveler les différences, mais celle qui valorise ce qui la rend unique, et qui comprend que l’assimilation de certaines populations est non seulement difficile, mais parfois impossible.

    L’inégalité : moteur de la réussite

    En vérité, l’inégalité est non seulement naturelle, mais bénéfique. Ce sont les différences entre les individus qui ont permis l’essor de notre civilisation. L’inégalité pousse chacun à se surpasser, à atteindre l’excellence. C’est grâce à elle que nous avons produit des esprits brillants, des inventeurs, des leaders, des bâtisseurs. L’égalitarisme, à l’inverse, tue l’ambition, éteint le génie, et entraîne une homogénéisation vers la médiocrité.

    Ce n’est qu’en réhabilitant la notion de mérite, de hiérarchie et de responsabilité individuelle que nous pourrons redresser notre civilisation, plongée dans un déclin accéléré par cette utopie gauchiste de l’égalitarisme.

    Il est temps de mettre un terme à cette dangereuse illusion. L’égalitarisme n’est pas un idéal à atteindre, mais une idéologie destructrice qui mène nos sociétés à la ruine. Hommes et femmes ne sont pas égaux, mais complémentaires. Tous les individus ne sont pas faits pour les mêmes choses, et tous les peuples ne s’assimilent pas de la même manière. Reconnaître ces vérités, aussi impopulaires soient-elles, est la première étape vers la reconstruction de notre civilisation.

    Julien Dir (Breizh-Info, 2 octobre 2024)

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  • Les Marines : un mythe américain...

    Les éditions Perrin viennent de publier un livre de Nicolas Aubin intitulé Les Marines - Un mythe américain. Agrégé d'histoire, Nicolas Aubin est spécialiste de la Deuxième Guerre Mondiale et contribue à de nombreuses revues d'histoire militaire.

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    " Le présent ouvrage permet au lecteur de découvrir la riche histoire d’un corps d’élite devenu incontournable et pourtant totalement méconnu. En effet, personne en France ne connaît ses cent cinquante premières années avant 1918 et la bataille du bois Belleau, personne ne sait qu’il a d’abord été méprisé, brocardé pour ses performances médiocres, réduit à portion congrue, menacé de dissolution avant de devenir un corps d’élite, un mythe, et la seule unité militaire dont l’existence est garantie par un texte de loi voté en 1952. Au cours de ses recherches, l’auteur a découvert que la légende des Marines avait précédé leur excellence militaire. Pour ne pas disparaître, ces derniers ont inventé le lobbying moderne, infiltrant les partis politiques, recrutant des chargés de communication civils, idéalisant leur histoire pour devenir incontournables. La légende a donc été fabriquée par quelques chefs de corps (Henderson, Lejeune), avec des valeurs choisies pour s’enraciner au plus profond de la culture américaine : mythe chrétien, mythe de la frontière, mythe pionnier, avant d’être à ce point assimilé par les Marines eux-mêmes, qu’ils ont été tenus de se montrer à la hauteur de leurs devanciers… fantasmés. Cette légende a ensuite imprégné la culture populaire devenant le sanctuaire de l'esprit américain. Voilà comment s’invente un corps d’élite.
    Au-delà du récit des combats, Nicolas Aubin convoque les apports de la sociologie, de l’ethnologie, de l’histoire culturelle, de l’histoire politique, de l’histoire des mentalités et même de la sociologie des organisations, le tout pour une lecture passionnante et un livre novateur. "

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  • Jean Cau : de Jean-Paul Sartre à la droite littéraire...

    Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Rémi Soulié, pour évoquer la figure de Jean Cau, journaliste, romancier et polémiste, reçoit Alain de Benoist, historien des idées et philosophe, qui l'a bien connu, François Bousquet, rédacteur en chef de la revue Éléments et essayiste, Juan Asensio, critique littéraire et Rodolphe Cart, journaliste et essayiste.

     

                                           

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  • Lutter contre la Destruction des Européens d'Europe...

    Les éditions de la Nouvelle Librairie viennent de publier un essai de Renaud Camus intitulé La Destruction des Européens d'Europe, jusque là diffusé de façon confidentielle...

    Écrivain, Renaud Camus, avec son expression "Grand Remplacement", a mis des mots sur une réalité que  la police de la pensée du système s'acharne à nier, celle du remplacement visible de la population française de souche par une population originaire principalement d'Afrique. Il est notamment l'auteur de plusieurs essais dont Le Grand Remplacement - Introduction au remplacisme global (La Nouvelle Librairie, 2021), Le Petit Remplacement (La Nouvelle Librairie, 2021) ou La Dépossession (La Nouvelle Librairie, 2022).

     

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    " Les remplacements les plus cruels sont ceux qui ne changent pas les noms. Que reste-t-il  d’européen chez les Européens ? Et surtout, l’Européen peut-il encore se revendiquer comme tel ? De moins en moins, répond Renaud Camus. Privé de sa substance comme de sa mémoire et de son esprit, le Vieux Continent s’achemine à grand pas vers le règne de la MHI : la matière humaine indifférenciée. Elle est le crime contre l’humanité du XXIe siècle, le moteur de la destruction des Européens d’Europe. À charge pour eux de l’enrayer en reconquérant leur héritage millénaire. Réflexions sur les sources intellectuelles et morales de notre continent, ce livre met à nu le moment où l’histoire bascule, avec force pistes, faisceaux de lumière et intuitions. "

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  • David Engels : « L’Union Européenne est impuissante lorsqu’il s’agit de défendre nos intérêts dans le monde »

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par David Engels à Breizh-Info à l'occasion de la parution de son essai intitulé Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme (Salvator, 2024).

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan, à l'Institut Catholique de Vendée ainsi qu'au Mathias Corvinus Collegium de Bruxelles, David Engels est l'auteur de plusieurs essais traduits en français dont Le Déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013) et Que faire ? Vivre avec le déclin de l'Europe (la Nouvelle Librairie, 2024). Il a  également dirigé deux ouvrages collectifs, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020) et Aurë entuluva! (Renovamen-Verlag, 2023), en allemand, consacré à l’œuvre de Tolkien.

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    David Engels : « L’Union Européenne est impuissante lorsqu’il s’agit de défendre nos intérêts dans le monde »

    Breizh-info.com : Votre livre compare l’Europe actuelle à la Rome antique en déclin. Pouvez-vous expliquer davantage les parallèles spécifiques que vous voyez entre ces deux périodes historiques ?

    David Engels : Migration de masse, baisse de la natalité, polarisation sociale, implosion de la famille, déclin de la religion traditionnelle, guerres asymétriques, mondialisation, crise de l’identité culturelle, insécurité, transformation d’un système politique participatif en oligarchie, populismes – tout ceci n’est pas le propre des 20e et 21e siècles, mais peut aussi être retrouvé à la fin de la République romaine. Les conséquences en furent d’abord une crise politique et économique endémique, puis une époque de désordres et de guerres civiles, et finalement la prise de pouvoir d’un régime autoritaire conservateur et plébiscitaire comme seul moyen de médier entre les groupes ethniques et politiques opposés – et au point où nous en sommes, je vois difficilement comment échapper à une telle évolution en France tout comme en Europe.

    Breizh-info.com :Vous critiquez le mondialisme et le souverainisme comme des extrêmes inefficaces. Comment l’hespérialisme peut-il offrir une alternative viable face aux pressions économiques et politiques mondiales ?

    David Engels : En effet. Le mondialisme adopté par l’Union européenne est le pire ennemi de la véritable identité européenne, car il nie à la fois les spécificités nationales et civilisationnelles et ne retient de notre histoire que l’humanisme et l’universalisme dont l’idéologie néfaste du wokisme n’est pas un accident de parcours, mais le résultat logique. Mais le souverainisme, bien que je puisse très bien le comprendre psychologiquement comme un genre de retour à une position de défaut face à l’universalisme, est également problématique. Car diviser à nouveau l’Europe en une trentaine d’États-nations dont la plupart n’ont aucun poids sur l’échelle internationale va permettre la fragmentation de notre espace civilisationnel dont les conflits d’intérêts vont tôt ou tard permettre aux autres grandes puissances – États-Unis, Russie, Chine, monarchies du Golfe, bientôt aussi l’Inde et le Brésil – de s’immiscer encore plus impunément qu’actuellement dans nos affaires. L’hespérialisme propose une voie du milieu : coopérer étroitement dans tous les domaines qui relèvent de la défense des intérêts vitaux de notre civilisation – accès aux ressources stratégiques, contrôle des frontières extérieures, défense et politique étrangère commune, recherche scientifique de pointe, voies de communications continentales, intercompatibilité juridique et économique – tout en restituant le reste des compétences aux États-nations. L’Union européenne est faible vers l’extérieur et forte vers l’intérieur ; il faudrait plutôt le contraire.

    Breizh-info.com : Vous proposez le concept d’hespérialisme comme une « troisième voie » pour l’Europe. Quelles seraient, selon vous, les premières étapes concrètes pour mettre en œuvre cette idéologie dans les politiques européennes actuelles ?

    David Engels : Tout d’abord, insistons bien sur le fait qu’un tel revirement institutionnel n’a de sens qu’après une véritable révolution idéologique, car je serai le dernier à vouloir attribuer à Ursula von der Leyen le contrôle d’une armée européenne. Cette révolution idéologique impliquerait le refus du wokisme et le retour à une vision plutôt identitaire et civilisationnelle de ce qui nous rend Européens. C’est une évidence historique qu’un Portuguais est plus proche d’un Polonais, qu’un Norvégien est plus proche d’un Italien, qu’ils le seraient tous d’un Marocain, d’un Indien ou d’un Chinois : de nombreux siècles de foi commune, de rêves partagés et d’interactions intenses ont façonné une véritable communauté de destin. Jusqu’au milieu du 20e siècle, personne n’aurait sérieusement mis en doute cette identité commune ; paradoxalement, seule l’idéologie du libéralisme, qui a uniquement misé sur « l’humanisme » global, qui a convaincu l’Européen à confondre sa propre identité collective du moment avec celle de l’humanité entière. Dès lors, la première étape de la lutte pour l’Europe est d’ordre identitaire et culturel : les différents patriotes nationaux devront intégrer la civilisation européenne dans leur vision politique et établir une vision cohérente en étroite interaction avec leurs partenaires.

    Breizh-info.com : Vous mentionnez que la civilisation européenne a créé quelque chose de totalement nouveau à partir de ses racines historiques, ce que vous appelez « l’esprit faustien ». Pouvez-vous développer sur ce concept et comment il influence encore aujourd’hui la civilisation occidentale ?

    David Engels : En effet. Certes, nos racines culturelles sont extrêmement variées et remontent loin dans le passé, englobant essentiellement l’héritage de l’Ancien Proche Orient, de la civilisation gréco-romaine, du christianisme primitif et des traditions des peuples païens tels que les Celtes, les Germains et les Slaves. Mais ce qui nous rend véritablement européen, ce n’est pas juste l’addition des strates de notre passé, c’est cette mentalité « faustienne » qui émerge au début du Moyen-Âge et qui nous rend totalement différents des autres grandes civilisations. L’homme faustien est caractérisé par un élan compulsif vers l’infini, vers la transgression ultime ; une tendance à la fois admirable et néfaste, car dans une première phase, durant ce que nous appelons le « Moyen Âge », elle se dirigeait vers Dieu, mais dans une seconde, qui correspond au temps modernes, vers la matière. Cathédrale gothique et gratte-ciel américain ne sont que les deux faces d’une même médaille, thèse et antithèse.

    Breizh-info.com : L’identité européenne, selon vous, puise ses racines dans plusieurs cultures anciennes, comme les traditions gréco-romaines et chrétiennes. Comment voyez-vous l’intégration de ces racines multiples dans une Europe de plus en plus multiculturelle ?

    David Engels : Actuellement, nous sommes face à un double problème assez typique pour chaque civilisation tardive : d’un côté le multiculturalisme, d’un autre la « sortie de l’histoire » de bon nombre d’Européens de souche. Comment intégrer les premiers, et comment ré-européaniser les seconds ? En ce qui concerne les personnes d’origine immigrée, il est évident que, même en appliquant un régime stricte de « rémigration » des illégaux, il restera le problème immense de dizaines de millions de personnes possédant, parfois depuis des générations, la citoyenneté européenne restant néanmoins souvent hostiles face à notre civilisation. Pour résoudre ce dilemme, nous pourrions nous inspirer de la politique culturelle d’Auguste qui, dans une situation analogue, a réussi le pari de transformer l’identité romaine d’une identité essentiellement ethnique en une identité civilisationnelle à la fois inclusive et conservatrice. Ainsi, ce n’était qu’en montrant des preuves de loyauté par rapport à l’État – par le service militaire, l’apprentissage du latin, la prise de la toge, l’exercice du culte impérial ou l’évergétisme citoyen – que les non-Romains gagnaient le droit d’être intégrés plus activement dans la citoyenneté et de pouvoir monter les échelons de la société romaine. Chez nous, être un Européen devrait de nouveau être un but enviable, non une source de gêne et de mauvaise conscience. Ceci devrait aussi animer la ré-européanisation des Européens : certes, c’est le propre d’une civilisation tardive que de plus en plus de citoyens « sortent » de la civilisation pour rentrer dans la « post-histoire », mais il y a moyen à la fois d’assurer la formation d’une solide élite patriotique et de réunir les masses autour d’une certaine fierté culturelle, certes superficielle, mais suffisante à éviter l’auto-destruction totale de la civilisation.

    Breizh-info.com : Votre analyse s’inscrit dans une perspective hégélienne de l’histoire, avec des phases thétiques, antithétiques et synthétiques. Pensez-vous que l’Europe est déjà entrée dans sa phase de synthèse, ou sommes-nous encore dans l’apogée de l’antithèse ?

    David Engels : Les deux, car comme toujours en histoire, les différentes phases ne sont pas nettement séparées les unes des autres, mais se recoupent partiellement. Ainsi, le wokisme est sans aucun doute le point culminant de cette antithèse matérialiste, pseudo-humaniste, rationaliste et universaliste, et nous nous approchons du moment où le wokisme se mènera à l’absurde et engouffrera avec lui toutes les certitudes sur lesquelles le monde moderne s’est construit depuis un demi-millénaire. En même temps, nous voyons aussi apparaître les premiers symptômes de ce que j’appelle la phase de synthèse, c’est-à-dire le « retour rationnel à la tradition ». En effet, le rationalisme, mené à l’absurde, ramène les Européens à se rendre compte que seule la tradition peut fournir une base solide pour stabiliser à nouveau notre civilisation, mais ce renouveau de la tradition sera voulu, choisi, rationnel, même partiellement artificiel, alors que la tradition originelle, celle du Moyen-Âge, était instinctive, sans alternative, héritée, organique. Et si nous regardons autour de nous, du néo-paganisme aux démocraties illibérales et du néo-classicisme dans l’art jusqu’aux trad-wifes et à l’engouement de la jeunesse pour le catholicisme traditionaliste, nous voyons partout des premiers indicateurs d’un tel changement de paradigme.

    Breizh-info.com : Comment envisagez-vous le rôle du christianisme, que vous identifiez comme l’une des racines essentielles de l’Europe, dans le renouveau que vous appelez de vos vœux ?

    David Engels : Il va de soi qu’au cœur du retour à la tradition se trouvera un renouvellement du christianisme, voie d’accès à la transcendance privilégiée et prioritaire des Européens. Néanmoins, il ne faudra pas se faire d’illusions : les larges masses post-historiques sont incapables, du moins pour le moment, d’un tel revirement qui sera, dès lors, l’apanage d’une petite élite seulement ; tout comme dans le principat augustéen, le retour à la tradition et la restitution de l’ancienne religion républicaine étaient essentiellement l’œuvre d’une petite élite politique et intellectuelle, mettant en œuvre un programme de restauration dont les foules ne voyaient et comprenaient que l’aspect purement patriotique, voire opportuniste. Ce n’est qu’une fois la civilisation touche vraiment à la fin de son cycle de vie que les anciennes croyances, revisitées par cette canonisation « augustéenne », célèbrent leur véritable retour en tant que phénomène de masse, mais sous une forme assez primitive, stérile et ouverte aux syncrétismes, bien loin de la créativité et du dynamisme de la phase thétique initiale. D’ailleurs c’est aussi à ce moment que se décide la question de savoir si ce qui reste d’une civilisation va tomber sous l’emprise d’une autre religion, voire d’une autre civilisation, comme cela a été le cas avec l’empire romain et le christianisme, l’empire chinois des Han et le bouddhisme, ou l’Iran post-sassanide avec l’islam.

    Breizh-info.com : Votre livre se termine sur une note d’espoir pour un « retour rationnel à la tradition ». Comment concilier ce retour avec les valeurs contemporaines telles que les droits de l’homme et la démocratie libérale ?

    David Engels : La clef se trouve dans le terme « rationnel » : ma vision de l’histoire n’est pas cyclique, mais plutôt dialectique. La synthèse n’est donc pas un simple retour aux origines ; c’est le moment où la raison est transcendée par la tradition, ce qui constitue aussi le point final de l’histoire d’une civilisation et le moment où tout son potentiel inhérent s’épuise. Il va de soi que cette synthèse conserve, bien qu’en les sublimant, les acquis précédents. Tout comme l’art augustéen prétend restaurer l’art archaïque avec une technologie hellénistique extrêmement moderne ; tout comme l’empire chinois des Han prétend restituer celui des Zhou tout en se servant sans scrupules des institutions et des concepts des Qin ; tout comme la troisième dynastie d’Ur prétend restaurer les origines primordiales de l’époque de Gilgamesh tout en continuant les pratiques de l’empire d’Akkad, le « retour rationnel aux origines » en Europe tentera de combiner archaïsme et modernisme en un genre d’archéofuturisme. D’ailleurs, cela n’ira sans doute pas sans heurts et artificialités, voire hypocrisie : Auguste tenta bien de restituer l’importance du mariage, de la famille et d’une abondance de descendants ; toujours est-il que les Romains préféraient largement leur mode de vie concupiscent, et que même l’empereur, deux fois mariés, n’eut qu’une seule fille dont les aventures sexuelles étaient connues partout dans l’empire…

    Breizh-info.com :Dans votre ouvrage, vous semblez suggérer une continuité entre le Saint Empire Romain et la situation actuelle en Europe. Pouvez-vous expliquer comment cette référence historique pourrait inspirer les leaders européens d’aujourd’hui ?

    David Engels :  L’Union européenne est impuissante lorsqu’il s’agit de défendre nos intérêts dans le monde, car son universalisme lui interdit une véritable politique volontariste et patriotique. En même temps, l’UE est de plus en plus autoritaire lorsqu’il s’agit d’imposer ses choix aux États-nations. Pour forcer un peu le trait : l’Europe se laisse constamment marcher sur les pieds par les autres grandes puissances, mais quand il s’agit d’imposer à un continent entier l’utilisation de bouteilles en plastique avec capsule attachée, l’UE fait des miracles. Ce qu’il faut, c’est renverser cette tendance : force et fierté à l’extérieur, liberté et subsidiarité à l’intérieur. L’exemple idéal pour un tel État supranational libre, c’est le Saint Empire : pendant un demi-millénaire, il a réussi à défendre ses frontières avec succès tout en garantissant la liberté et la diversité d’innombrables royaumes, duchés, cités ou prince-évêchés de la Provence jusqu’en Poméranie et des Pays-Bas jusqu’au cœur de l’Italie – et ce en conservant même l’exemple romain républicain de l’élection de l’empereur. Ce n’est qu’une fois l’unité du monde chrétien fracassé par le protestantisme et le nationalisme que le Sacrum Imperium est entré en décroissance, bien que, du moins en principe, il a survécu sous forme de l’empire austro-hongrois jusqu’en 1918. Si nous voulons vraiment réenraciner l’Europe dans sa propre histoire et une attitude positive face aux grandes idées de notre passé telles que la chrétienté et l’empire, le Sacrum Imperium est l’exemple idéal.

    Breizh-info.com : La montée des nationalismes en Europe est souvent perçue comme une réaction à la globalisation. Comment l’hespérialisme pourrait-il répondre aux préoccupations légitimes des populations tout en évitant les écueils du repli sur soi ?

    David Engels : Parler d’une construction politique idéale est une chose ; la mettre en œuvre dans la réalité une autre. Je pourrais vous parler longuement, comme j’ai tenté de le faire dans mon livre, des diverses institutions et équilibres politiques à prévoir. Mais le fait est que l’Europe n’est ni une île, ni au sommet de sa force comme au 19e siècle. Notre continent est menacé de partout, à l’intérieur comme de l’extérieur. Ce qui est en jeu, c’est à la fois notre survie en tant que civilisation (mise en péril par l’immigration de masse et le wokisme) et notre liberté (en voie d’être abrogée par notre vassalisation par les autres grandes puissances politiques et évidemment économiques). C’est peut-être paradoxal, mais si nous voulons sauver nos identités nationales, l’Europe doit redécouvrir son patriotisme, retrouver sa fierté civilisationnelle se muer en superpuissance, sinon, nous allons devenir un croisement entre un musée en plein air pour Chinois et Américains et un échiquier commode pour les guerres mondiales futures des autres grandes puissances.

    David Engels, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh-info, 8 octobre 2024)

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