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immigration - Page 92

  • La gauche et la préférence immigrée...

    Nous vous signalons la parution aux éditions Plon, dans la collection Tribune libre, d'un essai décapant d'Hervé Algalarrondo, journaliste au Nouvel Observateur, intitulé La gauche et la préférence immigrée. Nous reproduisons une critique ce ce livre, puliée sur le site de l'hebdomadaire Marianne, qui en fait une excellente analyse.

     

    Un journaliste du Nouvel Obs tacle les « bobos »

     

    Un journaliste du Nouvel Obs tacle les bobos

    Dans son dernier livre, le journaliste Hervé Algalarrondo dénonce le fait que la gauche ait abandonné la classe ouvrière au profit des immigrés. Une stratégie politique qui symbolise la « boboïsation » d'une gauche en rupture avec le peuple.

    Mais que fait Hervé Algalarrondo au Nouvel Obs ? C’est la question qui réside à la lecture de son dernier livre La gauche et la préférence immigrée (les bonnes feuilles sont dans le dernier numéro de Marianne), tant son contenu paraît éloigné de la ligne du magazine phare de la gauche bobo. Sa thèse : cette gauche a abandonné les ouvriers,  qu’elle voit comme des réactionnaires séduits par le FN, au profit des immigrés devenus les nouveaux damnés de la Terre. Pourtant, malgré l’émergence du problème des banlieues et des discriminations, les classes populaires sont toujours aussi précaires, elles vivent reléguées dans les espaces ruraux ou péri-urbains, (comme le souligne le géographe Christophe Guilluy, cité dans le livre) sans émouvoir grand monde sur les terrasses du 3e arrondissement de Paris. 

    Le livre d’Algalarrondo illustre à merveille une mutation politique. Au PS, à la représentation des ouvriers dans les instances de direction du parti, on préfère celle des « personnes issues de la diversité », SOS Racisme devient l'association de référence, le PCF et les syndicats déclinent, les mouvements étudiants, féministes, remplacent le mouvement ouvrier. La « préférence immigrée » n'est que la conséquence de la rupture de la gauche en général et du PS en particulier avec le peuple.

    Pour l’auteur du livre, cette rupture s’explique notamment à travers le mouvement de mai 68, lorsque les syndicats ont négocié les accords de Grenelle et cessé le mouvement contre la position des étudiants les plus radicaux. Daniel Cohn-Bendit, ex-leader de Mai 68 devenu porte-étendard de la gauche libérale et libertaire (et chouchou du Nouvel Obs), en est le parfait exemple. De même, l’émergence du « je » et d’un individualisme pervers a entrainé « une suspicion excessive envers ce que l’on nommait naguère les ‘masses’ » (page 117) et une rupture avec la fierté nationale au profit de l’image du « citoyen du monde ». 
     

    Le piège des sans-papiers

     
    Par ricochets, la figure du « beauf » s’est développée au sein de la gauche, comme symbole du prolétaire, forcément réactionnaire, raciste et blanc. Mais au lieu de chercher à se réconcilier avec les ouvriers, la gauche a préféré se trouver une nouvelle clientèle. La fameuse note de Terra Nova (dézinguée par Algalarrondo), appelant la gauche à abandonner les ouvriers, devenus trop réactionnaires, au profit des immigrés n’a fait que acter un long processus.

    Pour l’auteur, un des principaux exemples de cette « préférence immigrée » est bien sûr la question des sans-papiers. Il explique que même si, en apparence, le PS a un discours plus ferme à ce sujet, il reste toujours sous la pression d’une gauche radicale, partisane de la régularisation de tous les sans-papiers. Et d’une manière générale, c’est la « droit-de-l’hommisation de l’immigration » qui est dénoncée par Algalarrondo, qui est, on le rappelle, journaliste au Nouvel Observateur et non à Rivarol. Comme quoi, au sein de la gauche, certains savent regarder les choses en face.

    Car l’auteur estime que la question des droits de l’Homme n’est pas forcément la plus pertinente pour aborder les flux migratoires, il faut encore s’interroger sur les conséquences de l’immigration sur les salariés locaux les plus vulnérables. Algalarrondo note avec justesse que le rôle du vrai humaniste « devrait être de donner du boulot aux travailleurs déjà présents dans l’Hexagone, quelle que soit leur date d’arrivée » plutôt que d’ouvrir les frontières au tout venant. (page 37). On ne peut réclamer la libre circulation des immigrés, si on n'est pas capable d'intégrer notamment par le travail les immigrés déjà présents, rappelle l’auteur. Dommage qu’une partie de la gauche ait oublié cette évidence. 
     

    La « droit-de-l’hommisation de l’immigration »

    En cela, Algalarrondo rappelle qu'« admettre toujours plus d'étrangers, sans réel contrôle, est dans ces conditions irresponsable ». Car si « les nouveaux arrivants trouvent un travail, parfois très pénible, (...) c'est souvent au détriment de postulants hexagonaux sans formation particulière » (page 28). Ainsi, réclamer la régularisation de tous les sans-papiers serait un « mot d'ordre anti-ouvriers »

    Le combat pour les sans-papiers est donc une parfaite illustration de ce changement de clientèle. On défend l'ouverture des frontières au détriments de l'emploi des classes populaires. Très pertinent, l’auteur note d'ailleurs que les meilleurs partisans de l’ouverture des frontières sont ceux qui ont les postes les plus à l’abri de la concurrence des immigrés : « Ceux qui militent dans des associations de défense des droits de l’Homme exercent souvent des métiers – fonctionnaires, médecins, avocats – qui sont loin d’être complètement ‘ouverts’. Ils sont protégés de la concurrence étrangère » (page 89).

    La conclusion est cinglante : « Les conseillers ne sont pas les payeurs. Quand la gauche d’en haut clame que la France doit rester un pays ‘ouvert’, il faut comprendre : la Seine-Saint-Denis et les zones assimilées peuvent accueillir davantage d’immigrés. Pas terrible cette générosité » (pages 88-89). Certains militants, prompts à réclamer la venue d’une concurrence déloyale pour les emplois des autres et installée dans les beaux quartiers de Paris grâce aux judicieux articles immobiliers du Nouvel Obs, ont dû sentir leurs oreilles chauffer.
     

    « L’immigration à gogo, c’est un credo de bobos »

    Ceux qui ont intérêt à une immigration massive ne sont donc pas ceux que l'on croît. On oublie trop souvent qu’un des meilleurs supporters de l’ouverture des frontières n'est autre que le Medef,  ravi d’avoir à disposition une main d’œuvre moins chère et non syndiquée. L'auteur le souligne, il est risible de voir une partie de la gauche partager les même vues que le grand patronat. La lutte des classes n'aura pas survécu à l'ode à la diversité. Un regret cependant : l’auteur soutient les politiques de discrimination positive, notamment l’ « initiative bienvenue » du programme ZEP à Sciences po, qui relève pourtant plus de la démagogie que d’un réel souci de progrès social. 

    Malgré tout, la thèse reste juste et frappe la gauche là où il faut. Et pour aggraver son cas, Algalarrondo donne (en partie) raison à… Claude Guéant, horresco referens : « La proposition faite par Guéant de limiter l’immigration légale,  pour faciliter l’intégration des immigrés déjà présents, n’a en soit rien de choquant » arguant que « l’immigration à gogo, c’est un credo de bobos » (page 39).  Pire, l’auteur écrit sur le même sujet : « Ce qui est choquant, en l’occurrence, c’est que Nicolas Sarkozy n’ait pas mis en œuvre cette mesure dès le début de son quinquennat  ». Attaquer Sarkozy sur son incapacité à réguler les flux migratoires plutôt sur ses atteintes aux droits de l'Homme, une chose que le PS n'a jamais su faire.
     

    « Lepénisme à rebours »

    Algalarrondo s’en prend donc à tout un pan de la gauche parlant même de « prolophobie  » à son égard. Une façon courageuse de dire que le rejet de la gauche vis à vis des prolétaires non immigrés n’est ni plus ni moins qu’une discrimination, pas plus acceptable que la « préférence nationale » du FN. « La ‘préférence nationale’, martelée par le FN, est fondée sur la xénophobie. La ‘préférence immigrée’ est l’envers de la ‘prolophobie’ qui a saisi les élites de la gauche » (pages 12), écrit-il. 

    En cela, le journaliste explique que  « la prolophobie a un pendant : la xénophilie. Naturellement, elle est très préférable à la xénophobie. Elle n’en est pas moins le signe d’une discrimination, c’est le mot qui convient, dans l’attitude de la gauche à l’égard des classes populaires ». (page 22). Il va même jusqu'à évoquer un « lepénisme à rebours ». « En qualifiant de lepénisme à rebours, la propension de la 'gauche bobo' à privilégier les immigrés, parmi les différentes classes populaires, nous ne cherchons pas à choquer. La gauche n'a rien à gagner à user à tort et à travers du patronyme du fondateur du Front national », ajoute-t-il toutefois.

    Au delà des questions de sémantique, pour Algalarrondo, cette méfiance des « bobos » envers les « beaufs » est bien la porte ouverte à toutes les dérives. « En privilégiant les immigrés sur les autres catégories populaires, la ‘gauche bobo’ suggère que les ‘petits Blancs’ constituent la lie de la société française. Comment se dire de gauche (…) et cautionner pareil racisme social ? » (page 145). Les bobos, toujours prêts à voir le racisme partout, en prennent pour leur grade.
     
     

    Une leçon pour le Nouvel Obs ?

    Plus qu’un pamphlet contre les positions du PS sur les questions de société, ce livre est donc un réquisitoire politique contre cette gauche social-libérale, embourgoisée, vantant l’ouverture des frontières, rejetant le protectionnisme, pour qui le travailleur n’a de valeur que s’il est sans-papiers. Autre icône de la gauche bobo, Edwy Plenel,  qui voit Laurent Blanc comme le nouveau Comte de Gobineau, fait aussi partie des cibles de l’auteur.
    Au final, on a envie d'offrir le livre d'Algalarrondo à la direction du  Nouvel Obs, incarnation par excellence, avec Libération ou les Inrocks, de cette gauche boboïsée, tant du point de vue de son lectorat que de sa ligne éditoriale. Pour l'anecdote, le Nouvel Obs est également partenaire de Terra Nova, la think tank auteur de la note appelant la gauche à rompre avec les ouvriers. Le magazine de Laurent Joffrn (ex-patron de... Libération) est décidément bien ancré dans la mouvance bobo.

    La gauche est la préférence immigrée
    est donc un livre d’autant plus salutaire qu’il vient d’un journaliste d’un des plus éminents magazines du courant politique dénoncé, ce qui le rend sans doute plus légitime pour provoquer un choc interne. Mais le chemin est encore très long. Espérons toutefois que Laurent Joffrin  y trouve une source d’inspiration pour ses prochains éditos.
     
    Tefy Andriamanana (Marianne, 25 septembre 2011) 
     
     
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  • Les snipers de la semaine... (28)

     

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    Au sommaire :

    - sur les Influences, Philippe-Joseph Salazar rafale DSK et ses conseillers en communication...

    Démaquiller le discours de DSK

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     - sur son blog, Maxime Tandonnet mouche les candidats aux primaires socialistes pour avoir "courageusement " éviter d'aborder la question de l'immigration...

    Sujet qui fâche

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  • Allégeance aux armes et rêve américain...

    Vous pouvez écouter ci-dessous une excellente chronique d'Eric Zemmour, sur RTL, consacrée au dernier gadget américanisant de l'UMP, l'allégeance aux armes...

     

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  • Mélenchon : "Personne n'est victime de l'immigration..."

    Vous pouvez visionner ci-dessous un extrait de l'émission On n'est pas couché du samedi 17 septembre 2011, au cours de laquelle Natacha Polony amène Jean-Luc Mélenchon à dévoiler son vrai visage sur la question de l'immigration...


    Mélenchon Vs polony & Pulvar 3 [POL] Ruquier... par peanutsie

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  • Les faux calculs de l'ingérence...

    Nous reproduisons ci-dessous un article du géopolitologue Aymeric Chauprade, publié dans Valeurs actuelles et consacré à la "victoire" en Libye... 

     

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    Les faux calculs de l'ingérence

    Une nouvelle fois, l’incantation à la religion des droits de l’homme a fait pleuvoir les bombes de l’Otan. Comme toutes les guerres de l’“Empire” auxquelles la France apporte son tribut, l’intervention en Libye a été menée au nom du devoir humanitaire de protection des populations civiles. Tous les ingrédients classiques de la guerre d’ingérence rêvée par Kouchner et ses amis furent au rendez-vous ... : les don­neurs de leçons indignés (hier Glucks­mann, aujourd’hui BHL), le conte pour “enfants de la télé” qui fait fi de toute réalité géopolitique (“un peuple entier dressé contre son dictateur”, alors qu’il s’agit d’une guerre civile Cyrénaïque contre Tripo­litai­ne), l’absence d’esprit critique de la presse occidentale face à la propagande de l’Otan (diffusion de ­fausses scènes de liesse à Tripoli tournées au Qatar alors que les rebelles ne sont pas encore dans la capitale ; chronique de la cruauté du Guide), la contradiction permanente avec les principes affichés (quid de la chasse aux Noirs pratiquée par les rebelles et plus largement de l’épuration massive en cours contre les tribus restées fidèles à Kadhafi ?).

    Et la realpolitik dans tout cela ? Si, en effet, le masque de l’hypocrisie servait un but géopolitique tangible, nous pourrions parler de realpolitik et accepter celle-ci au nom de l’intérieur supérieur du pays. Mais, pour au moins trois raisons géopolitiques fondamentales, l’ingérence en Libye (comme le furent celles en Yougoslavie, en Afghanistan et en Côte d’Ivoire) est l’ennemie des intérêts géopolitiques français.

    La première raison est que l’opposition que nous soulevons n’est plus celle d’un tiers-monde impuissant. Le monde est devenu multipolaire ; les pays émergents n’ont qu’une envie, arracher à l’Occident ce masque humanitaire qui dissimule sa politique de terreur contre la souveraineté des peuples. Russes, Chinois, Indiens, Brésiliens, Sud-Africains : ces gens n’ont aucune illusion quant au but réel de guerres que leurs médias qualifient de néocoloniales et prédatrices (pétrole, gaz). En s’alignant sur les États-Unis, la France détruit son capital principal en politique étrangère : sa position d’équi­libre, qui était respectée et demandée. Le monde change aussi chez nous, en Europe. Avec un double “non” (Irak, Libye), l’Allemagne s’est écartée de la géopolitique états-unienne comme elle rompra demain avec le capitalisme financier anglo-saxon. C’est elle qui demain ajoutera à son prestige industriel international une position d’équilibre qu’elle nous aura ravie.

    La deuxième raison est que la chute de Kadhafi aggrave le chaos dans le Sahel. Le pillage des dépôts de l’armée libyenne dès le début de la guerre civile (comme en Irak en 2003), augmenté de nos parachutages d’armes et de munitions, transforme de fait le territoire libyen en une poudrière. Les tribus sont surarmées, à l’image des Touaregs pro-Kadhafi repliés vers leurs bases arrière nigériennes et maliennes et qui préparent déjà la revanche. Le Tchad ne sera pas épargné. Les trafics en tout genre (drogue, cigarettes, immigration), jusque-là endigués par les régimes autoritaires de Kadhafi et Ben Ali, vont exploser. Quant à nos “amis” rebelles, ce sont presque tous des islamistes radicaux ; les plus aguerris (les chefs) ont gagné leurs “lettres de noblesse” dans le djihad irakien… contre l’armée américaine (ce qui ne veut pas dire contre la CIA). L’assassinat, en juillet dernier, du ministre de l’Intérieur de Kadhafi rallié aux rebelles de l’Est ne s’explique que par la vengeance des islamistes contre leur ancien tortionnaire.

    En favorisant l’effondrement des régimes autori­taires qui formaient le dernier écran protecteur de l’Europe face à la misère africaine, nous avons libéré des énergies qui vont travailler au service de trois buts : davantage d’immigration vers l’Europe, davantage de trafics, davantage d’islamistes.

    Enfin, il existe une troisième raison pour laquelle un éventuel calcul stratégique français était par avance voué à l’échec. L’État libyen était déjà faible sous Kadhafi (lorsque les esprits seront apaisés, il faudra un jour mieux comprendre la nature du rapport entre le Guide de la révolution et son peuple), mais désormais et pour plusieurs années, il faudra parier sur l’absence quasi totale d’État libyen. Malheureusement, les Français, à la différence des Britanniques, n’excellent guère dans la manœuvre politico-économique (obtention des mar­chés) lorsqu’ils ne disposent pas de partenaire étatique clairement identifié. Les clés des marchés libyens se trouveront sans doute davantage au cœur des tribus que dans l’exécutif officiel. Si le président et son entourage voient dans les chefs rebelles auxquels ils ont déroulé le tapis rouge à l’Élysée l’incarnation de l’État libyen de demain, la désillusion risque d’être forte. Car il se pourrait bien que, cette fois, les Américains ne fassent pas l’erreur qu’ils ont faite en Irak en détruisant l’État baasiste et qu’ils cherchent au contraire à s’appuyer sur les anciens de Kadhafi plutôt que sur cette étrange “variété modérée de djihadistes démocrates” (!) dont l’entourage de Sarkozy nous vante les mérites.   

    Aymeric Chauprade, géopolitologue (Valeurs actuelles, 15 septembre 2011)

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  • Bobos de gauche et mixité sociale...

    Vous pouvez visionner ci-dessous un petit reportage amusant, cueilli sur le site Contrepoints, dans lequel des bobos de gauche, antiracistes et favorables en théorie à la mixité sociale, révèle leur vrai visage à propos des questions de carte scolaire... "Pourtant, je suis vraiment de gauche...".

     

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