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Métapo infos - Page 1542

  • La France sans ses usines...

    Les éditions Fayard viennent de publier La France sans ses usines, un essai de Patrick Artus et de Marie-Paul Virard consacré à la désindustrialisation de la France. Partisans d'une réindustrialisation volontariste, basée sur le renforcement du tissu des petites et moyennes entreprises, les auteurs, qui avaient déjà écrit ensemble l'essai intitulé Le capitalisme est en train de s'autodétruire (La découverte, 2007), proposent notamment de s'inspirer des politiques menées dans ce domaine par la Suède et le Canada.

    Un thème de réflexion essentiel à l'orée de la la campagne des élections présidentielles de 2012.

     

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    "La France perd ses usines et ses ouvriers. Pendant longtemps, hommes politiques et beaux esprits ont voulu nous faire croire que le modèle économique idéal pour la France était d’abandonner l’industrie aux pays émergents et de se spécialiser dans les services et les nouvelles technologies. On mesure aujourd’hui les ravages de cette illusion : désertification industrielle régionale, baisse du niveau des emplois et des salaires, déficit extérieur et dette en croissance exponentielle. 
    Il n’y a donc rien d’étonnant si la désindustrialisation est en passe de s’imposer comme un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle. Sauf que nous en connaissons très mal l’ampleur, les conséquences et les origines. C’est tout le mérite de Patrick Artus et Marie-Paule Virard que de démonter idées reçues, erreurs de politique économique et choix hasardeux. Mais leur livre est aussi un plaidoyer pour la réindustrialisation, autour de quelques réformes structurelles ici exposées avec une clarté qui emporte l’adhésion. Car il y va de nos emplois et de l’avenir de nos enfants…"

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  • Retour à l'âge de pierre...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son site Regards sur le renversement du monde...

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    Retour à l'âge de pierre

    L’Irak ? Un pays laïque, proclamant des valeurs socialistes, assurant d’une main de fer une coexistence pacifique entre communautés ayant renoncé à toute prétention au pouvoir. Et une dictature.

    La Syrie ? Un pays laïque, sans trace de Charia dans sa loi, proclamant des valeurs socialistes, assurant une relative égalité entre hommes et femmes,  et garantissant d’une main de fer la coexistence de religions, de tribus et de clans opposés. Et une dictature.

    La Yougoslavie ? Un pays fait de l’association plus ou moins consentie entre les pièces d’un puzzle qui jadis participait à l’Empire austro-hongrois, un pays laïque et socialiste où la paix civile était maintenue au prix d’une main de fer.

    Faudra-t-il dire bientôt la Tunisie ? Rongé par l’affairisme et la corruption, sans doute, un pays où l’égalité des droits des femmes et des hommes était une réalité, un pays dont la charia ne réglait pas les mœurs, un pays dont la dernière campagne électorale a vu des femmes « en cheveux » voter, et même figurer sur des affiches – est-ce la dernière fois ?

    Rien de commun avec le Malawi sans doute. Le Malawi, pays laïque, d’inspiration socialiste, a travaillé à acquérir son autonomie alimentaire et à organiser son agriculture pour récuser toute dépendance à l’égard du colonisateur britannique. En rupture avec les préceptes de la Banque mondiale, des institutions internationales, du consensus de Washington, en refusant la culture d’OGM et l’ouverture aux multinationales de l’exploitation de la terre – à fins d’exportation, bien sûr.

    Rien de commun ? Rien, sinon que plane sur chacun de ces pays, et sur combien d’autres, l’ordre du colonel américain de Apocalypse now voyant ses hélicoptères sérieusement accrochés par les résistants vietnamiens : « Ramenez moi ça à l’âge de pierre ! ». Arrivent les bombardiers bourrés de bombes au napalm, qui effectivement ramènent le village et les collines alentour à l’âge de pierre. Nul ne sait ce que sera la situation des pays cités, et de quelques autres, dans une génération. Mais à court terme, le bilan est autre que celui qui est annoncé ; des puissances, des Nations, ont été brisées, et ramenée au sous-développement. L’Irak, comme le Liban, sort d’une occupation étrangère dégradé, appauvri, fractionné en communautés irréconciliables, mobilisé sur des conflits internes et des partitions internes qui l’éliminent en tant que puissance autonome, et ce pays laïque est retombé dans un obscurantisme religieux qui se traduit par le départ des derniers Chrétiens de Bagdad ; qui est sûr que les Chrétiens coptes, demain, pourront survivre dans une Egypte dont le printemps salué pourrait bien précéder un hiver précoce ? Chacun voit bien quelles puissances, et quel nouvel ordre mondial, souhaitent que bien vite la Syrie et l’Iran, avant le Pakistan et la Chine, suivent la voie de l’Irak et d’un Afghanistan détruits ; il ne faut aucun obstacle à la domination de ceux qui se veulent seuls maîtres du monde. Ils sont moins nombreux à se souvenir des crimes commis par l’Otan contre la Serbie, des bombardements à l’uranium enrichi perpétrés contre un peuple européen en Europe, par ceux il est vrai qui ont perpétré contre Dresde l’un des actes terroristes les plus remarquables de l’histoire ( Dresde n’étant ni un pôle industriel, ni un centre de l’armée allemande, ni une cible militaire, mais le centre de regroupement des familles fuyant l’avance soviétique ), moins nombreux encore à en tirer les conséquences. Car le sous-développement est tout le contraire d’une fatalité, il faut y voir une stratégie décidée, raisonnée et en œuvre de destruction des puissances émergentes, des pôles de résistance à l’Empire, ou simplement d’ouverture de marchés fermés, ou de bases géographiques utiles. L’ex-Yougoslavie durablement réduite à l’anarchie et les haines ou les rivalités ethniques, religieuses et nationales habilement ravivées, les Etats-Unis ont tranquillement pu établir l’une de leurs plus importantes bases militaires et sécuriser – ou contrôler – une zone stratégique pour l’approvisionnement en pétrole de l’Europe et la surveillance de l’est de la Méditerranée. A la faveur d’une décision judiciaire contestable, suscitant la mise en question du respect des Droits de l’homme, et à partir de la mise en cause des subventions publiques à l’agriculture ( qui a compté les subventions aux agriculteurs américains ? ),  la suspension de toute aide internationale au Malawi, ajoutée à la hausse des prix des matières premières, place de nouveau ce pays indépendant sous le contrôle de ses anciens colonisateurs, qui sauront faire fructifier ses terres, mais à leur profit, et depuis la City – comment peut-on vivre au Malawi ?

    La question intéressante porte sur l’Union européenne. Ce n’est pas par hasard si fleurissent ici et là des analyses qui dénoncent un prétendu «  IVème Reich » en cours de constitution. Ce n’est pas par hasard si la très réelle crise des déficits publics européens passe pour une condamnation sans appel de la spécificité européenne, des systèmes sociaux et plus encore, de l’ambition européenne. La quête d’une autonomie stratégique européenne, engagée avec panache lors de l’agression américaine contre l’Irak, n’a pas eu de suite, elle parait aujourd’hui enterrée. Quel homme d’Etat européen s’est levé pour dénoncer la manipulation des « armes de destruction massive » que ne détenait pas Saddam Hussein, engager la quête et l’élimination au moins politique de ses auteurs ? Le processus continu qui faisait de l’euro la seconde monnaie de réserve mondiale, en passe de faire concurrence au dollar, est lui aussi interrompu ; le privilège de faire payer ses dettes par les autres ne doit pas être contesté ! Et d’ailleurs, quelques-uns des pays qui refusaient d’utiliser le dollar sont la cible désignée des prétendues « révolutions démocratiques » en cours ; c’en est fait, et pour longtemps, du projet de place régionale de la finance islamique. Qu’en sera-t-il du projet de place asiatique ?

    L’anesthésie stratégique dans laquelle sont plongés les Européens depuis un demi-siècle les empêche sans doute encore de reconnaître leurs vrais ennemis, et de compter leurs forces. La confusion du monde, qui n’oppose plus des Nations les uns aux autres, mais des systèmes de pouvoir, des réseaux ou des mafias, aux peuples en quête de leur autonomie, aux Nations en recherche de leur souveraineté, participe de cette apesanteur stratégique étendue. Sans doute pas par hasard. Et comment ne pas entendre la disparition du mot qui résume tout ce qui s’est appelé ici et pour nous liberté, souveraineté, capacité à choisir son destin, et à se donner ses lois, et qui se dit République ?

    Hervé Juvin (Regards sur le renversement du monde, 27 octobre 2011)

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  • Faut pas rire avec les barbares...

    «J'ai bousculé les vieux pour mieux fouiller la maison, terroriser et ne pas risquer d'être surpris. Naturellement, je hurlais — c'est la consigne, la logique : on doit hurler. C'est à ce moment-là qu'elle est partie en courant. De la porte, j'ai lâché une courte rafale pour l'obliger à se coucher, mais mon chargeur s'est bloqué ; le temps de le dégager, et elle avait atteint l'orée du village et la diguette. Elle courait à petits pas pressés. Les gars se sont alors mis en position sur la lisière, doucement, en prenant bien leur temps, comme à la foire. J'ai vu une traceuse ricocher sur le petit corps et grimper en chandelle vers le ciel, comme une âme assoiffée de Dieu. Elle s'est arrêtée, comme essoufflée. Puis elle a encore fait deux ou trois pas, les bras ballants, avant de s'affaisser sur elle-même, dans ses vêtements, comme un suaire abandonné par son fantôme. Elle avait été jolie, fine, menue, comme seuls peuvent l'être ces merveilleux enfants du Viêt-nam. Elle n'était plus qu'un minuscule tas de vêtements. Il n'y avait plus d'intelligence, plus de beauté, plus de rire dans le monde. Elle avait tout emporté avec elle — tout l'amour, toute la joie de vivre — nous laissant seuls, sans idéal, sans victoire.»

     

    Les éditons de la Manufacture du livre viennent de rééditer Faut pas rire avec les barbares, d'Albert Spaggiari, initialement paru chez Robert Laffont en 1977. Dans ce livre, Albert Spaggiari, bien connu pour avoir été le cerveau du célèbre "casse", par les égouts, de la Société générale de Nice, en 1976, raconte ses souvenirs de guerre en Indochine. Une chronique assez crue qui nous met dans les pas de guerriers, de soudards gouailleurs et sans illusions, et dans laquelle l'auteur apparait sous les traits du personnage de Bert...

     

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    "Albert Spaggiari est connu pour avoir été le cerveau du « casse du siècle» de la Société Générale de Nice. Ancien soldat, écrivain et photographe, après une évasion spectaculaire, il aura nargué la police française durant sa cavale qui durera jusqu’à sa mort en 1989.

    Faut pas rire avec les barbares ne parle ni du casse de la Société Générale, ni du grand banditisme, mais de la guerre d'Indochine. Spaggiari, ancien para d’Indochine, pioche dans ses souvenirs et dans ceux des soldats qu'il a connus là bas. Ce livre, rédigé à la prison de la Santé, où ses activités OAS l'ont envoyé plusieurs années après l’Indo, et bien avant le casse de la Société Générale de Nice, sera publié par Robert Laffont en 1977.

    L'Indochine de Spaggiari, c'est un mélange de Schoendoerffer, de Platoon et du Malraux de La Voie Royale. Une guerre de soudard. Un des rares témoignages vécus de cette guerre oubliée."

     
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  • Un choix existentiel...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à la crise de l'Europe.

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    Le choix économique est un choix existentiel

    Entre effet de manche et coup de menton, une remarque en apparence anodine, destinée à justifier certaines palinodies, comme l’ « aide » massive accordée aux Etats endettés, ou l’accroissement substantiel du Fonds de Soutien financier, voire l’idée de plus en plus concrète de gouvernement économique de l’Union, jette une lumière crue sur la capacité réelle de ceux qui ont entrepris de diriger le destin de l’Europe. Le traité de Maastricht, nous dit-on, ne prévoyait pas que dût se produire une crise. Aucune autre absurdité, parmi d’autres, ne saurait mieux singulariser cette entreprise aussi utopique et sournoise que fut l’instauration d’un grand marché montrant maintenant sa faillite. Car elle dénote un trait psychologique saillant chez la technocratie politique libérale. Elle ne doute jamais. Ou, plutôt, adoptant les présupposés anthropologique de Fukuyama, elle considère que la libre concurrence, le flux illimité et sans frein des hommes et des marchandises, doit à terme aplanir les obstacles immémoriaux entre les peuples, faciliter l’entente universelle et procurer à tous le confort de vie qui rend impensable le ressentiment, la haine et le conflit. Qui se souvient qu’en 1992 on nous promettait des emplois à gogo, et que, un peu plus tard, la création de la monnaie unique allait les démultiplier.

    Or, paradoxalement, les crises s’enchaînèrent, tirant à hu et à dia les gouvernements qui, en pompiers dépassés par les foyers d’incendies multiples, s’empressaient, en tenant toujours les mêmes discours lénifiants, d’éteindre ici et là ce feu qu’on avait allumé.

    Les peuples, du moins ce qu’il en reste, n’y comprenaient goutte. Des voix s’élevaient, de-ci, de-là, chez tel intellectuel, tel prix Nobel, mais très minoritaires, et de toute façon inaudibles parce qu’on les occultait, ou qu’elles étaient noyées dans le tsunami des commentaires avisés de spécialistes rémunérés au mensonge. Qui pouvait comprendre, s’il n’était spécialiste ? Le langage de la technique, aussi crédible soit-il à l’intérieur de chaque domaine spécifique, n’est jamais si utile que quand il brouille les pistes. Dans le périmètre des sciences économiques, l’usage de termes anglo-saxons, d’abréviations et de schémas mathématiques, ne sont pas en mesure de clarifier une situation qui se précipite en cahotant, comme un véhicule qui a perdu son chemin. On invoque alors les dérives, laissant entendre qu’il existerait un ordre normal à une organisation qui ne l’est pas, on désigne un Kerviel, un voyou, pour suggérer que le système, dont on affiche pourtant l’amoralisme avec quelque jubilation, puisse devenir moral.

    Si bien que l’on est plus près d’une certaine vérité quand on réagit de façon épidermique quand, dans le même temps où la bourse joue du yoyo en engraissant les spéculateurs, on assiste, impuissant, à la destruction des emplois, à la désindustrialisation du pays, et à l’arrogance sans retenue des bénéficiaires d’une mondialisation dont on peut considérer qu’elle est une agression sans mesure des riches contre les pauvres, et du désert culturel contre l’ethnodiversité du monde.
    Si l’on se fiait aux déclarations officielles, chaque action entreprise serait un triomphe historique, et la solution enfin trouvée. Si la misère, tant sociale que culturelle, se répand comme un désert humain, pendant que dans le même temps l’immobilier s’envole, et le parc portuaire des bateaux de loisir prolifère, c’est que quelque chose est en route, un phénomène relativement simple, même si la sarabande des chiffres et la valse des réunions au sommet embrouillent la surface d’une eau pourtant aussi limpide que la vérité. Au fond, si l’on suivait son instinct, il y aurait longtemps qu’on aurait imité Jésus, qui, un fouet à la main, renversait les étals des marchands du temple.

    Mais le temps des révolutions semble révolu. L’insurrection populaire est un soubresaut historique qui, sous couvert de changer de société, accélère un processus de « modernisation ». Il est bien évident que les peuples ont toujours été floués. Finalement, seule la révolution de Cromwell réussit à lier, dans un commun projet de pillage marchand, entreprise poursuivie par les Etats unis d’Amérique, toutes les classes nationales, les mêlant dans une sorte de fraternité de brigandage. Orwell, certes, a souligné combien cette mise en place de cette société de l’argent roi s’est faite avec quelque difficulté, mais enfin, elle parvint à ses fins, et ce n’est pas sans surprise que nous, vieille civilisation où la notion de Res publica a toujours été vivante, voyons que, par-delà le Channel, la chose publique n’ait été perçue que comme un problème de gestion économique, et les convictions comme autant de choix de la vie privée.

    L’absence de réactions sérieuses face à la destruction de plusieurs siècles de culture sociale et politique, sur le vieux continent, dont l’exemple de « primaires », données comme « expérience «démocratique » ou comme « modernisation de la vie publique », n’est qu’une déclinaison, parce qu’elle avalise l’existence de deux niveaux d’engagement, montre bien la profondeur de l’anglosaxonnisation des mœurs. Il n’existe plus, en fait, de frontière étanche entre l’appréhension du politique, et, par exemple, la variété des choix de consommation, ou bien la superficialité du monde du spectacle.

    Lorsqu’on parcourt l’ouvrage qu’Alain Peyrefitte consacra à De Gaulle (« C’était De Gaulle »), on est frappé non seulement par la capacité qu’avait le général de se projeter dans l’avenir, mais aussi par une culture historique profonde, autant dire une distance, que n’ont plus nos hommes politiques. Car, contrairement à ce qu’on laisse entendre, il n’était pas contre l’Europe. Si celle-ci, à ses yeux, devait devenir une confédération, une « Europe des Nations », il soulignait, en critiquant le Traité de Rome, combien c’était s’enfermer que de commencer par l’économie. Non qu’il eût fallu le faire par la culture, comme l’aurait regretté, dans une phrase apocryphe, Jean Monnet, ce qui ne signifie pas grand-chose, mais, comme les structures mentales de sa génération, nourrie de Maurras, de Nietzsche et de Napoléon, l’y poussaient, par le politique. La grande politique, devrions-nous ajouter. C’est pourquoi De Gaulle sacrifia l’Algérie française pour risquer l’aventure nucléaire et asseoir la réputation mondiale de la France, c’est ainsi qu’en 1966 il expulsa l’Otan, c’est enfin pour cette raison qu’il se méfia tout le temps d’une Europe qu’il croyait à bon escient infestée de libéraux et de complices des Anglais et des Américains.

    Il est donc juste de répéter, encore et toujours, que l’économie, le paramètre économique, pour expliquer le monde et le sauver, est un leurre, un piège, une fausse équation : la résolution d’une de ses composantes ne peut aboutir au bonheur, à l’épanouissement, à la réalisation des individus et des peuple. Car le choix de l’ardente obligation économique est une option existentielle. On aboutit par là toujours à un problème moral, voire à une problématique de moraliste. Pourquoi d’ailleurs exempter de la faute des peuples qui ont cru toucher des dividendes à l’abandon de leur honneur et de leurs traditions ? Il est bien évident que l’absence de combattivité, jusqu’à la catastrophe personnelle, qui touche son foyer, son emploi, son quartier, n’est jamais si visible que par l’avidité souvent frustrée de profiter des miettes du système. C’est l’hybris qui est cause du dysfonctionnement, ou, pour mieux dire, du fonctionnement naturel d’une logique qui s’est éloignée radicalement de la nature, du bien commun, de la décence. C’est en voulant accumuler, en désirant s’enrichir, en croyant que la jouissance matérielle n’a pas de fin, et que, pire, elle peut remplacer la joie humaine, le sens de la vie, que nous avons été conduits au désastre.

    On nous dit que la gouvernance économique, dont l’Allemagne va prendre la tête, se met en place. On nous fait miroiter une Fédération européenne. Tout cela est vain, trompeur. On ne cherche qu’à améliorer l’intégration d’un espace à un autre, mortifère, empoisonné. Rien ne change radicalement rien, et d’autres crises adviendront, de plus en plus sévères. Il s’agit donc d’inverser la vision, les priorités. Ce n’est pas les pieds qu’il faut privilégier dans la marche, mais l’intelligence, l’esprit, le sens moral. Ce n’est pas l’addiction matérialiste qu’il faut encourager, mais la fierté d’être libre, indépendant, pourvu d’une direction qui travaille vraiment pour la civilisation européenne, qui soit vraiment patriotique. Ce n’est pas le « comment ?» qu’il faut poser, mais le « Pourquoi ? »

    Claude Bourrinet (Voxnr, 28 octobre 2011)

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  • L'esprit du cerf !...

    Les éditions Le Bord de l'Eau ont récemment publié L'esprit du cerf - La forêt au coeur de l'imaginaire occidental, un petit essai d'Antoine Peillon. Journaliste, Antoine Peillon a beaucoup travaillé sur les questions liées à l'environnement et se veut aussi un naturaliste chevronné.

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    "En cette « Année internationale des forêts » (ONU - 2011), L’Esprit du cerf entend ressusciter la puissance imaginaire d’un élément naturel - la forêt – présent dans l’esprit humain depuis la préhistoire, et faire prendre conscience du rapport quasi-vital qui nous lie toujours à ce symbole par excellence de la nature. Cette enquête d’anthropologie historique confirme, en effet, combien la sylve est le milieu originel des rêves et des représentations de la civilisation occidentale, de son imaginaire fondamental, combien nos contes et légendes, nos mythes, notre pensée et nos sentiments, voire nos mœurs sont enfants des bois.
    De plus, au-delà de l’enjeu de la connaissance, l’état catastrophique du monde nous commande, aujourd’hui, de recevoir à nouveau l’enseignement de cet imaginaire, d’en comprendre le sens, de s’en inspirer, mais aussi de l’entendre comme prescription de nouvelles façons de vivre, de travailler et d’aimer selon le « principe Responsabilité ». Ce livre participe ainsi au projet de ré-enchantement du monde, condition sine qua non d’un avenir durable de l’Humanité.
    En suivant les aventures du dieu gaulois Cernunnos, du mage Merlin ou du chevalier courtois Perceval le Galois, en méditant sur l’amour auprès de Bernard de Clairvaux ou de François d’Assise, en galvanisant notre liberté dans la trace cavalière de Descartes, ou en laissant, avec Bergson, poindre dans tout notre être l’intuition de la durée, nous marchons toujours en forêt, en leur bonne compagnie, de sentiers en clairières, de fourrés en lisières, laissant jouer amoureusement la lumière avec l’ombre, l’esprit avec la matière, le passé avec le présent, notre avenir avec l’espoir.
    L’« esprit du cerf » nous conduit vers une nouvelle alliance entre les hommes et l’ensemble du cosmos. Enchanteur, il prophétise la sortie de l’unidimensionnalité de l’homme qui n’est pas que raison et la fin du règne matérialiste de la quantité. Il exige révolte contre la violence, volonté de partage, éthique de la discussion, responsabilité vis-à-vis de toutes les créatures, choix de la vie et don de l’amour."

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  • Bien creusé, la taupe !...

    Dans sa chronique du 1er novembre 2011 sur RTL, Eric Zemmour, à partir du cas exemplaire de l'"homoparentalité", analyse avec brio le travail de sape mené au sein de l'éducation nationale par les agents d'influence de la mouvance libérale-libertaire, généralement formés au sein des groupuscules trotskistes, dans le but d'imposer au peuple des réformes "sociétales" dont il ne veut pas...

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