Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

iran - Page 6

  • L’Iran, puissance montante en Orient...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du journaliste Nicolas Gauthier, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré la montée en puissance de l'Iran et au conflit entre chiites et sunnites...

    Iran_Puissance.jpg

    L’Iran, puissance montante en Orient : panique à Riyad, sang-froid à Tel Aviv…

    Au-delà des emportements du moment, il y a le temps court et le temps long. L’adversaire conjoncturel et l’ennemi structurel. En cette heure du tout-médiatique, l’émotion a trop tendance à prendre le pas sur la réflexion. Phénomène qui aggrave plus encore les travers d’une doxa dominante, toujours plus prompte aux concepts binaires qu’à la pensée à long terme.

    Un tel état d’esprit n’épargne pas plus la gauche que la droite. L’une considère que les forces de la réaction identitaire marcheraient en rangs serrés, forte d’un plan ourdi de longue date ; la seconde estime qu’une oumma aussi fantasmée que fantasmatique s’apprêterait à présider les destinées du monde, obéissant à on ne sait quel génial stratège enterré sous la montagne, qui manipulerait attentats terroristes et invasions migratoires.

    La réalité est fortuitement moins lyrique, telle qu’en témoigne par exemple une actualité irano-saoudienne riche d’enseignements. Et qui nous démontre, une fois de plus, que le fameux choc des civilisations entre Occident et Orient, islam et chrétienté, relève plus du slogan de circonstance que d’autre chose. Ce qui n’empêche pas d’autres personnes, par calcul politicien ou aveuglement politique, de jouer de ce totem, espérant qu’à force d’invoquer le Diable, on puisse finir, tôt ou tard, par le faire apparaître.

    En l’occurrence, de quoi est-il question ? Une fois et encore de l’ancestrale lutte entre les deux branches majeures de l’islam, sunnites et chiites. L’occasion de rappeler, une fois de plus, que les guerres religieuses les plus sanglantes sont les guerres internes menées contre les hérétiques – catholiques contre protestants – et non point celles que l’on déclare à une religion concurrente. Dans ce conflit, deux pôles majeurs, Riyad et Téhéran. La première entend régenter le monde sunnite, tandis que la seconde a la ferme intention de fédérer les chiites de la région. Et c’est ainsi que, dans cet affrontement larvé, l’Iran est en passe de donner corps au pire des cauchemars de l’Arabie saoudite ; soit ce croissant qui va désormais de Téhéran à Beyrouth dont la double faute consiste à professer un islam hérétique et, pis, de n’être pas arabe.

    Dans Le Figaro de ce lundi, notre confrère Georges Malbrunot note, avec pertinence : « Dans cette guerre, le modèle iranien est incontestablement plus efficace. Il repose sur des milices locales, parfois plus puissantes que les armées nationales. Le génie iranien est d’avoir su tisser un réseau de relais locaux qui permet à Téhéran de contrôler sans avoir besoin d’être massivement déployé sur place. » Pour un peuple ayant inventé le jeu d’échecs, cela ne relève pas exactement de l’exploit ; ce, d’autant plus qu’il est favorisé en cette manœuvre par trois facteurs majeurs.

    L’impéritie militaire, diplomatique, politique et économique du rival saoudien. Le retrait des USA de la région et le retour en force de la Russie. Et, surtout, l’attentisme bien compréhensible de l’État hébreu. On peut encore y ajouter le fait que Riyad n’est pas la capitale la plus à même de négocier dans un contexte post-terroriste, alors qu’elle est celle ayant le plus appuyé ces mêmes mouvements, aujourd’hui en déroute. Remarque qui vaut, d’ailleurs, aussi pour l’Occident en général et Israël en particulier.

    Pourtant, cette dernière nation se montre finalement la plus lucide sur ce dossier brûlant, à en croire cette passionnante tribune publiée dans The Jerusalem Post : « Le désengagement des États-Unis au Moyen-Orient laisse le champ libre à Téhéran. » Dans cette dernière, on prend ainsi acte du récent rapprochement américano-russe : « Cet accord inattendu entre les deux grandes puissances porte le coup de grâce à la résurrection de la grande alliance contre l’Iran des pays sunnites pragmatiques. »

    Et c’est ainsi que, pendant que Riyad lèche ses plaies, que Téhéran pousse ses pions, Tel Aviv en est réduit à compter les points. Un arbitre qui menace certes de siffler la fin de la partie, mais qui n’a pas plus les moyens que l’envie de s’en prendre directement à un Iran en train de réaliser le but qui a toujours été le sien depuis des siècles ; à savoir renouer avec l’Empire perse de jadis. Temps long, disions-nous…

    Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 28 novembre 2017)

    Lien permanent Catégories : Géopolitique, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Tour d'horizon... (108)

     

    Artillery observer.jpg

     

     Au sommaire cette semaine :

    - dans la lettre Communication & Influence, Frédéric Pichon, historien arabisant, spécialiste du proche-orient, décrypte les opérations de désinformation et de manipulation qui ont été mises en œuvre contre l'Iran et la Syrie au cours des dernières années...

     

    Frédéric Pichon.jpg

    - sur Youtube, Romain Filstroff dit Linguisticae fait une présentation didactique et dynamique des langues indo-européennes et des différents proto-peuples indo-européens...

    Les langues indo-européennes

    D'où viennent les Indo-européens? - Les cultures archéologiques

    Kernosivka.jpg

    Lien permanent Catégories : Tour d'horizon 0 commentaire Pin it!
  • Alain de Benoist : « La paix est une chose fragile, et ne sera jamais l’état naturel d’une société… »

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la guerre à laquelle la France est confrontée...

     

    Alain de Benoist 2.jpg

    « La paix est une chose fragile, et ne sera jamais l’état naturel d’une société… »

    « Cette fois, c’est la guerre », titrait Le Parisien au lendemain des attentats du 13 novembre. « Nous sommes en guerre », a, lui aussi, déclaré Manuel Valls. C’est votre avis ?

    Bien sûr. Mais pourquoi le dire si c’est évident ? Toute la question est là : nous sommes en guerre, mais beaucoup de Français ne le comprennent pas. Aux attentats du 13 novembre qui, à la différence de ceux de janvier dernier, ne visaient personne en particulier, mais tout le monde indistinctement, ils répondent en des termes convenus qui ressortissent principalement au registre humanitaire (« tristesse, horreur »), lacrymal (« ayons une pensée pour les victimes ») et maternel (« protégez-nous des méchants »). Ils observent des minutes de silence et allument des bougies comme ils le feraient à l’occasion d’une tuerie perpétrée par un fou dans une école, d’une catastrophe aérienne ou d’un tremblement de terre meurtrier. Ils proclament « même pas peur », quitte à détaler comme des lapins à la moindre fausse alerte. Peur, insécurité, psychose. En fin de compte, les attentats se ramènent à un déchaînement de violence incompréhensible dont sont responsables « ceux qui aiment la mort » et dont sont les victimes « ceux qui aiment la vie ». Ce vocabulaire, cette attitude, ces réactions ne sont pas ceux de gens qui ont compris ce qu’est la guerre. Les attentats ont frappé des hommes et des femmes qui n’avaient pas le sentiment d’être en guerre ou d’en vivre une.

    Il n’est jusqu’au terme de « kamikazes » qu’on voit maintenant employé partout, alors qu’il est totalement inapproprié. Les pilotes kamikazes (« vent divin ») étaient des soldats japonais qui sacrifiaient leur vie en allant frapper des objectifs militaires, pas des fanatiques qui allaient se faire exploser pour tuer des civils !

    Comment expliquer cette incompréhension ?

    D’abord parce que cette guerre est d’un genre particulier, puisqu’elle combine guerre conventionnelle sur le terrain et terrorisme, et que l’ennemi se recrute en partie chez nous. Ensuite, parce qu’on n’a jamais vraiment expliqué aux Français pourquoi nous avons choisi de nous y engager. Devions-nous prendre part aux côtés des Américains au conflit qui, à l’heure actuelle, oppose les sunnites et les chiites ? Et pourquoi nous acharnons-nous à refuser toute collaboration avec la Syrie et l’Iran, qui combattent Daech les armes à la main, tout en continuant à faire la cour aux dictatures pétrolières du Golfe, qui soutiennent directement ou indirectement les djihadistes ? Un tel manque de clarté ne favorise pas la compréhension.

    La vraie raison, cependant, est ailleurs. En dehors des guerres liées à la décolonisation (Indochine, Algérie), la France est en paix depuis 70 ans. Cela veut dire, non seulement que les jeunes générations n’ont jamais connu la guerre, mais – cas unique depuis des siècles – que leurs parents ne l’ont pas connue non plus. Dans l’imaginaire collectif de la majorité des Européens, la guerre, c’est fini. Ou plus exactement, c’est fini chez nous.

    En dépit des événements qui ont ravagé l’ex-Yougoslavie, et de ce qui se passe actuellement en Ukraine, ils ont le sentiment qu’en Europe, la guerre est devenue impossible. Ils s’imaginent que la construction européenne a créé un état de paix qui ne peut que durer (en réalité, c’est l’inverse : l’Europe n’a pas empêché la guerre, c’est la fin de la guerre qui a permis de créer l’Europe). Bien sûr, ils savent que l’armée française poursuit des « opérations » dans certains pays, comme le Mali, mais tout cela leur apparaît comme quelque chose qui ne les concerne pas, d’autant que les théâtres d’opérations sont lointains.

    C’est aussi la raison pour laquelle ils parlent de « scènes d’apocalypse » pour désigner des attentats qui ont fait 130 morts. Quels mots emploieraient-ils pour désigner ces périodes de la Première Guerre mondiale où les combats faisaient plus de 20.000 morts par jour ? Il leur reste à apprendre que la paix est une chose fragile, et qu’elle ne sera jamais l’état naturel d’une société. Y compris en Europe.

    Le vieux rêve de « faire disparaître la guerre » n’en reste pas moins présent dans les esprits… même s’il n’y a jamais eu autant de guerres dans le monde que depuis que la guerre a été officiellement abolie !

    Surtout dans l’esprit des pacifistes qui veulent « faire la guerre à la guerre », sans même s’apercevoir du caractère contradictoire de ce slogan. Mais le pacifisme n’est pas la paix, c’est même le contraire. Lorsqu’en 1795, Emmanuel Kant publie son Projet de paix perpétuelle, qui s’inscrit dans le sillage de l’abbé de Saint-Pierre (Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, 1712-1713), il se contente de faire de la « paix perpétuelle » une exigence de la raison pratique : « La raison moralement pratique énonce en nous son veto irrévocable : il ne doit pas y avoir de guerre. » On voit par là qu’il s’agit d’un vœu pieux, car s’il était possible de réaliser en pratique ce qui ne peut relever que du domaine de la raison pure, la distinction entre l’empirique et le métaphysique n’aurait plus de raison d’être. Le projet kantien postule en réalité la domination du droit par la métaphysique et la morale, et l’affirmation de la souveraineté de la métaphysique sur la pratique.

    La paix ne se conçoit pas sans la guerre, et le contraire est également vrai. La guerre restera toujours une possibilité, parce qu’on ne pourra jamais faire disparaître ce qui la provoque, à savoir la diversité virtuellement antagoniste des aspirations et des valeurs, des intérêts et des projets. L’abolition de l’État-nation n’y changerait rien : au sein d’un « État mondial », les guerres étrangères seraient seulement remplacées par des guerres civiles. On ne fait pas disparaître un ennemi en se déclarant « pour la paix », mais en se montrant plus fort que lui.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 18 novembre 2015)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 1 commentaire Pin it!
  • Le grand retour de l'Iran...

    Le sixième numéro de la revue Conflits, dirigée par Pascal Gauchon, et dont le dossier est consacré ce trimestre à l'Iran, vient de sortir en kiosque.

    Conflits 6.jpg

     

    Au sommaire de ce numéro :

    ÉCHOS

    ÉDITORIAL

    Leçons de réalisme Par Pascal Gauchon

    ACTUALITÉ

    ENTRETIEN

    Mohamed-Reza Hafezania, une géopolitique humaniste Propos recueillis par Pascal Gauchon

    PORTRAIT

    Al-Sissi. Nouveau raïs d'Egypte Par Hadrien Desuin

    POINT CHAUD

    Xinjiang. La conquête de l'Ouest à la chinoise Par Laurent Gayard

    ENJEUX

    Un canal au Nicaragua - Creuser l'avenir ou les illusions ? Par Jean-Baptiste Noé

    ENJEUX

    Que signifie la "yougo-nostalgia" ? Par Miloslav Samardjic

    IDÉES REÇUES

    Aux États-Unis, le règne de la raison Par Jean-Marc Huissoud

    ENJEUX

    Hollywood, fabrique du soft power américain Par Frédéric Munier

    IDÉES

    Isaiah Bowman Le géographe des présidents Par Florian Louis

    GRANDE STRATÉGIE

    Francisco Pizarro face à l'Inca Atahualpa Par Carmen Bernand

    BATAILLE

    Kerbala 680. Le battement d'ailes du papillon Par Pierre Royer

    POLÉMIQUE

    Le Quai d'Orsay, plus atlantiste que la Maison-Blanche? Par Hadrien Desuin

    BOULE DE CRISTAL DE MARC DE CAFÉ

    Oui à la Turquie, mais plus tard!

    ÉVÉNEMENTS

    7e festival de géopolitique de Grenoble

    BIBLIOTHÈQUE GÉOPOLITIQUE

    Sur le génocide arménien Par Gérard Chaliand

    CHRONIQUES

    LIVRES/REVUES/INTERNET /CINÉMA

    GÉOPo- TOURISME

    Mexico, ville mexicaine Par Thierry Buron

    DOSSIER : Le grand retour de l'Iran

    Du Roi des rois au Guide suprême Par Pascal Gauchon

    Qu'est-ce que le chiisme? Par Didier Giordini

    Les respirations du territoire perse

    Le grand retour de l'Iran Par Olivier Hanne

    Les horizons de la géopolitique iranienne Par Frédéric Pichon

    Nucléaire iranien. L'état des lieux Par John Mackenzie

    Nucléaire iranien.Vers l'accord? Par Michel Makinsky

    Les fondements de la puissance iranienne Par Antoine-Louis de Prémonville

    L'Iran, la Chine, la Russie: des alliés de circonstance? Par Michel Nazet

    Riyad et Téhéran Deux voisins que tout oppose Par Tigrane Yégavian

    Israël et l'Iran Des ennemis paradoxaux Par Pierre Berthelot

    Iran-Turquie. Voisins mais pas amis Par Tancrède Josseran

    Téhéran regarde aussi à l'est L'Iran en Afghanistan Par Sébastien Sénépart

    ENTRETIEN

    S. E. Ali Ahani, ambassadeur de la République islamique d'Iran Propos recueillis par Pascal Gauchon

    L'HISTOIRE MOT À MOT

    Comment peut-on être Persan? Par Pierre Royer

    GRANDE CARTE

    La grande stratégie de l'Iran

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • Faut-il revoir nos choix diplomatiques et militaires ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique percutante d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 22 janvier 2015 et consacrée aux incohérences de notre politique diplomatique et militaire...

     


    Éric Zemmour : "Il faut revoir nos choix... par rtl-fr

    Lien permanent Catégories : Géopolitique, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Tour d'horizon... (77)

    Officier de marine.jpg

     

    Au sommaire cette semaine :

    - sur Realpolitik.tv, Aymeric Chauprade analyse le grand retour en force de l'Iran sur la scène proche-orientale...

    Le retour de l'Iran

    Iran puissance.jpg

    - sur Philitt, Benjamin Fayet montre l'influence qu'a pu avoir la pensée géopolitique de Charles Maurras sur le fondateur de la Ve République...

    Kiel et Tanger de Charles Maurras : essai géostratégique visionnaire et source intellectuelle de la Vème République

    Maurras.jpg

     

    Lien permanent Catégories : Tour d'horizon 0 commentaire Pin it!