Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Métapo infos - Page 183

  • La sécession des élites : fin de la démocratie et déclassement de la France ?...

    Le 24 février 2023, Nicolas Vidal recevait l'historien Pierre Vermeren pour évoquer la sécession des élites françaises.

    Déclassement économique, chômage de masse, visées européistes, loi sur l'immigration, passages en force au Parlement pour la réforme des retraites : les intérêts du peuple sont-ils bafoués par une élite qui ne protège que ses intérêts ?

    Ancien élève de l’École normale supérieure et agrégé d’histoire, historien et professeur à l'université Panthéon-Sorbonne, Pierre Vermeren est notamment l'auteur de La France qui déclasse - De la désindustrialisation à la crise sanitaire (Tallandier, 2022).

     

                                               

    Lien permanent Catégories : Entretiens, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Georges Sorel et le mythe de la révolte...

    Les éditions du cerf viennent de publier une biographie intitulée Georges Sorel - Le mythe de la révolte, signée par Arthur Pouliquen. Docteur en science politique, Arthur Pouliquen est spécialiste de l'histoire sociale française et européenne. Son ouvrage vient utilement compléter le numéro de la revue Nouvelle Ecole (n°57, 2008) dont le dossier était intitulé "Georges Sorel et le syndicalisme révolutionnaire"...

     

    Pouliquen_Georges Sorel.jpg

    " Georges Sorel est aujourd'hui méconnu. Son influence sur ses contemporains fut pourtant considérable. Au travers du parcours singulier de ce théoricien du syndicalisme révolutionnaire et de la violence politique, Arthur Pouliquen nous fait découvrir un personnage complexe et contradictoire. Étrange personnage que Sorel. Intellectuel, partisan d'une classe ouvrière prométhéenne, théoricien de la violence éloigné de tout combat, révolutionnaire détaché des partis, touche-à-tout passionné de sciences, mais pour autant profondément influencé par une mystique chrétienne...
    Il apparaît bien difficile de lui attribuer un rôle précis dans les grandes luttes du siècle et, plus important encore, d'évaluer la portée de sa pensée. Ébaucher le portrait de Sorel nécessite donc de le replacer dans son temps. Car les évènements historiques des décennies voyant naître le XXe siècle, transforment Sorel autant qu'il tente en retour de les influencer. Certains historiens font de lui le père du syndicalisme révolutionnaire quand d'autres auteurs le considèrent comme un proto-fasciste, un proudhonien conservateur...
    ou comme l'introducteur du marxisme en France. Georges Sorel connaît en effet bien des retournements et fréquente des milieux et des hommes que tout semble opposer. Il existe pourtant une cohérence dans cette vie, dans cette œuvre, dont les principaux enseignements résonnent encore avec force aujourd'hui. Avec une étrange actualité, Sorel pose un regard unique sur certains des grands bouleversements qu'a connu la France, nous éclairant en retour sur notre propre époque. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Réforme des retraites ? Non, retraite de la démocratie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la crise politique et démocratique déclenchée par le passage en force de la réforme des retraites.

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

    Retraite de la démocratie.jpg

    Réforme des retraites ? Non, retraite de la démocratie

    La crise liée à la réforme des retraites illustre avec éclat les limites de notre démocratie « représentative ». Si l’on en croit les sondages et les manifestations, une très grande majorité de nos concitoyens rejette en effet cette réforme ainsi que le gouvernement qui la soutient. Selon un récent sondage Elabe, 68 % des personnes interrogées voteraient une motion de censure contre le gouvernement si elles le pouvaient, y compris 53 % des électeurs LR[1] ; 71 % rejettent le recours au vote bloqué du 49.3, etc. Pourtant, le gouvernement continue d’affirmer que le « processus démocratique » doit aller à son terme et engage sa responsabilité pour que la réforme passe en force à l’Assemblée nationale. Et la motion de censure n’est pas adoptée. Le décalage entre le pays réel et le pays légal – le pays gouvernemental, parlementaire et médiatique – apparaît une nouvelle fois dans toute son ampleur, comme sous les deux républiques précédentes. Avec à la clef, sans doute, les mêmes catastrophes.

    La crise de la démocratie représentative

    C’est en réalité la démocratie représentative à la française qui est le carburant de cette crise. Parce que les élus sont à la fois impuissants et déconnectés de la volonté populaire.

    La démocratie représentative, comme son nom l’indique, repose sur l’élection de parlementaires censés représenter leurs électeurs. Elle se distingue en cela de la démocratie directe qui donne au citoyen la possibilité de trancher lui-même de certaines questions, comme en Suisse ou comme autrefois en Grèce.

    Mais dans la démocratie représentative, comme « le mandat impératif est nul[2] », le soir de son élection le député ou le sénateur change miraculeusement de nature : il n’est plus le mandataire de ses électeurs, il devient un « élu de la nation », censé représenter tout le monde, y compris donc ses adversaires politiques d’hier. Touché par la grâce représentative, notre élu est alors censé se consacrer pleinement au bien commun.

    En d’autres termes, il lui est désormais loisible de trahir les promesses faites à ses électeurs, et l’expérience prouve, depuis bientôt plus de 200 ans, qu’il ne s’en prive pas, qu’il soit de gauche ou de droite.

    La démocratie présidentielle de la Ve République

    Les défauts inhérents à ce système représentatif, que nous subissons en France depuis 1789, sont bien documentés.

    Ils sont accentués en outre par le scrutin majoritaire, inspiré du parlementarisme britannique, qui permet de se faire élire même si on ne représente qu’une minorité des électeurs inscrits, notamment lorsque l’abstention est élevée. Ainsi, de nos jours, ceux que les médias s’obstinent à présenter comme la « majorité » de l’Assemblée nationale – relative au surplus – n’ont rassemblé aux dernières législatives que… 16,4 % des inscrits. Vive la « représentation nationale » !

    À l’origine de la Ve République, les limites de la démocratie représentative étaient pourtant compensées de plusieurs façons.

    D’abord parce que les pouvoirs du Parlement avaient été fortement limités, en réaction à ce qui s’était produit sous la IVe République. Ensuite, l’élection du président de la République au suffrage universel devait lui donner une légitimité populaire nationale qui faisait défaut aux parlementaires, seulement élus dans les limites de leur circonscription. Enfin, le référendum permettait au peuple de trancher par-dessus les parlementaires et les partis.

    Mais ce bel édifice s’est effondré à la fin du xxe siècle.

    Les institutions tournent à vide

    En effet, du fait des transferts de souveraineté à l’Union européenne, nos institutions tournent désormais à vide car elles ne prennent plus les vraies décisions : les vrais décideurs se trouvent à Bruxelles, à Francfort, à Strasbourg, à Washington, au forum de Davos et dans les conseils d’administration des grandes entreprises mondialisées et des grandes banques, mais pas à Paris. Pendant que les juges cooptés se sont arrogé le droit de mettre sous tutelle les législateurs élus.

    C’est ce que comprennent nos concitoyens qui s’abstiennent aux élections.

    Ensuite la légitimité du président de la République, de plus en plus mal élu, n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était au début de la Ve République. Ainsi Emmanuel Macron, le président impopulaire[3] qui ne rate jamais une occasion d’afficher son mépris de la France et des Français, n’a été élu que par 38 % des inscrits en 2022. Encore faudrait-il dans ce résultat apprécier la part réelle du soutien au président sortant, par rapport au rejet de son concurrent, Marine Le Pen… Un tel président de la République n’est en tout cas plus perçu comme un arbitre mais comme le représentant d’un clan minoritaire qui accapare les institutions.

    Enfin, la classe politique a tué le référendum, qui menaçait son monopole. Non seulement on n’y a plus recours, mais le dernier, celui de 2005, a été trahi par les parlementaires qui se sont empressés d’adopter en 2007 un traité qui avait été explicitement refusé par une majorité de Français !

    C’est d’ailleurs parce qu’il n’y a plus de référendum, que la revendication du RIC – le référendum d’initiative citoyenne notamment théorisé par Étienne Chouard – s’est développée depuis la révolte des Gilets jaunes.

    La retraite de la démocratie ?

    La réforme des retraites emprunte manifestement le même chemin que le référendum de 2005 sur le traité de l’Union européenne. Ou de la guerre de l’OTAN contre la Russie.

    Les Français n’en veulent pas ? Pas de problème ! On la leur impose via le jeu parlementaire : le recours au 49.3, le soutien des LR à la Macronie défaillante, et les pressions et menaces contre ceux qui envisageaient de voter une motion de censure. La politique politicienne dans toute sa splendeur, donc.

    Il est de plus en plus visible que nos institutions ne sont plus au service du bien commun des Français. La réforme des retraites en apporte une nouvelle preuve.

    La vie politique et parlementaire française n’est plus qu’un théâtre d’ombres, déconnecté des vrais enjeux et des vrais rapports de pouvoirs et maintenu en soins palliatifs par les médias. Pour cette raison aussi, l’élection de députés du RN n’a rien changé à ce spectacle.

    Mais notre vie politique emporte aussi dans son naufrage la liberté des Français. Car dans la postdémocratie européenne, le peuple est souverain mais à condition de se taire et de se faire vacciner quand Big Pharma l’exige. Sinon, il aura droit aux matraques, aux « interpellations », aux canons à eau et aux tribunaux.

    À moins que nous nous réveillions de notre dormition, la démocratie risque donc bientôt de prendre, aussi, sa retraite.

    Michel Geoffroy (Polémia, 21 mars 2023)

     

    Notes :

    [1] Sondage Elabe pour BFMTV, réalisé les 18 et 19 mars 2023.
    [2] Article 27 de la Constitution de la Ve République.
    [3] Dans la dernière enquête de l’IFOP pour le JDD, Emmanuel Macron ne recueille que 28 % d’opinions favorables

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (252)

    Crémer_A coups de crosse.jpg

     

    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site de la revue Éléments, Xavier Eman dézingue Cyril Hanouna et Sophia Aram qui se sont déclarés la guerre sur le grand théâtre médiatique...

    Sophia Aram contre Cyril Hanouna, duel au sommet… de la nullité

    Hanouna_Aram.jpg

    - sur le site de Marianne, Renaud-Philippe Garner et Julien Picault allument le "premier de cordée de la république" qui refuse de donner la parole au peuple...

    "Français, nous étions un peuple, nous sommes devenus une foule sans légitimité"

    Référendum_Retraites.jpg

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • Feu sur la désinformation... (413) : Macron lâché par ses médias ?

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Floriane Jeannin.

     

                                              

    Au sommaire :

    Cette semaine dans I-Média, Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin reviennent sur l’entretien d’Emmanuel Macron de mercredi dernier et ses retombées médiatiques dans la presse française et internationale. Une interview avec Marie-Sophie Lacarrau et Julian Bugier à 13h, un créneau “rassurant” pour parler à ses électeurs : les retraités. Un discours et des petites phrases qui ont inspiré les unes des journaux qui passent désormais du léchage au lynchage.

    Dans la revue de presse, I-Média revient sur la future visite royale de Charles à Versailles et sur les Champs-Élysées dans un contexte risqué et plus que tendu, avec une rediffusion de "Secrets d’histoire" bien à propos le 15 mars dernier sur la fuite à Varennes, en plein 49.3. Au programme également, l'événement géopolitique majeur de la semaine : le bouleversement géopolitique russo-chinois. Mais aussi Julien Bellver, le journaliste de Quotidien, militant qui déclare faire “ce qu’il veut”, le "Journal météo climat" ou la piqûre de propagande climatique de France Télévisions, l’association des journalistes antiracistes racisés et les photos de campagne de candidates du parti "Égalité Europe Ecologie", plus que retouchées pour des législatives partielles à venir.

    Enfin pour conclure, un coup de chapeau à l'essayiste Christophe Guilluy sur Europe 1 qui parle de la diabolisation pouvant même toucher le Dalaï-lama, c’est dire !

    Lien permanent Catégories : Décryptage, Manipulation et influence, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Ernst Kantorowicz, entre histoire et théologie politique...

    Les éditions Pardès viennent de publier, dans leur collection Qui suis-je ?, un Ernst Kantorowicz, signé par Guillaume Travers.

    Professeur d'économie, Guillaume Travers est chroniqueur à la revue Éléments et a déjà publié Pourquoi tant d'inégalités ? (La Nouvelle Librairie, 2020), Économie médiévale et société féodale (La Nouvelle Librairie, 2020), Capitalisme moderne et société de marché (La Nouvelle Librairie, 2020) et La société de surveillance, stade ultime du libéralisme (La Nouvelle Librairie, 2021). Il est déjà l'auteur dans la même collection une biographie de Werner Sombart (Pardès, 2022).

    Travers_Kantorowicz.jpg

    " Ernst Kantorowicz naît le 3 mai 1895 à Posen (actuellement Poznań) en Prusse. Il est l’un des plus grands historiens du XXe siècle. Son maître-livre, Les Deux Corps du roi, publié en 1957, est mondialement lu, traduit et cité. « En même temps que se manifeste sa filiation divine, la carrière du monarque marque un tournant: du stade des actions personnelles et de l’affirmation de soi, il se hausse à celui d’une activité créatrice de contenu universel, lorsque, dans l’État de l’Empire, il donne corps à la loi éternelle qui réside en lui. » Cet éminent médiéviste, qui a passé le dernier tiers de sa vie au sein des prestigieuses universités de Berkeley et Princeton, aux États-Unis, est aussi l’objet de controverses. Dans son Allemagne natale, celui qui souhaitait qu’on l’appelle « EKa » a fait montre d’une ardente ferveur nationaliste: décoré durant la Grande Guerre, prenant les armes contre les communistes au sein des corps francs, figure majeure du cercle du poète Stefan George exaltant l’«Allemagne secrète», il aurait même été, aux dires de certains, un « juif nazi ». Son premier grand livre, L’Empereur Frédéric II (1927), a été lu et relu par les élites nationales-socialistes, jusqu’à Hitler. Ce «Qui suis-je?» Ernst Kantorowicz démêle le vrai du faux, pour faire apparaître «EKa» comme une figure importante de la Révolution conservatrice allemande. S’attachant autant à l’homme qu’à ses écrits, il fournit des clés de lecture permettant de faciliter l’accès à une œuvre extraordinairement riche et complexe, mais qui vaut qu’on s’y arrête. À travers ses livres et ses articles, Kantorowicz renouvelle l’étude de la «théologie politique» et bouleverse notre compréhension de la genèse de l’État moderne. Il meurt le 9 septembre 1963 à Princeton (États-Unis). "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!