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Métapo infos - Page 1546

  • Le Bloc : un roman contre le FN, tout contre...

    « Finalement, tu es devenu fasciste à cause d'un sexe de fille. »

    « Tu te demandes vraiment, cette nuit, ce qui mérite le plus ton respect ou ton sacrifice. Une société où neuf couples sur dix, en sortant du cinéma, avant même de s'adresser la parole, rallument leur portable ou celle où une jeune fille voilée est capable de se faire exploser à un poste frontière au nom de son peuple et de sa foi. »

    « A l'époque quand on t'invitait, dans ces émissions, c'était pour que tu serves de punching-ball à la bonne conscience des antifascistes en peau de zob, des antiracistes avec bonniche tamoule non déclarée, et des post-soixante-huitards qui se gobergeaient aux commandes depuis trente ans, jouaient aux libertaires, se proclamaient du côté du progrès et n'avaient pas prononcé le mot “ouvrier” depuis qu'ils étaient descendus des barricades pour devenir patrons de presse ou députés européens. Et qui publiaient chaque année la même autofictionnette merdique, la même biographie sur un héros inattaquable de la Résistance derrière lequel ils cachaient leur nullité ou le même essai libéral-libertaire sur la mondialisation heureuse.»

    « Du sang. Soleil rouge. »

     

    Jérôme Leroy est un auteur inclassable, un auteur de gauche de droite, un hussard rouge, adepte d'un « communisme sexy et balnéaire », quelque peu guerrier aussi, qui écrit des polars d'anticipation particulièrement sombres et désenchantés, et dont l'oeuvre a toujours séduit les franges non-conformistes de la droite. L'auteur de ces lignes l'a découvert il y a plus d'une dizaine d'année au travers de son roman Monnaie bleue (Rocher, 1997), après la lecture d'une recension particulièrement élogieuse signée par Dominique Venner dans la revue Eléments (n°91, mars 1998). Qu'allait-il donc offrir à ses lecteurs en abordant un thème aussi délicat que celui du Front National ? Thierry di Rollo, honnête auteur de science-fiction, venait de se brûler les ailes sur le même sujet avec Préparer l'enfer (Gallimard, 2011), une daube outrageusement caricaturale et manichéenne... Alors le résultat, c'est Le Bloc, publié chez Gallimard, dans la Série noire, un polar politique percutant, construit autour de deux personnages archétypiques, Antoine et Stanko...

    Stanko, c'est le fils d'un peuple humilié, trahi et broyé par la mondialisation , qui par la violence et le sang, mais aussi par l'amitié et la fidélité, s'est forgé un présent de reître. « Sans vous, je serais en taule, avec des perdants de mon genre, ou à trainer comme une épave alcoolique, dans les villes du bassin minier, vieux skin au foie détruit, ou déjà mort ». Sacrifié, il va mourir en homme libre, une arme à la main, debout face au soleil.

    Antoine, lui, c'est l'intellectuel dégoûté par le monde tiède et aseptisé qui l'entoure, l'esthète au physique de rugbyman, dont la violence est comme un trop-plein d'énergie animale, et aussi le compagnon et l'amant éperdu d'Agnès Dorgelles, la nouvelle chef du Bloc, le parti de la droite populiste, en pleine ascension.

    Jérôme Leroy atteint une compréhension remarquable du milieu qu'il dépeint grâce à l'empathie dont il fait preuve, et qui place son roman à côté du Fasciste (Payot, 1988 ) de Thierry Marignac. Dans sa galerie de personnage, on trouve des tordus et des salauds, bien sûr, mais aussi des aventuriers déjantés, des convaincus et des combattants. Et Antoine, notamment, peut aisément trouver sa place dans la lignée des héros de Jérôme Leroy, de Laurent Sandre,dans Monnaie bleue, à Kléber, dans La minute prescrite pour l'assaut. Antoine, d'ailleurs, que le narrateur tutoie tout au long du livre pourrait presque passer pour un double de l'auteur, pour le personnage que sa jeunesse rouennaise aurait pu l'amener à devenir... Au fait, et si Jérôme Leroy était devenu communiste pour un sexe de fille ?...

    FD

     

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    "Sur fond d’émeutes de plus en plus incontrôlables dans les banlieues, le Bloc Patriotique, un parti d’extrême droite, s’apprête à entrer au gouvernement. La nuit où tout se négocie, deux hommes, Antoine et Stanko, se souviennent. Antoine est le mari d’Agnès Dorgelles, la présidente du Bloc. Stanko est le chef du service d’ordre du parti. Le premier attend dans le salon d’un appartement luxueux, le second dans la chambre d’un hôtel minable. Pendant un quart de siècle, ils ont été comme des frères. Pendant un quart de siècle, ils ont participé à toutes les manips qui ont amené le Bloc Patriotique aux portes du pouvoir. Pendant un quart de siècle, ils n’ont reculé devant rien. Ensemble, ils ont connu la violence, traversé des tragédies, vécu dans le secret et la haine. Le pire, c’est qu’ils ont aimé cela et qu’ils ne regrettent rien. Ils sont maudits et ils le savent. Au matin, l’un des deux devra mourir, au nom de l’intérêt supérieur du Bloc. Mais qu’importe : à leur manière, ils auront écrit l’Histoire. Plus qu’un simple roman noir, Le Bloc est un roman politique qui cherche à répondre à une question de plus en plus cruciale : comment expliquer et surtout comprendre l’affirmation de l’extrême droite dans les 30 dernières années ? En plongeant le lecteur dans la tête des deux protagonistes centraux, dans une posture empathique et compréhensive à mille lieux de la critique antifasciste traditionnelle, Jérôme Leroy prend des risques. La critique, bien présente, est ici en creux, elle se dessine dans l’esprit même du lecteur sans que l’auteur ait besoin de la formuler. En décrivant le parcours de ces deux hommes, il peint un tableau général de la déliquescence politique française contemporaine : disparition progressive du PC, abandon de la classe ouvrière par une gauche socialiste « boboisé » qui se réfère plus à l’idéologie libéralo-libertaire de Mai 68 qu’à la lutte des classes, droite de plus en plus arrogante, tournée vers le business et les profits transnationaux. Leroy décrit une société française à l’agonie, une poudrière qui éclate soudainement lors d’émeutes dont tout le monde parlait mais que personne en réalité n’a vu venir. Son constat fait mouche et oblige son lecteur à reconsidérer l’espace politique qui l’entoure."

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  • Sans histoire... ni géographie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Laurent Dandrieu, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et dans lequel il dénonce la fabrication à la chaîne de générations de déracinés...

    Laurent Dandrieu est actuellement rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire Valeurs actuelles et était, dans les années 90, un des animateurs de la revue Réaction, remarquable revue de la droite littéraire de conviction.

     

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    Sans histoire... ni géographie

    Au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, il fut un (court) temps question de mener une “politique de civilisation”, concept intéressant disparu aussi vite qu’apparu. La civilisation, pour aller vite, c’est le processus qui permet de savoir d’où l’on vient, afin de pouvoir savoir où l’on va. Comment donc pourrait-on mener une “politique de civilisation” quand tout est fait par ailleurs pour que l’individu moderne ne sache plus d’où il vient ?

    Quand tout, des plaques d’immatriculation automobiles aux programmes scolaires, conspire à en faire un nomade sans appartenance et sans mémoire ?

    Dans un récent recueil d’annotations portées par des professeurs sur leurs élèves (les Perles des bulletins de note, éditions Jean-Claude Gawsevitch), on relevait cette remarque désabusée d’un professeur sur l’un de ses lycéens : « Année sans histoire… et sans géographie non plus d’ailleurs. » Boutade qui, comme toujours, est plus vraie qu’elle ne le croit. En effet, comme nous l’apprend une récente tribune de Rémy Knafou publiée dans le Monde du 5 octobre, les programmes de géographie des classes de première entrés en vigueur en septembre 2011 consacrent ni plus ni moins que la disparition de la France en tant que telle : « L’entité “France”, celle de la République française, a purement et simplement disparu au profit de deux autres niveaux : le niveau européen, d’un côté, et celui des territoires qui composent la France, de l’autre, la part belle étant faite aux “territoires de proximité” », explique ce professeur émérite de la Sorbonne. Tout se passe comme si l’on voulait nous faire croire que la France est une simple juxtaposition de régions, unie par un hasard administratif, mais sans histoire com­mune, sans identité commune et par conséquent sans destin commun. Le tout ne serait ici que la somme des parties, sans rien leur apporter, sans que l’appartenance de ces parties à un tout modifie en quoi que ce soit leur existence ou leur devenir. La négation de la géographie française devient ici la négation du roman national, qui débouche inéluctablement sur la négation d’un avenir national.

    Déjà alarmante en soi, cette curieuse omission, ­exemplaire selon Rémy Knafou « d’une certaine dés­orientation collective », ne fait en réalité qu’élargir la brèche sans cesse grandissante creusée dans la perception que peuvent avoir les jeunes générations de leur identité. Ci­toyens d’un pays qui semble avoir basculé dans “l’après-histoire”, sans rien pour les relier charnellement à une geste historique qui s’éloigne de plus en plus dans le passé, sans devoir qui concrétise leur appartenance à une communauté nationale – comme l’a fait pour des générations le service national –, sans pour autant pouvoir se rattacher à une identité européenne qui reste fictive, réduits à leur simple statut de consommateur et de rouage du système économique, les jeu­nes générations de Français voient en même temps s’effacer les ­symboles qui pourraient les rattacher à une com­mu­nauté de destin, à une identité collective, à des racines concrètes.

    On dit célébrer l’identité européenne, mais on édite un agenda ponctué des fêtes du monde entier… à l’exception des chrétiennes. On voudrait que les Français délaissent les dé­lices de la repentance pour retrouver une certaine fierté nationale, mais on les prive, dans les manuels d’histoire, des ­grandes figures du passé, Clovis, Jeanne d’Arc ou Louis XIV, pour les entretenir du Monomotapa et des beautés de la ­civilisation dogon. On les somme d’agir en acteurs économiques responsables de la planète, mais on ne leur présente, sur les billets de banque, qu’un monde imaginaire et abstrait : ponts qui ne conduisent nulle part, vitraux vierges de toute représentation qui n’éclairent aucune cathédrale, absence de toute figure identifiable conduisent à se considérer comme une monade anonyme, le rouage impersonnel d’un système sans visage. Les monuments réels, d’ailleurs, obéissent eux-mêmes à ce principe d’anonymat : aéroports, bâtiments administratifs et même musées dévolus à l’histoire locale (comme celui de Liverpool, inauguré cet été) se ressemblent tous d’un pays à l’autre, issus de ce style international interchangeable et terriblement monotone dans sa quête d’originalité précisément, qui reproduit les mêmes formes et les mêmes silhouettes à Tokyo, à Sydney ou à Los Angeles.

    On déplore à longueur de discours le désarroi de ci­toyens en perte de repères, mais on fait tout pour les faire disparaître, pour effacer tous les signes de reconnaissance qui pourraient leur donner le point d’ancrage leur per­mettant de résister au vertige du tourbillon bougiste en s’inscrivant dans une lignée, dans une mémoire, dans un héritage. En privant ainsi les citoyens de toute transmission, on croit former peut-être des individus pleinement maîtres de leur destin, des citoyens du monde, des agents économiques à la flexibilité parfaite et des consommateurs adaptés aux innovations perpétuelles d’un marché mondialisé. On fabrique surtout des générations de déracinés, balayés par la première bourrasque faute d’avoir la moindre fondation, propres à former les gros bataillons de la barbarie qui vient.

    Laurent Dandrieu (Valeurs actuelles, 20 octobre 2011)

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  • Les snipers de la semaine... (30)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Causeur, Elisabeth Lévy dézingue nos braves petits hommes politiques qui courbent piteusement l'échine quand l'agence Moody's se permet de nous admonester...

    Moody's nous fouette et on aime ça

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    - sur Les influences, Emmanuel Lemieux envoie quelques fléchettes empoisonnées sur François Hollande à propos de «sa personnalité floue, imprécise, voire fuyante...

    François Hollande, biographie de l'anguille

    françois baroin,françois hollande,elisabeth lévymoody's,agence de notation,marché,soumission,fouet

     

     

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  • Alain de Benoist s'entretient avec David L'Epée (1/2)...

    De nationalité suisse, David L'Epée est un jeune journaliste d'idées indépendant.  Alain de Benoist répond à ses questions...

    Thèmes abordés :

    1 – Alain de Benoist : penseur de gauche ou de droite ?
    2 –  Qu’est-ce que la Nouvelle Droite ?
    3 –  Les médias et l’étiquette de droite
    4 –  Une évolution intellectuelle de la droite vers la gauche ?
    5 –  L’intellectuel engagé face au militant de parti
    6 –  Quête de vérité et recherche d’efficacité
    7 –  L’élite et le peuple
    8 –  Gramsci et la méthode du combat culturel
    9 –  Une droite allergique aux intellectuels
    10 –  L’Europe fédéraliste des peuples : contre l’Union européenne et contre les nationalismes
    11 –  Quelle alternative à la technocratie européiste ?
    12 –  Un exemple de résistance à l’européisme : la Suisse
    13 –  La géopolitique des blocs pour un monde multipolaire.


    Entretien avec Alain de Benoist 1/2 par davidlepee

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  • Construire le surhomme ?...

    Les éditions Grasset viennent de publier La construction du surhomme, le septième tome de la contre-histoire de la philosophie de Michel Onfray. Le créateur de l'université populaire de Caen évoque dans ce volume Jean-Marie Guyau, un philosophe français, et Friedrich Nietzsche...

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    "Michel Onfray est l’auteur d’une œuvre philosophique importante. La construction du surhomme est le septième tome d’une monumentale « Contre-histoire de la philosophie ».

    Toute l’œuvre de Michel Onfray tourne autour de ce qu’il appelle le « nietzschéisme de gauche » et, plus particulièrement, de tous les développements qu’une certaine tradition philosophique a consacrés au thème du « surhomme ». Il revient, dans cet ouvrage, sur cette question à travers l’étude de deux œuvres.
    Tuberculeux dopé au stoïcisme, Jean-Marie Guyau développe une philosophie vitaliste comme une machine de guerre contre la morale kantienne. Ce malade défend le don, la générosité, le risque, la dépense, l’action dans une œuvre qui pourrait faire de lui un Nietzsche français. Penseur du républicanisme, il formule un hygiénisme, un racialisme, un natalisme, dangereusement parents de l’idéologie de Vichy à venir. Il défend enfin une immortalité panthéiste stellaire obtenue par les traces de l’amour quand il a été fort.
    La figure ontologique du surhomme de Nietzsche n’est pas sans relation avec cette étrange métaphysique que le philosophe allemand connaissait. Nietzche commence avec Schopenhauer et Wagner, continue avec un long moment épicurien et termine avec l’éloge d’un surhomme ultra-caricaturé. Or, celui-ci nomme l’individu ayant compris que la volonté de puissance a les pleins pouvoirs, qu’il faut vouloir cette volonté qui nous veut, puis l’aimer pour accéder à une jubilation suprême. Une technique de sagesse à la portée de tous."
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  • Survivre à l'effondrement économique ?...

    Piero San Giorgio, auteur d'un essai intitulé Survivre à l'effondrement économique, qui vient d'être publié aux éditions Le Retour aux Sources, répond aux question du site Mécanopolis. Piero San Giorgio, de nationalité suisse, est cadre supérieur dans l'industrie de pointe. 

     


    Survivre à l'effondrement économique par Mecanopolis

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