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Métapo infos - Page 38

  • La guerre froide, menace réelle ou illusion ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous le nouveau numéro de la Revue d'Histoire Européenne, dirigée par Laurent Berrafato. Ce trimestre le lecteur trouvera un dossier consacré à la guerre froide, des articles variés et les rubriques habituelles : actualités, entretien, mémoire des lieux, portrait, l’autopsie d’une bataille,… 

    Il est possible de se procurer la revue en kiosque ou en ligne sur le site de la Librairie du collectionneur.

     

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    EDITORIAL
    Guerre froide, une histoire sans fin ?

    EXPOSITIONS

    ENTRETIEN 
    Le Moyen Age, source de la civilisation européenne, avec Guillaume Travers

    MÉMOIRE DES LIEUX
    Ver-sur-Mer, du crash de l'America au Débarquement

    PORTRAIT 
    Antoine Crozat, milliardaire du Grand Siècle

    A L’ÉCOLE DE L'HISTOIRE 
    Jacqueline de Romilly, une certaine idée de la Grèce

    GÉOPOLITIQUE
    Trump-Vance, révolution ou simple coup de barre à droite ?

     

    DOSSIER
    La guerre froide, menace réelle ou illusion ?

     

    LES WISIGOTHS ET LA CHUTE DE ROME
    La pitié dangereuse ?

    LE CARLISME? UN TRADITIONALISME POPULAIRE
    Pour Don Carlos !

    LE CONCLAVE : MILLE ANS D'HISTOIRE
    Le conclave ou l'art d'être indépendant

    À CONTRE-COURANT
    Cuba et son communisme en clair-obscur

    HISTOIRE POLITIQUE
    1875 ou la naissance de la République

    AUTOPSIE D'UNE BATAILLE
    Le bois Belleau, mai-juin-juillet 1918

    L'ABOMINABLE HISTOIRE DE FRANCE
    Versailles et le désert français

     

     

     

     

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  • Faire de l’Europe un endroit plus sauvage...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Hans Vogel cueilli sur Voxnr et consacré à l'ensauvagement organisé de l'Europe. Un point de vue qui naturellement (!...), sur certains aspects, peut susciter le débat.

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    Faire de l’Europe un endroit plus sauvage

    À grands renforts d’efforts et de financements somptueux, l’Europe est en train d’être transformée en un lieu plus sauvage. S’appuyant sur les affirmations des « climatologues » et sur toute une série de programmes et d’idées élaborés par des armées de bureaucrates, la Commission européenne, qui n’est pas élue, est en train de reproduire une version moderne des plans quinquennaux classiques de l’ancienne Union soviétique. À une différence cruciale près : les plans quinquennaux soviétiques visaient à développer et à diversifier l’économie soviétique. L’« agenda vert » de l’UE, les 17 « objectifs de développement durable » des Nations unies et « Natura 2000 » visent essentiellement à rendre les Européens totalement soumis à la religion impitoyable de l’environnementalisme. La nature, qui se caractérise essentiellement par une lutte permanente pour la survie de tous contre tous, est néanmoins présentée de la manière la plus romantique qui soit, dans des couleurs subtiles et peuplée d’ours bruns câlins, de loups mignons et de sangliers adorables.

    Il a été décidé que l’Europe devait devenir un endroit plus sauvage et tout est mis en œuvre pour atteindre cet objectif. N’est-ce pas romantique : « un endroit plus sauvage » ? À quoi ressemblerait un tel endroit ?

    Vous trouverez les réponses sur le site Rewilding Europe, une ONG basée aux Pays-Bas qui reçoit beaucoup d’argent de la Nationale Postcode Loterij néerlandaise, « fondée en 1989 pour soutenir des associations caritatives qui œuvrent pour un monde juste, sain et vert » (c’est moi qui souligne), et du WWF Pays-Bas. Rewilding Europe travaille en étroite collaboration avec les ONG affiliées Open Rivers Programme, Endangered Landscapes et Damremoval Europe.

    En d’autres termes, en supprimant des centaines de barrages sur les fleuves européens, en éliminant tous les obstacles artificiels de ces cours d’eau afin de les ramener à leur état d’origine (qui sait encore à quoi ils ressemblaient avant la construction des barrages ?), la nature devrait retrouver toute sa splendeur. Les inondations catastrophiques qui ont frappé la région de Valence en Espagne l’automne dernier nous ont donné un avant-goût de ce à quoi nous pouvons nous attendre lorsque tous les fleuves européens auront été débarrassés de leurs barrages et obstacles. Partout en Europe, des centaines de milliers, voire des millions de personnes devront finalement quitter leurs maisons à la campagne pour s’installer dans des appartements exigus en ville. Si l’on en croit la Commission européenne non élue et les ONG adeptes de l’écologie, cette ville sera une « ville 15 minutes ».

    Sous l’égide de Rewilding Europe, un certain nombre de régions pittoresques à travers l’Europe sont en train d’être transformées en un jardin d’Eden régional, où tous les animaux et toutes les plantes sont censés coexister dans une harmonie biblique. Dans le cadre de Natura 2000, près de 20 % de la superficie totale de l’UE, soit près de 800 000 kilomètres carrés (environ la taille du Texas) de terres boisées (la moitié de la superficie totale des forêts), ont été réservés à la conservation. En revanche, d’ici 2030, environ 7 % de la superficie totale sera urbanisée.

    Sur le papier, ces programmes de conservation de l’environnement semblent très bien. D’un côté, la Commission européenne, qui n’est pas élue, semble soutenir la nature, la faune sauvage et la diversité naturelle, respecter les coutumes et traditions ancestrales et restaurer la campagne dans son état d’origine. De l’autre côté, la même clique d’eurocrates fait tout son possible pour détruire la nature et empêcher les Européens de coexister avec elle.

    Au cours des dernières décennies, conformément à l’agenda vert et aux dix commandements du culte de la nature et du climat, quelque 100 000 éoliennes géantes ont été érigées, la plupart d’une hauteur moyenne de 150 mètres (environ 500 pieds !). Chaque année, chacune de ces éoliennes consommera 80 gallons d’huile lubrifiante hautement polluante et toxique. Chacune de ces éoliennes est un tueur en série d’animaux sauvages (oiseaux, chauves-souris, insectes), transformant la zone entourant les « parcs éoliens » en véritables déserts. Tout bien considéré, ces éoliennes constituent une catastrophe environnementale aux proportions insoupçonnées. Après leur cycle de vie de 20 ans, elles ne peuvent pas être recyclées et doivent être enfouies dans le sol, créant ainsi un problème environnemental majeur pour les générations futures (si celles-ci voient réellement le jour). De plus, toutes ces éoliennes, avec leurs trois pales pointues et laides, sont une véritable pollution visuelle, visibles de loin et gâchant le paysage.

    Comme si cela ne suffisait pas, les commissaires européens autorisent, voire encouragent, l’empoisonnement systématique de centaines de millions d’Européens en autorisant l’utilisation du glyphosate et d’autres poisons agricoles dans l’agriculture.

    Il semblerait que les eurocrates ne se soucient que de se remplir les poches tout en créant un monde dystopique pour tous les autres Européens. À bien y réfléchir, « Rewilding Europe » (ré-sauvager l’Europe) décrit probablement le mieux ce qu’ils font. On pourrait aussi dire que MEWA est leur devise : « Make Europe Wild Again » (rendre l’Europe sauvage à nouveau).

    Toutes ces éoliennes sont un outil formidable pour transformer de vastes étendues de terre en désert inhabitable. Dans le même temps, les commissaires européens font tout leur possible pour rendre la campagne inhabitable par d’autres moyens. Notamment en favorisant la croissance des populations de loups et de sangliers. Il y a déjà quelque 35 000 loups en Europe, soit cinq fois plus qu’en 2000, et plus d’un million de sangliers. Chaque année, ces merveilleux animaux gagnent du terrain et font leur apparition pendant l’hiver dans des villages de montagne isolés. Pour l’instant, les loups ne vivent pas encore en meute, mais lorsque ce jour viendra, la vie à la campagne sera impossible pour de nombreux Européens. Ils devront alors trouver un appartement exigu dans une « ville 15 minutes ». Chaque année, le nombre de zones où il est dangereux de sortir après la tombée de la nuit augmente. En fait, il semblerait que les commissaires européens se soient inspirés des plans élaborés par certains Français du XVIIIe siècle pour introduire secrètement des loups en Grande-Bretagne (où ils avaient disparu), afin de rendre la campagne trop dangereuse pour y vivre et ainsi déstabiliser leur ennemi juré (cette référence est tirée de l’historien français Fernand Braudel, pages 66-67 du premier volume de Civilisation et capital, XVe-XVIIIe siècles, Londres : William Collins, 1981).

    Dans le même temps, les politiques de l’UE et de ses États membres visent à modifier la structure de l’agriculture, ce qui revient à rendre la vie impossible aux agriculteurs. Confrontés à des réglementations toujours plus strictes et minutieuses (censées lutter contre le « réchauffement climatique » anthropique) et à toutes sortes de restrictions, ils sont chassés de leurs terres et contraints de se réinstaller dans des appartements exigus en ville. La politique agricole de l’UE est similaire à celle menée par l’Union soviétique il y a un siècle pour éradiquer les koulaks.

    Ce n’est pas seulement la campagne qui est renaturalisée. Puisqu’il a été déclaré comme objectif de transformer les villes européennes en « villes 15 minutes », où les habitants n’auront jamais besoin de marcher ou de faire du vélo plus de 15 minutes pour satisfaire leurs besoins fondamentaux et accéder aux services essentiels, il faut familiariser les gens avec ce concept et faire en sorte qu’ils n’opposent que peu ou pas de résistance lorsqu’on leur demandera de s’enfermer dans ces prisons à ciel ouvert. Ils doivent commencer à comprendre qu’ils ne doivent pas rester trop longtemps à l’extérieur, car le danger rôde toujours quelque part.

    L’Allemagne est déjà bien avancée dans ses efforts pour dissuader ses habitants (les Allemands de souche) de rester longtemps à l’extérieur. Ils sont encouragés à ne pas se rendre dans les merveilleux marchés de Noël traditionnels allemands. Ils ne sont pas non plus censés sortir quand bon leur semble pour rendre visite à des amis ou prendre une bière dans le bar de leur quartier. Chaque jour, environ 80 agressions au couteau sont perpétrées contre des Allemands de souche pacifiques, principalement par des « demandeurs d’asile » syriens, afghans ou africains. Toujours reconnaissants pour les aides, le logement gratuit, les soins de santé et toutes les autres avantages dont ils bénéficient, ils aiment aller poignarder des citoyens allemands ordinaires. En France, les Françaises de souche se sentent tellement en insécurité à l’extérieur que, selon un récent sondage, la plupart d’entre elles sont désormais favorables à la patrouille de l’armée dans les rues, car la police n’est manifestement pas en mesure de faire face.

    Dans de nombreuses grandes villes européennes, l’espace public est devenu très dangereux en raison de l’afflux incontrôlé de migrants provenant des enfers du tiers-monde, bombardés jusqu’à la destruction par les États-Unis et leurs vassaux européens de l’OTAN. Ils sont des millions, pour la plupart des jeunes hommes inaptes ou refusant d’exercer tout travail utile. À l’instar des loups, des ours et des sangliers dans les campagnes, ils font à nouveau de la vie une aventure, cela ne peut être nié. Pourtant, la plupart des Européens ne voient pas l’enchantement de cette situation. Jusqu’à présent, la plupart semblent avoir réussi à survivre au cycle précédent de retour à la nature, lorsque, pendant le grand spectacle Covid, les commissaires européens ont transformé tout le continent en une réplique d’un vieux saloon western, permettant à un petit groupe de fanatiques privilégiés de tirer sur leurs concitoyens.

    Le retour à la nature profite également aux grandes entreprises et aux géants de l’investissement, tels que BlackRock et Vanguard. Sur un continent dirigé par des commissaires européens impitoyables, ils s’en donnent à cœur joie. Pour eux, ce n’est qu’une grande fête sauvage où ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Les commissaires européens les soutiennent, décrétant toutes les lois et règles nécessaires pour rendre l’Europe encore plus sauvage.

    Avec les commissaires européens qui tentent frénétiquement de provoquer une guerre avec la Russie afin de sacrifier encore plus d’Européens sur le champ de bataille (une aubaine pour les fabricants d’armes, les fossoyeurs et les entreprises produisant des monuments commémoratifs et des pierres tombales !), des temps sauvages s’annoncent pour tous.

    Alors que l’Ukraine est en train d’être rayée de la carte, des quantités fabuleuses d’armes vont inonder le marché noir européen. Il ne fait aucun doute que l’Europe deviendra alors un endroit très, très sauvage !

    Le bon côté des choses, c’est que les rares personnes qui vivront encore dans le pays pourront acheter des fusils d’assaut et des armes de poing pour se protéger contre les ours, les loups et les sangliers !

    Hans Vogel (Voxnr, 10 juin 2025)

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  • Le général Beaufre, père de la stratégie française...

    Les éditions Perrin viennent de publier une biographie intitulée Le général Beaufre - Père de la stratégie française, signée par le général Hervé Pierre. Saint-cyrien et docteur en sciences, politiques, l'auteur a publié plusieurs ouvrages, notamment L'Intervention militaire française au Moyen-Orient 1916-1919 (2002).

     

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    " André Beaufre (1902-1975) suit sa scolarité au collège Sainte-Barbe sous la menace des canons allemands. Contre l'avis de son père, le jeune bachelier entre à Saint-Cyr. Débute alors pour lui une carrière militaire dont les grandes étapes se confondent avec l'histoire militaire de la France jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie. Lieutenant dans le Rif où il est grièvement blessé en 1925, il est capitaine de tirailleurs marocains dix ans plus tard, avant d'assister à l'effondrement de juin 1940. Compagnon de fuite du général Giraud en 1942, il participe à la libération de la France. Après l'Indochine, il devient général commandant une division en Algérie et prend enfin la tête des forces terrestres engagées à Suez en 1956.
    En 2025, pour le cinquantième anniversaire de sa disparition, l'auteur lui consacre une biographie d'envergure, après avoir fait de l'étude de sa pensée le motif d'une thèse de doctorat soutenue en 2020. Célèbre à l'étranger, redécouvert en France depuis une trentaine d'années, le " Clausewitz français " est couramment cité à l'appui des analyses les plus en vue sur la conflictualité contemporaine. Traduit dans plus d'une vingtaine de langues, son livre phare – Introduction à la stratégie – est une référence dans le monde entier.
    Du point de vue conceptuel, Beaufre redessine l'espace global de la stratégie en combinant des domaines d'action qui lui étaient étrangers. Ce qu'il nomme en l'espèce " stratégie totale ", qui s'apparente aujourd'hui à la très en vogue " approche globale ", est la réponse au constat d'un monde en situation systémique de " paix-guerre ". Le triptyque contestation-compétition-affrontement, qui scande les prises de parole du chef d'état-major des armées (CEMA), exprime ce " retour aux extrêmes ". Pour y répondre, Beaufre traduit le remède, la stratégie totale, en posologie pouvant couvrir un large spectre des maux, de l'arme nucléaire au combat de partisans en passant par la guerre classique. "

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  • Pologne : le mirage d’un "renouveau" conservateur face à la purge libérale de Tusk...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique de David Engels sur Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie, datée du 6 juin 2025 et consacrée à  l'élection du candidat conservateur Karol Nawrocki à la présidence de la Pologne...

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan, à l'Institut Catholique de Vendée ainsi qu'au Mathias Corvinus Collegium de Bruxelles, David Engels est l'auteur de trois essais traduits en français, Le Déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013), Que faire ? - Vivre avec le déclin de l'Europe (La Nouvelle Librairie, 2024) et, dernièrement, Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme (Salvator, 2024). Il a  également dirigé deux ouvrages collectifs, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020) et Aurë entuluva! (Renovamen-Verlag, 2023), en allemand, consacré à l’œuvre de Tolkien.

     

                              

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  • Les sociétés animales...

    Les éditions Armand Colin viennent de publier un essai de Florent Kohler intitulé Les sociétés animales - Un regard sociologique. L'auteur est anthropologue et maître de conférences à l'université de Tours. 

     

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    " Et si les « sociétés animales » étaient des sociétés comme les autres ?
    La société comme système organisé et pérenne, et les faits sociaux qu’elle recouvre, transcende la barrière des espèces.
    La profondeur temporelle, l’historicité de sociétés ancrées dans un espace donné, et des concepts tels que ceux de parenté et d’alliance, empruntés à l’anthropologie, de pression normative et de ligne de conduite, empruntés à la sociologie, sont autant d’instruments permettant de réduire l’incommensurabilité supposée entre les mondes humains et non humains.
    Fondé sur des exemples humains et non-humains, ce livre systématise et expose clairement les enjeux d'une approche nouvelle : celle d'une sociologie animale.
    Il s’adresse aux étudiants et à qui se passionne pour ceux qui partagent notre planète. "

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  • Édouard Philippe à la rescousse du « bloc central » ? C’est pas gagné !

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Nicolas Gauthier , cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à Édouard Philippe, l'homme providentiel du centre mou, progressiste et raisonnable...

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    Le prix de ses mensonges...

     

    Édouard Philippe à la rescousse du « bloc central » ? C’est pas gagné !

    Ce n’est pas l’imagination qui tuera les représentants du « bloc central ». La preuve par Le Prix de nos mensonges. (JC Lattès), livre programmatique d’Édouard Philippe, l’ancien Premier ministre mirifique qu’on sait. À le lire, notre homme serait « en colère ». On en tremble déjà. Et derrière ce « nos mensonges », ne s’agirait-il pas surtout des « siens » ?

    En effet, le voilà qui se fâche tout rouge en écrivant : « Si nous voulons avancer, arrêtons de nous mentir ! ». Et peut-être de mentir aux électeurs, au passage ? Si l’homme à la capillarité fluctuante – un jour clone de Kung-fu Panda et l’autre, sosie officiel du défunt Michel Blanc – il a néanmoins de la suite dans son manque d’idées, affirmant, lors d’un entretien accordé au Point, ce 29 mai : « Nous ne sommes pas suffisamment conscients de ce que nous vivons, et nous aimons nous présenter la réalité d’une façon qui nous plaît, plutôt que de nous confronter à ce qu’elle est vraiment. » Ce subit accès de lucidité serait-il à prendre comme une sorte de contrition, ce « nous » le concernant au premier chef, sachant que ce sont « eux », ces fameux « partis de gouvernement », qui sont au pouvoir depuis tant de décennies ? Évidemment que non. Lorsque l’hebdomadaire lui fait remarquer qu’il ne cite « nommément aucun responsable » et qu’il aurait pu tout aussi bien titrer de la sorte son essai, « Et si Macron avait été courageux ? », il préfère éluder, expliquant que « tel n’est pas son état d’esprit ».

    Son projet de rupture ? Continuer comme avant !

    Ça, c’est finaud. Aussi finaud qu’un camion-benne, mais finaud tout de même. Au fait, tant qu’à dévaster les forêts pour imprimer des carabistouilles, autant en apprendre un peu plus sur le programme du potentiel futur Président de 2027 ; ce d’autant plus que le programme en question serait du genre « massif », allant jusqu’à évoquer « un projet de rupture », toujours à en croire Le Point. Bref, un machin propre à faire « bouger les lignes » et à donner dans le « disruptif », comme disent généralement les cons.

    Soyons justes, nous ne sommes pas déçus, ce « projet de rupture » consistant en ceci : « Il s’agit des éléments qui me paraissent prioritaires, l’école, le modèle social et son financement, la réforme de l’État, la justice. Je proposerai une transformation massive aux Français. Je dirai ce qui me paraît nécessaire pour le pays. » Pour « disrupter », ça va « disrupter », et pas qu’un peu, mais à fond les manettes. Il n’y a pas à barguigner : on sent l’homme « en colère », prêt à se battre à mains nues contre la première rame de TGV venue.

    Bon, bien sûr, il y a l’insécurité galopante ; mais il n’en parle pas, ou si peu.

    Toujours plus d’immigrés…

    Évoquer l’immigration ? On le sent dans l’exercice obligé : « Les démagogues professionnels et angoissés du grand remplacement racontent n’importe quoi lorsqu’ils prétendent se fixer l’objectif d’une “immigration zéro”. Il est au contraire absolument certain que la France encore besoin, à l’avenir, de laisser s’installer sur son territoire des étrangers, sans quoi il ne sera pas possible de faire tenir notre modèle économique et social. » Pourquoi ? « Parce que nous aurons besoin d’ingénieurs, de techniciens, d’ouvriers agricoles, de cuisiniers. » Avec un demi-million d’immigrés débarquant en France chaque année, cela devrait pourtant suffire à Édouard Philippe pour faire son marché. Mais non. Il lui en faut toujours plus. Certes, voilà qui devrait faire le bonheur d’une extrême gauche immigrationniste, mais surtout celui du grand patronat, toujours plus avide de main d’œuvre taillable et corvéable à merci. Histoire de jouer aux érudits, il lui faut bien évidemment en appeler aux mannes de Charles Péguy : « La vérité n’est pas toujours sexy, mais je cite souvent Charles Péguy, “Il faut toujours dire ce que l’on  voit ; surtout, c’est plus difficile, voir ce que l’on voit.” ».

    Édouard Philippe vu par Karl Marx…

    Nous, ce que l’on voit, c’est qu’un autre auteur, Karl Marx en l’occurrence et ce avec plus d’un siècle d’avance, dans Le Manifeste du Parti communiste, voyait mieux que bien qui est et ce que représente Édouard Philippe : « La bourgeoisie a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité traditionnelle, dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d’échange… La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu’on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages. La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille et les a réduites à n’être que de simples rapports d’argent… La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les conditions de la production, c’est-à-dire les rapports sociaux… Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelle distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes… Tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d’envisager leurs conditions d’existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés… » Ite missa est, si l’on peut dire, en évoquant cette homélie marxiste.

    Le énième avatar de la gauche rocardienne…

    Pour ceux qui ne s’en seraient pas doutés, Édouard Philippe, à l’instar de tant d’autres nuisibles, tel Dominique Strauss-Kahn, l’un des plus emblématiques, a usé ses fonds de culotte à l’école de Michel Rocard. On ne dira jamais assez le mal causé par cette « Deuxième gauche », ou « Gauche américaine » étant parvenu à ce tour de force ayant consisté à éloigner la gauche de ses traditionnels combats sociaux tout en contaminant la droite pour l’embringuer dans des luttes sociétales ; tout cela au nom de l’économie de marché.

    À tous les titres, l’impétrant est donc le plus capé pour incarner ce foutu « bloc central », même si aujourd’hui singulièrement vacillant. Ce qui ne signifie pas forcément que le triomphe sera au rendez-vous, loin s’en faut.

    Ainsi, et ce sans surprise, Éric Ciotti, ancien cacique LR rallié à Marine Le Pen, quand Le Parisien du 1er juin lui demande s’il serait un jour prêt à « travailler » avec lui, répond sans ambiguïté : « En aucun cas. Édouard Philippe incarne ce magma central, sans audace et sans courage, qui a tiré la France vers le fond. Nous n’avons pas besoin d’un robinet d’eau tiède, de la poursuite du “en même temps”. » De son côté, Le Figaro remarque, le 26 mai : « Si Édouard Philippe reste le meilleur atout du bloc central pour se hisser au second tour de l’élection présidentielle et espérer l’emporter, quelle que soit l’identité du prétendant RN, les sondages ne traduisent aucune dynamique en sa faveur. »

    La mémoire longue des Gilets jaunes ?

    Il est vrai qu’Édouard Philippe, c’est un peu le canard sans tête dans une impasse en sens interdit, ne disposant, pour seule réserve électorale que la droite des macronistes et la gauche de ce qui demeure des LR. LFI viendra-t-il à sa rescousse en cas de second tour ? Rien n’est moins sûr. Quant à l’autre « bloc », celui de la France d’en bas, on les voit mal plébisciter celui par lequel la grande jacquerie des Gilets jaunes est arrivée. Ce d’autant plus que le bougre persiste dans l’erreur, affirmant au Figaro, le 20 mai, qu’il ne regrette rien de la baisse de la vitesse sur les routes nationales à 80 km/h, même si concédant : « Peut-être que je le ferais différemment. (…) Je n’ai probablement pas réussi à expliquer, c’est ma responsabilité, que cette mesure n’était pas pour emmerder le monde ou gagner de l’argent, mais pour éviter des accidents. » « Sauver des vies » ? Le propos semble des plus baroques en une société où l’on tue les enfants à naître dans le ventre de leur mère, tandis qu’on s’apprête à zigouiller les vieux en passe d’atteindre la date de péremption. Mais, au fait, l’autre raison de la colère des Gilets jaunes n’était-elle pas la hausse des taxes sur le diesel, décidée par notre sauveteur en chef ? Si. Mais on doute qu’une telle mesure ait été mise en place pour « sauver des vies ».

    Édouard Philippe, tout polytechnocrate soit-il, a encore beaucoup à apprendre. Sur la vie, justement.

    Nicolas Gauthier (Site de la revue Éléments, 3 juin 2025)

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