Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

immigration - Page 96

  • Scène de guerre idéologique...

    Vous pouvez visionner ci-dessous un extrait de l'émission Mots croisés, diffusée le 12 avril 2011 sur France 2. A l'occasion d'un débat autour du thème "Le Front national est-il encore d'extrême-droite, on y assiste à l'affrontement verbal de Robert Ménard avec Edwy Plenel et Ariane Chemin.

    On peut ne pas apprécier toutes les idées ou prises de position de Robert Ménard, mais force est de constater qu'il fait partie de ceux qui, depuis un ou deux ans, au sein des médias du système, commencent à s'attaquer sérieusement au discours politiquement correct, jusque là dominant, et à faire rentrer un peu d'air frais...

    Il est possible de visionner l'intégralité de l'émission, à laquelle participait également Philippe Bilger, sur le site de l'émission Mots croisés.

     

     

    Lien permanent Catégories : Débats, Multimédia 2 commentaires Pin it!
  • De l'antiracisme militant aux délocalisations...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte intéressant cueilli sur le blog de Maxime Tandonnet. Maxime Tandonnet est un haut-fonctionnaire, spécialiste des questions d'immigration, conseiller à l'Elysée et auteur de plusieurs essais, notamment : Le Grand bazar ou l'Europe face à l'immigration (L'Harmattan, 2001) ; Migrations, la nouvelle vague (L'Harmattan, 2003) ; Le défi de l'immigration : la vérité, les solutions (François-Xavier de Guibert, 2004) ; Migration : sortir du chaos (Flammarion, 2006) ; et Géopolitique des migrations : la crise des frontières (Ellipses, 2007).

     

     

    Testing sos racisme.jpg

     

     

    De l'antiracisme militant aux délocalisations

    Une grande association antiraciste a développé une technique de testing sur le marché des locations d’appartement, destinée à débusquer les auteurs de discrimination (le fait de refuser à une personne originaire de l’immigration un logement après l’avoir reconnu disponible auprès d’une « personne blanche » (sic). Le mode d’emploi de ces testings est accessible à tout un chacun sur son site internet. « La personne blanche appelle une agence immobilière. Avant de téléphoner, elle met en marche le dictaphone…L’appel de la personne blanche est capital. Le but de cet appel est de savoir quels appartements sont disponibles…Ensuite, c’est au tour de la personne de couleur qui appelle l’agence immobilière. Il ne faut surtout pas qu’elle oublie de se présenter, il y va de la réussite du testing (elle peut prendre un accent prononcé par exemple…) » L’objectif de cette pratique est de pousser des personnes – souvent des employés d’agence immobilière – à commettre un grave délit passible de peines de prison, celui de racisme, puis à les dénoncer aux autorités et les envoyer devant le juge.

    Quel ordre moral est-il assez puissant pour couvrir, banaliser, justifier de telles pratiques qui eussent été jugées indignes en toute autre circonstances ?

    Les associations antiracistes ont obtenu la condamnation d’un préfet, pour avoir exprimé un lien entre délinquance et gens du voyage ; de la société l’Oréal, au grand dam de ses dirigeants, à une forte amende le 6 juillet 2007 ; elles poursuivent en ce moment la société Banania. Mais elles ne dédaignent pas mettre en cause de personnes représentatives des milieux les plus modestes : une dame de quatre-vingt dix ans condamnée pour n’avoir pas loué son appartement, deux maires de petits villages de Savoie, pour s’être opposés à la vente de maisons à des ressortissants étrangers, une habitante des Vosges pour avoir refusé d’ouvrir son gîte rural à des femmes voilées…

    Or, la grande cause de l’antiracisme militant n’est pas toujours complètement désintéressée. Elle donne lieu à l’essor d’un business rémunérateur. Le climat de pression morale qui pèse sur le monde des affaires, engendre un foisonnement de « sociétés de conseil en diversité ». Ces cabinets vendent aux entreprises leur  expérience (dixit) dans la lutte contre le racisme et organisent des formations professionnelles dans ce domaine. André T*** consultant propose ainsi « une méthodologie en cinq axes pour mettre en place une politique de non-discrimination à l’embauche ». Les associations antiracistes sont la plaque tournante de cette activité, disposent parfois de leurs propres agences de conseil et de formation, qui interviennent en partenariat de grands groupes de gestion des ressources humaines. Ces cabinets de conseil en diversité louent chèrement leurs compétences : plus d’un millier d’euros par jour pour un « expert en diversité » mis à disposition d’une entreprise.

    Un climat de chantage, de suspicion, de crainte se développe : tu payes ou je t’envoie devant le juge !

    La condamnation de l’Oréal pour discrimination raciale fait tenir au PDG de cette société, par réaction, des propos qui sont clairement inadmissibles du point de vue du principe d’égalité :

    - « Qu’est-ce que fait L’Oréal en matière de diversité et est-ce mesurable ?

    - Nous employons en France plus de 40 nationalités. En 2006, nous avons recruté 423 cadres et une centaine était d’origine étrangère. La loi nous interdit de compter le nombre de personnes issues de la diversité soit par leur nom, soit par le lieu de résidence. Mais aujourd’hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chance d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche» (interview au journal le Monde le 12 juillet 2007).

    Il faut dire qu’une partie du monde économique et financier, au fond, y trouve son compte. L’air du temps antiraciste sert à bien des égards, de la part de certaines entreprises,  de leurre, de rideau de fumée destiné à détourner l’attention des pratiques de licenciements massifs ou de délocalisations à l’étranger. Ainsi le groupe Y, véritable champion incontesté de la lutte contre les discriminations au niveau de l’entreprise, signataire de la « charte de la diversité » procède en parallèle à une politique de délocalisation massive. Sur 200 00 emplois, son PDG annonce en 2006 la délocalisation au Maroc de 1 500 postes après avoir délocalisé 3 000 en Inde. Les gains obtenus ? 72 millions d’euros par an. Entreprise modèle, bien-pensante, exemplaire en façade, Sainte nitouche de la diversité, on en oublierait presque l’autre Y, le vrai, celui des milliers de licenciements et emplois délocalisés. Quant au chantre de l’anti-discrimination, l’ancien PDG de Renault, et ancien président de la HALDE, véritable professeur de morale antiraciste, il est responsable de la délocalisation à l’étranger des deux-tiers des emplois du constructeur automobile dans les années 1992-2005.

    Tout se passe comme si le matraquage antiraciste avait pour objectif essentiel, non de lutter contre le vrai racisme, c’est-à-dire la croyance en l’inégalité des races, ce qui serait une juste et noble cause, mais de créer un rideau de fumée bienpensant destiné à couvrir la destruction massive d’emplois industriels en France depuis plusieurs décennies.

    Maxime TANDONNET (Blog de Maxime Tandonnet, 28 mars 2011)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • La civilisation européenne va-t-elle disparaître ?...

    Vous pouvez visionner ci-dessous un débat sur l'avenir de la civilisation européenne, organisé par le site Enquête&débat, entre Oskar Freysinger, député suisse populiste, qui a été à l'origine du référendum sur l'initiative populaire "Contre les minarets", et Alain Soral, polémiste et essayiste, auteur dernièrement de Comprendre l'Empire (Edition Blanche, 2011).

    Slobodan Despot, responsable des éditions Xénia, a consacré un livre d'entretien à Oskar Freysinger, Oskar et les minarets - La Suisse, un "village gaulois" face à l'Islam et à la mondialisation, publié chez Favre en 2010.

     


    Débat entre Alain Soral et Oskar Freysinger par enquete-debat

     

    Lien permanent Catégories : Débats 0 commentaire Pin it!
  • Mayotte, un Lampedusa français ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue éclairant de Bernard Lugan, spécialiste de l'Afrique, à propos de Mayotte, cette île de l'archipel des Comores, qui est devenue subrepticement le 101ème département français...

     

    Mayotte.jpg

     

    Mayotte, un Lampedusa français

    Ce 31 mars, l’île de Mayotte est devenue le cent unième département français. Un département qui vivra au rythme de l’islam, religion de la quasi-totalité d’une population dont plus de 60 % ne parlent que le malgache ou le swa­hili. Cette décision a pour origine une pro­messe électorale du candidat Sarkozy, appliquée par une loi organique et une loi ordinaire promulguées le 7 décembre 2010. À aucun moment, on n’a demandé aux Français s’ils voulaient de ce nouveau département peuplé de 200 000 musulmans et payer de leurs deniers le coût de cette insolite opération.

    C’est d’ailleurs parce que l’issue d’une telle consultation risquait d’aller dans un sens contraire à la volonté présidentielle que l’opération a été faite en cachette. En 1962, quand il fut décidé de donner l’indépendance à l’Algérie et donc d’amputer le territoire français des départements algériens, un référendum sollicita l’accord du peuple français ; de même quand on changea le statut de la Nouvelle-Calédonie. Pour Mayotte, rien de semblable : seuls les Mahorais ont été consultés par référendum. Le 29 mars 2009, ils ont ainsi répondu à 95 % “oui” à la départementalisation, 39 % du corps électoral s’étant abstenu.

    Les Français vont donc découvrir avec stupéfaction qu’à Mayotte, les fêtes musulmanes sont chômées, que les horaires de travail sont alignés sur ceux du ramadan et que leurs compatriotes mahorais qui le demanderont conserveront leur statut personnel, la justice devant alors leur être rendue par des magistrats français, non selon le droit français, mais conformément au droit coutumier ! Certes, celui-ci est appelé à disparaître, mais de manière progressive, et qui sait combien de temps le droit français devra composer avec un statut personnel dérogatoire au code civil et à la laïcité, très proche de la charia, qui prévoit la polygamie ainsi que la répudiation des femmes ? D’autant qu’à Mayotte, il n’y a ni état civil, ni cadastre ; noms et dates de naissance y sont incertains, ce qui va évidemment favoriser l’obtention de faux papiers et donc l’immigration-naturalisation. 

    Les Français vont rapidement constater que Mayotte est une pompe aspirante pour l’immigration régionale. L’immigration clandestine y est en effet considérable et in­contrôlée, puisque, pour une population estimée à 200 000 personnes, on compte au moins 60 000 clandestins. En 2010, le nombre des reconduites à la frontière y a atteint le chiffre effarant de 26 405, dont 6 000 enfants qu’il ne sera plus possible d’expulser après la départementalisation. Durant les vingt premiers jours de janvier 2011, 40 bâteaux ont été interceptées avec au total 2 000 personnes à bord.

    Les Comoriennes viennent accoucher à Mayotte d’enfants devenant automatiquement citoyens français, ce qui rend la famille inexpulsable. La maternité de Mamoudzou est ainsi la plus importante de France, avec 7 000 naissances annuelles, 65 à 75 % d’entre elles étant issues de l’immigration clandestine. Les avantages sociaux dont jouissent les Mahorais exercent déjà un attrait irrépressible pour les Comoriens ; or, la départementalisation, qui va progressivement aligner les droits sociaux des Mahorais sur ceux des métropolitains, ne fera qu’augmenter cette attirance.

    À ces migrants de proximité s’ajoutent désormais ceux venant de la région des Grands Lacs et de toute l’Afrique orientale. Mayotte va donc servir de porte d’entrée vers la métropole, d’autant plus que les associations de soutien aux immigrés vont désormais y exiger le respect des procé­dures. Les expulsions de masse vont donc devenir impossibles. C’est donc un gigantesque Lampedusa que nos responsables politiques viennent de créer.

    Parlons vrai : pour beaucoup, la départementalisation, c’est d’abord l’alignement sur les prestations sociales françaises, puis l’attente des retombées de la manne européenne dès que l’île sera devenue Rup (région ultrapériphérique). Déjà, les revendications se font jour parmi les fonctionnaires et les enseignants d’origine mahoraise, qui exigent la départementalisation du système éducatif au plus tard au mois d’avril, avec l’indexation des salaires, la prime de résidentialisation, comme pour leurs collègues métropolitains détachés, la titularisation des contractuels, la reconstitution des carrières pour l’intégration dans le corps des professeurs des écoles. À terme, le coût annuel de Mayotte pour la France est estimé à environ un milliard d’euros. Le seul budget de l’éducation dépasse les possibi-lités locales de financement. En 2010, 81 506 élèves, dont les clandestins, étaient ainsi scolarisés. Dans le seul domaine éducatif, l’effort annuel de l’État atteint déjà plus de 260 millions d’euros et les besoins ne feront que croître.

    L’idée de faire de Mayotte un département français est donc totalement irresponsable. D’autres solutions existaient pourtant, qui permettaient de sauvegarder les spécificités mahoraises et de garantir l’appartenance de l’île à la France. Désormais, il est trop tard. 

    Bernard Lugan, directeur de la revue “l’Afrique réelle”  (Valeurs actuelles, 31 mars 2011) 

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Essai sur la schizophrénie de l'opinion...

    Nous publions ci-dessous un point de vue percutant de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur le site de la fondation Polémia, à propos du livre de Jean Raspail, Le Camp des Saints...


    camp_des_saints_2011.JPG

     

    Lire ou relire « Le Camp des Saints » : essai sur la schizophrénie de l'opinion

    Il faut lire et relire le livre de Jean Raspail, Le Camp des Saints, l’histoire d’un afflux massif d’un million d’immigrants : ce n’est pas seulement un livre prophétique, c’est la plus pertinente analyse de la situation des quarante dernières années. La fiction romanesque apporte le meilleur éclairage d’une réalité politique fondée sur la tyrannie médiatique et le déni de réalité ethnique.
    Explications :

    Lorsque j’ai appris la réédition du Camp des Saints, j’ai cherché le livre dans ma bibliothèque pour le relire. L’ouvrage avait disparu : sans doute l’avais-je prêté ou donné comme tout un chacun l’a fait pour ce livre qui, comme un samizdat, est passé de mains en mains. J’ai donc racheté Le Camp des Saints et je l’ai relu avec un bonheur (ou un malheur) renouvelé.

    Big Brother, Big Mother et Big Other

    D’emblée Jean Raspail campe la situation dans sa nouvelle préface. L’Europe, la France vivent sous le joug d’une idéologie unique : Big Other. Une admiration sans bornes de l’autre, doublée de la haine de soi, de sa culture, de sa civilisation. Une idéologie unique qui nous assujettit grâce aux méthodes de Big Brother : la société de surveillance que nous connaissons où la police de la pensée est omniprésente. Une idéologie unique qui s’impose d’autant plus facilement aux individus qu’ils sont affaiblis par la tutelle de Big Mother : le principe de précaution qui doit s’appliquer du berceau à la tombe. Sauf dans un domaine, semble-t-il, celui des… politiques migratoires.

    La tyrannie médiatique

    Passons la préface, entrons dans le roman : on y rencontre des autorités politiques impuissantes et des médias qui manipulent l’opinion. Cela ne vous rappelle rien ? Allumez la télévision, ouvrez le poste de radio et vous croirez entendre les grandes consciences bavardes qui peuplent le roman de Raspail : les Dio, les Durfort, les Vilsberg, les Rosemonde Real. Ils sont toujours là pour plaindre le sort des clandestins de Lampedusa et soutenir les « mal logés ». Et l’omniprésent Réseau éducation sans frontières (RESF) utilise les mêmes méthodes que le comité de soutien aux « enfants du Gange ».

    La schizophrénie de l’opinion

    Il y a plus intéressant encore dans le roman de Raspail : la description parabolique de la schizophrénie de l’opinion. Dans Le Camp des Saints, les grands médias dominants prônent l’accueil des « enfants du Gange » ; et Josiane et Marcel, dans leur HLM, se laissent prendre comme les autres par la magie du « verbe dissolvant » ; à Paris, les manifestations de solidarité se multiplient. Mais dans les départements du sud, la population fuit à l’approche du million d’immigrants pouilleux qui s’apprêtent à débarquer des bateaux. Là encore cela ne vous rappelle rien ?

    Depuis trente ans, avec leurs mains, les électeurs ont voté pour des partis peu ou pro-immigrationnistes. Et le douloureux souvenir du 21 avril 2002 où Jean-Marie Le Pen accéda au deuxième tour de l’élection présidentielle hante encore les « bonnes consciences ». Mais les mêmes ont aussi voté avec leurs pieds : beaucoup de Français de souche ont quitté les quartiers de l’immigration. L’immense majorité des fonctionnaires, quel que soit le métier qu’ils exercent et leur syndicat d’appartenance, font tout pour ne pas être affectés en Seine-Saint-Denis. Situées aux frontières des quartiers de l’immigration, l’école Sainte-Geneviève à Asnières vient de refuser 800 demandes d'inscription pour la rentrée de septembre 2011 et l’école Sainte-Jeanne-d'Arc, à Colombes, 700 ! Quel plébiscite !

    Bien sûr, les membres de l’oligarchie sont les premiers à échapper à ce qu’ils préconisent : depuis trente ans le Conseil d’Etat a imposé à la France, par sa jurisprudence et son interprétation idéologique des textes internationaux, la législation la plus laxiste d’Europe. Par une décision du 21 mars 2011, le Conseil d’Etat vient même de rendre impossible l’expulsion des clandestins. Mais 95% de ces éminents juristes, auto-érigés en législateurs, habitent les beaux quartiers et pas un de leurs enfants n’a fréquenté d’école à forte présence de l’immigration. D’un côté les beaux et bons sentiments, de l’autre l’égoïsme salvateur !

    Trancher le Nœud gordien !

    Dans son œuvre, Jean Raspail prête au président de la République (un Pompidou romancé) la formule suivante : « Eh bien, messieurs, il vous faudra attendre (…) pour résoudre l’unique problème du monde contemporain : est-ce que les droits de l’homme auxquels nous tenons tant peuvent être préservés au détriment du droit des autres hommes ? » Quarante ans plus tard, le problème reste crucial : le droit actuel de l’immigration reconnaît tout au droit des individus à immigrer, rien au droit des Etats à contrôler l’immigration qu’ils subissent. Seul le point de vue individuel est pris en compte, jamais le point de vue du collectif et du national.

    Or rien ne sera possible sans affirmation préalable du droit des peuples à sauvegarder leur identité. Après avoir laissé voter la liberticide loi Pleven, Georges Pompidou avait quitté le monde en laissant derrière lui un curieux ouvrage posthume : Le Nœud gordien. Il y posait brillamment les problèmes qu’il n’avait ni pu, ni su, ni voulu résoudre. Qui demain tranchera le Nœud gordien ?

    Jean-Yves Le Gallou
    Polémia
    23/03/2011

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • L'Europe en voie de colonisation ?...

    Vous pouvez lire ci-dessous ce texte d'Hervé Juvin, publié sur son site Regard sur le renversement du monde.

     

    Barbes.jpg

    L’Europe en voie de colonisation ?

    C’est un politologue américain qui l’affirme (1) ; dans les dix années à venir, dix grandes villes européennes verront la majorité de leur population être de confession musulmane, et devenir de fait terre d’Islam : Marseille est dans la liste. Ce sont ces maires de la banlieue parisienne qui le confirment ; Mohammed est le prénom le plus donné en Ile de France.  Ce sont d’autres maires qui préviennent ; des colonies chinoises fermées se multiplient, qui reproduisent les modes de vie de leurs provinces d’origine, dans des conditions impénétrables à la République. Et c’est en Espagne qu’un professeur de géographie (2) est poursuivi pour avoir parlé de jambon dans son cours, et choqué un élève musulman qui a dénoncé cette agression manifestement raciste et xénophobe…

    Il est permis de s’en réjouir, il est permis de le déplorer, le fait est éclatant ; la composition de la population européenne change. Ceux qui sont dans la rue, les métros et les trains ne sont pas ceux qui y étaient voici vingt, quarante ou cent ans. La France était blanche, elle était chrétienne, elle ne l’est plus. Il est permis de dire beaucoup de choses à ce sujet, sauf nier l’évidence ; un fait historique majeur s’est produit.  Dans cinquante ans, ou dans cinq siècles, les livres d’histoire accorderont à ce fait une importance similaire à la victoire d’Isabelle la Catholique et de Ferdinand d’Aragon, en 1492, mettant à la colonisation musulmane de l’Espagne une fin alors jugée définitive… Il faut être aveugle pour nier qu’il se passe quelque chose dans les mœurs, les lois, la civilisation européenne. C’est pourtant ce à quoi s’attachent les niais, les Tartuffe, et les escrocs. Les niais ne voient rien parce qu’on leur dit qu’il n’y a rien à voir. Les Tartuffe savent bien qu’il se passe quelque chose, que ce quelque chose est de grande importance, mais s’arrangent pour se mettre à l’écart, eux et leur famille, et ne veulent surtout pas qu’un sujet pour lequel ils n’ont pas de réponses toutes prêtes entre dans le débat public. Les escrocs  servent leurs intérêts. Ils savent que l’immigration de peuplement, avec l’éclatement des structures et des cadres collectifs qu’elle entraîne est la voie la plus rapide de l’isolement individuel,  de la privatisation généralisée de l’espace public, et qu’elle ouvre la voie à tous les prédateurs. Ils savent qu’importer la misère rend peu à peu insensibles aux questions d’inégalité, de dignité et de solidarité ; l’éloge de la mobilité réintroduit l’esclavage dans nos sociétés. Et ce n’est pas un hasard si tant de dirigeants de banques, de sociétés du CAC 40, rejoignent les chantres du sans frontiérisme et de la diversité individuelle ! Leurs actionnaires s’en trouvent bien, tant mieux pour eux.

    La réalité est que l’immigration de peuplement est bien loin de provoquer le bonheur universel et la paix du genre humain qui étaient annoncés.  Et nous n’en sommes qu’au début de l’inventaire des dégâts faits dans nos sociétés européennes par une méconnaissance organisée ! La misère symbolique, identitaire et sociale que provoque la colonisation interne de l’Europe par ses anciennes colonies, est générale, et partagée. Le recul du niveau de civilisation des rapports humains s’apprécie dans les rapports homme-femme, dans le durcissement des relations publiques et privées, dans la défiance qui devient condition de survie. Le sentiment d’invasion qui grandit ici ou là est de plus en plus partagé par ceux qui se sentent année après année étrangers dans leur propre pays, déracinés sur leur terre et dépossédés d’eux-mêmes. Ceux qui se choquent du mot doivent relire l’histoire ; ce n’est pas la guerre, le choc des armées et le triomphe des stratèges qui marquent la plupart des grandes invasions que le monde a connu. C’est tout simplement la pression démographique, la supériorité du nombre ou la force de la jeunesse qui expliquent cette situation tant de fois répétée ; sur le même territoire, à dix ans ou un siècle de distance, ce ne sont plus les mêmes lois, les mêmes mœurs, le même peuple, et peu importe qu’il y ait eu ou non bataille, affrontement, ou substitution progressive, l’invasion est faite. Ceux qui y sont ne sont pas ceux qui étaient, et voilà tout.

    Nous en sommes là, dans une France, une Europe, qui ne savent plus se dire depuis qu’elles ont renié leur origine chrétienne – nous sommes les enfants de Jérusalem, d’Athènes et de Rome. Une chose est de décrire et de nommer une situation, autre chose est de l’expliquer. C’est la première misère de l’approche politique de l’immigration ; fuir les causes que nous chérissons tellement. Car il ne faut pas se tromper sur les causes !  C’est une chose de faire observer que les pharmaciens, les pompiers ou les chauffeurs de taxi ont peu à craindre des blonds aux yeux bleus, comme c’est une chose que de chiffrer la part très majoritaire de la population carcérale d’origine africaine ou maghrébine. C’en est une autre de s’interroger ; pourquoi ? Pourquoi veut-on que des familles qui vivent depuis des siècles une existence pauvre, mesurée et digne, sur leurs terres, dans leurs villes ou leurs villages du Mali, de l’Algérie, du Congo ou du Sénégal, voient leurs enfants devenir pillards, voleurs ou trafiquants ? Qu’est-ce qui transformerait des familles de paysans, d’artisans, de commerçants estimés, respectés et dignes, en mafia, en bandes et en sauvages ? La réponse ne tient pas à de quelconques singularités de leur personne ou de leur lignée, elle tient au déracinement. L’indignité du trafic des êtres humains, du nomadisme et du sans-frontiérisme, apporte la réponse qu’il ne faut surtout pas apporter – les trafiquants d’esclaves, ceux qui castraient les esclaves chrétiens pour les livrer aux harems, ceux qui finançaient les bateaux du trafic triangulaire, n’en veulent pas ! La City et Wall Street pourraient s’inquiéter !

    L’aveuglement collectif, dicté par le néolibéralisme et le libre-échangisme, sur les conséquences du déracinement, est l’un des crimes politiques de notre temps, comme l’individualisme méthodologique est l’intoxication morale de l’Europe. Car la misère sociale, morale, est considérable, elle n’a pas fini de peser sur les sociétés européennes. Misère des migrants, victimes d’un rêve pour lesquels beaucoup paient, parfois de leur vie, pour l’atteindre, et qui les laisse pris au piège d’un quotidien médiocre, dans un monde qu’ils ne comprennent pas et qui ne les comprend pas, parce qu’il n’est pas le leur et qu’ils ne sont pas les siens. Misère de populations dites d’accueil, auquel sont imposés un voisinage et une promiscuité qu’ils subissent sans l’avoir choisi, qui se voient bousculés dans leur milieu de vie de manière brutale, inexplicable et jamais débattue ni annoncée. Qui se souvient de ces paisibles villages d’Ile-de-France qu’étaient Chanteloup-les-Vignes ou Sarcelles, de la brutalité avec laquelle ils ont été arrachés à eux-mêmes, pour obéir à la loi de l’industrialisation, accueillir les esclaves du travail à la chaîne, et se voir colonisés de l’intérieur par l’impératif économique ? Cette misère sociale n’est jamais évoquée, jamais traitée, elle est pourtant à l’œuvre partout en France et en Europe, elle explique à elle seule une grande part du pessimisme ambiant, dont seuls s’étonnent ceux qui croient que l’économie remplace la société et qu’un ventre plein n’aie plus ni croyance, ni passion, ni dignité.

    L’erreur politique majeure est de penser « nous »contre « les autres ». Car nous sommes tous ces « autres » promis à l’invasion par la quête du rendement financier, Français, Malgaches, Indonésiens, Algériens, tous en proie à la colonisation de nos terres, de nos projets et de nos vies par le triangle impérial de l’avènement de l’individu, du droit et du marché.  Car ce n’est pas contre eux qu’un mouvement de libération de la loi du colon et de l’Empire doit se tourner, c’est avec eux, pour entreprendre le nouveau Bandung de sortie du libre échange, de la colonisation financière et marchande et de la liquidation morale et environnementale. Car c’est « l’insurrection de la différence » qui doit s’organiser, c’est-à-dire la capacité de chaque société humaine, de chaque communauté, à résister à la banalisation, à affirmer sa différence collective et à défendre son unité interne contre tout ce qui, institutions internationales, ONG, fondations, ingérences, prétend lui dicter son destin. De leur misère partagée, ni les migrants déracinés, ni les indigènes colonisés ne sont responsables, pas plus qu’ils ne sont responsables de la violence qui monte et du conflit qui va redevenir irréversible. Le drame serait qu’ils s’opposent au lieu de se retourner contre leur ennemi commun ! Et la faute politique est de tourner la colère qui monte contre les hommes alors qu’elle doit d’abord s’organiser pour détruire un système et ses manipulateurs de l’ombre. La responsabilité est dans un système économique qui fait du nomadisme, du sans frontiérisme et de l’esclavage la dernière ressource de la croissance.  Un système qui traite les hommes comme une marchandise, organise au nom des Droits universels la rupture de tout lien, de toute appartenance, qui livre l’individu isolé au marché et, au nom de ses droits, en fait un pur consommateur désirant sans fin, est un système qui bafoue la dignité humaine au nom du droit et appauvrit chacun au nom de la croissance.

    Le fait nouveau, éclatant, est que nous aussi Français, Européens, sommes confrontés à un mouvement de colonisation qui n’épargnera aucune terre, aucune mer, et qui entend réduire tout ce qui vit, bouge, respire, existe, à son utilité. La loi du colon s’étend sur l’Europe comme elle s’est étendue sur le monde ; l’exemple de la misère qui s’étend dans le monde rural, pendant que les fonds d’investissement reconvertis dans les matières premières agricoles voient exploser leurs rendements, doit nous donner à réfléchir. Le business de la faim marche à plein régime. Et ce fait interpelle les indigènes de l’Europe qui n’entendent pas être parqués dans leurs réserves, se réfugier dans des quartiers de haute sécurité, pas plus que voir leur quartier ou leur cité réduits à l’état de banlieue américaine par les colons de la City ou de Wall Street, pas plus que par ceux de Pékin ou de Hong-Kong.

    Pour en sortir, un principe doit guider toute politique ; aux Français d’en décider. Les Français, eux seuls, ont le droit de décider des conditions d’accès au territoire et d’accession à la nationalité. Eux seuls, qui se sont battus pour eux, qui les ont conquis et fait progresser, dans la rue, dans les urnes et dans la douleur, ont le droit de déterminer qui peuvent être les bénéficiaires de leur système de protection sociale, dont nul ne dit assez à quel point il est imité et copié partout dans le monde, notamment en Chine. Et eux seuls ont le droit de déterminer les règles du jeu économique applicable sur leur territoire, à tous biens, marchandises ou capitaux qui entrent ou transitent par leur territoire. Ce qui est en jeu n’est pas la fin des échanges, mais celle de l’idéologie libre échangiste ; pas la fin de l’immigration, mais la prévention d’une invasion contre laquelle le gouvernement actuel s’interdit d’agir, au nom d’un individualisme qui désarme la conscience et la volonté. Et ce qui est en jeu n’est pas l’isolement délétère de la société française, une fermeture qui la tuerait, mais le retour au réel ; comme tout être vivant, la France sera d’autant plus ouverte, forte et rayonnante qu’elle saura rejeter tout ce qui la menace, l’appauvrit ou la contamine, pour prendre de l’extérieur tout ce qui renforce son unité interne, concourt à sa particularité remarquable et affirme son destin singulier. Et voilà le prochain et grand travail politique qui vient ; nous allons devoir réapprendre ce que signifie l’unité interne d’une société qui ne peut vivre en paix, en confiance et en fraternité si elle tolère une trop grande diversité individuelle. Nous allons devoir affirmer  les règles, les mœurs et les comportements qui sont nôtres, et hors desquels il n’est ni accès à la nationalité, ni accès aux systèmes sociaux, ni permis de résider sur notre territoire. Et nous allons réapprendre, dans le tumulte, la douleur et la difficulté, qu’une société devient libre quand elle sait nommer, compter les siens, les reconnaître, et les préférer à tout autre.

     

    Hervé Juvin

    Rédigé le 12 mars 2011, à Anvers

    (1):  La crise des années 2020

    (2) :  Le jambon de la discorde

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!