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islamisme - Page 14

  • Quand le Dragon enquête...

    Les éditions DLV viennent de publier un polar d'Emmanuel Albach intitulé Le gamin aux lunettes noires. Ancien journaliste au Figaro et à l'AFP, Emmanuel Albach a fait partie des quelques dizaines de volontaires français qui se sont engagés en 1976 dans la guerre du Liban aux côtés des phalangistes chrétiens. Il a raconté cette expérience de jeunesse dans Beyrouth 1976, des Français aux côtés des Phalangistes (Synthèse nationale, 2015). Il a également publié un roman de politique fiction,  Le grand rembarquement (Dualpha, 2016).

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    " A la suite du meurtre d'un de ses amis, Le Dragon enquête dans une banlieue parisienne prétendument bourgeoise et paisible, mais d'où l'Etat islamique prépare une terrible vengeance... Avec Le Dragon -libraire enquêteur au passé tumultueux- et la jolie Charlotte, flingueuse sans état d’âme, les bastos sifflent fort aux oreilles de la racaille acquise à Daech. "

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  • « Je ne serais pas étonné que l’EI, après la perte de la Syrie et de l’Irak, continue à essaimer dans d’autres pays »

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par François-Bernard Huyghe au site Algérie Résistance, animé par le journaliste Mohsen Abdelmoumen, à propos de la lutte contre l'Etat islamique. Spécialiste de la stratégie et de la guerre de l'information et directeur de recherches à l'IRIS, François Bernard Huyghe, auteur de nombreux livres, a récemment publié La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015), Daech : l'arme de la communication dévoilée (VA Press, 2017) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018).

     

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    « Je ne serais pas étonné que l’EI, après la perte de la Syrie et de l’Irak, continue à essaimer dans d’autres pays »

    Mohsen Abdelmoumen : Les gouvernements occidentaux sont-ils impuissants face au terrorisme ?

    Dr. François-Bernard Huyghe : Nous avons des attentats terroristes en Occident depuis la fin du XIXe siècle. Il y en a eu pour diverses raisons, tantôt par des anarchistes, tantôt par des indépendantistes, tantôt l’extrême-gauche, l’extrême-droite, etc. et personne n’a trouvé la solution miracle. En ce moment par exemple, en France, nous vivons une situation où en dépit de l’écrasement militaire de Daech, il y a tous les deux mois un attentat ou une tentative d’attentat se réclamant du califat mené avec plus ou moins de moyens, donc il y a une sorte de routine terroriste qui s’installe. Évidemment, on a pris des tas de lois, je crois qu’en France on a du prendre vingt lois contre le terrorisme et bien sûr, la lutte a des limites et d’abord des limites quantitatives car il y a plusieurs dizaines de milliers d’individus susceptibles d’être djihadistes ou d’être absorbés par le djihadisme en France, donc cela pose des problèmes de surveillance d’autant plus difficiles que ces djihadistes dans leur vision stratégique ont le droit de s’attaquer à n’importe quelle cible. C’est évidemment différent de l’époque où il fallait protéger les présidents de la République, les magistrats ou les généraux mais pas le citoyen au coin de la rue.

    Que pensez-vous de la restructuration de Daech et notamment de la naissance du groupe Khorasan ?

    Toute la stratégie de Daech et tout son discours étaient basés sur le fait qu’on allait enfin établir le califat au pays de Sham et qu’il rayonnerait dans le monde entier. Bon, il a été écrasé mais on voit maintenant qu’il y a une phase 2 avec des groupes se réclamant de Daech qui viennent venger l’écrasement de ce califat, il y en a de Khorasan, et on a vu des attentats en Afghanistan, on en a vu aussi en Indonésie, etc. Donc, il est très possible qu’un certain nombre de groupes continuent à prospérer et à mener des actions de manière décentralisée après la perte du califat qui tenait une place centrale. Après tout, je vous rappelle que l’on combat Al-Qaïda depuis le début des années 1990. On a mis d’énormes moyens militaires pour l’écraser  et elle sévit toujours aujourd’hui et je ne serais pas étonné que Daech, après la perte de la Syrie et de l’Irak, continue à essaimer dans d’autres pays.

    Le gouvernement Macron a lancé un 3eplan pour lutter contre la radicalisation. Vous maîtrisez bien ce sujet. Ces mesures s’en prennent-elles vraiment à la racine, à savoir l’idéologie takfiriste ou non ?

    Personnellement, je suis très très sceptique sur les méthodes de déradicalisation. Ce mot ne veut pas dire grand-chose. Empêcher les gens de retourner à leurs racines, qu’est-ce que cela veut dire vraiment ? On a fait plusieurs tentatives en France sous le gouvernement précédent et sous le gouvernement Macron, menées par des associations qui essayaient de réadapter les jeunes tentés par le djihadisme, on les traitait un peu comme des alcooliques ou des drogués et cela a échoué lamentablement. On a l’exemple presque comique d’un centre de déradicalisation qui avait coûté une fortune, il y avait une seule personne qui y allait et encore, je pense que c’était parce qu’elle avait le chauffage et la douche gratuits. Donc, ces méthodes-là ont échoué.

    Telles que caresser un hamster et utiliser un bâton japonais…

    Par ailleurs, on a bien vu qu’on ne sait pas mener un contre-discours contre les djihadistes parce qu’on a fait plusieurs campagnes sur internet en disant « c’est affreux, on tue des gens, vous allez mourir ». Mais justement, les gens vont là-bas pour tuer et pour mourir, donc ça ne marche pas très bien. Il y a donc une faiblesse dans ce domaine-là. Comme solution, il y aurait une part de travail de l’école, certainement. Je souhaiterais en effet que l’école rende aux petits citoyens la fierté de leur pays et des valeurs républicaines. Mais est-elle capable de le faire au moment où, en France, on n’est même pas capable de leur apprendre à lire et à compter correctement ? Donc, on a de vrais problèmes et beaucoup de gens cherchent une solution dans une action des autorités islamiques pour dire que ce que fait Daech, ce que fait le califat, n’est pas dans le Coran, que c’est une déviance, une hétérodoxie, une interprétation délirante. C’est bien, et j’ai déjà vu passer des textes de religieux sunnites condamnant d’un point de vue théologique et dogmatique ce que fait le califat avec ses déviances. Le problème est que l’on voit que cela n’a pas vraiment atteint les capacités de recrutement de Daech qui disqualifie toutes les autorités musulmanes traditionnelles comme étant des hypocrites dans leur système mental, ce qui veut dire des mauvais sunnites qui en réalité coopèrent avec les sionistes, les chrétiens, les athées, etc.

    Je reviens toujours au mot qui m’a frappé dans vos travaux. Ne pensez-vous pas qu’il y a une impuissance des gouvernements occidentaux face à la problématique des returnees (ndlr : les djihadistes qui reviennent d’Irak et de Syrie)?

    Oui, on a également un gros problème de ce côté-là, on le voit déjà en France avec le retour de plusieurs centaines d’entre eux. C’est un problème en partie juridique : de quoi faut-il les inculper ? À partir du moment où l’on n’utilise pas contre eux une incrimination pénale du genre « coopération avec une puissance étrangère », « avoir porté les armes contre la France », etc., il faut les juger au cas par cas pour ce qu’ils ont fait et ce qui est prouvé et, évidemment, c’est long, car il est difficile de trouver des preuves. Par ailleurs, nous avons un système pénal qui n’est pas extraordinairement répressif, ce qui fait que certains djihadistes qui sont revenus après avoir combattu en Syrie, pourront sortir de prison vers 2020. Sans parler évidemment du recrutement qui pourrait se faire dans les prisons. Il y a dans la loi française l’idée de les regrouper dans un seul endroit, c’est probablement mieux que de les disperser partout où ils vont faire du prosélytisme, mais effectivement, on est face au problème des returnees ou des foreign fighters avec tout ce que cela comprend : les femmes qui vont revenir, qu’il sera difficile de condamner aussi sévèrement…

    Et les enfants soldats de Daech

    Et les enfants bien entendu. J’ai vu des vidéos abominables où il y avait des petits français, des gamins de moins de dix ans, qui égorgeaient des gens ou des choses similaires. Je ne sais pas quel est le psychologue qui saura les soigner et les ramener gentiment à l’école. C’est un véritable problème, ce qui fait qu’une grande partie de l’opinion française n’a pas très envie de voir revenir les foreign fighters.

    J’ai évoqué le sujet avec l’ambassadeur d’Irak à Bruxelles qui m’a dit qu’il y a eu des contacts pour notamment rapatrier les foreign fighters. Vous pensez qu’il faut qu’ils soient jugés sur place ?

    Oui, il y a sûrement eu des contacts. Nous sommes dans une situation juridiquement un peu embarrassante parce que, après tout, ce qu’ils ont fait, s’ils ont tué des gens, commis des crimes, c’est en Irak, et nous, la France, nous sommes censés soutenir le gouvernement irakien et faire partie d’une coalition de soutien qui considère le gouvernement irakien comme un gouvernement démocratique. Nous sommes un peu dans une situation schizophrénique. C’est vrai que notre système de droit réclame qu’on les rapatrie en France où ils ne risqueront pas la peine de mort, où les conditions de la défense sont mieux respectées, etc. De leur côté, j’imagine bien que les Irakiens n’ont pas une forte envie de les épargner, et ça me paraît normal. Nous sommes donc dans une situation un peu schizophrénique et embarrassante. Je vous rappelle que la ministre des Armées en France avait dit dans une interview, qu’après tout, si ces gens ne revenaient pas en France, ça ne lui ferait pas énormément de peine.

    Ne pensez-vous pas que ces gens-là utilisent votre démocratie, c’est-à-dire le système démocratique occidental, pour mieux vous abattre ?

    Bien évidemment. La réponse est oui.

    Ils deviennent procéduriers, ils connaissent la procédure, le droit, ils utilisent les failles juridiques, etc.  pour mieux vous égorger. Ils s’appuient sur votre propre « démocratie », vos « droits de l’homme », etc. pour se retourner contre vous.

    Oui, évidemment. Dans la mesure où ils affichent le plus grand mépris pour la démocratie, où, dans leur tête et dans la littérature djihadiste, ils passent leur temps à raconter que la seule loi est la loi de dieu, qu’il faut punir, et quand ils parlent entre eux, ils ne reconnaissent pas notre système juridique, notre démocratie, notre État, notre armée, etc. Et bien entendu, quand ils sont pris, ils font de la taqiya (ndlr : art de la dissimulation), de la dissimulation, ils gagnent du temps et utilisent le système juridique, les avocats, les droits de l’homme, etc. Je vous donne un exemple qui est très simple : on n’interviewe pas tellement les djihadistes revenus en France mais en revanche quand ils se font prendre par les Kurdes, par exemple, souvent les Kurdes les interrogent en français – il y a des tas de combattants kurdes français, car beaucoup de Français sont allés rejoindre leurs frères là-bas, ils ont un passeport français et parlent parfaitement français -, et donc ils ont fait parler 4 ou 5 djihadistes qu’ils avaient pris et évidemment ils disent « je me suis trompé » ou « on m’a trompé » « je voulais faire de l’humanitaire ».

    Ils font ce que l’on appelle soi-disant « des révisions » mais en fait c’est de la taqiya, de la dissimulation.

    Oui, c’est exactement de la dissimulation.

    Ils s’adaptent. Ils ont une faculté d’adaptation incroyable à toutes les situations, vous ne trouvez pas ?

    Ceci dit, le problème s’est toujours posé pour tout terroriste, pour toute personne accusée d’un attentat et qui sont des gens  qui sont contre le système et qui vont être obligés de jouer avec les mécanismes du système.

    Pensez-vous que l’on peut combattre ces gens-là avec des outils juridiques ? Peut-on combattre un terroriste avec l’arsenal juridique d’un État de droit ?

    Non, parce que l’on voit très bien qu’ils vont utiliser toutes les faiblesses de notre système et sauf peut-être pour des cas extrêmement graves, ils ne vont pas être condamnés à des durées très longues. J’aimerais parler d’un autre facteur très inquiétant, je ne sais pas si vous connaissez un livre remarquable qui s’appelle « Les revenants »…

    Oui, le livre « Les Revenants » de David Thomson.

    Voilà. Il montre très bien que maintenant il y a une deuxième génération, qu’il y a des gens qui étaient déjà engagés du temps d’Al-Qaïda, qui étaient déjà engagés du temps du GIA algérien, qui ont fait de la prison et qui sont toujours djihadistes. Donc, je ne voudrais pas être pessimiste, mais ceux qu’on prend maintenant seront peut-être toujours djihadistes dans dix ans.

    A-t-on appris, en France, la leçon du drame algérien et du combat du peuple algérien contre les terroristes ? Lorsque j’ai parlé à l’Ambassadeur d’Irak, il m’a dit qu’Al-Qaïda, Daech, GIA, étaient des noms différents pour une même matrice.

    Effectivement, c’est la même idéologie, ce sont des djihadistes salafistes qui se réclament de la même tradition et de la même stratégie.

    Oui, le corpus idéologique est le même.

    Bien sûr, il y a des petites différences stratégiques, le GIA voulait combattre en Algérie, Al-Qaïda voulait frapper l’ennemi lointain et le califat voulait créer le califat tout de suite. Ce sont des différences stratégiques mais pas des différences idéologiques. On est bien d’accord là-dessus. Avons-nous appris les leçons ? Eh bien, j’espère qu’on va les apprendre. Bien sûr c’est autre chose, parce qu’en Algérie, vous avez eu des forces de guérilla et on ne peut pas vraiment comparer militairement. Effectivement, ce ne serait pas mal qu’on retienne un peu ces leçons-là d’un pays qui a payé un prix du sang élevé.

    Certains experts bien sourcés que j’ai interviewés m’ont affirmé que Daech a repris ses positions de 2013 en Irak alors que les médias nous présentent la défaite militaire de Daech. Ne pensez-vous pas que contrairement à ce que les médias disent, il n’y a pas eu de défaite militaire mais un repli tactique en Irak et que l’idéologie reste intacte ?

    Je pense que vos experts ont probablement raison en ce sens qu’il faut se souvenir qu’effectivement, vers 2013 – 2014, peu de gens avaient réalisé le danger. C’était une petite scission d’Al-Qaïda et donc il s’agissait de gens qui n’occupaient pas de villes et qui n’essayaient pas de conquérir des territoires. Ils ont quand même subi des pertes considérables, mais ils ont probablement une capacité de survie en situation de guérilla dans des pays où le contrôle du territoire est très difficile et où il y a des tas de groupes armés. Effectivement, qu’ils se soient repliés est très possible. Après tout, pendant des années ils ont échappé à l’aviation, à l’armée, etc. Ils ont certainement du garder une grande capacité  à survivre. Je vois plusieurs scénarios : il y a ceux qui vont repartir dans d’autres pays pour aller combattre, par exemple en Afghanistan…

    En Europe ?

    Au Maroc, c’est possible, pour ceux qui vont partir faire le djihad ailleurs. Peut-être que certains passeront des accords et rejoindront des groupes d’Al-Nosra, etc.  Et puis il y a ceux qui reviendront en France…

    En Europe ?

    En Europe, en général. Je pense qu’il y en a un certain nombre qui continueront à être sur place. Ça me paraît logique.

    Dans votre livre très important et très riche en documentation notamment concernant la communication chez Daech « Daech : l’arme de la communication dévoilée », ne pensez-vous pas que Daech a gagné la bataille de la communication ?

    Ils ont été très bons en tous cas. Il est vrai qu’ils ont réussi à produire un appareil de propagande par l’image, par le texte, par les réseaux sociaux, qui a été fantastique. On ne savait pas faire grand-chose face à cela. Ce qui a changé maintenant, c’est qu’il est techniquement de plus en plus difficile de trouver la propagande djihadiste car ils ont moins de moyens de production et ils ne peuvent plus faire des films d’exécutions avec 15 caméras, des moyens de montage, et des super-caméras. Il y a un autre facteur qui joue, c’est que les réseaux sociaux ou plus exactement les grands d’internet, les GAFA, sont intervenus pour changer les algorithmes des moteurs de recherche, pour retirer des comptes, pour chiffrer les contenus, et très honnêtement, il est très difficile maintenant de trouver des contenus djihadistes pro-Daech sur internet. En tous cas, c’est infiniment plus difficile qu’au moment où j’ai écrit ce livre.

    Vous pensez que votre livre a eu de l’impact ? 

    Oh lala ! Je ne suis pas si immodeste. Je ne me prête pas un rôle aussi important (rires). En revanche, sur le plan technique, ils continuent à communiquer. Je vous donne un petit exemple : l’autre jour, on a arrêté en France un Égyptien qui préparait un attentat avec un poison très dangereux. Je ne sais pas jusqu’à quel point il aurait eu les connaissances techniques pour réaliser ce projet, mais lui, il communiquait sur l’application cryptée Telegram qui est une application très sécurisée. On l’a quand même arrêté et la police n’a pas expliqué ce qu’il a fait, peut-être que les policiers se sont infiltrés dans sa page de diffusion Telegram, peut-être qu’ils ont pris son téléphone et qu’ils ont pu regarder ses messages. Mais en tous cas, les djihadistes sont devenus très très prudents sur la communication et, si j’ose dire, le secret est très difficile à concilier avec la publicité, donc c’est plus difficile de trouver leurs messages si vous n’êtes pas initié.

    Ne pensez-vous pas qu’ils peuvent revenir à des méthodes de communication plus artisanales, telles que l’ancienne méthode du bouche à oreille ?

    Bien sûr. Le bouche à oreille a toujours fonctionné en ce sens que les loups solitaires qui deviennent djihadistes en regardant des groupes terroristes commettre des attentats, moi je n’en connais pas. Cela n’existe pas. Il y a toujours des copains, il y a des frères, des camarades, il y a des mentors. Souvent d’ailleurs, on voit que ce sont des groupes d’une localité, ils connaissent les gens, les copains d’enfance, ils se sont rencontrés à l’école, à la mosquée ou au centre de loisirs, donc le facteur humain est très important pour permettre aux gens de communiquer entre eux.

    Dans votre livre cosigné avec Alain Bauer « Les terroristes disent toujours ce qu’ils vont faire » dans lequel on trouve bien des questions, vous attirez l’attention sur le corpus idéologique qui est fondamental pour devenir terroriste. Or, j’ai fait une petite recherche et j’ai trouvé que dans de nombreuses bibliothèques municipales des pays européens, on trouve des livres des théoriciens du takfirisme, du genre Sayyid Qotb ou Ibn Taymiyya. Comment expliquez-vous que les pays occidentaux tolèrent ces ouvrages ?

    Effectivement, mais je ne sais pas si les djihadistes vont les consulter à la bibliothèque…

    Ils les échangent dans les prisons, en tous cas.

    Alors là, effectivement, ce n’est pas une très bonne idée d’autoriser cela (rires). Je suis d’accord avec vous. On sait qu’il y a un très grand effort de traduction et de diffusion de ces livres. Les textes d’Abdelwahhab, etc. sont édités par l’Arabie saoudite. Il y a des tas de théologiens qui sont djihadistes et les salafistes saoudiens les lisent et les diffusent aussi.

    Comment expliquez-vous que l’Arabie saoudite soit un allié stratégique des Américains et des Français, avec lesquels elle fait du business, sans parler du Qatar, alors que ces pays génèrent le terrorisme ?  Ne faudrait-il pas revoir vos alliances ? J’ai parlé avec un expert du renseignement européen qui me disait que les enjeux économiques étaient prépondérants.

    J’ai peur qu’il n’ait un petit peu raison et qu’en fait, il y a d’énormes intérêts économiques qui sont engagés dans tout cela – et là on parle de très gros business avec l’Arabie saoudite. Soyons honnêtes, vous voyez bien que les médias et l’opinion s’indignent beaucoup moins de ce que fait l’Arabie saoudite que ce que font d’autres pays.

    Donc, les contrats économiques passent avant la sécurité des citoyens, si je comprends bien ?

    D’une certaine façon, oui. Il est clair qu’il y a des gros intérêts économiques en jeu.

    Vous avez beaucoup travaillé sur les médias et la communication de Daech, comment expliquez-vous que sur un réseau social comme Twitter ou Facebook on trouve des comptes inféodés à Daech ou Al Qaïda ? Ne pensez-vous pas que les États et leurs services doivent intervenir pour mettre ces médias sociaux face à leurs responsabilités ?

    Ils l’ont un petit peu fait, et d’ailleurs il y a de temps en temps des reproches à ce sujet. Il y a eu des modifications des algorithmes sur Facebook, Google, etc. Il y a eu des mesures qui ont été prises mais le problème est aussi largement quantitatif et je vous assure que rechercher des groupes djihadistes sur Google, c’est beaucoup plus difficile maintenant qu’il y a quelques années.

    Personnellement, j’ai trouvé quelques comptes sur Twitter, notamment un groupe en Afghanistan.

    C’est une question d’algorithmes et de recréation très très rapide de ces comptes.

    Ne pensez-vous pas qu’en jouant sur le conflit entre les Chiites et les Sunnites comme on l’a vu au Moyen Orient, les Américains ont ouvert la boite de Pandore ? Ne risquent-ils pas de dévaster ce qu’il reste de cette région martyrisée ?

    Je ne peux répondre que oui à une telle question. Bien sûr, c’est évident. Ils ont joué avec le feu, avec une ignorance incroyable de la situation. Vous savez le mot qu’on rapporte quand Bush avait lancé la guerre d’Irak, on lui avait dit qu’il fallait tenir compte des Chiites, et il avait répondu « les Chiites, les Chiites, je croyais que tout le monde était musulman là-bas » (rires). Vous voyez le degré d’ignorance. C’est sûr qu’il y a eu un déclanchement de la poudrière après 2004. On peut aussi discuter de ce qu’on a fait en Libye.

    Que pensez-vous du retrait de Trump de l’accord sur le nucléaire iranien ? Ne pensez-vous pas que Donald Trump est en train de jouer à un jeu très dangereux pour l’humanité ?

    Oui, et il joue avec une alliance objective avec Netanyahu, avec l’Arabie saoudite, et il ridiculise accessoirement l’Europe dans cette histoire. Là encore, on ne peut qu’être d’accord sur le danger de déconstruire ce qui a été construit.

    François-Bernard Hughe, interview réalisée par Mohsen Abdelmoumen (Algérie résistance, 9 juillet 2018)

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  • L'actualité sans politiquement correct (2)...

    Chaque mois, Jean-Yves Le Gallou apportera sur Polémia son éclairage sur les faits les plus marquants de la période.Nous reproduisons ci-dessous cette première revue d'actualité pour le mois de juin...

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    Aquarius, Médine, TVL… Le mois de juin vu par Jean-Yves Le Gallou

    Polémia : En Italie, Salvini a été nommé ministre de l’Intérieur et a très vite agi avec une priorité : la fin de l’arrivée de migrants et l’expulsion des clandestins. A quand un Salvini français ?

    Jean-Yves Le Gallou : La coalition arrivée au pouvoir en Italie avait deux priorités : la réforme de l’UE, de l’euro et de la politique budgétaire italienne mais aussi une priorité en termes de contrôle et de maîtrise de l’immigration.
    Il est manifeste que le gouvernement italien de Monsieur Conte avec comme ministre de l’Intérieur Monsieur Salvini agit sur ce qu’on peut considérer comme la priorité des priorités (à la fois du point de vue de l’identité italienne et du point de vue de l’attente des électeurs italiens). Il a donc immédiatement agi pour bloquer l’arrivée de nouveaux envahisseurs dans les ports italiens. Ce qui surprend au fond tout le monde, car voilà un homme politique qui ne se contente pas de paroles mais tient ses promesses.

     

    On peut dire qu’il y a là une leçon pour la « droite » française, si tant est qu’on puisse parler de droite s’agissant de LR ou du Front national. Il y a souvent des beaux discours en France mais rarement la mise en œuvre, soit au gouvernement soit dans les pouvoirs locaux ou au Parlement européen.
    De ce point de vue-là, la vraie question qui va se poser aux Républicains en France, c’est de mettre en harmonie leurs décisions dans les assemblées avec les discours de Wauquiez. Ils devront agir en fonction des discours qu’ils tiennent. Cela suppose d’arrêter de voter des dispositions favorables aux migrations au Parlement européen et d’arrêter de voter des subventions à des associations antiracistes ou LGBT dans les communes, les départements et les régions. Faute de quoi, ils sont évidemment condamnés car, désormais, les électeurs voient que dans certains pays (Italie, Autriche, Hongrie, Pologne…) il est possible de respecter la parole donnée.

    Ce serait pour la France, la seule condition de la survie.
    Je pense qu’il y a deux leçons à tirer en France de cette attitude de Salvini.
    D’abord, une question à destination de LR : quand vos élus vont-ils mettre en harmonie leurs discours avec leurs décisions ?
    Du côté du FN, la leçon est que la vraie priorité c’est la maîtrise de l’immigration et la défense de l’identité. C’est beaucoup plus important que les fariboles monétaires et souverainistes.
    La prise de conscience de cela, c’est aussi d’accepter le vocabulaire qui décrit cette réalité.
    C’est-à-dire qu’aujourd’hui, quand on est au FN, il faut accepter de reprendre le terme de Grand Remplacement. Car nier qu’il existe un grand remplacement ethnique et civilisationnel, eh bien c’est mentir aux Français. Et passer à côté de l’essentiel.

    Donc, il faut faire un pas en avant dans l’action chez LR et un pas en avant dans le discours au FN.

    Au sujet d’un Salvini français, le paysage politique actuel est sélectionné par les médias. Les médias ont beaucoup fait pour sélectionner à LR les mous ou les molles. Ils ont beaucoup fait pour promouvoir Juppé, NKM, Calmels, Pécresse et tous les mous. Et les médias ont beaucoup fait pour détruire ceux qui parlent un peu plus haut – je pense notamment au « Wauquiez bashing ».

    Au FN, c’est pareil. On a beaucoup fait pour promouvoir Marine qui se distinguait de JMLP. Même chose pour Philippot qui continue d’ailleurs d’être invité dans les médias alors qu’il ne représente strictement plus rien.
    Est-ce qu’il y a aujourd’hui sur l’étagère un homme ou une femme politique pouvant être le Salvini français ? Je n’en suis pas sûr.
    Celle qui est sans doute la plus proche, – je pense à Marion Maréchal bien sûr – eh bien elle est actuellement en réserve de la République, de la France et de la civilisation européenne. Difficile pour le moment de préjuger de la suite.

    Polémia : Concernant l’Aquarius, qu’aurait-il fallu faire ?

    Jean-Yves Le Gallou : Première chose : il aurait fallu lui interdire d’accoster dans tout port européen.

    Ensuite, à partir du moment où il accostait dans un port européen – et il a accosté à Valence pour livrer sa « cargaison » de clandestins puis à Marseille pour faire le plein – il fallait l’arrêter. J’emploie le terme de « cargaison » car le phénomène migratoire ressemble clairement à une forme d’esclavage moderne.
    Il aurait dû être saisi par les autorités au titre de ses manœuvres de transport de clandestins puisqu’il est évident, lorsqu’on regarde le parcours de l’Aquarius, qu’il attend les clandestins à la limite des eaux territoriales libyennes. S’il s’agissait d’une véritable opération de sauvetage, il les ramènerait vers les ports les plus proches, en Libye ou au Maghreb et non pas en Europe.

     

    Polémia : Des centaines d’islamistes ayant combattu auprès de l’Etat islamique seront bientôt relâchés en France. Une actualité qui a beaucoup fait débat. Que faudrait-il faire de ces islamistes radicaux ?

    Jean-Yves Le Gallou : Il y a 2 hypothèses.
    Soit les islamistes radicaux sont étrangers et ils doivent donc être expulsés.
    Soit ils sont français et ils se sont conduits comme nationaux d’un pays ennemi en servant un état étranger hostile et, par conséquent, ils doivent être déchus de leur nationalité française puis expulsés.

    Leur vocation est donc, si ce n’est pas de retourner en prison, d’être expulsés.

    Polémia : Alors que le métier d’enseignant manque d’attractivité, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, réfléchit à baisser le niveau de recrutement pour combler les postes vacants. Quel avenir pour les enfants français dans la France de demain ?

    Jean-Yves Le Gallou : Si l’on manque d’enseignants, c’est pour deux raisons : la première c’est que le salaire est peu attractif, ce qui peut déranger alors que l’enseignement, considéré comme un très beau métier pendant longtemps, perd en prestige aujourd’hui ; mais la raison principale, c’est que, lorsque vous êtes jeune enseignant, vous êtes condamné à débuter dans la région parisienne et plus précisément dans les banlieues de l’immigration. C’est ça la raison première.

     

    Dans beaucoup d’endroits, les gens préfèrent passer les concours de recrutement pour être professeur des écoles plutôt que professeur dans le secondaire car lorsqu’on choisit d’être professeur des écoles on est affecté dans l’académie dans laquelle on a passé le concours. Il y a donc un choix géographique. Par contre, lorsqu’on passe un concours pour le secondaire, c’est un concours national et on est à peu près sûr d’entamer sa carrière en Seine-Saint-Denis ou dans un autre département du même genre.
    C’est tellement vrai qu’on ne trouve plus de candidats pour être professeur des écoles dans l’académie de Créteil (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis, Essonne). En fait, les professeurs ne veulent même pas aller enseigner à des bambins dans ces zones immigrées.

    Le système de l’Education nationale est donc proprement détruit par le phénomène de l’immigration.

    Polémia : Lors des attentats du Bataclan, on a appris début juin que des militaires de l’opération Sentinelle avaient été empêchés d’intervenir. Aurait-il fallu leur donner un autre ordre ?

    Jean-Yves Le Gallou : Ce n’est pas absolument évident puisque du point des vues des gens qui ont pris cette décision, il y avait certainement un manque d’informations sur la situation réelle. Je pense qu’ils ont donc privilégié l’intervention de forces spécialisées dans les attaques terroristes.
    Ceci étant, cela a probablement été une erreur puisque la première intervention qui limite les dégâts était celle de policiers lambda qui se trouvent là. Peut-être qu’il aurait mieux valu faire intervenir les militaires de Sentinelle. Il est évident que le bilan en termes de morts aurait été moins élevé car ce bilan désastreux a été en partie dû au fait que beaucoup de blessés se sont vidés de leur sang puisque les services de secours n’ont pu intervenir que plusieurs heures après l’attaque.


    C’est incontestable que les choix qui ont été faits n’ont pas été les bons. Maintenant, ceux qui ont pris cette décision n’avaient pas forcément les bons éléments sur le moment. C’est toujours un peu facile de donner des bons et mauvais points a posteriori.

    Polémia : Le mois de juin a été marqué par la polémique autour de la venue de Médine, rappeur islamiste, au Bataclan pour un concert. Quel regard portez-vous sur cette polémique ?

    Jean-Yves Le Gallou : Il y a une certaine indécence à jouer au Bataclan quand on se réclame du djihad comme le fait Médine, indépendamment des phrases scandaleuses de ses chansons, indépendamment de ses liens avec les frères musulmans via Le Havre de Savoir.


    Ce qui est assez extraordinaire, c’est que l’argument de ses défenseurs – dont Edouard Philippe, ancien maire du Havre dont la municipalité a financé l’association Havre de Savoir – est de dire qu’il s’agirait d’une censure.
    On peut comprendre ce souci d’éviter la censure mais il aurait fallu d’abord lutter contre la censure de Jesse Hughes, le chanteur du groupe Eagles of Death Metal dont le concert avait été visé par les islamistes au Bataclan. Il avait en effet été interdit de chanter un an après l’attentat lors de Rock en Seine, un festival subventionné par la région Ile-de-France dirigée par Valérie Pécresse. Le chanteur du Bataclan a donc été censuré en France. Et là, ceux qui n’avaient rien dit viennent aujourd’hui parler de lutter contre la censure.

    Il y a un phénomène de censure incroyable aujourd’hui en France mais, dans le même temps, on n’hésite pas à justifier le concert de Médine au Bataclan. C’est profondément indécent.

    Polémia : La censure de TVL, quelle analyse, 15 jours après la nouvelle ? Quel avenir ?

    Jean-Yves Le Gallou : TV Libertés continue, les émissions continuent et tout le contenu est accessible directement sur le site www.tvlibertes.com qui renvoie vers diverses plateformes vidéos.

    TV Libertés a fait face. Elle a perdu un peu d’audience, bien sûr, et c’est donc à tous les internautes d’aider à retrouver le niveau passé. Il faut aller sur le site, s’abonner à la newsletter et relayer cette newsletter et les émissions auprès de tous ses amis.
    Il faut également continuer à utiliser les réseaux sociaux tant qu’on peut s’en servir mais il faut aussi prendre l’habitude d’utiliser les newsletters.

    Le déclencheur de la censure sur Youtube était officiellement des atteintes aux droits d’auteur. Ce n’est pas tout à fait exact. Sur 2 500 émissions (!), il y a effectivement eu 2 réclamations sur droits d’auteur mais, sur une autre vidéo, un autre problème a été sanctionné alors qu’il ne s’agissait pas d’une problématique de droits d’auteur mais d’une pure censure idéologique :
    TV Libertés avait fait, en 2017, un reportage sur la Gay Pride parisienne dans lequel apparaissaient, je crois, des hommes à quatre pattes en cuir. Cette scène avait été dénoncée comme homophobe par un certain nombre de délateurs et cela avait été censuré par Youtube.
    C’était donc une censure idéologique puisqu’il s’agissait des images de TVL et pas celles d’un autre média.

    Cela devient de plus en plus difficile de rester dans les clous du politiquement correct. Les exigences des censeurs sont en effet de plus en plus radicales. Exemple récent avec le dernier numéro d’I-Média : nous avions titré en reprenant l’intitulé du t-shirt du DJ ayant joué à la fête de la musique à l’Elysée. Le t-shirt disait « Fils d’immigré, noir et pédé ». Le titre de l’émission était donc « Fils d’immigré, noir et pédé » : Bienvenue à l’Elysée. Eh bien, la vidéo a été provisoirement suspendue par Dailymotion tant que le terme « pédé » n’avait pas été remplacé par celui de « gay ».
    C’est du délire.

     

    Pour finir sur TV Libertés, les audiences reprennent rapidement. Le JT a repris du poil de la bête et I-Média se relève également.
    Si les internautes continuent à aider TVL en relayant les vidéos et les bonnes pratiques (consulter le site et s’abonner à la newsletter), la censure ne triomphera pas.

     

    Polémia : La rencontre Trump-Jong-un assurera-t-elle au président des Etats-Unis un prix Nobel de la paix ? Quid des retombées géopolitiques ?

    Jean-Yves Le Gallou : Cela m’étonnerait ! De toute manière, accorder un prix Nobel de la paix à un président américain est complètement injuste puisque ce pays fait la guerre aux quatre coins du monde depuis très longtemps et c’est donc une décision étonnante, quel que soit le président qui le reçoit.

    Quant aux retombées géopolitiques d’une telle rencontre, je préfère m’abstenir de me prononcer car je ne maîtrise pas assez le sujet pour avoir un avis éclairé.

    Polémia : Le limogeage de Virginie Calmels par Laurent Wauquiez est-il un signe de la droitisation de LR ?

    Jean-Yves Le Gallou : Virginie Calmels fait partie de tous ces élus Républicains qui sont mis en avant par les médias car ils ont des idées politiquement correctes. Ils ne représentent rien en termes de demande des militants et des électeurs mais sont promus en permanence. Au fond, il y a un bras de fer entre les médias et les partis politiques pour savoir qui doit décider les représentants des partis.

    Je crois que le vrai défi de Laurent Wauquiez n’est pas seulement de limoger les mous.
    Il sera crédible dans deux hypothèses : quand ses élus au Parlement européen voteront comme les élus de Monsieur Orban et quand ses maires et élus régionaux arrêteront de subventionner SOS Racisme, la Licra, les LGBT et les associations immigrationnistes.
    Ce n’est pas très compliqué, il suffit juste d’un peu de courage : un peu de courage pour faire le ménage.

    Polémia : Angela Merkel, fragilisée sur la question migratoire, est-elle le symbole d’un retournement général d’opinion sur les migrants ?

    Jean-Yves Le Gallou : Oui, je crois qu’il y a un vent nouveau qui souffle sur l’Europe sur la question de la crise migratoire.
    Le renouveau vient de la Hongrie, de la Pologne, de l’Autriche et même de l’Italie.
    Ce sont les mouvements identitaires qui sont en train de mener la danse.
    En Allemagne, c’est la CSU bavaroise qui se rallie à ce mouvement, sous la pression extrêmement forte de l’AfD qui a le mérite d’avoir posé dans le débat politique la question de l’immigration en Allemagne.

     

    La chute de Merkel n’est pas encore acquise mais serait un événement politique majeur. Mais que ce débat fasse rage en Allemagne au point de la fragiliser comme jamais démontre déjà que quelque chose est en train de se passer en Europe.

    Si Merkel venait à tomber, cela justifierait bien d’ouvrir force bouteilles de champagne et de schnaps !

    Polémia : Les USA ont décidé de quitter le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. La France devrait-elle faire de même ?

    Jean-Yves Le Gallou : Oui, absolument ! La Commission des droits de l’homme de l’ONU n’a de toute manière aucune légitimité. Il y a des gens qui siègent et qui dirigent cette commission qui représentent des pays dictatoriaux voire totalitaires. Et c’est une ingérence permanente dans la souveraineté des Etats.

    C’est donc une excellente mesure prise par Donald Trump.

    Polémia : Macron s’est rendu à Rome, notamment pour évoquer la question des migrants. L’Eglise est-elle complice de l’invasion de l’Europe ?

    Jean-Yves Le Gallou : L’Eglise dans sa globalité, sans doute pas. Mais François, absolument !
    Il faut savoir que son conseiller immigration était, jusqu’à son décès en début d’année, Monsieur Sutherland : un homme dont le parcours est typiquement celui d’un immigrationniste forcené ! A la fois en tant que commissaire européen mais aussi en tant que représentant de Goldman Sachs en Europe. C’est proprement hallucinant.

    La ligne de Monsieur Macron est un peu celle de Sutherland avec la limite qu’il est obligé d’être plus prudent que le pape François car, lui, a des électeurs. Et ces électeurs sont très réservés sur l’immigration. Le pape, lui, n’a pas ce type de contrainte démocratique. Il peut donc se focaliser entièrement sur le discours immigrationniste pour se donner une image médiatique de gentil à peu de frais.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 5 juillet 2018)

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  • Feu sur la désinformation... (189)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé Grandchamp.

    Au sommaire :

    • 1 : Bella Ciao Aquarius
      L’Aquarius, bateau de la discorde européenne ! Le navire qui opère en mer méditerranée au « secours des migrants » n’est pas le bienvenu en Italie. Scandale dans la presse et dans le monde politique.
    • 2 : Le Zapping d’I-Média 
      En janvier dernier, le journaliste Yann Moix tournait alors un reportage à Calais. Le 21 janvier, il avait déclaré dans les pages de Libération : « J’affirme, M. le Président, que des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement. Je l’ai vu et je l’ai filmé. ». Depuis le reportage est sorti sur la chaine franco-allemande Arte, mais le journaliste a probablement omis de mettre les images de sévices dans son documentaire.

    • 3: Médine un djihadiste au Bataclan ?
      Concert du rappeur Médine au Bataclan. Après les attentats du 13 novembre 2015, le concert du chanteur, considéré comme islamiste, ne passe pas.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Omeran, le jeune alépien qui avait été grièvement blessé en août 2016 aurait souffert pendant 40 minutes pour permettre au casque Blanc de faire des photos. La photo avait ému l’ensemble de la presse, et fait le tour du monde, On pouvait voir le jeune Omran blessé et couvert de poussière. Le 05 juin, le Times de Londres a révélé que les « casques blancs » n’ont pas immédiatement porté assistance à l’enfant. Pendant 40 minutes l’organisation a fait des clichés. Le but était de les utiliser comme moyen de propagande contre le gouvernement de Bachar Al Assad.
    • 5 : Portrait Piquant d’Hugo Clément
      Portrait d’Hugo Clément, star du petit journal et de quotidien, passé à Kombini, entre ego surdimensionné et journalisme de propagande.

     

                                    

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  • L'actualité sans politiquement correct (1)...

    Chaque mois, Jean-Yves Le Gallou apportera sur Polémia son éclairage sur les faits les plus marquants de la période.Nous reproduisons ci-dessous cette première revue d'actualité pour le mois de mai...

     

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    Jean-Yves Le Gallou : « L’immigration massive entraîne la restriction des libertés publiques »

    Polémia : L’épilogue de l’Affaire Théo approche. Quel est votre regard sur ce feuilleton ?

    Jean-Yves Le Gallou : Il y a eu, lors de l’affaire Théo, (c’est-à-dire Théodore Luhaka, Théo étant un terme de novlangue pour rendre sympathique un voyou) deux versions : celle du délinquant et celle de la police.
    Curieusement, les médias et l’ensemble des politiques ont retenu exclusivement la thèse du délinquant. C’est une faute en termes d’information. Car on peut admettre qu’on ait donné les deux versions, mais il est parfaitement scandaleux que la seule version diffusée massivement ait été celle de « Théo ». D’autant plus qu’on sait aujourd’hui qu’elle était fausse.

    Emmanuel Macron, celui qui se vante de lutter contre les « fake news », en a donc diffusé une lors de sa campagne puisqu’à l’époque, il draguait l’électorat immigré. Il s’est donc calé sur la thèse officielle médiatique. Mais le pire a été le maire d’Aulnay Bruno Beschizza, ancien syndicaliste policier qui a « chargé » ses collègues parce qu’il est devenu un « dhimmi » dans sa ville et qu’il est tenu par son clientélisme politique.

    C’est une leçon de politique contemporaine : quand il y a de l’hystérie médiatique, les hommes politiques ont malheureusement tendance à se soumettre.

    Soros quitte la Hongrie. Est-ce une bonne chose pour ce pays ?

    Félicitations au Premier ministre hongrois Viktor Orbán ! La première mesure à prendre si l’on veut sécuriser les frontières et stopper l’immigration, c’est de casser les actions de propagande des milieux immigrationnistes. Donc, Monsieur Orbán a prié Monsieur Soros de quitter la Hongrie. Et il a bien fait. C’était une ingérence absolument considérable dans la souveraineté du peuple hongrois et il fallait lutter contre cela.

    Si l’on réfléchit à la situation française, la première mesure à prendre, dans l’hypothèse d’un gouvernement qui voudrait régler la question de l’immigration, c’est de couper le robinet des subventions à toutes les associations immigrationnistes comme France Terre d’Asile qui reçoit des millions de l’Etat. Toutes ces associations vivent de l’argent public. Si elles ne vivaient que de leurs cotisations, elles débarrasseraient le plancher !

    La hausse des violences dans les hôpitaux amène Martin Hirsch à installer la vidéosurveillance dans ces lieux. Est-ce un signe de l’ensauvagement de la France ?

    C’est un signe de l’ensauvagement de la France mais c’est aussi préoccupant, car le domaine hospitalier est le domaine de l’intime. Les gens qui sont dans la salle d’attente des urgences sont dans des situations de grande intimité et ils vont maintenant être filmés. Et je crois que l’une des pires conséquences de l’immigration est qu’elle débouche sur la société de surveillance et de restriction des libertés. On fait venir des gens de partout, qui n’ont pas notre culture, qui ne respectent pas toujours nos règles et, au lieu de leur imposer ces règles ou de les faire repartir chez eux, on contrôle les autres. Parmi les catastrophes de l’immigration, il y a ces atteintes à nos libertés.

    Il est à noter que les agents hospitaliers sont très appréciés des Français. Pourquoi ces violences ?

    C’est assez bien expliqué dans le livre de Jean-François Chemin, Kiffe la France, qui raconte son expérience en banlieue. Il explique qu’il y a, chez beaucoup de jeunes immigrés, un mélange de victimisation et d’arrogance. Un mélange que l’éducation nationale et les médias leur enseignent. Et donc, lorsqu’ils se retrouvent à l’hôpital dans une situation d’attente, ils se considèrent comme des victimes parce qu’on ne traite pas leur cas tout de suite.

    Le fait qu’une militante syndicale de l’UNEF soit voilée a fait jaser. La laïcité française permet de porter un voile. Est-ce un problème ?

    En l’occurrence, quand on intervient dans des médias en représentant un syndicat étudiant, on est dans la sphère publique. Le voile est quand même interdit par la loi française dans certains cas, comme en témoigne la polémique récente sur les mamans accompagnantes scolaires. La loi limite donc le port du voile.

    La question du voile à l’université s’est posée il y a quelques années. Le voile est un signe religieux mais aussi un signe de prosélytisme. C’est aussi un signe qui marque une conception de la femme par rapport à l’homme. Ce signe appartient à l’islam et n’a pas sa place en France et dans les pays européens.

    Le rapport homme/femme est une structure de civilisation et le voile appartient à une civilisation étrangère qui n’a pas à s’exprimer dans des conditions de prosélytisme, comme c’est actuellement le cas en France.

    Récemment, Emmanuel Macron a parlé du « Plan Banlieues » de Jean-Louis Borloo comme d’un document écrit par un « mâle blanc » à un autre. Quelle est votre réaction ?

    C’est la reconnaissance par Macron de la racialisation de la société. C’est également la reconnaissance de ce qu’avait déjà déclaré Hollande sur le fait qu’on était dans une situation de partition de la France puisque les banlieues échappent à la loi commune, ce que reconnait également Macron ici. Il dit que les mâles blancs ne doivent pas s’occuper des banlieues. Dans ce cas, qui doit s’en occuper ? Cela veut dire que c’est au mâle non-blanc de gérer les banlieues ? Car je ne crois pas que les femmes musulmanes aient une grande place à prendre dans cette affaire, dans l’esprit de ces mâles musulmans. C’est donc une reconnaissance de fait de la partition.

    Ce « Plan Borloo » prévoyait d’investir des milliards dans les quartiers sensibles français. Est-ce une bonne solution ?

    Ce Plan Banlieue ressemble à de la poudre aux yeux. Borloo a ressorti un énième plan qui correspond à l’idée que le problème serait lié aux bâtiments et à l’urbanisme alors que le problème est évidemment lié aux habitants de ces banlieues.

    Dans le quartier Italie à Paris, où les tours sont habitées par des populations asiatiques, il n’y a pas le centième des problèmes existant dans des banlieues peuplées de populations venues d’Afrique. Ce n’est pas un problème de bâtiment, ce n’est pas un problème d’urbanisme, c’est un problème de population.

    L’école récemment ouverte par Marion Maréchal aura-t-elle du succès ?

    L’école va rencontrer un succès certain car il y a, je le crois, une demande de formation différente de la formation conformiste donnée soit dans les universités soit dans les écoles de management.
    En proposant une formation axée sur la culture générale ou sur la maitrise orale et l’éthique, Marion Maréchal aura à la fois des professeurs et des élèves et ces derniers trouveront des débouchés, contrairement à ce que raconte la gauche.

    On commet souvent une erreur quand on estime que les CSP+ ne peuvent pas partager des opinions conservatrices ou identitaires. Elles y sont peut-être moins portées que d’autres catégories mais il y a quand même au moins 15 % de CSP + et CSP ++ qui sont à la fois conservatrices et identitaires et qui verront donc d’un bon œil un étudiant de cet école.
    Par ailleurs, pour faire carrière ou pour trouver un emploi, il vaut mieux appartenir à un réseau politiquement correct qu’à un réseau politiquement incorrect. Mais, à tout prendre, il vaut mieux appartenir à un réseau politiquement incorrect qu’à aucun réseau !

    Le mariage princier britannique entre Harry et Meghan a été regardé par des millions de Français. Pourquoi ce succès ?

    Je crois que beaucoup de gens ont regardé ce mariage car ce sont des images glamour qui plaisent. Regarder un mariage britannique, ou même un couronnement britannique, c’est quasiment une tradition française ! L’arrivée de la télévision dans les brasseries et les salles de spectacles françaises correspond au couronnement de la reine Elisabeth en 1953 qui avait à l’époque mobilisé beaucoup de monde derrière les écrans.

    C’est davantage un public féminin qui suit ce genre d’événement et le succès a encore été au rendez-vous.

    Beaucoup de médias du monde entier ont mis en avant la célébration volontaire de l’identité noire par Meghan lors de ce mariage. Polémia a d’ailleurs publié un article à ce sujet. Qu’en pensez-vous ?

    Il y a manifestement eu une opération de communication des médias qui ont racialisé la présentation du mariage en expliquant qu’il y avait autant d’émotions que pour l’avènement d’Obama comme président des Etats-Unis. Outre ce parallèle très clair,il est vrai que la com’ insistait sur la présence noire au mariage. C’est d’ailleurs assez intéressant puisque Obama était un métis et la mariée britannique n’est elle-même qu’une quarteronne. Mais cela n’a pas empêché un activiste américain de dire que c’était « la fin de la suprématie blanche ».

    Donc, s’ily a eu racialisation, elle a été le fait de la communication médiatique autour du mariage. Est-ce que ça a été regardé explicitement comme ça par le public, essentiellement féminin ? Je n’en sais rien.

    Il y a quelques jours, Tommy Robbinson a été emprisonné iniquement par la justice britannique. Quelles leçons tirer de ce scandale ?

    C’est de la prison pour délit d’opinion, bien évidemment, puisque ce que le pouvoir britannique veut cacher, c’est l’ampleur des crimes sexuels commis par les gangs pakistanais. Par conséquent, on crée le « blackout » sur le procès et, à partir du moment où Robbinson veut faire un reportage sur le procès, on met ce dernier en prison par rapport à ce reportage.
    J’attends les réactions de Reporter Sans Frontières et de toutes les belles âmes qui sont toujours prêtes à se mobiliser pour le sort des dissidents en Corée du Nord ou ailleurs…

    La politique d’immigration massive menée par tous les pays européens ne peut que déboucher sur une restriction des libertés. La politique d’immigration massive et le laxisme vis-à-vis des passeurs ne peuvent tenir que si l’on empêche les opposants de s’exprimer.
    La contrepartie de la politique migratoire, c’est la répression complète des libertés publiques. C’est l’emprisonnement de Robbinson, c’est la condamnation de Zemmour, Ménard, Camus ou Cassen et c’est la censure des pages Facebook identitaires. La politique migratoire ne peut continuer qu’en s’appuyant sur la répression des libertés publiques !

    Quand on voit des juges qui disent qu’on ne peut pas expulser des radicalisés étrangers, car ce serait la fin de la démocratie, on se pince pour vérifier qu’on ne rêve pas ! Car ce sont les mêmes qui privent de liberté d’expression ceux qui ne sont pas d’accord avec eux.
    Il faut le répéter : il n’y a plus de libertés publiques possibles à partir du moment où on a une politique migratoire irresponsable.

    Une manifestation à Londres et une pétition massivement signée ont suivi cet emprisonnement. Est-ce un signe du réveil des Britanniques ?

    Je l’espère. Je crois qu’il y a eu une manifestation en Allemagne aussi. Ce serait bien qu’il y ait une manifestation en France devant l’ambassade britannique ou devant un autre lieu symbolique [une manifestation organisée par Génération Identitaire a eu lieu le samedi 2 juin et le Conseil national de la résistance européenne en organise une nouvelle le lundi 4 juin, ndlr]. Ce qui est extraordinaire chez les Britanniques, c’est qu’il y a quelques semaines, on avait empêché l’identitaire Martin Sellnerd’entrer en Grande-Bretagne, tout simplement car il voulait parler à « Hyde Park Corner » qui est, dans l’histoire britannique, le lieu où l’on pouvait tout dire.
    Les Britanniques, sous la pression de la politique d’immigration, reviennent sur leur conception très large de la liberté d’expression et n’hésitent pas à emprisonner les opposants dans des conditions contraires aux règles de liberté. Aussi bien Sellner pendant 48h que Robinson pendant 13 mois.

    Mamoudou Gassama doit-il être naturalisé français ?

    Je pense qu’il y a, dans la société actuelle, à la fois la négation des valeurs héroïques et de bravoure et en même temps une vraie attente dans l’opinion qui a une fascination pour le courage, car c’est une valeur qui est mise de côté. On l’a vu dans deux cas récents : le sacrifice d’Arnaud Beltrame qui a eu un impact important dans l’opinion et le courage du jeune Marin qui avait protégé un couple d’une agression par un musulman salafiste, geste qui avait également été salué par l’opinion.
    Mais, évidemment, les médias n’étaient pas forcément très à l’aise. Dans le cas de Beltrame, c’était un officier face à un islamiste et dans le cas de Marin, un jeune homme blanc face à un « jeune » musulman.

    Avec Mamoudou, ils ont trouvé un homme qui a accompli un acte de bravoure, un bel acte sportif. Et, formidable, il cochait les bonnes cases car il était immigré, africain et clandestin ! Donc, on est dans la logique Big Other. C’est l’idéologie dominante telle que décrite par Jean Raspail dans sa préface de 2011 au Camp des Saints. C’est le Grand Autre qui est paré de toutes les vertus.
    Donc, Mamoudou Gassama, c’est le Grand Autre qui est paré de toutes les vertus. On a assisté à un délire médiatique absolu et à une sidération par l’émotion. Avec un parcours médiatique extraordinaire : réception par le président de la République, le général des Pompiers et le préfet de Seine Saint Denis… Il a également été invité par tous les médias à tel point que recru de fatigue il a dû quitter un plateau précipitamment.

    Qu’aurait-il fallu faire ? Tous les jours ou toutes les semaines, il y a des gens qui se jettent dans un fleuve ou une rivière pour sauver quelqu’un qui se noie par exemple. Généralement, ces actes ne dépassent pas le stade de la presse locale.
    Et l’Etat français a prévu ce qu’il convenait de faire pour récompenser et honorer ces gens courageux. Cela s’appelle la médaille pour acte de courage et de dévouement. Je crois d’ailleurs que c’est ce que le président Macron a remis à Mamoudou.
    A partir de là, est-ce qu’il faut aller au-delà ? Je crois qu’on l’a régularisé. Cela peut encore s’envisager.

    Par contre, la nationalité française ne lui a pas encore été donnée car je pense qu’il y a eu, à un moment ou un autre, quelqu’un qui dans l’appareil administratif qui a rappelé qu’il y avait quand même un certain nombre de règles et que, si l’on pouvait accélérer l’étude d’un dossier, encore fallait-il l’instruire.

    Personnellement, j’ai écrit, il y a plus de trente ans maintenant, un livre : Etre Français, cela se mérite. « Cela se mérite », cela ne suppose pas seulement d’être moralement bon à un moment donné. Cela suppose également de montrer un minimum d’assimilation et, honnêtement, il ne me semble pas que l’on peut dire cela de Mamoudou et ce d’autant plus qu’il est entré dans notre pays de manière illégale.

    Au passage, cela permet de voir que toutes les statistiques sur l’immigration sont fausses, car il y a vraisemblablement des masses de clandestins disséminés partout. Là où Mamoudouhabitait, ils étaient 5, tous clandestins. Un rapport parlementaire estime – la marge est grande – le nombre de clandestins en Seine-Saint-Denis entre 150 000 et 400 000 !

    Avec la fusillade de Liège, s’habitue-t-on à vivre avec le terrorisme ?

    Bien sûr, comme on s’est habitué à vivre avec la délinquance, le caillassage des pompiers, les coups portés aux médecins… Il y a une progression de l’intolérable qui n’est possible que parce qu’on réprime de manière systématique ceux qui s’y opposent.
    Il est évident que, si on supprimait les subventions aux associations immigrationnistes, si on supprimait les lois Pleven/Gayssot et si on assurait la liberté d’expression, tout cela ne serait pas possible. Donc, tous ces maux liés à l’immigration ne sont possibles qu’en raison de la répression judicaire, policière et médiatique.

    Bientôt la coupe du monde de football en Russie. Allez-vous soutenir l’équipe de France ?

    Non, je ne suis « supporter » d’aucune équipe. Je considère que le spectacle footballistique est le nouvel opium du peuple et, pire, est l’une des nombreuses formes que prend l’appareil de propagande immigrationniste.

     

    Jean-Yves le Gallou (Polémia, 3 juin 2018)

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  • Quand la Belgique paie les résultats de vingt ans de laxisme...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par le sénateur belge de centre-droit Alain Destehxe à Figaro Vox et consacré à l'attentat commis à Liège par un islamiste.

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    Attentat de Liège : «La Belgique est le pays le plus touché par la radicalisation islamiste»

    FIGAROVOX.- Vous êtes né à Liège et y avez longtemps vécu. Que vous inspire cet acte terroriste? Liège est-elle en passe de devenir un nouveau Molenbeek?

    Alain DESTEXHE.- L'attentat s'est déroulé en plein centre de la ville de Liège, sur le boulevard le plus fréquenté par les véhicules. Dans mon adolescence, le lycée Léonie de Waha (devant lequel le tueur a été abattu) était une école réservée aux filles, que l'on allait attendre à la sortie des cours en venant de l'Athénée de garçons à 200 mètres de là. Si, à l'époque, on nous avait dit que quarante ans plus tard, il y aurait un attentat islamiste à cet endroit, personne ne l'aurait cru, on en aurait même ri! D'ailleurs, même ce mot «islamiste» était inconnu. Nous avons vraiment changé d'époque en très peu de temps. En ce qui concerne la comparaison avec Molenbeek, j'entendais récemment une journaliste française dire que Trappes était le Molenbeek français. En fait, il n'y a pas que Molenbeek. De nombreuses communes belges sont touchées par le phénomène islamiste: Anderlecht, Schaerbeek et Bruxelles-Ville dans la région bruxelloise, mais aussi Anvers et ses environs, Verviers, Charleroi, Vilvorde… presque toutes les communes où il y a de fortes concentrations de population d'origine immigrée.

    Vous dénoncez régulièrement, dans ces colonnes notamment, l'angélisme des autorités belges face à la menace islamiste. Était-ce déraisonnable d'accorder une permission de sortie à un individu connu pour s'être radicalisé en prison?

    Il semble, en effet, que c'était déraisonnable. On a appris qu'il était en cavale pendant un an jusqu'en mars 2017! Cela pose le problème de la récidive qui n'est pas assez punie en France comme en Belgique. Quant à sa radicalisation, on n'en sait pas encore grand-chose. Comment et au contact de qui? Il faut aussi souligner que c'est la première fois depuis longtemps qu'on a affaire à un «Belge de souche», converti à l'islam. En 2005, une Belge d'origine, Muriel Degauge, avait commis un des premiers attentats kamikazes contre les forces américaines en Irak.

    Malheureusement, rapporté à sa population, la Belgique a produit plus de terroristes et de djihadistes que tous les autres pays d'Europe, y compris la France. 18 884 personnes étaient fichées pour terrorisme par la police belge en 2017. Un chiffre comparable à celui de la France (le Ministère de l'Intérieur ayant annoncé 12 057 radicalisés actifs la même année et environ 18 500 signalements pour radicalisation), alors que la population belge est six fois moins élevée. Les définitions ne sont peut-être pas totalement comparables, mais cela donne une indication. Dans les prisons belges, on dénombrait 447 détenus radicalisés (ou à risque) contre environ 1 500 en France. Il y a un problème clair de surreprésentation de l'islamisme radical au sein de la société belge.

    Comme je l'ai souvent écrit dans Le Figaro, nous payons là les résultats de vingt ans de laxisme. Si, sur le plan sécuritaire, le Gouvernement fédéral a fait des efforts considérables, il n'y a toujours pas de prise de conscience globale des racines de ce terrorisme et du fondamentalisme en général. Récemment, on a appris que des enfants de huit ou neuf ans faisaient le ramadan dans des écoles primaires, sans que cela suscite autre chose que des articles embarrassés dans des journaux. Avec la présence de militaires et de policiers en gilet pare-balles dans nos rues, nos gares et nos aéroports, et dans toutes les allées commerçantes des blocs de béton contre les véhicules-béliers, notre mode de vie se modifie progressivement. Le débat va sans doute se focaliser sur la radicalisation dans les prisons. Mais, après Nemmouche et l'attentat au Musée Juif, on a sécurisé les Thalys. Après les attentats de Bruxelles, l'aéroport et toutes les grandes artères commerçantes. Après les attentats contre des policiers, on a sécurisé les commissariats. C'est sans fin. Certains disent maintenant qu'il faudrait protéger les écoles. Le terroriste aurait pu faire un carnage dans le lycée de Waha. Sans s'en rendre compte parce que c'est progressif, nous devenons une société militarisée. On s'accommode de cette situation, sans réaliser que c'est un changement profond.

    Les policiers sont particulièrement visés…

    Oui. Comme en France, les policiers et les militaires sont de plus en plus touchés. Depuis 2012, il y a eu, je crois, 13 attaques contre des forces de l'ordre en France et 5 en Belgique, avec celle d'hier à Liège. Je me souviens précisément de la première en 2012, dont l'impact avait été minimisé, les médias s'inquiétant surtout du risque d'amalgame avec la population musulmane.

    Dans le cas de Liège, l'attaque était particulièrement lâche parce qu'elle visait des femmes, attaquées au couteau dans le dos. L'État islamique n'a sans doute plus les moyens d'organiser des attentats d'envergure, il s'attaque désormais à des cibles plus faciles et représentatives de l'État. En Belgique, on est toujours malheureusement dans une forme de déni. Bien sûr, on combat et on condamne le terrorisme, mais on ne veut pas voir le problème encore plus fondamental de la dérive de certains quartiers. Comme Macron en France, certains croient en Belgique que l'on résoudra le problème en développant un «islam belge». Cela me semble de plus en plus illusoire. Des pouvoirs publics peuvent-ils influencer une grande religion comme la religion musulmane? Les autorités peuvent juste rappeler les règles de notre société et les faire appliquer. Récemment, une étude en Flandre montrait que 39 % des belgo-turcs et 23 % des belgo-marocains plaçaient la loi divine au-dessus de la loi civile. En attendant, en Belgique, on autorise l'ouverture d'écoles musulmanes et on envisage de financer davantage les mosquées et les imams. On joue avec le feu. Il faudrait un grand débat national sur toutes ces questions.

    Liège est une ville qui se sent particulièrement proche de la France…

    Les Parisiens savent-ils qu'en 1914, on a débaptisé la station de métro Berlin, pour lui donner le nom de Liège afin de célébrer la résistance de la ville face à l'attaque allemande? Aujourd'hui, nous sommes à nouveau ensemble, tous engagés dans une nouvelle guerre mondiale contre le terrorisme.

    Alain Destexhe, propos recueillis par Paul Sugy (Figaro Vox, 30 mai 2018)

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