Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

immigration - Page 79

  • Non, le problème n'est pas essentiellement lié à l'islam...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre Bérard , cueilli sur le site de La Droite strasbourgeoise et consacré aux réactions suscitées par la récente campagne de publicité du Secours islamique dans le métro parisien. Membre fondateur du G.R.E.C.E., ami de Julien Freund, Pierre Bérard est un collaborateur régulier de la revue  Éléments.

     

    Secours islamique.jpg

    Non, le problème n'est pas essentiellement lié à l'islam

    Pourquoi s’étonner de l’islamisation de la France, vieille terre chrétienne et précédemment païenne, quand l’on se réjouit de la christianisation de l’Afrique dont Bernard Lugan, non suspect de refléter un discours « mondialiste », a montré le rôle qu’elle avait tenu dans l’ethnocide de ce continent de pair avec son islamisation ?

    L’immigration de masse qui touche l’Europe occidentale est principalement africaine, et donc essentiellement musulmane. L’idée selon laquelle ces populations devraient « s’assimiler » pour « s’intégrer » et perdre progressivement leurs usages religieux est une vieille lune qui faisait partie, autrefois, de l’évangile républicain.

    Mais si le catéchisme républicain a fonctionné tant que l’immigration ne révélait pas une trop grande distance culturelle entre le milieu d’accueil et la représentation du monde que se faisait les nouveaux arrivants, il n’en va plus de même aujourd’hui. La République s’est en effet heurtée depuis une trentaine d’années à une vive résistance des milieux immigrés. Cette résistance « identitaire » est liée au nombre bien sûr, mais aussi à d’autres facteurs parmi lesquelles l’islam-civilisation joue un grand rôle.
    Aujourd’hui, la République a abandonné son discours assimilationniste et encourage une immigration qu’elle n’a plus le courage d’affronter, multipliant les concessions et inventant de toutes pièces une doxa de la « diversité » d’autant moins diverse qu’elle cache un alignement sur l’homogénéisation marchande.

    Qu’il y ait maintenant un « Secours Islamique » actif en France ne doit pas nous surprendre. N’y-a-t-il pas de nombreuses ONG occidentales, chrétiennes ou laïques, qui agissent en Afrique au nom de l’humanitaire ?

    Notre situation serait elle différente si au lieu d’être gratifiés d’une immigration principalement musulmane, nous admettions sur notre territoire des africains chrétiens ? Certains traditionalistes, toujours partisans de « leur » prosélytisme, se plaisent à le croire. Mais les rares statistiques disponibles infirment leur point de vue et montrent que nos hôtes africains d’origine chrétienne produisent les mêmes pathologies sociales liées au déracinement.

    Non, le problème n’est pas essentiellement lié à l’islam.

    Le changement de peuple, selon l’ancienne plaisanterie de Brecht, est maintenant devenu notre réalité quotidienne. Je ne pense pas que l’on puisse mettre fin à ce cauchemar en désignant l’islam comme nouveau défi à affronter pour les européens et puisque on ne peut s’engager sans identifier son adversaire; dénommons le exactement.
    C’est en dernière instance l’immigration ainsi que ces complices, comme ceux qui parmi nous la veulent expressément (par impuissance, jobardise ou calcul) et qui ont entrepris une guerre de longue durée contre notre identité afin de nous livrer sans défense à la déréliction d’un individualisme narcissique où s’abolit tout sens de la communauté.

    Pierre Bérard (La Droite strasbourgeoise, 15 août 2013)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 12 commentaires Pin it!
  • Farce (et) à Trappes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia, qui revient avec brio sur les émeutes de Trappes...

     

    Trappes violences.jpg

    Farce (et) à Trappes

    Il serait temps de cesser ces farces qui ne nous font plus rire.

    Une nouvelle violence urbaine dans notre douce France estivale. Une violence normale en quelque sorte. Cette fois elle a eu lieu à Trappes, avec pour élément déclencheur la verbalisation d’une femme portant le voile intégral, comme à Argenteuil en juin dernier.
    Résultat : plusieurs jours de violences urbaines. « Un assaut inacceptable, intolérable contre les forces de l’ordre », comme dit le ministre de l’Intérieur le 22 juillet dernier. En effet on apprend que 300 CRS ont dû protéger le commissariat de police lors de ces nuits d’émeutes : la police devant protéger la police, quoi de plus inacceptable, en effet !

    L’ordre règne

    Mais le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, de nous rassurer : les émeutiers n’étaient que 200 qu’il ne faut évidemment pas confondre avec « l’immense majorité de nos compatriotes musulmans ». Et puis les médias nous expliquent que le calme est revenu. Ouf ! On respire : l’ordre règne à Trappes.
    Face à un tel assaut « inacceptable », la réponse de la République outragée se devait d’être exemplaire. On apprend ainsi qu’un « jeune homme de 19 ans » a été condamné à 6 mois de prison ferme. Un autre jeune sous contrôle judiciaire sera jugé selon la procédure du plaider-coupable. Enfin, un autre, qui souffre de problèmes de santé, sera jugé ultérieurement selon la présidente du Tribunal de Versailles. Au total, cela fait donc trois pour le moment dans les griffes de la terrible justice républicaine.
    Avouez que pour 200 émeutiers, cette réponse judiciaire doit certainement impressionner les sauvageons.

    Les experts en renfort

    Mais voilà aussi que la cohorte des « experts » en politique de la Ville vient nous rassurer ; nous endormir, en fait.

    Ainsi, par exemple, Hicham Benaissa, expert du CNRS, nous explique dans Le Monde du 23 juillet que « l’événement ne peut se réduire à son caractère religieux ». Non, pas du tout, surtout en plein ramadan.
    Ce qui est en cause c’est, bien sûr, la République qui n’a pas su donner l’espoir à ces pauvres jeunes gens. Même si on nous dit par ailleurs que la ville de Trappes a été entièrement rénovée et que les cages d’escalier ont été repeintes. Mais cela ne suffisait pas, visiblement.

    Tel est aussi le sens de l’analyse de Claire de Galembert qui office aussi au CNRS (Les Echos du 23 juillet 2013) : « L’islamisation des comportements prospère sur le sentiment d’abandon de la République ». Voilà pourquoi votre fille est muette : les pauvres s’islamisent car la République les abandonne : ce n’est pas de leur faute, pensez-vous ! Le premier ministre reprend d’ailleurs cette analyse, qui déclare le 22 juillet que la République « doit n’abandonner personne ». Nous voilà rassurés.
    Mais notre experte ne s’arrête pas en aussi bon chemin, qui nous explique aussi « qu’il serait plus raisonnable de prendre acte du fait que dans certains quartiers l’islam est devenu un vecteur de communication et de dialogue pour construire un vivre ensemble » ! Bref, les 300 CRS qui protégeaient le commissariat des policiers auraient dû mieux comprendre l’islam pour un meilleur vivre ensemble avec les émeutiers.
    Avec ce genre de diagnostic il est certain que les choses vont s’améliorer rapidement.

    Le chœur des farceurs

    L’UMPS est unanime à trouver inacceptables des violences qu’elle est impuissante à prévenir en s’accusant mutuellement de laxisme, violences qu’elle a en réalité contribué à faire naître en encourageant depuis des années une immigration massive qui fait le lit du communautarisme et de l’islamisme, comme partout en Europe – mais qui répond aux attentes du patronat, ce qui est essentiel à ses yeux.

    Les politiques de la Ville successives n’y ont rien changé, sinon qu’elles coûtent de plus en plus cher au contribuable. Au contraire, la culture de l’excuse qu’elles véhiculent ne peut qu’encourager la violence. L’UMPS ne cesse d’invoquer la laïcité, mais chaque jour elle courtise le vote musulman.

    La loi médiatique voulue par N. Sarkozy sur le voile intégral dans l’espace public est inapplicable et en réalité peu appliquée. En outre, elle ne sert à rien car elle ne s’attaque qu’au symptôme, pas à la cause.
    Les violences urbaines sont inacceptables, tenez-vous-le pour dit. Mais elles prolifèrent néanmoins.
    La loi républicaine sera appliquée partout, nous dit l’UMPS après chaque émeute. Il n’y aura pas de zone de non-droit, nous dit-elle, sur l’air des lampions après chaque abandon.

    Il serait temps de cesser ces farces qui ne nous font plus rire, même dans la chaleur de l’été.

    Michel Geoffroy (Polémia, 30 juillet 2013)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Le changement de peuple...

    Prolongeant son essai intitulé Le Grand remplacement, (David Reinharc, 2011), Renaud Camus vient de publier Le changement de peuple. Cet ouvrage est disponible sur le site personnel de l'auteur.

     

    Changement de peuple.jpg

     

    "J’apprends que le gouvernement estime que le peuple a “trahi la confiance du régime” et “devra travailler dur pour regagner la confiance des autorités”. Dans ce cas, ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ? — Bertolt Brecht, “La Solution”

     

    La plaisanterie fameuse de Brecht est devenue pour nous une réalité. « Le changement c’est maintenant », promettait François Hollande : le changement de peuple, oui, c’est maintenant, et aussi le changement de civilisation qu’il implique nécessairement. Les socialistes ont suivi les conseils de Terra Nova et escompté du nouveau peuple et de ses voix, bien naïvement, la garantie d’être au pouvoir à jamais. Mais de cette substitution démographique les gouvernements de droite sont tout aussi responsables que la gauche, de même que le patronat et les intérêts mondialistes, qui ont besoin pour leurs affaires de l’homme remplaçable, désoriginé, déculturé, désaffilié, échangeable et délocalisable à merci.

     

    Le Grand Remplacement était un recueil de conférences. Renaud Camus reprend ici les mêmes thèmes, les unifie, les réorchestre et les enrichit, en un essai d’une seule venue."

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Immigration, Islam : quelles solutions pour sortir de l'impasse...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une intervention de Laurent Ozon, consacrée à la question de l'immigration, dans le cadre d'une conférence organisée à Nice par Egalité et Réconciliation et Les Non-Alignés.

     

    Vous pouvez également regarder ici l'intervention d'Albert Ali et les réponses des intervenants aux questions du public.

    Lien permanent Catégories : Débats, Multimédia, Points de vue 1 commentaire Pin it!
  • Immigration, changements de société et mutations de civilisation...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du démographe Yves-Marie Laulan, cueilli sur Polémia et consacré aux changements de société que provoquera l'immigration massive de populations, notamment africaines, dans les pays qui y seront soumis...

    Immigration Afrique.jpg

    Immigration, changements de société et mutations de civilisation

    Les migrations sont aussi vieilles que l’homme.

    Ce dernier, en quête de ressources, partage, en effet, avec la plupart des espèces animales, la capacité de coloniser sans répit, de nouveaux territoires accessibles.
    Sans cela, l’homme n’aurait évidemment pas colonisé la planète entière dès les temps les plus reculés.

    1° Mais le terme migration recouvre en réalité des choses bien différentes.

    En premier lieu, il y a la colonisation de territoires vierges de toute présence humaine. En second lieu, il y a l’entrée, paisible ou violente, acceptée ou forcée, de territoires déjà occupés. C’est le second terme qui nous préoccupe ici.

    2° Le XXIe siècle va être dominé par l’extraordinaire poussée démographique de l’homme, et notamment par l‘explosion démographique de l’Afrique. Selon les prévisions de l’ONU, les populations de ce continent pourraient atteindre 3,4 milliards d’individus à la fin de ce siècle. Dès lors un homme sur trois serait originaire d’Afrique. Un phénomène d’une telle ampleur ne peut qu’entraîner des conséquences difficilement imaginables, notamment en termes de flux migratoires.

    3° L’immigration est, par  définition, destructrice du tissu social, à des degrés divers selon l’intensité des flux migratoires. Comme le disait Paracelse, « c’est dans la dose qu’est le poison » .

    Certes, l’immigration est, en soi et en principe, un élément de dynamisme économique, ne serait-ce que du fait de la stimulation de la demande globale de consommation (*). En revanche, elle nécrose le tissu social dans lequel elle s’implante.

    En d’autres termes, l’immigration massive fortifie le corps mais altère ou, au pire, porte atteinte à l’identité à l’âme des populations d’accueil.

    Au delà d’un certain degré, en effet, d’une part, elle dissout les liens de solidarité et les références identitaires existant entre les différents groupes sociaux (sentiment  d’appartenance à une classe sociale, valeurs nationales, références religieuses, traditions, héritage culturel, modes de comportement etc.) et génère des tensions entre les différentes composantes de la population en quête de reconnaissance sociale et d’accès aux biens de consommation.

    4° Le XXIe siècle verra l’opposition entre les nations à forte intensité migratoire – Etats-Unis, Europe à faible homogénéité sociale –  et les nations à faible intensité migratoire mais à forte homogénéité sociale : Chine, Inde, Japon, Russie, Afrique, Amérique latine, Moyen-Orient.

    Quelles seront celles, des sociétés composites et des sociétés homogènes, qui  l’emporteront dans le combat pour les ressources et la domination géopolitique  régionale ou mondiale ?

    5° Car les sociétés composites souffrent d’un mal originel, à savoir la difficulté, ou l’incapacité, de dégager un consensus global sur les objectifs politiques et sociétaux à atteindre. La volonté collective se disperse et se dissout entre une multitude d’individus sans liens relationnels forts entre eux, si ce n’est la satisfaction des besoins de consommation.

    A cet égard, il est prévisible que les Etats-Unis, de plus en plus dominés par des minorités avides de pouvoir d’achat et de consommation de biens matériels, auront de plus en plus de difficulté à définir et à mettre en œuvre une politique étrangère au service d’une vision stratégique d’ensemble du destin américain.

    Qui va survivre ou dominer le monde de demain ?

    Yves-Marie Laulan (Polémia, 10 juillet 2013)


    Note :

    (*) En fait, ce postulat, cher à Alfred Sauvy, le grand démographe, ne se vérifie pas toujours. La preuve en est la France, et l’Europe, terres d’immigration, mais frappées  néanmoins par la stagnation chronique.

    Lien permanent Catégories : Points de vue 1 commentaire Pin it!
  • Les droits de l'homme, nouveau colonialisme ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Nicolas Gauthier et publié sur Boulevard Voltaire. Alain de Benoist y évoque les droits de l'homme et la question de l'identité...

    Alain_de_Benoist 6.jpg

     

    Les droits de l'homme, nouveau colonialisme ?

    L’Europe a rompu avec sa tradition colonisatrice pour ensuite verser dans un tiers-mondisme lacrymal. Aujourd’hui, à l’heure de la « repentance », on a l’impression que les néo-évangélistes des droits de l’homme ont remplacé les Pères blancs de jadis. Éternel retour ?

    Au XIXe siècle, la colonisation fut le fait de ceux qu’on a appelés les « trois M » : les militaires, les missionnaires et les marchands. Les marchands se sont souvent enrichis, ce qui n’a pas été le cas de l’État (la colonisation a toujours coûté plus cher à la métropole qu’elle ne lui a rapporté). Les missionnaires n’ont pas trop mal réussi, puisque les deux tiers des catholiques de la planète sont aujourd’hui des habitants du tiers monde. Les militaires livrent désormais des guerres d’agression rebaptisées « interventions humanitaires » ou « opérations de police internationale ». Quant à la repentance, elle devrait en toute logique être surtout pratiquée dans les milieux de gauche puisque, à l’époque de Jules Ferry, le colonialisme était clairement une idéologie de la gauche laïque : au nom de l’universalisme du progrès, il s’agissait d’aider les « races inférieures » à combler leur « retard » en les faisant accéder aux « révélations des Lumières ».

    Mais chacun sait bien que la colonisation peut revêtir des formes très diverses : politique, économique, technologique, culturelle, idéologique, etc. De ce point de vue, il n’y a aujourd’hui plus guère de pays qui puissent se dire indépendants. La colonisation, enfin, est un terme qui se rapporte en toute rigueur au peuplement, et non à la conquête. La France n’y a procédé qu’en deux occasions : en Algérie (avec conquête) et au Québec (sans conquête). Savez-vous qu’à l’apogée de l’Empire français, l’Algérie mise à part, il n’y a jamais eu plus de 500.000 Français vivant dans les colonies ? Aujourd’hui, les populations originaires de notre ancien empire colonial comptent en France plus de six millions de personnes, naturalisés compris, soit douze fois plus. Ce contraste numérique remet certaines choses en place.

    Dans votre livre « Au-delà des droits de l’homme », vous assurez qu’il ne s’agit que d’un néocolonialisme n’osant pas dire son nom. D’où, chez nous, cet amour de « l’Autre », porté aux nues dès lors qu’il cherche à nous ressembler, mais détestable lorsque persistant à revendiquer son propre modèle…

    Depuis qu’il s’est converti à l’universalisme, l’Occident a toujours regardé ses valeurs spécifiques comme des valeurs « universelles », qu’il se trouvait dès lors légitimé à imposer au monde entier. Dans le tiers monde, on a d’abord voulu faire adorer le « vrai Dieu » (unique, bien sûr), après quoi on a prétendu apporter la « civilisation », le « progrès », la « démocratie » et le « développement ». L’idéologie des droits de l’homme n’échappe pas à la règle. Alors qu’elle est historiquement et géographiquement parfaitement située, elle prétend chapitrer la planète au nom d’un homme abstrait, d’un homme de partout et de nulle part. Les États-Unis en sont tout naturellement les premiers champions puisque, pour eux, les Africains ne sont que des Occidentaux à la peau noire, et les Européens des populations américanisables parlant (provisoirement) une langue étrangère. C’est ce qui explique leurs déboires en politique internationale. Le monde ne sera compréhensible pour eux que lorsqu’il aura été totalement américanisé.

    C’est en raison de leur universalisme que les Occidentaux ont autant de mal à comprendre (et à admettre) l’altérité. Leur conviction profonde consiste à penser ou à croire que les différences entre les cultures et les peuples sont transitoires, secondaires, solubles dans le folklore ou franchement nuisibles. En d’autres termes, ils n’admettent « l’Autre » que dans la mesure où ils croient pouvoir démontrer que « l’Autre » est « comme tous les autres », c’est-à-dire qu’il est en fait le « Même ». Un certain égalitarisme, qui fait de l’égalité le synonyme de la « mêmeté », pousse dans ce sens. C’est une autre forme de racisme : faute de faire disparaître les différents, on dévalue les différences (entre les peuples comme entre les sexes) en les tenant pour illusoires ou négligeables. L’universalisme politique, la revendication d’un « droit à l’indifférence » et l’idéologie du genre confluent dans cette même aspiration à l’indifférenciation, qui n’est au fond qu’un désir de mort.

    Syndrome du shah d’Iran ou de Kemal Atatürk : obliger ses compatriotes à adopter une culture étrangère… Dans le même temps, nombre de Français sont quotidiennement confrontés à une présence de plus en plus massives d’immigrés de confession musulmane et de culture maghrébine. Comment conserver sa culture ?

    Je n’ignore bien sûr aucune des pathologies sociales nées de l’immigration. Mais je ne suis pas de ceux qui jettent de l’huile sur le feu ou prennent plaisir à souffler sur les braises en rêvant d’une guerre civile, pas plus que je ne suis de ceux qui, sans peur du paradoxe, reprochent aux immigrés de ne pas s’assimiler tout en déclarant hautement qu’ils sont inassimilables. Ce n’est certainement pas de la faute des immigrés si les Français « de souche » ne savent plus en quoi consiste leur identité et comment ils pourraient la transmettre. Pour le dire autrement, ce n’est pas tant dans l’identité des autres que je vois une menace pour la nôtre que dans le système à tuer les peuples qui les menace toutes. Notre identité serait tout aussi menacée s’il n’y avait pas d’immigration, parce que l’idéologie dominante de l’ère postmoderne, le capitalisme en tant que « fait social total » (Marcel Mauss) est intrinsèquement destructrice de toutes les identités collectives.

    Ce qui demeure, c’est un conflit de valeurs. Quand une musulmane déclare que le port du foulard islamique est une façon pour elle de préserver sa dignité de femme, alors que pour beaucoup d’Occidentaux ce même foulard est une atteinte à la dignité de la femme, il est clair que l’on est dans un dialogue de sourds. « L’Autre », c’est celui qui a des valeurs autres. Toute valeur ne vaut que par rapport à ce qui ne vaut pas. La différence entre les valeurs et les intérêts, c’est que les premières ne sont pas négociables.


    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 6 juillet 2013)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 0 commentaire Pin it!