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immigration - Page 93

  • Réflexions sur un carnage...

    Nous reproduisons ci-dessous un très bon article de Jean Bonnevey, cueilli sur Metamag, le magazine de l'esprit critique, à propos de la tuerie de vendredi dernier en Norvège.

    Sur le tueur, Jacques de Guillebon, dans un article publié sur le site Atlantico, dit des choses justes et résume le personnage en une formule saisissante :

    "La mise en avant de ses références pseudo-chrétiennes, comme les croisades, les Templiers ou même, absurdité suprême, son passeport facebookien sur lequel les consommateurs de réseau sociaux déclarent leur appartenance religieuse, est d’évidence destinée à faire oublier le fond réel du personnage : si Breivik est fondamentaliste de quoi que ce soit, c’est plutôt du néolibéralisme.

    Dans sa haine de soi, le bonhomme qui ne comprend pas pourquoi le doux commerce avec son ouverture irraisonnée des frontières a fini par se retourner contre lui-même, se prend à rechercher dans le passé toutes les figures d’autorité ou de force dont une époque insensée l’a privé, avec tous ses commensaux européens. Breivik, c’est au final, un personnage de Dantec qui assassine en masse ses contemporains perdus pour ne pas devenir un héros de Houellebecq. Pas grand chose de plus."

     

    On lira aussi avec intérêt la mise au point de Laurent Ozon sur son blog politique après la polémique suscitée par certains de ses propos, évidemment tronqués, à propos de l'affaire d'Oslo...

     

     

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    Réflexions sur un carnage

    Il est bien trop tôt, et cela risque d’être valable un certain temps, pour analyser, comprendre et tirer toutes les leçons du terrible carnage norvégien. Au-delà de l’horreur et de l’indignation. Il y a cependant, déjà, des enseignements.

    Le premier est justement de ne pas parler trop vite. Dès l’annonce de l’explosion, avant même la fusillade, dont on ignorait la portée, l’Otan, Obama et Sarkozy ont dénoncé. Il est bien évident que, sans le citer, ils désignent alors clairement le terrorisme islamique. Dans les premiers communiqués, la Norvège aurait été visée comme pays membre de l’Otan qui participe aux guerres d’Afghanistan et de Libye, et se protège moins que d’autres.

    Cela est révélateur d’une psychose et d’une inquiétude des services occidentaux. La menace d’Al Qaïda bien sûr. Mais ils redoutent manifestement, aussi, un terrorisme pour soutenir Kadhafi. Pour le moment, cela ne s’est jamais produit ,pas plus que pendant les guerres de Serbie ou d’Irak.

    Le second enseignement est le soulagement idéologique des médias. Dès qu’on a su que l’auteur présumé de l’attentat était un Norvégien, blond et aux yeux bleus, sa photo est apparue partout, avant même que son identité ne soit confirmée par la police. Il n’a pas été longtemps présumé et ses origines raciales ont été plus qu’exploitées, pour bien marteler qu’il ne s’agissait pas d’un attentat islamiste. Les médias, qui refusent la notion d’Européens « de souche », la redécouvrent quand il s’agit d’un terroriste.

    Premières contradictions

    Troisième enseignement : l’amalgame. L’indignation générale exploite cet acte horrible pour discréditer des mouvements populistes, qui montent, partout en Europe. C’est la stratégie de l’amalgame, que l’on refuse quand il s’agit de l’Islam. Mais elle devient légitime quand il s’agit de chrétiens. Là encore, un chrétien fondamentaliste, anti-musulman, ne peut être assimilé à la droite identitaire dans son entier. Et il faut se méfier, car on ne sait pas tout sur ce criminel de masse. C’est peut être un « fou de Dieu », mais peut être aussi un laïc extrémiste.

    S’il se décrit, sur Facebook, comme «chrétien » et « conservateur » -ce qui n’est guère original en Norvège- en revanche, dans ses activités, il n’évoque aucune pratique religieuse, mais seulement son appartenance… à la franc-maçonnerie. Ce qui est, tout de même, moins courant! Il appartiendrait à la loge John Piliers (« Søilene », sur le site de laquelle figure en effet comme adhérent un certain Anders Behring). Pourquoi ce fait, peu compatible avec le « fondamentaliste chrétien », et, en tout cas, troublant, n’est-il pas mentionné ?

    Quatrième enseignement : un raté très organisé. Le tueur va être présenté par des psychiatres, en paquets serrés, comme un raté se vengeant de sa nullité. Si ce type de passage à l’acte est, effectivement, révélateur de troubles mentaux, il n’est pas exclusif d’une certaine lucidité. Le tueur a préparé son acte, avec minutie, depuis 2009 et le résultat a été épouvantablement efficace. On a même du mal à croire qu'il ait pu agir seul.

    Des objectifs ciblés

    Cinquième enseignement : la cible. Si l’on admet qu’il s’agit d’un geste raciste et anti-musulman d’une fureur de souche, la cible est intéressante. L’homme n’a pas mitraillé une mosquée, ni un rassemblement d’immigrés. Il s’en est pris au parti au pouvoir, jugé par lui comme traître à sa race et à son pays, au parti immigrationiste travailliste favorisant l’immigration, comme les jeunes militants, rescapés de la tuerie et interviewés, le prouvent amplement.

    Un geste qui, dans cette hypothèse, prétend alors dénoncer une immigration-islamisation par des partis voulant s’assurer une base électorale d’origine étrangère, Et n’a pas visé les immigrés en tant que tels, mais les responsables de la politique multiculturaliste et ceux qui y participent.

    Sixième enseignement : autoportrait. Le terroriste admet qu’il sera considéré comme le pire des monstres norvégiens, depuis la Deuxième guerre mondiale. Il reconnaît la cruauté de son acte si bien préparé.  Personne ne dira le contraire. Il se voit aussi comme un éveilleur. Là, il se trompe certainement, totalement.

    Dernier enseignement plus général : à quoi sert le terrorisme ? Il sert a semer la terreur pour détruire un ennemi détesté : puissance étrangère ou son propre gouvernement. Mais cette idéologie du terrorisme, depuis Cadoudal jusqu’à Netchaïev, Carlos ou Abou Ali Mustafa, échoue le plus souvent. Le terrorisme contemporain révèle cependant, un problème de fond : humiliation du monde musulman ou désespoir identitaire. Deux frustrations qui se rejoignent dans les tensions nées de l’immigration et de la mondialisation capitaliste.

    Il y a bien des leçons à tirer de l’horreur norvégienne, mais pas trop vite. Et en évitant amalgame grossier ou exploitation politicienne qui ne peuvent qu’occulter l’esprit critique. Ceux qui veulent lutter contre l’immigration ne peuvent être assimilés à un délire meurtrier, même préparé et justifié avec la lucidité d’une folie organisée. Pas plus que les chrétiens fondamentalistes ou les laïcs radicaux. Sinon, il faudrait accepter toutes les confusions, même celles concernant l’Islam, à cause justement du terrorisme qu’il engendre.

    Jean Bonnevey (Metamag, 24 juillet, 2011)

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  • Préférence nationale ?...

    Vous pouvez visionner ci-dessous une chronique d'Eric Zemmour, sur RTL, consacrée à la préférence nationale. Le débat est lancé en Grande-Bretagne. Et en France ?...

     


    Eric Zemmour : "Grande-Bretagne/France : le... par rtl-fr

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  • Religion, mémoire et identité...

    Nous vous signalons la parution à la rentrée prochaine du nouvel essai de Dominique Venner intitulé Le choc de l'histoire - Religion, mémoire, identité. Ce livre, dont l'auteur veut qu'il soit un manifeste de l'optimisme historique, sera publié par les éditions Via Romana.

     

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    "Le choc de l'histoire, nous le vivons, écrit Dominique Venner, mais nous ne le savons pas. Il annonce que l'imprévu est de retour. Le monde, la France et l'Europe sont entrés dans une nouvelle époque de la pensée, des comportements et des puissances. Ce choc de l'histoire annonce qu'il n'y a jamais de fatalité insurmontable. Le moment va venir pour les Français et les Européens de se réveiller, de répondre aux défis de l'immigration, aux idéologies toxiques, aux périls du mondialisme, aux troubles qui les assaillent. À quelles conditions? C'est à cette question que répond cet essai. Il a été conçu sous la forme vivante et dvnamique d'entretiens avec un historien qui a découvert l'histoire en y participant, ne cessant de l'étudier et de la méditer. Dominique Venner retrace ici les grandes étapes de l'aventure européenne, de ses drames et de sa pensée depuis les origines. Il propose des pistes neuves et des exemples forts pour conjurer le déclin, comprendre l'histoire que nous vivons et conduire sa vie."

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  • A droite et à gauche... (2)

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    "En raison de la la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leur familles, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. Il faut les regarder en face et prendre rapidement les mesures indispensables.

    La cote d’alerte est atteinte. (…) C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage.
    Je précise bien : il faut stopper l’immigration officielle et clandestine.
    Il faut résoudre l’important problème posé dans la vie locale française par l’immigration.

    Se trouvent entassés dans ce qu’il faut bien appeler des ghettos, des travailleurs et des familles aux traditions, aux langues, aux façons de vivre différentes.
    Cela crée des tensions, et parfois des heurts entre immigrés des divers pays. Cela rend difficiles leurs relations avec les Français.
    Quand la concentration devient très importante (…), la crise du logement s’aggrave.
    Les HLM font cruellement défaut et de nombreuses familles françaises ne peuvent y accéder. Les charges d'aide sociale nécessaires pour les familles immigrées plongées dans la misère deviennent insupportables pour les budgets des communes." 

     Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste français, dans L'Humanité du 6 janvier 1981

      

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    "Ce n'est pas tant l'Europe qui est fatiguée, ou vieille (selon un fantasme américain), que nous, esprits libres, qui sommes las de ce que l'Europe est devenue par son américanisation : non pas une poubelle ethnique, comme certains le soutiennent avec excès, mais, au contraire, un espace de disneylandisation ethnique, Disneyland n'étant pas seulement un parc d'attraction mais le modèle du « parc humain » de l'avenir, où l'esprit est mis à mal par le divertissement et le spectacle : Disneyland comme résurgence hédoniste des camps de concentration, en même temps que superstition née de la peur du vide. Cette intransigeante gestion de la sous-culture dominante nous en dit plus que bien des traités sur ce que nous sommes appelés à devenir."

    Richard Millet, Fatigue du sens (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)

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    "Quand le terrestre – le matériel – ne dispose plus d’une vocation propre à l’élever quelque peu au-dessus du sol et que son niveau ne dépasse guère celui des pâquerettes, les mots cultes tels "humanisme" ou "droits de l’homme" commencent à sonner singulièrement creux. La morale, démonétisée, n’a plus vraiment cours et l’on espère seulement que les poncifs médiatiques habituels feront illusion. Le langage, à son tour, se corrompt. A quoi se réduit alors la politique ? A la gestion empirique, au jour le jour, au coup par coup. Le critère est la réussite : quel que soit son objet, quels que soient les moyens, la fin les justifie. L’étrange est que les politiciens pour qui tout se mesure en productivité, statistiques et rentabilité, n’aient pas abandonné les cérémonies et symboles évoquant d’autres temps. On n’aura jamais autant salué le général de Gaulle en commémorations que depuis l’abandon de toutes ses leçons. On n’aura jamais autant invoqué ses principes depuis qu’ils sont tellement oubliés. Ont-ils une telle peur du vide ceux qui se travestissent en des servants d’un culte qu’ils ne professent plus ? Quand le vertige les saisit, ils parlent des valeurs qu’il convient de maintenir ou même de restaurer. L’ennui est qu’ils en parlent comme de valeurs boursières, en suivent leur cote dans l’opinion et ses fluctuations, en fonction de quoi ils en déterminent l’importance."

    Marie-France Garaud, Impostures politiques (Plon, 2010)

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    "Tant qu'on n'aura pas compris que les droits de l'homme ne peuvent être qu'une conséquence des droits des peuples, les droits des peuples à exister, à perdurer, à avoir leur terre, leur langue, leur autonomie, leur identité, leurs mœurs, leur façon d'écrire l'histoire et ainsi tout simplement leur avenir, on ne fera jamais avancer concrètement les droits humains. Car l'homme concret appartient à un peuple. C'est par la mise en oeuvre des droits des peuples – le droit notamment de contrôler leurs ressources-, de s'émanciper de la dictature mondiale des marchés, de l'empire de la finance – que les droits humains peuvent être pris en compte. L'homme est d'abord un être social, un être en communauté, un être politique."

    Pierre Le Vigan, La tyrannie de la transparence (L'Aencre, 2011)

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    "[...] BHL est certainement le modèle même du « faussaire », le maître absolu, le mètre étalon. Il a créé le prototype et en a fait une référence. [...] Il a bâti sa carrière en maniant sans vergogne le mensonge. Pour autant, il se présente comme l'archétype de l'intellectuel pesant sur la vie des idées et montrant par son engagement un dévouement désintéressé et sans limite pour les causes les plus nobles.

    BHL passe pour un intellectuel éclairant le public alors que c'est un désinformateur. Il passe pour quelqu'un de profondément engagé en faveur de la morale alors que c'est le cynisme même. Il passe pour un défenseur intransigeant de la liberté alors que c'est un maccarthyste virulent. Il passe pour un universaliste alors que c'est un communautariste forcené."

    Pascal Boniface, Les intellectuels faussaires (Jean-Claude Gawsewitch, 2011)

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    "Grâce à Internet, c’est la première fois que l’on voit la société à l’état brut. Sans la mince couche de civilisation qui fait que les relations humaines restent correctes. La violence sur le Net est extraordinaire. C’est l’état primitif de la vie ! C’est le point ultime de la modernité qui nous montre l’état primitif de la société. C’est fascinant. La société sophistiquée peut voir ce qu’elle serait sans sa sophistication.[...] Et cela me rend partisan du suffrage censitaire..."

    Alain Minc, dans un entretien donné à Paris Match (28 septembre 2010)

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    "Il s'est constitué à cette occasion dans la société française une superclasse dirigeante dont, pour parler comme le sociologue Pierre Bourdieu, la droite constitue la fraction dominante et la gauche, la fraction dominée, mais qui, en toute occasion, défend avec âpreté ses intérêts propres, transcendants par rapport aux péripéties de la démocratie électorale. C'est d'elle que je disais ici même, il y a quinze jours, qu'elle fait régner une connivence de tous les instants entre la banque, les affaires, l'administration, le barreau, la politique, le journalisme, parfois les arts, l'université, l'édition ...

    Si vous ne me croyez pas, allez faire un tour, à condition que l'on vous laisse entrer, à l'Automobile Club de France (hôtel Crillon), place de la Concorde, un soir où Le Siècle, le club de cette superclasse dirigeante, se réunit pour dîner. A défaut, vous verrez au moins les chauffeurs des limousines noires qui attendent patiemment la sortie de leurs maîtres. A l'intérieur, des hommes en costume gris et quelques femmes en tailleur sobre échangent des opinions, des adresses, des tuyaux, des services, parfois des fonctions, des positions sociales, voire des amants ou des maîtresses. Dans ce milieu fermé où les socialistes ont leur place à côté des gros bataillons de la droite française, fermente l'idéologie de la classe dominante: modernisme discret, bien-pensance sociale et culturelle, conformisme économique, respect absolu de la puissance de l'argent. La pensée unique, comme dit Jean-François Kahn, est là, et bien là. Il existe, derrière les apparences successives des combinaisons ministérielles, un gouvernement de facto, un gouvernement invisible des élites financières et institutionnelles, qui à défaut de dicter sa loi, fournit la pensée et inspire l'action des élites françaises."

    Jacques Julliard, dans l'article DSK, la gauche et l'argent, publié dans Marianne (4 au 10 juin 2011)

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  • L'oligarchie au pouvoir...

    Les éditions Economica viennent de publier L'oligarchie au pouvoir, d'Yvan Blot, un plaidoyer en faveur de l'instauration en France d'une démocratie directe, à la suisse. Fondateur du Club de l'Horloge, Yvan Blot, qui préside actuellement l'institut néo-socratique, est l'auteur de L'héritage d'Athéna ou Les racines grecques de l'Occident (Presses bretonnes, 1996) ainsi que d'un essai consacré à Herbert Spencer, Herbert spencer, un évolutionniste contre l'étatisme (Les Belles Lettres, 2007).

     

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    "Tout le monde en France croit vivre en démocratie. Et pourtant, aucun citoyen ne pense que son bulletin de vote va changer quelque chose. Le pouvoir réel est oligarchique, c'est-à-dire dans les mains d'un petit groupe d'hommes. Le Parlement n'a plus guère de pouvoir : l'élu de la majorité doit voter pour les projets de lois du Gouvernement. Qui rédige ces projets ? Les hauts fonctionnaires non élus. De plus, des intérêts organisés font pression : grand patronat, grands syndicats, groupuscules qui se disent autorités morales, médias politiquement corrects. L'oligarchie tient le pays en mains en dépit des tentatives de réformes. Mais il y a de plus en plus de résistance. Elle vient des victimes du système, victimes de l'immigration, de l'insécurité, de la spoliation fiscale, de l'arrogance des dirigeants. Comment réconcilier les Français avec leur régime ? En écoutant le peuple et sa vérité vécue, grâce aux référendums d'initiative populaire. Cette vérité est différente de celle des «experts», car vécue, «existentielle». Qui suivra cette ligne ? La gauche ? L'UMP ? Le FN ? Si la classe politique s'obstine à ne pas comprendre, seule la démocratie directe pourra délivrer les Français du pouvoir oligarchique en rendant la parole au citoyen."

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  • Demain Beyrouth-sur-Loire...

    "La Justice, c'est de la merde en barre. La plupart des gens n'en ont rien à foutre de la Justice. Tout ce qu'ils veulent, c'est du pognon, et tant qu'il y a le pognon, ils s'en tapent du reste. Alors comme il existe malheureusement des types qui tueraient père et mère pour un peu de pognon, on prend d'autres types comme moi pour faire en sorte que monsieur-tout-le-monde puisse faire pisser son chien le soir sans se faire égorger trop vite. Ou que son marmot aille à l'école sans se faire enlever contre une demande de rançon, ou pour lui extraire un oeil ou un rein, ou pour se retrouver dans un porno pédophile bien crade. C'est un équilibre permanent et précaire entre la merde totale, la jungle cannibale et le petit confort moderne. Je suis juste un éboueur, ma pauvre Rachel, j'évacue la merde vite fait sous le tapis avant que les invités ne s'en rendent compte, mais grâce à Dieu, ça fait un bout de temps que je ne crois plus en une connerie comme la Justice."

     

    Nous reprenons à notre compte l'excellent conseil de la revue Eléments en vous engageant à vous procurer rapidement Beyrouth-sur-Loire, le polar percutant et désenchanté de Pierric Guittaut, publié aux éditions Papier Libre. Beyrouth-sur-Loire est le premier volet d'une trilogie, dont le deuxième tome doit paraître en décembre 2011. Pierric Guittaut, un auteur à suivre !...

     

    pierric guittaut

     

    "Dans Beyrouth-sur-Loire, l'intrigue policière y est secondaire et s'efface devant les rapports de force entre personnages, sur fond de réalité sociale aux allures de poudrière de la France de ce début de vingt et unième siècle. Beyrouth-sur-Loire peut être envisagé comme un polar politique, au sens grec du terme. La véritable intrigue, c'est cette politikè, et le cadavre, celui de cette ville qui meurt lentement. D'ailleurs, si le lieutenant Jeddoun est un dur-à-cuire à l'ancienne, empruntée à l'école il est trop ambigu pour être considéré comme un héros et ses échecs sont révélateurs : son temps est révolu. Il n'est plus qu'un pion, perdu au milieu du no man's land urbain où les ego se sont placés en embuscade, comme autant de snipers du cynisme ambiant. C'est désormais l'heure du chacun pour soi, et même pas Dieu pour tous, car la transcendance y brille surtout par son absence. Difficile de trouver une figure qu'on pourrait ranger d'emblée du côté du Bien."

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