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islamisme - Page 16

  • L'idéologie droit-de-l'hommiste, un obstacle à la lutte contre le terrorisme ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Guillaume Bigot, cueilli sur Figaro Vox et consacré aux blocages idéologiques qui empêchent de mener une lutte sérieuse contre le terrorisme islamiste. Guillaume Bigot est essayiste et chroniqueur.

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    L'idéologie droit-de-l'hommiste, un obstacle à la lutte contre le terrorisme ?

    FIGAROVOX.- Après les attentats de Carcassonne et de Trèbes, l'islamisme armé est de retour. Comment analysez-vous la réaction des autorités?

    Guillaume BIGOT.- Une réaction pavlovienne de la classe politique et des pseudo-experts consiste à s'indigner de ce que les djihadistes qui passent à l'acte sont déjà connus. Une telle indignation relève d'un pur contre-sens.

    Si les auteurs d'attaques sont fichés, c'est que le renseignement est efficace et non l'inverse. Le système de remontée et de classement d'informations est déjà perfectionné: on classe les individus de 1 à 16, en fonction de leur dangerosité, les proches peuvent être fichés et on fait tout pour éviter l'engorgement de la base. Ce système ne cesse de s'améliorer. Ainsi lorsque Yassin Sahli, par exemple, l'islamiste qui avait égorgé son patron à Saint-Quentin-Fallavier, dans la banlieue de Lyon, était sorti des fiches S (il avait été fiché une première fois en 2006), un nouveau fichier dit FSPRT (Fichier de signalement pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste) a été créé afin d'y verser les noms retirés du fichier principal. Nous gardons une avance indispensable sur l'ennemi. Contrairement à certaines allégations, les forces de l'ordre sont très bien renseignées de l'intérieur par nos compatriotes musulmans, fort heureusement d'ailleurs.

    Ce formidable travail de l'ombre réalisé par des informateurs de confession musulmane, par des fonctionnaires infiltrés et par les services permet d'éviter l'essentiel des actes qui, sans cela, ensanglanteraient la France. Chaque année, depuis 2015, ce sont entre 15 et 20 tentatives d'attentats qui sont en moyenne déjouées. Certaines de ces attaques auraient été dévastatrices.

    Donc, les attentats qui surviennent doivent être considérés comme inévitables? Si l'on vous suit, tout ce qui peut l'être serait donc entrepris pour protéger nos compatriotes?

    Loin s'en faut. Mais en critiquant le renseignement on se trompe de cible.

    Par ailleurs, on a beau redécouvrir la menace à chaque attentat, il faudra bien un jour admettre qu'éradiquer le djihadisme en France sera l'affaire d'une guerre de trente ans. L'islamisme est enraciné, avec un risque de séparatisme à la clé comme nous l'écrivions dès 2005, avec Stéphane Berthomet. Le risque zéro relève donc de l'illusion. Le reconnaître ne revient cependant pas à dire que l'on se protège aussi efficacement qu'on le devrait.

    Les services travaillent aussi bien qu'ils le peuvent, mais nous sommes confrontés à trois obstacles.

    Le premier est de taille si j'ose dire: le phénomène revêt des proportions telles qu'il ne peut plus être appréhendé à l'aune des moyens actuellement mis en œuvre.

    20 000 islamistes radicalisés dans le fichier «S» dont 7 000 très dangereux... pour moins de 8 000 fonctionnaires chargés de circonscrire la menace qu'ils représentent (4 300 de la DGSI, 2 500 fonctionnaires du Service central du renseignement territorial, plus des enquêteurs de la SDAT et des gendarmes de la sous-direction de l'anticipation opérationnelle).

    Surveiller une seule cible, 24h/24, même en ayant intensément recours à l'intelligence artificielle, mobilise toute une équipe agents. Il faut donc recruter et former.

    Le second obstacle qui nous empêche de lutter plus efficacement contre le terrorisme islamique, ce sont les magistrats eux-mêmes qui le dressent. À côté de juges d'élite telles que Jean-Louis Bruguière, Gilbert Thiel ou Marc Trévidic et d'autres encore moins médiatisés mais tout aussi remarquables, certains magistrats restent très imprégnés de ce que Jean-Pierre Le Goff appelle le gauchisme culturel. La magistrature a souvent les yeux de Chimène pour les caïds des cités qui forment la base du recrutement des futurs terroristes. Pourquoi? Un substrat de préjugés se mêle et explique cette coupable indulgence: culture de l'excuse, culte de la repentance néocoloniale, admiration pour un islamisme anticapitaliste. On n'est parfois pas très loin de la France rance et vichyste des porteurs de valise de Ramadan qui font semblant de ne pas entendre les délinquants de banlieues aduler Radouane Lakdim.

    Le troisième obstacle est donc idéologique. Ce qui paralyse les dirigeants français, c'est ce qu'il est convenu d'appeler le droit de l'hommisme. Ce dernier n'a rien à voir avec la défense concrète des droits de l'homme, ni même avec un attachement sincère aux valeurs qui forment le socle de notre pacte social. Le droit-de-l'hommisme est un culte des formes juridiques, sacralisées et placées au-dessus de la souveraineté populaire. L'apologie des droits de l'individu considérés comme l'alpha et l'oméga des valeurs morales cadenasse juridiquement la volonté de la majorité et fait le jeu de nos ennemis qui s'abritent derrière des procédures.

    En quoi ce que vous appelez le droit-de-l'hommisme empêche-t-il de lutter contre l'islamisme radical?

    L'expulsion des étrangers fichés S, l'éloignement des Français radicalisés ou le rétablissement des frontières forment trois mesures-clé qui feraient reculer l'ennemi. Mais en l'état actuel du droit, qui inclut les traités et l'interprétation du bloc de constitutionnalité par le Conseil d'État, par le Conseil Constitutionnel, par la Cour de Cassation et par la Cour Européenne des Droits de l'Homme, de telles mesures sont inenvisageables. On serait tenté de répondre: mais alors que l'on change le droit! À ce stade, les choses se corsent car notre système juridique installe ces juridictions suprêmes et ces traités au-dessus de la loi, c'est-à-dire de l'expression de la volonté générale. Il faudrait agir par référendum pour défaire ce que le peuple a fait sous la forme de traités ratifiés ou d'articles de la constitution autorisant des recours devant la Cour constitutionnelle par exemple.

    La main de l'État est donc paralysée par deux facteurs: un facteur dur, juridique, la règle de droit (expulser un étranger, c'est s'exposer à un recours que l'on anticipe comme perdu d'avance) et un facteur mou, symbolique et culturel (les résidus de l'idéologie soixante-huitarde qui placent l'État de droit au-dessus de la démocratie). L'anticipation de la règle de droit et cette mentalité qui considère comme sacrilège de vouloir la changer se combinent pour forger cet état d'esprit capitulard face à l'islamisme. Nous sommes face à des gouvernants qui croient faire leur devoir en résistant au populisme, c'est-à-dire à la demande d'une majorité de l'opinion qui attend des mesures énergiques pour neutraliser les apôtres de la guerre sainte.

    Le gouvernement se trompe dans sa communication à l'égard des attentats?

    La communication officielle verse dans le contre-sens absolu et fait le jeu de l'ennemi. Cette communication se décline suivant trois axes: premièrement, chercher à édulcorer les actes (mais à l'ère des réseaux sociaux, les informations finissent par sortir et c'est alors l'empire de la théorie du complot). On a vu ce mécanisme à l'œuvre: ce fut le cas avec certaines attaques à la voiture bélier ou avec l'égorgement du colonel Beltrame.

    Le deuxième axe de communication consiste à dédouaner préventivement l'Islam. C'est le grand mantra du «pasdamalgame». Il s'agit de parler à la place des musulmans pour les désolidariser à leur place d'avec l'islamisme. Nos compatriotes musulmans n'en demandent pas tant! Et puis un tel empressement à affirmer que les attentats islamistes n'ont rien à voir avec la religion mahométane est un peu louche. Les Français savent faire la différence entre leurs compatriotes d'origine musulmane qui veulent qu'on leur fiche la paix avec cette religion qu'ils ne pratiquent ni ne revendiquent, des concitoyens qui ont une pratique paisible de leur culte compatible avec les valeurs de la République. L'opinion ne confond pas ces deux catégories avec des islamistes provocateurs et vindicatifs qui placent la charia au-dessus des lois françaises ni avec les djihadistes assassins. Mais les Français, y compris de confession musulmane, sont exaspérés par ce qu'ils considèrent comme une manifestation de malaise de la part des autorités.

    Le troisième axe de communication, c'est de viser l'effet compassionnel. C'est la séquence «émotion». Les officiels se rendent sur place. On sort alors les bougies, on observe une minute de silence et on verse une larme.

    Or, ces trois réflexes sont totalement inappropriés.

    L'Islam, pas seulement le djihadisme mais toute la culture arabo-musulmane, est traversé par un culte de la virilité et de l'esprit chevaleresque. Montrer sa force, c'est gagner le respect. Passer pour une victime, c'est attiser la haine et le mépris.

    La fameuse taqîya, l'art de la dissimulation tactique prôné par le Coran consiste à tenir compte du rapport de forces pour s'adapter à un environnement non musulman. En nous montrant intraitables sur le respect de la laïcité, nous n'allons nullement encourager la révolte ou nourrir le sentiment d'injustice. Au contraire: nous obtiendrons que l'Islam s'adapte à la France et non l'inverse.

    Ainsi, le gouvernement devrait, au contraire, convoquer des caméras et mettre en scène l'expulsion de 300 imams salafistes. Il aura alors gagné sur tous les tableaux: sa cote de popularité bondira, les gamins qui hurlent de joie après des attentats ou certains sympathisants du djihad rentreront la tête dans leurs épaules.

    Guillaume Bigot, propos recueillis par Alexandre Devecchio (Figaro Vox, 29 mars 2018)

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  • Un pouvoir impuissant...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue François-Bernard Huyghe, cueilli sur son blog Huyghe.fr et consacré à l'impuissance politique dont fait preuve le pouvoir en place face au terrorisme islamiste. Spécialiste de la stratégie et de la guerre de l'information et directeur de recherches à l'IRIS, François Bernard Huyghe, auteur de nombreux livres, a récemment publié La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015), Daech : l'arme de la communication dévoilée (VA Press, 2017) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018).

     

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    Le pouvoir impuissant ?
     
    Le crime de Trèbes vient d’offrir à l’opposition une occasion de s’opposer sur un thème sécuritaire porteur : le laxisme supposé du gouvernement, la faiblesse des mesures contre les fichés S. C’est de bonne guerre et l’accusation de « coupable naïveté » peut porter : l’opinion est exaspérée par l’attentat de trop (alors que l’on commençait à claironner la défaite totale de Daesh, écrasé en Syrie). Cette opinion est surtout choquée de constater que le renseignement et le repérage des radicalisés ne sert qu’à découvrir le lendemain matin ce que l’on aurait dû savoir la veille du crime. On peut donc être fiché, rééditer à peu près le crime de Coulibay (tirer sur des policiers, se faire tuer avec des otages dans un supermarché), avoir à peu près le même profil, et ce trois ans plus tard sans que rien n’ait changé. Autre signe de l’évolution de l’opinion : les foules ne songent plus guère pour le moment à défiler à la République pour refuser l’amalgame et dire « Nous sommes... » (nous sommes quoi, au fait ? On ne peut pas scander : « nous sommes Beltrame »). Ni les défilés, ni les chants, ni les démonstrations de fermeté d’âme d’une population (« même pas peur ») attachée au vivre ensemble n’empêchent de nouveaux djihadistes de vouloir nous « punir » pour les bombardements de Syrie et d’Irak. Fin des grandes communions dans les « valeurs ». Fin des solutions magiques.
     
    D’où une fracture, sensible dans tous les débats sur les plateaux de télévision (et qui ne correspond pas forcément à droite/gauche). D’un côté les partisans de l’État de droit intangible (dans notre système, on ne peut pas incarcérer un fiché S qui par définition n’est pas inculpé mais signalé, on ne peut pas les expulser, on ne peut pas interdire le salafisme, etc.) et de l’autre ceux qui proclament que nous sommes en guerre et que des mesures d’exception se justifient.
     
    Les premiers n’ont pas grand chose à proposer, quelques mois après la loi pérennisant l’état d’urgence et quelques semaines après le plan de déradicalisation d’Edouard Philippe. Les seconds ont beau jeu de réclamer des mesures qui ne seront jamais prises. Les premiers accusent les seconds de susciter des tensions entre communautés, les seconds accusent les premiers de mollesse. Rien de plus normal.
     
    Du reste, dans son discours à l’Assemblée nationale, le premier ministre, très solennel, a joué cette carte : impossible de prendre des mesures juridiquement inapplicables. Et inenvisageable d’interdire le salafisme, qui est une idée (soit dit en passant, il y a trois salafismes, quiétiste, politique et djihadiste). Edouard Philippe a joué le principe de réalité et promis des moyens (un corps de magistrats) : ce sera un long combat, nous renforcerons les moyens, ne nous divisions pas. Ce qui était rhétoriquement impeccable, mais ne résout rien. Une hypothèse à retenir est celle de la « routine terroriste » (comme celle qu’a connu la Russie entre 1867 et 1917) : des attentats se répétant sporadiquement et des groupes recrutant toujours des volontaires pour tuer et mourir. Sans le formuler aussi explicitement, le gouvernement n’a donc, dans un premier temps, d’autre choix que l’argument qu’il n’y a pas de solution miracle et que nous devons nous mobiliser durablement. Incontestable, mais derrière ce débat un peu convenu sur la répression et son degré de fermeté, les véritables enjeux sont plutôt à chercher dans les faiblesses du renseignement : l’incapacité de traiter trop de données, trop de fichés, en repérant les signaux de passage à l’acte. Ce qui est sans doute plus facile à constater qu’à corriger (nous n’avons pas manqué non plus de lois sur le renseignement).
     
    À moins, bien sûr, que nous soyons capables d’engager une lutte idéologique à long terme, au-delà de simple mesure de traitement psychologique ou social des « radicalisés », comme on traite les alcooliques ou les cas sociaux. Et il faudra mieux que les campagnes de communication et contre-discours que nous avons vues : confiées à quelques agences qui n’avaient visiblement rien compris au code mental des djihadistes.
     
    Que pourrait faire l’actuel pouvoir, une fois déplorés l’instrumentalisation et rappelée la fermeté républicaine ? Après tant de lois et de plans contre-terroristes depuis les années 90 ? On a dit qu’Emmanuel Macron avait une vision « sociologique » et non idéologique du terrorisme. On se souvient de ses déclarations sur la composante « psychiatrique » du terrorisme « endogène » (et certes les Merah, Coulibaly ou Lakdim ne viennent pas d’un autre continent). On se souvient aussi de ses analyses sur notre « part de responsabilité », sur le « terreau de la défiance » et le manque de mobilité sociale à la source de la radicalisation. Un discours, au fond, assez technocratique, en ce sens que derrière une guerre mortelle des valeurs et des croyances, il ne conçoit que des « problèmes » socio-économiques ou des rigidités de la société, toutes choses que doit guérir une gestion moderne et ouverte. L’actuel pouvoir est-il capable de saisir la dimension idéologique et historique de la haine djihadiste ? de renoncer à traiter une conviction comme une dysfonction ? Il va, dans tous les cas, lui falloir réviser son discours positif, pragmatique et consensuel.
     
    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 27 mars 2018)
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  • Feu sur la désinformation... (179)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé Grandchamp.

    Au sommaire :

    • 1 : Colonel Beltrame, tué par balles, poignardé ou égorgé ?
      Attaque terroriste à Trèbes dans l’Aude, une information a été masquée par le gouvernement et l’AFP : le colonel Beltrame a été égorgé. Retour sur les bobards et les erreurs des médias commises à autour de la couverture de l’attentat.
    • 2 : Le Zapping d’I-Média 
      Sur France Inter, la journaliste Caroline Becard dresse le portrait de la ministre de la santé Agnès Buzin. « Votre compétence, votre ténacité sont salués quasi unanimement […] vous êtes discrètes, droite, souriante, vous ne prenez la parole que si vous êtes poliment invitée ». Un cirage de pompe en bonne et due forme digne de la propagande de Corée du Nord.

    • 3 : Lakdim le terro, Beltrame le héros
      Après l’attentat c’est l’heure du portrait des protagonistes. Portrait de Radouane Lakdim « le petit délinquant devenu terroriste », portrait du colonel Beltrame le héros qui force l’admiration. 
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Bobard par titrage dans le journal de référence Le Monde. Le 27 mars, le monde titrait : « Meurtre de Mireille Knoll : tous les partis, sauf le FN appellent à la marche blanche contre l’antisémitisme ». Dans le cœur de l’article, on peut apprendre que Marine Le Pen était considérée comme indésirable par le CRIF. 
    • 5 : L’armée, dernier refuge du diable
      Pour Libération, le JDD, et Médiapart, l’armée serait sexiste, trop blanche, trop catholique. C’est une véritable attaque menée contre les militaires.

     

                                   

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  • Un héritier des chevaliers...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 27 mars 2018 et consacrée à la mort du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame au cours de l'opération contre le terroriste islamiste du supermarché de Trèbes...

     

                                          

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  • Arnaud Beltrame et Redouane Lakmid : la France et l’anti-France...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Gabriel Robin, cueilli sur le site de la revue L'Incorrect et consacré à l'attaque terroriste qui s'est déroulée le vendredi 23 mars 2018 Trèbes, dans l'Aude.

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    Arnaud Beltrame et Redouane Lakmid : la France et l’anti-France

    Khaled Kelkal. Mohamed Merah. Salah Abdeslam. Chérif et Saïd Kouachi. Sid Ahmed Ghlam. Abdelhamid Abaaoud. Samy Amimour. Amedy Coulibaly. Ismaël Omar MostefaÏ. Mehdi Nemmouche. Ahmed Hanachi. Une liste non exhaustive de terroristes islamistes qui ont frappé sur le sol français. Vendredi 23 mars, le binational franco-marocain Redouane Lakdim s’est ajouté à la cohorte des zombies d’Allah voulant « venger la Syrie », faisant des blessés graves et quatre morts, dont l’héroïque lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, qui a fait le choix de prendre la place des otages retenus dans le supermarché attaqué. Nul besoin de s’appeler Sherlock Holmes pour comprendre ce qui réunit ces terroristes islamistes qu’on dit « Français », car ce qui les rassemble est qu’ils se ressemblent.

    Pourtant, Gérard Collomb se montrait surpris à l’heure de commenter l’ignoble série de meurtres de Carcassonne et Trèbes dans l’Aude :« Nous l’avons suivi et nous pensions qu’il n’y avait pas de radicalisation, mais il est passé à l’acte brusquement. Il était connu pour possession et deal de stupéfiants. On ne pouvait pas dire qu’il allait être un radical passant à l’acte dans les temps qui venaient ». François Molins, procureur de la République de Paris, lui a d’ailleurs emboité le pas, estimant lui aussi que « rien ne pouvait laisser présager un passage à l’acte ». Un salafiste d’origine marocaine défavorablement connu des services de renseignement, et même fiché S depuis 2014, voyou multirécidiviste condamné pour outrage à agent, violences et détention d’armes, ayant cherché à plusieurs reprises à se rendre en Syrie n’a vraiment pas la gueule de l’emploi. Non ? 

    Depuis septembre 2017, mois où ont été tuées deux jeunes femmes en gare de Marseille par un islamiste clandestin relâché peu de temps auparavant, la France a connu une relative accalmie sur le front terroriste. Rien ou si peu à signaler. Mais l’ennemi est ici, sur le sol français. Comme Emmanuel Macron l’a rappelé lors de sa conférence de presse, la menace est « endogène ». Malheureusement, il a oublié de préciser que ses racines étaient exogènes, les terroristes islamistes n’étant que les fruits pourris de l’immigration de masse proprement insupportable qui s’abat sur la France depuis des décennies, sans que personne ne semble pouvoir en enrayer la marche.

    « On ne pouvait pas savoir, les profils sont trop différents », nous dit-on après chaque attentat. Parce qu’on ne veut pas nous avouer la cruelle vérité, celle qui saute aux yeux de tous les Français normalement constitués. On sait très bien qui est potentiellement dangereux, mais les profils correspondants sont beaucoup trop nombreux pour que l’on puisse tous les tenir à l’œil, encore moins les mettre hors d’état de nuire. Les voyous islamisés biberonnés à l’infra-culture télévisuelle et à une lecture littérale du Coran, agrémentée de superstitions maghrébines, se comptent par dizaines, sinon par centaines de milliers dans l’hexagone.

    Que faire, donc, pour limiter la casse ? Le premier volet est technique. Une tâche que remplit correctement l’Etat qui a modernisé ses outils de renseignement, formé ses effectifs d’enquêteurs et ses brigades d’intervention. Emmanuel Macron montre d’ailleurs la volonté sincère de travailler ces sujets. Du reste, François Hollande essayait aussi. Il serait faux d’imaginer que nos dirigeants se moquent de la situation. Au contraire, ils la prennent au sérieux et la déplorent. Toutefois, leurs actions sont entravées par divers facteurs, parmi lesquels l’inaptitude à prendre au sérieux la question migratoire. C’est peut-être même le point le plus important. Sans immigration, pas d’islamisation de la France. Sans islamisation, nous ne serions pas victimes d’une telle folie terroriste. Est-ce si difficile à comprendre ?

    Puisque certains islamistes ne possèdent que la nationalité française, la lutte contre l’immigration ne suffira pas. Qui pourrait cependant contredire que l’inversion des flux migratoires ne serait pas une bonne mesure à adopter en urgence ? Ce n’est pas si compliqué à mettre en place avec un peu de bonne volonté politique. Il faudrait, en toute simplicité, se doter des moyens légaux et logistiques nécessaires pour expulser tous les étrangers coupables de délits et de crimes au terme de leur peine de prison, en réinstaurant la double peine, sans oublier les étrangers en situation irrégulière qui s’échappent dans la nature. Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Ajoutons à ce lot les étrangers connus pour leurs sympathies islamistes. Expulsons-les tous : une bonne base de travail.

    Bien sûr, dans un même ordre d’idées, éviter de donner la nationalité française à des voyous qui haïssent la France ne serait pas du luxe. Nous avions enquêté sur les pratiques de la préfecture de la Seine-Saint-Denis, où les candidats à la naturalisation se présentent parfois en complet salafiste. Des faits choquants qui ne nous avaient pas laissés insensibles. Mais le cas de Redouane Lakdim semble beaucoup plus édifiant. Redouane Ladkim aurait été naturalisé en 2004 à l’âge de douze ans, du fait de ses cinq ans de résidence sur le territoire national, juste après son père devenu lui aussi Français peu de temps auparavant. Trèbes est donc aussi le procès de l’immigration. La France est trop généreuse, adoptant des milliers de « français de papier » tous les ans. Parmi ces néo Français, censés l’être autant que vous et moi, supposément les héritiers de Jeanne d’Arc et Charlemagne, une forte proportion de naturalisés qui haïssent la France ou la nient.

    Natacha Polony a évoqué l’urgence du « combat idéologique », lequel se doublerait d’un « réarmement moral du pays ». Soit, mais soyons clairs, il est strictement impossible d’amener ou de ramener ces milliers d’individus vers la France ou vers la République. Dans l’immédiat, l’essentiel est donc de les chasser, de les emprisonner et de les éliminer. Les candidats potentiels seront peut-être découragés. Dans L’Art de la Guerre, Sun Tzu dit que « Lorsqu’un chat se tient à l’entrée du trou du rat, dix mille rats ne se hasardent pas à en sortir ; lorsqu’un tigre garde le gué, dix mille cerfs ne peuvent le traverser ». La peur doit changer de camp. Or, les anti-Français ne craignent pas plus la France, que les Français ou leur Etat. Ils les savent faibles. Aussi ne ploient-ils pas le genou, comme l’auront encore illustré les insultes lancées aux fonctionnaires de police venus visiter le domicile de Redouane Lakdim. La séparation est un phénomène naturel. Le développement séparé un fait que quelques exceptions heureuses ne démentent pas. Nous ne pouvons rien exiger d’autre d’une communauté que le respect des lois.

    Un Français aura sauvé l’honneur ce triste jour. En se sacrifiant pour ses compatriotes, Arnaud Beltrame a montré que l’esprit de résistance, celui des grognards de l’Empereur ou des Poilus de Verdun, était toujours bien vivant. Ironie de l’histoire, le lieutenant colonel Beltrame a été formé à l’école de préparation militaire de Saint-Cyr, fondée par Napoléon Bonaparte, dont le fonctionnement du lycée préparant son concours d’entrée a été violemment critiqué au matin de l’assaut islamiste par le journal Libération… Il a succombé à ses blessures dans la nuit, tel un héros des chansons de geste de naguère. La France ne l’oubliera jamais, ainsi que toutes les victimes françaises innocentes des meurtriers de l’islam de combat. Puisse aussi son sacrifice réveiller les consciences assoupies. S’il est évident que de nouvelles attaques se produiront durant les prochaines années, nous ne devrons jamais nous y résoudre.

    Gabriel Robin (L'Incorrect, 24 mars 2018)

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  • Vers la partition ?...

    Le 2 janvier 2018, Martial Bild recevait, sur TV libertés, Alexandre Mendel, à l'occasion de la sortie de son livre Partition (Toucan, 2017), pour évoquer ces territoires perdus de la République qui sont devenus des territoires abandonnés à l’islamisme. Journaliste d'investigation, Alexandre Mendel a déjà publié La France djihadiste (Ring, 2016).

     

                                         

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